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SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE.

Bien que la question soit un peu en dehors de l'horticulture, nous croyons devoir faire profiter les lecteurs d'un passage d'une lettre que M. l'abbé Pons nous écrivait relativement à l'indigénat des Anémones des fleuristes dans le Midi; l'opinion de ce savant botaniste nous parait d'une valeur incontestable :

« J'admets que nos Anémones ont émigré de l'Orient. Comment et à quelle époque? Voilà la question litigieuse. On croit généralement que la naturalisation des A. coronaria est toute récente, parce que Allioni ne mentionne pas cette plante dans les environs de Nice, ni dans l'Onctuarium de 1789.

« J'avoue que, quelque grave que soit ɔette raison, je ne puis partager cet avis. Il est certain pour moi qu'en 1817, c'est-à-dire vingt à vingt-cinq ans après la publication des ouvrages d'Allioni, les Anémones étaient

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communes à Grasse et dans les environs; les demandes que les botanistes faisaient à nos botanistes grassois, Aubin et Janvy, en font foi.

« Mes souvenirs d'enfance ne remontent guère qu'à quarante-cinq ou cinquante ans; à cette époque, toutes nos contrées étaient infestées par les A. coronaria. Mes aïeux, que j'ai interrogés, m'ont toujours assuré qu'à la fin du siècle dernier, 1790 à 1800, cette plante croissait, comme elle croît encore aujourd'hui, à l'état de mauvaise herbe dans nos cultures; ils n'avaient pas souvenir que jamais elle eût été cultivée dans le pays. >>

Avouez qu'il est bien difficile d'admettre qu'en si peu de temps, la multiplication des Anémones fùt arrivée à ce point sans aucune culture, et cela non seulement dans un coin de terre, mais dans une région tout entière. S. MOTTET.

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Plantes d'ornement.

SÉANCE DU 27 AVRIL 1893

Les apports sont extrêmement nombreux et des plus intéressants. Nous notons, dans l'ordre où les lots se présentent sur le bureau: une très-belle collection de Primula cortusoides amœna, var. grandiflora, comprenant de nombreuses variétés, différant par les fleurs à pétales entiers, ou plus ou moins laciniés, avec une grande diversité dans les coloris. La maison Vilmorin est arrivée à améliorer considérablement cette plante, qui prendra certainement une bonne place dans nos jardins. MM. de Vilmorin et Cie montrent en outre un lot de Calcéolaires herbacées, renfermant les variétés les plus remarquables par leurs grandes fleurs et leurs couleurs, notamment celle qui a été nommée le Vésuve, d'un rouge éclatant, et quelques autres appartenant à la race anglaise.

Les mêmes présentateurs mettent encore sous les yeux des membres de la Société quelques plantes annuelles intéressantes ou nouvelles Downingia (Clintonia) pulchella, Nycterinia selaginoides, Saponaria calabrica, variété naine compacte; Myosotis alpestris à feuilles jaunes, et un Houblon du Japon à feuilles panachées.

M. Cappe, horticulteur au Vésinet, soumet à l'appréciation du Jury un Begonia, qu'il nomme Gloire du Vésinet, hybride nouveau, issu du B. Rec fécondé par le B. diadema. C'est certainement une plante de grand mérite. Elle se distingue nettement par ses feuilles blanc argenté, avec centre vert foncé, à bords munis de sinus, très-accentués. Dans les garnitures,

cette nouvelle variété pourra être employée concurremment avec les races anciennes, sur lesquelles elle tranchera par la forme spéciale de son feuillage.

M. Boizard montre, au nom de M. Nilsson, une belle inflorescence d'Eremurus robustus. Il est regrettable de voir que cette superbe Liliacée ne se soit pas plus répandue dans les jardins. Il y a plus de quinze ans que la plante a fleuri pour la première fois au Muséum, qui en avait reçu des graines du Turkestan, son pays d'origine, grâce à l'obligeance du général Kovolkow. L'Eremurus robustus est un gigantesque Asphodèle, dont les fleurs, d'une délicate couleur rose tendre, constituent des inflorescences dépassant parfois 2m 50 de hauteur.

M. Dallé présente, cette fois encore, un joli lot d'Orchidées, dans lequel on remarque : Cattleya Skinneri, Odontoglossum Hallii, aux grandes fleurs jaunes, barrées de brun, O. luteo-purpureum, Cypripedium Warscewiczii, Lælia purpurata.

Un lot plus important de plantes de cette même famille vaut une prime de première classe à M. Delavier. Il comprend: Cattleya intermedia, C. Mossiæ, C. Mendeli, Lælia purpurata; les Odontoglossum Pescatorei, crispum, Ruckerianum et odoratum; les Cypripedium callosum, barbatum, Lawrenceanum; le Vanda tricolor; un Angræcum affine; les Dendrobium densiflorum et thyrsiflorum, Anguloa Clowesii, et enfin un Oncidium ampliatum.

Citons, pour terminer ce qui se rapporte au

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SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE.

Comité de floriculture, quelques plantes de la |
maison Forgeot et Cie: Canna Madame Crozy,
Myosotis Victoria et deux nouvelles variétés de
Pensées.

Arbres et arbrisseaux d'ornement.

Nous avons, ici encore, à signaler de trèsnombreuses présentations. Citons tout d'abord la splendide collection de Pivoines en arbre de M. Paillet, vallée de Chatenay, près Sceaux. Les plus belles variétés connues figurent dans ce lot, devant lequel tout le monde s'extasie. Nous notons au hasard les quelques variétés suivantes: Gloria Belgarum, fleur énorme, rose; Alexandre de Humboldt, fleur violet foncé; Madame Stuart Lowe, rose carné; Zénobie, violet foncé; Triomphe de Gand, rose påle; Bijou de Chusan, blanc pur; Professeur Morren, rose; Jeanne d'Arc, d'un rose carné extrêmement délicat; Onyx, fleur énorme, pas très-pleine, mais d'un rose très-brillant ; Georges Paul, violet foncé; Madame de Watry, fleur énorme, rose; Élisabeth, très-grande fleur d'un rose superbe; fragrans maxima plena; Weine, semi-double, blanc; Donkelarii, rose carné; Robert Fortune, superbe variété à fleur carmin saumoné, etc., plus 12 variétés de Pivoines herbacées, à fleurs roses, rouges et rouge violacé.

M. Baltet, horticulteur à Troyes, montre 16 arbrisseaux ou arbustes à fleurs méritants et trop peu répandus: Staphylea colchica; Aubépine à fleurs simples, rouge cramoisi; le Neviusia alabamensis, arbrisseau voisin des Spirées, pas très-ornemental, à peine connu en dehors des jardins botaniques; l'Esculus Pavia var. arguta; l'Æ. Withleyi des jardins; le Magnolia Soulangeana et le Lilas Michel Buchner, l'une des plus belles variétés à fleurs doubles.

M. Marcel, paysagiste, met sous les yeux de la Société des rameaux d'un Marronnier à fleurs rouges, remarquable par l'intensité de son coloris. Il propose de le distinguer comme variété sous le nom de M. Eugène Deny. Les fleurs rappellent celles du Marronnier de Briot (Æscuius rubicunda, var. Brioti) mais sont d'un rouge plus foncé.

M. Lecointe, de Louveciennes, appelle l'attention sur le vulgaire Obier (Viburnum opulus), type de l'arbrisseau bien connu sous le nom de Boule-de-Neige. La plante sauvage, avec ses grandes et nombreuses inflorescences blanches, auxquelles succèdent des fruits rouge corail, est trop délaissée, selon lui, et c'est bien notre avis.

M. Cochet, de Suisnes, près Brie-ComteRobert, présente une série extrêmement intéressante de variétés de Roses issues par semis du Rosa rugosa, avec quelques variétés anciennes comme point de comparaison. Ces plantes, non encore nommées, ont, dans certains cas, des fleurs remarquables par leurs dimensions, leur degré de duplicature et leur coloris,

M. Maxime Cornu, professeur de culture au Muséum, fait une présentation remarquable. C'est d'abord des rameaux fleuris provenant du premier pied de Robinia pseudo-acacia importé en Europe et qu'on conserve religieusement au Jardin-des-Plantes. Cet arbre, apporté d'Amérique par Jean Robin, en 1601, fut planté au Muséum d'histoire naturelle en 1636, par Vespasien Robin quand il transporta les plantes de son propre jardin au Jardin-du-Roi.

C'est ensuite le Lilas de Bretschneider (Syringa Emodi, var. rosea), introduit par le Muséum en 1880. Reçu de graines envoyées par le docteur Bretschneider, médecin de la légation russe à Pékin. Ce bel arbrisseau, qui fleurit après les Lilas ordinaires, a montré ses premières fleurs en 1886. Cette année, il a commencé à fleurir le 20 avril et est en avance d'un mois sur les autres années.

Puis le Philadelphus tomentosus, envoyé de graines au Muséum en 1888, par M. l'abbé Delavay, missionnaire au Yunnan. A fleuri pour la première fois en 1890.

Le Robinier de Decaisne, obtenu en 1862 à Manosque (Basses-Alpes), par M. Villevielle. Arbre remarquable par ses fleurs roses, presque toujours stériles. On a pourtant récolté quelques graines au Muséum, en 1892.

Un Deutzia, de Pékin, envoyé au Muséum en 1885 par M. Sargent, du Arnold Arboretum. Cet arbrisseau, qui ne semble pas être absolument rustique au Muséum, produit de nombreuses petites fleurs blanches. Il se rattache au D. corymbosa, espèce que certains auteurs considèrent comme une forme du D. parviflora.

Nellier à fleurs doubles (Mespilus germanica, flore pleno). Variété trouvée au Muséum et obtenue par écusson, provenant d'un petit rameau pris sur un Néflier ordinaire et sur lequel existait une fleur semi-double.

Deutzia discolor, Hemsl., var. purpurescens, introduit par le Muséum en 1888, de graines envoyées du Yunnan par M. l'abbé Delavay. Les fleurs présentées ont été coupées sur un pied cultivé en pleine terre.

Rhus vernicifera, petit arbre rustique, à fleurs vertes répandant une odeur suave perceptible à grande distance; il est regrettable que cet arbre, comme d'ailleurs plusieurs autres espèces du genre Rhus, laisse exsuder un liquide corrosif dangereux lorsqu'on en coupe ou froisse les rameaux et les feuilles.

Syringa Josikaa, bel arbrisseau à floraison plus tardive que celle des autres Lilas et à fleurs d'un beau violet. Cette espèce est voisine du S. Emodi, dont elle diffère surtout par les inflorescences plus grêles.

Plantes potagères.

La maison Vilmorin et Cie présente un trèsbeau lot de légumes: Chou Cour-de-Bœuf de la Halle, variété hâtive, à pomme assez volu

LE CONCOURS DES APPAREILS DE CHAUFFAGE A L'EXPOSITION QUINQUENNALE DE GAND.

mineuse; C. Express, très-précoce, rappelant en petit le C. hâtif d'Étampes; C. précoce de Tourlaville, variété cultivée aux environs de Cherbourg, d'où on en expédie de grandes quantités à Paris à la fin de l'hiver; et aussi un très beau lot de Laitues diverses.

M. Hédiard, négociant, place de la Madeleine, dépose sur le bureau des Piments du Mexique (Pasillas), longs, noirs, doux, et un Mais de Bolivie qui nous semble être le Maïs Cuzco.

Citons encore les présentations :

235 D'une botte de Poireaux superbes, par M. Joseph Rigault;

D'un lot de Chou Roi des précoces, variété à pomme très-belle, très-allongée, par M. Birot, 18, quai d'Orléans ;

Enfin, par MM. Forgeot et Cie, quai de la Mégisserie, quelques pieds de Laitue Mignonnette. Cette nouvelle Laitue, qui rentre dans la série des variétés hâtives à petites pommes ou L. de printemps, a la pomme trèsserrée; la plante entière ne dépasse pas 15 centimètres de diamètre. D. Bois.

LE CONCOURS DES APPAREILS DE CHAUFFAGE

A L'EXPOSITION QUINQUENNALE DE GAND

Considérations générales.

Parmi les nombreux concours ouverts à l'Exposition Internationale de Gand, il en est un qui, par l'importance du sujet, le nombre et le choix des concurrents, les précautions prises pour déterminer le jugement du jury, enfin par l'intérêt pratique des résultats obtenus, mérite de fixer l'attention des horticulteurs et des amateurs, aussi bien que des constructeurs de serres : c'est le concours des appareils de chauffage.

Actuellement, l'horticulture est devenue une véritable industrie, et comme telle elle doit fournir, avec le minimum de capitaux et d'efforts, la production maxima en quantité et en qualité, en un mot elle doit tendre vers le meilleur rendement possible.

Dans cet ordre d'idées, la question du chauffage des serres est la plus importante: selon qu'elle sera bien ou mal résolue, le rendement en argent d'un établissement sera satisfaisant ou défectueux, et cet établissement même devra prospérer ou décliner. Le problème intéresse également les horticulteurs et les ingénieurs; aussi le nombre des appareils conçus et essayés estil extrêmement élevé, chacun d'eux devant, dans l'esprit de son inventeur, réaliser l'idéal tant cherché la meilleure utilisation du combustible pour produire la plus grande somme de chaleur possible.

Concours de 1884 à Paris.

Dès 1884, la Société nationale d'horticulture de France s'était préoccupée d'amener en concurrence les constructeurs de chauffages les plus connus. Le jury, composé d'horticulteurs et de constructeurs de serres, était présidé par M. Tresca,

Ingénieur des arts et manufactures, professeur à l'École Centrale de Paris. D'après les conditions du concours, chaque concurrent recevait une égale quantité de combustible qu'il devait employer à obtenir la température de 85 degrés dans le moins de temps possible: on pouvait de la sorte classer les appareils d'après leur bon fonctionnement et leur puissance calorifique. Quant à la régularité, elle devait être déterminée par les températures relevées au même moment et tous les quarts d'heure pour tous les appareils. Enfin, le jury devait apprécier la facilité de nettoyage et de réparations, la durée probable et le prix de chaque appareil.

Après des expériences qui durèrent huit heures et des observations soigneusement relevées, le jury décerna le 1er prix ex æquo à M. Leboeuf et à M. Martre, constructeurs à Paris; le second prix échut à M. Mirande, constructeur à Saint-Germain-en-Laye.

Les conclusions du jury étaient fort intéressantes; elles pouvaient servir de base à des progrès ultérieurs, mais de l'aveu même du rapporteur, aucun constructeur n'était arrivé à fournir un résultat parfait à tous les points de vue fixés par le programme. De plus, les expériences étant faites simultanément, les membres du jury ne pouvaient pas tous contrôler la marche des opérations.

Concours international à Gand, en 1893.

Cette année, le conseil d'administration de l'Exposition de Gand, pénétré de l'importance de cette question, en a fait à son tour l'objet d'un concours fort sagement réglé. Le programme appelait à concourir les constructeurs de tous les pays : les ap

236 LE CONCOURS DES APPAREILS DE CHAUFFAGE A L'EXPOSITION QUINQUENNALE DE GAND.

pareils inscrits devaient être soumis successivement à des essais calorimétriques, être alimentés par de la houille de qualité uniforme et branchés à tour de rôle sur les mêmes conduites de départ et de retour communiquant avec un réservoir contenant un volume d'eau déterminé. L'élévation de température de cette eau devait donner, par l'application de la formule du calorimètre, la quantité de chaleur utilisée. De plus, des expériences directes devaient. fournir, pour chaque cas, les déperditions de chaleur par le réservoir et les conduites. De telles conditions étaient bien faites pour assurer la régularité des expériences.

Quatorze constructeurs, dont douze belges, un français et un anglais, répondirent à l'appel de la commission. Les essais commencèrent le 29 mars, et se terminèrent le

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37.0

10

7260

Delacroix.

28.8

3.5

70.3

45.0

70 0

Dauwe .

32.5

69.5

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Premier prix. MM. Lebœuf et Guion.

Voici la description sommaire de l'appareil primé :

Il se compose de deux parties essentielles et distinctes, la chaudière et le faisceau tubulaire (fig. 84 et 85). La chaudière A est une caisse en tôle d'acier rivée, à double paroi, du type fer à cheval (le saddle boiler si employé en Angleterre), dont les flancs sont réunis par un tube formant bouilleur. Sa surface de chauffe est de 32 225 et sa contenance de 150 litres. Sa partie postérieure est immédiatement placée au-dessus du foyer, dont la grille est alimentée par un réservoir conique qui sert à régler la descente de combustible et peut rendre des services surtout pendant la nuit.

L'eau contenue dans la chaudière, étant amenée à l'ébullition, est envoyée par le tuyau D, dit de départ, dans les conduites qu'elle doit échauffer, et, après en avoir parcouru le circuit, elle revient à la chaudière par le tuyau R, dit de retour.

Le faisceau tubulaire, composé de 55 tubes verticaux en tôle, de 35 millimètres de diamètre intérieur, a une surface de chauffe de 6m2 875 et peut contenir 120 litres. L'eau amenée à l'ébullition dans ces tubes s'échappe par le tuyau de départ d, qui est vertical et coudé, parcourt le circuit des conduites et revient par le tuyau de retour à la partie inférieure du faisceau tubulaire.

La marche des gaz est très-simple à suivre. En sortant du foyer, ils achèvent de s'enflammer avant d'atteindre le faisceau tubulaire, dont ils baignent chaque élément, arrivent dans un carneau entourant la chaudière, et, par un mouvement d'arrière en avant, ils s'échappent à la partie inférieure, aprés avoir effectué un parcours de 7 mètres avant d'arriver à la cheminée.

Ainsi qu'on peut s'en rendre compte en le comparant avec d'autres, l'appareil de MM. Leboeuf et Guion est d'une extrême simplicité. Aucune des parties qui le com

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