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PRÉSERVATIF CONTRE LA MORTALITÉ DES PÊCHERS.

nous occupons, sont particulièrement dans

ce cas.

Un autre fait qui vient donner du poids à la comparaison que nous venons de faire se montre dans la gravité du mal lorsqu'il se manifeste, et de l'inefficacité, à peu près complète alors, des remèdes qu'on peut y apporter. En effet, de même qu'il est rare qu'on guérisse les affections pulmonaires bien caractérisées, il l'est également qu'on guérisse le blanc des racines. Faisons aussi remarquer que, en général, la maladie du blanc ne se manifeste extérieurement que pendant l'été, bien que depuis longtemps déjà les racines soient envahies; la raison est que dès son début, le mal est en partie balancé par la force de la végétation; mais comme il augmente constamment, il vient un moment où l'équilibre est rompu, et c'est alors que tout à coup les feuilles fanent et que l'écorce des rameaux ne tarde pas à rider. « C'est un coup de soleil, dit-on alors, qui a frappé les racines; il n'y a rien à faire à cela. En effet, il est bien rare qu'on sauve les arbres ainsi attaqués; toutefois, il est bon d'essayer: j'indiquerai plus loin comment il faut agir.

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De ce que je viens de dire on a pu comprendre que les remèdes doivent surtout être préventifs; on doit donc mettre dans le sol des agents qui puissent s'opposer à la décomposition des principes séveux et au développement des végétations cryptogamiques. Les résultats que j'ai obtenus contre cette affection du blanc des racines étant des plus satisfaisants, j'ai lieu de croire bons les moyens à l'aide desquels je les ai obtenus. En effet, depuis que je les emploie, je n'ai jamais eu un seul Pêcher d'attaqué par le blanc des racines, bien que mes voisins, placés dans les mêmes conditions que moi, aient constamment à s'en plaindre, et malgré les modifications qu'ils aient fait subir au sol, et parfois même qu'ils aient opéré son changement intégral. Du reste, une preuve que les résultats que j'obtiens sont bien dus au moyen que j'emploie, c'est que, auparavant que j'en fasse usage, j'éprouvais trèsfréquemment des pertes de Pèchers, par suite du blanc qui attaquait leurs racines.

Quelle que soit la cause du mal et le rôle des substances que j'emploie, je vais faire connaître celles-ci et indiquer la manière de les employer. Voici comment je procède :

Avant de défoncer le terrain, opération à peu près toujours de première importance, je répands sur le sol de la cendre de bois et de houille, du sulfate de chaux ou gypse (plâtre), du carbonate de chaux (chaux vive réduite en poudre), du sulfate de fer également réduit en poudre, puis sur le tout j'étends une couche de terreau, et je procède au mélange à l'aide d'un hersage plusieurs fois répété.

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Le défonçage doit avoir lieu par un beau temps; la terre étant alors saine, l'opération produit de meilleurs résultats pour la végétation; l'air atmosphérique, pénétrant plus facilement dans un sol sec et remué que dans une terre lourde, boueuse et compacle, dissout beaucoup mieux les matières chimiques et opère leur assimilation avec la terre.

Le dosage des matières employées se fait en proportions variables, suivant la nature du terrain: sur 20 mètres carrés on répand 200 litres de terreau (cette quantité peut varier, être augmentée pour un terrain maigre), 30 litres de cendres, 60 litres de plâtre, 5 litres de chaux vive et 3 kilogrammes de sulfate de fer.

En procédant au défonçage, qui peut se faire jusqu'à un mètre de profondeur, en tenant compte de l'épaisseur de la couche de terre arable, qui varie selon la localité, on procédera avec soin au mélange, de façon qu'il y en ait partout, depuis la base de la tranchée jusqu'à la superficie du sol. Je n'entre pas dans les détails de la plantation du Pêcher, qui est bien connue, mais j'insiste sur le pralinage des racines, opération trèsimportante, selon moi, pour la réussite de la reprise du Pècher, et pour le préserver immédiatement du champignon.

Dans cette circonstance, le pralin peut être composé de moitié terre de jardin, moitié bouse de vache, de quelques litres de cendres, d'une quantité suffisante d'eau et d'urine pour délayer le tout, qui doit être d'une certaine consistance, c'est-à-dire former une bouillie claire, mais assez épaisse pourtant pour adhérer aux racines; à ce mélange on ajoutera 6 grammes de sulfate de fer par litre de matière. Cette mixtion se fera dans un vase assez grand pour pouvoir y plonger les racines du Pècher.

Les jeunes Pêchers, lors de l'arrachage, ou pendant le transport ou par suite des diverses manipulations qu'ils subissent avant la plantation, éprouvent souvent des lésions dans l'écorce. Dans ce cas, toutes les substances ammoniacales, les carbonates, les sulfates et tout ce qui est à base de potasse, en agissant probablement comme caustiques, sont des préservatifs des plus efficaces contre la décomposition des racines et contre le développement des champignons.

Pour garantir les Pêchers plantés depuis plus ou moins longtemps du ravage des champignons, on enlèvera quelques centimètres d'épaisseur de terre, sur une largeur assez grande, de manière à former une sorte de bassin; puis, dans un récipient pouvant contenir plusieurs hectolitres d'eau, on ajoutera à celle-ci 2 dixièmes d'urine de vache, 6 grammes de sulfate de fer par litre de matière, puis 10 litres de cendres par hectolitre. Ce mélange sera brassé plusieurs fois

par jour et fait d'avance, pour que la disso- | de fer, de l'eau de chaux et différentes autres lution des principes chimiques ait le temps de se faire.

Après un brassage vigoureux, cette eau composée sera versée au pied des Pêchers en quantité suffisante pour tremper la terre et la pénétrer au moins à un mètre de profondeur; puis enfin, lorsque l'eau sera entrée dans le sol, on remettra la terre qu'on avait déplacée pour faire le bassin, et l'opération sera terminée.

Aussitôt qu'on s'apercevra qu'un arbre fatigue, que ses feuilles se fanent ou prennent un aspect de souffrance due à une autre cause que la sécheresse, on devra de suite faire un bassin au pied et y verser le liquide que je viens d'indiquer. A défaut de ce liquide, on ajouterait à l'eau un peu de sulfate

substances contenant de la potasse, de l'eau de Javel, par exemple.

Comment les substances que je viens d'indiquer agissent-elles? quels sont les phénomènes chimiques qui se produisent? C'est ce que je ne pourrais dire. Je laisse à faire ces recherches à des personnes compétentes en la matière. Chacun ici-bas a son rôle à jouer; j'ai, je crois, rempli le mien en faisant connaître le procédé que j'emploie et les résultats que j'en obtiens. A d'autres à donner l'explication des faits, de rechercher les pourquoi et les comment, qui, après tout, sont secondaires, car s'il est bon de connaître un mal, il est bien meilleur de savoir le guérir. QUETIER.

DES SEMIS COMBINÉS

Ce mode de semis est peu connu, par | conséquent peu pratiqué. C'est regrettable, parce que, dans certains cas, il peut rendre de grands services. Nous allons en citer quelques exemples; mais, auparavant, définissons ce mode de semis, citons quelques particularités qui s'y rattachent, et indiquons quelques cas où on peut l'employer avec avantage. Sans chercher à avoir la priorité, nous croyons que nous sommes l'inventeur du terme combiné; ce n'est ni par amourpropre ni par vanité que nous disons ceci, mais seulement pour constater un fait. Et, du reste, il n'y a pas à cela de quoi s'enorgueillir, car créer un mot, n'est-ce pas ce que fait souvent l'homme le plus ignorant? Quoi qu'il en soit, voici ce que nous avons dit de ce mode de semis dans notre Guide du Jardinier multiplicateur: « Ces semis sont appelés combinés, parce que, dans le plus grand nombre de cas, il y a, de la part de celui qui les fait, une véritable combinaison entre la plante qui fait l'objet principal de ses soins et d'autres qui ne figurent que comme auxiliaires. >>

Le but qu'on se propose lorsqu'on fait ces sortes de semis, c'est que dans la combinainaison il y ait une ou même deux sortes qui en protègent une autre. Les sortes protectrices devront donc être plus robustes et surtout plus hâtives que celles qu'elles devront protéger; mais l'on comprend aussi qu'il faudra, lors du développement des plantes, veiller à ce que les rôles ne s'intervertissent pas, que les protecteurs ne tuent pas ceux qu'ils doivent protéger, et, par conséquent, enlever au fur et à mesure du besoin les plantes qui seraient nuisibles. On doit comprendre aussi qu'il n'y a rien d'absolu quant au mode d'opérer, non plus qu'aux sortes qu'il convient de prendre; ces choses sont relatives au but qu'on se propose, aux con

ditions dans lesquelles on se trouve placé, et tout particulièrement aux sortes qu'il convient de protéger. Faisons, toutefois, remarquer que s'il s'agit de culture jardinique et qu'on puisse le faire, on pourra choisir des sortes protectrices qui peuvent rendre quelques services. Lorsqu'on en fera la suppression, on ne devra pas perdre de vue que l'essentiel est de veiller aux sortes auxquelles on tient principalement. Si le semis est fait près d'un lieu habité, et qu'on puisse le visiter souvent, on pourra semer, avec les graines des plantes qui doivent rester, celles de certaines plantes légumineuses ou de fleurs qui pourront être arrachées et plantées ailleurs.

Les semis combinés se pratiquent surtout lorsqu'il s'agit de protéger des espèces dont la germination des graines ou l'éducation des plantes est difficile, soit parce que l'air ou le soleil leur est nuisible, soit parce que, absorbant peu d'eau, elles ont besoin de trouver autour d'elles des voisins qui font l'office d'aspirateurs, et qui enlèvent l'humidité surabondante qu'elles ne peuvent décomposer, et qui suffirait pour engorger outre mesure les tissus des plantes et produire une sorte d'asphyxie ou de pléthore qui en déterminerait la mort, les ferait fondre, comme l'on dit dans la pratique.

Les semis combinés peuvent aussi être employés avec un très-grand avantage, même lorsqu'il s'agit d'espèces qui doivent rester et croître ensemble plus ou moins longtemps. C'est un très-bon moyen et dont beaucoup de plantes s'accommodent, surtout lorsque ce sont des espèces de nature différente. Il est même certaines espèces qui seules vont mal, sont délicates ou difficiles à élever, qui, au contraire, vivent très-bien lorsqu'elles sont mélangées à d'autres; ce sont ce qu'on peut appeler des plantes sociales. Ce qu'il y

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a à faire, c'est donc d'étudier quelle est la société qui leur convient le mieux. Toutefois, et indépendamment du choix, il faut aussi, lorsqu'on effectue les semis, tenir compte de la vigueur des plantes, semer plus ou moins clair en raison de cette vigueur, ou éclaircir au besoin lorsque les graines sont levées.

De ce qui précède, on a pu se faire une idée du principe des semis combinés, de l'avantage qu'ils présentent et des différents cas où l'on doit les pratiquer. Nous allons terminer cette note par la citation d'une expérience comparative que nous avons faite; elle porte sur le Buddleia curviflora, dont les graines sont extrêmement fines et les jeunes plantes délicates et difficiles à élever. Dans des planches contiguës, nous avons semé des graines de Buddleia curviflora; avec les unes, nous avons semé des

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graines de Carottes et de l'Avoine. Dans les planches où il y avait soit de l'Avoine, soit des Carottes, les Buddleia levèrent et se développèrent parfaitement; nous avons eu un résultat complet, cela sans avoir eu d'autre peine que d'arroser et d'enlever, au fur et à mesure du besoin, les plantes auxiliaires. Au contraire, là où les graines de Buddleia avaient été semées seules, ces graines germèrent, mais ne purent jamais se développer; elles disparurent toutes, brûlées par le soleil ou atrophiées par l'excès d'humidité. Cet exemple, que nous pourrrions multiplier, suffira pour faire comprendre tout l'avantage que l'on peut tirer du procédé que nous venons d'indiquer, et engager à en faire l'essai, tout en faisant connaître la manière d'opérer. E.-A. CARRIÈRE.

SOUCI LE PROUST

Cette plante, ainsi appelée à cause de son obtenteur, M. l'abbé Le Proust, est certainement la plus belle variété de Souci que l'on connaisse jusqu'à ce jour.

Elle est vigoureuse et trapue, s'accommode, comme ses congénères, de tous les terrains; elle peut même croître dans les coins tout à fait mauvais et incultes, sur les terrains caillouteux, sur les décombres, etc. Ses tiges très-rameuses, étalées-dressées, atteignent 25 à 35 centimètres de hauteur. Les feuilles sont alternes, sessiles, larges et courtes, d'un beau vert sombre. Les fleurs, d'un jaune pâle, à pétales très-nombreux, régulièrement étalés et imbriqués, ont, en outre, leur extrémité finement dentée et découpée avec liseré noir, ce qui donne à la fleur l'aspect d'une Chrysanthème double. C'est au printemps de 1870 que nous re

çûmes, de la maison Vilmorin, des graines de ce charmant Souci; elles furent semées en pépinière dans les premiers jours d'avril, et les plants repiqués en place environ six semaines plus tard. Après la reprise des plants, un binage suivi d'un bon paillis, avec de copieux arrosements, furent les soins que les plantes reçurent pendant leur développement.

En somme, ce Souci est une excellente acquisition, et nous ne saurions trop le recommander. En variant les époques de semis, on peut en avoir une partie de l'année en fleur. Planté en corbeilles ou dans des plates-bandes et même isolément, on obtiendra toujours de très-heureux résultats, surtout si on l'associe à d'autres plantes unicolores (à feuillage ou à fleurs blancs, rouges ou violets). E. LAMBIN.

DE LA FÉCONDATION DES CHÈNES

Sans nous comparer au sphinx d'Edipe, et après avoir déclaré que nous n'avons pas cette prétention, tout en reconnaissant ne pas en avoir le mérite, nous nous permettrons cependant - ne serait-ce qu'en manière de passe-temps ou comme une sorte de charade d'adresser aux botanistes une simple question qui nous est venue en regardant des Chênes en fructification. Voici cette question: Comment s'opère la fécondation des Chênes? On pourra peut-être rire de notre ingénuité, mais nous devons déclarer que nous ne comprenons rien au fait dont nous parlons, surtout lorsqu'il s'agit d'espèces comme celles que nous examinions, dont les fruits sont bisannuels ou à cheval sur deux ans, comme l'on dit. En

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trons dans les détails de manière à bien faire comprendre les faits dont il s'agit:

Au commencement de mars, avant l'évolution des feuilles et des bourgeons (il s'agit d'espèces à feuilles caduques), en examinant quelques espèces de Chênes, nous avons aperçu sur les rameaux de l'année précédente un certain nombre de jeunes fruits qui s'étaient développés l'été précédent. En présence de ces faits et en réfléchissant que les chatons mâles de ces espèces se montrent dans le courant de mars sur le vieux bois, tandis que les chatons femelles (glands) se développent vers l'extrémité des bourgeons, c'est-à-dire en juin, nous nous sommes naturellement demandé comment ces ovaires avaient pu être fécondés. C'est, en nous ser

vant d'une comparaison qui pourra paraître triviale, mais qui pourtant nous semble assez juste et rend bien notre pensée, comme si une femelle passait dans un chemin trois mois après qu'un mâle de la même espèce y eût passé, et que cela suffit pour que cette femelle fût fécondée. Ce fait pourra paraître très-ordinaire, normal même aux initiés, mais nous déclarons ne pas être du nombre de ceux-ci, surtout lorsque nous nous reportons aux théories émises sur la fécondation. Comment, en effet, accorder les faits dont nous venons de parler avec ce qu'on nous dit de la délicatesse des organes et de la précision qu'il faut entre eux, etc., etc.? Comment soutenir, par exemple, qu'il faut que les organes mâles et femelles soient tout à fait à point; que le diamètre du pollen doit être

en rapport avec le canal stigmatique? Com ment trouver toutes ces circonstances réunies dans la fécondation des Chênes, dans celles de beaucoup d'espèces de Conifères, dans les Noisetiers, les Ostryas, les Cornus, etc., où les fleurs mâles s'épanouissent parfois en novembre, tandis que les fleurs femelles ne commencent guère à être apparentes que vers le mois de mai? Si, pour répondre à ces questions, l'on dit et c'est notre avis qu'il y a des fécondations diverses, tant sous le rapport de l'état, de la nature et de la forme du pollen que des différents organes femelles, stigmates, pistil, ovaire, etc., que devient alors la théorie de l'hybridation? Une règle dont les hommes intelligents chercheront constamment à s'écarter. Ils auront raison. E.-A. CARRIÈRE.

ELEAGNUS ROTUNDIFOLIA

Sous cette dénomination, je reçus, il y a quelques années, le charmant arbisseau qui fait l'objet de cette note, et que l'on peut déterminer ainsi :

Arbrisseau ligneux à rameaux droits, rougeâtre. Feuilles persistantes, alternes, les inférieures ovales-lancéolées, terminées en pointe, les supérieures rondes et ovales, obtuses, vertes, luisantes en dessus, argentées, soyeuses en dessous. Fleurs petites, à étamines jaunàtres, disposées le plus souvent en petites cimes, rarement solitaires, s'épanouissant au premier printemps. Les fruits, qui ont la forme et l'aspect d'une olive, sont charnus et prennent à l'époque de la maturité, qui s'effectue ordinairement en juinjuillet, une teinte rougeâtre semblable à celle des rameaux.

L'Eleagnus rotundifolia est un arbris

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seau tout à fait ornemental par les jolis fruits dont il se couvre à chaque printemps, et d'une rusticité incontestable, puisque, sans le moindre abri et exposé à tous les vents, il a supporté sans péril l'hiver rigoureux que nous venons de subir.

On le multiplie aisément de marcottes que l'on incise fortement, ou à l'aide de ses graines que l'on met stratifier sitôt la maturité.

En février, on taille les rameaux sur 5 ou 6 yeux. Le nom spécifique de rotundifolia sous lequel nous avons reçu cet arbrisseau n'est-il pas douteux? On nous assure que l'Eleagnus rotundifolia est le même que l'E. edulis. Ne connaissant pas ce dernier, nous ne pouvons nous prononcer. GAGNAIRE fils.

SAMBUCUS FONTENAYSII

Cet arbrisseau, qui est très-vigoureux | et forme d'énormes buissons, présente cet immense avantage d'être toujours en fleur à partir du mois de juin. Aussi, bien qu'il en ait déjà été parlé 'dans la Revue, nous avons cru devoir y revenir pour en recommander tout particulièrement la culture. Son feuillage est ample, et ses fleurs, disposées en trèslarges corymbes (jusqu'à 40 centimètres) jaunâtres, sont légèrement soufrées, d'une odeur assez agréable, beaucoup moins forte et moins pénétrante que celle du Sureau commun. Il a été obtenu par feu M. Billard, dit la Graine, pépiniériste à Fontenay-auxRoses, dans un semis de graines provenant du Sambucus glauca.

Le S. Fontenaysii présente dans sa végétation un caractère qu'on ne rencontre que très-rarement chez les végétaux les bourgeons secondaires inférieurs se développent

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beaucoup plus vigoureusement que le bourgeon principal placé au-dessus d'eux, caractère que l'on rencontre aussi chez le Magnolia grandiflora, et qui fait qu'il tend à prendre de très-grandes proportions relatives en largeur, qu'on maintient par la taille. Cette plante, qu'on ne rencontre que très-rarement dans les cultures, devrait au contraire s'y trouver très-fréquemment; elle ne devrait manquer dans aucun jardin paysager de quelque étendue.

Le S. Fontenaysii, que nous recommandons d'une manière toute particulière, est souvent stérile; parfois pourtant, sur ses nombreux et larges corymbes, il reste quelques fruits. On le multiplie par couchage. E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE D'OCTOBRE)

Exposition universelle d'horticulture de Londres.

Succès obtenus par M. Baltet. Procédé de submersion de M. Faucon, pour la destruction du Phylloxera. - Projet de création d'une école d'horticulture au potager de Versailles. - Supplément au catalogue général de M. André Leroy, d'Angers. Secours distribués aux cultivateurs par la Société des agriculteurs de France. Catalogue de M. Louis Van Houtte. Jardin du Hamma, à Alger. Les Gynerium au point de vue de l'ornementation. Lettre de M. Mail. Nouvelles variétés de Rosiers, de M. Verdier. - Glaïeuls et plantes bulbeuses, du même horticulteur. Lettre sur la maladie des Fraisiers. - Fraisiers Sir Harry et Victoria. Pélargoniums de M. Boucharlat. - Travail de M. Chabaud, sur l'hiver de 1870-1871, à Toulon. Plantes qui n'ont pas souffert du froid. — Établissement d'horticulture de M. Jamin. — Catalogue de M. Gaujard. — Exposition internationale de plantes à Gand. — Catalogue de M. Morel. de l'enseignement agricole donné à Lausanne en 1871-1872.

On ne se douterait guère, en France, qu'à quelques kilomètres de nos frontières, il vient de s'accomplir un fait des plus remarquables au point de vue horticole : une Exposition universelle d'horticulture. Disons toutefois que cet oubli n'est qu'apparent, qu'il n'est pas le résultat de l'indifférence, ni celui de l'ignorance du fait, mais une conséquence des pénibles événements que nous venons de traverser.

Si ces tristes événements ne nous ont pas permis de prendre une aussi grande part à cette Exposition que celle que nous aurions dû y prendre, la France, disons-le, y a été, sinon largement, du moins brillamment représentée, entre autres par MM. Charles Baltet, horticulteurs à Troyes, qui avaient exposé diverses collections qui leur ont valu les récompenses suivantes :

1er prix: Médaille d'or, pour la collection de Poires la plus complète.

1er prix: Médaille de vermeil, pour la plus remarquable collection de Poires de dessert.

1er prix Grande médaille d'argent, pour le plus beau lot de Poires à cuire.

Prix spécial en vermeil, pour une collection de 150 variétés de Pommes.

De plus, un groupe de 50 variétés de Poires de semis a été renvoyé au comité de la Société royale d'horticulture, qui est chargé d'en faire l'examen.

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Parmi les différents remèdes proposés ou essayés contre le Phylloxera, et dont nous avons parlé, nos lecteurs n'ont peutêtre pas oublié celui de M. L. Faucon, que nous avons rapporté dans le numéro du 16 août dernier, p. 303. Après avoir rendu compte de ce procédé, qui consiste dans la submersion complète des Vignes, nous ajoutions: « Nous n'ignorons pas que la submersion n'est pas possible pour toutes les Vignes, mais est-ce une raison pour ne pas l'appliquer là où on le peut? Non, sans doute, au contraire, Mais, d'une autre part, s'il est reconnu que c'est le seul moyen d'avoir des Vignes dans les contrées méridionales, pour

1er NOVEMBRE 1871.

·Programine

quoi ne planterait-on pas en Vignes les terrains qui peuvent être submergés? C'est ce que peut-être on sera obligé de faire, du moins jusqu'à ce que les causes qui ont amené le Phylloxera n'existant plus, cet insecte disparaitra. Sera-ce prochainement? Nous le désirons. >>

Des expériences répétées sur différents points semblent mettre hors de doute que ce procédé est d'une efficacité complète, de sorte qu'il ne reste plus d'autre objection que celle de l'application du procédé. Mais cette difficulté n'est pas, à beaucoup près, aussi grande qu'on aurait pu le supposer, et la plupart des vignobles du Midi-précisément là où sévit la maladie sont trèsfacilement irrigables, ce qu'a démontré M. L. Faucon, dans une lettre qu'il vient d'adresser au Ministre de l'agriculture, et qu'on trouvera plus loin. Nous avons cru devoir reproduire cette lettre, qui est pleine d'intérêt et d'utiles renseignements.

D'après des bruits qui circulent sur les, le potager impérial de Versailles serait l'affectation de certaines propriétés nationaà la veille de subir une transformation, de devenir une école d'horticulture analogue à celles de Grignon, de Grand-Jouan, pour l'agriculture. Un passage que nous trouvons pratique nous paraît devoir trouver place à ce sujet dans le Journal d'agriculture

ici. Le voici :

Quant au potager de Versailles, nous y voyons, avec beaucoup d'autres, l'emplacement le plus culture qui nous manque, et dont l'installation convenable pour la création d'une école d'hortipourrait n'entraîner d'ailleurs qu'une dépense à peu près insignifiante. En ce qui concerne l'utilité de l'institution, nous ne pensons pas qu'elle fasse un instant l'objet d'un doute dans l'esprit de ceux qui se sont trouvés aux prises avec la difficulté de se procurer un jardinier mème médiocre. Partout les sujets manquent, et la pénud'apprentissage où ils pourraient se former. A la rie n'est pas moins grande à l'égard des écoles grande rigueur, on rencontrerait encore des spécialistes; mais ce qui est plus rare, c'est le jardinier de ferme ou de maison bourgeoise, qui sache fournir régulièrement et constamment à

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