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CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE NOVEMBRE).

hippocastanum digitata, joint la vigueur et les dimensions, au moins, du type qu'il remplacera probablement avec avantage; c'est du moins l'opinion des obtenteurs. Clematis patens Lucie. Cette Clématite, sans effacer celles que l'établissement Simon-Louis a déjà mises au commerce, leur est pourtant supérieure en beauté. « Nous ne craignons pas de dire que la variété que nous offrons aujourd'hui disent ses obtenteurs est tout à fait digne de la faveur avec laquelle ont été accueillies ses sœurs ainées... La plante est très-rustique et trèsfloribonde. » - Hibiscus syriacus macranthus foliis tricolor. Variété remarquable par la panachure de ses feuilles, mais surtout par les dimensions plus grandes de ses fleurs. Sous ce rapport, elles surpassent de beaucoup celles de toutes les autres variétés. Citons encore les Ligustrum vulgare foliis albo maculatis, Padus racemosa rotundifolia, Thuia occidentalis denudata, enfin le Syringa Rothomagensis Metensis, plante très-remarquable obtenue par dimorphisme. Voici, à propos de cette plante, ce que disent MM. Simon-Louis. Nous le reproduisons d'autant plus volontiers que tout en précisant mieux, cela sert la science en éclaircissant les faits.

Tout le monde connaît aujourd'hui, pour l'avoir admiré dans tous les jardins et pour en avoir fait au printemps un de ces monstrueux bouquets qu'il fournit à profusion, le magnifique arbuste dont nous sommes heureux d'offrir une superbe variété, qui, par son coloris, variera agréablement ces bouquets, auxquels on ne pouvait faire qu'un reproche, celui d'être trop uniformes: nous voulons parler du Lilas que l'on nomme vulgairement Lilas Varin, ou L. de Rouen, et dont l'origine est assez controversée pour que nous citions à ce propos les deux versions contradictoires les plus généralement admises sur cette origine. Les uns prétendent que cette espèce (?) a été introduite de la Chine, et la nomment même Syringa chinensis; les autres, avec plus de raison à notre avis, le disent avoir été obtenu au Jardin botanique de Rouen par un M. Varin, et le donnent comme un hybride du L. commun et du L. de Perse, ce qui nous paraît très-rationnel, attendu qu'il est parfaitement intermédiaire dans toutes ses parties entre ces deux espèces et qu'il ne donne jamais de graines.

Cet arbrisseau avait produit jusqu'ici, évidemment par dimorphisme, deux variétés bien distinctes. La première, qui a reçu le nom de son propagateur, M. Sauget, mériterait d'être beaucoup plus répandue qu'elle ne l'est, car elle surpasse de beaucoup le type par ses fleurs d'un beau rouge lilas et sa constitution plus robuste. La seconde, livrée au commerce par M. Lemoine, de Nancy, sous le qualificatif alba, se distingue par le coloris de ses fleurs, d'un blanc lilacé, qui sont aussi un peu moins grandes, à corolles imparfaitement étalées, et par la taille plus réduite de l'arbrisseau.

Celle que nous offrons aujourd'hui, qui s'est produite à Metz sur une très-forte touffe du

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Lilas Varin, est très-supérieure à cette dernière, avec laquelle elle a une certaine analogie de coloris, par ses fleurs tout à fait aussi grandes que celles du type, très-bien ouvertes, d'un L'arbrisseau est aussi vigoureux, et produit des magnifique coloris carné pâle légèrement lilacé. thyrses tout aussi volumineux que le type.

Nos lecteurs trouveront plus loin un article sur lequel, dès à présent, et à cause de son importance, nous appelons son attention d'une manière spéciale. Il a rapport à une question qui, bien des fois agitée, n'a jamais été résolue: au puceron lanigère, qui est le plus grand fléau de nos arbres fruitiers. S'il faut en croire l'auteur de cet article, M. Bossin, cet ennemi serait près d'être anéanti, grâce au procédé qu'il indique et qu'il regarde comme infaillible. Aussi nous empressons-nous d'autant plus de publier cet article que nous voici arrivés au moment le plus convenable d'appliquer le remède qu'il indique. Il va sans dire que nous engageons fortement tous nos collègues à faire l'essai du procédé, en les priant instamment, quels que soient les résultats qu'ils pourraient obtenir, de nous en informer, afin que nous puissions les faire con

naître.

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M. Bertier-Rendatler, gendre et successeur de J.-B. Rendatler, horticulteur à Nancy (Meurthe), vient de publier un supplément à son catalogue général pour 1871. Parmi les nouveautés qu'il comprend, nous remarquons trois Pentstemons nouveaux obtenus dans l'établissement; vingt-deux variétés de Pélargoniums, dont onze à fleurs doubles; douze Fuchsias. Les autres nouveautés se répartissent dans les genres Canna, Dahlia, Bégonia, Gloxinia, etc. En outre de ces plantes, l'établissement possède des collections nombreuses et variées de

plantes de serre chaude et de serre tempérée, de plantes vivaces variées, ainsi que des spécialités telles que Phlox, Chrysanthèmes, Delphinium, Pyrèthres, Pentstemons, etc.; des Oignons à fleurs de Jacinthes, Crocus, Tulipes, Amaryllis, etc.

-Les changements opérés au Fleuriste de la ville de Paris, et dont nous avons déjà parlé, n'ont pas produit les mauvais résultats qu'on avait lieu de craindre. Plusieurs visites que nous avons faites à cet établissement nous ont rassuré à ce sujet. Le matériel a été non seulement réparé, mais amélioré; la serre à multiplication, un véritable modèle en ce genre, a été remise à neuf. En somme, cet établissement, l'œuvre de M. Barillet, bien qu'il porte le deuil de son créateur absent, n'en est pas moins toujours l'un des plus remarquables. Pourtant, si le matériel s'améliore, nous devons néanmoins constater qu'il n'en est pas de mème en ce

qui concerne la science, qu'à ce point de vue celle-ci a déjà beaucoup perdu; qu'un certain nombre de collections n'existent plus, et que certaines autres sont excessivement réduites. Que deviendra le reste?

En attendant, nous sommes heureux de constater que le personnel est très-bien composé, et que si M. Drouet, qui est le chef direct, est étranger à la culture, il est loin d'être incompétent pour les travaux d'ensemble, et qu'il a surtout le bon esprit de ne pas s'occuper de détails; il accorde sa confiance à des hommes compétents qui, du reste, le méritent et savent s'en rendre dignes. A la tête des cultures se trouve M. Troupeau, l'un des jardiniers principaux de la ville de Paris, lequel apporte là cette active intelligence qu'il a, du reste, toujours montrée dans les diverses parties qui lui ont été confiées, notamment dans les principaux squares de l'intérieur de Paris.

Espérons que cette création dont la France s'énorgueillit, et qui a fait l'admiration de toutes les nations, ne tombera pas, et que sans faillir à sa mission, en restant fidèle à son mandat qui est de fabriquer des plantes pour orner les promenades de la capitale, elle conservera un fond dirions-nous

un noyau, de nouveautés et de plantes d'ornement exotiques diverses, qui maintiendront l'intérêt et la réputation si justement acquis de cet établissement.

Dans une visite que nous avons faite récemment à cet établissement, nous avons admiré plusieurs nouveautés, une entre autres, l'Hamiltonia spectabilis, sur laquelle nous reviendrons prochainement. En attendant, disons que c'est une plante d'un mérite tout à fait supérieur, et dont les fleurs jolies et très-nombreuses dégagent un parfum des plus suaves et des plus agréables, qui rappelle la fleur d'Oranger un peu adoucie. Nous donnerons prochainement une description et une figure de cette espèce.

On voit aussi en ce moment en fleur dans ce même établissement ce qu'on peut appeler une merveille végétale : le Dahlia imperialis, Ortgies. C'est sans contredit l'une des plus jolies importations qui aient été faites depuis longtemps. Qu'on se figure en effet une plante de 2 à 3 mètres de hauteur, terminée par une immense girandole de trèsgrandes fleurs (20 centimètres de diamètre), formant des sortes de clochettes, d'un blanc nacré, à peine légèrement teinté de ce rose que, dans l'impossibilité de le décrire, on a désigné par cette expression poétique « cuisse de nymphe, » placées à l'extrémité de longs pédoncules, et l'on aura à peine une idée de la beauté de cette plante. La grâce et l'ampleur sont réunies. Tout semble concourir pour faire du D. imperialis une beauté aristocratique. Est-ce ce sentiment qui a engagé

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notre collègue, M. Ortgies, à lui donner la qualification d'impériale?

L'établissement d'horticulture de MM. Charles Huber et Cie, à Hyères, vient de publier son catalogue prix-courant de graines et plantes, pour l'automne 1871 et le printemps 1872. De même que les précédents, ce catalogue est des plus intéressants à diverses titres. Il l'est pour les horticulteurs et les amateurs par la richesse des collections qu'il comprend; il l'est pour les botanistes par les plantes nouvelles qui n'y sont pas seulement indiquées, mais décrites, ce qui est un grand avantage. Les amateurs y trouveront aussi leur compte: ils pourront se renseigner sur le mérite des plants. En voici un exemple: il s'applique au Campanula laciniata, L.

Plante bi-trisannuelle, une des plus belles du genre, taut par ses grandes fleurs bleues que par son feuillage luisant élégamment découpé. Elle est très-rustique sous notre climat méridional. Cette rare et curieuse plante n'était guère connue que par la description de Tournefort, qui la découvrit, en 1700, sur un îlot de l'Archipel. Elle a été retrouvée dans ces dernières années par M. Orphanidès, à qui nous en devons l'introduction dans nos cultures. Voici ce qu'en dit Tournefort (Relation d'un Voyage du Levant, t. I. p. 260, Paris, 1717):

« C'est la plus belle espèce de Campanule qui soit en Grèce. La plante, haute d'environ deux pieds. est arrondie en sous-arbrisseau, touffue et branchue dès le bas; ses premières feuilles ont environ huit pouces de long sur deux pouces et demi de large, découpées profondément à la manière de celle de la Jocóbée ordinaire, luisantes, parsemées de veines blanches... La tige est ligneuse, grosse comme le pouce à sa baissance, toute chargée de fleurs à ses extrémités. Chaque fleur est nne cloche de deux pouces, etc. haute d'environ 15 lignes, évasée jusques à près

Parmi les autres plantes nouvelles, nous remarquons tout particulièrement le Sutherlandia spectabilis floribunda_alba, plante hors ligne, obtenue dans l'établissement de MM. Charles Huber et Cie, ainsi que les Cineraria acanthifolia, gigantea, asplenifolia,lastra folia et maritima candidissima. Pour les quatre dernières, toutes les graines ayant été cédées à MM. James Carter and Béale, à High Holborn (Londres), c'est à cette maison que, pour cette année, les amateurs devront s'adresser. Nous appelons tout particulièrement l'attention de nos lecteurs sur la section des Graminées et Cypéracées nouvelles, dont nous allons donner une simple énumération, nous réservant d'y revenir prochainement. Ce sont les Cyperus cylindrostachis, C. dives, Gymnothrix Japonica, Lasiagrostis argentea, Leersia lenticularis, les Melica altissima, ciliata et Magnoli, Panicum lomentaceum, Spartina cynosuroides.

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE NOVEMBRE).

Il va sans dire que, indépendamment des espèces dont nous venons de parler, l'établissement possède de nombreuses collections de plantes variées, herbacées ou ligneuses, de plantes potagères, etc. Citons entre autres une collection de Cannas des plus complètes. Ceux de nos lecteurs qui désireraient des renseignements plus détaillés pourront s'adresser à MM. Charles Huber et Cie, à Hyères, qui leur adresseront leur catalogue.

Dans une lettre que vient de nous adresser notre collègue, M. Carbou, horticulteur à Carcassonne, se trouve un passage qui a trait aux bordures des jardins et que nous croyons digne d'intéresser nos lecteurs, ce qui nous engage à le reproduire. Le voici :

Je vais vous faire part d'une observation que je viens de faire sur les bordures de mon parterre; voici le fait :

Au moment de faire mes repiquages de plantes annuelles, me trouvant à court de terrain propice, je repiquai mes Reines-Marguerites, Balsamines, Violiées et autres, etc., sur les bordures de mes plates-bandes; je les mis très-rapprochées (8 ou 10 centimètres), dans le but de les éclaircir pour replanter ailleurs; mais plusieurs circonstances m'ayant empêché de faire cette dernière opération, je laissai mes bordures végéter avec cette masse de plantes, qui, dans peu de temps, formèrent comme une haie parfaitement compacte et bien unie. Au moment de la floraison, il s'éleva de tout ce massif de ces bordures, un peu gigantesques relativement, une foule innombrable de boutons, et par suite de fleurs, qui faisaient un effet vraiment admirable; ces fleurs trop épaisses étaient un peu plus petites que d'ordinaire et n'en étaient que plus belles. La petite Giroflée naine se prête bien à cet admirable effet.

Je suis pleinement convaincu que ce système de bordure n'est pas nouveau, mais l'ayant si bien apprécié chez moi, je n'ai pu m'empêcher de vous faire part de mon enthousiasme. Je crois même que si j'eusse placé un fil de fer tout autour de ces lignes de plantes, afin de les tenir bien alignées, l'effet en eût été vraiment féerique.

Je me trouve bien des bordures annuelles; l'aspect du jardin se trouve par cela plus souvent renouvelé; je vais en ce moment, 25 octobre, m'occuper å planter mes bordures en oignons de Jacinthes, Tulipes et autres plantes printannières. Agréez, etc.

J.-B. CARBOU.

Nous partageons complètement les dires et les idées de notre collègue, M. Carbou, et nous ajoutons que dans beauconp de cas, on se trouverait bien de mettre ses conseils en pratique, de faire des bordures de plantes annuelles, qui très-souvent, dans une même année, pourraient être renouvelées plusieurs fois, et procurer des variations de contraste qui changent sans cesse, et d'où ressort la beauté vraie, au lieu de ces lignes monotones par leur continuelle uniformité qui ne s'accorde ni avec nos goûts, ni avec nos

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besoins, qui changent sans cesse. Aussi si, comme le dit notre collègue, et c'est vrai, ce mode d'ornementation n'est pas nouveau, il n'en est pas moins des plus jolis. C'est donc un bien de le recommander.

Nous n'ignorons pas que ce mode d'ornementation n'est pas exempt d'inconvénient, qu'il exige plus de temps, plus de soins, et mème qu'il n'est pas toujours possible. Mais le temps et les soins n'entrent-ils pas pour une part très-large dans nos plaisirs? C'est l'évidence de ce fait qui a donné lieu à ce proverbe : « Il n'y a pas de plaisir sans peine. » Supprimez l'un, l'autre disparaît!

- MM. Vérilhac père et fils, pépiniéristes à Annonnay (Ardèche), viennent de publier un catalogue prix-courant pour l'automne 1871 et le printemps 1872. Ce catalogue est propre aux jeunes plants d'arbres et d'arbustes de pleine terre pour haies, pépinières et forêts, jeunes plants d'arbres résineux, ainsi qu'à des arbres et arbustes forestiers et d'ornement, bons à planter, de diverses forces. On trouve dans le même établissement des Rosiers, des Camellias, Azalées, Rhododendrons, Kalmias, etc., ainsi que des plantes de serre tempérée, des plantes vivaces, des plantes bulleuses et tubéreuses, etc., ele.

Le soudeur sans soudure, tel est le titre d'un article que nous aadressé un de nos abonnés, M. Paul Hauguel, et qu'on trouvera plus loin. Nous appelons tout particulièrement l'attention de nos lecteurs sur cet article qui vient fort à propos, c'est-à-dire à l'entrée de l'hiver, au moment où les chauffages sont indispensables, mais ou souvent aussi il se déclare des fuites dont la réparation nécessiterait un arrêt dans le chauflage et par suite un abaissement dans la température qui deviendrait très-préjudiciable aux cultures. Ce moyen est d'autant plus avantageux qu'il n'occasionne aucune dépense, que tout le monde peut le pratiquer et que je résultat est instantané.

- Dans une lettre que vient de nous adresser M. Mabille, architecte paysagiste à Limoges (Haute-Vienne), à l'occasion de ce que nous avons écrit dans notre précédente chronique, à propos de l'introduction en France des Chênes d'Amérique, il nous fait remarquer que toutes ces espèces ne sont pas également avantageuses, mais qu'il en est une dont les qualités sont telles, qu'elles l'emportent sur toutes les autres; c'est le Chêne quercitron (Quercus tinctoria, Mich.) A ce sujet il nous envoie un article qu'il a écrit sur cette plante, il y a quelques années, et duquel nous détachons les passages suivants sur lesquels nous appelons tout particulièrement l'attention. La chose en vaut la peine. Voici :

.... Quoique classée par les botanistes dans la liste des Chênes dits d'Amérique, dont la plupart réussissent assez mal sous notre climat central, je ferai néanmoins exception de cette dernière variété, en essayant de faire ressortir ses avantages de culture, la valeur de son bois, sa dureté et sa vigueur, étant même planté dans les sols les plus médiocres. Au dire des touristes qui ont parcouru les Etats-Unis, ce Chêne y atteint des hauteurs considérables. Les Américains utilisent son écorce pour teindre en jaune. Je ne sais si en France on a essayé l'emploi de son écorce; mais ce que je puis dire et affirmer, c'est que, dans la partie centrale, ce Chêne croît avec une vigueur peu commune et nullement comparable avec les espèces cultivées jusqu'aujourd'hui. Je ne m'explique pas même comment cet arbre ne fait pas l'ornement de toutes nos routes, de toutes les allées particulières qui conduisent aux propriétés d'abord, parce que son large feuillage offre un tout autre aspect que le Chêne rouvre ou pédonculé; ensuite, parce qu'il croît admirablement dans les sols les plus siliceux, les plus médiocres, et où les racines de l'Acacia commun auraient peine à glaner quelques matières tant soit peu fertilisantes. M'appuyant sur des plantations d'arbres faites depuis vingt-cinq ans environ, dans la propriété du Mas-Morvan, commune de Saint-Yrieix-sous-Aixe, département de la Haute-Vienne, j'ai pu constater là supériorité de cette espèce de Chêne sur toutes les autres cultivées. Ces Chênes, car ils sont nombreux, plantés sur un mamelon recouvert seulement de quelques centimètres de terre siliceuse, ont acquis un développement phénoménal, si on tient compte de la pauvreté de cette partie de terrain.

Plantés à quelques pas seulement de plusieurs rangées de Chênes pédonculés et de Châtaigniers, les Chênes quercitrons sont doubles en grosseur et en longueur. N'ayant subi aucun élagage, ces arbres ont aujourd'hui des tiges droites et sans branches, jusqu'à quatre, six et sept mètres d'élévation. Leur écorce est lisse, vigoureuse.

J'ai rencontré le Chêne quercitron dans différentes autres propriétés du Limousin, où il ne m'a pas paru moins vigoureux, quoique placé dans des sols aussi mauvais que celui précité.

Avant d'entrer dans cette description, j'ai dû m'assurer de la valeur de son bois. A l'âge de vingt ans, le cœur constitue les deux tiers environ du diamètre de la partie ligneuse de l'arbre; ce cœur ou bois parfait offre une teinte noirâtre; l'aubier est aussi dur que celui des Chênes ordinaires. Ce qu'ils offrent de particulièrement remarquable, c'est que les gelées des hivers précédents ne les ont pas attaqués, tandis que de nombreuses gelivures ont labouré le corps de leurs

voisins.

Avec des faits de ce genre sous les yeux, je n'hésite pas à engager les personnes qui ont des plantations à faire à l'employer, à planter ce Chêne dans les sols où le Bouleau et le Chataitaignier produisent à peine, et enfin de lui donner place dans les bordures d'allées et avenues, où il serait tout à la fois productif et ornemental.

De cette lettre, il ressort: 1° que parmi les Chènes d'Amérique il y en a de différentes valeurs, et que l'un des meilleurs, au point de vue de la spéculation, est le Q. tinctoria, ce dont on doit être d'autant plus satisfait que c'est aussi l'un des plus beaux au point de vue ornemental; 2o que cette espèce, qui pourra probablement constituer une essence forestière de premier ordre, recherche les sols siliceux, et que c'est probablement à l'ignorance de ce fait qu'est due la mauvaise opinion que, en général, on s'en était faite, et que dans ces conditions sa croissance est beaucoup plus rapide que celle de beaucoup d'autres essences, même du Châtaignier. Si nous ajoutons qu'aucun arbre n'est plus joli, on comprendra de quelle importance peut être pour nous cette espèce à laquelle, jusqu'à présent, on semble à peine avoir fait attention. Ajoutons encore que plusieurs autres espèces de Chênes de ce groupe, tels que Q. aquatica, rubra, coccinea, palustris, qui ne sont probablement que des formes d'un mème type, devront être aussi essayées dans les mêmes conditions. Toutes ces espèces sont également très-ornementales, et leurs feuilles, à l'automne, prennent cette teinte rouge foncé qui, à cette époque, donne aux forêts d'Amérique un aspect tout particulier qu'on a comparé à une « mer de sang. »

C'est avec plaisir que nous venons d'apprendre que, malgré les événements politiques qui les ont si cruellement frappés, nos collègues et compatriotes messinois n'ont pas déserté la cause de l'horticulture, et qu'ils vont reprendre leurs travaux interrompus par ces événements qui pèsent si cruellement sur notre beau pays de France.

Dans ce but, ils ont nommé président de la Société d'horticulture un homme dont le nom est bien connu de nos lecteurs, M. Chabert, qui, depuis plusieurs années, s'est voué d'une manière toute particulière à et qui, de plus, pendant quatorze ans qu'il l'enseignement pratique de l'arboriculture a été secrétaire de cette Société, a pu en apprécier les besoins auxquels, nous en avons la certitude, il saura pourvoir.

Le choix ne pouvait être meilleur. Unir la théorie à la pratique, tels nous paraissent être les sentiments qui ont poussé nos collègues de Metz. Ils ont raison; ils se sont rappelé ce vieil adage: « Expérience passe science, qui est et sera toujours vrai, ce qui se comprend, celle-ci étant Fille de celle-là. La Mère doit précéder l'Enfant. E.-A. CARRIÈRE.

LE SOUDEUR SANS SOUDURE

Au moment où, par suite de l'abaissement | nécessaires, j'ai pensé qu'un article sur un de la température, les chauffages sont si procédé qui permet de réparer soi-même,

DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE.

sans dépense et instantanément, les fuites qui pourraient se produire et qui se produisent si souvent dans ces chauffages, serait utile aux lecteurs de la Revue, ce qui m'a engagé à écrire celui-ci.

Toutefois, je commence par déclarer que le titre de cet article n'est pas exact, qu'il ne donne pas de la chose une idée vraie; si je l'ai employé, c'est pour frapper davantage l'attention, tout en indiquant le résultat auquel il conduit.

En effet, d'une part, ce procédé ne soude pas les métaux ; de l'autre il arrête les fuites d'eau, ce qui est l'essentiel.

Désirant rendre à chacun ce qui lui est dû, je commence par déclarer que je ne suis pas l'inventeur de ce procédé ; je l'ai vu employer chez M. Vy, constructeur à Montivilliers, pour arrêter des fuites qui s'étaient déclarées dans une chaudière à vapeur, et le résultat a été satisfaisant.

Voici en quoi consiste le procédé : prendre 7 ou 8 litres de crottin de cheval; les mettre dans de l'eau, puis avec un bâton ou avec les mains remuer et triturer jusqu'à complète dissolution, et verser le tout dans la chaudière. Si au bout de quelque temps les fuites n'ont pas cessé de couler, on recommence l'opération une deuxième fois. Il est bien rare que l'on soit obligé d'aller au delà. Je ne parle pas de ce procédé par ouïdire, ou seulement pour l'avoir vu pratiquer; je l'ai employé dans plusieurs circonstances, et toujours avec succès.

Une fois entre autres, le cas était assez

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grave pour mériter d'ètre rapporté. C'était en décembre 1869. Une fuite s'étant tout à coup déclarée dans mon thermosiphon, et ne pouvant la faire réparer, j'eus recours à mon procédé qui, comme les fois précédentes, réussit complètement. La fuite pourtant était assez importante, puisque dans une seule journée elle laissait s'échapper jusque 160 litres d'eau; néanmoins le résultat fut si satisfaisant que je pus attendre jusqu'au printemps suivant pour faire exécuter la réparation, malgré que je n'ai pas cessé de faire du feu.

Ainsi qu'on peut en juger, le procédé dont je parle peut rendre de très-grands services en effet, si l'on réfléchit combien il est souvent difficile de faire exécuter les réparations pendant l'hiver, et combien dans certains cas il peut être nuisible aux cultures d'être privées de chaleur pendant quelque temps, précisément à l'époque où les froids sont parfois les plus considérables. Mais si cela est préjudiciable dans les villes où l'on a facilement des ouvriers, et où, par conséquent, l'on peut faire les réparations, il en est tout autrement dans les villages, où il faut souvent attendre plusieurs jours avant de pouvoir avoir ces mêmes ouvriers, et qu'alors on est exposé à compromettre ses cultures. C'est dans cette circonstance surtout qu'il est utile de pouvoir arrêter immédiatement ces fuites, et cela sans soudure et bien que n'étant pas soudeur.

Paul HAUGUEL,

Jardinier à Montivilliers (Seine-Inférieure).

DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE

Le meilleur remède est celui qui guérit. » Le puceron lanigère, qui a fait son apparition en France, si nos souvenirs sont exacts, dans les premières années du XIXe siècle, est, dit-on d'origine américaine, d'où, à ce qu'il paraît, il fut importé en France après avoir passé par l'Angleterre, où il aurait, comme chez nous, envahi les Pommiers, et où il aurait aussi pris le droit de cité. De ce côté-ci de la Manche, il aurait attaqué tout d'abord les arbres de la Normandie avant de venir visiter les environs de Paris, puis ensuite tous les autres départements français. Sans vouloir ici entamer une discussion avec les historiens de cet insecte laineux, sur son origine et sur la date plus ou moins certaine de son invasion en Europe, ni de celle de cette mauvaise importation dans notre pays, dans nos pépinières et dans nos jardins, nous dirons qu'effectivement il a paru dans notre ancien établissement de Limours vers l'année 1820 ou 1821 pour la première fois, sur nos Pommiers égrins que nous cultivions à cette époque en assez grande quantité, pour la plantation des fruits à cidre, à laquelle on

se livrait dans cette localité. On disait alors, à tort ou à raison, que cette maladie était venue directement de l'Amérique en Europe et qu'elle y avait été apportée en même temps que des Pommiers venant de cette contrée lointaine. Nous n'en savons pas davantage, et nous nous bornons à ces simples détails, laissant à d'autres le soin d'éclaircir cette question, entièrement en dehors du sujet que nous voulons traiter. On connaît également trop les ravages qu'exercent les pucerons lanigères sur les Pommiers pour que nous nous y arrêtions et pour que nous en entretenions nos confrères. Le mal existe, et il faut le combattre, voilà tout.

Lorsque nous fimes l'acquisition de notre modeste domaine d'Hanneucourt, il y a bientôt vingt-deux ans, un Pommier reinette du Canada tige et un Pommier calville blanc en éventail étaient cruellement attaqués du puceron lanigère; la tige, les branches et les jeunes rameaux de la Reinette du Canada ne présentaient que cavités et exostoses. Le Calville en était moins atteint. D'autres jeunes plantations de Pommiers commençaient

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