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CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE DÉCEMBRE).

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Nos sympathies sont acquises d'avance à nos | individus, soit en hauteur, soit en diamètre. collègues belges. Nous nous permettrons toutefois de leur faire observer que le format qu'ils ont adopté, qui est celui des journaux politiques, ne nous paraît pas convenable; il est trop grand, trop encombrant, difficile à placer dans une bibliothèque, et partant peu propre à être conservé. Et puis, il nous a semblé aussi que la 4o page, qui est consacrée aux annonces, rappelle un peu trop la spéculation et n'a pas le caractère sérieux que semble comporter un recueil scientifique, surtout lorsqu'il a pour titre: Journal d'horticulture pratique, qui semble annoncer un recueil destiné à l'instruction.

Si nous nous permettons de faire cette observation à nos collègues, c'est uniquement dans l'intérêt de l'œuvre qu'ils ont entreprise, bien que nous sachions que ce n'est pas d'après la forme d'un vase qu'on peut apprécier la valeur du liquide qu'il contient; mais il faut pourtant reconnaître que cette forme n'est pas indifférente, que. la vue entre pour une grande part dans le jugement qu'on porte sur les objets, et par conséquent que, autant qu'on le peut, l'on doit chercher à harmoniser les choses. C'est croyons-nous, une des premières conditions pour réussir, pour devenir « pratique. »

On ne se doute guère, en France, de l'importance et du nombre des collections d'Agaves qu'on trouve cultivées chez nos voisins, soit en Belgique, en Angleterre, et surtout en Hollande et en Allemagne. Une des plus belles probablement la plus riche qu'il y ait au monde est celle de M. de Jonge Van Ellemeet, à Oostkappelle (Pays-Bas). On n'en sera pas étonné lorsqu'on saura que M. de Jonge Van Ellemeet est un amateur aussi passionné que connaisseur en ce beau genre; qu'il a parcouru presque toute l'Europe et visité tous les établissements d'horticulture les plus importants, afin de voir les Agaves et se procurer toutes celles qu'il n'avait pas. Ajoutons que toutes les plantes que possède M. de Jonge Van Ellemeet sont bien nommées, et qu'elles ont été déterminées par le général Von Jacobi, qui est l'homme le plus compétent qu'il y ait aujourd'hui pour les Agaves dont, au reste, il vient de faire une monographie.

Une énumération des plantes que possède M. de Jonge Van Ellemeet a été publiée tout récemment dans la Belgique horticole (livraison mars, avril, mai, juin 1871). Nous ne saurions trop recommander la lecture de ce document, qui est aussi complet que possible. Dans ce travail, dont la nomenclature ne laisse rien à désirer, se trouve indiqué le nom des espèces et des variétés, leur synonymie, les dimensions des

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Ce qui augmente le prix de ce travail, qui ajoute à sa valeur, ce sont les observations qui accompagnent les noms et qui indiquent l'origine des plantes ainsi que les particularités qui s'y rattachent. Ainsi, par exemple, nous trouvons là sur les Agaves de M. Goupil, au Pecq, près Saint-Germain-en-Laye, et dont nous avons parlé en tête de cette chronique, des détails que nous ignorions, par exemple que ces plantes appartiennent à l'Agave expansa, Jacq. Voici ce qu'en dit M. de Jonge Van Ellemeet: « Espèce de Salmiana ou d'A. American, que j'ai trouvée avec le général Von Jacobi en 1868, à Saint-Germain-lès-Paris, et qu'il vient de déterminer. La plante appartient à un Mexicain (1), qui la cultive en pleine terre, à dimensions gigantesques. >>

Indépendamment des espèces bien déterminées qui s'élèvent à 114, M. de Jonge Van Ellemeet en possède un bon nombre d'autres sur lesquelles il lui a été impossible de se prononcer d'une manière certaine, soit à cause de l'insuffisance de documents, soit parce que les plantes n'ont pas encore acquis tous leurs caractères.

On a pu le voir par l'exposé que nous venons de faire, la collection d'Agaves de M. de Jonge Van Ellemeet est des plus importantes, et que nous n'exagérions pas en disant que c'est la plus remarquable qu'il y ait jamais eue, soit pour le nombre des espèces, soit pour leur bonne détermination. Prochainement nous ferons connaître quelques autres espèces de plantes grasses nouvelles et peu connues appartenant à M. de Jonge Van Ellemeet, et qui ont été décrites par M. le professeur de botanique Miquel.

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M. Boisbunel, horticulteur, rue Bihorel, 6, à Rouen, vient de publier une circulaire prix-courant des variétés de fruits obtenues dans son établissement. L'intérêt général que présentent les fruits nous engage à la reproduire in extenso, moins toutefois les prix, ne voulant pas paraître faire de la réclame, ce qui, du reste, n'est pas dans les habitudes de la Revue, à moins qu'il s'agisse de quelques objets seulement, commandée par l'intérêt des lecteurs.

10 Fruits nouveaux inédits qui sont mis actuellement au commerce.

Poire D. Dauvesse, fruit moyen ou gros, piriforme allongé, à chair fine et fondante, eau abondante, agréablement parfumée, fin septembre, arbre vigoureux très-fertile, belles greffes d'un an ou deux sur franc ou Cognassier. Dédié à M. Dauvesse, horticulteur, décédé à Orléans en 1869.

Poire Mignonne d'Été, fruit moyen ou gros, calebassiforme, à peau lisse et jaunâtre, fine

(1) Ceci est une erreur, M. Goupil, le propriétaire de ces Agaves, est Français; il a habité longtemps Mexico, d'où il a rapporté ces Agaves.

ment ponctuée et rayée de gris roux, légèrement carminée du côté du soleil, chair fine et fondante, d'un goût délicat, maturité commencemencement d'août; se conserve longtemps au fruitier (entrecueillir), arbre vigoureux et fertile, greffes d'un an ou deux.

Poire des Peintres, fruit moyen, turbiné piriforme, à peau d'un magnifique coloris, fond jaune intense, sur lequel s'étend du côté du soleil une large couche de carmin vif, chair blanche et fine, fondante, sucrée, hautement parfumée, maturité fin d'août (entrecueillir), helles greffes d'un an ou deux sur franc ou Cognassier.

Poire Courte-queue d'hiver, fruit gros ou très-gros, en forme de hergamote, ovale arroudi; chair fine, très-fondante, blanc jaunâtre, eau très-abondante, bien sucrée et bien parfumée, un peu musquée, maturité en mars, avril et mai; l'arbre est vigoureux, d'une belle forme et d'un rapport annuel et constant, variété remarquable qui prendra place entre les meilleures Poires d'hiver et de printemps, telle que Passecrassane, Olivier de Serres, etc., obtenues par nous; elle l'emporte sur la première par sa vigueur, et sur la dernière par une fertilité plus constante; belles greffes d'un an ou deux, la plupart sur franc.

Poire Bicolore d'hiver, fruit moyen ou gros, en forme de Bon-Chrétien; peau jaune pur, nettement frappée de rouge sanguin au soleil, très-beau fruit, à chair assez fine, demi-fondante, eau très-sucrée et relevée, se conserve jusqu'à la fin d'avril, arbre très-vigoureux, fertile, greffes de l'année sur Cognassier.

20 Fruits nouveaux déjà répandus.

Poire Sénateur-Préfet, fruit moyen ou gros, å chair fine et fondante; eau sucrée et vineuse, maturité en mars et avril, greffes de deux ans et plus, sur franc ou Cognassier.

Poire Baronne-Leroy, fruit moyen ou gros, coloré rouge brun; chair excessivement fine et fondante, laissant dans la bouche un délicieux parfum de sucre de pomme, d'une saveur jusqu'ici incomparable parmi les Poires; maturité de novembre à janvier et plus (entrecueillir); arbre très-vigoureux et fertile; belles greffes d'un an ou deux sur franc et sur Cognassier.

Poire Louis-Cappe, fruit d'une belle grosseur, forme de bergamote, de première qualité; maturité de fin novembre à janvier.

Poire du Pauvre, fruit moyen ou gros, première qualité, de novembre.

Poire Président-Mas, fruit gros ou très-gros, de qualité supérieure, maturité de décembre et janvier, suivant la force.

Poire Fondante de Bihorel, joli petit fruit, excellent, maturité en juillet, greffes d'un an ou deux.

Pomme exquise (de France), fruit de grosseur moyenne, d'un coloris agréable jaune clair, chair fine, eau sucrée et acidulée, relevée d'un excellent arôme, fruit hors ligne comme qualité, mûrissant de novembre en mars; arbre vigoureux et très-fertile; greffes d'un an et plus, basse tige sur paradis et sur franc.

Haute tige sur franc, belles.

Pomme Rossignol, fruit gros ou très-gros, vert jaunâtre, fouetté de rouge, mûrissant de mars en mai; première qualité, basse tige;

greffes de deux ans et plus sur paradis ou sur franc.

Poire Bon-Chrétien-Prévost (Colette), fruit assez gros ou gros, d'une belle forme, mûrissant en hiver, première qualité; arbre très-vigoureux, fertile, greffes de un an ou deux, la plupart sur Cognassier.

Sujet de deux ou trois ans, très-forts.

Poire Alexandrine Mas, fruit moyen, de longue conservation, première qualité de mars en mai, greffes d'un an ou deux.

30 Variété de semis plus anciennes.

Poire Louis-Noisette (octobre), CalebasseBoisbunel (hiver), Mélanie Michelin (été), Jacques Mollet (hiver), Claude Mollet (été), PrinceNapoléon (hiver), Maréchal-Vaillant (hiver), Duc de Morny (hiver), Olivier de Serres, Général Duvivier (hiver), Louise-Bonne de printemps (hiver), etc.

Pommes Calville-Boisbunel (avril), Reinette de Bihorel (mars), Rounaise hátive (août-septembre). Tous ces fruits sont de première qualité.

Les personnes qui désireront connaître le prix de ces arbres fruitiers pourront s'adresser à M. Boisbunel, à Rouen, qui leur donnera tous les renseignements dont ils pourront avoir besoin.

- Un de nos abonnés, M. E. Bouvet, nous écrit de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), le 3 décembre, une lettre qui nous parait présenter de l'intérêt pour nos lecteurs. La voici :

Monsieur,

Il est arrivé vers la fin du mois dernier un phénomène assez remarquable, et que j'ai cru devoir vous communiquer comme un fait intéressant pour l'horticulture: des grosses Fraises parfaitement mûres le 25 novembre, de la variété Myatt's prolific, dont il a été parlé bien des fois déjà dans la Revue horticole. Je les ai queillies dans une forte touffe exposée dans une pente nord; elles auront été abritées des petites gelées par l'épais feuillage de la plante, qui, comme on le sait, est très-touffue. Toutefois, je dois dire que ces fruits n'avaient pas la saveur sucrée de ceux du printemps, mais ils avaient encore du parfum et étaient très-mangeables. Je considère cette variété comme étant une des plus précieuses sous tous les rapports; non seu lement elle est d'une fertilité prodigieuse et d'une qualité excellente, mais de plus elle me donne presque toujours une seconde récolte à l'automne.

Je profite de cette circonstance pour vous parler de la manière dont les végétaux délicats se sont comportés pendant le dernier hiver (1870-1871). Ainsi, à Saint-Servan nous avons joui à peu près du même privilége que les horticulteurs de Cherbourg. Le froid, il est vrai, a été très-long et très-rigoureux pour le pays; pourtant le thermomètre n'a pas dépassé-70 5 dans les coteaux, 8° dans les marais; aussi n'avons-nous perdu par la gelée aucun des arbres verts cultivés dans la région, tels que Lauriers d'Apollon, Lauriers Tin, Lauriers cerise et de Portugal, etc. Ceux qui ont souffert n'étaient que des arbres déjà épuisés de vieillesse; mais ceux qui étaient en

et

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE DÉCEMBRE).

pleine vigueur de végétation ne se sont même pas ressentis de la gelée. Il en a été de même des Figuiers, des Myrtes, des Fuchsias. (Ces derniers ont eu le haut de leurs tiges un peu grillé.) Les Fusains du Japon, les Magnolias, les Troènes ont aussi parfaitement résisté; mais il est un fait qui m'a surtout étonné : il a rapport à deux Pélargoniums rosa qui, oubliés sous une température de 6 degrés, ont repoussé du pied, ce qui laisse supposer que, en les couvrant comme on le fait des Artichauts, on pourrait faire hiverner ces plantes en pleine terre ; j'en fais l'essai cette année.

Agréez, etc.

E. BOUVET.

- Aux approches de l'hiver, où plus qu'en toute autre saison l'on va consulter le thermomètre, et sachant qu'il est encore beaucoup de pesonnes qui n'ont que le thermomètre Réaumur, nous avons cru utile de leur indiquer le moyen d'opérer la réduction en degrés du thermomètre centigrade qui est le seul en usage aujourd'hui. Ces deux thermomètres, on le sait, ne diffèrent que dans l'échelle divisionnaire; quant au principe, il est le mème: la glace fondante indique le zéro; l'eau bouillante marque le degré extrême contraire. Dans le thermomètre Réaumur, l'intervalle compris entre ces deux points est divisé en 80 parties; il l'est en 100 dans le thermomètre centigrade. Ceci posé, rien n'est plus simple que d'en opérer la conversion réciproque. Pour cela, il suffit de multiplier les degrés à convertir par la valeur d'un degré de l'échelle contraire. Ainsi, supposons qu'on veuille convertir 10 degrés Réaumur en degrés centigrades, il faudrait les multiplier par 1-25, valeur du degré centigrade comparé au dégré Réaumur. On aurait donc 10x1-25-12,50, ce qui se lit 10 multiplié par 1-25 égale 12,50, c'est-à-dire 12 degrés 5 dixièmes ou 50 centièmes. Si au contraire on désirait convertir des degrés centigrades en degrés Réaumur, on multiplierait le nombre de degrés par 0,80 valeur du degré Réaumur comparé au degré centigrade. Soit 15 degrés centigrades à convertir on aurait 15×0,80=12, c'est-à-dire 12 degrés. Si avec les degrés il y avait des fractions, l'opération serait exactement la même. Seulement on les ajouterait aux degrés à convertir. Supposons 17 degrés 6 dixièmes Réaumur à réduire en degrés centigrades. On aurait 17,6×1,25=22, c'est-à-dire 22 degrés. Nous n'ignorons pas qu'il n'y a dans toutes ces choses rien que de très-simple et très-élémentaire; si nous les avons rapportées, c'est précisément parce que l'expérience nous a souvent démontré que c'est ce qui est simple qu'on ignore.

Nous avons appris avec plaisir qu'un nouvel organe horticole vient de se fonder à Lyon sous ce titre : L'Horticulteur lyonnais. Son rédacteur en chef est M. Cusin, secrétaire général de la Société d'horticulture du

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Rhône. On doit s'en réjouir, car c'est un athlète de plus dans la lutte contre l'ignorance, cette lèpre sociale plus terrible et plus redoutable que toutes les maladies qui affligent le corps. Aussi, à notre collègue, nous souhaitons bonne chance. L'Horticulteur lyonnais ne contiendra pas de gravures coloriées; il paraitra le 1er et le 16 de chaque mois, à partir du 1er janvier 1872. Le prix est de 10 francs par an.

M. Paul Hauguel, jardinier à Montivilliers (Seine-Inférieure), nous informe qu'il a récolté beaucoup de pollen de Dion edule, et qu'il se fera un véritable plaisir d'en envoyer à ceux qui lui en feront la demande. Au nom de nos lecteurs et au nôtre, nous remercions notre collègue de sa généreuse offre.

Ces jours derniers, en parcourant l'établissement d'horticulture de M. RougierChauvière, qui est aujourd'hui le seul de Paris où l'on trouve des collections variées de végétaux, nous avons été particulièrement frappé de la beauté de Phormium à feuilles panachées. Ce sont les P. variegatum, Veitchii et Colensoi. Si nous parlons de ces plantes, c'est pour appeler de nouveau l'attention sur elles, ensuite pour tàcher de bien préciser les variétés ou formes de cette espèce répandues aujourd'hui dans le commerce.

En parlant récemment (1) de la variété qui a fleuri et fructifié au Fleuriste de Paris, et à laquelle nous donnions le nom de P. tenax variegata, qui est celui sous lequel elle était désignée, nous signalions en même temps une autre variété, également cultivée dans cet établissement; c'est, nous a-t-on assuré, le P. Cooki variegata, plante bien différente par ses feuilles plus courtes, beaucoup moins constante dans sa panachure, et surtout par sa disposition à émettre des bourgeons, avantage que, malheureusement, n'a pas le P. tenax variegata, qui n'en produit que très-rarement. Ce dernier est le même que celui que nous avons remarqué chez M. Rougier-Chauvière, sous le nom de P. variegatum. Là, dans ce même établissement, nous n'avons pas rencontré le P. Cooki variegata que nous avions vu au Fleuriste deParis; mais, en revanche, nous en avons remarqué deux autres qui nous ont paru leur être bien supérieurs ce sont les P. Veitchii et P. Colensoi, deux plantes très-vigoureuses, d'une très-grande bauté par les dimensions de leurs feuilles et surtout par la constance de la panachure. Elles sont assez tranchées pour qu'on puisse les différencier par une description. Voici pour le P. Veitchii: Plante vigoureuse à feuilles raides, rapprochées, dressées, régulièrement disposées en éventail, assez cour

(1) V. Revue horticole, 1871, p. 403.

tem. nt retrécies en pointe au sommet, bien maquées de bandes régulièrement étroites, alt.nativement jaunes et vertes. Le P. Colepsoi, au contraire, a les feuilles vertes au centre, régulièrement bordées d'une bande june rougeâtre qui produit un très-joli effet par son contraste avec le centre des feuilles qui est d'un beau vert. Quant au port et à la veétation, ils sont à peu près les mêmes que ceux du P. tenax variegatum. Ce sont trois plantes extrà belles.

Il résulte de ce qui précède que le commerce possède actuellement quatre variétés de Phormium à feuilles panachées. Où et comment ont-elles été obtenues? C'est ce que nous ignorons et serions heureux de savoir. Les renseignements qu'on pourrait nous donner sur ce sujet seraient favorablement accueillis.

Parmi les divers instruments usités en horticulture, il en est un qui, pour n'être pas indispensable, n'en est pas moins trèsnécessaire et d'un usage général : c'est le thermomètre, dont la forme varie suivant les circonstances et l'usage qu'on veut en faire. Mais, par suite de l'extension des relations,

il devient nécessaire de s'entendre avec les nations avec lesquelles on se trouve constamment en rapport. Mais comme quelquesuns de ces peuples les Américains, les Allemands et les Anglais surtout, avec lesquels nos relations sont les plus étendues ont des thermomètres dont les bases different des nôtres, il en résulte qu'un même nombre de degrés ne correspond pas chez eux et chez nous à une même température; de là l'impossibilité de s'entendre, à moins de faire des réductions, des calculs dont beaucoup de praticiens ne sont pas capables. Au nombre de ces thermomètres dissidents (nous employons ce mot faute d'autre), il en est un surtout dont la connaissance en horticulture, mème en science, est d'un trèsgrand intérêt : c'est le thermomètre Fahrenheit. Il est facile de se rendre compte de son importance, lorsqu'on songe que c'est le seul employé en Angleterre et même en Amérique, pays avec lesquels, au point de vue scientifique surtout, nous avons de si fréquents rapports. Aussi était-il très-désirable qu'un thermomètre comparatif, c'est à-dire sur lequel soient placées trois échelles: centigrade, Réaumur, Fahrenheit, de manière que d'un seul coup d'oeil on puisse voir les équivalents thermométriques de la température. Eh bien, cet instrument qui, jusqu'à ce jour, nous manquait, se fabrique maintenant chez M. Eon fils, mécanicien, constructeur de baromètres et de thermomètres, rue des Boulangers, 13. Nous en donnerons prochainement une description et une gravure.

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César, tel est et sera toujours notre ligne de conduite. Aussi, toutes les fois que nous aurons commis une erreur et que nous le reconnaitrons, nous empresserons-nous de la rectifier, dans notre intérêt d'abord, car c'est un des premiers devoirs que recommande l'équité, puis par respect pour nos lecteurs à qui nous devons la vérité.

Relativement à ce que nous avons écrit dans notre dernière chronique au sujet de l'encre pour écrire sur le zinc, notre collaborateur, M. Sisley, nous a fait observer qu'il a fait connaitre ce procédé dans la Revue, en décembre 1869, ce qui est vrai. Aussi, sommes-nous heureux de lui rendre justice, et n'hésitons-nous pas à déclarer que c'est nous qui sommes les auteurs du mal

si mal il y a — et que M. le baron Davène ne nous avait pas autorisé à nous servir de résulte d'une conversation en l'air, comme son nom, mais que ce que nous avons écrit l'on dit, que nous avons eue avec l'honorable président de la Société d'horticulture de Meaux, et même que nous avions mal interprété ses dires. Aussi, saisissons-nous avec empressement l'occasion qui se présente de rectifier les faits, tout en les complétant; pour cela, nous ne voyons rien de mieux que de rappeler le procédé indiqué par M. Sisley, Rev. hort., l. c. Le voici :

Encre pour écrire sur le zinc. - Achetez une petite bouteille d'encre ordinaire, chez le premier épicier venu; cela vous coûtera 20 centimes; puis allez chez un droguiste acheter quelques grammes de sulfate de cuivre, qui coûte 30 centimes le kilogramme, et mettez-en dans votre bouteille d'encre deux morceaux de la grosseur d'une noisette; laissez dissoudre et remuez bien. Vous aurez une encre indélébile qui ne coûtera pas 25 centimes le flacon. Lavez bien vos étiquettes de zinc avant d'écrire dessus, c'est essentiel.

A cette recette, nous ajoutons le complément suivant que vient de nous adresser M. Sisley:

Lorsque l'on veut changer ce qui est écrit sur les étiquettes, il faut employer l'acide chlorhydrique, dont on enduit et frotte l'étiquette au moyen d'un bouchon de liége. Cela coûte peu,

Cette encre est tellement tenace qu'il faut quelquefois y revenir à plusieurs fois avant de pouvoir l'effacer.

Il est aussi utile de recommander de frotter le zinc avec du vinaigre, avant d'employer l'encre indélébile.

J'ai employé aussi cette encre avec succès pour écrire sur des étiquettes en bois enduites de peinture blanche à l'huile.

Il est aussi essentiel de faire savoir qu'il ne faut pas se servir de plumes métalliques pour l'emploi de cette encre, car elles se détériorent très-promptement. Il faut donc employer des plumes d'oie.

Je me sers pour cet usage de plumes que je fais moi-même avec les tiges florales séchées du Gynérium; elles résistent fort longtemps, et c'est

Rendre à César ce qui appartient à économique.

BETTERAVE ROUGE D'ÉGYPTE.

Nos lecteurs apprendront sans doute avec un grand plaisir qu'il existe en France une nouvelle espèce de Kaki. Nous manquons de renseignements sur son origine; mais ce que nous ne craignons pas d'affirmer, c'est que cette espèce fera sensation. Nous en avons vu le fruit, qui est absolument sphérique. Ce fruit, récolté en France, qui a au moins 20 centimètres de circonférence, est très-lisse, sans aucune tache, d'un jaune orangé brillant; au lieu d'une saillie, il porte au sommet un petit enfoncement circulaire. Il était mûr, même archimûr, le 25 novembre 1871, lorsque nous l'avons vu. Comparé à tous les KAKIS que nous connaissons, ce nouveau venu est un véritable de grosseur, s'entend. Cette nouvelle espèce de Kaki va-t-elle de nouveau troubler la quiétude de certains savants? Nous l'ignorons. Ce que nous pouvons assurer, c'est que, complètement dépourvue de côtes, il serait plus facile de la faire entrer dans certaines combinaisons. Dans tous les cas, on n'aurait pas beaucoup d'efforts à faire pour en faire un Schi-tse, puisque ce nom est COMMUN à TOUS les Diospyros en Chine. Nous reviendrons prochainement sur ce sujet.

monstre

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- Un amateur de plantes, qui est en même temps un véritable connaisseur, qui arrive de Londres, où il a passé plusieurs mois, nous faisait, au sujet de l'horticulture, des aveux qui, disait-il, sont « humiliants pour la France. » Il nous faisait, entre autre

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chose, un rapport succinct des quantités considérables de nouveautés qu'on trouve partout, et s'émerveillait surtout de voir que là « ce n'est pas seulement de l'ostentation, le désir de paraître aimer les plantes, qui fait agir, » mais « qu'on les aime réellement. » Il nous assurait même qu'avec une seule espèce, le Primula Japonica, dont nous avons donné récemment une description et une figure, il est tel horticulteur qui ne gagnera pas moins de soixante mille francs!..

Ce qui nous frappe surtout dans ce que nous venons de rapporter, ce sont moins les faits, qui nous humilient et nous contristent, que les conséquences qu'on peut en tirer, ce que, pour cette raison, nous n'essaierons pas de faire. Lorsqu'un tableau est sombre, désagréable à voir, il ne faut pas le montrer, à moins d'y être obligé, ce qui ne nous paraît pas être le cas ici. E.-A. CARRIÈRE.

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BETTERAVE ROUGE D'ÉGYPTE

Nous ne saurions trop recommander aux jardiniers combien il est intéressant et important d'acheter chaque année et de culti ver les nouveautés mises au commerce par les marchands grainiers.

Nous n'avons certainement pas la préten tion de leur faire supposer que ces nouveautés sont toutes méritantes; non, car nous en connaissons quelques-unes qu'on n'aurait jamais dù mettre sur des catalogues; mais, à côté de celles-ci, combien en trouve-t-on qui sont aussi utiles dans le jardin potager que dans le parterre !

Nous citions, il y a quelque temps, dans la Revue horticole, le Souci Le Proust comme plante nouvelle et ayant quelque mérite; eh bien! aujourd'hui, nous citerons la Betterave rouge hâtive d'Egypte, que nous avons reçue avec le Souci Le Proust, et qui nous paraît appelée à rendre de bons services au point de vue alimentaire. La forme de cette Betterave ressemble à un Navet plat; elle n'a rien de commun avec ses congénères; elle est rustique et pousse bien comparativement aux autres variétés, cultivées en vue de leur association dans les salades. Sa chair est

rouge pourpre, rayée de blanc à l'intérieur et rouge violet à l'extérieur, tendre à la cuisson, délicieuse dans la salade. Voilà, certes, des qualités qui ne sont pas à dédaigner. Quant aux défauts, jusqu'à ce jour, nous ne lui en connaissons aucun. Ceci dit, il ne reste plus maintenant qu'à indiquer la culture de cette Chénopodée, qui n'exige, pour venir à bien, que d'être placée dans les conditions suivantes. Vers la fin d'avril ou les premiers jours de mai, on se munit de graines de cette Betterave et, dans une planche de terrain abondamment fumée et profondément labourée depuis l'automne, on trace des petits rayons à Om 30 les uns des autres, au fond desquels on place les graines à 8 ou 10 centimètres de distance les unes des autres; on remplit ensuite le rayon, et l'on tient la terre légèrement humide jusqu'à la levée des plants. Lorsque ceux-ci ont de cinq à six feuilles, on les éclaircit de manière qu'ils soient espacés entre eux de Om 30 environ. Dans le courant de l'été, quelques arrosements pendant les chaleurs et trois binages leur suffisent.

A l'approche des gelées, il faut procéder

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