Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

MÉMOIRE SUR LES LIS.

gagne guère en élégance à cette monstruosité, et on peut voir, sur la liste de M. Leichtlin, qu'il existe, dans cette même espèce, une variété à fleur pleine (L. Th. flore pleno) qui est beaucoup plus double et plus belle que celle dont il s'agit ici.

D'après Siebold, les oignons du L. Thunbergianum sont au nombre de ceux qu'on mange le plus habituellement au Japon.

L'un des Lis les plus gracieux que Siebold ait introduits du Japon en Europe est celui qui a reçu le nom de Lis remarquable, Lilium eximium, Court. (Magas. d'Hortic., n 300. - Fl. des ser., III, 1847, pl. 283284). Rapporté par ce voyageur en 1830, il fut déposé par lui, avec les autres fruits de ses explorations, au Jardin botanique de Gand; mais il parait que les mesures administratives qui, selon Ch. Morren (1), du 16 dėcembre 1830 jusqu'à l'année 1835, eurent pour effet de bouleverser en Belgique tout le haut enseignement... et de faire tomber les institutions scientifiques, les académies, les universités, les jardins bolaniques, etc.,» eurent de fàcheuses conséquences pour le précieux dépôt de Lis japonais. Plusieurs de ces plantes furent perdues par cette cause ou par toute autre, et le L. eximium fut sans doute de ce nombre, car, en 1840, Siebold dut le tirer de nouveau de son pays natal, l'archipel de Liu-Kiu.

Le L. eximium, Court., a le port, à fort peu près aussi le feuillage, la taille, et pour la fleur, la blancheur parfaite en dedans, faiblement verdâtre en dehors, du L. longiflorum Thunb.; aussi était-il regardé par Siebold comme une simple variété de cette espèce, sous le nom de L. longiflorum LiuKiu; cependant un examen attentif fait reconnaître entre ces deux Lis des différences, peut-être suffisantes pour caractériser une espèce. Pour faire ressortir ces différences, je crois devoir produire les détails que j'avais remarqués en 1861 et décrits dans une note ajoutée, au bas de la page, au procès-verbal d'une séance de la Société impériale et centrale d'horticulture (voyez le Journal de la Soc. imp. et cent. d'hortic., VIII, 1861, p. 459-460). Cette note renferme les résultats de la comparaison entre les Lilium eximium, Court., L. longiflorum, Thunb., et L. long. Takesima, très-belle variété apportée du Japon par Siebold, et nommée dans les catalogues de son établissement, qui ont été publiés après sa mort, L. japonicum purpureo vittatum. Cette dernière plante a été signalée, en 1855 par Siebold et de Vriesse sous le nom de Lilium Jama-Juri, Sieb. et Vr. (Thunb. Flora, I, 1855, p. 319-320, avec pl. color.).

(1) Ch. MORREN, Histoire littéraire et scientifique des Tulipes, Jacinthes, Narcisses, Lis et Fritillaires; broch. in-18 anglais de iv et 68 pages. Bruxelles, 1842, chez Muquart.

593

La note dont il s'agit a été rédigée d'après l'examen de trois pieds fleuris, venus à côté les uns des autres, dans la même planche du jardin de M. Truffaut, horticulteur à Versailles, qui, pendant plusieurs années, s'est attaché avec soin à la culture et à l'étude des Lis dont il avait formé une collection intéressante :

« Ces magnifiques fleurs peuvent d'abord être divisées, au premier coup d'œil, d'après l'angle qui fait leur fleur avec la tige qu'elle surmonte celui du L. eximium fait un angle droit avec la tige ou le pédoncule, tandis que celle des deux autres se relève obliquement de manière à faire un angle obtus, un peu plus ouvert encore dans le L. longiflorum que dans le L. long. Takesima. La teinte violacée qu'offre extérieurement la fleur de ce dernier le distingue nettement; seulement il est bon de faire observer que cette teinte, bien prononcée sur le bouton et sur la fleur qui vient de s'épanouir, s'affaiblit dans la suite sur les parties frappées par le soleil ;... ce glacis violet se prolonge sur toute la longueur de la forte saillie médiane qui constitue comme la côte de chaque division du périanthe. La fleur des L. longiflorum et eximium est uniformément blanche à l'extérieur. La forme générale du périanthe fournit un caractère pour la distinction des trois plantes. Celui du L. long. Takesima forme un tube en cône renversé, à base large, et ses trois divisions sont peu rejetées en dehors, surtout les trois intérieures qui étalent à peine leur sommet; le haut de ce tube est sensiblement renflé au niveau où commencent les lobes; par suite de cette disposition, la fleur est médiocrement ouverte. La fleur du L. longiflorum va en s'élargissant régulièrement à partir de sa base; elle est plus ouverte que la précédente, en même temps qu'elle est plus courte, et ses six divisions (folioles) sont plus fortement rejetées en dehors; les trois extérieures sont même sensiblement révolutées. Dans le L. eximium, le tube formé par la fleur va beaucoup moins en s'élargissant à partir de sa base, de manière à rester plus étroit; l'ouverture de la fleur est nettement oblique vers le haut, et ses six divisions, plus longues et plus étroites, plus minces aussi, sont tout à fait roulées en dehors.

<< Les dimensions de ces fleurs peuvent servir encore à les caractériser.

«La fleur du L. long. Takesima est longue de 0165, et sur cette longueur, je trouve Om095 de la base jusqu'à la naissance des lobes. Celle du L. longiflorum (appartenant à la variété nommée grandiflorum, et dès lors plus grande que dans le type) a seulement Om140 de longueur totale, et la moitié de cette longueur (ou Om070) s'étend de sa base à la naissance de ses

lobes; cependant, d'un bout à l'autre de ses lobes opposés, son diamètre est sensiblement plus étendu que dans le L. long. Takesima. Enfin la fleur du L. eximium a Om180 de longueur totale, sur laquelle il y a Om100 de sa base jusqu'à la naissance de ses lobes.

<< M. Ch. Lemaire a fait observer (Fl. des ser., III, pl. 283-284) que les filets des étamines sont inégaux en longueur dans le L. eximium, tandis qu'ils sont égaux entre eux dans le L. longiflorum. J'ajouterai que le L. long. Takesima les a égaux entre eux comme ce dernier.

«En résumé, le L. eximium est caractérisé par sa fleur horizontale, la plus longue des trois, à tube étroit et peu élargi vers le haut, à limbe large et oblique, formé de lobes oblongs, roulés en dehors, à filets inégaux. Le L. longiflorum a la fleur oblique sur la hampe et presque dressée, la plus courte et la plus largement ouverte des trois, à lobes larges, les trois externes sensiblement roulés en dehors; le L. long. Takesima a la fleur oblique sur sa hampe (mais un peu moins que la précédente), intermédiaire en longueur absolue aux deux premières et la moins ouverte des trois, visiblement renflée à la gorge, plus ou moins lavée de violet en dehors, à lobes larges, simplement étalés au sommet.

<< Quant à la tige et aux feuilles, les différences qu'elles offrent sont si légères qu'il me semble difficile d'en faire usage utilement; cependant les feuilles du L. longiflorum sont plus larges, plus courtes, plus épaisses et plus charnues que celles des deux autres, et celles du L. long. Takesima sont plus longues et plus étroites, à peu près constamment trinervées.

<< Il me semble que le L. eximium est une espèce bien caractérisée (1). Je serais beaucoup moins affirmatif pour les deux autres plantes; on peut admettre qu'elles appartiennent à une seule et unique espèce, comme deux variétés bien tranchées. »

J'ajouterai que ia fleur du L. eximium a une odeur suave et très-forte, qui rappelle assez celle de la fleur d'oranger, et que, d'après une note qui m'a été communiquée par M. Leichtlin, il se distingue de toutes les variétés du L. longiflorum par son port plus compacte, par ses feuilles plus courtes, plus sessiles, enfin généralement par la grandeur extraordinaire de ses fleurs, qui atteignent jusqu'à Om 20 de longueur et qui ont la blancheur de la neige.

Je m'étendrai moins sur trois autres Lis, importés encore du Japon par Siebold, mais dont un seul m'est connu par l'examen de la plante fraîche. Ce sont les suivants :

Sous le nom de Lilium Coridion, Sie(1) Mon affirmation serait bien moins nette aujourd'hui.

bold et de Vriese ont décrit et figuré (Tuinbouw Flora, 1855, 2e partie, p. 311, avec pl. col.) un Lis qui est encore fort peu répandu. Je le vois indiqué sur le catalogue de M. Laurentius, de Leipzig, avec la mention de selten (rare), et au prix de 8 thalers (30 fr. l'oignon), tandis que le catalogue de l'établissement Siebold le marquait, en 1867, 10-15 fr., et l'offre, cette année, à 5 fr. J'en ai reçu tout récemment (29 juin 1870) de M. Leichtlin une tige fleurie dont l'étude me permet d'ajouter quelques détails à ceux que renferment la description et la figure originales.

Le Lis Coridion (L. Coridion, Sieb. et Vr.) est une plante haute seulement d'environ 0m 33, dont la tige simple, grèle, assez roide, unie et glabre, est assez abondamment feuillée pour que j'y ai compté trente feuilles sur une longueur de 0m 30. Ses feuilles sont toutes éparses, uniformément réparties, linéaires-lancéolées, aiguës au sommet, sessiles, relevées en dessous de trois nervures en saillie lisse et lustrée, dont les intervalles sont très-finement pointillés; elles sont d'un vert gai, un peu blanchâtres en dessous, presque dressées, et, du bas yers le haut de la plante, elles vont en s'élargissant en même temps qu'elles se raccourcissent quelque peu; ainsi celles du bas de la tige mesurant Om 060 sur Om 005 de largeur, j'ai trouvé aux supérieures Om 050 sur 0m 009. La fleur est terminale, solitaire, dressée, inodore, de couleur jaunė un peu orangée en dedans, plus pâle au centre et en dehors, avec des ponctuations allongées, de couleur brun orangé foncé, rangées en files longitudinales, plus ou moins proéminentes, qui ne s'étendent ni au centre ni à la moitié supérieure de la fleur; les sépales et pétales sont également lancéolés, pointus au sommet qui est velu et comme capuchonné par l'inflexion des bords, relevés en dehors et sur toute leur longueur d'une còte proéminente à laquelle répond intérieurement un sillon fermé dans le bas par le rapprochement de ses bords en saillie et duvetés. La fleur que j'ai vue, au lieu d'avoir l'aspect flasque et irrégulier que lui donne la figure du Tuinbouw-Flora, était campanulée, à limbe ouvert, mais non révoluté, à tube assez court, large et dilaté peu à peu dès sa base qui était verdâtre; elle était aussi un peu plus petite que ne le porte la description originale; celle-ci indique: pour les pétales, Om 04 de longueur sur Om 01 de largeur; pour les sépales, la même longueur et un peu moins de largeur; j'ai trouvé Om 03 sur Om 08 pour les premiers qui sont un peu concaves, Om 037 sur Om 08 pour les derniers qui sont plans. Les étamines dressées sont presque de moitié plus courtes que le périanthe, et leurs anthères oblongues, grandes proportionnelle

OPUNTIA COMME PLANTES DÉCORATIVES EN ÉTÉ.

ment, renferment beaucoup de pollen jaune orangé. Le pistil égale en longueur les étamines ou les dépasse un peu; son ovaire vert, prismatique à trois pans, à six sillons, et terminé par six mamelons arrondis, est deux fois plus long que le style qui est jaune, trigone dès sa base, épaissi dans le haut et surmonté d'un stigmate de la même couleur, profondément trilobé. Ainsi, tige peu élevée, grêle, lisse, chargée de feuilles nombreuses, éparses, étroites, aiguës, trivernées; fleur jaune orangé peu ponctuée, dressée, campanulée, au plus moyenne, à

|

595

folioles lancéolées, aiguës, velues au sommet
et planes ou presque planes, beaucoup plus
longues que le pistil dont le style est court
et à trois angles; tels sont les caractères es-
sentiellement distinctifs de cette gracieuse
espèce japonaise, qu'on ne peut évidemment
comparer, pour les proportions et l'éclat, à
la plupart de ses congénères, mais qui, bien
que modeste, n'en mérite pas moins d'occu-
per une place distinguée dans les collec-
tions. Les Japonais nomment ce Lis Ki-
Fime-Juri.
P. DUCHARTRE.

(A continuer.)

OPUNTIA COMME PLANTES DÉCORATIVES EN ÉTÉ

Qui ne connaît ces végétaux aux formes bizarres, au port si particulier, formés de rameaux plus ou moins aplatis, qui, dans bien des espèces, avec l'âge, prennent une forme cylindrique et ligneuse au centre, généralement couverts d'aiguillons ordinairement disposés en faisceaux, dans l'ordre quinconcial, en spirales, naissant de l'aisselle des feuilles qui sont oblongues-conigues, charnues, n'existant que pendant quelques mois sur les rameaux de l'année ? Les fleurs jaunes ou rouges s'ouvrent et se ferment plusieurs jours de suite, et il leur succède un fruit ovale, très-charnu, succulent même, souvent très-aiguillonneux. Par tous ces caractères, les différentes espèces du genre forment des plantes d'un grand mérite ornemental, lorsqu'on leur applique une culture rationnelle.

Par leur structure, ces plantes annoncent des végétaux des plus voraces. En effet, dans un sol de bonne qualité, profond, auquel on a ajouté une bonne dose de fumier mi-consommé, les Opuntia acquièrent des proportions extraordinaires.

Tous les ans nous admirons la collection de l'un de nos amis, et nous allons indiquer le mode de culture qu'il emploie pour arriver à obtenir d'aussi beaux résultats.

Dans une plate-bande située au pied du mur sud d'une grande serre, on enlève, fin d'avril, une couche de 50 centimètres de terre, qu'on remplace par du fumier chaud, de façon à obtenir de la chaleur de fond; le fumier est recouvert de terreau dans lequel on plante les Opuntia à une distance convenable, suivant leur force. Le long du mur de la serre existent des fils de zinc tendus horizontalement, sur lesquels on attache les différentes ramifications de chaque

[ocr errors]

Opuntia. Un arrosage copieux que l'on donne au moment de la plantation, qui se fait vers le 15 mai, active singulièrement le développement. Lorsque ces plantes sont en végétation, elles réclament beaucoup d'eau ; elles ne redoutent pas l'engrais liquide et un bon coup de seringue tous les jours. Traités de cette façon, les Opuntia poussent avec vigueur, développent des masses de fleurs auxquelles succèdent des fruits présentant souvent cette bizarrerie de donner naissance ou à d'autres fleurs, ou à des rameaux.

Dans la plupart des maisons, et contrairement à ce que nous venons de dire, les Opuntia sont ordinairement relégués dans quelque coin de la serre, recevant trop de soins pour mourir, mais pas assez pour vivre, tandis que traités comme nous le disons, ils constitueront un ornement de plus pour nos jardins, pour la décoration des rochers et pour cacher le pied de certaines murailles. Vers le 15 octobre, on les rentre en serre froide, sans qu'il soit nécessaire de les empoter ou encaisser. On enterre les racines dans une couche de terre ou de sable à peu près sec, et la période hivernale se passe parfaitement, sans même qu'on ait besoin de les arroser.

Conséquemment, culture estivale des plus simples, conservation hivernale des plus commodes.

Dans un prochain article, nous traiterons de la culture des Cactées en pleine terre, et nous espérons que, soumis à un traitement rationnel, tous ces végétaux aux formes si singulières, parés presque tous de fleurs des plus brillantes, apparaîtront dans nos jardins dans toute leur splendeur.

Alfred WESMAEL.

ANOMALIE PRÉSENTÉE PAR LE CYPRIPEDIUM VEITCHIANUM

Avant de faire connaître les faits anormaux dont il va être question, rappelons d'abord ce qu'on entend par le mot anomalie. Ce

mot, que nous pouvons comparer à celui de de monstruosité, n'indique pas, ainsi que certaines personnes sont disposées à le croire,

[merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][subsumed][merged small][merged small][graphic]

CULTURE DES PATATES.

Nous n'ignorons pas que certains savants, amis et admirateurs de la « tradition » qui leur est si utile, en les dispensant de faire des efforts pour decouvrir la vérité, qui du reste les confondrait en montrant leur ignorance des choses dont ils parlent, rejetteront Ibien loin notre dire comme étant contraire à l'orthodoxie scientifique. Mais peu nous importe. Laissons ces vieillards, et respectons leurs illusions qu'ils tiennent à conserver, et avec lesquelles ils mourront.

Mais si ce que nous venons de dire est vrai, si les caractères n'ont rien d'absolu, il pourra donc arriver que, soit par suite d'un retour vers l'état primitif, le labelle ou sabot disparaisse; ou bien que, soit par un excès de végétation, soit par suite d'un arrangement moléculaire particulier, certains organes se multiplient, se doublent. Ces deux faits s'étant présentés cette année sur le Cypripedium Veitchianum, nous avons cru devoir les reproduire. Nous avons pu, avec notre collègue et ami M. Leroy, en suivre le développement dans les serres de M. Guibert, amateur à Passy, où les faits se sont produits.

Le C. Veitchianum, assez récemment introduit, est, du reste, une des plus jolies espèces du genre. C'est une plante acaule, à feuilles étalées sur le sol, d'un vert påle, maculées-marbrées brun. Hampes florales simples, plus ou moins nombreuses, de 2530 centimètres de hauteur, velues, terminées par une très grande-fleur fond blanc striée brunâtre, pictée ou maculée rose, portant de nombreux poils laineux. Le labelle ou sabot est rosé carné, marqué de points plus foncés ;

597

la division supérieure largement ovale est blanche, un peu verdâtre, fortement striée brunâtre. Ceci est pour les caractères généraux de l'espèce. Quant aux faits anormaux, bien que nous en ayons déjà parlé dans un précédent numéro, nous avons cru devoir y revenir, en en donnant des figures. Voici comment ils se sont produits :

Vers le commencement du printemps de cette année, M. Leroy, jardinier de M. Guibert, divisa un fort pied de cette espèce (C. Veitchianum) en cinq parties, dont deux plus fortes. Placées dans les mêmes conditions et cultivées de la même manière, l'un des deux forts pieds a produit des fleurs normales, c'està-dire dont le labelle ou sabot était simple; l'autre pied, au contraire, qui a également très-bien fleuri, a produit des fleurs dépourvues de labelle (figure 78). Les trois autres pieds, qui étaient beaucoup plus petits, n'ont produit chacun qu'une seule hampe bien développée, forte et robuste, mais tous trois avec un labelle ou sabot double (figure 79) trèsbien conformé, dont les deux parties s'emboîtaient parfaitement l'une dans l'autre. A quoi ces deux faits si contraires sont-ils dus? Nous n'essaierons pas de le dire. Tout en nous bornant à les signaler, nous ferons remarquer que l'un peut être regardé comme un fait d'atavisme, c'est-à-dire de retour vers un type plus simple; l'autre comme un commencement de duplicature, un fait d'extension ou un acheminement à une nouvelle forme qui, si elle devenait permanente, constituerait une variété.

CULTURE DES PATATES

En culture, le dernier mot n'est jamais | dit, et tous les jours, en effet, on modifie avantageusement des procédés qui pendant longtemps avaient été considérés comme parfaits. Une nouvelle preuve va ressortir de cet article. Ainsi, cette année, j'ai suivi une méthode qui m'a paru préférable à celle que j'avais pratiquée jusqu'alors. Dans l'ancien système, les jeunes plants de Patates bouturés en pots, qui sont mis en place vers les premiers jours de mai, produisent ordinairement des tubercules difformes et contournés comme les racines dans les pots. Un autre inconvénient, c'est que les pieds de Patates abandonnés à eux-mêmes se marcottent et forment des tubercules qui n'arrivent jamais à leur entier développement et vivent, de plus, au détriment du pied-mère. Pour obvier à ces inconvénients, voici comment j'ai opéré cette année : j'ai mis germer les Patates dans des châssis où étaient déjà des Melons, et quand toutes les jeunes pousses ont été bien développées, je les ai séparées et replacées en pépinière sur une couche tiède préparée à cet effet, et pour at

E.-A. CARRIÈRE.

tendre la mise en place, j'en ai mis trente pieds par châssis.

Aussitôt après ma première récolte de Melons de primeur, vers les premiers jours de mai, j'ai labouré la terre des coffres en y ajoutant un peu de bonne terre, et j'y ai planté des Patates à raison de cinq pieds par châssis. Il faut faire la transplantation des Tomates à la bêche, afin de conserver les racines dans leur position naturelle, puis je donnai un bon arrosement. Après la plantation, j'ai couvert les plants de châssis, et je les ai privés d'air pendant quelques jours, pour les habituer ensuite graduellement à l'air libre quand les gelées ne sont plus à redouter. Aussitôt que les plants ont commencé à courir sur le sol, j'ai placé à la surface des petites rames en quantité suffisante pour empêcher les tiges de s'attacher à la terre. Voici maintenant le résultat de mon travail : tubercules bien droits ou légèrement courbés, selon les espèces; agglomération comme les Pommes de terre et production en général presque doublée. LARUELLE,

Jardinier de Me la M de l'Aigle, château du Francport, par Compiègne (Oise).

« ZurückWeiter »