Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[blocks in formation]

On divise au Japon les divers Kakis en variétés d'été ou à saveur douce, et variétés d'hiver ou à saveur âpre. Les premières mûrissent sur l'arbre et peuvent être immédiatement mangées; les secondes ne le peuvent être que moyennant un procédé particulier.

La variété la plus hâtive est le WassenKaki, qui mûrit à la fin d'août : sa qualité est inférieure à celle des suivants.

Les variétés qui mûrissent spontanément en automne sont appelées : Kizanaki, Kurakuma et Hatchija. On peut les manger à la fin d'octobre sans préparation artificielle. La peau est très-fine, d'un rouge foncé et se détache facilement de la chair, qui est aussi rouge foncé et si succulente qu'on peut la manger avec une cuiller.

Les fruits de ces variétés sont gros, surtout ceux de la variété Hatchija, qui ont un diamètre de 9 centimètres; ce sont ceux qui sont les plus répandus, et l'on en consomme de grandes quantités dans la province de Tokio pendant le mois de novembre.

Viennent ensuite les espèces qui ne deviennent mangeables qu'après qu'on en a éliminé le tanin qui s'y trouve en grande quantité. Pour cela, les Japonais emploient un procédé de fermentation, d'une durée plus ou moins longue, qui est le sui

vant :

Ils cueillent les fruits encore verts et les placent, par couches séparées, dans des caisses remplies de paille de Riz coupée court où ils les laissent jusqu'à ce que les fruits soient mous et doux.

Pour accélérer l'opération, ils les arrosent avec de l'eau chaude et laissent refroidir aussi lentement que possible. Ceux qui veulent hâter davantage la maturité remplacent la paille coupée par de l'eau-de-vie de Riz dans laquelle ils font baigner les fruits verts.

Ces variétés, que les Japonais nomment Iodemon, Isurukaki, Iorokukaki, ont une chair plus ferme et plus compacte que les précédentes: on ne peut les manger à la cuiller et l'on doit les laisser fermenter pendant dix jours avant de les servir.

Des variétés encore plus tardives, dont les noms indigènes sont: Guibochi, Sochimaru, Isurumaru et Zendji, doivent fermenter plus longtemps. Ce sont des fruits. de premier ordre, dont la chair rappelle celle d'une Poire de Beurré avec plus de parfum et de sucre, surtout les variétés Guibochi et Zendji.

D'autres Kakis, tels que les Yakumi, Chimanokaki, Chinomaru et Daïchaudji, appartiennent aussi à la classe des Kakis doux et ne sont pas inférieurs aux deux précédents, dont ils ont la chair ferme et compacte. On les consomme également à l'état vert, mais ils servent surtout à la fabrication de conserves sèches que l'on prépare comme les Figues. On enlève la peau superficielle et on expose les fruits au soleil pendant un mois, après quoi on les emballe dans des petites caisses: ces Kakis séchés ont un parfum extraordinaire et sont fort recherchés, même des Européens.

Parlons maintenant des Kakis amers ou Kakis d'hiver, qui comprennent beaucoup de variétés, dont les principales sont : Joyanna, Nachimiotan, Sakumiotan et Vchira-Kaki. Ces fruits mûrissent trèstard et doivent être soumis à une fermentation d'un mois pour être débarrassés du tanin ils ont alors les mêmes qualités que les Kakis d'été et d'automne.

Les fruits verts et quelques-unes des variétés amères sont aussi employés pour la production d'un vernis. Dans ce but on enlève la peau et on les fait ramollir dans l'eau: on obtient alors une substance fluide appelée chibukaki, qui sert dans la teinturerie et la tannerie. Les pêcheurs en imprè gnent leurs filets.

Les Japonais s'en servent également comme d'huile pour délayer le noir de fumée avec lequel ils barbouillent les façades de leurs maisons en bois. Cette opération, qui a pour but de conserver les constructions légères, a le désavantage de noircir les mains et les vêtements des habitants, quand le mélange est détrempé par la pluie aussi faut-il renouveler la couche au moins tous les trois ans.

On peut se rendre compte, d'après cela, de quelle utilité sont les Kakis pour les Japonais. Le fruit est pour eux ce que sont l'Orange et l'Olive pour les peuples de l'Europe méridionale, la Datte pour ceux de l'Afrique du Nord, la Banane pour ceux des régions tropicales; l'abre est, de plus, un trait caractéristique des paysages japonais.

La naturalisation des Kakis est en bonne voie chez nous; il n'est pas douteux qu'elle fasse de rapides progrès, et qu'elle devienne une source de sérieux bénéfices pour les contrées où cet arbre pourra être cultivé.

KÖLLER,

d'après Möller's Gartenzeitung.

LES CERISIERS A KIRSCH.

159

LES CERISIERS A KIRSCH

En cette saison de plantations routières de rapport, de belles avenues ou de simples lignes d'arbres décoratifs par leur aspect, leur floraison ou leur affruitement, on oublie trop vite le rôle important du Cerisier à kirsch, contre lequel aucun reproche ne saurait être formulé. Sa présence augmente la valeur de la propriété; c'est un capital dont les intérêts annuels sont certains et d'une progression ascendante.

Il ne s'agit pas du Merisier des bois, ou Cerisier des oiseaux, Cerasus avium, comme on serait tenté de le croire, mais bien de variétés greffées, connues, déterminées et ayant fait leurs preuves dans le champ du cultivateur ou à l'alambic du distillateur.

On sait combien la région de l'Est s'est enrichie avec la production du kirschenwasser. Les Vosges, la Haute-Saône, le Doubs, le Jura, ne suffisent plus à l'exploitant. La Cerise à distiller agrandit son aire géographique, culturale et industrielle, jusque dans la Haute-Marne, la Côte-d'Or, l'Aube et la Meuse.

Bon nombre de coteaux, de vallons, même de plateaux, sont boisés avec cette essence fruitière si utile. Le produit de l'arbre subvient largement à l'entretien des chemins publics ou particuliers qu'il orne et qu'il ombrage. Enfin, on commence à reconnaître l'opportunité de cette plantation le long des canaux et des rivières; non seulement leur voisinage plait à la végétation du Cerisier et ne nuit pas à sa floraison, mais on n'a pas à craindre la chute du fruit dans l'eau, comme s'il s'agissait du Poirier, du Pommier, du Prunier, de l'Abricotier.

Variétés cultivées.

La nomenclature des variétés cultivées est assez difficile à établir; trop souvent, le nom varie avec la localité, et son origine n'est pas moins obscure. Où trouve-t-on l'état civil de la Rouge-amère, de la Rouge grand'queue, de Journée, de Frontelle, de la Tinette à fruit rouge? Quels sont les obtenteurs de Noire Basset, de Noisette, de Haut-Château, de Baissard à fruit noir? Autant de questions à résoudre par le's sphinx de la pomologie.

D'après Le Verger, par Alphonse Mas, Tinette serait une synonymie de Rouge des Vosges; et Baissard ou Baisseuse (en raison du port surbaissé du branchage) serait la Noire des Vosges ; ces deux variétés sont les plus estimées; aussi les avonsnous multipliées en pépinière, avant toute autre. Si nous franchissons les Vosges et gagnons la Franche-Comté, nous sommes en présence de la Rouge dure, de la Rouge douce, de la Noire dure, de Taquette, de Clochette, de Catelle, Chagre, Nicoline, de Pavillarde ou Ragotine, dont l'étymologie rappelle, pour la plupart, le nom d'anciennes familles francomtoises.

Toutes ces variétés appartiennent à la section du Guignier, qui relie les groupes Merisier et Bigarreautier, du genre Cerisier; toutes se reproduisent par la greffe. Cependant, la mieux accréditée auprès des planteurs est la Marsotte, populaire à Mouthier, à Vuillafans, à Lades; dire qu'elle est appelée « Marchotte » à Ornans, c'est rappeler la prononciation des paysans du Médoc, qui nomment « Monchallard >> l'excellente Poire de Monsallard, tant propagée sur le marché de Montpellier par l'honorable M. Gaston Bazille.

La Marsotte a plus d'un titre aux yeux du cultivateur. D'abord l'arbre brave assez bien les gelées et devient très-fertile; son fruit, de moyenne grosseur, porte une robe de pourpre passant au noir à complète. maturité; le pédoncule, fin, de demi-longueur, est teinté violet à son extrémité. La chair, épaisse comme celle de la Guigne ordinaire, est juteuse et sucrée à l'excès, avec un arome fin et parfumé. On ne se lasserait pas d'en manger, à ce point que si l'on en abuse, on éprouve comme une sorte d'ébriété bien caractérisée; aussi les ouvriers employés à la cueillette s'en méfient ; de là-haut, ils pourraient perdre l'équilibre... Nous récoltons la Marsotte dans nos pépinières, et voulant contrôler la légende, nous avons failli attraper « notre petite Marsotte... » Il y a une saveur d'acide cyanhydrique que l'on rencontre dans la feuille de pêcher, le noyau de pèche, la feuille de laurier-amande, et qui est favorable au bouquet de la liqueur.

La haute réputation n'est-elle pas acquise

160

LES CERISIERS A KIRSCH.

aux crus authentiques du Val-d'Ajol, d'Ornans, de Clairegoutte, d'Andornay, de Mouthier, des vallées de la Houe, de Luxeuil, de Fougerolles et de quelques autres encore? A côté du fruit plus ou moins riche en parfum, il y a l'influence du sol et des amendements; ici, la marne et le schiste, extraits de certaines collines de cette région jurassique et calcaire, sont mélangés à la terre arable ou répandus au pied de l'arbre.

Pendant longtemps, le paysan de ces parages ne confiait à personne le soin de multiplier ses arbres; il tirait les sauvageons de la forêt, en formait une petite pépinière dans un coin de l'enclos ou de la vigne et les greffait à n'importe quelle hauteur avec des greffons cueillis sur un arbre en plein rapport; souvent les jeunes sujets, remis en nourrice dans un pré, au nord, y séjournaient ensuite pendant deux ans.

La mise en place définitive était ainsi ajournée jusqu'à ce que l'arbre fût assez fort pour se défendre.

Depuis plusieurs années déjà, à la suite d'excursions dans le pays, nous possédons ces espèces, et, après les avoir sélectionnées, nous propageons les plus méritantes. Nous engageons les propriétaires à grouper plu- | sieurs variétés de même saison, ni trop hâtives ni trop tardives; — l'eau de Cerises y gagnera un arome de plus, à la façon du cidre résultant de la fusion de Pommes parfumées, douces et amères, produisant une boisson abondante, agréable à boire et de bonne conservation.

Plantation.

La distance des arbres à planter est subordonnée à leur disposition en lignes simples ou en massifs; généralement on préfère disséminer des groupes, ou planter, çà et là, des sujets isolés près de l'habitation ou en pleine campagne, qui n'empêchent pas l'emblave au-dessous; mais les rangs simples ou doubles, les avenues, les bordures d'héritages, de chemins, de cours d'eau, constituent des entreprises plus régulières, faciles à exploiter.

La qualité de la Cerise à distiller gagne avec l'altitude, mais, au-delà de 700 mètres d'élévation, sous notre latitude du NordEst, le bouton à fruit du Cerisier ne se forme plus aussi bien.

Espérons que des planteurs perspicaces ne tarderont pas à créer des vergers combinés, disposés par lignes d'arbres parallèles,

encadrées chacune avec un cordon de Vignes tenues à pied ou en treille, à la façon des Pruniers d'Agen ou d'Ente, dans le Lot-etGaronne. Le climat comtois ou vosgien permet l'introduction du Groseillier à grappes rouges, noires ou blanches en bordure ou contre-bordure double. La confiture de Bar et le Cassis de Dijon sont là pour démontrer les avantages de cette culture secondaire, auxiliaire ou combinée.

Dans ces conditions, les lignes peuvent être distancées de 8 mètres environ, les arbres, à 6 ou 8 mètres sur la ligne, formant l'axe de la plate-bande large de 4 mètres. L'allée de 4 mètres admettrait une emblave dérobée, ou du fourrage ne redoutant pas le piétinement lors de la récolte du fruit. Un tapis de Fraisiers sous les arbres constituerait un revenu supplémentaire, qui ne serait pas le moins du monde négligeable. L'exploitant saura profiter de l'influence des milieux et de la facilité des débouchés pour la vente du produit.

Récolte des Cerises.

La cueillette des Cerises se fait à leur maturité complète; aussitôt cueillie, la Cerise reste dans son état actuel de maturation.

L'outillage de la récolte comprend, dans les contrées sus-indiquées, des échelles, des crochets, des paniers ou corbeilles, des cuveaux et des futailles.

La forme de l'échelle varie avec le pays; c'est tantôt un mât de sapin traversé régulièrement par des échelons parallèles tous les 25 centimètres, la base étant arc-boutée sur un plateau qui l'empêche de vaciller; c'est tantôt une grande échelle à deux montants, ceux-ci obtenus par le sciage d'un sapin de 6 à 12 mètres ; les échelons, en bois dur, sont à 25 centimètres d'intervalle. Les deux montants, espacés de 25 centimètres, se relient de distance en distance par un boulon en fer avec écrou ; leur base, épointée, sera enfoncée dans le

Les paniers sont quelquefois des paniers à vendange; dans le Doubs, leur forme cylindrique est celle d'un boisseau; la capacité en est de vingt à trente livres de Cerises.

On les nomme ruches et les plus petites ruchettes. Elles sont fabriquées avec du liber de Tilleul, parfois recouvertes d'écorce de Sapin ou de Merisier; une anse en osier

LES CERISIERS A KIRSCH.

cordelé aide à les porter et s'agrafe aux branches avec un petit crochet mobile.

L'ouvrier chargé de la cueillette des Cerises commence par assujettir son échelle en liant son sommet à une branche d'arbre avec une cordelette ou un mouchoir. Sa ruche est accrochée devant lui, il l'emplit avec les fruits qui sont à la portée de sa main, dût-il s'accrocher lui-même et s'arcbouter au sommet de l'échelle, et, par une manœuvre qui exige une grande hardiesse, du sang-froid, de l'agilité et surtout de la souplesse, l'homme atteint les fruits assez éloignés.

Quant aux branches extrêmes, il les amène à lui au moyen d'une baguette crochue à sa base et munie d'un crochet en fer à l'autre bout; ce crochet étant retenu à l'échelle, l'ouvrier, libre de ses mains, continue sa récolte; il l'achève en changeant son échelle de place. Les endroits plus facilement abordables sont réservés aux femmes, mais les échelles y sont placées par les hommes.

La ruche pleine est versée dans un cuveau pouvant contenir de 600 à 700 litres de fruits. Une voiture emmène les cuveaux pleins à la maison; le fruit est pesé et transporté à la cave pour être déposé dans des vaisseaux fermés et non dans des

cuves.

Fermentation et distillation.

Les tonneaux qui servent à la fermentation du vin sont également employés pour les Cerises.

On ne foule pas les Cerises pendant la fermentation, soit vingt-cinq jours environ. Après fermentation, on soutire; le clair et l'épais sont recueillis dans des récipients différents, et la distillation commence avec un alambic à feu nu. Il faut arriver à 53 degrés centésimaux qui, après le refroidissement, descendent à 51 degrés ou 50°5, pesanteur reconnue par la régie et par le commerce. On « vieillit » ensuite la liqueur par sa mise en bonbonne coiffée avec un papier percé d'un trou d'épingle et placée dans un lieu sec et sain, par exemple, au grenier.

Prix de revient et produits.

Les cultivateurs qui ne peuvent distiller eux-mêmes vendent leur récolte aux usines de distillation, comme les vignerons qui, dans le pays vignoble, préfèrent vendre

161

leurs raisins aux grands négociants, ce qui leur épargne les frais de pressurage, de mise en futailles et de conservation à la cave.

Il y a vingt ans, les Cerises égrenées se vendaient 8 et 9 fr. les 50 kilogr.; dix ans après, en 1882, le prix a atteint 18 fr. Quant aux Cerises à la queue (on comprend la différence), destinées à l'exportation, elles ont été vendues 25 fr. Le voisinage et la prospérité des distilleries d'Ornans et de Pontarlier contribuent à ces résultats financiers.

Notre Traité de la culture fruitière commerciale et bourgeoise a établi, d'après renseignements authentiques, des chiffres du revenu par arbre. Par exemple, à l'âge de quinze ou vingt ans, un Cerisier peu produire de 30 à 60 kilogr. de fruits estimés de 25 à 40 fr. les 100 kilogr.; ce prix descend à 15 fr. dans les années d'abondance. La cueillette du fruit revient de 2 fr. 25 à 3 fr. 25 les 100 kilogr. suivant la charge de l'arbre. La récolte, quoique répétée à plusieurs fois, ne dure pas au-delà de dix à douze jours.

N'oublions pas de dire que les arbres ayant cinq ans de plantation ou de greffage sur place commencent seulement à donner une petite provision, qui, déjà, peut alimenter l'alambic, si l'on a suffisamment d'arbres, bien entendu.

« Il faut 17 livres 1/2 de Cerises pour produire un litre de kirsch », telle est la formule consacrée.

Le territoire renommé de MouthierHautepierre (Doubs), dans la haute vallée de la Loue, comporte 170 hectares de Cerisiers rapportant pour 60,000 fr. de kirsch dans les bonnes années. Plusieurs propriétaires obtiennent de 200 à 500 litres de cette agréable liqueur, qui, « vierge », est vendue 5 ou 6 fr. le litre.

A elle seule, la Franche-Comté produit annuellement 12,000 hectolitres de kirschen

wasser.

Nous ne saurions trop encourager les propriétaires et les administrations publiques ou privées à planter le Cerisier à kirsch. L'arbre conserve sa valeur comme bois d'ébénisterie; c'est un décor du paysage, et son fruit alimente la consommation et devient en même temps la base d'une industrie considérable.

Faut-il ajouter que, plus la culture produira de Cerises à distiller, moins la science cherchera à imiter le produit?

Charles BALTET, Horticulteur à Troyes.

[ocr errors][merged small]

162

DES EFFETS DE LA FUMÉE SUR LES VÉGÉTAUX.

DES EFFETS DE LA FUMÉE SUR LES VÉGÉTAUX

Dans les campagnes et autour des petits centres de population, la fumée est à peine nuisible aux végétaux; mais dans les grandes villes et leurs environs, dans le voisinage immédiat des fonderies, des usines à gaz et même des fours à chaux et des briqueteries, la fumée ou, plus correctement, les gaz toxiques qu'elle renferme causent parfois des dommages très-appréciables aux plantes.

En Angleterre et en Écosse, où les manufactures abondent, les dégâts ont, dans certains cas, été si importants qu'ils ont donné lieu à plusieurs procès retentissants dans le monde horticole. La question a, depuis quelques années, fait l'objet de sérieuses études scientifiques.

Bien qu'en France les cultures soient moins exposées à des dommages aussi importants, il n'en est pas moins intéressant de connaître comment ils se produisent.

A ce sujet, nous ne pourrons mieux faire que de donner aux lecteurs de la Revue horticole le résumé de ce que dit M. G. Nicholson dans son Dictionary of Gardening:

<< Dans les grandes villes et dans leurs environs, l'air est chargé de suie finement pulvérisée ou parfois même réunie à l'état de gros globules. La suie est principalement composée de carbone; elle contient aussi divers composés chimiques (huiles empyreumatiques, etc.), qui se forment-pendant la combustion. On voit fréquemment, dans le voisinage des grosses cheminées qui vomissent des torrents de fumée, les feuilles et les rameaux des végétaux, comme du reste tous les autres végétaux environnants, recouverts d'une couche de poussière grasse et noire, qui n'est autre que de la suie. Cet enduit nuit à la végétation en ce qu'il obstrue les stomates ou ouvertures microscopiques à travers lesquelles l'air pénètre dans les tissus; il intercepte aussi l'arrivée de la lumière, dont la présence est indispensable pour la formation de la chlorophylle; partant, la sève est mal élaborée, et les plantes souffrent.

« C'est à peine si l'on parvient à tenir les plantes à peu près propres en les seringuant fréquemment et fortement, ou en lavant à la main celles qui sont délicates ou dont la valeur peut couvrir celle du temps que l'on passe à faire cette opération. Ce danger n'est cependant pas aussi grand et aussi

[ocr errors]

fréquent que l'on serait tenté de le croire, car ce que l'on prend souvent pour de la suie est suie est un Champignon cryptogame, la fumagine (fumago, etc.).

<< D'autre part, la présence du gaz acide carbonique, élément principal du produit de la combustion, est nécessaire dans l'atmosphère qui environne les plantes, car c'est un des gaz qu'elles absorbent en plus grande quantité. Le danger réel que courent les plantes dans le voisinage des villes et des grandes usines est causé par la présence des gaz toxiques qui se forment pendant la combustion, et dont le gaz acide sulfureux est le plus mauvais de tous. Il est produit par la combustion du soufre qui existe dans le charbon; très-peu de houilles en sont dépourvues, et l'on peut fréquemment observer les composés de soufre, tels que le sulfure de fer ou pyrite sous formes d'enduits ou de filets sur les côtés lisses des morceaux de charbon. Les feuilles des plantes montrent des traces d'empoisonnement par le gaz acide sulfureux, si elles restent longtemps exposées à une atmosphère qui n'en contient cependant que 1/1,000,000. Stockhardt a trouvé que le Trèfle et les Graminées montraient des traces de ses mauvais effets lorsqu'on les exposait à deux reprises, pendant deux heures chaque fois, à une atmosphère chargée de 1/40,000 de ce gaz. Les feuilles brunissaient au sommet et les plantes se fanaient. Toutefois, les expériences se font ordinairement dans l'air confiné d'une cloche en verre, et il convient de remarquer qu'en plein air, les plantes sont rarement exposées à l'action continue de ces gaz, et les dangers sont en conséquence bien moins grands que la quantité momentanément contenue dans l'air ne semblerait l'indiquer. « On a remarqué que les plantes empoisonnées par le gaz acide sulfureux présentaient d'abord des taches translucides entre les nervures. Ces taches deviennent vert sombre, puis brunes, sèches et se racornissent. Lorsque les racines sont tenues dans une humidité constante, on remarque aussi, fréquemment, des gouttes de liquide sur les deux côtés des nervures principales. Des lignes vertes s'étendent encore le long des nervures, et forment un réseau qui se détache sur le fond brun des feuilles mortes. Les cellules de ces lignes vertes contiennent

« ZurückWeiter »