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AMORPHOPHALLUS RIVIERI.

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AMORPHOPHALLUS RIVIERI

Aroïdée tuberculeuse, des plus curieuses, et surtout des plus ornementales par son port original et exceptionnel, ainsi que par l'énorme développement qu'elle est susceptible de prendre, même en plein air, sous le climat de Paris.

Le tubercule de cette plante (qui atteint à l'état adulte le poids énorme de 3 à 4 kilogrammes), mis en pleine terre riche et substantielle, et à bonne exposition, de mars en avril-mai, arrive à développer en été l'immense feuille unique représentée par la fig. 75, et qui simule tout à fait un Palmier en miniature.

Le limbe de cette feuille, des plus singulièrement et des plus élégamment constitué,

s'étale en parapluie de 1 mètre à 1 mètre 25 et plus de diamètre, au sommet d'un pétiole simulant une tige ou colonne excessivement robuste, cylindrique, haute de 75 centimètres à 1 mètre 50 et plus, large de 5 à 7 centimètres à la base (soit 15 à 21 centimètres de circonférence), de3a 5 centimètres de diamètre au sommet (soit 9 à 15 centimètres de circonférence). Ce pétiole, d'une teinte vert noirâtre qui s'éclaircit de la base au sommet, a la peau rugueuse-chagrinée, bizarrement marbrée-tatouée de dessins clairs et blanchâtres, parfois rosés sur fond vert sombre, chatoyant par places. Les membrures principales qui forment la charpente du limbe de la feuille sont très-développées

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et glabres, ainsi que les parties foliacées et ailées qui les bordent. Outre leur disposition horizontalement palmée et gracieusement arquée aux extrémités, ces nervures ou membrures sont singulièrement ramifiées, dichotomes, et présentent de fortes et abondantes marbrures blanchâtres, sur fond vert olivâtre.

Les parties foliacées qui bordent les deux côtés des nervures principales sont disposées en festons ailés et inégaux, du dessin le plus bizarre; d'autre part, la curieuse et jolie nervation de ces parties foliacées complète l'intérêt qu'offre dans toutes ses parties cette plante, entièrement différente de celles qu'on est habitué à rencontrer dans les jardins. Le pétiole ou hampe de la feuille,

Fig. 76. Fleur d'Amorphophallus Rivieri, au 1/15e.

qui est cylindrique et plein dans toute la partie apparente, embrasse et cache sous terre un volumineux bourgeon placé sur le tubercule, au centre et dans l'axe de son point d'insertion, ce qui prouve bien qu'il s'agit ici d'une feuille véritable, et non d'une tige feuillée, ainsi que pourraient le faire croire les écailles ou feuilles bractéiformes assez développées et à peu près opposées qui se montrent près de terre, au moment où la feuille émerge du soi.

La tige florale ou inflorescence, quoique des plus curieuses, et atteignant 1 mètre et plus de hauteur, devra être supprimée à cause de l'odeur infecte qu'elle exhale pendant quelques jours. Cette fleur, dont la figure 76 donne une idée assez exacte pour tenir

lieu de description, se développe à la fin de l'hiver ou au commencement du printemps (mars-mai) avant la feuille, qui jaillit ensuite à son tour, et tout à coup et avec vigueur du sol un mois après, pour durer jusqu'à la fin de l'automne. Cette fleur, ayant (sauf la forme de la spathe) beaucoup d'analogie avec celle de l'Arum serpentaire ou Dracunculus, est dans toutes ses parties d'une teinte rouge violacé livide; cette couleur est celle de la viande en décomposition, dont cette fleur a d'ailleurs l'odeur, qui ne tarde pas à attirer une grande quantité de mouches, dont on se débarrasse facilement en supprimant la fleur. Il sera même préférable de ne pas laisser la fleur se développer; la feuille qui suivra n'en sera que plus belle, plus ample et de plus longue durée.

Après que les premières gelées ont détruit les feuilles, on arrache les tubercules, en choisissant une belle journée, et après les avoir laissés se ressuyer un peu à l'air, on les rentre à la cave, dans un cellier, sur les tablettes de la serre ou de l'orangerie, enfin dans un endroit sain, à l'abri de la gelée, absolument comme on le fait pour les Dahlias, les Pommes de terre, etc.

La multiplication de cette Aroidée s'opère avec rapidité et la plus grande facilité, au moyen des nombreux bourgeonnements bulbifères et des ramifications tuberculeuses que produisentlesgros rhizomes sur presque toute leur surface, et qui se cassent avec la plus grande facilité au moment de l'arrachage. On les conserve à l'abri du froid, et on les replante en pépinière au printemps. C'est ordinairement vers la troisième ou la quatrième année que ces multiplications sont de force à fournir leur inflorescence, et dans tous les cas leur plus grand développement foliaire.

Placée isolément ou par petits groupes de 3 ou 5, sur les pelouses, cette plante y produit un bon effet et de singuliers contrastes. Plantée dru, en massif bombé, d'une certaine étendue, on croirait voir une petite forêt de Palmiers ou de Palétuviers, dont le feuillage formerait un dòme excessivement vert et compact, supporté par de nombreuses petites colonnettes marbrées, dressées, disposées régulièrement et presque parallèlement. C'est sous cette forme que l'été dernier nous avons pu en admirer de nombreux exemplaires dans les cultures de MM. Vilmorin, Andrieux et Cie.

Entre les mains de jardiniers habiles, cette plante est appelée à jouer un rôle important dans la décoration d'été des jardins, squares, parcs, paysages. Cultivée en pots, elle y réussit parfaitement; placée en serre, elle y acquiert des proportions plus grandes et encore plus

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élégantes, si c'est possible, qu'en plein air; et enfin conservée en appartements, sa feuille s'y maintient en parfait état pendant plusieurs mois; on peut même dire qu'il y a peu de plantes qui s'accommodent aussi bien que celle-là de la culture en pots en appartement; il suffira pour obtenir ce résultat de la planter en terre substantielle, entretenue fraiche par des arrosements.

L'Amorphophallus Rivieri, Durieu, est donc de toutes les façons, et ainsi qu'on peut s'en rendre compte par les figures et la description, une plante recommandable et d'avenir.

Les conditions de succès, dans la culture de cette Aroïdée, peuvent se résumer ainsi : laisser reposer les tubercules au sec en hiver comme les Dahlias; planter au printemps en terre saine, meuble, poreuse, à exposition chaude et aerée, et si l'on veut obtenir le plus grand développement possible de la feuille, il conviendra de fumer très-copieusement, et de n'être pas avare d'arrosements (donnés au pied, le matin ou au déclin du soleil) pendant les temps chauds; un paillis épais, gras, puis, par intervalles éloignés, quelques arrosements étendus de bouillon d'engrais liquides complèteront ce traitement, dont les résultats ne pourront manquer d'ètre merveilleux.

L'arrachage des tubercules ne se fait, comme pour les Dahlias, qu'après les premières gelées, c'est-à-dire, pour Paris, vers la fin d'octobre ou le commencement de novembre; en les laissant en place (avec une couverture de feuilles et de paille) 15 jours ou trois semaines après les premières gelées, les tubercules gagnent beaucoup en développement et en maturation.

Les deux figures que nous donnons de l'Amorphophallus Rivieri sont réduites au 15e. Elles nous ont été communiquées par MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, marchands grainiers, 4, quai de la Mégisserie, chez qui nous avons vu cultiver en pleine terre un très-grand nombre de forts exemplaires de cette singulière et intéressante plante, et chez qui on pourra se la procurer.

L'Amorphophallus Rivieri, DR, est originaire de la Cochinchine, d'où M. Rivière, jardinier en chef du Luxembourg, l'a reçu il y a quelques années. Baptisé dès le début de son introduction Amorphophallus palmæeformis, Riv., qui indiquait parfaitement la forme et le port de sa feuille, ce nom a été remplacé plus tard par M. Durieu de Maisonneuve, le célèbre directeur du jardin botanique de Bordeaux, par celui d'A. Rivieri, DR., en souvenir de son introducteur et premier propagateur. E.-A. CARRIÈRE.

MÉMOIRE SUR LES LIS.

MÉMOIRE SUR LES LIS (

Le voyageur qui sans contredit a le plus contribué à étendre le cercle de nos connaissances en fait de Lis japonais, qui surtout s'est attaché avec le plus de persévérance et de succès à introduire ces belles plantes en Europe, est le docteur Ph.-Fr. von Siebold, de Würzburg. Utilisant au profit de la science les relations que, seule entre tous les Etats de l'Europe, la Hollande avait su conserver avec le Japon, ce zélé botaniste-voyageur, né le 17 février 1796, commença, dès 1823, à s'occuper de la flore de cet empire, comme médecin attaché i l'ambassade hollandaise. Le but qu'il se proposa surtout et qu'il n'a plus perdu de vue jusqu'à sa mort, ce fut d'y former des collections de plantes vivantes qu'il expédiait ensuite en Europe, soit à des jardins botaniques du royaume des Pays-Bas, soit plus tard à un établissement d'horticulture fondé par lui à Leide, en 1844, et qui est devenu un véritable jardin d'introduction de végétaux propres au Japon. Il avait créé, au Japon même, à Yédo, un jardin dans lequel il réunissait toutes les plantes vivantes du pays qui lui semblaient avoir de l'intérêt, et c'est de là qu'il faisait ensuite ses expéditions en Europe. Malheureusement ses essais d'importation de Lis nouveaux n'ont pas toujours obtenu le succès qu'ils auraient mérité dans certains cas, la longueur du voyage a été funeste à des espèces précieuses, et, dans d'autres circonstances, la culture a été impuissante pour en conserver d'autres d'un grand intérêt, qui dès lors n'ont guère fait que paraître momentanément.

Toutefois ses tentatives ont été renouvelées avec une telle persévérance, que finalement elles ont presque toujours abouti à un résultat avantageux, et sa mort mème n'a pas mis fin à ces louables efforts, puisque son établissement d'introduction lui survit et continue à suivre la voie qu'il avait tracée. Siebold rentra en Europe au mois d'octobre 1830, après avoir tout organisé pour que, même en son absence, le Japon continuât à lui payer sans interruption le tribut de ses richesses végétales, et beaucoup plus tard, en 1859, âgé déjà de soixante-trois ans, il ne craignit pas de faire un nouveau voyage dans ce pays lointain qui était devenu pour lui une seconde patrie.

Le résultat scientifique le plus important des voyages du docteur Siebold au Japon avait été de rassembler les éléments d'une flore de cet empire. La rédaction de cet ouvrage, dont le plan avait été tracé très-largement, et dans lequel de belles planches coloriées accompagnaient un texte descriptif

(1) Voir Revue horticole, 1870, p. 391; 1871, p. 408.

(1)

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aussi complet que possible, fut confiée à Zuccarini, botaniste allemand de grand mé. rite, dont la mort prématurée arrêta malheureusement cette publication avant que le second volume en fût terminé. Mais le Flora japonica ne signala et ne caractérisa qu'une seule espèce uouvelle de Lis, savoir: le Lilium callosum, Zucc. (in Sieb. et Zucc., Flora japon., I, 1835, p. 85, tab. 41), le Santan des Chinois, le Fime-Juri, c'est-àdire Lis mignon des Japonais et de Kampfer (Aman. exot., fasc. 5. p. 871), que Thunberg avait pris pour le L. pomponium. L. Siebold essaya d'apporter cette plante vivante en Europe; mais M. de Cannart d'Hamuale dit que, comme le L. maculatum, Thunb., et le L. auratum, Lindl., elle périt pendant la traversée. Aujourd'hui il est douteux qu'elle existe en Europe, et on a vu (p. 216) que M. Leichtlin lui-même n'est pas sûr de l'identité de celle qu'il possède son nom. Cependant, dans un catalogue de l'établissement d'introduction de plantes du Japon de feu Ph.-Fr. von Siebold, à Leide, daté de juillet 1869, cette espèce est portée comme récemment introduite et mise en vente au prix de 40 fr. l'oignon, et elle se trouve maintenue aux mêmes conditions dans le catalogue général de cet établissement, pour 1870-71. Seulement il est peut-être permis de se demander si c'est bien le vrai L. callosum, Zucc., car ce dernier catalogue attribue au Lis appelé par lui L. callosum des fleurs « jaune clair, » tandis que la description donnée par Zuccarini les indique comme d'un beau rouge minium avec des points plus foncés (petala pulchre miniata et punctis saturatioribus adspersa).

Sous

Le Lilium callosum, Zucc., croit naturellement au Japon, dans des parties montagneuses et peu boisées, à une altitude de 165 à 650 mètres, ce qui le fait nommer souvent, dans le pays, Joma-Juri ou Lis des montagnes; il y est aussi cultivé dans les jardins, où il devient plus grand et plus fort qu'à l'état spontané. Sa tige arrondie, droite et élancée, simple, glabre et unie, s'élève d'ordinaire à Om60, plus rarement à un mètre de hauteur; à sa base et au-dessus de l'oignon, elle porte beaucoup de radicelles très-rapprochées, et au-delà elle est marquée de nombreuses linéoles brunâtres, sur une longueur de Om04-0m05; ses feuilles presque dressées, linéaires-étroites et trèsaiguës, sessiles, glabres, d'un vert gai, sont parcourues par 3-5 nervures longitudinales; les 2 ou 3 inférieures sont espacées, tandis que, sur le milieu et vers le haut de la tige, elles se rapprochent beaucoup plus; les supérieures deviennent de plus en plus cour

tes, et finalement, passant aux bractées, les plus hautes forment à leur sommet un renflement obtus. Les fleurs de ce Lis sont petites pour le genre, un peu pendantes, disposées, au nombre de 6 à 10, en grappe terminale lâche, colorées en rouge minium sur lequel tranchent des points épars rouge sombre; chacune d'elle surmonte un pédoncule grèle, long de Om02-0m03, qui sort de l'aisselle de deux bractées inégales en longueur, linéaires, en général plus courtes que lui, s'épaississant à leur sommet en une sorte de callosité obtuse, de l'existence de laquelle a été tiré le nom spécifique. Le périanthe de ces fleurs est bien ouvert et révoluté, et ses 6 folioles sont linéaires, assez pointues, un peu en gouttière par dessus, carénées en dessous; leurs étamines, à pollen orangé, sont plus courtes que le périanthe, plus longues, au contraire, que le pistil dans lequel le style est plus court que l'ovaire. Les bulbes du Lis calleux, comme celles du Lis tigré, servent d'aliment aux Japonais, qui les mangent bouillies, rôties ou même confites.

Une jolie espèce dont on doit l'introduction à Siebold, qui successivement en a importé beaucoup de variétés, est celle à laquelle Roemer et Schultes (Syst., VII, p. 415) ont donné le nom de Lis de Thunberg, Lilium Thunbergianum. Thunberg l'avait prise d'abord (Fl. Japon., p. 133) pour le L. philadelphicum L., et plus tard (Trans. Linn. Soc, II, p. 333) il avait cru pouvoir l'assimiler au Lis bulbifère. Cependant Willdenow, tout en la laissant sous ce dernier nom, faisait observer qu'elle lui semblait différer de notre Lis bulbifère, et dans le grand ouvrage de Redouté sur les Liliacées (tab. 210), si on la trouve encore rattachée à celui-ci, c'est à titre de variété bien caractérisée. Le Lilium Thunbergianum, Roem. Schult., est une plante haute de Om30-0m60. Sa tige simple, abondamment feuillée, ne produit pas de bulbilles, et se montre relevée dans sa longueur de lignes saillantes, sortes de décurrences de la côte des feuilles, qui la rendent presque anguleuse sur toute sa longueur; elle est plus ou moins velue dans sa partie supérieure, mais je n'ai pas trouvé ce caractère constant. Ses feuilles alternes sont lancéolées, graduellement rétrécies en pointe au sommet, sessiles et assez larges à la base qui embrasse environ un tiers de la tige; elles deviennent graduellement plus longues du bas vers le haut de la plante où les 4-5 supérieures se rapprochent en un faux verticille; elles sont glabres, d'un joli vert lustré, planes, mais relevées en dessous d'une côte médiane proéminente. La tige de ce Lis se termine le plus souvent par une, quelquefois par deux, rarement par trois fleurs dressées, grandes, campanulées, dont le

pédoncule porte parfois une bractée vers son milieu, et dont la couleur varie de l'oranger vif à une couleur d'abricot très-délicate, avec plus ou moins de ponctuations brun noirâtre vers le centre; les folioles du périanthe sont étalées ou un peu réfléchies en dehors à leur extrémité, ovales-lancéolées, velues au sommet, rétrécies (surtout les pétales) en onglet à la base, parcourues par un sillon médian à bords duvetés. Les étamines, d'un tiers plus courtes que le périanthe, ont le pollen orangé ou orangé brunâtre, et égalent à peu près en longueur le pistil dans lequel l'ovaire vert est deux fois plus court que le style; celui-ci est coloré et trigone dans toute son étendue (dans les fleurs fraîches que j'ai sous les yeux).

Siebold distinguait de nombreuses variété du Lis de Thunberg, et le catalogue de son établissement pour 1870-71, qui vient d'être publié et par conséquent est bien postérieur à la mort de ce célèbre voyageur botaniste (Siebold est mort à Würzburg, le 18 octobre 1866), n'en porte pas moins de 16, auxquelles le catalogue de la collection de M. Leichtlin (voyez plus haut, p. 218) en ajoute encore quatre (cupreum, flore pleno, marmoratum grandiflorum, scarlatinum Leicht.), en élevant ainsi le nombre à 20. Il est vrai que, parmi ces variétés, il en est sur lesquelles Ch. Morren avait basé l'établissement d'une espèce distincte qu'il avait nommée Lis brillant, Lilium fulgens (Notice sur les Lis du Japon); ce sont celles que Siebold nommait L. Thunbergianum atrosanguineum et L. Thunb. atrosanguineum maculatum. Ces mêmes variétés sont presque habituellement désignées dans les jardins sous le nom de Lilium atrosanguineum et ce dernier nom est inscrit sur les catalogues de M. Van Houtte. Mais, après une comparaison attentive de ces diverses plantes et des caractères par lesquels on a voulu les distinguer spécifiquement, je crois qu'il n'y a pas lieu d'admettre comme une espèce à part le L. fulgens Ch. Morr., et qu'il faut revenir à l'opinion de Siebold, que paraît partager du reste M. K. Koch (Wochensc., 1865, p. 99) (1). En effet, le port est le même; les feuilles sont parfaitement semblables dans l'une et l'autre ; la villosité, outre qu'elle est toujours faible, locale et qu'elle varie beaucoup d'individu à individu, ne peut constituer une différence solide; d'un autre côté, les fleurs ne fournissent aucun caractère réellement distinctif, et même les papilles ou caroncules qu'on remarque à la face interne du périanthe du L. fulgens ne font pas défaut dans le L. Thunbergianum le mieux caracDUCHARTRE.

térisé.

(1) « Wahrscheinlich ist. L. fulgens, Ch. Morr., nur eine Form des bei uns schon' længst bekannten L. Thunbergianum, Roem et Schult. » K. Koch

OBSERVATION RELATIVE A LA FÉCONDATION DES CHAMEROPS.

BRUGNON CHINOIS. ' 577

OBSERVATION

RELATIVE A LA FÉCONDATION DES CHAMÆROPS

Les choses les plus simples sont presque | toujours celles qui sont le moins bien connues. Il y a à cela deux raisons: l'une, que leur attribuant peu d'importance, on ne les remarque pas, et par conséquent qu'elles passent inaperçues; l'autre que les jugeant trop ordinaires, on n'en parle pas, de sorte que, à part quelques hommes pour qui aucun fait n'est indifférent, le plus grand nombre les ignore.

Le fait que nous allons rapporter pour rait être placé dans l'un ou dans l'autre des deux cas dont nous venons de parler, peutêtre même dans les deux. Le voici :

Le genre Chamaerops étant dioïque c'est du moins ce qui a été remarqué jusqu'ici il est donc indispensable, pour en récolter des fruits, d'avoir les deux sexes; cela est élémentaire, ce que probablement aucun de nos lecteurs n'ignore. Mais ce que peutêtre plusieurs ne savent pas, c'est, du moins si nous en jugeons par ce qui s'est passé cette année au Muséum qu'il ne suffit pas que les sexes différents soient placés auprès l'un de l'autre pour obtenir des fruits, et que l'intervention de l'homme est nécessaire. Ainsi, l'année dernière nous avons récolté plusieurs milliers de graines, bien que les mâles et femelles fussent placés trèsloin les uns des autres, parce que nous avions eu le soin, à l'époque de la floraison, de couper de temps en temps des ramilles de fleurs mâles que nous placions sur les inflorescences femelles. Cette année, au contraire, nous reposant sur ce fait que les deux individus femelles qui ont fleuri étaient placés assez près l'un de l'autre (l'un à 1m 90, l'autre à 4 mètres de l'individu mâle), nous n'avons pas pratiqué la fécondation

artificielle. Malgré ce voisinage si rapproché des individus femelles du pied mâle, aucun d'eux n'a donné de fruit.

Nous avons cru devoir signaler ce fait : 1° afin d'éviter à nos lecteurs le petit désagrément que nous avons éprouvé; 2o pour montrer que l'influence des insectes et du vent dans la fécondation est probablement moins importante que celle que si gratuitement on leur attribue, et par conséquent qu'il est toujours sage de compter sur soi et d'agir conformément à ce proverbe : « Aidetoi, le ciel t'aidera. »>

Ce fait montre aussi les différences considérables qui, au point de vue de la fécondation, présentent certaines espèces. Ainsi, tandis qu'un Chamarops mâle, qui porte plus de 20,000 fleurs toutes abondamment chargées d'un pollen bien développé, ne peut féconder des fleurs femelles d'un pied placé tout auprès, on voit d'autres plantes, des Aucubas, par exemple, se comporter tout différemment. Pour ceux-ci en effet, il suffit de quelques fleurs mâles pour féconder, même à des distances relativement très-grandes, un certain nombre de fleurs femelles. Si nous demandions pourquoi, on pourrait peut-être nous répondre que pour ceux-ci ce sont les mouches, fait qui peut être, mais qui pourtant ne paraît pas suffisant, puisqu'on a de nombreux exemples que des individus mâles qui avaient fleuri à l'automne (décembre-janvier) ont rendu fécondes des plantes femelles qui étaient placées auprès, bien que celles-ci aient fleuri plus de trois mois après les fleurs mâles. Aussi, de nouveau nous posons cette question: Pourquoi?

BRUGNON CHINOIS

Jusqu'à présent, que nous sachions du moins, personne n'avait parlé de Brugnon d'origine chinoise; toutes les variétés, formes ou espèces d'Amygdalées vraies qui nous étaient venues de ce pays appartiennent au sous-genre Persica. Ce n'est qu'en 1868 que nous avons vu des fruits d'un Brugnonnier, dont les noyaux avaient été envoyés de Chine au Muséum, en 1862. Malheureusement les quelques fruits que nous avons pu observer en 1868 sont tombés avant leur maturité, et ce n'est qu'en 1870 que nous en avons récolté de mûrs, ce qui nous permet d'en donner une description.

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E.-A. CARRIÈRE.

Le Brugnonnier chinois ou Mim-Tao forme un arbre vigoureux à rameaux fortement colorés sur les parties placées au soleil. Feuilles grandes, d'un vert très-foncé, sombre, un peu arquées, parfois cloquéesbullées le long de la nervure médiane, courtement dentées, à glandes réniformes placées sur le pétiole, très-rarement sur le limbe. Fleurs campanulacées, petites, d'un rose violet. Fruit plus haut que large, rappelant assez par sa forme le Brugnon d'Angervilliers, qui, très-probablement, est issu du Brugnon violet hâtif, souvent inéquilatéral, sillonné sur l'un des côtés, atténué légèrement au sommet qui porte un Roem. et Schult., connu depuis longtemps chez nous.)

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