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LES ARTS ET INDUSTRIES HORTICOLES A L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE.

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mètre, surmonté d'une trémie pour le charge- | ment du combustible, qui tombe ainsi directement, en cône, sur la grille placée juste en dessous de la chaudière; 2o une série de tubes verticaux de 5 centimètres de diamètre environ, placés concentriquement : ils servent au passage des gaz chauds. Les produits de la combustion s'élèvent et passent au travers d'un certain nombre de ces tubes, puis descendent par d'autres tubes pour se rendre dans le carneau de maçonnerie qui entoure le générateur, enfin, de là dans la cheminée.

Accessoires. M. Redon présente une plaque inclinée placée à une certaine distance du gueulard, le pied étant en contact avec la partie antérieure de la grille; cette plaque est posée en dessous du conduit de chargement du générateur (horizontal). Sans la plaque, le charbon reste en tas conique, au point même du chargement, la combustion est imparfaite et la grille risque de s'encrasser facilement; avec la plaque inclinée, on conçoit très-bien que les fragments de combustible sont éparpillés et mieux répartis sur toute la surface de la grille; cette disposition, qui assure une meilleure conduite du chauffage, doit évidemment procurer une certaine économie de combustible.

M. Maillard expose son appareil de chauffage au pétrole, dont nous avons déjà parlé l'an dernier, et en montre une application au chauffage d'un châssis ou d'une bâche. En principe, un petit réservoir-chaudière est chauffé par une lampe à pétrole; le thermosiphon est complété par des tuyaux horizontaux; suivant les dimensions, on peut chauffer de 8 å 22 mètres carrés avec un seul appareil.

M. Mathian présente des systèmes de raccords très-ingénieux supprimant les raccords à brides, venus de fonte avec les tuyaux, et qui sont par suite assez coûteux, surtout pour les coudes ou les parties de petite longueur. Dans la disposition présentée, les tuyaux sont à coupe droite et on les met bout à bout; au-dessus du joint, et bien entendu à l'extérieur, on place une bague à nervure interne (cette nervure se loge entre les deux tuyaux); la bague porte à droite, ainsi qu'à gauche, une rondelle de caoutchouc; enfin ces deux rondelles, qui sont chargées d'assurer l'étanchéité du système, sont fortement serrées contre la bague et contre les tuyaux par deux colliers maintenus par deux écrous à trou elliptique; le montage, trèssimple, se fait rapidement, mais il ne convient que pour les tuyaux en fonte, ceux de cuivre ayant un trop grand coefficient de dilatation linéaire.

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de détail. En principe, la poulie de la pompechaîne tourne à 4 mètres au-dessus du sol, au-dessus d'un réservoir supporté par un léger pylône; on dispose ainsi d'une charge d'eau de mètres qui facilite l'arrosage à la lance. Le volant-manivelle est à la partie inférieure, à 80 centimètres du sol, et transmet le mouvement, à l'axe de la poulie de la pompe, par une chaîne Gall, qui se meut en dehors de la charpente.

MM. Prudon et Dubost présentent la pompe horizontale système Baillet et Gronier; cette pompe, actionnée par un petit moteur à pétrole de Niel, se compose d'un axe horizontal, qui porte, à l'extrémité opposée aux poulies, une came cylindrique circulaire, laquelle actionne, par galets, trois tiges de pistons qui se meuvent horizontalement dans leurs corps de pompe. La machine, qui occupe ainsi très-peu d'emplacement, présente, comme on le voit, une certaine analogie avec les pompes Lefèvre, dont les pistons étaient également mus par une came circulaire, dont l'axe était parallèle à ceux des tiges des pistons.

M. Hommel expose des rouleaux à bordure d'angle, dits chasse-tuyaux d'arrosages. Ces rouleaux de bois peuvent tourner librement autour d'un axe vertical, terminé à sa partie inférieure par une pointe que le jardinier enfonce dans le sol; ils sont destinés à empêcher les tuyaux d'arrosage de se couder trop court, ce qui occasionne toujours des détériorations, et par suite des fuites.

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Une brouette en fer est présentée par MM. Taufflieb et V. Chaussard. La brouette est à panneaux démontables; la roue est en fonte, les manches sont en fer et les panneaux en tôle; les deux côtés s'emboîtent par un tenon et sont rendus solidaires du panneau antérieur au moyen de broches en fer; la capacité varie, suivant les modèles, de 100 à 150 décimètres cubes.

Un chargeoir porte-hotte est exposé par M. Hommel, précité; l'appareil, complètement en fer, est porté par trois pieds qui l'élèvent à une hauteur convenable au-dessus du sol.

Des échelles sont présentées par de nombreux exposants (Bourceret, Lotte, etc.). Dans l'échelle à coulisse de M. Lotte, le déclanchement est automatique sans avoir recours à une tringle en fer; le cliquet d'arrêt de l'échelon s'abaisse ou se relève par un simple mouvement donné à la partie mobile de l'échelle.

M. J. Finot expose des systèmes de murs pour contre-espaliers et murs de clôture. La construction se compose d'une ossature métallique hourdée de carreaux de plâtre. Le pan est constitué par des montants en fer à double T, de 75 millimètres d'âme, plantés verticalement tous les 2 mètres ; à la partie inférieure, leur écartement est maintenu par une

312 LES EXPOSITIONS FLORALES AUX CONCOURS RÉGIONAUX AGRICOLES D'ARRAS ET DE BLOIS.

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couvercle de la chaudière porte le tuyau de dégagement des vapeurs ainsi que la bouteille d'alimentation.

Enfin, pour terminer, signalons l'exposition de M. G. Truffaut, notre ancien élève de Grignon. M. Truffaut se livre à des recherches de chimie appliquée à l'horticulture. Ses expériences ont déjà porté sur les terres et terreaux divers; il en a étudié la composition et la nitrification, qu'il expose très-clairement dans des diagrammes qui ont déjà reçu, à la dernière exposition de Gand, une grande médaille d'or. M. Truffaut entreprend en ce moment des recherches chimiques sur les plantes; c'est de tout cœur que nous lui adressons nos bons souhaits de réussite dans ces études qui, jusqu'alors, étaient non seulement négligées, mais encore, il faut bien le dire, dédaignées par les horticulteurs. Il ne s'agit pas de savoir si l'on a bien produit jusqu'ici, il faut voir si la science peut nous aider à faire mieux. Maximilien RINGELMANN, Professeur à Grignon, Directeur de la station d'essais de machines.

LES EXPOSITIONS FLORALES

AUX CONCOURS RÉGIONAUX AGRICOLES D'ARRAS ET DE BLOIS

voyait faisaient l'admiration des visiteurs.

Depuis plusieurs années, les Sociétés dépar- | longueur. Les corbeilles et les massifs qu'on y tementales d'horticulture profitent de la tenue des Concours régionaux agricoles pour organiser des expositions comprenant des plantes d'ornement, des légumes, des fruits, des serres et des bâches, des appareils de chauffage, des meubles de jardin, etc. Ces exhibitions, généralement bien organisées, ont un grand attrait et sont très-visitées par le public des Concours régionaux.

Au nombre des exposants qui ont obtenu de nombreuses récompenses, il faut citer en première ligne M. Scaillerez, horticulteur à Arras. Les Anthuriums, les Gloxinias, les Pélargoniums, les Géraniums, les Hortensias, les Palmiers, les Conifères, etc., qu'il avait exposés, étaient nombreux et révélaient par leur belle végétation et le choix des espèces et variétés, une culture intelligente et prospère.

MM. Le Gentil et Demay-Taillandier, tous deux propriétaires à Arras, ont beaucoup contribué par leurs remarquables collections à

Autrefois, les jardins des exploitations agricoles présentaient peu d'intérêt. Il est vrai qu'on y voyait souvent de beaux légumes et des fruits savoureux; mais, à cette époque, les fleurs qu'on y cultivait se réduisaient à quel- | l'ornement de cette belle exposition. Le preques espèces très-rustiques et d'une culture facile. On ne possédait généralement ni châssis ni conservatoire destiné à protéger diverses plantes contre les froids de l'hiver ou les gelées du printemps.

mier avait exposé des Orchidées, des Cypripe dium et deux lots de plantes à feuillage ornemental; le second avait envoyé des Coléus, des Bégonias, des Pélargoniums, des Geranium zonale simples et doubles, des Calcéolaires, des Gloxinias, des Pétunias doubles. Toutes ces plantes produisaient un grand effet.

De nos jours, par suite des progrès que l'horticulture a faits depuis un demi-siècle et de la diffusion de l'instruction, un grand nombre de fermes ont des jardins dans lesquels les fleurs les plus variées se succèdent depuis le mois d'avril jusqu'à l'approche des gelées automnales. La vue de ces fleurs satisfait les yeux, diminue les fatigues causées par un rude labeur et éveille les plus riantes espé-médaille de vermeil a été attribuée à M. Char

rances.

L'exposition horticole organisée à Arras à l'occasion du concours régional était trèsremarquable sous tous les rapports. La tente qui abritait les fleurs contre l'action brûlante du soleil n'avait pas moins de 70 mètres de

MM. Vilmorin-Andrieux, de Paris, avaient aussi exposé une importante collection de plantes fleuries de pleine terre et une remarquable collection de légumes. Le jury, toutes les sections réunies, leur a décerné deux diplômes d'honneur avec félicitations. Une

meux, propriétaire à Thomery (Seine-et-Marne), pour ses Raisins obtenus à l'aide de la culture forcée.

La ville de Blois a eu aussi son exposition horticole pendant la durée du Concours régional. Cette exhibition avait été organisée dans

SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE.

la Halle-au-Blé, avec une haute intelligence. Des bassins avec jets d'eau, des corbeilles et des plates-bandes, séparées par des allées sablées, ont transformé la halle en un véritable palais de Flore et de Pomone, d'une fraîcheur et d'une élégance parfaites.

M. Triforiot, jardinier en chef du château de Chaumont, avait exposé une belle collection de plantes de serre chaude, un remarquable massif de Broméliacées, un très-beau lot de Coléus et une collection de Caladiums qui se distinguaient par l'ampleur de leurs feuilles et la variété de leur coloris et de leurs marbrures.

Les Pétunias doubles de M. Barbier, jardinier au château de Monteaux, et de M. Langeais, horticulteur à Blois, présentaient des fleurs nombreuses, très-étoffées et d'une richesse de coloris qui attirait les regards. Ces plantes, comme les Pélargoniums de M. Poy, horticulteur à Blois, les Géraniums de M. Cersault, jardinier aux Capucins, à Vendôme, les Géraniums-Lierres de M. Guignard, jardinier en chef au château de Chassay, étaient trapues et bien cultivées. Il faut citer aussi comme trèsméritants les Géraniums de M. Gesnier, à Vendôme, de M. Lachenal, à Nanteuil; les Bégonias à grandes fleurs de M. Raide, horticulteur à Blois; les Caladiums, Gloxinias de MM. Sallier et Delabarre, à Blois.

M. Legras, président de la Société d'horticulture de Blois, exposait hors concours des plantes de serre, qui attestaient par leur belle végétation qu'elles étaient confiées à un jardinier intelligent. M. Joulain-Tijou, à Blois, avait aussi exposé hors concours des plantes

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de serre et des Orchidées en fleurs, parmi lesquelles on remarquait un magnifique Lælia purpurata, un très-beau Vanda suavis et un Odontoglossum crispum.

La médaille d'or offerte par M. le Ministre de l'Agriculture a été décernée avec une mention spéciale à MM. Sallier et Delabarre pour l'ensemble de leur exposition. La médaille d'honneur en or offerte par la ville de Blois a été remise à M. Triforiot pour son magnifique lot de Caladiums.

Les légumes présentaient un intérêt secondaire. Les récompenses principales ont été décernées à M. Blondeau, jardinier au BasRivière, à Blois, pour un lot de légumes de saison; à M. Guédon fils, à Blois, pour les Melons qu'il avait exposés, et à M. Visombloin, à Saint-Claude, pour ses cultures d'Asperges.

M. Legras (Albert), horticulteur à Blois, n'a pas pris part à l'exposition organisée par la Société d'horticulture de Blois ; mais il a reçu au concours régional le prix d'honneur de l'horticulture, consistant en un objet d'art et une somme de 200 fr., pour son intéressant établissement horticole. Une médaille d'argent et 150 fr. ont été décernés à MM. Sallier et Delabarre, qui ont été neuf fois lauréats à l'exposition d'horticulture.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir donné ici un compte-rendu complet de ces deux expositions; nous avons voulu simplement, par ces exemples, montrer l'importance tous les jours croissante que prend l'horticulture, et la place qu'elle occupe maintenant dans nos concours agricoles. Gustave HEUZÉ.

SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE

Plantes d'ornement.

SÉANCE DU 8 JUIN 1893

Nous avons aujourd'hui à noter un trèsbeau lot d'Orchidées présentées par M. Dallé, rue Pierre-Charron, 29: Odontoglossum Halli superbum, Oncidium Lanceanum, si remarquable par son labelle rose violacé et par ses divisions maculées de jaune et de brun chocolat; Vanda teres, Cypripedium caudatum, Odontoglossum crispum, Sobralia macrantha, Cypripedium superciliare, C. Lowi, Cattleya alba vestita, Oncidium Harrisianum, Lælia grandis tenebrosa; un superbe Odontoglossum grande, des Oncidium ampliatum majus et O. phymatochilum, Cypripedium bellatulum, un très-joli C. barbatum, plusieurs Miltonia vexillaria, dont une variété à grandes fleurs, etc.

M. Courtemontagne, jardinier chez les frères de la Doctrine chrétienne, rue Raynouard, å Passy, montrait quelques Cattleya Warneri et C. Sanderiana. Un pied de cette dernière espèce portait 7 superbes fleurs à labelle brillamment coloré.

MM. Forgeot et Cie, quai de la Mégisserie, 8, présentaient une nouvelle variété de Silene pendula, plante naine, compacte, à feuilles glabres et à fleurs doubles, puis une vingtaine de variétés de Phlox Drummondi pour montrer la diversité des coloris de cette ravissante plante, ainsi que les intéressantes formes à pétales frangés et cuspidés. Un bouquet d'Eillets appartenant à la variété Comtesse de Paris, à fleurs jaune pâle, complétait cet apport.

Arboriculture d'ornement.

Séance intéressante pour les amateurs d'arbres et d'arbrisseaux à feuillage panaché, coloré ou lacinié. Il est rarement donné de voir un aussi grand choix en aussi beaux échantillons, la température exceptionnelle de cette année ayant contribué puissamment à accentuer les coloris. Évidemment, toutes ces panachures ne sont pas également constantes, et l'on peut différer d'opinion sur la valeur ornementale de quelques-unes d'entre elles; mais, en faisant la part des variétés ayant l'aspect de

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plantes malades, il reste néanmoins, dans les choses mises sous nos yeux, une importante et brillante série à juste titre admirée de tous. Un lot de MM. Simon-Louis frères, horticulteurs, à Plantières, près Metz (Alsace-Lorraine), comprenait Sambucus racemosa plumosa tenuifolia, belle variété à feuillage très-élégamment découpé, obtenue à Plantières dans un semis de S. racemosa plumosa; Quercus pedunculata filicifolia, Chêne à feuilles finement découpées; Quercus pedunculata atropurpurea, Chêne à feuilles pourpres noires; Q. pedunculata Concordia, à feuillage doré; Fagus sylvatica purpurea tricolor, Hêtre pourpre à feuilles bordées de rose; Corylus avellana aurea, Noisetier à feuilles dorées; Acer pseudo-platanus Woorlei, variété souvent confondue avec l'A. p. pl. lutescens, dont elle se distingue en ce qu'elle reste jaune pendant tout le cours de la végétation, tandis que cette dernière perd son coloris jaune dès que les rameaux sont aoûtés; Acer pseudo-platanus erythrocarpa, très-belle variété à fruits d'un rouge éclatant; Acer p. pl. Simon-Louis frères, variété obtenue en 1885 par M. Deegen, très-constante, surpassant en beauté l'A. p. pl. Leopoldi; Acer dasycarpum foliis argenteovariegatis, A. d. pulverulentum, variété à feuilles poudrées; Acer platanoides Reichsgraf von Pückler, le plus beau des Érables planes à feuilles panachées; Acer pseudo-platanus purpurescens Nizeti, variété d'Érable pourpre à feuilles panachées de vert, de jaune et de pourpre; Calophaca volgarica, rameau fleuri de cette intéressante Légumineuse.

On remarquait dans le lot de M. Moser, horticulteur, rue Saint-Symphorien, à Versailles : Padus aucubæfolia, à panachure jaune et verte rappelant bien celle de l'Aucuba; Cornus mas tricolor, feuillage 'élégamment coloré en vert, jaune et rose; Orme doré; Catalpa doré, belle variété de Catalpa bignonioides que l'on dit très-constante; Fraxinus aucubæ folia, Liriodendron tulipifera variegata, Fraxinus pubescens foliis variegatis, Ulmus pectinata, Castanea vesca foliis variegatis, Negundo fraxinifolium aureum, Symphoricarpos vulgaris variegata, jolie variété à feuilles jaunes marginées de vert; Cornus sanguinea elegans variegata, Acer erythrocarpum, Acer platanoides variegata, Épicéa doré, et enfin des tiges de Phlox vivace panaché à feuilles adultes vert glauque, marginées de jaune et à jeunes feuilles d'un beau rouge violacé.

Notons encore un rameau de Zelkowa Keaki (Z. acuminata) du Japon, présenté par

M. Clos, de Toulouse. Le Zelkowa Keaki est un arbre ornemental qui, selon M. Dupont, serait très-rustique et d'une croissance rapide. Son bois, très-résistant et léger, est recherché au Japon pour l'ébénisterie.

Enfin, M. Maxime Cornu, professeur de culture au Muséum, mettait sous les yeux de la Société des rameaux fleuris de Pavia californica, arbre superbe, rustique sous le climat de Paris, dont les larges inflorescences dégagent une agréable odeur; le Spiræa ariæfolia, arbrisseau trop peu répandu qui se couvre de myriades de fleurs en grappes légères d'une élégance incomparable; le Rubus phoenicolasius, si remarquable par ses calices couverts de poils roux; le Prunus tomentosa, rameaux couverts de fruits semblables à de petites Cerises et velus; le Cerasus persicifolia, rameau avec quelques petits fruits.

Fruits.

M. Govion-Toussaint, propriétaire à Épinay, montrait une caissette de Cerises anglaise, d'une grosseur peu commune.

MM. Lapierre et fils, rue de Fontenay, å Montrouge, soumettaient à l'appréciation du Comité compétent une nouvelle variété de Fraise obtenue par eux et qu'ils nomment Président Carnot. Ils avaient placé à côté d'un pied couvert de fruits une corbeille de cette même Fraise, qui est vraiment remarquable par ses dimensions, son coloris et son parfum.

Plantes potagères.

MM. Forgeot et Cie, quai de la Mégisserie, 8, présentaient quelques pieds de Laitue Mignonnette, variété dont nous avons déjà parlé dans un précédent compte-rendu et qu'ils montraient, cette fois, comparativement avec des Laitues Gotte pour établir qu'elles sont aussi hâtives l'une que l'autre. Citons, des mêmes présentateurs : des Radis rose écarlate à bout blanc, Radis d'été blanc Délicatesse; une Laitue à feuilles fusées et découpées rappelant à ce point une Chicorée frisée qu'elle a été prise pour telle au Comité de culture potagère; enfin une nouvelle variété de Romaine encore inédite nommée Romaine courte à cloche, que M. Cayeux recommande, comme étant supérieure à la R. pomme en terre pour la culture sous cloche et sous châssis, la pomme en étant plus basse et très-serrée.

LES POTS NUTRITIFS

D'après divers renseignements, les pots nutritifs furent inventés par un colon anglais, M. Mac-Ivor, pour la culture des Quinquinas à l'ile Maurice.

D. Bois.

D'autres disent que les horticulteurs danois auraient eu les premiers l'initiative de confectionner ce nouveau genre de godets à l'aide du petit appareil suivant : un

LES POTS NUTRITIFS.

mouleur en bois, un moule en tôle et un plateau en fer assurant au moule un fond mobile manié à l'aide d'une tige qui traverse le moule et la table sur laquelle il est fixé. On remplit le moule d'un mélange pâteux composé d'un tiers de bon sable de rivière, un tiers de terre franche et douce, et un tiers de bouse de vache que l'on comprime à l'aide du mouleur en bois. Le tropplein qui déborde sous l'effet de la pression est écarté avec les doigts, et le fond mobile est relevé lentement en pressant la tige de bas en haut.

Ainsi moulé, le pot se déforme quelque peu par l'action du refoulement; mais il ne se crevasse que rarement, avec de la pratique et un peu de précaution observées dans la manipulation.

Ce procédé, lent, pénible et incomplet de fabrication, n'est applicable qu'à des besoins très-restreints de godets ou pots nutritifs; il suggéra à un horticulteur de Colmar, M. Koenig, la construction d'une petite presse dite «Jardinière» avec laquelle un manœuvre obtient aisément et sans hâte, à raison de 10 heures de travail, un minimum de 1,200 pots par jour. Cette presse rappelle par sa forme une presse de bureau de forte dimension; elle se compose d'une tablette supportée par quatre pieds qui permettent de la fixer solidement sur un établi quelconque.

Les principaux organes de la presse horticole ont témoigné un intérêt unanime à cette innovation lors de son apparition. Qu'en est-il résulté? Hélas! ce qui arrive à beaucoup d'autres procédés utiles qui sont décrits: la majeure partie des gens intéressés à utiliser ces découvertes haussent les épaules et dédaignent même d'en faire l'essai, préférant tourner dans le cercle vicieux de la routine que de chercher du nou

veau.

Ayant eu l'occasion de faire l'application dans diverses cultures et de confectionner ces godets nutritifs, je me fais un plaisir de faire part de mes expériences couronnées de succès, et je serais heureux de convaincre les amateurs d'horticulture ainsi que tous mes collègues des avantages réels et pleinement justifiés de leur emploi.

La composition ou mélange qui m'a donné de très-bons résultats pour la confection de ces godets est la suivante : une partie terre franche, siliceuse, une partie de poudrette naturelle (matières fécales) et une partie de bouse de vache additionnée d'un tiers de bon sable de rivière. Le tout

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est purgé de corps étrangers, soit de pierres dans la terre ou de fragments de litière dans la bouse de vache; on pétrit en mélangeant intimement les matériaux jusqu'à ce qu'ils deviennent granuleux et se laissent pelotonner sous la pression de la main.

Toute matière fertilisante, assimilable, soluble, réduite en poudre et divisée en parcelles de terre, peut être introduite à doses variables dans le mélange. Tout dépend du but poursuivi et des cultures sur lesquelles on opère.

Ainsi préparé, le mélange est soumis au moule, lequel donne la forme voulue. La pression opérée par le moule donne à ce pot une consistance assurée pendant la période active de la végétation. Aussitôt moulés, les pots sont mis sur des planches, l'orifice en bas, pour éviter qu'ils se déforment pendant leur dessiccation, laquelle peut s'opérer en plein air pendant la belle saison en vingt-quatre heures, ou l'hiver sur les tuyaux d'un chauffage quelconque. Il est urgent de les retourner une fois pour accélérer la dessiccation de l'intérieur, laquelle doit être complète afin de rendre la manipulation facile.

Une fois secs, on met ces pots en tas, en paniers ou en caisses dans un local à l'abri de l'humidité, en attendant de les utiliser.

C'est généralement en hiver, pendant les mauvais temps et pendant les longues soirées, que je fais confectionner ces godets, que j'emploie également pour les cultures. florales et maraichères de primeurs, en vue d'activer la végétation et d'assurer la reprise des plantes, craignant la transplantation sans motte.

Dans le courant de février, une fois mes boutures enracinées et les semis prêts à être repiqués, j'établis des couches tièdes. chargées de quelques centimètres de terreau, sur lesquelles je place mes pots nutritifs à touche-touche. Je les charge à la pelle, en plein, avec un mélange de terre approprié aux cultures variées sur lesquelles j'opère.

Je nivelle et j'appuie le tout avec une petite batte et je plombe légèrement la terre par un bassinage à la pomme, puis je repique les boutures, semis de fleurs ou de légumes dans chaque pot. Ce rempotage « à grande vitesse » est le plus expéditif et il produit une économie notable de maind'œuvre. Les jeunes plantes placées dans ces godets bénéficient de la grande porosité de ceux-ci et préservent la plante des écarts de sécheresse et d'humidité. Les racines

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