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UNE VIEILLERIE: LA COLORATION DES LIS.

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d'humidité indispensable à la bonne végé- | pandue, qui consiste à labourer les massifs

tation, et pratiquer, chaque année, les opérations de taille utile selon les végétaux. Les opérations de taille convenable de ces végétaux sont des plus importantes pour l'entretien en bon état de chaque arbuste et le bon état de l'ensemble du massif.

Trop souvent la taille des arbustes consiste en un rabattage régulier, uniforme, au printemps, de tous les végétaux composant le massif.

Ce mode d'opérer est on ne peut plus défectueux au point de vue de l'ornementation que pourraient produire ces végétaux.

La taille doit être rationnelle, c'est-à-dire faite en raison de l'espèce ou variété d'arbuste et en vue d'obtenir toute l'ornementation que ces végétaux sont susceptibles de donner, soit par leur forme, leur feuillage ou leurs fleurs.

On devra tailler à l'époque voulue soit au printemps, avant la pousse, les arbustes dont les fleurs apparaissent en été sur les rameaux développés l'année même, tels que Hibiscus, les Buddleia, les Vitex, etc., et, au contraire, tailler aussitôt après la floraison les arbustes dont les fleurs apparaissent au printemps sur les rameaux de l'année précédente, tels que les Lilas, les Groseilliers, les Amygdalopsis, etc. Quant aux arbustes à feuillage coloré, surtout les Sureaux, ils doivent être rabattus de manière à obtenir tous les ans de nouvelles pousses vigoureuses portant de belles feuilles.

La taille de ces arbustes consiste aussi à surveiller le développement des rameaux gourmands ou des drageons qui naissent à la base des touffes ou sur les tiges de certaines espèces, de manière à ne conserver de ces rameaux que ceux qui peuvent être utiles et à supprimer, au contraire, tous les autres.

Enfin, on doit maintenir chaque arbuste dans les dimensions voulues pour l'ensemble des massifs.

Contrairement à une coutume trop ré

d'arbustes, nous ne recommandons pas ces labours, car, le plus souvent, cette opération, ainsi qu'elle est généralement faite, a pour résultat de couper une partie très-importante des racines des végétaux, et, par conséquent, de porter préjudice à leur végétation.

Après les opérations de taille et de nettoyage des massifs au printemps, nous recommandons de donner un binage, de manière à bien régler et ameublir la surface du sol et ensuite de recouvrir ce sol d'une couche de 3 ou 4 centimètres d'épaisseur de feuilles préalablement ramassées et mises en tas avant l'hiver.

Cette couche de feuilles entretient le sol dans un état d'humidité favorable à la végétation, et, en se décomposant, fournit l'engrais nécessaire au bon développement des arbustes.

Dans quelques cas, lorsque, après un temps plus ou moins long de plantation, les arbustes réunis en massif présentent une végétation languissante à cause de l'insuffisance du sol et faute d'engrais nécessaire, on pourra encore ramener et prolonger une belle végétation en rechargeant ces massifs épuisés de 5 ou 6 centimètres d'épaisseur de terre végétale.

Les engrais chimiques indiqués pour les végétaux ligneux d'ornement que nous avons eu occasion d'employer comparativement aux engrais organiques ordinaires ne nous ont pas donné des résultats qui puissent nous engager à en préconiser l'emploi comme pouvant remplacer les feuilles ou le rechargement de terre que nous recommandons.

En résumé, à l'aide de quelques opérarations de culture et de taille judicieusement pratiquées, on peut avoir dans les jardins toute l'ornementation si remarquable qui peut résulter de massifs d'arbustes bien composés et bien tenus.

A. CHARGUERAUD.

UNE VIEILLERIE: LA COLORATION DES LIS

On se rappelle encore la bizarre invention de la coloration des Eillets qui eut quelque succès l'année dernière. Leur nouveauté et leur étrangeté firent rechercher les (Eillets verts. On sait que cette coloration est obtenue par l'absorption de

liquides colorés, entrainés par le mouvement de la sève dans la tige et la fleur fraichement coupée. Ce phénomène était, d'ailleurs, déjà connu et utilisé, sinon pour la coloration des fleurs, du moins pour l'étude de certains tissus végétaux,

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TILLANDSIA XIPHIOIDES, VAR. AREQUITÆ.

Mais il était réellement connu depuis fort longtemps, puisqu'il fut utilisé par les Grecs et les jardiniers des XVe et XVIe siècles pour colorer les fleurs de Lis. J'ai été très-étonné de trouver la description de ce procédé dans un bien vieux livre: Le Jardinage, d'Antoine Mizauld, docteur-médecin à Paris (édité la première fois en latin dans l'Historia hortensium quatuor opusculis contexta Coloniæ Agripp., 1576, et traduit en français dans l'Epitome de la Maison Rustique, Arnaud, VilleFranche, 1605). J'ai pensé intéresser les lecteurs de la Revue en mettant sous leurs yeux le texte même du vieil auteur. Je cite simplement; l'auteur lui-même ne semble pas avoir mis en pratique le procédé qu'il rapporte.

« L'on fait des Lis de couleur d'écarlate par engins monstrueux des hommes, comme dit Pline, en oscillant au mois de juillet les testes des Lis seichez, lesquelles on pend à la fumée, et quand les nœuds commencent à apparoistre, on les trempe en lie de vin noir ou grec, afin qu'elles en prennent la couleur. Puis on les met en de petites fosses versant à l'entour bonne quantité de lie... »

Après avoir cité Pline, Mizauld cite des auteurs grecs: Anatolius, Florentinus, et avec eux Jérome Cardan.

Il estime que cette invention doit être attribuée, non à Pline, mais à Anatolius, << autheur grec, excellent entre les Grecs », dont il donne en traduction l'extrait suivant:

« Si tu veux faire des Lis de couleur de pourpre, pren dix ou douze tiges de Lis estant en fleur, lie-les avec les testes en petites poingnées, et les pend à la fumée, de manière qu'ils jettent de

petites racines, comme font leurs Oignons, et quand le temps de les planter approchera, trempeles en lie de vin noir, jusques à ce qu'ils aient pris la couleur de pourpre et en soyent du tout teints, puis mets-les en de petites fosses, versant à force lie à l'entour, et lors tu auras des Lis de couleur pourpre. »

Il ajoute que « Hiérome Cardan s'accorde avec les anciennes observations des Grecs et des Latins », et indique son procédé, absolument semblable à celui d'Anatolius.

Mais voici qui se rapproche bien davantage du procédé moderne:

<< Florentin Grec dit que les Lis deviennent rouges si l'on met entre l'écorce et la chair de la poudre de cinabre, mais il se faudra bien garder que l'on n'offense leurs Oignons; bref, si on les trempe en quelque autre couleur, ils la retiendront, et est une chose estrange qu'une plante se soit teinte en telle manière qu'elle naisse ayant la même teinture. >>

Alléché par ces quelques lignes, j'ai cherché si le médecin horticulteur Mizauld, si Antoine Pierre, Cotereau ou d'autres de la même époque, savaient aussi colorer les Eillets, mais je n'ai rien trouvé. Nos pères ont ignoré les beautés de l'Eillet vert, ils se contentaient de savourer l'exquis parfum du « bien fleurant Eillet », comme dit Philibert Guyde; les reines des fleurs étaient alors les Lis, les Roses et les belles marguerites Pour l'honneur du bouquet entre toutes eslites; » et le Lis rouge était pour eux chose suffisamment « monstrueuse ».

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J.-C.-M. FORESTIER,

TILLANDSIA XIPHIOIDES, VAR. AREQUITÆ

La jolie Broméliacée nouvelle que nous présentons aujourd'hui aux lecteurs de la Revue horticole a été trouvée dans une excursion que j'ai faite en 1890 au cerro d'Arequita, province de Minas, dans la République de l'Uruguay, en compagnie d'un amateur distingué d'horticulture et de botanique, M. Cantera.

La plante tapissait d'immenses rochers à pic, surplombant la grotte d'Arequita; elle était représentée par des milliers d'exemplaires accrochés les uns aux autres dans les anfractuosités des roches, et formant de grands rideaux blanchâtres, couverts des

hampes desséchées de la floraison précédente. Les jolies rosettes de feuilles feutrées et blanches étaient du plus agréable aspect. Je recueillis un certain nombre d'exemplaires vivants que je rapportai en Europe et dont j'attendis la floraison pour en faire la détermination.

Cette floraison eut lieu au printemps de 1892. Elle révéla une analogie évidente avec le Tillandsia xiphioides ', espèce rentrant

1 Ker in Bot. Reg., t. 105; Hook., in Bot. Mag., t. 5562; Bak.. Bromel., 164. T. macrocnemis, Griseb., Symb. Arg., 332.

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LES KAKIS DU JAPON.

dans la section Phytarrhiza du genre, et répandue dans l'Uruguay et la République Argentine.

Mais en comparant avec soin ma plante avec les T. xiphioides en échantillons vivants que je pas me procurer et provenant de différentes localités, je constatai que ceux-ci avaient des feuilles beaucoup moins grandes et moins régulières, moins blanches, que leurs hampes étaient beaucoup plus courtes et moins garnies de fleurs, et que celles-ci, également d'un beau blanc, étaient très-odorantes dans le type, et inodores dans ma plante.

D'ailleurs, au seul point de vue de l'aspect, il n'y avait pas un instant à s'y tromper. Je cultive les deux plantes côte à côte, et elles indiquent leurs différences profondes au premier coup d'œil.

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très-épaisses et rigides, épaissement garnies d'écailles lépidotes blanchâtres étroitement appliquées. Pédoncule long de 7 à 15 centimètres; feuilles bractéales lancéolées, scarieuses, appliquées, imbriquées. Inflorescence en épi moyen pauciflore, long de 5 à 7 centimètres; bractées florales oblongueslancéolées, glabres. Calice à sépales aigus. Pétales convolutés en un tube long de 2 centimètres, plus long que le calice, avec un limbe obovale étalé, blanc, long de 2 centimètres et demi. Étamines et style atteignant la base du limbe.

L'épi de la variété Arequitæ est plus long, plus garni de fleurs, plus beau, et le feuillage beaucoup plus grand, plus blanc.

C'est véritablement une plante ornementale, contrastant avec toutes les autres espèces du genre Tillandsia et qui mérite

Voici la description du type d'après certainement la faveur des amateurs. M. Baker (l. c.):

Acaule. Feuilles 12-20, lancéolées-acuminées, longues de 10-15 centimètres, larges de 15 à 20 millimètres à la base,

On pourra se procurer le Tillandsia Arequitæ en s'adressant à M. Sallier, horticulteur, rue Delaizement, à Neuilly (Seine). Éd. ANDRÉ.

LES KAKIS DU JAPON

Le Diospyros Kaki est un arbre du Japon dont les fruits nourrissent les habitants de ce pays, comme les Châtaignes, les Figues, les Dattes, nourrissent ceux des autres régions.

Le Kaki n'a pas, chez nous, la réputation qu'il devrait avoir; on arrive rarement en Europe à en obtenir de bons fruits. Sa culture, comme arbre fruitier, n'est pas encore répandue: je ne pourrai guère citer que Nice, Hyères, Cannes, Monaco, Toulon et quelques endroits d'Italie où on le cultive pour en tirer parti.

Au Japon, il tient la même place que chez nous les Pommiers et les Poiriers, et, comme pour ces derniers, on en crée chaque année de nouvelles variétés, dont le nombre est maintenant considérable.

Le port de l'arbre ressemble assez à celui de notre Pommier, mais les feuilles sont plus grandes, plus nombreuses et souvent les branches retombent jusqu'à terre. Certains spécimens affectent la forme d'hémisphères ou de cônes d'une régularité telle qu'on les croirait taillés de main d'homme.

A l'automne, quand les feuilles sont tombées, on voit de nombreux fruits, comme

| assis sur les branches, lesquelles, souvent, cassent sous leur poids; leur couleur passe du jaune d'or de la Mandarine au rouge écarlate de la Tomate. Les fruits verts contiennent beaucoup de tanin, qui disparaît à la maturité; il en reste seulement des traces dans la peau. Pour obtenir une maturité hâtive et faire disparaître complètement le tanin, on emploie des moyens artificiels que nous verrons plus loin.

La culture des Kakis ne présente pas beaucoup de difficulté, à l'exception de la greffe, qui ne réussit pas en plein air, parce que la sève épaisse du sujet ne se communique pas bien à la greffe, qui peut se dessécher si l'on ne prend pas de précautions spéciales.

Les Japonais entourent la greffe de terre, qu'ils retiennent avec de la paille; ils sèment à la surface quelques Graminées et maintiennent le tout constamment humide. Ils laissent la greffe dans cet état pendant un an, jusqu'à ce que la nouvelle pousse paraisse.

Dans les pays septentrionaux, la greffe réussirait certainement en serre et il ne fait pas de doute que cette culture serait rémunératrice.

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