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trop le répéter, que, en culture, le grand maître c'est l'expérience: « Expérience Expérience passe science, dit un vieux proverbe. C'est toujours vrai.

- M. Dauvesse, horticulteur à Orléans, vient de publier un catalogue général pour 1871 des végétaux disponibles dans son établissement qui, comme on le sait, est toujours l'un des principaux de France; aussi n'essaierons-nous pas d'en faire l'énumération; il nous suffit de dire qu'on y trouve à peu près tout ce qu'on peut désirer, surtout en végétaux ligneux, arbres et arbustes, soit d'ornement, soit forestiers. Les arbres fruitiers surtout, de toute nature, y sont cultivés sur une grande échelle, ce que, du reste, démontre le catalogue dont nous parlons, qui forme quatre grandes divisions ainsi réparties: la première comprend les arbres fruitiers, arbustes et plantes à fruits comestibles; la deuxième les arbres forestiers et d'ornement à haute tige, à feuilles persistantes ou caduques, les plantes de terre de bruyère, Rosiers, etc.; la troisième est relative aux jeunes plants d'arbres et d'arbustes forestiers ou d'ornement, de Coniferes; enfin la quatrième comprend les plantes de serres, graines et articles divers.

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Pour être aussi certain que possible d'avoir des hybridations convenables, il faut, bien entendu, faire disparaître toutes les variétés inférieures ou qu'on ne juge pas compatibles avec le résultat que l'on cherche. Cela est facile pour les plantes, mais il n'en est pas toujours ainsi pour les grands végétaux ou arbres fruitiers.

Si j'étais dans une position à pouvoir le faire, je planterais (pour ne citer que les Poiriers) un grand verger dans lequel les variétés de Poires que je désirerais féconder les unes par les autres seraient disposées par groupes. J'aurais soin, surtout, de mettre dans un seul groupe uniquement des fruits de dernière saison, afin d'obtenir des fruits tardifs, etc.

Mais si je n'ai pas pratiqué la fécondation artificielle, j'ai fait, sur le résultat de certains semis, des remarques qui, je crois, peuvent offrir de l'intérêt. Je vais, aujourd'hui, parler d'une expérience que j'ai faite sur une variété de Raisin. Voici le fait :

J'ai, il y a déjà dix-huit ans, semé des pepins d'une variété de Raisin appartenant à la section des Quilliades, je crois, dont j'ignore au juste le nom. C'est un énorme Raisin, aussi bien quant à la grappe (qui est très-serrée) qu'aux grains qui la forment, et dont la couleur est lilaçé clair. Cette variété, assez bonne, mûrit très-difficilement; le bois est d'une extrême vigueur. Je jours les sujets répondent, quant à la vigueur, ferai remarquer, en passant, que presque tou

à la mère dont ils sont issus.

De ce semis, j'eus ou je conservai sept pieds, dont six firent une pousse, en une seule sève, de 2 mètres; le septième poussa beaucoup moins vite et n'atteignit cette hauteur qu'au bout de quelques années (j'oubliais de dire que le piedmère où j'avais récolté ma graine n'avait absoFontainebleau). lument pour voisin qu'un pied de Chasselas de

Le pied qui avait fait une sève beaucoup moins forte que les autres donna du fruit au bout de quatre ans. Ses feuilles étaient semblables à celles d'un Chasselas; mais quoique son fruit fût excellent, à grains ronds, blancs, croquants, avec une légère saveur de Muscat, je l'arrachai au bout de quelques années, voyant son peu de produits.

Des six autres sujets de mon semis, un seul montra du fruit au bout de huit ou dix ans. Je ne vis aucune production sur les autres, quoique je les aie conservés très-longtemps, et un jusqu'à cette année 1871, c'est-à-dire pendant dix-huit ans; mais malgré tout ce que crus pouvoir faire pour provoquer leur fructification: taille de 1 mètre et plus par an sur plusieurs branches, couchages réitérés à des longueurs considérables, transplantations, changement de terrain et même bouturage, rien n'y fit: je n'ai pu en déterminer la fructification. Le pied qui avait fructifié est d'une végétation, je puis dire phénoménale, mais d'une production presque nulle depuis près de huit ans, et c'est dommage, car le fruit en est magnifique, les grains sont très-gros, ovales, bossués, irréguliers, très-croquants et de couleur rose brillant.

Enfin, pour continuer à décrire mon expérimentation, je dirai que la première année que ce sujet se mit à fruit, il ne donna absolument qu'un seul grain de Raisin venu au bout d'une vrille. Je trouvai ce grain tellement beau et bon que je semai dans un pot les quatre pepins qu'il contenait. Il en sortit quatre sujets d'une trèsgrande vigueur (je dois dire que le pied-mère était placé le long d'un mur garni de Chasselas de diverses sortes); la deuxième année, je dépotai mes quatre plants et les enterrai au milieu d'un carré sans défaire la motte (ils sont encore actuellement juxta-posés dans la même place); je les laissai croître et les couchai en terre à de grandes longueurs.

Sur un de ces quatre sujets, je vis du fruit dès la quatrième année (quatrième sève positivement). Sur un second, j'en ai eu au bout de six ans. Sur le troisième, il y a une grappe actuellement, pour la première fois.

Le quatrième pied n'a eu cette année qu'un grapillon avorté.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'OCTOBRE).

Mais voilà où est le bizarre et ce qui étonnera peut-être, c'est que les deux premiers sujets ont donné du fruit blanc à grains entièrement ronds, et que le troisième pied, qui a une grappe actuellement, produit un grain de couleur rouge et de forme très-allongée. Le quatrième pied sera égal, à fruit rouge, parce que ses feuilles sont fortement colorées, et si quelquefois un Raisin rouge a les feuilles sans trace de rouge, jamais des pampres rouges n'ont donné de Raisin blanc.

Ce phénomène ne m'aurait guère surpris si j'avais semé plusieurs grains de Raisin; mais étant parfaitement certain de n'avoir semé qu'un seul grain de Raisin, puisqu'il n'y en avait qu'un les sur le pied-mère, il est peut-être curieux que quatre pepins de ce grain aient donné quatre différentes variétés en goût et de couleur.

Pour terminer, j'ajouterai que le troisième pied, celui qui a du fruit pour la première fois, m'a l'air d'être d'une mauvaise variété; le Raisin n'est pas encore près d'être mûr (22 septembre). Le second pied donne un Raisin blanc, rond, excessivement charnu, passable, tandis que le premier pied donne sans variation depuis quatre ans (quatrième récolte) une abondante fructification. Son fruit, comme je l'ai dit, est blanc passant au jaune d'or; les grappes sont énormes, et les grains, qui sont gros pour le moins comme ceux du Frankental, sont ronds et placés sur la grappe comme s'ils avaient été ciélés (éclaircis), c'est-à-dire qu'ils se touchent à peine, sans coulage aucun, et tous également de la même grosseur. Le goût est à peu près celui d'un magnifique Chasselas, très-sucré, et la maturité est aussi la même. Le seul défaut, peut-être, de ce Raisin, c'est qu'il a la peau un peu épaisse; sa vigueur est extrême, et malgré cela tous les bourgeons portent fruit.

Je pourrais envoyer un échantillon pour la Revue, s'il était possible de l'y faire figurer. Un fait à noter, c'est que je n'ai essayé cette variété qu'en plein carré de jardin.

Ayant un certain nombre de beaux plants de cette nouvelle variété, de un an à deux ans, je suis en mesure de les céder moyennant 10 fr. Ïa pièce. Je l'ai nommé Raisin Boisselot.

J'ai aussi obtenu quelques autres nouveautés méritantes, notamment :

10 La Poire President-Couprie, dédiée au président de la Société nantaise d'horticulture. Son fruit assez gros est très-fondant et très-relevé; il a été présenté successivement, il y a deux ans,

aux séances de notre Société depuis septembre jusqu'à fin décembre. Arbre d'une grande vigueur, très-productif.

20 La Poire Monsieur Herbelin, dédiée au vénérable doyen de notre Société. Fruit très-sucré, ayant l'aspect d'une moyenne Poire de William. Variété très-productive, mûrit en septembre.

30 La Poire Bronzée Boisselot. Fruit d'automne, moyen, dont la qualité ne peut être comparée qu'aux fruits les plus supérieurs. Arbre productif et vigoureux.

40 Enfin, une Rose, Marie Boisselot. Variété remontante, ayant à peu près l'aspect de la Rose la Reine (dont elle est issue), mais un peu moins forte, se développant très-bien, et d'une nuance d'un rose plus franc.

Le prix est, pour les trois Poiriers (ensemble) : 8 fr.

Pour la Rose: 6 fr.

S'adresser, soit chez M. Brunot (Jules), hor

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ticulteur, rue des Hauts-Pavés, soit chez M. A.
Boisselot, rue de Rennes, 45, à Nantes.
A. BOISSELOT.

Cette lettre, dont nous remercions l'auteur,
M. Boisselot, confirme ce que nous avons dit
bien des fois et que nous ne saurions trop
répéter « que chaque graine peut être
répéter:
considérée comme une individualité qui,
dans certains cas, peut n'avoir presque plus
de ressemblance avec la plante dont elle pro-
Quant aux difficultés, à la « pres-

vient.

que impossibilité », dont parle M. Boisselot, d'opérer la fécondation artificielle, elles sont loin d'être aussi grandes que le dit M. Bois-selot. Nous n'y voyons même, en ce qui concerne les Poiriers, d'autre difficulté qu'un peu d'attention et de bon vouloir. Aussi, tout en reconnaissant la valeur des conseils donnés par M. Boisselot, persistons-nous plus que jamais à recommander, même avant tout, la fécondation artificielle. C'est un moyen qui est appelé à rendre les plus grands services, et, en ce qui concerne les arbres fruiters, peut donner, avec un très-petit nombre de sujets, de précieux résultats, comme ceux qu'en a obtenus M. Quetier et que nous avons rapportés dans le numéro du 1er juillet 1871 de la Revue, p. 391.

Cette lettre démontre également dans quelles limites extrêmes peuvent varier les individus sortis d'une même plante quant au temps nécessaire pour arriver à fructifier, et qu'il est à peu près impossible de limiter ce temps. Ainsi, sur quatre pieds de Vignes obtenus par M. Boisselot, un fructifia à l'âge de quatre ans, tandis que les autres ne produisirent des fruits que beaucoup plus tard et à des époques différentes, et il y en eut même un qui ne montra ses premiers Raisins qu'à l'âge de dix-huit ans.

MM. Rovelli frères, horticulteurs à Pallanza (Lac-Majeur, Italie), viennent de publier un catalogue prix-courant de graines d'arbres et d'arbustes pour l'automne 1871 et le printemps de 1872. On trouve sur ce catalogue des graines d'espèces plus ou moins rares qu'on n'est pas habitué à voir figurer sur la plupart des autres catalogues, ce qui s'explique par la position tout exceptionnelle dans laquelle est placé leur établissement. Signalons-en quelques-unes, entre autres le Citrus triptera, cette curieuse espèce d'Oranger dont la rusticité est complète et dont nous avons donné une description et une figure (1), les Phormium tenax, Bocconia Japonica, Clianthus magnificus, Gunnera rubra, Phormium tenax, Sabal Adansoni, Pseudolarix Kompferi, FitzRoya Patagonica, Fortunea sinensis, Hovenia dulcis, Hakea flexilis, etc. Nous trouvons aussi indiquées sur ce catalogue deux plantes nouvelles, obtenues dans cet (1) V. Revue horticole, 1869, 15.

p.

établissement: ce sont le Camellia Bertha Ravene et le Cryptomeria monstrosa.

Aux amateurs de Conifères nous nous empressons d'annoncer l'obtention d'une forme qui, nous n'en doutons pas, leur fera un grand plaisir. C'est un Wellingtonia pendula, dont il est difficile de se faire une idée si on ne l'a pas vu. La plante, haute d'environ 1m 30, est vigoureuse; sa tige robuste et droite est garnie dans toute sa hauteur de branches nombreuses, grosses, ramifiées, qui se courbent et s'inclinent dès leur point de départ et qui, en se recouvrant l'une l'autre, forment un cône compact et régulier des plus agréables à la vue. Nous espérons pouvoir en donner un dessin, et alors nous indiquerons son origine et ferons en même temps connaître l'établissement qui le mettra au commerce.

- Aux quelques espèces rares de Conifères dont nous avons déjà parlé, qui ont fructifié cette année, nous pouvons ajouter deux espèces japonaises: le Larix leptolepis et le Thuiopsis dolabrata variegata. Ce dernier, dont nous avons déjà parlé à propos de sa beauté et surtout de sa vigueur tout exceptionnelle, plus grande même que celle du type qui, pourtant, est à feuilles vertes, a produit cette année un très-grand nombre de strobiles, à Cherbourg. Ces strobiles sont également panachés. Nous avons le regret d'annoncer que les cônes n'ayant pas atteint leur complet développement, il en est de même des graines qui ne sont pas fertiles. Quant au Larix leptolepis, c'est chez MM. Thibaut et Keteleer, horticulteurs à Sceaux, qu'il a fructifié.

-M. Lapierre, pépiniériste, qui se livre tout particulièrement à la culture des arbres fruitiers formés, vient de publier la circulaire suivante :

<< Par suite des désastres de la guerre, le siége de mon établissement est transféré 300 mètres plus loin: rue de Fontenay, 11, à Montrouge (Seine).

« Malgré tous ces dégâts, la plus grande

partie de mes cultures est restée intacte, et mes arbres fruitiers ont même une végéta

tion extraordinaire. Je suis donc en mesure d'exécuter cette année, comme d'habitude, les commandes que vous voudrez bien me confier. >>

- MM. Simon-Louis, horticulteurs à Metz (Moselle), viennent de publier un troisième supplément à leur catalogue général pour l'automne 1871 et le printemps 1872; il comprend les arbres, arbustes et arbrisseaux fruitiers et les Fraisiers. L'importance capitale, peut-on dire, de cet établissement, l'un des plus grands de l'Europe, explique

les diverses publications partielles des végétaux qu'il comprend. Toutefois, il est deux de ces publications sur lesquelles nous appelons tout particulièrement l'attention, l'une qui a pour titre : Catalogue général, descriptif et raisonné des variétés de fruits composant les collections de l'établissement. C'est un véritable livre, un guide que tout amateur devra posséder; il comprend, outre la nomenclature générale, la description succincte, mais aussi exacte que possible, de chaque variété, permettant ainsi à l'amateur de la bien juger et de la reconnaître, c'est-àdire quant au fruit: l'indication du volume, de la forme la plus commune et du coloris, de la nature et de la qualité de la chair, de l'époque de maturité; quant à l'arbre : l'indication de son degré de vigueur, de rusticité et de fertilité, ainsi que des renseignements sur les formes les plus convenables pour le diriger et en tirer le meilleur parti possible. Ce catalogue qui est un véritable Guide pomologique, est envoyé franco par la poste, moyennant 75 centimes. L'autre publication, qui a pour titre : Catalogue général, descriptif et raisonné, des espèces et variétés d'arbres, d'arbrisseaux et d'arbustes d'ornement de plein air, composant les collections de l'établissement, peut être considérée comme un traité complet en ce genre. Nous n'essaierons pas d'en faire ressortir le mérite; nous nous bornons à recommander cet ouvrage, qui se vend 1 fr. 25 centimes rendu franco.

Par suite de l'extension continuelle des moyens de communication, il s'opère dans les habitudes commerciales des changements qui dans certains cas peuvent être onéreux à quelques personnes, mais qui, considérées d'une manière générale, sont un véritable bienfait, malgré l'assertion contraire de quelques persounes trop habituées à mettre l'intérêt particulier au-dessus de l'intérêt général. Combien de localités, en effet, où des produits nombreux et variés qui faisaient encombre étaient pour la plupart perdus, sans profit pour personne, quaient ou se vendaient à des prix tellement quand dans tant d'autres ces produits manélevés, qu'un petit nombre de personnes seulement pouvaient s'en procurer? C'est ce qui va ressortir d'un passage d'une lettre que nous a adressée notre collègue et collaborateur M. Gagnaire, horticulteur à Bergerac (Dordogne), et que nous reproduisons. Le voici :

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CULTURE DES BÉGONIAS.

débit, se trouve tout surpris cette année du bénéfice de ses arbres. Je pourrais vous citer des personnes de ma connaissance qui ont vendu pour plus de 150 fr. de Poires sur les arbres, c'est-à-dire sans être chargés de les ramasser. Un autre petit propriétaire des environs a vendu 180 fr. ses Pêchers couverts de fruit: d'autres pour 200 fr. d'Abricots; un de mes voisins pour plus de 80 fr. de Prunes ReineClaude, etc.

Il me serait facile de multiplier les citations; mais ces quelques détails vous suffiront pour vous donner une idée de l'importance que prendra ici la culture des arbres fruitiers, si ce commerce y prend racine. J'ai pensé bien faire en vous faisant connaître cette nouvelle industrie locale, car tout ce qui touche à la culture doit vous intéresser. Agréez, etc.

GAGNAIRE fils aîné.

Dans une lettre que nous adressait dernièrement un de nos collègues, il nous disait entre autres choses intéressantes ceci : « Je ne crois pas un mot de tout ce qu'on a dit et redit au sujet du Phylloxera vastatrix. Que cet insecte ne soit pas un mythe, je veux bien le croire; mais s'il était doué d'assez d'intelligence pour pouvoir lire

CULTURE DES

Mon intention n'est pas de parler de la | multiplication des Bégonias, qui est connue à peu près de tout le monde; je vais me borner à faire connaître les moyens que j'ai employés pour rétablir des Bégonias que j'avais trouvés abandonnés dans une serre. Je les ai fait reprendre dans de la terre de bruyère pure où ils sont devenus jolis. Au printemps suivant, j'ai pris une terre excessivement douce, formée de la décomposition de feuilles et de fruits de Hêtre, ramassés sur un fond de terre de bruyère. J'ai grossièrement cassé et mélangé le compost avec de la bouse de vache pulvérisée, et j'ai rempoté mes Bégonias dans cette terre et les ai placés dans une serre, sur des pots renversés, pour empêcher les feuilles de toucher le sol. Cette précaution a encore un autre avantage elle favorise la circulation de l'air et empêche l'agglomération de l'eau dans le fond des pots. Il serait également avantageux de mélanger à la terre destinée au rempotage un peu de charbon de bois pulvérisé, afin d'éviter une décomposition putride de l'eau.

Les Bégonias absorbent beaucoup de nourriture par les racines qui s'étendent à la surface du pot; je favorise cette aptitude en entourant le pied d'un petit mamelon de la même terre que celle qui sert au rempotage, et que je renouvelle de mousse pour maintenir une humidité constante.

Pendant l'hiver, j'entretiens une légère

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et relire toutes les sottises que l'on a écrites sur son compte, il en rirait de bien bon cœur, et cent fois plus fort que moi... Mais, quoi qu'il en soit, on ne continuera pas moins à arracher pas mal de Vignes qui ne demandent qu'à vivre et à donner des Raisins, en attendant un remède efficace de 20,000 francs, qui ne guérira rien du tout... >>

Sans pousser le scepticisme aussi loin que le fait notre collègue, nous aimons à croire que, effrayé des faits, on les a exagérés, et qu'alors pour faire disparaître le fléau on a peut-être arraché des Vignes qui avec quelques soins auraient pu être conservées. Ce qui nous fait espérer que, quoique grave, le mal n'est pas ce qu'on l'avait cru, et surtout qu'il va en s'affaiblissant, c'est que cette année on n'a guère signalé de nouveaux désastres. Tant mieux s'il en est ainsi, dût le prix de 20,000 francs rester dans la caisse du ministère de l'agriculture, surtout si l'on pouvait alors le donner comme indemnité à ceux des vignerons les plus nécessiteux qui ont été victimes du fléau.

BEGONIAS

E.-A. CARRIÈRE.

humidité dans les pots, afin de conserver les feuilles, mais sans faire pousser les plantes. Au printemps, comme en hiver, j'arrose avec de l'eau élevée à la même température que celle de la serre, avec cette différence, toutefois, qu'au printemps, après le rempotage, je mélange à l'eau des arrosements un litre de poudrette pour deux arrosoirs d'eau. De fréquents bassinages sont également très-favorables. Voici comment je les pratique : si le soleil n'est pas à craindre, je les fais le matin; dans le cas contraire, j'attends que le soleil ne frappe plus directement sur la serre. Sans cette précaution, on s'exposerait à faire durcir les feuilles et à leur faire prendre une teinte de rouille. Quant à l'aération, rien de plus simple: il suffit de donner de l'air lorsque la chaleur extérieure est de 18 à 20 degrés; sans cette précaution, les feuilles seraient molles, mal constituées, et ne pourraient supporter les changements de température auxquels elles sont assujetties quand on emploie les plantes pour l'ornementation des salons, ou quand on les met dans des massifs en pleine terre.

Au bout d'un an, et traités ainsi que je viens de le dire, ces Bégonias, que j'avais trouvés en si mauvais état, avaient la plupart 1

mètre à 1 mètre 30 de diamètre; un entre autres, le B. argirostigma, avait 1 mètre 60 de hauteur et était couvert de fleurs.

LARUELLE,

Jardinier au château de Francfort (Oise).

-

NOTES POMOLOGIQUES

PRUNE FINE-BONTÉ. L'Etablissement a reçu cette distincte variété en 1855, de M. Prudent Besson, horticulteur à Turin, lequel la mettait au commerce à cette époque.

M. Mas, qui l'a reçue d'ici, l'a décrite dans son Verger (t. VI, no 18, p. 35), mais il ne donne aucun renseignement sur son origine. M. Prudent Besson, pendant une visite qu'il nous fit il y a quelques années, nous ayant raconté les circonstances qui en ont amené la découverte, nous sommes à même de combler cette lacune.

Un jour, au dessert, Mme Besson ayant apporté, comme d'habitude, plusieurs sortes de fruits qu'elle avait cueillis elle-même dans la pépinière, l'attention de son mari et celle de ses fils se porta sur une assiettée de Prunes qu'ils ne purent reconnaître, leur forme et leur coloris étant tout particuliers, ce qui les intriguait encore bien plus, quand, en ayant mangé quelques-unes, ils les trouvèrent exquises, surtout pour la saison. Ayant demandé à Mme Besson où elle avait pris ces fruits, celle-ci leur répondit qu'elle les avait cueillis sur un arbre qui se trouvait dans un rayon portant un numéro qu'elle leur désigna. Ce numéro, correspondant à une variété qui leur était pafaitement connue, ces Messieurs crurent à une erreur, et ils se rendirent immédiatement dans le carré où se trouvait le rayon indiqué par Mme Besson. Là, ils furent agréablement surpris en voyant que le Prunier duquel provenaient les délicieux fruits qu'ils venaient de déguster était un sauvageon qui avait manqué la greffe, et que, à cause de sa belle apparence, on n'avait pas regreffé.

Le fruit est moyen, de forme oblongue, atténué vers la queue en une sorte de mamelon, à peau d'un pourpre violacė; sa chair jaune, fine et délicate, sucrée et parfumée, est de toute première qualité, surtout si on lui a laissé atteindre son point extrême de maturité, qu'il peut acquérir sur l'arbre avant de tomber, et que l'on reconnaît par le froncement de la peau. La maturité a lieu vers la fin de juillet.

L'arbre, bien vigoureux dans sa jeunesse, ralentit tout à coup sa végétation, et semble, le plus souvent, ne pas sympathiser avec son sujet, car il forme un bourrelet assez proéminent à l'insertion de la greffe. Il tient ses branches bien droites, et présente, dans son aspect, un faciès tout particulier. Il est malheureusement peu fertile.

Cette variété, qui se recommande à l'a

(1) V. Revue horticole 1870, pp. 70, 113, 127, 156, 210, 232, 250, 267, 292, 324, 354, 431, 452.

mateur par la qualité et la précocité de son fruit, et au collectionneur par ses caractères distingués, mérite d'être propagée; mais elle ne convient nullement à la culture de spéculation. La disposition du port de l'arbre indique la forme pyramidale comme lui étant particulièrement convenable.

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PRUNE MONSIEUR. Cette très-ancienne Prune, de royale mémoire (2), que tout le monde s'est toujours accordé et s'accorde encore aujourd'hui à reconnaître comme de seconde qualité, continue néanmoins à jouir d'une certaine faveur, à ce point qu'il n'a pas été possible a l'auteur des Fruits à cultiver, dans son choix très-restreint de variétés, « d'abandonner cette amie d'enfance » (p. 121). Nous ne voulons certes pas le blâmer de cet attachement; nous savons trop combien la maxime : « Des goûts et des penchants il ne faut pas discuter, est plus vraie encore en pomologie que partout ailleurs, et nous n'ignorons pas que beaucoup de personnes sont du même avis que M. Ferdinand Jamin. Nous dirons seulement que nous n'avons jamais pu découvrir quelles pouvaient être les causes de cette sorte d'engouement dont on s'est pris pour cette Prune, qui, en définitive, si elle est très-bonne cuite, n'a jamais été, même dans les terrains qui lui sont favorables, une Prune de table réellement de première qualité. Et aujourd'hui que la collection de bonnes Prunes est si nombreuse et si variée, qu'elle renferme d'excellentes variétés de table dont la maturité s'échelonne sans interruption depuis la première quinzaine de juillet jusqu'en octobre, et de superbes et très-bonnes Prunes à cuire, on a le droit d'être plus exigeant sur le mérite d'une variété avant de la ranger parmi celles de premier ordre.

Quant à nous, tout en ne rejetant pas la Prune Monsieur comme tout à fait indigne de la culture, bien loin de là, nous n'en conseillons l'admission que dans les terrains exceptionnellement chauds et légers, et nous engageons le planteur à ne la considérer que comme une bonne Prune précoce pour les usages de la cuisine.

Fruit assez gros, de forme arrondie, à peau d'un agréable coloris rouge violacé recouvert d'une pruinosité épaisse, très-joli; à chair jaune, assez juteuse. Maturité vers la fin de juillet.

Arbre assez grand, vigoureux et bien fertile.

PRUNE REINE-BLANCHE. Obtenue et mise au commerce, il y a près de trente

(2) On sait qu'elle a été dédiée au frère de Louis XIV, qui, dit-on, l'estimait beaucoup.

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