Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

A PROPOS DE L'OLIVIER

La Revue horticole publiait, dans son n°9 de l'année 1868, un article sur un arbre joli, utile, pouvant enrichir le bassin sous-pyrénéen; cet arbre était le Jujubier, Zisyphus sativus. Aujourd'hui, nous allons parler d'un autre d'un aussi grand intérêt, et qui, au dire de Columelle, doit primer tous les autres (prima omnium arborum est olea). Cet arbre, c'est l'Olivier commun ou Olivier d'Europe; il est si connu, que nous ne le caractériserons pas.

Les anciens naturalistes ont avancé que l'Olivier ne pouvait vivre en delà du périmètre de trente lieues de la mer. Cette assertion est sans doute la cause qu'on n'a pas cultivé cet arbre partout où il eût pu l'être. Nous en avons trouvé deux sujets acclimatés, à Puymaurin. Le radical de ce mot est Puy, Podium, qui veut dire éminence, mont, balcon, avancement, etc., et Maurin, des Maures. Situé sur une colline très-élevée, dont le plateau ouest surplombe, par un versant abrupte, la Gesse, qui arrose un joli bassin, et dominé par un château-fort qui occupait le plateau, ce château a été détruit, et aujourd'hui la place est occupée par un vaste jardin. L'église y est adossée; elle est le point culminant. Autour d'elle sont groupées toutes les maisons du bourg (oppidum); elles occupent toute la crête, de l'ouest à l'est, et le versant plus adouci qui va au sud. Son rang stratégique a été important dans l'histoire du moyen âge. De son plateau, la vue n'est bornée, à l'horizon est, sud et ouest, que par toute la chaîne des Pyrénées; de l'ouest au nord, par les confins accidentés du département du Gers; au nord, par les côtes de Braguyrac, qui dominent Toulouse. Tous ces détails topographiques, bien qu'incomplets,

sont nécessaires pour expliquer l'habitat des deux Oliviers en question.

Les deux sujets sont situés sur le versant du sud et dans un léger bassin. L'église, la ville et la crête de la colline les abritent contre les vents du nord, les laissant à la merci de ceux de l'est et de l'ouest. Ils sont au milieu et aux deux bouts d'une haie de toute espèce d'arbustes. Les survivants de la famille qui les possédaient nous ont dit que leurs aïeuls ne les avaient pas plantés, et que, laissés incultes, ils produisaient de beaux fruits certaines années, fruits qu'on laissait perdre, et avec lesquels les enfants s'amusaient à jouer à la fossette, ne les connaissant pas.

Ces deux arbres, plus que séculaires, viennent d'être achetés par M. de SaintMartin, grand amateur d'horticulture; il vient de réunir à son parc le jardin où ils étaient, et les a fait débarrasser de suite des broussailles qui les affamaient. Il les prise comme les plus précieuses de ses nombreuses essences. Nous avons trouvé aussi l'Olivier contre le mur sud du vieux château de Montesquieu, à cinq kilomètres plus au midi de Puymaurin.

Voilà donc une preuve évidente que le bassin sous-pyrénéen, malgré son éloignement de la mer, peut présenter des avantages pour la culture de l'Olivier. Ce qui est nécessaire à celui-ci est un abri contre le vent glacial du nord. A Puymaurin, il a, sans aucun soin, résisté aux plus sombres hivers comme au verglas qui, parfois, fendille et fait périr les tiges des arbres naturels à la contrée. Il y a donc là une garantie de la possibilité de le cultiver sous notre climat. D'HERS, D.-M.

LE NARCISSE PENCHÉ

L'espèce que représente la figure 17 possède, comme d'ailleurs toutes les espèces appartenant au genre Narcissus, une synonymie fort longue, et partant, comme cela arrive presque toujours, fort difficile à débrouiller, synonymie que nous n'avons point l'intention d'éclaircir, notre but se bornant à signaler aux amateurs de plantes bulbeuses rustiques ce Narcisse curieux qu'il serait intéressant de cultiver à côté de ceux qui sont depuis longtemps déjà tributaires des jardins. Cette plante est le Narcisse penché, ou à grande couronne, Narcissus calathinus, Lin. Son bulbe est petit, ovale; ses feuilles dressées, linéaires-étroites, longues d'environ 2 décimètres, larges de 5 millimètres et d'un vert foncé; ses hampes, hautes

[ocr errors]

de 10-15 centimètres, sont presque cylindriques et portent une, parfois deux fleurs penchées sur des pédicelles inégaux, brusquement recourbés, qu'accompagne une spathe un peu plus courte; l'ovaire est d'un vert pâle, ovale, à trois angles, et presque de même longueur que le tube du périanthe; les six divisions de ce dernier sont ovaleslancéolées, d'un blanc de crème et recourbées en dehors à l'instar des parties de la corolle des Cyclamens; la cupule ou couronne est cylindrique, clochiforme, de mème teinte et d'une longueur à peu près égale aux divisions du périanthe; elle est très-légèrement ondulée à son bord libre; des six étamines inégales, qui sont incluses, les trois plus petites sont cachées dans le tube de la

LE NARCISSE PENCHE.

fleur; les trois autres atteignent presque le bord de la couronne; elles sont dépassées par le style que termine un stigmate en godet. Le nom de Narcissus calathinus que lui donna primitivement Linnée a été appliqué par quelques auteurs à des plantes diverses. C'est ainsi, par exemple, que, sous le n° 177 de son magnifique ouvrage sur les Liliacées, Redouté figura un Narcisse biflore, à fleurs jaune clair et à couronne courte, qui n'a rien à voir avec notre plante qui, au contraire, a été fort bien représentée par le même auteur, dans la planche 410 de son ouvrage, comme variété de Narcissus calathinus. D'autre part, Curtis a figuré, dans le Bot. Mag., t. 934, sous le nom de N. calathinus, var., un Narcisse plus différent encore de celui qui fait le sujet de cette note que ne l'est le n° 177 de Redouté.

L'Orient et les provinces méridionales de l'Europe seraient, d'après Redouté, la patrie de son faux Narcissus calathinus; mais nous ne pouvons attribuer qu'à une erreur ce qu'il ajoute que M. Bonnemaison, de Quimper, l'a aussi trouvé sauvage aux iles Glenans.» Au contraire, nous sommes tout à fait d'accord avec lui lorsqu'il dit, avec Loiseleur-Delongchamps, que son Narcisse var. t. 410 a été trouvé aux iles Glenans. Quant à la localité qu'il ajoute du Portugal, où le comte Hoffmansegg l'aurait trouvé, nous ne sommes en mesure de rien affirmer.

Dans son mémoire sur les Narcisses indigènes, Loiseleur donne à notre plante le nom de Narcissus reflexus. Sa description s'applique parfaitement à ce Narcisse; et la phrase suivante: fleurs penchées, blanches, à pétales réfléchis, ne laisse point de doute à cet égard. Loiseleur dit aussi <que ce Narcisse fut trouvé aux îles Glenans, voisines des côtes de Bretagne, par M. Bonnemaison. >>

D'autre part, Brotero, Fl. Lusit., I, p. 550, conserve le nom de Narcissus reflexus à l'espèce qui nous occupe, et applique celui de calathinus à un Narcisse à fleurs jaunes qui n'est autre, sans doute, que la plante figurée par Redouté sous le n° 177. D'après Brotero, le Narcissus reflexus habiterait, au Portugal, les environs d'Amarante.

Il existe donc au moins deux Narcissus calathinus l'un à fleurs blanches, penchées et à segments du périanthe dressés; l'autre à fleurs jaunâtres et à périanthe dressé-incliné. C'est ce qu'a établi Herbert qui, les plaçant tous deux dans son genre Ganymedes, donne au premier le nom de Ganymedes reflexus (Narcissus reflexus, Brot., N. calathinus, B., N. floribus pendulis albis, laciniis reflexis, Red. Lil., t. 410; Assarcus reflexus, Haw.; Ajax reflexus et Lusitanicus, Herb.); et au second celui de Ganymedes capax (Narcissus ca

|

89

lathinus, Red. Lil., t. 177; Queltia capax, Salisb.; Narcissus capax, Schult.; Assarcus capax, Haw., et Ajax capax, Rom.). Il est probable, ainsi que nous le disions plus haut, que ce dernier n'a point les îles Glenans pour patrie, bien que Redouté ait dit l'avoir reçu de lá par M. Bonnemaison. Cela est d'autant plus probable que, comme on l'a remarqué, Loiseleur dit aussi avoir reçu son Narcissus reflexus de M. Bonnemaison, qui l'avait cueilli aux îles Glenans.

Quoi qu'il en soit, le Narcissus calathinus, Lin., est bien originaire de ces îles, où il croît sur des tertres sablonneux vivement exposés aux influences de la mer. C'est sa seule station en France, et il y est rare; il tend même à le devenir davantage, une des deux localités où il croissait ayant été détruite pour la construction d'un établissement maritime. Depuis sa découverte, il n'a été recueilli que par un petit nombre de bo

[graphic][merged small][ocr errors][merged small]

tanistes; les îles Glenans sont en effet des ilots situés à une assez grande distance de la côte, et surtout loin de tout port d'où l'on puisse y aborder facilement, en sorte que le voyage, pour y aller, constitue toujours une véritable expédition. Lorsque M. Hénon, qui s'est beaucoup occupé, comme on le sait, de l'étude des Narcisses, se transporta dans ces îles pour y recueillir l'espèce dont nous parlons, il ne put, la saison étant trop avancée, l'y rencontrer. Toutefois, il se mit à fouiller le sol sur plusieurs points et découvrit un petit nombre de bulbes divers, qu'il planta dans son jardin. Il eut le plaisir, l'année suivante, de constater que quelques-uns d'entre eux appartenaient bien au Narcissus calathinus.

Ce Narcisse est cultivé au Muséum, où il fleurit en juin, et depuis quelque temps aussi chez MM. Vilmorin, Andr. et Cie, qui, si nous ne nous trompons, ont dù en faire recueillir des bulbes dans la localité même; c'est de là aussi que le Muséum en reçut il

y a quelques années, par l'intermédiaire de M. Blanchard, jardinier chef du jardin botanique de la marine, à Brest. Nous en avons vu autrefois de belles potées chez M. le docteur Boisduval. Il fleurit bien dans nos cultures et fructifie de même. Ses graines, semées dès leur maturité, germent promptement et peuvent produire, cinq ou six ans après le semis, des individus adultes. On

le multiplie aussi, comme les autres espèces, par la division des caïeux. Un sol léger, siliceux et un peu frais, même pendant la période du repos, lui est nécessaire; bien que relativement rustique, il est bon, sous le climat de Paris et à plus forte raison plus au nord, de le cultiver en pots qu'on fait hiverner sous châssis. B. VERLOT.

ABRICOT A AMANDE DOUCE

Il a été bien des fois question dans les Sociétés d'horticulture, d'acclimatation, dans les journaux horticoles, et en particulier dans la Revue, de l'Abricot à amande douce, comme d'une lacune qu'il serait désirable de voir combler. Des noyaux d'une variété de ce genre ont même été introduits d'Orient et répandus ces années dernières entre les diverses Sociétés et plusieurs établissements horticoles et scientifiques.

Nous ne voulons à cette occasion engager aucun débat ni faire aucune critique, mais signaler aux personnes que cette question peut intéresser qu'il existe dans le sudouest de la France, dans la Charente-Inférieure, la Charente, la Gironde, etc., des Abricots que nous avons eu l'occasion de

rencontrer en voyage sur les marchés de ces contrées, et dont l'amande nous a paru tout à fait douce. Une variété entre autres, à fruit moyen, nous avait particulièrement frappé par sa vive coloration jaune foncé et très-rouge vers la face insolée, qui était en outre très-rugueuse. A la dégustation, cette variété nous ayant paru excessivement juteuse et d'un goût exquis, nous demandâmes à un pépiniériste de la localité quelle était cette variété; il nous répondit que, d'après la description que nous lui en avions faite, ce devait être de l'Abricot dit Angoumois, ou à amande douce, cultivé en haut vent. Il est donc probable qu'on pourrait retrouver dans ces contrées la variété en question. LECLERC.

AGERATUM LASSEAUXII

L'une des plus belles espèces du genre, l'Eupatorium Lasseauxii, représenté cicontre, est originaire des environs de Montevideo, d'où les graines ont été envoyées en France par notre regretté collègue, feu Lasseaux, vers 1866. Voici l'énumération des caractères de cette plante, qui, nous n'en doutons pas, est appelée à jouer un rôle des plus importants dans l'ornementation:

Plante vivace, traçante, extrêmement ramifiée. Feuilles lancéolées, elliptiques, largement et obtusément dentées, longuement atténuées à la base en un pétiole ailé décurrent, atteignant jusqu'à 12 centimètres et parfois plus de longueur, sur 5-6 centimètres de largeur ; les supérieures très-étroites, presque linéaires. Tiges ramifiées, portant des poils courts étalés. Fleurs d'un trèsbeau rose, disposées en nombreux capitules terminaux.

L'Ageratum Lasseauxii, dont le port et la végétation rappellent ceux de l'Ageratum

LES

Mexicanum, est une des plus jolies introductions qui aient été faites depuis plusieurs années, pour l'ornementation des jardins. En effet, à une végétation vigoureuse, il joint l'avantage de fleurir continuellement, de sorte que sans les gelées qui viennent détruire ses tiges, il est probable qu'il fleurirait toute l'année. C'est donc, nous le répétons, une heureuse acquisition, et dont le parti semble dès aujourd'hui indiqué: ornementation des plates-bandes avec les Pélargoniums, Pétunias, Verveines, etc., ainsi que l'Ageratum Mexicanum, dont il a à peu près les dimensions et l'aspect.

La multiplication est aussi facile, plus facile même que celle de l'Ageratum Mexicanum, puisqu'il reprend tout aussi bien par boutures, et que de plus on peut le multiplier par graines et par les tiges souterraines que produisent les plantes.

BAMBOUS

Tous ceux qui connaissent les Bambous savent quel immense avantage on en peut tirer au point de vue de l'ornement des jardins; aussi n'est-ce pas le côté que nous

E.-A. CARRIÈRE.

allons essayer de faire ressortir. Ce qu'on paraît ignorer, c'est l'intérêt qu'ils présentent pour la composition des bouquets, principalement des bouquets un peu forts, tels

[merged small][graphic][merged small][merged small]
« ZurückWeiter »