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manche 5, au matin, le thermomètre, au Muséum, était descendu à 8 degrés au-dessous de zéro; dans diverses parties de la France, à Versailles, par exemple, il était à 10 degrés. Le lundi matin, il y avait à peine 6 degrés, et deux jours plus tard la température était revenue à l'état normal, c'est-à-dire à 1 ou 2 degrés, le matin audessous de zéro, et la neige disparaissait successivement. A cet état de choses succédèrent des journées claires, d'autres brumeuses ou pluvieuses; la plupart mème étaient très-belles.

Malgré cet abaissement considérable et subit de la température, les végétaux ligneux, même ceux qui sont sensibles au froid, ont à peine souffert; quant aux plantes herbacées, elles n'ont même pas fatigué, ce qui se comprend: la terre était recouverte d'une bonne épaisseur de neige qui les garantissait. Jusque-là, le temps

continuait à être beau. Mais tout est bien changé, et aujourd'hui 29 décembre la terre est couverte de neige et le thermomètre marquait 6 degrés au-dessous de zéro.

Il ne faut jamais, dit-on, désespérer de rien. En effet, c'est souvent au moment où l'on croit que tout est perdu qu'il surgit un moyen de sortir de ce mauvais pas que s'ouvre une « porte de salut. » S'il faut en croire une lettre que nous trouvons dans le Journal d'agriculture pratique, il en serait ainsi relativement aux vers blancs et au phylloxera vastatrix, deux ennemis des plus redoutables (les vers blancs surtout), et contre lesquels, jusqu'à ce jour, on était complètement impuissant. Voici cette lettre : Paris, 11 décembre 1869.

Monsieur le directeur, Parmi les questions dont la solution préoccupe vivement l'agriculture, celle de la destruction des vers blancs attire à juste titre son attention. Déjà nombre de moyens ont été préconisés et essayés, sans qu'aucun d'eux ait donné des résultats complètement satisfaisants.

En effet, quelle est la substance qui détruira ces vers blancs sans nuire à la plante et à la fertilité du sol? Quels sont les procédés dont l'usage n'engendrera pas pour l'agriculteur des frais qu'il ne pourrait compenser par des avantages résultant de la destruction de l'ennemi de sa récolte?

Comme on le voit, la question est complexe. On pourrait bien, par exemple, pratiquer des arrosages d'acide sulfurique, qui certes détruiraient cet ennemi. Mais, outre la perte sèche qu'entraînerait l'achat de l'acide sulfurique, personne ne mettrait en doute que le remède pût être pire que le mal.

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A ces titres, j'ai l'honneur d'offrir aux sociétés d'agriculture et aux comices agricoles les éléments nécessaires à des applications d'essai, sans vouloir en réclamer le prix. Je vous serai reconnaissant, Monsieur le directeur, de vouloir bien le leur faire connaitre par la voie de votre estimable journal.

Le même moyen est déjà présenté par nous pour la destruction, par la voie de l'arrosage, du phylloxera vastatrix qui exerce en ce moment de si terribles avages sur la Vigne. Le savant professeur de la Faculté de Montpellier, M. Planchon, veut bien faire l'expérience de notre produit pour atteindre le but désiré. Ce l'intérêt général de la Vigne, je propose que les que M. Planchon fait ici au point de vue de sociétés d'agriculture et les comices agricoles le fassent au point de vue de l'intérêt général de l'agriculture.

Au résumé la question de destruction des vers blancs par nos moyens ne fait pas doute pour nous, mais il reste à fixer la question économique.

Lorsque des expériences sérieuses auront été faites, la discussion sur ce point deviendra opportune. Nous espérons démontrer alors que l'emploi de notre acide phosphorique liquide peut fonctionner simultanément et avantageusement avec l'emploi des fumiers de ferme.

Veuillez agréer, etc. L.-H. BLANCHARD.

Il va sans dire que nous faisons des vœux pour que l'expérience confirme les prévisions de M. Blanchard. S'il en était ainsi, et lors même que, à cause du prix de revient, le procédé ne serait pas applicable en grand, M. Blanchard n'en aurait pas moins rendu un très-grand service, car le procédé pourrait être appliqué sur des surfaces restreintes, par exemple pour préserver des cultures intensives ou industrielles, qui n'en représentent pas moins une très-grande valeur.

- Un de nos abonnés, M. le Dr Dayres, nous adresse d'Agen, à la date du 10 décembre 1869, une lettre qui nous paraît de nature à intéresser nos lecteurs, et que, pour cette raison, nous croyons devoir reproduire. La voici :

Monsieur le rédacteur,

Dans votre numéro du 16 novembre dernier, å propos de la floraison du Cierge monstrueux du Pérou, M. B. Weber en parle comme d'une chose si rare, que je crois bien faire de vous signaler qu'il y a quatre ans, il me fut donné, par un ami d'ici, un individu de cette espèce qu'il possédait depuis une douzaine d'années environ, sans l'avoir, en effet, jamais vu fleurir. Je dépotai cette L'action de l'acide phosphorique peut être plante, assez incommode à manier, et la mis complète pour la destruction des vers blancs, dans un vase de 40 centimètres, et dans lequel tout en restant pour la plante un élément pré-elle poussa rapidement. Dès la deuxième anné

Eh bien, ce que l'acide nommé ou tous autres analogues ne peuvent sainement accomplir, l'acide phosphorique, sous forme de phosphate acide de chaux liquide, peut le faire.

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE DÉCEMBRE).

de séjour chez moi, elle émit deux rejetons; ils ont aujourd'hui 1m 12 et 1m 17 de hauteur audessus de la terre du vase. Un troisième rejeton, de 13 centimètres de haut, a atteint cette année (1869) 88 centimètres de hauteur. L'un des deux premiers rejetons a eu une fleur cette année, et, de plus, j'en ai compté seize autres partant du vieux tronc, mais je n'en ai jamais vu que deux ouvertes à la fois. Enfin la plante, qui n'avait que 2m 50 de hauteur quand je la reçus, a aujourd'hui 3m 85 hors du vase, et 4m 30 vase compris, de sorte que, pour la loger dans ma serre, j'ai été obligé de l'incliner un peu.

La couleur des fleurs est blanche à l'intérieur, et les bords sont légèrement rosés. Les boutons sont d'un vert luisant et représentent assez bien, lors de leur naissance, une toute petite figue. Si la plante refleurit l'année prochaine, j'aurai l'honneur de vous en faire part. Dr DAYRES aîné.

Agréez, etc.

Il va sans dire que nous acceptons à l'avance l'offre que veut bien nous faire M. Dayres; si la chose se produit, nous ferons faire un dessin de cette fleur, de manière à en faire profiter nos lecteurs, tout en servant la science.

- Un horticulteur des plus distingués, M. Ortgies, directeur de l'institution des sourds-muets, secrétaire général de la Société d'horticulture de Brême (ville libre de l'Allemagne du nord), prie MM. les directeurs des Sociétés d'horticulture, ainsi que les horticulteurs, de vouloir bien lui faire parvenir leurs bulletins, circulaires, catalogues, etc., qu'ils publient.

Nous nous permettons de joindre nos prières à celles de M. Ortgies, bien persuadé que nous sommes que c'est dans l'intérêt général, et que le seul moyen d'affranchir l'humanité et de la faire progresser est d'éclairer et d'instruire tous les hommes, parce qu'étant frères, leur sort est commun, et que l'erreur des uns ne peut être que préjudiciable aux autres.

Les 22, 23 et 24 mai 1870, la Société d'horticulture de Seine-et-Oise fera, à Versailles, dans le parc du château, une Exposition des produits de l'horticulture et des objets d'art et d'industrie horticoles, à laquelle sont conviés tous les horticulteurs et amateurs français et étrangers.

En tête du programme traditionnel qui, nous ne cesserons de le répéter, ne sert guère qu'à créer des difficultés, se trouvent indiqués deux concours spéciaux : le premier, qui est particulier aux Héliotropes en arbre (belle culture), sera récompensé d'une médaille en or donnée par Mme Furtado, présidente du comité des dames patronesses; le deuxième, qui est particulier à un lot de Résédas en pot (belle culture), sera récompensé d'une grande médaille d'argent donnée par Mme Lusson, dame patronesse.

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En plus de ceux-ci, la Société ouvre 108 concours, dont les désignations sont déterminées par le programme. Toutefois, dans ce nombre déjà très-respectable pourtant, ne sont pas compris les prix exceptionnels qui, disons-le, à Versailles, sont toujours relativement très-nombreux et d'une grande valeur. Nous y reviendrons lorsque la liste en sera publiée. Terminons en disant que des prix spéciaux seront accordés, soit pour des services rendus à l'horticulture par des jardiniers en condition, soit pour des procédés particuliers de culture, soit pour des améliorations importantes dans les procédés connus ou par suite de cultures remarquables, toutes choses qui devront avoir été dûment constatées à la suite de demandes faites à la Société avant le 1er avril.

Toute demande concernant l'Exposition devra être adressée à M. le secrétaire général de la Société d'horticulture, à Versailles.

MM. les membres du jury devront se réunir le samedi 21 mai, à dix heures trèsprécises du matin, au local de l'Exposition.

Dans le numéro du 1er juillet 1868 de la Revue horticole, à la page 253, après avoir décrit la Pomme Quetier dont nous avons donné la figure, et après avoir indiqué que ses caractères et sa qualité ont beaucoup d'analogie avec la Pomme de Calville blanc, nous terminions l'article par cette phrase:

Il est donc permis d'espérer que, sans détrôner le Calville blanc, la Pomme Quetier viendra se placer à côté d'elle et augmentera le nombre des bons fruits; de plus, l'arbre n'ayant qu'une vigueur moyenne et sa végétation rappelant celle des Pommiers dits Paradis, on est donc en droit d'espérer que cette variété sera très-propre å former des cordons: peut-être même pourrat-elle remplacer le Pommier Calville blanc, lå où celui-ci ne veut pas vivre. Ajoutons que les fruits du Pommier Quetier, tout en se conservant jusqu'en avril, ont encore l'avantage d'être bons à manger dès le jour où l'on en fait la cueillette.

Tout en confirmant les qualités que nous avons précédemment reconnues à la Pomme

Quetier, nous pouvons ajouter que les dimensions qu'elle atteint sont parfois plus considérables que celles que nous avons indiquées. Ainsi, cette année, nous en avons conférence. Comme nous l'avons dit, M. Quemesuré qui dépassent 32 centimètres de cirtier, l'obtenteur de cette précieuse, variété, consentirait volontiers à en céder la pro priété.

- Dans une précédente chronique (1), en parlant de la quantité de neige qu'il a tombé au mois d'octobre à Bologne (Italie), on a par erreur écrit 15 pouces; c'est 15 centimètres qu'il faut lire.

M. Barriot, architecte-paysagiste de (1) V. Revue hort., 1869, p. 425.

jardins et parcs, à Lyon, nous écrit pour nous prier de rectifier une erreur qui a été commise dans le compte-rendu qui a été fait dans ce journal (1), sur la dernière Exposition d'horticulture à Lyon. Dans ce compterendu, il est dit que le premier prix d'architecture de jardins a été accordé à M. Briot. Voici, d'après M. Barriot, comment les récompenses ont été décernées: 1er prix, M. Barriot; 2 prix ex æquo, MM. Luizet

fils et Briot.

ticulture seront heureux d'apprendre que c'est M. le comte de Lambertye qui a été choisi pour professer l'horticulture et la botanique. Le choix ne pouvait être meilleur; il est même exceptionnellement bon, car il est en effet bien rare de réunir la pratique à la théorie; chez M. de Lambertye ces deux choses se rencontrent à un très-haut degré. Les leçons ont lieu deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi; chaque leçon est de deux heures. Nous apprenons, sans en être surpris toutefois, que ces leçons sont trèssuivies et que tous les instituteurs des environs y assistent.

Il y a lieu de se réjouir de cet ordre de choses, car, quoi qu'on en puisse dire, de ces centres d'instruction s'échappent et irradient de toutes parts des connaissances théoriques et pratiques, qui se répandent partout. Toutefois, nous ne nous faisons pas d'illusion sur ces institutions, et nous n'ignorons pas que la lumière qui s'en échappe est souvent accompagnée d'une certaine quantité d'ombre; mais ce qu'on ne peut nier, c'est que cette dernière n'est que l'exception. Serait-elle la règle qu'il y aurait encore lieu de s'en réjouir, car mieux vaut un demi-jour qu'une obscurité complète.

Un horticulteur du département du Var, M. J. Audibert, dont l'établissement est situé à la Crau d'Hyères, vient de publier son catalogue de graines pour 1869-70. Les graines qui y sont annoncées, et qui sont surtout propres aux végétaux d'ornement, sont comprises dans les huit sections suivantes: 1 graines de plantes annuelles; 2° graines de plantes annuelles grimpantes; 3° graines de Graminées ornementales; 4 graines de plantes vivaces; 5° graines de plantes vivaces grimpantes, herbacées ou ligneuses; 60 graines d'arbres et d'arbustes; 70 graines de Cucurbitacées; la 8 section est spéciale aux Oignons à fleurs. Enfin quelques espèces de Graminées ornementales, propres à la confection des bouquets, telles que Agrostis nebulosa, Festuca rigida, Lagurus ovatus compac-griculture qui pendant longtemps a attiré tus, Stipa elegantissima, terminent ce catalogue.

Comme plante remarquable nouvelle et intéressante, nous devons citer le Perilla Nankinensis foliis variegatis, obtenue par M. J. Audibert en 1869. Semblable en tout (port, faciès, végétation) au P. Nankinensis type, cette variété s'en distingue par ses feuilles tachées de blanc et striées liseré rouge, ce qui par transparence laisse apercevoir des taches noires de formes les plus bizarres, et donne à toute la plante un cachet de beauté très-original. On trouve également chez M. Audibert les variétés d'Oliviers reconnues les meilleures pour la fabrication de l'huile. Ces variétés sont greffées sur l'Olivier commun (Olea sylvestris).

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Un des signes du temps un bon signe, disons-le est la création d'écoles d'horticulture et d'agriculture dans beaucoup de parties de la France, nous pourrions même dire de l'Europe. Sans rappeler celles qui existent, signalons la création d'une ferme-école nouvelle à Etoges (Marne), et dont M. Gustave Kirgesser est le directeur. Mais une école d'agriculture n'est jamais seule; à peu près toujours on y adjoint, comme complément, une école d'horticulture; c'est ce qui vient d'avoir lieu à Etoges, et nous ne doutons pas que tous ceux qui s'intéressent à l'hor(1) V. Revue hort., 1869, p. 389.

Malheureusement, à ce qui précède nous avons à ajouter qu'une école régionale d'a

particulièrement l'attention du monde horticole, l'école de la Saulsaye, près Lyon, va être supprimée, ou, pour parler plus exacment, va être transportée dans le Midi. C'était là qu'était feu Verrier, de regrettable mémoire, et qu'il avait créé une école d'arbres fruitiers, unique, on peut dire, et comme de longtemps peut-être jamais l'on n'en

verra.

M. Schmith, horticulteur, rue SaintPierre-de-Vaise, à Lyon, vient de publier son catalogue pour 1870. Ce catalogue, qui comprend à peu près tout ce qu'on peut rencontrer dans un établissement bien assorti, se recommande encore par les observations qui s'y trouvent, et qui peuvent servir de guide aux amateurs; ainsi, par exemple, les plantes de serre chaude et de serre froide sont divisées en deux : les plantes à feuillage ornemental, et les plantes à fleurs remarquables. Mais comme parmi ces plantes il en est beaucoup qui peuvent vivre en pleine terre et orner les jardins pendant l'été, tandis que d'autres n'y sau raient prospérer, M. Schmith a eu l'heureuse idée de faire précèder les premières de la lettre p, ce qui renseigne l'amateur et lui évite de faire école à ses dépens, ainsi que cela arrive si souvent. En outre, dans ces deux séries, de même que dans toutes les autres, des renseignements sur la valeur des plantes et l'usage qu'on peut en faire sont

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE DÉCEMBRE).

des guides pour les amateurs qui, avant même de connaître les plantes, peuvent se faire une idée de leur mérite.

-Un des botanistes des plus distingués, M. Thuret, propriétaire à Antibes (Var), vient de publier la liste des graines qu'il a récoltées, en pleine terre, dans son jardin. M. Thuret n'est pas seulement un botaniste, c'est un amateur dans toute l'acception du mot. Aussi, grâce au climat favorable sous lequel il se trouve placé, possède-t-il, dans ses nombreuses collections, des végétaux qui exigent la serre chaude chez nous. Pour en donner une idée, il nous suffirait de dire que la dernière fois que nous sommes allé lui faire une visite, son habitation disparaissait sous une masse de fleurs de Bougainvillea. Des Protéacées (Banksia, etc.) vivent et fructifient là en pleine terre; tous les Acacias y atteignent des dimensions considérables, et nous n'exagérons pas en disant que certaines espèces pourraient y être cultivées au point de vue de l'exploita

tion du bois.

Par ces quelques exemples, on doit comprendre la richesse des collections que possède M. Thuret, et tout l'intérêt que présente le catalogue qu'il vient de publier, surtout si l'on se rappelle que les plantes sont strictement étudiées, et toutes bien nommées. Toutes ces graines sont offertes à titre d'échanges.

-Aux amis et protecteurs d'oiseaux, surtout des oiseaux d'hiver, à ceux qui veulent attirer chez eux la gent ailée, nous conseillons de planter des Diospyros, et tout particulièrement les espèces qui fructifient facilement chaque année dans nos cultures, telles que Diospyros lotus, et surtout le D. calycina ou virginiana dont les fruits sont infiniment plus gros (plus de six fois). On risque d'autant moins d'agir ainsi, que par leur port et surtout par leur feuillage, les Diospyros sont de très-beaux arbres d'ornement. Quant à leurs fruits, qui persistent sur les arbres jusqu'en décembre et même en janvier, ils font les délices des pigeons ramiers, des grives, des merles, etc., qui s'en nourrissent à cette époque de l'année où la nourriture est généralement assez rare. On peut planter, pour les mêmes usages, des Rhamnus intermedius, plantes magnifiques très-ornementales par le feuillage, ainsi que par les fruits qu'elles produisent abondamment, et dont les merles sont excessivement friands.

En agissant ainsi que nous venons de le dire, on fait du bien aux oiseaux, et cela sans se nuire à soi-même, au contraire, puisque à la jouissance d'avoir de beaux arbres, on ajoute celle de voir les oiseaux qui en viennent picorer les fruits, et égayer

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ainsi le paysage qui, à cette saison de l'année, n'est généralement pas très-gai.

- Le 14 mars 1870 il sera ouvert à Paris, au ministère de l'agriculture et du commerce, un concours pour une chaire de sylviculture et de botanique, vacante à l'école impériale d'agriculture de Grand - Jouan (Loire-Inférieure). L'examen des candidats. comprendra quatre épreuves: la première sur une composition écrite, relative à la botanique; la deuxième épreuve comprendra une composition écrite sur la sylviculture, ou culture des arbres forestiers en forêts, en avenues; la troisième épreuve comprendra une leçon orale, d'une heure au moins, sur un sujet de sylviculture générale, embrassant quatre questions posées par le jury; la quatrième épreuve comprendra un examen pratique de sylviculture en forêt et de botanique agricole dans les champs.

Cette épreuve consistera en interrogations que les membres du jury adresseront aux candidats, qui devront répondre et exécuter toutes les démonstrations orales et pratiques qui viendraient à leur être demandées.

Les candidats sont tenus: 1o de se faire inscrire, au moins vingt jours avant la date de l'ouverture du concours, au ministère de l'agriculture et du commerce, division du secrétariat général et du personnel; 2o de produire leur acte de naissance, ainsi qu'un certificat constatant qu'ils sont Français ou naturalisés Français, et qu'ils jouissent de tous leurs droits civils; 3° de produire les titres de capacité qu'ils peuvent avoir obtenus, et de faire connaitre sommairement les travaux scientifiques qu'ils auraient publiés. Ces travaux compteront, comme élément d'appréciation, pour une valeur que le jury aura à déterminer.

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Geisnweiler et fils, à Nuits (Côte-d'Or), médaille de bronze.

Jamin et Durand (Bourg-la-Reine), une médaille d'or, deux en argent.

Lepère (Montreuil), médaille d'argent. Leroy (Louis) (Maine-et-Loire), médaille d'argent.

Louet frères, à Issoudun (Indre), médaille d'argent.

Mouquet (Lille), prime de 100 thalers.

Muller (Martin) (Strasbourg), deux médailles d'argent.

Pfersdorff (Paris), deux médailles d'argent.

Pinceteau (Paul), Laperche et Cie, à Libourne (Gironde), médaille de bronze. Rompler (Louis), à Nancy (Meurthe), trois médailles d'argent et quatre de bronze. E.-A. CARRIÈRE.

LES ARBRES FANTOMES

Me trouvant l'an dernier en province, chez un propriétaire amateur qui faisait dessiner et planter un parc paysager, il me demanda si je ne connaissais pas les Arbres Fantômes. Il ajouta que rien n'était plus joli, qu'il en avait demandé et cherché en vain, mais que ne sachant ni en dire le nom véritable, ni en donner une description suffisante, personne, ni pépiniéristes, ni amateurs, n'avait su le tirer d'embarras.

Pressé de questions, il me raconta alors que se promenant par une belle soirée d'été sur les bords du lac de Genève, il avait vu apparaître tout à coup, se détachant sur le fond d'une immense pelouse, des formes vagues et blanches, qui semblaient comme des fantômes. L'illusion et probablement aussi le mouvement de la nacelle, la lumière blafarde de la lune et une légère brise aidant, il crut observer que ces fantômes remuaient, changeaient de place et se livraient à une sorte de danse macabre. Pour se convaincre qu'il n'était le jouet ni d'un rève, ni d'une hallucination, il se leva, passa la main sur ses yeux, regarda de nouveau la danse continuait de plus belle. Alors il dit au batelier qui conduisait la barque de regarder de ce même côté, et il lui demanda s'il ne voyait rien d'étrange. Le batelier s'étant retourné, aperçut en effet les fantômes; mais comme il savait ce que c'était, et voyant la frayeur de son passager, il se mit à rire et lui raconta que ce qu'il prenait pour des revenants n'était autre chose que des arbres très-élégants, à feuillage blanc, et il ajouta qu'ayant eu plusieurs fois occasion de passer par là en plein jour, il s'était assuré de ce qu'il avançait.

Le lendemain notre voyageur partait pour l'Italie, sans avoir eu le temps de retourner de jour pour voir les arbres en question, et n'ayant d'autre moyen ou d'autres caractères pour les désigner que de rappeler l'impression que leur apparition nocturne avait produite sur lui.

Tout naturellement, aucune des personnes auxquelles il demanda de ces arbres, en leur racontant son histoire, ne put lui en dire le nom; quelques-unes même en rirent et crurent à une mystification.

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Les choses en étaient là, lorsque ce même voyageur, se trouvant à Paris l'été dernier, fut engagé par quelques amis à aller, à l'issue d'un diner qui s'était prolongé assez avant dans la soirée, faire une promenade en voiture au bois de Boulogne.

Arrivés sur le bord du lac, nos amis descendent de voiture, se font passer en bateau dans l'ile, et, après s'être rafraîchis à la Brasserie-Châlet, ils remontent en bateau et se font promener sur le lac. Il y avait à peine quelques minutes qu'ils voguaient, devisant joyeusement de choses et d'autres, lorsque notre voyageur pâlit tout à coup, se lève, et étendant la main vers un des points du bois, s'écrie: Voyez... là!....... là !....... Il n'en put dire davantage.

Un groupe de fantômes, semblables à ceux du bord du lac de Genève, venait de lui apparaître tout à coup, à quelques brasses du point où se trouvait le bateau; et comme là-bas ces spectres semblaient se livrer, sur une pelouse abrupte bordant le lac, à une sarabande qui le remplissait de frayeur.

Enfin, il put parler, montrer et expliquer à ses amis l'objet de son effroi; et le batelier d'éclater de rire, en disant, comme celui du lac de Genève, que les fantômes n'étaient autres que des arbres à feuillage blanc. Cette fois la vérification du fait était facile : la barque fut dirigée sur les revenants, qui devinrent de plus en plus immobiles à mesure qu'on se rapprochait d'eux; enfin, on n'en était plus qu'à quelques pas. Il n'y eut bientôt plus à en douter les fantômes s'étaient immobilisés et métamorphosés en arbres charmants, paraissant entièrement blancs. Mettre pied à terre, cueillir un rameau feuillé de ces arbres fut l'affaire d'un instant. Le lendemain notre voyageur arrivait chez moi tout joyeux, et, d'un air triomphant, il me dit: Je les ai enfin attrapés, touchés, ces fantômes, et je vous apporte un lambeau de leur vêtement. Il ouvrit son portefeuille !.....

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Savez-vous lecteurs, ce qu'est l'arbre fantôme?

C'est l'Erable negundo (Negundo fraxinifolium), à feuilles panachées! Le lendemain

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