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CHRONIQUE HORTICOLE.

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Les Orchidées, par M. D. Bois'. Notre collaborateur, M. D. Bois, assistant de la chaire de culture au Muséum, vient de publier un très-bon petit livre sur les Orchidées. Ces plantes sont devenues tellement à la mode, elles se popularisent avec tant de rapidité depuis quelques années, qu'il est bien peu de serres aujourd'hui qui n'en possèdent au moins quelques espèces. De plus, leur prix devient maintenant très-abordable. Elles fleurissent trèsfacilement avec quelques soins de culture élémentaires; les fleurs de la plupart d'entre elles se conservent fraîches trèslongtemps dans l'eau. Toutes ces raisons font que la faveur publique va vers les Orchidées de serre d'une manière croissante.

Le livre de M. Bois rendra donc des services à bien des amateurs; il contribuera à en créer d'autres en faisant aimer ces délicieuses plantes et en prouvant une fois de plus combien il est facile, avec quelques soins, de les posséder, de les cultiver, de

les faire fleurir et même de les multiplier.

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vail fixe d'une façon précise bien des points restés obscurs ou peu connus sur le développement des jardins dans ce pays du soleil, où les amateurs reviennent sans cesse comme à une source inépuisable de faits horticoles et botaniques.

Nous avons retrouvé, dans cette étude, tous les souvenirs qui se rattachent, depuis 1830 jusqu'à nos jours, à la création des jardins qui ont fait l'histoire de l'horticulture de ces régions. C'est ainsi que Rantonnet s'installait à Hyères dès 1830 et que M. Alphonse Denis y créait le jardin où les premiers végétaux australiens faisaient leur apparition. Parmi les horticulteurs hyérois, on doit citer principalement la Société Ch. Huber et Cie, créée en 1857. MM. Audibert, Nardy, Ducommun, établissaient leurs cultures autour de la ville, pendant que se plantaient de nombreux jardins d'amateurs, comme ceux de Mme Clerc, de MM. de Barnstedten, de M. Dellor, de M. Germain de Saint-Pierre, etc. Le clos Riquier devint une magnifique émanation du Jardin d'acclimation, bien qu'il appartienne à une société spéciale.

A Toulon, se voyaient les jardins de Saint-Mandrier, et ceux de M. le docteur Turrel, à Astouret.

Cannes, qui prit un si rapide essor dès que lord Brougham vint s'y fixer, vit se planter les propriétés du duc de Vallombrosa, de MM. Camille Dognin, de La Rochefoucauld, Crombez, etc. Des horticulteurs distingués s'installèrent dans le pays M. Nabonnand, l'heureux semeur de Roses; M. Solignac, dont l'établissement prit un rapide essor, etc.

Au golfe Juan, M. Mazel créa un jardin petit par l'étendue, mais remarquable par la quantité de plantes rares qui s'y développèrent magnifiquement. Le château Robert, à M. Dervieu; la villa des Cocotiers, à M. le comte d'Éprémesnil; le jardin Latil, à M. H. de Vilmorin; la villa Colombia, à M. Ed. André; la villa Niobé, à M. Constant, sont citées par M. Sauvaigo comme des créations qui ont servi au progrès de l'horticulture méridionale.

A Antibes, la villa créée par M. Thuret est devenue, par son précieux Arboretum M. Charles Naudin, un lieu d'études scienet ses riches collections, sous la direction de tifiques de premier ordre.

Nice, qui n'avait que 35,000 habitants en 1840, et qui en compte aujourd'hui 80,000, a pris une extension considérable avec ses cultures de jardins, Les

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LE MARCHÉ AUX FLEURS DE LA VILLE DE GAND.

richesses horticoles abondent dans les villas Vigier, Frémy, Haussmann, tandis que des horticulteurs émérites, comme MM. Besson, Lambert, la Compagnie florale, etc., ont répandu à profusion les belles plantes parmi les amateurs.

Depuis longtemps, Menton est célèbre par la douceur de son climat. Aussi les espèces de plantes délicates s'en trouvent à merveille, témoin les villas Riquet, Chauvassaignes, Carey, Grimaldi, etc. Tout près de là, on trouve une des perles des jardins de la Méditerranée, la villa Orengo, appartenant à M. Hanbury, amateur passionné d'horticulture, qui a réuni dans cet Eden des collections végétales admirables.

Les jardins de Monte-Carlo, que nous avons dessinés en 1879, sont signalés à l'attention du lecteur dans des termes dont nous le remercions, mais que nous ne pouvons reproduire ici.

En résumé, l'étude de M. Sauvaigo ne peut qu'accentuer la faveur dont jouissent les jardins de la « côte d'azur », et engager de nouveaux amateurs à y planter leur tente.

d'hui classique de Me MILlet-Robinet. Toute l'économie politique d'une maîtresse de maison est là, clairement expliquée, accompagnée de conseils que l'on sent inspirés par le véritable esprit moderne.

Il serait difficile d'analyser ces deux volumes, et nous ne pouvons qu'en donner un très-succinct aperçu. Mme Millet-Robinet a consacré de longues années à l'agriculture et à l'économie domestique, et a tracé minutieusement les règles à suivre pour faire de bonnes ménagères et de bonnes fermières. Le succès de son œuvre a dépassé ses espérances et son travail est devenu le véritable code du ménage rural.

L'ouvrage est divisé en cinq parties dans la première, l'auteur étudie les devoirs et les travaux d'une maîtresse de maison, l'entretien de la maison proprement dite et du mobilier, dans tous ses détails de la cave au grenier; la deuxième partie est un manuel complet de cuisine bourgeoise, facile à faire, et, de plus, expliquée avec une clarté parfaite; la troisième partie renferme tout ce qu'il faut savoir d'hygiène et de médecine domestique; la quatrième partie est exclusivement réservée aux fruits, aux légumes et aux fleurs; enfin, dans la

tout ce qui est surtout du domaine de la fermière.

La Maison Rustique des Dames, par cinquième partie, l'auteur passe en revue Mme MILLET-ROBINET', 14° édition. - La Librairie agricole de la Maison Rustique vient de publier la 14e édition de la Maison Rustique des Dames, l'ouvrage aujour

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Treize éditions épuisées sont la meilleure preuve de l'accueil bienveillant que les dames ont fait à cet ouvrage, en même temps que la plus flatteuse récompense des efforts constants faits pour l'améliorer.

E.-A. CARRIÈRE et Ed. ANDRÉ,

LE MARCHÉ AUX FLEURS DE LA VILLE DE GAND

Une visite au marché aux fleurs de la place d'Armes, à Gand, constitue un exercice instructif pour les amateurs d'horticulture. Ils peuvent y surprendre les goûts et les préférences de la population ouvrière et bourgeoise de la vieille cité flamande, et saisir sur le vif les tendances populaires horticoles.

C'est ce que nous avons constaté une fois de plus à notre séjour à Gand vers la fin d'avril dernier.

Il suffit de se lever matin pour se donner ce plaisir. A cette époque de l'année, les jours sont déjà longs, et, avant six heures, les jardiniers arrivent. Les petites charrettes, trainées par des chiens alertes, se débarrassent de leurs produits; les éventaires

s'ouvrent, se garnissent des deux côtés de la place, sous les ombrages de ces avenues de maigres Ormes qui ont donné tant de soucis et fait couler tant... d'encre (non de larmes, heureusement) à notre confrère Van Hulle.

C'est là que viennent s'approvisionner les ménagères en quête d'ornements pour leurs fenêtres. L'arrangement de la jardinière, placée le long de la vitre, sur la rue, est l'objet de toutes leurs coquetteries. C'est un vrai jardin miniature, derrière lequel, la toilette finie, la maîtresse de la maison se tiendra, son ouvrage à la main. De cet observatoire elle jettera de temps à autre, à travers les fleurs, un regard furtif sur le miroir espion qui incline sa glace trai

LE MARCHÉ AUX FLEURS DE LA VILLE DE GAND.

tresse suivant un angle calculé, permettant de voir le passant sans être vu de lui. Au lieu de placer une plante seule dans un cache-pot, Araucaria, Aspidistra ou Ficus, verdure uniforme et sans éclat, elle composera sa fenêtre comme un petit poème. Deux ou trois Azalées couvertes de fleurs brillantes, des Calcéolaires, des Dracénas et des Bégonias, sur un gazon de Lobélias bleus bordés de Commelines et d'Isolépis, constituent l'un des types fréquemment adoptés par les châtelaines des plus modestes logis comme des appartements luxueux. Mais toujours l'effet cherché est pour satisfaire l'oeil du passant, non celui de l'habitant du logis, qui se contente de la vue « d'envers », forcément inférieure et sacrifiée.

Parmi les plus nombreuses espèces que nous avons notées, et qui étaient constituées par des sujets d'une culture assez bonne, sans atteindre pourtant la séduction de celle de nos fleuristes parisiens, nous avons relevé les suivantes :

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adressions étaient parfaitement avenants, polis, complaisants, abondants en bons conseils de culture, et que la plupart possèdent une connaissance des noms exacts des plantes qu'on chercherait en vain chez leurs confrères du mème rang de France en général, et de Paris en particulier. Cela n'est pas très-étonnant dans cette cité des fleurs par excellence, où la plupart des ouvriers de la terre ont passé par les établissements d'horticulture, mais c'est une constatation agréable à faire en passant.

N'oublions pas que nous sommes encore au premier printemps, au moment où l'on garnit les jardins de plein air, où il faut emblaver les plates-bandes et les corbeilles, où la verdure est déjà étendue sur le sol et doit s'émailler prochainement de fleurs. C'est ici que les goûts particuliers des petites gens vont se révéler. Nous avons d'abord retrouvé les commensales ordinaires de nos petits jardins de France: Pensées, Primevères des jardins, Myosotis des Alpes, Iris nains, Pâquerettes doubles, Hoteia du Japon Diélytras, Lupins polyphylles, Roses trémières, Narcisses, Staticé, Gazon d'Olympe, illets de poète, Phlox printanier, Lychnis, Eillets variés, Céraistes, Corbeille d'argent, Thlaspi vivace, Juliennes, Digitales, Giroflées, etc.

On trouve même la botte de Buis traditionnelle qui ne saurait manquer pour faire les bordures du classique « jardin de curé ».

Mais que dire de la passion innocente, mais très-vive, de ce peuple pour les fleurs et les plantes indigènes les plus humbles! Nous avons vu les plus pauvres ménagères acheter avec empressement, avec leurs quelques sous d'argent «mignon » des Populages des marais (Caltha palustris), aux bouquets jaune d'or; des Primevères des bois, à la nuance de soufre (Primula elatior); l'Aspérule odorante (Asperula odorata) qui, séchée, parfumera leur linge; les vulgaires Gouets des buissons à feuilles zébrées de blanc (Arum italicum); la Bruyère commune (Calluna vulgaris); l'Euphorbe, petit Cyprès — (Euphorbia Cyparissias); le vulgaire Serpolet de Jean Lapin (Thymus Serpyllum); les Laîches (Carex), du bord des ruisseaux; les Orpins des murs et des toits (Sedum acre et S. album) et la Myrrhe anisée des décombres (Myrrhis odorata)! La pauvre ouvrière, levée de grand matin, passe au marché aux fleurs avant de répondre à l'appel de la cloche de la fabrique, et emporte triomphalement ses quatre brins

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CYPRIPEDIUM HYBRIDUM CORBEILLENSE.

d'herbe qui lui donnent l'illusion, en rentrant dans son pauvre logis, de la campagne absente et de la véritable verdure fleurie des champs.

Ce spectacle a quelque chose de touchant, de patriarcal, qui mérite d'être observé. Le << jardin de Jenny l'ouvrière» se retrouve partout, dans les Flandres comme à Paris. Dans les villes manufacturières surtout, cet amour naïf des plantes sauvages doit être encouragé comme une consolation de la vie confinée de l'ouvrier et comme un élément moralisateur de premier ordre.

Les bouquets du marché aux fleurs de Gand seraient « une quantité négligeable >> si nous n'avions noté quelques détails particuliers qui les concernent. Généralement ils sont lourds et révèlent peu de goût. On voit bien que la plante vivante et durable, dans ce pays, est prisée beaucoup plus haut que la fleur coupée, éphémère et par cela même plus coûteuse puisqu'il faut la renouveler.

Quelques bouquets de Lilas blanc, assez mal forcés, des Azalea mollis en abondance (cet arbuste est cultivé par milliers aujourd'hui à Gand et livré en jolies plantes à 25 ou 30 fr.le cent), des fleurs de Primevères des Bois (Primula elatior) remplaçant notre vulgaire Coucou (P. officinalis), quelques Tulipes précoces et des Narcisses des poètes et Grand-Monarque, composaient à peu près les éléments dont les fleuristes en jupons confectionnaient à Gand les bouquets à la main, sous les yeux de leurs clients. Ce n'était pas cher, mais ce n'était pas beau.

Au total, plantes très-variées, assez bien cultivées, vendues bon marché, goût trèsdécidé pour les fleurs annuelles et vivaces des petits jardins et les plantes sauvages pour le populaire, tels sont les traits principaux qui nous ont frappé dans cette visite d'avril au marché des fleurs à Gand. Ed. ANDRÉ.

CYPRIPEDIUM HYBRIDUM CORBEILLENSE

Cet intéressant hybride est une plante de nos semis qui vient de fleurir pour la première fois dans les serres de M. Paul Darblay. Il a été dédié à la Société d'horticulture de Corbeil et présenté à la Société nationale le 27 octobre 1892. Il est issu d'un croisement entre Cypripedium Bulleni et C. insigne; la fécondation fut faite au mois de décembre 1886; les graines, mûres au mois de novembre 1887, furent semées de suite et la première floraison vient de se produire. C'est donc une période de cinq années qu'il a fallu pour mener ce semis à bonne fin; d'ailleurs, cette période de cinq années est la moyenne pour la majeure partie des semis de Cypripedium.

Cette nouvelle venue possède des caractères très-distincts, la fleur est portée sur un pédoncule robuste brun-rougeâtre, pubescent, de 26 centimètres de long, l'ovaire mesure 5 centimètres et demi de longueur. La fleur est large, bien ouverte de 11 centimètres et demi, mesure prise de l'extrémité d'un pétale à l'autre ; il est permis de supposer que cette dimension sera dépassée lorsque la plante aura pris de la force.

La base du sépale dorsal est vert brillant, marqué de petites macules brunes disposées très-près les unes des autres et formant des lignes presque ininterrompues jusqu'à sa moitié; le tiers supérieur est blanc pur se fondant gracieusement avec le vert de la

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base, la pointe blanche du sépale se tient présentée en avant et les côtés en sont légèrement repliés en dehors. Les pétales sont vernis, d'un joli coloris brun clair veiné de lignes plus foncées et se fondant en jaune clair sur les bords, pointillés près de la base (qui est hirsute) de macules brunes trèsfoncées et bien apparentes; les bords en sont ondulés. Le labelle a 5 centimètres de long sur 2 et demi de large; il est luisant, d'un brun pourpré, beaucoup plus foncé près de son ouverture, marqué de lignes plus foncées, se terminant en un coloris jaunâtre à la base; la forme en est parfaite et rappelle un peu celle du C. villosum. Le staminode est jaune brillant, verdâtre au

centre.

Le feuillage rappelle celui du C. Bulleni, grandi, élargi et infusé du vert påle du C. insigne. Les feuilles sur cette jeune plante sont dressées et ont jusqu'à 24 centimètres de long sur 4 1/2 de large, d'un vert clair marqué de lignes croisées plus foncées.

Notre plante de cinq ans montre déjà trois nouveaux boutons; c'est la meilleure preuve qu'elle sera excessivement florifère.

Sa floraison abondante et son beau maintien la rangeront parmi les bonnes acquisitions dans ce genre déjà si nombreux en bons hybrides.

Ch. MARON.

LE NEPHTHYTIS LIBERICA.

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LE NEPHTHYTIS LIBERICA

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Le N. liberica (fig. 86), comme son nom l'indique, est originaire de la République de Libéria (Afrique occidentale). Il a été introduit dans les cultures, en 1881, par M. Bull, horticulteur anglais. Le Muséum d'histoire naturelle, où a été fait le dessin qui accompagne cette note, possède la plante depuis un bon nombre d'années; elle intéresse beaucoup les visiteurs, et

Fig. 86. Nephthytis liberica.

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Afzelii, Schott. Les autres espèces de ce genre, découvertes depuis cette époque, sont très-peu nombreuses et ont été rencontrées dans cette même région de la côte occidentale tropicale d'Afrique. L'une d'elles, le N. picturata, du Congo, commence à se répandre dans les collections, grâce à son élégant feuillage panaché, et nous en avons vu plusieurs beaux spécimens à l'Exposition qui vient d'avoir lieu à Gand.

1 Nephthytis liberica, N. E. Brown, Gardeners' Chronicle, 1871, v. 15, p. 790.

nous sommes

surpris de ce que les horticulteurs français ne se soient pas davantage attachés à la faire connaître et à la répandre.

La tige de

la plante est réduite à un rhizome court, sur lequel naissent des feuilles à pétiole de 20

à 30 centimètres de longueur, grèle, cylindrique, épaissi à la base; le limbe, en forme de fer de flèche, est d'un vert foncé à la face supérieure et d'un vert un

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peu plus pâle à la face inférieure; il mesure, du point d'insertion du pétiole jusqu'au sommet, qui se termine en pointe de 10 à 15 centimètres de longueur; les lobes de la base, séparés par un sinus plus ou moins large, ont à peu près les mêmes dimensions; ils sont ovales-oblongs, acuminés, et mesurent de 4 à 10 centimètres de largeur. Du point d'attache du pétiole partent trois nervures primaires, qui parcourent chacune la partie médiane des lobes du limbe; les nervures secondaires, curvilignes, se réunissent par leur extré

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