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CONSERVATION DES ECHEVERIA.

rougeâtres à l'extérieur; l'éperon est long, aigu, courbé, puis dressé; les pedicelles sont longs de 1 à 4 centimètres et divariqués. Les feuilles sont tripartites, multifides, à lobes linéaires et glabres.

Les deux premières espèces forment des lignes ou des touffes de toute beauté dans les plates-bandes bordant les allées et peuvent aussi s'employer pour garnir les grands massifs. Les races doubles, grandes ou naines qui en sont issues par la culture sont des plus répandues et très recherchées pour leur rusticité, le peu de soins qu'elles exigent et surtout le bel effet qu'elles produisent dans les jardins. La troisième est moins connue, mais cependant bien digne d'être cultivée, surtout pour sa floraison tardive.

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Les Pieds-d'Alouettes annuels se multiplient par semis, que l'on fait de préférence en place, à l'automne ou de bonne heure au printemps, en lignes, en touffes ou à la volée. On éclaircit ensuite les jeunes plantes afin de laisser entre elles un espacement de 10 à 20 centimètres, et il ne reste plus qu'à arracher les mauvaises herbes, biner et arroser au besoin. Le repiquage ne peut guère être pratiqué avec quelques chances de succès que lorsque les plantes sont toutes jeunes et qu'on opère avec beaucoup de précautions.

Nous parlerons, dans le prochain numéro, des Pieds-d'Alouettes vivaces.

S. MOTTET.

CONSERVATION DES ECHEVERIA

Si nous parlons aujourd'hui des Echeveria, nous devons déclarer à priori que ce n'est pas pour les pròner dans la mosaïculture. Nous n'aimons pas beaucoup ce genre de décoration. Depuis longtemps nous l'avons jugé en ces termes respectueux «La mosaiculture tire sans doute parti de nombreuses petites plantes qui ne trouvaient point place auparavant dans le jardin. Elle révèle et met en œuvre certains talents. Mais, en somme, la mosaïculture est une mode, un fruit du caprice, un art qui sera passager. Ses coquetteries sentent trop l'apprêt; ses dessins, la plupart du temps, ne s'accordent pas avec le jardin paysager qui a pris pour base la plus gracieuse des lignes, la ligne ondulée. Elle vise aux détails, aux figures bien faites; tout semble tracé au compas; annihilant les vues d'ensemble, elle paralyse les artistes, oublieux de ce conseil important qu'un beau désordre est un effet de l'art. >>

Plus heureux que Mme de Sévigné dans son anathème contre le café, notre critique a été presque un requiem pour cet avorton mal formé, qui n'est plus guère employé, à l'instar des chimères ou autres motifs fantastiques, que tout près des habitations.

Mais si nous répudions ces figures grotesques, ces représentations bouffonnes, ces imitations stupides qu'on nous prodiguait à tort et à travers, c'est toujours un vrai plaisir de voir courir discrètement ces capricieuses arabesques, ces méandres multicolores que sait créer aujourd'hui le jardi

nier sérieux et de bon goût. C'est la petite faveur, c'est le gracieux colifichet qui ne dépare pas une toilette sévère.

Affectés à cet usage, les Echeveria sont nôtres et tout ce qui les touche nous intéresse. Aussi nous allons divulguer un singulier et commode procédé de conservation hivernale, mis en pratique par M. Eugène Govin, jardinier en chef de la ville d'Abbeville.

En toute culture, il y a lieu d'examiner la terre à employer ou le compost, la distribution de l'eau ou l'arrosage et l'exposition. Eh bien! ici, c'est tout banal. Pour le rempotage, pas de pot ni de terre; pour l'arrosage, pas d'eau ni d'autre liquide; pour l'emplacement, toutes les parties délaissées de la serre. C'est encore mieux que la fameuse soupe au caillou, où il fallait, à titre de souvenir et de satisfaction de préjugé, pour les besoins de la cause, rien qu'un petit morceau de viande, assez gros pour colorer et corser le bouillon.

En arrière-saison, on coupe tous les Echeveria à fleur du sol; on les débarrasse des vieilles feuilles; on les pose sur des planchettes ou mieux des tablettes à claire-voie, placées en étages très-rapprochés, le long d'une muraille, ou d'une paroi de couloir; on les aligne tous, près à près, presqu'« à touche-touche », comme des Pommes dans un fruitier.

De temps en temps, on retournera les rosettes pour éviter qu'elles ne perdent, par l'attraction de la lumière, leur forme régulière et arrondie, et on profitera de cette

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CONSERVATION DES ECHEVERIA.

main-d'œuvre pour supprimer les feuilles. sèches ou pourries.

Ce premier mode est encore assez compliqué comme installation et comme soin; d'autre part, il n'offre rien de bien ornemental.

Aussi, notre jardinier, toujours plus audacieux dans sa bonne fortune, imagina un expédient plus simple, et de cet expédient simple naquit une complexité d'adaptation. Plus besoin de murs, de planches, ni de toilettes périodiques. Toutes les rosettes, coupées et parées comme nous l'avons déjà dit, dans le courant d'octobre, par une journée sèche, sont enfilées une à une dans un fil de fer galvanisé, soit par le bas de la tige, soit même par le cœur, comme le font les fleuristes avec leurs épingles pour les grosses fleurs. Et puis le fil de fer est accroché par les deux bouts, sous le toit de la serre, ou bien pendu par un seul bout, à tout endroit dénudé. Et il y en a, ainsi, dans les serres d'Abbeville, des centaines et des centaines, en festons, en guirlandes, jolis chapelets que les yeux égrènent à plaisir dans la froide saison.

Par suite de la sécheresse, les feuilles revêtent des teintes glauques admirables et se poudrent de la plus fine des pruines. Et l'on peut ajouter que plus elles jeùnent, plus elles se colorent, ne pâlissant pas à la façon des Succhi ou des Merlatti. Elles subissent facilement cet accrochage de cinq mois, vivant tout bonnement de l'air du temps et trouvant encore moyen de travailler généreusement à la progéniture. Et de fait, à la base de la tige, près de la cicatrice des feuilles disparues, dans l'aisselle des feuilles restantes, se développent une multitude de rejets bulbiformes. Ceux-ci, détachés et semés sous un châssis froid au printemps, donnent encore de passables rosettes, précieuses pour les garnitures d'été.

Quant aux touffes-mères, retirées de leurs liens de fer et posées également à plat sur le sol, elles ne tardent pas à émettre de nouvelles racines et à constituer de bonnes grosses plantes, qu'on n'aura plus qu'à lever en moment opportun.

Quelle espèce pourrait subir une pareille épreuve? On cite bien le Selaginella lepidophylla et l'Asplenium incanum, par exemple, dans la série des plantes dites de la Résurrection, qui, après avoir été desséchées un an, deux ans et plus, et soumises à un contact aqueux pendant quelques heures, quittent leur teinte feuille-morte pour prendre une livrée printanière,

Mais ici nous ne perdons pas la verdure; au contraire, celle-ci est rehaussée par une agréable nuance de bleu de mer.

Un horticulteur qui ferait l'Echeveria en grand, et Dieu sait si l'on peut en loger dans une serre, aux endroits peu cultivables, n'aura donc pas besoin de mettre à contribution ni sa citerne ni son compteur d'eau. Il n'aura qu'à jouir sans travailler. Et l'occasion de vendre ces rubans vivants, d'un genre nouveau, ne lui manquera pas.

En été, ne pourrait-on pas, à l'air libre, égayer temporairement les balcons, comme on le fait dans l'Amérique du Sud avec les Broméliacées épiphytes (Anoplophytum strictum, Tillandsia xiphioides, T. circinalis), ou bien même relier les arbres d'avenue par ces gracieux cordons qui seraient bien moins effrayants que ceux, formés de crânes humains, que Fernand Cortez vit dans les jardins de Montezuma, au Mexique, la patrie de nos Echeveria?

Maintenant, comment se fait-il que ces plantes paraissent vivre sans aucun aliment? On sait que, dans l'atmosphère, se trouvent répandues quelques traces de carbonate d'ammoniaque. Or, c'est la seule source à laquelle les feuilles puissent emprunter l'azote qui leur est nécessaire; car ces plantes sont dépourvues de racines, et alors même qu'elles en seraient munies, elles n'ont pas, comme les Légumineuses, la propriété de fixer l'azote gazeux avec l'appareil radiculaire.

D'autre part, les plantes grasses » sont caractérisées par une richesse notable en acides organiques, en gommes, en glucose, qui ralentissent l'évaporation. Donc, ces plantes perdent moins que les végétaux ordinaires. Mais, par contre, ces acides organiques sont cause, si l'humidité se produit, que les tissus foliaires se pourrissent presque d'emblée. C'est pourquoi il faut éviter l'eau sous forme d'arrosages ou de bassinages.

Nous aimons à appuyer nos conseils pratiques d'explications théoriques, parce qu'aujourd'hui il est impossible d'ètre bon horticulteur sans être un peu botaniste, et réciproquement. En effet, la Botanique et l'Horticulture sont désormais comme deux sœurs inséparables, soudées, deux MillyChristine. Quand on épouse l'une, il faut avoir nécessairement des relations avec l'autre.

Fernand LEQUET fils,

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Obtenu dans nos cultures, ce Haricot à | jardins potagers; son grain, oblong, est mince rames, sans parchemin, est certainement l'un (fig. 83), de couleur café au lait.

des meilleurs et des plus productifs que nous connaissions. Haut et vigoureux, il est de précocité moyenne, et donne pendant toute la belle saison un nombre infini de cosses, longues et bien droites (fig. 83), absolument sans parchemin, qui restent aussi tendres et aussi charnues quand elles sont à toute venue que lorsqu'on les cueille à demi formées. Cet excellent Haricot mérite de figurer dans tous les

La production du Haricot mange-tout de Saint-Fiacre est extrêmement abondante et continue, la plante se maintient toujours en végétation, est toujours verte et par conséquent continuellement ornementale, ce qu'elle doit aussi à son élégant et abondant feuillage.

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ANÉMONE SIMPLE Ajoutons cette remarque importante que ce Haricot n'est pas, en général, attaqué par les insectes, notamment par la grise.

En terminant cette notice sur le Haricot Mange-tout de Saint-Fiacre, rappelons cette observation certainement bien vieille, mais qui ne doit jamais ètre oubliée, surtout lorsqu'il s'agit de Haricots dont on prolonge la cueillette pour manger en vert ou en couteau» il ne faut pas se contenter de cueillir ceux qui sont bons à

ÉCARLATE HATIVE.

prendre pour la cuisine, il faut également enlever ceux qui seraient trop durs pour être mangés en filets ou en couteau. Si on les laissait, la grande absorption qu'ils feraient de la sève arrêterait le développement d'autres plus jeunes, de sorte qu'il n'y aurait bientôt plus qu'à arracher les plantes. Au contraire, en les enlevant au fur et à mesure, la production se prolonge pendant très-longtemps. E.-A. CARRIÈRE.

ANEMONE SIMPLE ÉCARLATE HATIVE

La jolie Anémone que représente si fidèlement la planche ci-contre est une fleur aujourd'hui aussi connue des Parisiens que des habitants de sa région natale. Depuis deux ou trois ans, et ce dernier printemps surtout, le Midi nous l'envoie en quantité considérable; elle s'est vendue à Paris pendant les mois de février-mars au prix de 5 et 10 centimes la botte de douze fleurs.

Nous aurons donc, non pas à en faire l'éloge, mais plutôt à en tracer rapidement l'histoire et conseiller sa culture dans nos jardins du Nord, où, moyennant quelques précautions, elle apportera sans doute un élément très-décoratif.

On sait que toutes nos Anémones des fleuristes descendent de l'Anemone coronaria, espèce excessivement polymorphe, très-commune dans le Midi. M. B. Verlot a décrit dans la Flore des serres huit formes spontanées en Provence, et élevées au rang d'espèces par certains botanistes.

Celle dont il est ici question en fait partie, les botanistes l'ont signalée et décrite à une date déjà assez reculée sous le nom d'A. coccinea. Voici du reste la description qu'en a donnée son premier auteur (l. c.):

Fleur dressée, rouge cocciné, à 5-6 sépales largement elliptiques-obovales, obtus; ovaires subobovales, laineux, à styles infléchis, velus jusqu'au milieu et plus longs qu'eux; capitule fructifère subarrondi, feuilles de l'involucre sessiles-palmatifides, à divisions profondément laciniées; les radicales biternées, à folioles pinnatifides et à divisions étroitement inciséesserrées; rhizome tubéreux, épais, court et irrégulier.

1 Anemone coccinea, Jord., Diagn. pl. nouv., 1, p. 57. B Verlot, Fiore des Serres, vol. XXIII, Décembre 1880. Pons, Bull. Soc. bot. France, vol. XXX, Sess. extr. Antibes, mai 1883.

A. coronaria, Hanry.

A. coronaria, Auct. Gall., pro parte.

Ces caractères sont exactement ceux de l'A. coronaria; il ne peut y avoir le moindre doute à ce sujet. Nous ferons aussi remarquer que, comme du reste quelques-unes des autres formes distinctes, elle s'est maintenue remarquablement fixe et, même dans les fleurs que nous recevons, résultant de cultures faites en vue des expéditions, on ne peut constater aucune variation appréciable.

A l'état spontané, l'A. coronaria, var. coccinea, croit abondamment sur tout le versant méditerranéen de la Provence, et notamment aux environs de Toulon, Grasse, Nice, le cap d'Antibes, etc. C'est de cette dernière localité que MM. Vilmorin ont tiré les plantes qu'ils ont mises en culture dans leur propriété voisine et d'après lesquelles l'aquarelle de la planche ci-jointe a été faite.

Quoique le rouge ne fasse pas défaut dans les Anémones, celui de notre plante est tout à fait distinct et devient éblouissant en plein soleil; il n'a d'analogue que celui de l'Anemone fulgens, forme occidentale de PA. hortensis, que l'on peut facilement reconnaitre à ses sépales bien plus nombreux et plus étroits.

La culture de l'A. simple écarlate hâtive est la même que celle des autres Anémones des fleuristes; il faut planter les griffes en octobre, en terrain sain, léger et fortement fumé au préalable avec des engrais bien décomposés. Toutefois, étant donné sa floraison très-précoce, il sera bon de la planter à exposition abritée et, outre la couverture de feuilles ou de litière dont on doit toujours recouvrir le sol pendant l'hiver, il sera bon de protéger au besoin ses fleurs à l'aide de toiles-abris ou de châssis reposant sur des tringles et laissant, surtout pendant le jour, l'air et la lumière arriver librement.

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