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BIJOUX FLORAUX.

nière au midi, soit en pleine terre, en mai; dans ce cas on sème en place, en sol meuble et fertile, pour éclaircir un peu plus tard, à 10 ou 12 centimètres.

La Tagète luisante (Tagetes lucida) (fig. 100), dont l'odeur est moins forte que celle du Basilic, s'emploie généralement à l'état frais; ses parties vertes ont une saveur franchement analogue à celle de l'Estragon, mais un peu plus douce et un peu plus anisée. On peut employer toute la plante la première année, et, par la suite, comme elle est vivace en serre, il vaut mieux la replanter et ne prendre que les jeunes pousses tendres. On la multiplie soit

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de boutures ou d'éclats de pieds hivernés, soit mieux de semis qui se font en pots ou terrines, au milieu ou vers la fin de l'été, ou bien encore en mars-avril, sur couche, pour repiquer en pots et mettre en place en maijuin.

En dehors de l'emploi dont nous venons de parler, la Tagète luisante est surtout connue, et depuis longtemps, comme plante ornementale; ses fleurs, d'un jaune orangé brillant, à capitules nombreux, réunis au haut de chaque rameau en corymbe évasé, se succèdent abondamment depuis juillet jusqu'aux gelées.

BIJOUX FLORAUX

La riche famille des Orchidées a trouvé, dans ces derniers temps, de nombreux et passionnés amateurs qui s'adonnent surtout à la culture des Odontoglossum, des Cattleya, des Lælia, des Cypripedium. Ces genres renferment des espèces d'une beauté vraiment surprenante, d'un éclat sans pareil, d'une grâce parfaite. Rien d'étonnant donc à ce que la plupart des orchidophiles se bornent à réunir les représentants les plus remarquables de ces genres favoris. Cependant, il existe de si nombreuses espèces, offrant pour l'amateur sérieux un intérêt réel, qu'il nous sera bien permis d'exprimer notre étonnement en présence de la rareté des vraies collections, où les espèces les plus précieuses comme les plus minuscules ont leur place marquée à côté des somptueux Cattleya et des ravissants Odontoglossum.

Nous nous souvenons toujours avec un plaisir nouveau de la charmante collection qu'un amateur de Paris avait rassemblée à l'Exposition universelle de Paris en 1889. C'est avec une égale satisfaction que nous avons remarqué l'intéressante collection de M. Alf. Van Imschoot à la dernière Exposition quinquennale de Gand. C'est en étudiant et en admirant tant de bijoux floraux que la majorité des amateurs dédaignent, réservant toutes leurs sympathies pour les fleurs à la mode, que nous avons senti le désir de relever ces dédaignées. M. Ed. André a bien voulu nous fournir une occasion exceptionnelle de le faire en nous ouvrant les colonnes de la Revue horticole, honneur que nous apprécions à sa juste valeur et dont nous tâcherons de nous rendre digne.

G. ALLUARD.

Dans les articles que nous consacreront aux Orchidées, nous imiterons les gens de goût qui préfèrent l'humble Violette parfumée et le Myosotis aux yeux d'azur au Dahlia et à la Pivoine; en faisant connaître quelques-unes de ces modestes Orchidées, nous réussirons peut-être à les faire apprécier parmi leurs brillantes congénères à l'égal des Violettes et des Myosotis parmi les fleurs de nos jardins.

Voici d'abord l'Ansellia africana, qui épanouit de décembre à mars, et même en mai, ses grappes de fleurs jaune clair parsemé de points bruns, et dont les feuilles, longues et nombreuses, font une plante ornementale. Parmi les Angræcum, l'A. sesquipedale est connu de tout le monde, avec ses grandes fleurs blanc de cire, sans odeur le jour, mais exhalant, la nuit, un parfum de Tubéreuse. Mais combien d'autres Angræcum ne peuvent embellir nos serres, entre autres l'A. citratum, montrant une longue grappe de petites fleurs blanches bien odorantes; l'A. Leonis, dont les feuilles ressemblent à celles d'un Iris et les fleurs à celles d'un petit A. sesquipedale; l'A. fastuosum, à petites feuilles épaisses, qu'on est étonné de voir produire des fleurs blanches plus grandes qu'elles. Les Brassia, dont les fleurs varient à l'infini, sont aussi étranges que beaux. Les Brassia verrucosa, Keiliana, maculata, brachyata et surtout longissima, sont remarquables; le B. longissima a des pétales jaune d'or pointillé de brun et longs de 30 centimètres chacun.

Les Chysis aurea, bractescens et Limminghei, aux belles grappes jaune blanc et blanc marbré de carmin, méritent assurément une place dans la collection d'un or

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CHRYSANTHÈME VICE-PRÉSIDENT JULES BARIGNY.

une trentaine de fleurs de forme bizarre et de toutes couleurs : le G. odoratissima a des fleurs d'un brun pourpre luisant; le G. tricolor offre des fleurs brunes pointillées de jaune.

chidophile. Combien, parmi les Epiden- | longues de 50 à 60 centimètres, portent drum, n'y a-t-il pas d'espèces ravissantes? Les formes de leurs fleurs sont tellement variées qu'il faudrait plusieurs pages pour énumérer les plus intéressantes. Citons, pour le moment, l'E. cochleatum majus, à grandes fleurs vertes et noires; l'E. Cooperianum, à grandes grappes de fleurs mauves; l'E. nocturnum, à larges feuilles en cornet et dont la fleur rappelle une croix de Saint-André; l'E. radicans, à grappes rouges; l'E. Wallisii, à grappes jaune intense pointillé de noir; l'E. Friderici Gulielmi, et bien d'autres.

Les Houlletia, surtout l'H. odoratissima var. antioquensis, forment des grappes de fleurs de toute beauté; cette dernière espèce les a d'un pourpre très-foncé ; le H. leptotes se fait remarquer par ses fleurs blanches et roses, et par son fruit qui, desséché, a l'odeur de la Vanille. Parmi les Lycaste, dont tout le monde connait les grandes fleurs; citons le L. lasioglossa var. Poelmanii, d'une rare distinction. Les Gongora sont bien connus; ces charmantes Orchidées américaines devraient se trouver dans toutes les serres; peu de plantes sont aussi belles et aussi faciles à cultiver; les grappes,

Il faudrait citer des Masdevallia, mais la liste des charmantes espèces et variétés serait trop longue. Au nombre des Maxillaria dignes de se trouver dans une collection d'amateur, il faut mentionner les M. | grandiflora, Sanderiana, Houtteana, nigrescens, etc. J'éviterai, à présent, de parler des Miltonia, des Oncidium, dont le nombre est considérable et qui devraient tenter le collectionneur. Les Pholidota, très-rapprochés des Platyclinis, forment d'élégantes petites grappes blanches, roses ou jaunes; le Pl. filiformis, à petites grappes jaune d'or, est ravissant.

Il serait aisé de mentionner encore des Polystachya, des Eulophia, des Cirrhopetalum, des Bulbophyllum et bien d'autres genres, mais nous nous réservons revenir sur la plupart des charmantes et mignonnes amies que compte l'incomparable famille des Orchidées.

Charles de Bosschere.

CHRYSANTHÈME VICE-PRÉSIDENT JULES BARIGNY

C'est encore à M. S. Délaux, l'infatigable semeur toulousain, que nous devons cette remarquable variété nouvelle.

Voici la description qu'il nous a luimême envoyée :

Plante élevée, d'un beau port, éminemment propre à la garniture du centre des corbeilles. Tige droite, se tenant admirablement sans le secours des tuteurs. Fleurs très-grandes, se présentant droites et se soutenant naturellement sur des pédoncules très-rigides; capitules d'une riche couleur cramoisi brun, bien incurvés, à très-larges ligules dont le revers, très-apparent, offre un ton vieil or brillant à reflet argenté, à centre or foncé.

Les fleurs que nous avons reçues et qui ont servi à faire l'aquarelle d'où la planche ci-contre a été tirée, avaient été récoltées sur des plantes provenant d'une culture ordinaire. Soumises à la culture dite anglaise, elles ne peuvent manquer d'atteindre de grandes dimensions. La plante est très-vigoureuse et des plus florifères ; c'est une nouveauté de premier ordre.

M. Délaux l'a dédiée à un amateur distingué d'horticulture, M. Jules Barigny, vice-président de la Société d'horticulture de Meaux.

La floraison du Chrysanthème VicePrésident Barigny commence à la dernière quinzaine de septembre. C'est un point à noter spécialement. En effet, entre les variétés précoces, que l'on recherche si généralement depuis quelques années, et qui n'ont que le défaut d'arriver en même temps que les Reines-Marguerites à coloris plus brillants, et les variétés tardives, dites de la Toussaint », il y a une interruption, un moment « creux », celui du plein automne, où les Chrysanthèmes font presque complètement défaut. C'est donc un desiderata que remplit la plante nouvelle que nous figurons aujourd'hui. Elle a droit à tous nos éloges, à ce titre aussi bien que par sa beauté individuelle, et ces mérites divers permettent de lui prédire un prompt et légitime succès.

Éd. ANDRÉ.

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LES DICHROMENA COMME PLANTES D'ORNEMENT.

GERANIUM ROSAT.

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LES DICHROMENA COMME PLANTES D'ORNEMENT

Ce petit genre de Cypéracées américaines, qui unit assez étroitement la tribu des Scirpus à celle des Rhynchospora, ne contient guère qu'une dizaine d'espèces, en y comprenant même celle que M. P. Maury a décrite comme nouvelle, sous le nom de Dichromena fasciata, et que j'ai trouvée à l'alto de Armada (Nouvelle-Grenade), en mai 1876, croissant côte à côte à l'altitude de 1,040 mètres avec l'Anthurium Andreanum.

Ce sont des plantes vivaces, à tiges grêles, dressées, feuillées, remarquables parce que la plupart des espèces ont leurs épis disposés en capitule terminal et entourés de bractées extérieures d'un beau blanc à la base.

La plus jolie espèce que j'aie récoltée est le Dichromena nervosa (D. ciliata, Vahl), qui présente des bractées involucrales plus ou moins courtes ou allongées, mais toujours d'un blanc de lait sur une longueur variable depuis la base. C'est à Panaina, à Honda sur le rio Magdalena, à Piedras au pied du volcan Tolima, à Cartago dans le Cauca, sur les bords du rio Cofre, etc., que je l'ai trouvée le plus abondamment, se distinguant à première vue de toutes les herbes d'alentour par sa jolie coloration blanche sur fond vert.

Les graines de Dichromena que j'ai envoyées en Europe, n'ont pas germé; mais je viens d'apprendre que M. G. de Lagerheim en a apporté de bonnes graines au Muséum. S'il est plus heureux que moi, nous aurons le plaisir de voir bientôt dans les serres une jolie Cypéracée qui devrait s'y trouver depuis longtemps, et qui ajouterait un appoint précieux aux Graminées décoratives: Isolepsis gracilis, Oplismenus imbecillis, varieg., etc., que nous possédons déjà.

Le D. nervosa est une plante à chaumes grêles, longs de 20 à 60 centimètres, trigones au sommet. Les feuilles basilaires sont plus courtes que les hampes; elles sont planes, linéaires. Au sommet des tiges, le capitule floral est composé de plusieurs épis oblongs-aigus, blanchâtres, entourés d'un involucre de 6 à 7 longues bractées inégales, blanches à la base sur leur face interne. Les achaines sont arrondis, lenticulaires, ondulés-rugueux transversalement, roux ferrugineux, luisants, couronnés par la base du style, raccourcis et très-dilatés 1.

M. de Lagerheim, en parlant récemment de cette Cypéracée entomophile, c'est-à-dire fécondée par les insectes 2, rappelle fort judicieusement la cause de la coloration blanche des bractées. La partie blanche de cet organe est plus épaisse que la partie verte, ce qui montre facilement une coupe transversale. Sous l'épiderme de la partie verte se trouve un tissu parenchymateux, à cellules riches en chlorophylle. Dans la partie blanche, on trouve, au contraire, entre l'épiderme et le parenchyme, « une couche épaisse formée de cellules trèslongues, complètement dépourvues de chlorophylle, à parois minces, ondulées, laissant entre elles de nombreux espaces intercellulaires assez grands ». C'est à la puissance de ce tissu qu'est due la couleur blanche.

Je souhaite bien vivement que l'introduction de ces jolies petites plantes, qui varient d'ailleurs assez facilement de taille et d'intensité dans la coloration, soit prochainement un fait accompli. Nul doute que les amateurs les apprécient et qu'elles deviennent rapidement populaires.

GÉRANIUM ROSAT

Ed. ANDRÉ.

Grasse; mais à Valence, en Espagne et en Algérie, il acquiert un grand développe

ment.

Le Géranium rosat ou rose (Pelargo- | Il ne supporte pas toujours les hivers à nium capitatum) (fig. 101 et 102) est originaire du cap de Bonne-Espérance. Il a été introduit en Europe en 1690. Il est assez répandu dans les jardins. On le cultive pour ses feuilles comme plante à parfum dans la basse Provence, la région de Nice, en Espagne, dans la province d'Alger, en Turquie, en Égypte, à la Réunion, etc.

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'D. nervosa, Vahl, Enum., II, p. 209. D. ciliata, Vahl, l. c., p. 240. Kunth, l. c, Rhynchospora nervosa, Bach., V. c.,

p. 276. p. 526, partim.

2 Journal de botanique, 1893, p. 183.

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