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QUELQUES MOTS SUR LE RABATTAGE DANS LE BUT D'OBTENIR DES TIGES.

Ses fruits sont très-bons, on n'a pas à s'occuper de la taille de l'arbre. On peut planter ceux-ci dans les plates-bandes qui bordent les allées, absolument comme s'il s'agissait de Groseilliers.

M. Aubinel, pépiniériste à Grenade (Haute-Garonne), qui a obtenu ce Pêcher en 1864, mais qui n'a pas voulu en livrer avant d'être bien fixé sur sa véritable valeur, le mettra au commerce à partir du mois d'octobre 1871, à raison de 5 francs le pied. Au point de vue scientifique, le Pêcher

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et ce

nain Aubinel nous fournit un nouvel exemple de la formation des espèces. En effet, si un aspect tout particulier des plantes, joint à une reproduction à peu près constamment identique, sont des caractères suffisants pour distinguer une espèce sont évidemment les meilleurs, disons même les seuls, lorsqu'on admet l'espèce scientifique, c'est-à-dire l'espèce constituant un groupe distinct, aucune plante ne mérite mieux cette qualification. Nous la lui donE.-A. CARRIÈRE.

nons.

QUELQUES MOTS SUR LE RABATTAGE

DANS LE BUT D'OBTENIR DES TIGES

Pour le peu qu'on ait cultivé des arbres, l'on sait que toutes les espèces ne s'élèvent pas verticalement, qu'il en est qui poussent peu, donnent beaucoup de branches et tendent à buissonner, malgré tous les soins qu'on peut leur accorder. Il y a à cela deux raisons principales: l'une due à la nature et au mode de végétation des espèces; l'autre raison, qui est la principale, est que, à peu près toujours, les jeunes arbres proviennent de plantation, et qu'on a dû, lors de leur arrachage, supprimer le pivot, ainsi qu'une partie des racines mères, ce qui leur a causé un retard, une fatigue, et qu'alors pendant quelques années ils n'ont produit que des branches grêles. Si l'on voulait former une tige avec l'une ou l'autre de ces branches, il faudrait la dresser et la maintenir à l'aide d'un tuteur; et encore n'obtiendrait-on le plus souvent qu'une tige maigre, souvent coudée. Le mérite d'une tige étant d'être droite, lisse et unie, il faut autant que possible l'obtenir en une seule année, d'un jet. Pour y parvenir, voici comment l'on procède. Les plants mis en place, on les laisse pousser pendant deux ou trois ans, en ayant soin seulement que la base soit unique jusqu'à 30 centimètres environ du sol; au bout

de ce temps, au printemps, lorsque les plantes vont entrer en végétation, on les coupe à quelques centimètres du sol. Peu de temps après, il se développe plusieurs bourgeons parmi lesquels on choisit le plus beau, le plus vigoureux et le mieux placé; on l'attache et le tuteure au besoin, et l'on supprime les autres. Pendant la végétation, on pince les bourgeons latéraux s'ils prennent trop de développement, de manière à protéger la tige tout en l'obligeant à prendre du corps, ce qui pourrait ne pas arriver si on en faisait la suppression complète au fur et à mesure que ces bourgeons se développent.

Puisque j'en suis sur le rabattage des arbres pour en obtenir de belles tiges, je me permettrai de relever une petite erreur que j'ai vue sur certains traités des pépinières. Elles est relative à quelques espèces d'arbres, notamment aux Noyers, Frènes, Erables, qui, d'après ces traités, ne devraient pas être rabattus. C'est une erreur, je le répète, et cette année encore, j'ai rabattu un bon nombre de ces espèces, et j'en ai obtenu des scions vigoureux, longs et droits, à l'aide desquels je pourrai former de trèsbelles tiges.

BUXUS FORTUNEI

Lorsque deux plantes dont les caractères | sont à peu près semblables sont confondues sous un même nom, l'erreur qui en résulte ne porte pas à conséquence, puisque, en supposant qu'on vende l'une pour l'autre, les résultats seraient à peine différents pour l'acheteur. Mais si le contraire a lieu, si sous un même nom sont confondues deux plantes très-dissemblables par leur tempérament, alors cette erreur pourrait être très-préjudiciable. C'est le cas qui se présente pour l'espèce qui fait le sujet de cette note, que nous avons nommée témérité! nous, infime et obscur ouvrier, oser nommer une plante! - Buxus For

quelle

COURTIN.

tunei, en l'honneur de M. Fortune qui l'a envoyée de la Chine. Dans le commerce, cette espèce est connue sous le nom de B. longifolia. Ses feuilles, en effet, subcunéiformes, sont relativement longues et étroites. Mais depuis longtemps Jacquemont, en parcourant l'Inde, trouva dans les montagnes du Népaul une espèce de buis à longues feuilles, à laquelle il donna le qualificatif longifolia, qui vient faire confusion avec l'espèce chinoise dont elle est trèsdifférente par son faciès, mais surtout par son tempérament. Sous ce rapport, en effet, ces deux plantes n'ont rien de commun. L'espèce chinoise Buxus Fortunei, Carr.,

forme un buisson très-compact, à branches | nombreuses, strictement dressées, à feuilles très-rapprochées, légèrement étalées. Cette plante, qui est extrêmement rustique, supporte les hivers les plus rigoureux du climat de Paris.

Le Buxus longifolia, Jacquem., a les branches distantes, longuement étalées, parfois divariquées; les feuilles qui sont très-longues, atténuées aux deux bouts, deux bouts, surtout au sommet, sont assez distantes, étalées, souvent un peu tordues. Mais indépendamment que cette espèce est très-différente de la précédente par son port et par son faciès général, ce qui la distingue surtout, c'est son tempérament très-frileux. En effet, sous le climat de Paris, le B. longifolia, Jacquem., a besoin, pour l'hiver, de l'abri d'une serre. Nous n'avons jamais pu le conserver en pleine terre, bien que nous le recouvrions d'une cloche et que le pied de la plante ait été garanti avec des feuilles. Le B. longifolia, Jacquem., est une très

jolie plante de serre froide, qui pourrait même être employée comme plante verte d'appartements. Nous l'avons reçue de feu M. David, d'Auch (Gers), sous le nom de B. halepensis. Se rencontre-t-elle aussi dans certaine partie de l'Egypte, ainsi que ce dernier nom semble l'indiquer?

Mais, quoi qu'il en soit, ainsi que nous le disions plus haut et qu'on peut en juger par la description que nous en avons donnée, les deux espèces dont nous venons de parler sont très-différentes; la science et la pratique ont tout à gagner à cette distinction, ce qui nous a engagé à la faire. Verrat-on les choses de cette façon en haut lieu, et l'abréviation CARR. qui doit suivre le qualificatif Fortunei suffira-t-elle pour faire rejeter la distinction que nous avons faite? Le fait arriverait que nous n'en serions pas surpris. Toutefois, c'est là un fait qui nous importe peu. Fais ce que dois, advienne que pourrra. Telle est et sera toujours notre devise. E.-A. CARRIÈRE.

COTONEASTER REFLEXA

Cette espèce que nous avons décrite dans la Revue horticole est, ainsi que nous l'avons dit, originaire de la Chine. Si nous y revenons de nouveau, c'est pour la recommander d'une manière toute particulière, ce que nous pouvons faire par ces quelques mots : c'est l'une des plus belles et des plus floribondes espèces de son genre. Elle est vigoureuse, très-rustique; ses feuilles sont caduques, minces, molles, ovales-cordiformes (celles des jeunes pousses sont ovales-lancéolées), entières, rougeâtres et soyeuses lorsqu'elles se développent, portées sur un pétiole grêle ordinairement rouge foncé, comme l'est l'écorce des bourgeons. Les fleurs ont un calyce à divisions fortement appliquées, rouges; elles sont réunies et forment des corymbes ombelliformes, blanches, à cinq pétales orbiculaires, rapprochées et constituant de petites rosettes très-régulières au centre desquelles se trouve un faisceau composé de filets staminaux contournés. Fruits d'un beau rouge carminé, mûrissant commencement d'août.

Le C. reflexa, Carr., que nous ne saurions trop recommander, se couvre dans la seconde quinzaine d'avril de fleurs qui rappellent exactement celles de l'Aubépine, moinsl'odeur qui, au contraire, est peu agréable. La disposition horizontale, souvent réfléchie que premment les rameaux, contribue encore à en rehausser la beauté.

Nous n'avons jamais vu cette espèce qu'au Muséum, où elle a été envoyée de la Chine par M. E. Simon. On la multiplie par semis et par la greffe en fente ou en écusson qu'on pratique sur Coignassier, sur Epine ou sur Cotoneaster. Nous avons remarqué qu'elle reprend et vit très-bien sur le Cotoneaster frigida, et qu'elle est alors très-vigoureuse, ce qui permet d'avoir de belles plantes élevées sur une tige. Pour cela on greffe le C. frigida en écusson sur Coignassier, et lorsque la tige que l'on a eu soin de protéger est suffisamment élevée, on place un ou deux écussons à la hauteur où l'on veut former la tête. E.-A CARRIÈRE.

PLANTES NOUVELLES OU PAS ASSEZ CONNUES

Carduus Verdii. Cette espèce, également mise au commerce par MM. Charles Huber et Cie, et qui paraît être annuelle, est originaire de la Sierra Nevada, d'où les graines ont été envoyées par M. Roezl. Feuilles radicales, nombreuses, étalées sur le sol où elles forment une sorte de rosace; elles sont épineuses, lobées-dentées, couvertes sur les deux faces d'un épais tomentum blanc. Tige d'environ 50 centimètres

de hauteur, à divisions nombreuses terminées par des capitules épineux, à fleurs rouges et à bractées réfléchies. Très-jolie espèce qui peut passer pour l'une des plus remarquables parmi les plantes dites à feuillage ornemental.

E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'OCTOBRE)

Revue de diverses publications. Illustration horticole : le Rosa Regeliana; l'Epidendron FrediriciGuillielmi, nouvelle espèce d'Orchidée; Clématites obtenues en Angleterre Star of India, Lady Caroline Nevil, Tunbridgensis; le Carica erythrocarpa; six variétés de Dioscorea; l'Ontoglossum Wallisi; le Verschaffeltia melanochotes et le Geonoma scholtiana. - Catalogues de M. A. Sénéclauze et de MM. Thibaut-Ketleer. Lettre de M. P. Rost, au sujet de diverses variétés de Vignes. Catalogue de MM. Jacquemet-Bonnefont. Erreur n'est pas compte. Exemple de rusticité de Catalogue de M. Dauvesse, horticulteur à Orléans. Lettre de M. A. Boisselot, Catalogue de MM. Rovelli frères, horticulteurs à Pallanza.

Hovenia dulcis. au sujet de la fécondation artificielle. Le Wellingtonia pendula. sis dolobrata variegata. horticulteurs à Metz.

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Deux espèces japonaises de Conifères : le Larix leptolepis et le ThuiopCirculaire de M. Lapierre, pépinièriste. Catalogue de MM. Simon-Louis, Lettre de M. Gagnaire, au sujet de la culture des arbres fruitiers dans le Midi

- Le Phylloxera vastatrix.

A part les intempéries qui se succèdent depuis quelque temps, mais dont nous ne rappellerons pas les particularités par cette raison qu'elles intéresseraient peu nos lecteurs qui les connaissent et n'en sont guère plus satisfaits que nous, les nouvelles horticoles intéressantes sont rares, ce qui nous oblige, pour faire cette chronique, de glaner un peu çà et là. Aussi, allons-nous profiter de cette lacune pour passer en revue quelques recueils périodiques que nous avons reçus, en commençant par les trois premières livraisons, année 1871, de l'Illustration

horticole.

Dans la livraison de janvier, nous trouvons figurés: 1o une magnifique Rose japonaise, le Rosa Regeliana, Linden et André. C'est une espèce à fleur simple très-large, atteignant 8 centimètres de diamètre, d'un rouge très-foncé, au centre de laquelle se trouvent de nombreuses étamines dont les anthères constituent une sorte de couronne d'un beau jaune d'or qui produit un magnifique contraste. Elle a été envoyée du Japon en Europe, en 1868, par M. Maximowicz, botaniste russe. C'est une plante extrêmement rustique qui supporte, sans souffrir, les froids les plus rigoureux. 2o Une nouvelle espèce d'Orchidée, dédiée, par M. Reichenbach fils, à son empereur FrédéricGuillaume. C'est l'Epidendron FrediriciGuillielmi, originaire du Pérou septentrional. C'est une très-jolie espèce, à fleurs d'un beau rouge pourpre. Malheureusement, cette plante est très-rare, puisque, d'après notre collègue, M. André, il n'en existe encore qu'un seul pied en Europe: c'est celui qui existe dans les serres de M. Linden. Si, comme on le dit souvent, la jouissance cesse là où commence la réalité, celle des amateurs d'Orchidées, en ce qui touche cette espèce, n'est pas près de finir. La troisième planche représente une plante nouvelle dont le genre n'est même pas bien déterminé; c'est l'Hamadictyon (?) refulgens, Linden et André, plante de la famille des Apocynées. Le point de doute qui se trouve après le nom générique indique l'incertitude dans laquelle se sont trouvés les auteurs pour déterminer

16 OCTOBRE 1871.

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la plante dont il s'agit et dont ils ne possédaient que des feuilles. C'est une Liane magnifique, à feuilles colorées d'un violet chatoyant relevé rose, parfois marbré de brun. Elle est originaire du Pérou oriental, exige la haute serre chaude, beaucoup d'humidité et de chaleur pendant sa croissance.

Dans la livraison de février-mars, la première planche coloriée, qui est double, représente trois Clématites hybrides obtenues par M. Th. Cripps, horticulteur à Tunbridge Wells (Angleterre). Ce sont Star of India, qui est d'un violet foncé à reflet indigo, marqué, au milieu de chaque pétale, d'une bande rouge sombre; Lady Caroline Nevil, lilas pâle à reflet rosé. La troisième, qui porte le nom de Tunbridgensis, est d'un bleu foncé rosé, strié de violet foncé, couleur qui semble former des nervures ou saillies qui contrastent agréablement avec le fond. Ce sont trois plantes à fleurs trèslarges (15 centimètres et plus), rappelant les types que nous possédons déjà. La deuxième planche représente un Carica à fruit rouge (Carica erythrocarpa, Linden et André). C'est une plante très-jolie par ses fruits rouge carmin, attachés après la tige. Il a été découvert par M. Wallis, dans les environs de Guayaquil, et envoyé en Europe en 1866. Il lui faut la serre chaude. La troisième planche représente un Camellia (Vessillo Dell'arno) à fleur pleine, imbriquée, rose carné, striée rouge. Six nouvelles variétés de Dioscorea forment la cinquième planche (53 de l'ouvrage). Ce sont les D. multicolor chrysophylla, D. m. sagittaria, D. m. melanoleuca, D. m. metallica, D. m. Eldorado, D. m. prismatica, originaires du Brésil septentrional. Ce sont de charmantes Lianes à feuilles maculées ou marmoriées, souvent striées, veinées plus ou moins largement des couleurs les plus brillantes. Il leur faut la serre chaude. La sixième planche représente l'Ontoglossum Wallisi, Reich. fils. Cette Orchidée, originaire de la Nouvelle-Grenade, où elle fut découverte, en 1868, par M. Wallis, se contente de la serre froide. C'est une espèce à fleurs très-gracieuses, jaunes, maculées

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rouge vineux; le labelle est rose bordé blanc.

Deux espèces de Palmier, le Verschaffeltia melanochaetes, H. Wendland, et le Geonoma Schottiana, Martius, sont représentées en noir. La première, originaire des îles Séchelles, c'est-à-dire du même endroit que le magnifique Verschaffeltia splendida, se distingue de celui-ci, dit notre collègue, M. André, « par ses longs pétioles inermes, ses grandes feuilles en coque de chaloupe renversée, l'absence de couleur orangée, et surtout par la curieuse forme tuberculeuse de la base de ses longs aiguillons noirs. » Quant au Geonoma Schottiana, c'est un petit arbre qui rappelle le Glaziosa elegantissima; il a été introduit du Brésil, en 1856, par feu Porte, l'un des botanistes voyageurs qui a rendu le plus de services à l'horticulture et à la botanique. Ces deux Palmiers exigent la serre chaude.

Dans le Garten flora, journal publié par M. Régel, directeur du Jardin impérial de botanique de Saint-Pétersbourg, numéro du mois de mai 1871, nous trouvons, indépendamment des descriptions de plantes nouvelles, qu'on rencontre toujours dans ce recueil, un très-remarquable article sur les Dracaena. Comme d'une part cette énumération, qui est une véritable monographie, est très-complète et faite de « main. de maître, et que, d'une autre part, les Dracaena sont des plantes essentiellement ornementales, et qu'à ce point de vue elles intéressent tous les horticulteurs et amateurs d'horticulture, nous reproduirons cet article d'après M. Duchartre, qui l'a traduit du Gartenflora.

Une circulaire adressée au public, que nous venons de recevoir, nous apprend que l'établissement d'horticulture de feu A. Sénéclauze, à Bourg-Argental (Loire), « est toujours exploité sous la même raison sociale, avec tout le personnel et les chefs jardiniers formés, depuis de longues années, sous la direction de M. Adrien Sénéclauze. > Un catalogue prix-courant, pour 1871, qui vient également de paraître, nous démontre que cet établissement est toujours des mieux assortis en jeunes plants, arbres, arbrisseaux et arbustes d'agrément, forestiers et fruitiers de toutes natures. Nous profitons de cette circonstance pour rappeler à nos lecteurs que, par suite du goût de la passion, peut-on dire - qu'avait M. Sénéclauze pour les Conifères, son établissement est l'un des mieux assortis en ce genre.

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MM. Thibaut-Ketleer, horticulteurs à Sceaux, si maltraités par l'invasion allemande, viennent de publier un extrait de leur Catalogue pour 1871, indiquant les plantes dont ils peuvent disposer. Nous

sommes heureux d'annoncer, malgré les pertes si considérables qu'ils ont faites, que, à part les Orchidées et certaines plantes de serre chaude, ces horticulteurs sont, comme par le passé, en mesure de fournir ce que l'on peut désirer en Conifères, arbrisseaux et arbustes de pleine terre, Fougères, etc. Un avis placé en tête de cet extrait informe le public qu'un Catalogue général sera publié au printemps 1872. - Parmi les nombreuses espèces d'arbustes très-rares ou nouveaux, nous citerons Enkianthus Japonicus, Idesia polycarpa (Polycarpa Maximowiczii), Phellodendron Amurense, Platycrater Sieboldii, Pterostyrax hispidum, Juglans macrophylla, Parrotia persica, Quercus Daymio, Stuartia qrandiflora, Fontanesia Fortunei, Hydrangea stellata flore pleno, Desmodium Japonicum, Daphne salicifolia, etc., etc.

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- Une lettre que nous avons reçue de M. P. Rost, architecte-paysagiste à Fumel (Lot-et-Garonne), contient des détails pleins d'intérêt, qui nous engagent à la reproduire. La voici :

Fumel, 15 septembre 1871.
Monsieur E.-A. Carrière,

Dans la chronique du numéro du 1er septembre de la Revue horticole, vous signalez une maladie qui se développe spécialement sur les Aucubas. Cette maladie, je l'ai observée il y a déjà un an. Je ne savais à quoi attribuer le dépérissement de ces plantes.

Cette année-ci, la chose s'étant réitérée, j'ai reconnu avoir affaire à une maladie particulière à cette plante; je ne puis l'attribuer à un manque de soins ou à une mauvaise culture, puisque les sujets sur lesquels elle s'est montrée, provenant de l'établissement de M. Louis Leroy, d'Angers, m'étaient arrivés en très-bon état de

santé.

Chez moi, les effets de la maladie sont à peu près les mêmes que ceux que vous avez signalés: les feuilles sont pendantes, les macules noircis commencent à se montrer à l'extrémité du limbe et envahissent progressivement toute la feuille; la tige noircit, et les racines 'pourrissent. D'où provient la cause? Je l'ignore; je signale le fait, voilà tout.

Par la même occasion, je vais me permettre d'entrer dans quelques détails relatifs à la Vigne. D'abord, je constate (heureusement pour nos contrées) que la terrible maladie provenant du Phylloxera vastatrix n'est pas encore connue dans le Lot-et-Garonne, ni même dans le Quercy, au Lot, pays très-vinifére.

Dans le numéro du 1er septembre de la Revue horticole, M. Dumas, jardinier en chef à la ferme-école de Bazin, disait que dans le Midi, les Vignes sont surchargées de Raisins. Il n'en est pas de même dans nos localités. Tous les vignobles qui se sont trouvés dans des terrains bas et par conséquent humides ont été gelés sans exception; ceux qui sont placés sur les coteaux ont été en partie épargnés, surtout dans les terrains secs et pierreux.

J'ai observé, chose très-singulière, que dans

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'OCTOBRE).

certains endroits, des Vignes, avec la même variété, plantées la même année et séparées seulement par un fossé, une haie et parfois même par rien du tout, ont été, d'un côté, complètement gelées, tandis que de l'autre, on voit une luxuriante végétation. D'où cela provient-il? Je l'ignore. Toutefois, le fait me paraît complexe, puisque, dans les nombreux cas de ce genre, les deux effets se sont montrés chez des proprié. taires différents. Je ne suis pas éloigné de croire que le mode de culture entre pour une grande part dans ces résultats parfois si différents.

Parmi les Vignes gelées jusque rez-terre, mais qui ont repoussé de la souche, on y remarque parfois quelques pieds qui ne sont pas atteints de la gelée: ce sont deux ou trois variétés de Raisins blancs, entre autres celle que nous appelons Doucette. Tous les sujets que j'en possède lesquels se trouvent épars dans mes Vignes et par conséquent à toutes les expositions), tous les sujets, dis-je, de cette espèce sont actuellement chargés de belles grappes. C'est donc une variété qui est bien plus rustique que les autres; sa culture devrait être plus répandue qu'elle ne l'est. C'est un Raisin de table délicieux et précoce, et qui, cultivé en grand, peut fournir un bon vin blanc doux. On devrait l'essayer dans le nord de la France, là où la Vigne, pour arriver à maturité, demande un été chaud et l'exposition

du midi.

Si la Vigne a été éprouvée, en compensation, nous avons une récolte de Prunes d'une abondance extraordinaire. Partout on a été ohligé d'étayer les branches des Pruniers; différemment, elles ont rompu sous le poids du fruit. Vous n'ignorez pas, sans doute, que les Pruniers dont je parle sont ceux dits d'Ente, ou d'Agen, ou Robe de sergent, variété qui, dans le Lot-etGaronne, est l'objet d'un commerce très-important. Mais si la récolte est très-abondante, par contre, le prix en est très-bas; ainsi, un assez beau choix ne vaut que 15 fr les 50 kilos. Il y en a pourtant, mais c'est du très-beau choix, qui arrivent jusqu'à 50 fr.

En résumé, quoiqu'il y ait abondance, les avantages pour le propriétaire ne seront guère plus satisfaisants qu'en temps ordinaire.

Si cette lettre vous paraît de nature à intéresser les lecteurs de la Revue, veuillez, Monsieur le rédacteur, l'insérer dans une de vos colonnes.

Agréez, etc.

P. ROST.

Cette lettre, dont nous remercions particulièrement l'auteur, M. P. Rost, sera accueillie avec plaisir par nos lecteurs qui, comme nous, seront heureux d'apprendre qu'il y a lieu d'espérer que par la suite on obtiendra des variétés de Vignes relativement rustiques, puisque déjà celle nommée doucette lui a semblé résister à l'action de la gelée, lorsqu'un très-grand nombre d'autres, placées dans les mêmes conditions, ont été détruites. Nous n'avons qu'un désir à exprimer c'est que l'observation de M. P. Rost soit confirmée par des observations subséquentes, que nous engageons vivement à faire. Après tout, pourquoi non? Est-ce qu'on ne voit pas journellement des exemples de plantes délicates qui sortent de plan

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tes robustes, de même qu'on voit des plantes très-vigoureuses qui sortent de plantes délicates et qui, relativement rustiques, résistent mieux aux intempéries que ne le font leurs parents? Là où il n'y a pas de limite, il est permis d'espérer.

Le catalogue prix-courant pour l'automne 1871 et le printemps 1872, de MM. Jacquemet-Bonnefont, pépiniéristes à Annonay (Ardèche), vient de paraître. Exclusivement consacré aux jeunes plants d'arbres, d'arbrisseaux et d'arbustes, ce catalogue n'intéresse guère que les pépiniéristes et les forestiers, ou les propriétaires qui ont de vastes terrains à garnir. Toutefois la maison Jacquemet-Bonnefond, qui est une des premières de France, possède des catalogues particuliers comprenant à peu près toutes les parties du jardinage, et qu'elle enverra franco à tous ceux qui lui en feront la demande.

Un de nos collègues vient de nous communiquer un fait qui, s'il est le résultat d'un calcul de la part de l'auteur, ne pourrait être flétri trop énergiquement. Nous aimons à croire qu'il n'en est rien, que ce fait résulte tout simplement d'une erreur, et que, conformément à ce proverbe : « Erreur n'est pas compte, » celui qui l'a commise la réparera. Dans le cas contraire, nous n'hésiterions pas à dévoiler le fait en le qualifiant comme il mérite de l'être.

En dehors des mesures thermométriques indiquant le froid ou la chaleur, c'est-à-dire la température, il est des influences locales ou de milieu qui font que, dans certaines conditions, le degré thermométrique ne suffit pas pour faire connaître la rusticité des végétaux. Plusieurs fois, déjà, nous en avons cité des exemples. En voici encore un qui nous paraît avoir une certaine valeur. Il porte sur une espèce dont on parle souvent, bien qu'elle soit peu connue l'Hovenia dulcis, Thunb., originaire du Japon, indiqué comme rustique et produisant en Chine des fruits comestibles. Les divers essais que nous avons faits pour le cultiver en pleine terre n'ont jamais. réussi; toujours la plante a gelé l'hiver. Il en est autrement au jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, où nous en connaissons deux pieds très-forts, qui non seulement ne gèlent jamais, mais se couvrent chaque année de fleurs blanches. Et pourtant nous savons que le thermomètre descend aussi bas, parfois même plus bas, là où ces arbres sont plantés, qu'au Muséum ou plusieurs fois nous avons tenté l'essai, mais sans obtenir de bons résultats. Ce fait et beaucoup d'autres que nous pourrions citer démontrent, ainsi que nous ne saurions

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