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EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ HORTICOLE ET VITICOLE DE LA GIRONDE.

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RÉSIDU DE FIBRES DE NOIX DE COCO

Ce nom, un peu long et compliqué, est la traduction littérale de Coco nut fibre refuse, sous lequel on désigne en Angleterre un produit qui parait résulter du peignage de la fibre de Noix de Coco, vraisemblablement celle du Cocos nucifera, et qui sert à divers usages industriels.

Cette matière est peu connue en France, tandis que les Anglais l'emploient d'une façon aussi courante que le tan l'est chez nous, et avec un succès au moins égal. Voici, au sujet de ce produit, la traduction de l'article du Dictionary of Gardening (vol. I, p. 348), de M. G. Nicholson :

Ce produit, des plus utiles et des meilleur marché, est très-employé par les jardiniers pour divers usages. On le dit exempt de principes acides, salins ou tanniques. Plus il est frais, meilleur il est pour ses différents emplois, et plus longue est sa durée. Étant trèsléger et facile à manipuler, il constitue une des meilleures substances pour y plonger les petits pots, soit dans les serres à multiplication, soit dans les châssis, ou encore dehors, au printemps ou pendant l'hiver.

C'est par milliers qu'il faut compter les boutures de plantes molles que l'on fait annuellement enraciner dans la fibre de Coco. On peut aussi l'employer pour empoter certaines plantes molles, sauf celles qui doivent être tenues en pots, car ce résidu retient trop l'humidité et se décompose rapidement. C'est, en outre, le meilleur produit pour couvrir la terre des massifs pendant l'été et pour protéger les plantes délicates pendant l'hiver, tant par son efficacité que par son bon marché excessif. On peut même l'employer avec beaucoup d'avantage pour amender les terres lourdes, argileuses ou trop maigres, ainsi qu'à plusieurs autres usages.

Son emploi est, on le voit, en tous points celui du tan; il en a, du reste, à peu près

la couleur et la légèreté, mais il est bien. plus finement concassé. Nous avons en, pendant notre séjour à Londres, l'occasion de voir que les assertions de l'auteur sont parfaitement exactes; comme il le dit du reste, les boutures s'y enracinent rapidement et sans pertes appréciables.

C'est là, croyons-nous, son côté le plus intéressant. Nous ignorons si la toile, qui fait parfois la désolation des multiplicateurs français, s'y développe avec la même facilité que sur la terre ou sur le tan.

Ce qui nous surprend le plus, c'est que, malgré nos fréquentes relations avec l'horticulture anglaise, ce produit soit resté ignoré de la plupart de nos jardiniers; nos publications horticoles sont, du reste, muettes à son égard. Peut-être faut-il attribuer cela au prix du transport et aux droits de douane que l'on aurait à redouter? Nous nous souvenons, en effet, qu'un amateur anglais, habitant les environs de Paris, fit venir, il y a quelques années, une balle de son produit favori; il eut à se heurter contre la douane, qui, ne connaissant pas cette substance, lui appliqua un tarif de matière industrielle.

Existe-t-il en France des fabriques où l'on puisse se procurer ce déchet? Nous l'ignorons encore, et ce ne fut du reste que parce que nous ne pûmes en trouver une source en France que la personne en question se décida à en faire venir de chez elle.

Il serait puéril d'envisager le succès que ce produit est susceptible d'atteindre chez nous; nous ne le croyons même pas bien grand, à moins qu'on ne puisse l'obtenir à très-bas prix. Néanmoins, nous souhaitons que cette communication puisse intéresser nos lecteurs. S. MOTTET.

EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ HORTICOLE ET VITICOLE DE LA GIRONDE

Il s'est fondé l'année dernière, à Bordeaux, une Société d'horticulture et de viticulture qui vient de s'affirmer, dès ses débuts, par une brillante Exposition ouverte le 3 juin et à laquelle nous avons assisté comme membre du jury.

Si nous dérogeons parfois à un usage assez général de la Revue horticole de ne parler que très-rarement, faute de place, des Expositions régionales, c'est lorsque ces expositions revêtent un caractère d'originalité ou

de nouveauté présentant un intérêt spécial pour l'horticulture.

C'est justement le cas pour l'Exposition de Bordeaux. Celle-ci, indépendamment des attractions ordinaires de ces solennités culturales, offrait un spectacle rare en province : celui d'une exhibition orchidologique absolument hors ligne. Abondance et variété des apports, choix des exemplaires de marque, beaux spécimens de culture, raretés, nouveautés même, rien n'y manquait. Non seule

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ment les amateurs de la région avaient dépouillé leurs serres au profit de l'Exposition, mais de Paris, de Belgique, du Mexique même, étaient venus des concurrents pour recueillir les palmes offertes à leurs industrieux efforts. Nous n'hésitons pas à affirmer que l'ensemble de lots d'Orchidées de Bordeaux dépassait notablement celui de l'Exposition qui vient d'avoir lieu à Paris.

A tous seigneurs, tout honneur! Aux côtés de notre vieil ami M. Lelais, horticulteur distingué de Bordeaux, à qui a été dévolue la présidence de la Société, deux des vice-présidents, orchidophiles passionnés, exerceront la plus large et la plus généreuse influence sur les destinées de cette jeune société. Ce sont MM. Martin-Cahuzac et Treyeran. Les collections qu'ils ont formées dans leurs propriétés, près de Bordeaux, sont admirablement choisies et cultivées. Ils ont voulu cette fois unir leurs efforts pour exposer des lots d'ensemble qui ont ébloui les visiteurs et charmé le jury. Mais ils ont aussi voulu se tenir hors concours pour laisser plus librement les horticulteurs marchands, français et étrangers, conquérir les récompenses.

Dans un massif central, faisant face à la grande tente de l'Exposition, et sous une lumière tamisée et discrète, qui faisait valoir les teintes claires des Orchidées fleuries, un tertre de g azon avait été orné de rochers par M. Carrère, rocailleur à Bordeaux. C'est sur ce piédestal de verdure que les gros exemplaires d'Orchidées de MM. Cahuzac et Treyeran avaient été placés. C'étaient d'énormes touffes de Lælia purpurata et de L. grandis, portant de 10 à 20 hampes de chacune 6 à 7 fleurs éclatantes; des Cymbidium Lowii aux nombreuses grappes pendantes; des Masdevallia Harryana multiflores, etc. Ces belles touffes, isolées sur le gazon, se détachaient sur un fond de grandes Fougères en arbre (Balantium et A!sophila), de Cycadées et de Palmiers au feuillage foncé, plantés dans des bacs entourés de Lierre, pendant que le ton sombre et le feuillage épais de quelques Aroïdées (Philodendron calophyllum, Caladium, etc.) leur servaient de repoussoir. De gracieux Fittonia, des Maranta, des Fougères acaules, accompagnaient aussi, de leur verdure légère ou colorée diversement, les pseudobulbes un peu rigides des Lælia.

Dans le lot d'ensemble des mêmes exposants, il eût fallu noter de très-nombreuses espèces en fleurs, parmi lesquelles nous citerons simplement: Trichopilia crispa marginata; de bonnes variétés de Cattleya Mossiæ; des Lælia grandis tenebrosa, Cattleya intermedia, C. citrina, Odontoglossum citrosmum, 0. Reineckeanum, le curieux Epidendrum prismatocarpum, aux fleurs colorées de vert, pourpre, lilas et blanc, le beau Maxillaria Sanderiana, les Cypripedium Robelini et caudatum, Masdevallia Harryana, Vanda teres bien fleuri, que sais-je encore !

Nous nous résumerons d'un mot en disant que ces collections d'Orchidées sont classées aux premiers rangs de celles qui existent en France.

Deux des principaux horticulteurs de Bordeaux, M. Duprat et M. Pagerie, avaient aussi voulu laisser le champ plus libre à leurs confrères en exposant également hors concours; la collection d'Orchidées de ce dernier était charmante et constellée de fleurs, et les apports de plantes de serre à feuillage ornemental de tous deux Pandanus, Dracaena, Cocos australis, C. Weddelliana, Araucaria excelsa, Broméliacées, etc., dénotaient une excellente culture. Il en était de même de M. Bernard, exposant de jolis Bégonias et Gloxinias.

Pour continuer notre revue sommaire des Orchidées, nous citerons M. Piret, d'Argenteuil, près Paris, qui avait apporté un beau lot de ces Cattleyas jadis recueillis par luimême dans la Cordillère du Vénézuéla et où les variétés de Mossi ont révélé ces charmantes fleurs nommées variabilis, colorada, alba, Warneri, vestalis, Martin-Cahuzac, Treyeran, etc. Toutes ces plantes étaient couvertes de fleurs. M. Piret leur avait adjoint quelques beaux échantillons d'Epidendrum nocturnum, aux périanthes blancs et verts, E. phimatochilum, Odontoglossum cordatum, 0. Pescatorei crispum, Brassia verrucosa, Cattleya Loddigesii, etc.

M. Duval, de Versailles, avait ajouté, à de jolis lots d'Anthurium Scherzerianum de semis, à des Æchmea fasciata et autres Broméliacées, à des Cissus discolor, un gracieux lot d'Orchidées, comprenant des Odontoglossum Pescatorei en variétés diverses, d'autres hybrides, des Miltonia vexillaria lilas et blancs, Cattleya Mossiæ et Mendeli, Oncidium macranthum, etc.

Toujours fidèle à son goût pour les importations d'Orchidées de l'Extrême-Orient, M. A. Régnier, horticulteur à Fontenay-sousBois (Seine), exhibait un lot composé de Saccolabium miniatum citrinum, de Calanthe reratrifolia, Phalaenopsis amabilis, Cypripedium Robelinii et de ses diverses variétés du bel et odorant Aerides Houlletianum. L'exe nplaire unique d'une variété nouvelle, nommée Ae. H. Regnieri, distinct par ses fleurs påles à labelle à peine rosé, était coté par lui à la modeste somme de 1,500 fr., ce qui a motivé les exclamations d'un grand nombre de visiteurs, depuis le plus modeste des garçons jardiniers jusqu'au Préfet de la Gironde lui

même !

Mme Fournier, de Mexico, avait déballé une collection d'Orchidées mexicaines d'importation directe, qui montrait aux amateurs commençants combien il est facile de créer, à peu de frais, un bon noyau d'Orchidées exotiques: Lælia autummalis, Cattleya citrina, Odontoglossum Rossi, Chysis bractescens, etc., etc.

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QUELQUES LILAS REMARQUABLES.

Nous arrivons aux deux principaux lauréats de l'étranger, belges tous deux Mme Bloch et M. Peeters, de Bruxelles. La collection de la première était considérable, nombreuse en espèces, et nous y avons vu avec plaisir de beaux spécimens de Cattleya Warneri, Odontoglossum crispum variés et autres espèces; l'Oncidium janeirense, nain, aux fleurs jaunes et marron, un nouveau Vanda de la section suavis, des Lælia grandis tenebrosa, Masdevallia divers, etc., etc.

Mais pour la perfection de la culture et le choix hors ligne des variétés, celui qui emportait la palme de toute l'Exposition était le lot de M. Peeters. Rien de plus élégant que ses variétés à longues grappes d'Odontoglossum crispum, que son Od. Pescatorei à labelle maculé pourpre noir; son Miltonia vexillaria gigantea admirable, son M. Roezlii blanc pur à point central noir; ses Cattleya Skinneri Mossia variés, Odontoglossum luteo-purpureum, Cypripedium caudatum, Lælia grandis tenebrosa, etc., etc. C'est par acclamation qu'un des grands prix d'honneur lui a été attribué.

Cette revue orchidologique dit assez l'importance de cette spécialité à l'Exposition de Bordeaux. Mais nous ne saurions passer sous silence quelques autres collections comme: les Dracenas et les Crotons de MM. Chantrier, horticulteurs à Mortefontaine (Oise); les charmants Anthurium Scherzerianum à spathes panachées sablées de M. Peeters, de Bruxelles

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(A. S. Professeur de Beucker, Martin Cahuzac, Comte de Bousies, Grande-Duchesse de Luxembourg, Président Treyeran); les Nicotiana colossea variegata et Pelargonium zonale panaché de blanc de M. Sallier, de Neuilly (Seine); l'Anthurium Scherzerianum Ville de Bordeaux, à spathe longue de 22 centimètres, de Mme Bloch, de Bruxelles ; les Rosiers de M. Ossard fils aîné, de M. Chauvry et de M. Duron, tous trois de Bouscat Bordeaux; les jolies potées de Rhodanthe Manglesii, de M. Cadeau-Ramey, de Bordeaux; les Pelargonium grandiflorum en collection, très-bien cultivés, de M. Bertin, horticulteur à Bordeaux; les Conifères de MM. Laurent et Cie, de Limoges, les arbres variés et Cohifères de M. Montoux; les Araucaria de M. Biran; les Eillets de M. Régis et de M. Régnier, etc.

Nous devons des éloges à M. Fontaneau, qui a dessiné gracieusement le jardin de l'Exposition dans le style mi-partie paysager, mipartie géométrique.

Mais nous ne saurions trop répéter que nous ne faisons point ici un compte-rendu complet. Insistons seulement sur un point, en terminant. La jeune Société vient de s'affirmer par un véritable succès, et qu'avec de pareils amateurs, animés du feu sacré, la culture des Orchidées exotiques ne peut manquer de faire de rapides progrès dans la région bordelaise, si bien douée déjà pour la pomologie et l'horticulture. Ed. ANDRÉ.

QUELQUES LILAS REMARQUABLES

Le Lilas est incontestablement, de tous les arbrisseaux fleurissants de plein air, rustiques sous le climat parisien, le plus recherché du grand public. Il ne se crée pas de propriétés, grandes ou petites, où sa présence ne soit désirée. Mais lors de ces créations, se préoccupe-t-on assez des admirables variétés issues du type primitif, le Lilas vulgaire ou Syringa vulgaris des botanistes? A voir avec quelle lenteur, je dirai même avec quelle indifférence, se propagent certaines variétés véritablement hors ligne, connues depuis longtemps et multipliées avec soin par les pépiniéristes, il est permis d'en douter.

Ce fait ne peut être attribué chez nous qu'au manque de collections dendrologiques ou Arboretum. Déjà, sur leur remarquable ouvrage intitulé: Manuel de l'Amateur des Jardins, MM. Decaisne et Naudin font remarquer avec raison que, sous ce rapport, nous sommes bien en retard « et qu'on s'explique difficilement que la France n'ait pas été dotée par son gouvernement d'institutions de ce genre;

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que les essais de naturalisation de plantes. exotiques et surtout d'arbres forestiers y ont toujours été abandonnés à l'initiative des particuliers, dont les ressources matérielles sont rarement suffisantes pour soutenir longtemps ces utiles créations ».

Il est évident que si les propriétaires pouvaient se rendre un compte exact de nos richesses florales, en tant qu'arbres et arbrisseaux rustiques, s'ils pouvaient juger ces richesses dans les principaux centres de notre patrie, dans des parcs publics appropriés à cet effet, où tout serait soigneusement étiqueté et élégamment présenté, il est évident, dis-je, que l'indifférence relative dans laquelle est tenue notre arboriculture ornementale ne tarderait pas à disparaître.

En attendant que ces collections utiles se généralisent, que cette catégorie remarquable de végétaux se popularise, indiquons aujourd'hui quelques variétés de Lilas déjà anciennes, mais assez généralement ignorées.

Vers la mi-avril, ayant été à même de visiter les intéressantes cultures de nos

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QUELQUES LILAS REMARQUABLES.

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Ce Lilas fut trouvé vers 1840 dans un semis fait par M. Pierre Cochet, père de MM. Scipion et Philémon Cochet. M. Pierre Cochet donna à cette belle plante le nom de son fils ainé: Philémon. Ce fut donc sous le nom de Philémon que ce beau gain fut livré au commerce vers 1846. Malgré la beauté de ses fleurs, il se répandit peu dans les cultures. Présenté par MM. Cochet frères à l'Exposition universelle de 1855, il y obtint une prime de 1re classe. Cette juste récompense le fit un peu connaitre, et MM. Cochet frères en vendirent une certaine quantité. Le Lilas Philemon Cochet provient de fécondation naturelle.

N'est-il pas surprenant qu'une variété aussi remarquable que l'est le Lilas Philėmon Cochet ne soit pas plus répandue? Elle se distingue des autres variétés par son riche coloris ardoisé foncé; par la grandeur de ses fleurs, dont la corolle mesure jusqu'à 2 centimètres de largeur; par ses inflorescences souvent réunies par deux atteignant facilement de 25 à 30 centimètres de longueur.

Qu'on n'hésite pas à planter dans les jardins cette superbe variété, qui joint aux qualités précédentes celle d'une bonne tenue.

Syringa vulgaris var. Clara Cochet. Le Journal des Roses du 1er novembre 1885 a décrit ainsi cette variété.

Trouvé de semis à Suisnes, il y a quelque trente ans, il faisait tous les printemps l'admiration des nombreux, visiteurs de l'établissement de M. Cochet; mais, quoiqu'il fût unanimement reconnu comme étant d'un mérite supérieur par les amateurs, et malgré leur espoir de le voir bientôt concourir à l'ornement des massifs, ce n'est qu'en ces derniers temps que M. Scipion Cochet se décida à mettre au commerce cette jolie variété de Lilas, dédiée par lui à sa fille.

Le pied-mère ne s'élève qu'à 2 mètres, s'étalant à cette hauteur en une cime élargie portant de nombreux et légers thyrses mesurant de 14 à 15 centimètres de longueur sur une égale largeur, montrant

d'abord des boutons de coloris carné foncé à tubes lilacé vif, auxquels se mêlent bientôt des corolles ouvertes d'un blanc carné ombré légèrement de Lilas pâle.

Cette belle variété de Lilas fleurit abondamment dès la deuxième année de greffage. A cause du coloris carné tendre de ses fleurs, encore rare chez cette espèce, le Lilas Clara Cochet sera une précieuse acquisition pour l'ornementation des bosquets et la confection des bouquets à la main, où l'on obtiendra des contrastes d'un bon effet en le mêlant à la variété Philémon Cochet. Comme celui-ci, cette variété provient de fécondation naturelle.

A ces deux variétés véritablement remarquables nous en ajouterons deux autres que nous avons pu apprécier dans différentes circonstances, ce sont :

Syringa vulgaris var. Lucie Baltet. Gain obtenu par l'établissement Baltet, de Troyes. Il s'agit là d'un Lilas de vigueur moyenne, très-florifère, portant des thyrses plutôt compacts qu'allongés, mais d'un coloris vieux rose ou rose passé absolument rare. Depuis plusieurs années, grâce à l'obligeance de M. Charles Baltet, nous possédons cette précieuse variété dans les cultures du Muséum.

Syringa vulgaris var. Marie Legraye. - Cette variété, quant à la grandeur des inflorescences et des fleurs, peut être comparée à celle du Lilas Philemon Cochet, mais elle est d'un beau coloris blanc légèrement crémeux, tout à fait remarquable. A la séance de la Société Nationale d'Horticulture de France, en date du 13 avril dernier, M. Coulombier, de Vitry-sur-Seine (voir Revue horticole no 9, p. 217), en a présenté une gerbe qui a été très-admirée. Dans le compte-rendu de la Société d'Horticulture, elle est citée sous le nom de Marie Legrain, mais je crois que son véritable nom est Marie Legraye.

Ces belles variétés de Lilas se multiplient au moyen du greffage en écusson à œil dormant, pratiqué à la fin du mois de juillet. A Suisnes, le sujet employé est le Ligustrum vulgare et le Ligustrum ovalifolium, qui présentent l'avantage de ne pas drageonner comme le Lilas ordinaire'. Cependant, en choisissant des sujets de Lilas provenant de semis, on obtient également de bons résultats; mais, à mon avis,

1 Cependant les horticulteurs anglais se plaignent généralement que les Lilas greffés sur Troênes meurent jeunes, et ils demandent qu'on ne les leur livre que greffés sur Lilas franc. (Red.)

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il faut absolument rejeter les sujets issus | raient l'année suivante qu'une grappe

de drageons qui ne tarderaient pas à drageonner à leur tour et à épuiser la greffe. Au moment du greffage, il importe d'utiliser comme greffons les yeux parfaitement constitués, mais de rejeter les yeux floraux que l'on reconnaît aisément à leur grosseur et leur forme arrondie. Ceux-ci ne donne

florale au lieu d'un bourgeon.

Comme on le voit, il s'agit là de quelques variétés de Lilas véritablement hors ligne, séduisantes par la richesse de leur coloris ; variétés anciennes dans les cultures, mais bien peu connues des amateurs. Ch. GROSDEMANGE.

BIBLIOGRAPHIE

Le séchage des fruits et des légumes1. M. Nanot, directeur de l'École nationale d'horticulture de Versailles, et M. Tritschler, ingénieur des arts et manufactures, viennent de publier en collaboration un traité pratique du séchage des fruits et des légumes.

Chacun sait que, vivant sur sa réputation de « verger de l'Europe », la France a un peu trop négligé, dans ces dernières années, de suivre le développement rapide que la culture fruitière a pris dans certains pays étrangers.

L'Amérique du Nord a pris le premier rang sous ce rapport. Aussi, l'industrie fruitière, aux Etats-Unis, est devenue un élément considérable de la prospérité agricole. Des usines spéciales pour le séchage des fruits ont suivi l'extension des immenses vergers de l'Ouest. Il était donc important qu'un ouvrage donnant la description des procédés de séchage et la description des appareils fût publié par des écrivains compétents.

La culture fruitière commerciale peut prendre en France un essor beaucoup plus vigoureux, si les cultivateurs savaient tirer parti des produits. Aussi, liront-ils avec un grand profit le moyen de substituer les méthodes perfectionnées aux procédés surannés de séchage des fruits qui sont employés dans un grand nombre de nos provinces. Les étuves, les séchoirs, les machines à peler et à parer les fruits, les évaporateurs, ont été l'objet de descriptions claires, qui permettront au lecteur de suivre ces utiles conseils.

C'est donc un livre éminemment pratique et utile que celui de MM. Nanot et Tritschler, et nous leur adressons toutes nos félicitations pour le service qu'ils viennent de rendre à l'industrie fruitière. Ed. ANDRÉ.

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L'ouvrage de M. Forney est plein de bons conseils et de leçons pratiques, qui justifient pleinement la devise qu'il a empruntée à Columelle Qui laboure les arbres les prie de porter, qui les fume les supplie, qui les taille les contraint.

Successivement, l'ouvrage qui est abondamment illustré (352 figures), passe en revue dans la première partie l'origine de la taille, l'étude de l'arbre, la multiplication par semis, marcotte, bouture et greffage, la plantation, la taille enfin.

La seconde partie est consacrée au Poirier, dont elle forme une monographie complète.

La troisième partie traite du Pommier; la quatrième des arbres du verger; la cinquième du Pêcher; la sixième, de l'Abricotier, du Prunier et du Cerisier; la septième, de la Vigne; la huitième, des arbrisseaux fruitiers: le Figuier, le Framboisier et le Groseillier; la neuvième, des espèces moins régulièrement taillées, comme l'Amandier, le Noyer, etc.; la dixième, enfin, de la récolte et de la conservation des fruits.

M. André Leroy, M. P. de Mortillet, de même que les auditeurs du cours de M. Forney, avaient déjà consacré la réputation de cet ouvrage, qui a rendu de signalés services à l'arboriculture fruitière et que cette édition nouvelle met au courant de tous les perfectionnements modernes. Ed. ANDRÉ.

Le Propriétaire-Planteur (Semer et Planter), par D. Cannon. - Sous ce titre, M. D. Cannon vient de publier la deuxième édition d'un livre qui a déjà rendu des services aux propriétaires forestiers. M. Cannon, qui est établi en Sologne depuis longtemps, y a fait des reboisements heureux et créé de vastes pépinières.

Il fait profiter ses lecteurs du fruit de sa longue expérience. Tout propriétaire qui veut boiser des terres de culture devenues improductives, ou assainir des terrains inondés ou malsains, reboiser des friches, assurer enfin l'avenir par des plantations sylvaines raisonnées, aura grand intérêt à consulter ce livre très pratique.

Ed. ANDRÉ.

3 1 vol. in-8°, avec 380 gravures. Rothschild, éditeur, 13, rue des Saints-Pères, Paris.

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