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Le T. retusa, R. Br. (Syn. Rafnia, | de la Nouvelle-Hollande, autrefois si fort Vent.), a les feuilles vertes et les bractées en honneur dans nos serres, et aujourd'hui éloignées du calice; le T. glauca, Sims, a si délaissées, les Templetonia ne méritent les feuilles glauques et les bractées rappro- pas l'oubli dans lequel ils sont tombés. chées du calice. Leur floraison est vraiment fort remarquable: on peut en juger chaque année au Muséum, où il existe, dans le Pavillon froid, un beau pied de T. glauca, haut de plus de 3 mètres.

Leur culture est celle de la généralité des plantes de la Nouvelle-Hollande. Il leur faut la terre de bruyère. Comme ils se comportent médiocrement en pots et n'y vivent généralement pas longtemps, il vaut mieux les planter à même le sol de la serre. La dureté de leur bois les rend difficiles au bouturage on bouture au printemps sur couche tiède, ou mieux dans la serre à multiplication. Il est préférable de recourir au semis lorsqu'on peut se procurer des graines.

Du Sophora japonica je ne parlerai que pour constater la complète innocuité de cette belle espèce.

Quant au S. secundiflora, Lagasca, (Virgilia secundiflora, Cav.), c'est un arbrisseau originaire de la Nouvelle-Zélande, à fleurs unilatérales, de couleur bleue et assez ornementales. Il se cultive en serre tempé

De même qu'un bon nombre de plantes rée sous le climat de Paris. L. HENRY.

DESTRUCTION DES GUÊPES

Les chaleurs excessives des mois de mai et juin derniers paraissent avoir été trèspropices au développement des guêpes. Partout en France on se plaint de leur grande abondance, de leurs dégâts très considérables dans les vergers et dans les vignes, enfin du danger qui existe à pratiquer la cueillette des fruits et la vendange alors que Pommes, Poires, Prunes, Abricots, Raisins, etc., hébergent presque tous un certain nombre de ces redoutables insecles.

Il s'agit ici surtout d'une espèce de guêpe que l'on nomme Vespa germanica et qui construit son nid sous terre. Pour combattre cet insecte, le seul moyen sérieux que nous ayons à recommander est de rechercher les nids afin de détruire toutes les guêpes qu'ils contiennent.

Cette recherche n'est pas toujours facile. Tout d'abord les enfants, les bergers, pourront en indiquer un certain nombre; on en découvrira d'autres en épiant les guêpes et en observant la direction qu'elles prennent lorsqu'elles emportent une proie ou un fardeau. Quand on remarque que toutes les guêpes suivent à peu près la mème direction en volant en deux sens contraires, on est certain de se trouver non loin d'un nid. Enfin, l'entrée elle-mème du guèpier est décelée souvent par la présence d'un petit tas de gravier que les guêpes ont ellesmèmes extrait pour agrandir leur habitation.

Aussitôt qu'un nid est découvert, on note

sa position en plantant une baguette à quelque distance. Le soir, ou mieux à la nuit noire, lorsque les guêpes sont toutes rentrées, on retourne au même endroit avec une lanterne, on reconnaît l'orifice du nid que l'on agrandit, et l'on creuse jusqu'à ce l'on rencontre l'enveloppe papyracée, qui est située en général de 10 à 30 centimètres au-dessous de la surface du sol. On perce aussitôt cette enveloppe avec une baguette et l'on verse dans le nid environ un tiers de litre de pétrole pur ou en émulsion dans une égale quantité d'eau. On a soin d'appliquer vivement le goulot de la bouteille sur l'orifice qu'on vient de pratiquer, de façon à ce que les guèpes ne puissent s'échapper. On rebouche le trou qu'on a fait pour atteindre le nid, puis on tasse la terre en dessus. Le lendemain matin, la population du nid sera tout entière asphyxiée.

Lorqu'on a affaire à un nid installé dans un vieux mur, on pourra y faire pénétrer le pétrole à l'aide d'une pompe ou d'une seringue. Dans le cas des guèpiers suspendus aux arbres, on les emprisonnera la nuit dans des sacs de forte toile que l'on immergera ensuite dans un baquet d'eau.

Il serait, croyons-nous, du devoir des municipalités de voter une prime pour la destruction de ces nids, dans les régions nombreuses ou les guêpes se sont multipliées en grande abondance.

P. LESNE, Préparateur au Muséum.

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Cette expression, qui a servi autrefois à désigner les divers légumes de nos jardins, n'est plus conservée aujourd'hui que dans le Nord, dans les Flandres surtout, où la rue, la place où se tient le marché aux légumes continue à s'appeler la rue ou la place aux herbes. Elle s'explique d'ailleurs très-naturellement, puisqu'aujourd'hui encore ce sont les légumes à feuillage, produits tout le long de l'année, qui tiennent la plus large place sur le marché l'Oseille, l'Épinard, les diverses sortes de salades, Laitues, Romaines, Chicorées, Mâche, Cé

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n'est donc pas étonnant que les herbes soient très-largement employées dans la confection des potages du Nord, ces potages qui, comme du reste les autres dans toute la France, jouent un rôle si considérable dans l'alimentation populaire qu'on ait cherché le moyen d'en avoir même pendant tout l'hiver, comme nous le dirons plus bas. On voit maintenant que nous entendons le titre de cet article dans son sens étymologique et restreint d'herbes à potages.

Selon les goûts et souvent aussi selon ce qu'on a sous la main, on y fait prédominer telle espèce ou telle autre; mais, d'une façon générale, le Persil, le Cerfeuil, le

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Fig. 127. Pourpier doré à large feuille.

leri, les Choux verts ou pommés, le Poireau, etc., puis les herbes d'assaisonnement: Cerfeuil, Persil, Civette, Estragon. Il est bien probable cependant qu'ils y tenaient autrefois, relativement aux autres légumes dont nous faisons maintenant un usage courant, une place encore plus considérable.

Il semble d'ailleurs que, dans ces pays du Nord, où l'hiver est long, ce soit la verdure qu'on estime par-dessus tout; dans maintes villes et bourgades du Nord ou de la Belgique, la grande place plantée d'arbres s'appelle simplement la « place verte », et le maraîcher qui apporte ses légumes sur le marché est resté le « verdurier»; c'est encore le nom commun de sa profession. 11.

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Pourpier doré à large feuille (fig. 127). C'est de tous les Pourpiers le plus beau et le plus savoureux. On le sème ordinairement à la volée, assez dru, en terre légère et bien saine, à l'exposition la plus chaude, depuis mai jusqu'en août, et on le récolte huit à dix semaines après. La graine, étant trèsfine, doit être à peine recouverte ou même simplement appliquée sur le sol, qu'il est d'ailleurs bon de plomber toujours un peu

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LES PLANTES INDIGÈNES DE LA VALLÉE DE COGNE.

Poirée blonde (fig. 130). On sème la | l'hiver, quelques maraîchers sèment, sur Poirée blonde commune depuis la fin d'avril couche et sous châssis, le Pourpier, à partir jusqu'en août, en place à la volée, ou de préfé- du commencement de janvier, la Poirée en rence en rayons espacés de 20 à 25 centi- novembre et le Céleri à couper en janviermètres, dans une bonne terre de jardin, février. Mais les gens qui, dans le Nord, saine et substantielle. La récolte peut s'en cultivent les plantes ci-dessus dans leur faire depuis juin jusqu'à l'hiver, et même jardin, n'ont pas, pour la plupart, de chassis jusqu'au printemps, en abritant les plantes à leur disposition, et voici ce qu'ils font pendant les grands froids à l'aide de litières pour avoir pendant l'hiver leurs herbes sous ou de paillassons. On emploie seulement le la main : limbe de la feuille.

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comme on sait, la forme du Céleri cultivé qui se rapproche le plus du Céleri sauvage. On le sème en pleine terre, d'avril en juillet, à la volée, ou, mieux, en rayons distants de 15 à 20 centimètres, et on éclaircit les plants à 10 centimètres sur la ligne. Il demande, comme les autres Céleris, une terre fraîche, riche et bien ameublie. Il faut l'arroser fréquemment et lui donner quelques binages. Si on a soin de couper les branches sans entamer le cœur, il repousse après la coupe. On n'emploie que les feuilles et non les tiges, qui sont creuses et filandreuses.

Pour en avoir de frais vers la fin de

Ils récoltent avant les gelées les plantes semées en dernier lieu ou toutes celles qui sont à point; ils font cuire le tout de façon qu'il n'y reste pas trop de liquide et le transvasent dans de grandes terrines qu'on garde soit au grenier, soit dans une cave saine ou un sous-sol froid. Auparavant on coule à chaud, par-dessus les herbes, une couche de saindoux, ce qui permet de les conserver en très-bon état pendant plusieurs mois. Les Pommes de terre en purée, délayées très-clair, la semoule et les diverses pâtes entrent alternativement dans la confection de ces potages aux herbes.

G. ALLUARD.

LES PLANTES INDIGÈNES DE LA VALLÉE DE COGNE

Sise au cœur des Alpes Grées, la profonde vallée de Cogne offre, pour le naturaliste comme pour l'historien, un champ d'exploration des plus intéressants et des plus riches. C'est là qu'après leur écrasement par les légions d'Auguste, les Salasses se réfugièrent. Ils vécurent de peu, mais ils restèrent, sinon entièrement libres, du moins respectés. La race actuelle est certainement une race caractéristique, et, dans les traits fortement accentués des hommes et des femmes de Cogne, on lit leur origine.

La faune du pays, elle aussi, est de race antique, car c'est là, dans les antres perdus de ces fières montagnes, que s'est réfugié le plus noble animal de nos Alpes, le bouquetin. C'est le butin du roi, et nul n'a le droit de s'attaquer à sa chasse. VictorEmmanuel, le roi-chasseur, affectionnait très-particulièrement ce pays, et des refuges ou pavillons de chasse existent dans tous les vallons et sur les plus hauts épaulements des montagnes. Le « Chemin du Roi »>, pour le grand bonheur des touristes, court dans le fond des ravins, ascende les pentes, grimpe à la montagne et mène, sans fatigue et par d'ingénieux contours, aux solitudes hantées par les bouquetins.

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Quant à la flore, elle est, dans cette partielà des Alpes Grées, merveilleusement riche. La vallée-refuge a conservé plusieurs espèces qui ont disparu de leurs stations primitives et ont suivi, dans leur instinct de conservation, les hommes et les bouquetins. Bien des espèces en voie d'extinction ou de diminution, refoulées par les jeunes, ont trouvé là un asile depuis des siècles sans doute. D'autres, c'est le cas de l'Æthionema Thomasianum, J. Gay, ont apparu sur le sol même de Cogne, appartiennent en propre à la vallée et ne se retrouvent nulle part ailleurs.

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Le 30 juin dernier, je quittais Aoste (la cité d'Auguste) pour Aymaville, le bourg situé sur le cône de déjection de la vallée, c'est-à-dire immédiatement à sa base. Chose remarquable, je trouvai là, chez plusieurs espèces de Fougères, des frondes multifides, divisées, atrophiées ou déprimées. La Sclarée (Salvia Sclarea) embaumait l'air, et les arêtes soyeuses du Stipa pennata, L., détachées par le vent, venaient parfois d'elles-mêmes à nous. Plusieurs Astragales, l'Oxytropis Halleri, Bunge, le brillant Ononis Natrix, L., égayaient les pentes arides. La vallée, très-encaissée pen

LES PLANTES INDIGÈNES DE LA VALLÉE DE COGNE.

dant deux heures de marche, ne me permit bientôt plus de voir autre chose que des Fougères et des plantes d'ombre. La nuit tombait; pourtant un banc, - un véritable banc, d'Herminium Monorchis, R. Br., brillait encore sur le bord du chemin comme un fanal, placé là pour nous dire, de la part de la flore: «Bonsoir, à demain la suite. >>

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Il fallut bien se résoudre à accepter ce supplice de passer au travers d'une contrée richissime sans rien voir des trésors que nous foulions peut-être du pied. Mais au lendemain, quel réveil ! Avec quelles délices on se roulait dans les tapis de Linnæa borealis, tout couverts de cette petite clochette au parfum suave, qui transporte l'imagination dans un monde fictif!

Cogne-ville est le centre d'une vallée assez peuplée et le siège de la commune. Les hameaux que nous apercevons de tous les côtés dépendent tous de Cogne, où se trouvent la poste, le château, l'église et une cinquantaine d'habitations. Dans les pentes arides qui dominent le village s'étale une flore riante et variée. Le curieux Viola pinnata, L., s'y cache sous la Sabine, dont la forte odeur embaume l'air; toute la série des Oxytropis, le très-brillant Astragalus de Montpellier (A. monspessulanus) et

son

curieux congénère aristatus, qui forme des buissons d'épines hauts à peine de 25 centimètres, mais recouvrant parfois plus d'un mètre de terrain. Le Senecio Doronicum, L., aux fleurs d'un jaune orangé, est ici différent de ce qu'il est en Suisse; sa tige est toujours multiflore; son capitule est plus petit, et la couleur de sa fleur est d'un jaune beaucoup plus foncé que chez nous; je le pris, un instant, pour le S. aurantiacus.

L'Atragene alpina. L., cette superbe Clématite bleue que nous avons le bonheur de posséder, à l'état de plante rarissime, sur les pentes du Salève, abonde aux environs de Cogne. Elle grimpe aux branches des arbustes et va même jusque dans les Sapins, où sa belle et grande coupe azurée produit l'effet le plus charmant.

Dans le fond d'un ravin profond, au bout duquel nous allons voir les bouquetins, nous trouvons des tapis de Gentianes de Bavière (Gentiana bavarica, L.), cette fleur qu'Alphonse Karr prenait pour type de la vraie couleur bleue, et, dans la moraine du glacier, d'abondantes fleurs cenisiennes, entre autres le Génepi piémontais, Achillea Herba Rota, L. Une forme très-particulière

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| du Rhododendron des Alpes (Rhododendron ferrugineum, L.), dont les feuilles, étroites et allongées, ont tout à fait la forme de celles du Salix babylonica, L., m'a vivement surpris. Un exemplaire en a été planté au Jardin de la « Linnæa », pour servir à des études futures.

L'Astragalus Alopecuroides, L., cette curieuse et rare Légumineuse, qui s'est, elle aussi, réfugiée ici et dans les HautesAlpes françaises, habite un petit bois, que nous visitons avec crainte, car on nous a parlé de fortes razzias qui y ont été opérées par un Allemand il y a deux ans. Mais voici un, puis deux, enfin un troisième exemplaire; c'est tout ce que je trouvai et j'eus grand soin de respecter ces vénérables en prêchant aux gens du voisinage leur protection contre les gens et contre les chèvres.

Dans un aride pierrier, je fis la découverte du célèbre Ethionema Thomasianum, J. Gay, plante curieuse, à feuillage glauque, à fleurs roses, à grosses silicules boursoufflées et posés les unes contre les autres. Puis ce fut le tour du superbe Campanula Allionii, Vill., l'une des plus belles plantes du genre. Sa fleur est grande, très-grande, d'un beau bleu violacé ; elle dresse, sur le pierrier, sa corolle ouverte en forme de coupe, presque acaule, et forme de vrais tapis bleus. Sa feuille est veluetomenteuse et d'un vert grisâtre; l'espèce est stolonifère et recouvre de grands espaces de terrains. Elle se cultive bien dans nos rochers, à la condition toutefois d'être exposée en plein soleil. Près d'elle, dans les éboulis, s'étale le Matthiola pedemontana, aux fleurs d'un lilas verdâtre, très-voisin du tristis, et dont le pénétrant parfum embaume l'atmosphère. Partout le Primula pedemontana, All., et des pentes entièrement recouvertes du superbe Pinguicula longifolia, Dl., aux grandes corolles bleu lilas portant 3 larges macules à la gorge. Les Artemisia glacialis et pedemontana abondent partout sur les hauteurs et alternent avec les innombrables Leontopodium alpinum (Étoile du glacier), aux larges fleurs bien veloutées et bien blanches, dont les bractées, ici, sont les plus développées que j'aie jamais rencontrées.

Sous un gros rocher, dans le fond de la vallée, est un nid charmant que de ma vie je n'oublierai; c'est un petit jardin de Cortusa Matthioli, L., Callianthemum rutafolium, C. A. M., Lloydia serotina, Salish., et Primula pedemontana, All.

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