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CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE FÉVRIER).
solue, et comme, d'une autre part, il s'agit ici
d'une affaire d'intérêt général, nous croyons
devoir reproduire cet avis. Le voici :

serté le jardin, à la grande joie de son pro-
priétaire, qui, tout en se frottant les mains,
répète souvent ce dicton : « Tout ce que
Dieu a fait est bien. »

- Le catalogue pour 1870, que viennent de publier MM. Thos. Cripps et fils, horticulteurs-pépiniéristes et marchands grainiers, Tunbridge Wells, Kent (Angleterre), comprend à peu près tout ce qu'il est possible de se procurer en ce qui a rapport aux végétaux, ce que va démontrer un simple énoncé des séries que contient ce catalogue: Coniferes, Plantes culinaires, - Fougères et Lycopodes, -Arbres forestiers, Arbres fruitiers, - Azalées rustiques, Azalées rustiques, Plantes grimpantes rustiques, Arbres et arbrisseaux d'ornement, rustiques, à feuilles caduques et à feuilles persistantes, -Rhododendrons, - Rosiers, Vignes en pots, etc.

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MM. Vilmorin-Andrieux et Cie viennent de publier un supplément de catalogue, propre aux nouveautés qu'ils mettent au commerce pour la première fois. Beaucoup de ces plantes sont figurées; toutes sont accompagnées de descriptions très-bien faites, concises, bien que suffisantes pour les faire reconnaitre. Ces nouveautés se divisent en cinq séries: Graines de fleurs, Légumes, Plantes fourragères et économiques, Oignons à fleurs et plantes tubéreuses, - Fraisiers nouveaux. Dans la première série nous remarquons entre autres plantes intéressantes le Dianthus nigricans, sorte des plus remarquables, d'un grand mérite pour l'ornement, et dont la Revue donnera prochainement une figure coloriée.

Des difficultés s'étant produites à l'occasion de la tenue du Concours régional agricole à Perpimunicipal de Narbonne ont été acceptées. gnan, en 1870, les offres généreuses du conseil

En conséquence, le concours d'animaux reproducteurs, d'instruments et de produits de la circonscription comprenant les départements du Gard, de Vaucluse, des Pyrénées-Orientales, du Var, des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault, de l'Aude, des Alpes-Maritimes et de la Corse, se tiendra dans la ville de Narbonne (Aude), aux lieu et place de celle de Perpignan.

Les dispositions du programme restent les mêmes, et les opérations sont fixées de la manière suivante:

Le samedi 21 mai. - Réception des machines et instruments, de 8 heures du matin à 2 heures. Classement et montage.

Le lundi 23 mai. - Essais publics des instruments admis aux concours spéciaux.—Prix d'entrée: 1 fr. par personne. Le mardi 24 mai. Suite des concours spéPrix d'entrée : 1 fr.

ciaux.

instruments.

Le mercredi 25 mai. - Suite du jugement des Prix d'entrée: 1 fr. Délibération de la section chargée de décerner la prime d'honneur, les prix culturaux, etc.

Réception des animaux, après la visite faite par un vétérinaire désigné par le commissaire général, et réception des produits agricoles, de 8 heures du matin à 2 heures.

Classement des animaux et des produits agricoles.

Aucun taureau ne sera admis dans le concours, s'il n'est pas muni d'un anneau ou d'une mouchette. Le jeudi 26 mai. animaux.

Opérations du jury des Opérations du jury des produits agricoles. Exposition des instruments. Prix d'entrée : 50 centimes par personne,

- Du 21 au 29 mai 1870, et à l'occasion du Exposition des animaux. - Prix d'entrée penconcours régional agricole, la Société d'hor- dant les opérations du jury: 2 fr. par personne. ticulture de la Haute-Vienne fera à Limoges Le vendredi 27 mai. Exposition de tout le concours. Prix d'entrée: 1 fr. par personne. une Exposition comprenant les divers proLe samedi 28 mai. duits horticoles, ou des arts et industries quisition de tout le concours. Continuation de l'expos'y rattachent. Tous les amateurs et horti- 50 centimes par personne. culteurs français sont invités à prendre part

aux concours.

Les prix consisteront en médailles d'or, d'argent, de vermeil et de bronze de valeurs diverses. Les demandes d'admission devront ètre faites avant le 5 mai, et les produits apportés du 19 au 20 du même mois. Liberté pleine et entière sera accordée au jury.

- Le Ministère de l'agriculture et du commerce vient de publier un avis relatif au Congrès régional agricole, qui devait avoir lieu à Perpignan, en 1870. Bien que l'horticulture soit en dehors de l'agriculture proprement dite, ces deux choses ont tellement de rapports par certains côtés, qu'il est impossible de les séparer d'une manière ab

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NOUVELLES VARIÉTÉS DE BÉGONIAS

Il est des choses tellement délicates qu'on | ne peut leur toucher sans les ternir, de même qu'il en est d'autres qu'on ne peut décrire sans les dénaturer, et cela quelles que soient les expressions dont on se serve; c'est surtout lorsqu'il s'agit de végétaux et en ce qui concerne les couleurs que cette difficulté se présente, et c'est précisément celle dans laquelle nous nous trouvons, relativement aux quatre plantes énumérées ci-après. Pourtant, comment faire? Si une description, aussi complète qu'elle puisse être, pouvait à peine donner une idée de la beauté des plantes dont il s'agit, à plus forte raison une simple énumération des noms; aussi croyons-nous devoir, jardiniquement, tâcher au moins d'en faire ressortir les caractères généraux.

Begonia MARQUISE DE NADAILLAC. Feuilles moyennes, inéquilatérales, longuement acuminées, d'un très-beau rouge brillant en dessous, portées sur un pétiole également rouge et couvert de poils de la même couleur; toute la partie centrale du dessus de la feuille est d'un blanc métallique glacé et très-brillant, entourée d'une large zone dans laquelle se marient le vert roux, le blanc métallique parsemé de ponctuations relevées de poils d'un très-beau rouge. Ces ponctuations et ces poils se montrent parfois aussi le long des nervures principales, et forment des sortes de broderies, qui font ressortir davantage la couleur métallique déjà si brillante.

Begonia BIJOU DE ROUGEMONT. Feuilles de grandeur moyenne, inéquilatérales, acuminées en une pointe fine, portée sur un pétiole rouge [couvert de poils crépus ou chiffonnés de la même couleur ; à face inférieure d'un rouge très-foncé, luisant; face supérieure bullée, d'un blanc métallique glacé, très-brillant, présentant le long de sa marginure des réticulations d'un vert roux relevé de rose.

garni de poils étalés; d'un rouge pourpre à la face inférieure, d'un vert sombre ou brunâtre sur toute la face supérieure, qui est légèrement gaufrée, marquée partout de ponctuations saillantes blanches, surmontées d'un poil rouge.

Ces trois plantes, tout à fait hors ligne, ont été obtenues par M. Boutard, jardinier du marquis de Nadaillac, de graines du B. subpeltata fécondé par une variété du B. Rex, qui en a tous les caractères. Elles tiennent le milieu entre les espèces caulescentes et les espèces acaules. Leurs tiges, qui s'élèvent à 12-20 centimètres, sont garnies de feuilles très-rapprochées, bien persistantes, de sorte que le tout forme des touffes compactes des plus jolics. Les feuilles sont fermes, assez épaisses, consistantes, et moins susceptibles de s'altérer par l'humidité que le sont celles de la plupart des variétés acaules.

Begonia Smaragdina venulosa. Cette plante, qui est un hybride des B. smaragdina et B. Dædalea, tient le milieu entre ces deux espèces. Elle est vigoureuse, trapue; ses feuilles, largement arrondies, subpeltées, bien qu'un peu inéquilatérales, sont d'un vert gai, finement réticulées de toutes parts de stries rose brunâtre enfoncées dans le limbe, et qui, à la face inférieure, constituent un réseau ou plexus de nervures roses saillantes, et couvertes de poils laineux, fins, argentés. La face supérieure porte éçalement des poils argentés, mais moins nombreux, plus courts, et qui disparaissent en partie lorsque les feuilles sont vieilles. La qualification venulosa, qu'on a donnée à cette variété, est justifiée par la quantité considérable de réticulations ou veinules que portent ses feuilles.

On doit le B. Smaragdina venulosa à un amateur d'horticulture des plus distingués, M. le vicomte de Romanet.

Les quatre Begonias dont nous venons de donner une description seront livrés au Begonia LOUIS BOUTARD. Feuilles de commerce à partir du mois de mars promoyenne grandeur, plus largement arron- chain, par MM. Thibault et Keteleer, hortidies à la base, et aussi longuement acumi-culteurs à Sceaux (Seine), qui en ont acheté nées que celles des deux variétés précéden- la propriété. tes, portées sur un pétiole court, rouge, et

HOULLET.

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MULTIPLICATION DE LA VIGNE PAR BOUTURES.

longues; ce sont des sarments longs de 30 à 70 centimètres, que l'on nomme crossettes, si leur base est munie d'un empatement pris sur du bois de deux ans, ainsi que le démontre la figure 12; chapons si, entièrement formées de bois d'un an, leur base est coupée immédiatement au-dessous d'un nœud, comme le démontre la figure 13.

Bon nombre de cultivateurs croyaient autrefois, et quelques-uns croient encore aujourd'hui que, en conservant à la base du sarment-bouture un morceau du bois de deux ans, la reprise était plus certaine : il n'en est rien; l'expérience a prouvé que les plus avantageuses sont celles dont la base

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est seulement pourvue d'un talon (fig. 12). C'est un fait connu depuis longtemps et mis récemment hors de doute par M. Charmet, propriétaire viticulteur à l'Arbresle (Rhône). Des parties de Vigne plantées par lui l'année dernière, et exclusivement en boutures-crossettes, ont donné des résultats infiniment meilleurs, comparativement à celles qu'il avait plantées avec des boutures simples, dites chapons; non seulement la reprise s'est faite plus vite et plus uniformément, mais la végétation des plants a été beaucoup plus grande et surtout plus régulière.

Une opération qui agit très-favorablement sur la reprise des boutures est la décortica

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tion, ou râclage. Elle consiste à enlever avec la lame d'un couteau ou d'une serpette des parties longitudinales d'écorce, à la base de la bouture, ainsi que le démontre la figure 14.

De nombreuses expériences ont démontré de la manière la plus nette les bons effets que produit le décorticage des boutures. Je me rappelle avoir vu, particulièrement dans les cultures du savant et regretté M. Verrier, à l'Ecole régionale agricole de la Saulsaie (Ain), un essai des plus concluants. Dans la plantation de sarments décortiqués, non seulement la reprise était bien meilleure, mais le développement des plants était inComparablement plus grand. Une autre opé

ration très-favorable aussi est la stratification des boutures. Ce moyen consiste à les lier par petits paquets et à les enterrer pendant quelque temps, ou, ce qui vaut encore mieux, de les mettre dans l'eau, de manière à submerger une longueur de 10 à 20 centimètres, suivant la longueur des boutures.

Lorsque le terrain est préparé, on procède à la plantation des boutures, qui peut s'effectuer pendant tout l'hiver, si le temps le permet.

Les boutures sont plantées droites par les uns, et couchées par d'autres. Le premier mode est de beaucoup plus expéditif, mais les partisans du second prétendent que ce dernier, s'il ne procure une plus prompte

reprise, donne peut-être, au cep, pour l'avenir, une meilleure végétation, ce qui, selon eux, est dû à ce que, étant couchée, une plus grande longueur de la bouture se trouve placée dans de la bonne terre, et qu'alors elle émet un plus grand nombre de racines. Sans nous prononcer d'une manière absolue, nous ne partageons pas cette opinion, et nous en avons comme preuve les boutures plantées droites des vignobles du Beaujolais, et qui constituent des ceps dont la santé et la vigueur ne laissent rien à désirer. La plantation droite est aussi plus économique, car le travail est plus facile; ainsi, lorsque le terrain est préparé et les rangs tracés, on opère avec un plantoir, comme on le ferait s'il s'agissait de Choux ou de tout autre légume; on enterre les boutures de 20 à 30 centimètres.

En terminant cet article, je vais dire quelques mots d'un mode de plantation fréquemment usité lorsqu'il s'agit de garnir les murs, et à ce sujet je ne partage pas l'avis de ceux

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qui plantent à une distance plus ou moins grande des murs et qui, chaque année, couchent les sarments de manière à atteindre ces derniers. Ce mode, selon eux, a l'avantage de faire produire à la Vigne une plus_ grande quantité de racines et d'en augmenter la vigueur. Pour démontrer l'erreur dans laquelle sont ceux qui tiennent ce raisonnement, il suffit d'arracher ces Vignes couchées depuis longtemps. En effet, il est rare que, sur ces grandes longueurs, il s'y soit développé des racines. C'est du reste ce que démontrent les Vignes qui ont été longtemps soumises au provignage: lorsqu'on les arrache, on constate que le sol présente un lacis inextricable de ces tiges, mais qu'à peu près toutes sont complètement dépourvues de racines, excepté aux endroits où les parties de sarments ont été redressées pour constituer un cep, fait qui semble mettre hors de doute que les plantations droites sont préférables à celles qu'on fait couchées.

NARDY aîné.

PLANTES NOUVELLES OBTENUES A LYON ET MISES AU COMMERCE EN 1870

Je m'étais promis de tenir les lecteurs de la Revue au courant de ce qui paraîtrait chaque année de remarquable chez les horticulteurs lyonnais, et de leur désigner impartialement les plantes qui, à mon avis, méritent réellement le nom de nouveautés.

Mais comme c'est principalement de Roses que j'aurais eu à les entretenir, je suis obligé cette année de me restreindre, la saison anormalement sèche et chaude que nous avons subie en 1869 ayant été tout à fait défavorable à la floraison des Rosiers.

Je sais que MM. Damaizin, Ducher, Gonod, Guillot père, Guillot fils, Lacharme, Levet et Liabaud, mettent au commerce plusieurs Roses nouvelles très-méritantes, et qu'il y en a au moins une douzaine que je pourrais recommander; mais n'ayant pu les juger suffisamment, c'est-à-dire à plusieurs reprises, je préfère ne pas les citer. Je dois toutefois faire une exception pour l'hybride Louis Van Houtte, de Lacharme, qui est une plante hors ligne, comme facture et coloris, et qui, pour moi, a surtout le grand mérite d'avoir des fleurs aussi belles à leur déclin qu'au moment de leur épanouissement, ce qui n'est pas le cas pour la majeure partie des hybrides de la section des Jacqueminot, qui, presque tous, prennent une teinte lilas pâle, peu après leur complet épanouissement,

Cette belle variété est aussi remontante que la plupart des autres Jacqueminot.

Je dois encore citer, comme superbe

plante, le Canna Jacques Plantier (1), et cela avec assurance, parce que je l'ai vu fleurir toute l'année dernière, ayant eu la bonne chance de la posséder avant qu'elle ne fût mise au commerce, et de pouvoir la comparer avec les meilleures variétés de Cannas, que je possède toutes. Ce Canna, qui a été obtenu par M. Plantier, ancien rosiériste de Lyon, a tout à fait le port de l'Oriflamme, très-belle variété obtenue il y a deux ans par M. Jules Chrétien. C'est le même feuillage, la même inflorescence; on dirait deux jumeaux, moins toutefois le coloris de la fleur, car Jacques Plantier est d'un jaune d'or très-pur et très-vif, et chaque pétale est rayé d'orange très-foncé.

Sa fleur est la plus grande que je connaisse, d'une belle forme et se présentant bien, et n'a qu'un seul défaut : c'est d'être un peu fugace. Néanmoins, c'est un gain magnifique, qui doit trouver place dans toutes les collections et qui doit encourager les semeurs à persévérer.

M. Alégatière met aussi au commerce plusieurs nouveaux Eillets nains remontants, que je ne puis décrire, n'ayant pu assez bien les juger par moi-même; mais la réputation de droiture acquise, à juste titre, par l'obtenteur, est, je crois, une recommandation suffisante pour engager les amateurs à se procurer ces nouveautés.

(1) Le Canna Jacques Plantier est mis au commerce par M. Nardy aîné, horticulteur, chemin de Comble-Blanche, à Lyon."

DE LA TOURbe.

Je ne parlerai pas des Pélargoniums zonales doubles obtenus dans notre ville, car, y étant personnellement intéressé, je serais mal venu à en faire l'éloge, malgré toute l'importance que j'y attache comme semeur. Pour parler sciemment aux lecteurs de la Revue des plantes nouvelles qui paraîtront chaque année à Lyon, nous avons l'avantage de posséder tous les éléments pour former notre jugement; notre parc possède la plus

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belle et la plus complète collection de Rosiers qui existe; les plus belles collections de Pélargoniums et autres plantes de serres y sont réunies, et nous avons des amateurs, tels que M. Fillion, qui n'épargnent rien pour se procurer toutes les nouveautés qui paraissent.

Nous pouvons donc comparer et juger. Jean SISLEY.

DE LA TOURBE

Comme nous nous servons depuis quelque temps de la terre tourbeuse pour différentes cultures, que par conséquent nous sommes à même d'en parler sûrement, nous croyons le moment opportun pour traiter ce sujet, et pour faire connaître les principaux avantages que nous en retirons au point de vue de l'horticulture.

Mais avant de parler de son usage, nous croyons nécessaire de dire quelques mots sur la formation de la tourbe et sur ses principaux gisements.

La sixième partie du royaume de Hanovre contient de la tourbe; en Irlande on en compte, d'après M. Grisebach, 200 lieues carrées; en Bavière 20 seulement.

Les marais se forment, pour la plupart, par suite du dessèchement de lacs, sur lesquels se trouvent une multitude de plantes flottantes, qui deviennent petit à petit une masse plus ou moins solide. Ces plantes flottantes, réunies en grande quantité, peuvent constituer des îlots d'une certaine étendue; ainsi M. Senft parle d'un îlot de ce genre près Douges, à deux lieues d'Eisenach; au Mexique, on en trouve sur plusieurs lacs, où l'on a établi de beaux jardins maraîchers; en Hongrie quelques-uns de ces îlots mesurent jusqu'à 6 lieues carrées; leur épaisseur varie de 3 à 5 pieds.

Il y a autour du lac de Kochel (en Bavière) une grande quantité de mauvaise tourbe; la végétation qui la recouvre est formée en majeure partie par le Phragmites communis.

La vraie formation de la tourbe s'effectue sous l'influence de l'humidité atmosphérique, et sous les climats de la zone tempérée, dans les pays chauds, on n'en trouve que sur les plateaux des montagnes.

Il est hors de doute que la tourbe est une substance végétale produite sous l'influence de l'oxygène et d'une certaine température; quant à sa qualité physique, elle dépend beaucoup des plantes qui y ont végété, de leur décomposition qui a été plus ou moins irrégulière, des minéraux mêlés aux plantes, ainsi que des conditions climatologiques dans lesquelles elle s'est formée.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, la

tourbe se forme dans les terrains marécageux, de la décomposition des plantes. Ces dernières croissent tout d'abord dans le lit des marais, meurent et se décomposent bientôt; une nouvelle couche s'étend au-dessus de la première, et se comporte de même. Toutefois nous ne prétendons pas que chaque marais doive former de la tourbe, ou que tous les marais soient propres à sa formation; non, et nous reconnaissons avec M. Sendtner plusieurs cas qui démontrent qu'il y a des marais sans tourbe, et de la tourbe sans marais. Ajoutons toutefois que ce sont des exceptions, car la majeure partie des marais produit de la tourbe, et il est certain que là ou elle se montre, il y avait auparavant des marais.

Au point de vue de la culture, la valeur de la tourbe peut être déterminée par l'examen des plantes qui croissent dessus, et surtout de celles dont elle est formée; reconnaissons toutefois qu'il n'est point facile de juger sur le champ de sa qualité.

Ce qui fait la différence des terrains tourbeux n'est pas, comme on le croit souvent, leur qualité physique au contraire, tout dépend de la nature des éléments qui les composent. De même qu'il y a plusieurs qualités de tourbe pour le chauffage, de même il y a plusieurs qualités de tourbe pour la culture. Nous verrons plus loin les effets produits par les différentes tourbes, et nous en indiquerons les causes. Un genre de plantes caractéristiques des marais tourbeux est le Sphagnum, qui joue un rôle important dans la formation des tourbes. Toutefois, ce ne sont pas les seules plantes qui sont entrées dans leur composition; des restes d'arbres et des racines très-variées démontrent que certain nombre de végétaux phanérogames en font partie.

La valeur de la tourbe dépend: 1o de la décomposition plus ou moins avancée des plantes qui entrent dans sa constitution; 2o des espèces de ces plantes; 3o des conditions climatériques dans lesquelles elle s'est formée; 4o de la qualité et de la quantité des substances minérales qu'elle contient.

Le degré d'absorption de la tourbe est très-considérable; il varie entre 80 et 120

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