Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[merged small][graphic][merged small][merged small]

SOPHORA JAPONICA HYBRIDA.

qu'à une livre), arrondi, un peu irrégulier et pourvu d'une légère protubérance à la base, mûrissant au milieu de l'automne et revêtant une belle couleur d'or; chair ferme, trèstendre à la cuisson, d'une saveur parfaite.

Dans l'Amérique du Nord, cette variété est de beaucoup la plus répandue et elle mérite réellement de l'être, à cause de sa fertilité, de la beauté et de la qualité de son fruit. Mais il faut bien dire qu'elle a produit de nombreuses sous-variétés, dont beaucoup ne sont guère recommandables. On doit veiller à choisir les meilleures, c'està-dire à n'acheter que des arbres dont on soit sûr et qui aient déjà fructifié.

La plus remarquable de ces sous-variétés a été obtenue à Coxdackie, dans l'État de New-York, par M. J. Rea, qui l'a nommée Mammoth. C'est, en effet, une forme à fruits géants, également maliformes, mais plus gros d'un tiers ou de moitié que celle que nous figurons aujourd'hui, et de trèsbonne qualité. L'arbre est très-vigoureux et se couvre de grandes feuilles d'un vert sombre.

On considère, aux États-Unis, les va

37

riétés maliformes comme bien supérieures au Cognassier du Portugal, auquel on reproche son peu de fertilité. Pour juger du bien fondé de cette accusation chez nous, il faudrait cultiver ces diverses formes côte à côte, car nous avons vu souvent le Cognassier du Portugal se couvrir de fruits abondants.

1

On cultive aussi, depuis quelques années, le Cognassier de Bourgeaut, que la Revue horticole a fait connaître et qui a été adopté par les pépiniéristes à cause de sa grande vigueur comme sujet pour greffer le Poirier. Son fruit pyriforme est d'une belle nuance jaune foncé, mais il lui arrive de se fendre et de se gâter assez facilement lorsque les automnes sont humides, dans les terrains argileux.

En résumé, nous croyons devoir une recommandation spéciale au beau Coing maliforme. Nous ajouterons que la variété que nous avons rapportée de Hongrie différait de celle des États-Unis en ne portant pas de protubérance à la base; sa forme était celle d'une Reinette du Canada.

SOPHORA JAPONICA HYBRIDA

Le qualificatif hybrida, dont nous nous. servons ici, ne veut pas dire que la plante à laquelle nous l'appliquons est un véritable hybride, c'est-à-dire dans le sens que l'on attache ordinairement à ce mot, par exemple que la plante en question est issue de deux espèces distinctes, ce qui est la particularité essentielle que la science semble exiger d'une plante quelconque pour mériter le qualificatif hybride.

Mais l'ensemble de la plante en question présente des singularités telles que, dès qu'elle est un peu forte, elle parait être le produit de plusieurs espèces qui auraient a joué » ensemble, d'où le qualificatif hybrida; aussi n'est-il guère possible non plus de décrire ce Sophora autrement que par les généralités caractéristiques des hybrides.

D'autre part, nous pourrions encore, comme venant à l'appui du caractère hybridique dont nous parlons, invoquer cet autre fait que ce Sophora ne produit jamais de bonnes graines, bien que, chaque année, il fleurisse en très-grande quantité.

Planté à Bougival (Seine-et-Oise), dans la propriété de feu M. Carcenac, cet arbre est certainement le sujet le plus curieux de

Ed. ANDRÉ.

cette propriété, jadis renommée par les remarquables cultures de Gesnériacées et de Bégoniacées qui y furent faites pendant. un très-grand nombre d'années, d'abord par M. Jules Vallerand, ensuite par son frère, M. Eug. Vallerand, aujourd'hui établi à Taverny (Seine-et-Oise), où il a transporté et où il continue ses cultures. Cet arbre, dont la plantation paraît remonter au siècle de Louis XIV, est placé près de la maison. d'habitation, un peu à mi-côte, presque vers le milieu de la propriété; sa hauteur est d'environ 20 mètres; sa cime est obliquement plane ou comme légèrement tronquée; quant à la circonférence de sa ramure feuillée, elle est de 60 à 70 mètres. La tige, à 1m 50 du sol, mesure 3m 20 de circonférence. la hauteur d'environ 3 mètres, cette tige se divise et forme deux branches principales, qui, à deux mètres au-dessus de leur naissance, mesurent encore 2 mètres.

A leur tour, ces deux branches se divisent et donnent naissance à plusieurs autres branches, qui s'élèvent en différents sens. Quant à la ramure interne, elle est généra

↑ Revue horticole, 1872, p. 78.

[blocks in formation]

lement formée de rameaux longs et relativement ténus, très-flexibles, ordinairement dénudés et très-pleureurs, c'est-à-dire perpendiculairement retombants jusque près du sol; vers l'extrémité de ces rameaux, dont le diamètre n'excède parfois pas un doigt de la main, il se développe souvent une grande quantité de brindilles qui se garnissent de feuilles, et qui, par leur ensemble, constituent une masse très-pittoresque de verdure simulant des sortes de lustres suspendus, que le vent balance gracieusement. Cela, en augmentant encore la beauté, donne à la plante un caractère des plus singuliers et des plus originaux que l'on puisse imaginer.

Mais le fait peut-être le plus curieux que présente la principale charpente de cet arbre consiste dans la présence de deux fortes branches, qui partent du tronc, et dont l'une mesure 2 mètres, l'autre 3 de hauteur, et qui, ensuite, s'étendent à peu près horizontalement jusqu'à 12 mètres de distance. Un autre fait à noter est que c'est particulièrement de ces branches que partent les rameaux pendants et pleureurs dont il est question ci-dessus.

Mais, du reste, cet arbre n'a pas toujours eu la forme qu'il a aujourd'hui; bien avant notre époque, et même avant 1885, il portait trois autres fortes branches également horizontales, comme celles dont nous venons de parler; mais alors elles étaient beaucoup plus élevées et atteignaient environ 7 mètres. Notons encore que c'est tout particulièrement de ces branches que partaient les plus beaux rameaux pleureurs grêles décrits ci-dessus.

Malheureusement, ce sujet, si intéressant autrefois, a perdu plusieurs des branches qui concouraient très-puissamment à sa pittoresque beauté. Cette année encore, un terrible ouragan l'a de nouveau déformé en lui enlevant une partie de sa ramure, ce qui a contribué à l'amoindrir. Toutefois, ainsi qu'on a pu le comprendre par tout ce que nous venons de dire de cet arbre, il est encore très-remarquable, d'un pittoresque vraiment digne d'intérêt et trèspropre à figurer dans un jardin paysager comme arbre pour isoler. Quant à ses caractères généraux, c'est-à-dire à ses feuilles et à ses fleurs, ils sont semblables à ceux du type (Sophora japonica), et sa floraison se fait aussi à la même époque que celle de ce dernier, c'est-à-dire de juin en septembre.

Avant de terminer sur le Sophora japo

nica hybrida, nous croyons devoir dire quelques mots de la propriété dans laquelle il se trouve.

Située à la Petite-Jonchère, 54, chaussée des Mèmes, à Bougival, cette propriété provient d'un premier morcellement opéré sur l'ancienne Grande-Jonchère, sorte de propriété domaniale, et qui, avant sa division, appartenait au général Bertrand, qui l'abandonna lors de son exil à Sainte-Hélène avec Napoléon Ier. C'est alors qu'elle fut divisée en trois lots, dont l'un, acquis en 1849 par M. Carcenac, fut, après la mort de ce dernier, acheté par l'électricien M. Popp, qui l'acquit des héritiers de feu M. Carcenac.

Multiplication. - Le Sophora japonica hybrida se multiplie absolument comme le type (S. japonica), c'est-à-dire par boutures et par greffes. Mais, quel que soit le moyen employé, la réussite est assurée. Les greffes se font en fente ou en écusson, à des hauteurs diverses, en raison de la force et de la nature des sujets, ainsi que de la forme et de l'aspect de ceux-ci ou de celle des arbres que l'on veut obtenir.

Quant aux boutures, on les fait sous cloche ou en pleine terre, suivant leurs dimensions, la saison, ainsi que la nature du bois employé pour les faire.

Si le bois dont on se sert était à peine lignifié et feuillu, il serait prudent d'opérer à l'abri de l'air, c'est-à-dire sous cloche ou sous chassis. Dans le cas contraire, par exemple si le bois était vieux et dépourvu de feuilles, par conséquent dur, il n'y aurait aucun inconvénient à bouturer à l'air libre en pleine terre.

Le Sophora japonica, de même que ses variétés, s'enracine avec une telle facilité qu'il arrive fréquemment que des branches, parfois même fortes, qui avaient été piquées comme tuteurs ou soutiens, s'enracinent et forment des arbres.

Toutefois, il va sans dire que, plantées comme boutures, ces branches devraient être l'objet de quelques soins particuliers, afin d'en activer et favoriser la végétation, soit en ce qui concerne la préparation et l'entretien du sol, soit en faisant à celui-ci quelques additions que la pratique aurait jugées nécessaires, soit en y faisant au besoin quelques arrosements.

On pourra se procurer le Sophora japonica hybrida chez MM. Eugène Vallerand et fils, horticulteurs, rue de Boissy, à Taverny (Seine-et-Oise).

E.-A. CARRIÈRE.

ERYTHRA CENTAURIUM. SES PROPRIÉTÉS, SA CULTURE, SES USAGES.

ERYTHREA CENTAURIUM

SES PROPRIÉTÉS, SA CULTURE, SES USAGES

L'Erythraea centaurium, Pers., vulgairement Petite Centaurée, est une jolie petite plante herbacée de la famille des Gentianées. On la rencontre à l'état sauvage dans une grande partie de la France, où elle croit au milieu des herbes, le long des fossés et des talus, exposée au beau soleil, où elle se plait, en terrain sain et bien égoutté. Elle est bien connue des habitants des campagnes sous le nom de « Petite Centaurée », « Herbe à mille florins »>, <<< Herbe au Centaure », « Herbe à Chiron », on encore d'« Herbe à la fièvre; ils la recueillent en fleur, la font sécher à l'ombre pur petits paquets pour en faire des infusions fébrifuges, en même temps toniques et apéritives, avec de l'eau ou du vin.

A l'embouchure de la Seine, près Le Havre, bien des habitants, bien des faucheurs qui font la récolte du foin le long du fleuve, dans les prairies marécageuses, depuis Hoc jusqu'à Tancarville, en font usage pour se préserver des fièvres paludéennes. Autrefois, bien des faucheurs en prenaient pour se préserver des fièvres, qui, très-fréquemment alors, régnaient à l'embouchure de ce fleuve et que la canalisation a fait disparaître presque complètement; c'est par hasard qu'elle fait encore à de rares intervalles son apparition. Toutefois, le breuvage fébrifuge a été remplacé par le café.

La saveur de cette « Petite Centaurée » est franchement amère, propriété qui augmente d'intensité par la dessiccation.

Cette petite Gentiane a fréquemment attiré notre attention par ses très-jolies fleurs d'un beau rose vif. Dans nos herborisations, nous nous sommes souvent arrêté auprès d'elle, pour contempler par un beau soleil son tendre et vif coloris. Parfois aussi on la rencontre dans les collines, sur des talus, dans les gazons, que sa floraison constelle. En la voyant ainsi former des tapis de fleurs, on éprouve un véritable plaisir à admirer cette masse de petites fleurs qui semblent lutter pour faire ressortir la beauté des sites où elles se trouvent.

Cette charmante espèce peut être cultivée et employée dans les jardins comme plante d'ornement, soit isolément, soit en contrebordure sur le bord des parterres. Malheu

39

reusement elle est assez capricieuse dans la germination de ses graines, et même ingrate dans sa culture.

Voici, d'après diverses expérienses, les procédés de culture qui nous ont le mieux réussi.

Dans le milieu d'août, nous récoltons les graines sur les plantes qui nous semblent les plus trapues et les plus floribondes, et dont la hauteur ne dépasse pas 20 centimètres. Après avoir brisé les capsules pour extraire les graines, qui sont très-fines, nous prenons quelques plaques de gazon où nous les avons récoltées, nous les levons sur une épaisseur de 6 à 8 centimètres et de la largeur de 1 ou 2 fers de bêche, et les plaquons dans un endroit du jardin bien aéré et bien exposé; on pose les plaques de gazon sur une plate-bande en les retournant sens dessus dessous, et l'on sème les graines sans les recouvrir. Quelques-unes germent et lèvent avant l'hiver, d'autres beaucoup plus tard; il en est même qui ne lèvent qu'à l'automne; il est prudent pendant l'hiver de protéger le jeune plant.

Lorsque les plants ont trois ou quatre feuilles, on les repique sur des plaques de gazon retournées, comme il est dit ci-dessus, et placés près à près, et autant que possible dans un sol de même nature. Les plants sont repiqués à 8 ou 10 centimètres sur tous sens. Comme cette petite Gentiane redoute la transplantation et qu'elle est très-capricieuse à la reprise, on opère par ce moyen en avril ou mai, quand on veut faire soit une bordure, un massif, et alors il n'y a plus qu'à prendre les plaques de gazon repiquées et à les placer près à près à l'endroit choisi, c'est-à-dire que l'on aura d'abord dû préparer par un labour préalable. Il faut aussi avoir soin de bien rapprocher les gazons et de boucher les interstices avec de la terre fine pour empêcher les limaces ou autres insectes de s'y réfugier. Tout ceci terminé, on donne une bonne mouillure, que l'on renouvelle au besoin, et l'on peut pailler avec du terreau très-consommé de fumier de couche ou de feuilles mélangées de trois quarts de sable afin de maintenir le terrain frais et humide.

La floraison se succède depuis mai-juin jusqu'en septembre, parfois même plus tard;

« ZurückWeiter »