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CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE SEPTEMBRE)

Souvenirs de l'année passée. - Nécrologie: M. Ch. Lemaire. - Le Congrès pomologique de Lyon. Rectification de MM. J. Monnier et Cie au sujet du Chou-Fleur impérial. - La maladie des Pommes de terre. Catalogue de MM. Baltet frères, à Troyes. Floraison du Robinier commun, variété semperflorens. Lettre de M. Ponsard; remède contre le Phylloxera, expérimenté contre la cloque du Pêcher et le Puceron lanigère. Catalogue de M. Audusson-Hiron, à Angers. Identité de l'.tmpelopsis Veitchii et du Cissus Roylei. — La Pêche de Citry, à fruit blanc. Établissement de M. H. Chatenay, à Doué-la-Fontaine. Remède de M. Sisley contre les vers gris des Pelargonium zonale. Communication de M. Guérin-Modeste. Exemple de fructification de l'Astrocarium Ayri. — Les Gynerium, herbe des pampas. Établissement de M. Gueudet, à Berthecourt, pour la fabrication des étiquettes d'horticulture. - Fraisiers de M. Riffaut. Une nouvelle variété de Fraisiers, l'Inépuisable. Précautions à prendre au moment de la fermentation dans les cuves pour éviter les asphyxies.

Il y a un an, à pareille époque, en écrivant la chronique de ce journal, nous étions loin de penser que, non seulement cette chronique ne paraitrait pas, mais que celle qui l'avait précédée, qui était composée et brochée, ne serait distribuée que l'année suivante, au mois d'avril, c'est-à-dire sept mois après. Celle-ci, nous en avons l'espoir, n'aura pas le même sort. Puisse-t-elle, heureux précurseur, annoncer à nos collègues et à tous les amis de l'horticulture que le règne de la guerre est fini; que Pomone et Flore ont pour longtemps remplacé le dieu Mars, et que le temple de Janus est à jamais fermé. N'est-ce pas trop espérer?

Un homme dont le nom est bien connu de nos lecteurs, M. Ch. Lemaire, qui d'abord s'était voué à l'enseignement, dans lequel il s'était distingué, et qui, plus tard, s'était adonné aux sciences naturelles et tout particulièrement à la botanique horticole, vient de mourir à Paris, à l'âge de soixantedix ans. Il avait été l'un des membres fondateurs de la Société d'horticulture de la Seine. Depuis, M. Ch. Lemaire attacha successivement son nom aux principales publications horticoles. C'est ainsi qu'il fut rédacteur en chef de l'Horticulteur universel, très-belle et intéressante publication qui, malheureusement, ne parut qu'un très-petit nombre d'années; rédacteur principal de la deuxième série de l'Herbier général de l'amateur, ouvrage bien connu et justement estimé; rédacteur en chef de la Flore des serres et des jardins de l'Europe, l'une des plus belles publications qui aient paru dans ce genre.

Par suite de raisons particulières, M. Ch. Lemaire quitta la rédaction de la Flore des serres et créa un journal horticole, le Jardin fleuriste, publication illustrée comprenant quatre fort volumes. C'était en 1854. C'est alors que M. Ambroise Verschaffelt, de Gand, fonda l'Illustration horticole, journal à la tête duquel il plaça M. Ch. Lemaire comme rédacteur en chef, où il resta jusqu'en 1869, époque où le journal fut acheté par M. Linden, de Bruxelles, qui prit pour

1er OCTOBRE.

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rédacteur en chef notre collègue, M. Edouard André, avantageusement connu de nos lecteurs.

Bien que dignes à tous égards de mériter la reconnaissance du monde botanico-horticole, les divers titres que nous venons d'énumérer ne sont pas les seuls qu'avait M. Ch. Lemaire; il en est d'autres non moins importants: ce sont les différents 'ouvrages publiés sur le jardinage et dans lesquels, à côté du savant qui s'était fait jardinier, on reconnait le botaniste horticulteur.

Par une circulaire datée du 1er septembre 1871, les membres du conseil d'administration du congrès pomologique de Lyon viennent d'informer le public que, malgré les événements politiques qui se sont passés en France, le comité n'en a pas moins continué ses travaux, que le 7 volume des descriptions de fruits, qui va bientôt paraitre, portera à 335 le nombre des sortes décrites ou figurées. Ils prient en même temps ceux des membres du congrès qui n'auratent pas acquitté leur cotisation de vouloir bien le faire.

Au sujet du Chou-Fleur impérial, dont M. Bossin a parlé dans un précédent numéro de ce journal (Revue horticole, 1871, p. 459), nous avons reçu la lettre suivante, que nous nous faisons un devoir de publier: A M. E.-A. Carrière, rédacteur en chef de la Revue horticole.

La Pyramide-Trélazé, 4 septembre 1871. «Votre numéro 23, du 16 août 1871, de la Revue horticole, porte une description du Chou-Fleur impérial, dont nous nous empressons de reconnaitre l'exactitude, tout en signalant une lacune que nous allons combler aujourd'hui, si vous le permettez.

«En effet, l'article élogieux de ce légume, rédigé par un de vos collaborateurs éminents, passe sous silence et le nom de son obtenteur et l'origine de la plante.

« Ce Chou-Fleur fut obtenu par M. Monnier, en 1868, ainsi que le constate la mention qui s'y rattache de notre catalogue

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, avec un spécimen de ce légume. Les premières graines de ce Chou-Fleur, que nous baptisames Chou-Fleur impérial dès que nous eûmes reconnu ses précieuses qualités, furent livsées au commerce au commencement de 1869, et M. Duflot, que << vous citez comme vous ayant offert les semences de cette précieuse variété (1), » fut un des premiers qui nous demanda de ces graines, ainsi que le constate notre facture en date du 27 mai 1869, dont vous trouverez le duplicata inclus (2).

« Nous ne reproduirons pas la description de ce légume. M. Bossin l'a faite dans le numéro précité avec une exactitude que nous nous plaisons à reconnaître et une impartialité dont nous sommes justement flattés, puisqu'il ignorait que nous fussions les obtenteurs de ce Chou-Fleur.

« Nos nombreux travaux venant nous surprendre à l'époque de l'obtention de ce légume, nous empêchèrent seuls de donner de la publicité à cette nouveauté, et nous livråmes ainsi ses graines au commerce, persuadés que son mérite attirerait bientôt tous les regards et deviendrait la plus belle réclame qu'on pût lui faire.

« Agréez, etc.

« J. MONNIER et Cie, Cultivateurs, marchands grainiers à La Pyramide-Trélazé près Angers. Nous remercions M. J. Monnier de l'intéressante lettre qu'on vient de lire, qui sert la vérité en rétablissant les faits et en permettant de rendre à César ce qui appartient à César.

Les renseignements que nous recevons de différents côtés au sujet de la maladie

des Pommes de terre n'ont rien de rassu

surant. Si cette maladie est aussi grave qu'elle l'était à son début, ce n'est pas que les médecins aient manqué. Qui en effet, soit parmi les écrivains horticoles et agricoles, soit surtout parmi les savants, n'a pas dit son mot à ce sujet? Déjà, en 1845, lorsque

M. Decaisne écrivait sa brochure: Histoire de la maladie des Pommes de terre en 1845, la liste des personnes qui avaient écrit sur cette maladie s'élevait le relevé qu'on trouve dans la brochure, d'après précitée à cinquante. Mais, depuis, combien d'autres à ajouter? Et pourtant, quel en est le résultat? Au lieu de s'affaiblir, le mal a augmenté. A quoi donc ont servi les médecins? A démontrer que leurs remèdes sont impuissants, et qu'il faut en chercher d'autres. En attendant qu'on en ait trouvé un satisfaisant, nous rappelons celui que

nous avons recommandé dans le numéro de la Revue du 1er septembre, page 463.

(1) Ceci doit s'adresser à M. Bossin, l'auteur de l'article en question. (Rédaction.)

(2) Le duplicata de la facture se trouvait en effet joint à la présente lettre. (Rédaction.)

général pour 1871-72 de l'établissement Nous avons sous les yeux le catalogue d'horticulture de MM. Baltet frères, à Troyes (Aube). Cet établissement, dont l'importance s'accroît constamment, tient aujourd'hui une des premières places, tant au point de vue de la richesse des collections que pour leur chesses, quelle qu'elle soit, serait insuffibonne tenue. Une énumération de ces risante; de plus on pourrait la prendre pour une réclame de notre part, ce qui serait sirent recevoir ce catalogue pourront en contraire à la vérité. Les personnes qui défaire la demande à MM. Baltet frères, horticulteurs à Troyes.

précieux par la valeur de son bois, et en - Un des arbres les plus répandus, trèsmême temps des plus jolis pour l'ornement par la beauté et l'abondance de ses fleurs, est cia), généralement connu par cette seule le Robinier commun (Robinia pseudo acadénomination: Acacia. C'est aussi l'une des variétés. En effet, s'il s'agit d'arbres, on espèces qui a fourni le plus grand nombre de trouve tous les ports et toutes les dimensions; il en est de même en ce qui concerne les feuilles et les fleurs. Sous le rapport de la floraison, on trouve également les plus grandes diversités, depuis des variétés qui ne fleurissent jamais jusqu'à celles qui fleurissent excessivement; les unes ne donnant pas de fruits, d'autres n'en donnant que considérablement. Il ne manquait done. rarement, tandis que d'autres en produisent guère, pour que la série soit complète, qu'une variété franchement remontante, un semperflorens. Cette lacune vient d'être comblée, espérer. En effet, dans un semis que fit un au-delà même de tout ce qu'on aurait pu de nos collègues il y a environ huit ans, il se trouva un individu qui, ne présentant rien de remarquable par son aspect, aurait les autres en avril-mai, puis, pendant pu être arraché, mais qui heureusement ne le fut pas. Quatre ans après, il fleurit comme quelques fleurs. Ce dernier fait se montrant l'été de cette même année, il donna n'y fit d'abord pas attention; mais les années assez fréquemment et accidentellement, on plus accentué, et cette année 1871, la flosuivantes le fait se renouvela, et de plus en raison en fut continue et de plus en plus abondante; même en ce moment, non seulement il porte beaucoup de fleurs, mais il puis celles dont les fleurs sont prêtes à y a des grappes de diverses grosseurs, deperceptibles, qui sont placées tout à fait à s'ouvrir jusqu'a d'autres qui sont à peine l'extrémité des nouvelles pousses. Ce ne sont pas seulement quelques fleurs éparses par ci par là, comme on pourrait le croire, que donne ce Robinia; c'est une floraison abondante, ce dont nous avons pu juger par

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les envois qui nous en ont été faits à différentes époques de l'année. Dans certains moments la floraison était aussi belle que celle qui a lieu au printemps. C'est donc une des plus précieuses acquisitions, un véritable trésor pour l'horticulture, que l'obtention du Robinia dont il est ici question, et sur lequel nous reviendrons plus tard.

Encore un remède préconisé contre le Phylloxera! Sera-t-il bon? Attendons pour nous prononcer. Constatons toutefois que, contrairement à presque tous les guérisseurs, l'auteur ne fait pas un secret de son procédé; il le fait connaitre, ce qui semble indiquer une presque certitude de sa part sur l'efficacité du remède. C'est de bon augure. L'auteur du procédé, M. Ponsard d'Omey, président du comice de la Marne, au mois de juillet dernier, adressait à M. le ministre de l'agriculture la lettre suivante :

Monsieur le ministre,

Je viens concourir au prix fondé par votre arrêté en date du 14 juillet 1870, pour la guérison de la nouvelle maladie de la Vigne.

Voici mon procédé :

Pratiquer à la base du cep de Vigne attaqué un trou rond, du diamètre de 0m 002 à 0m.003, ne dépassant pas en profondeur les 2/5 de l'épaisseur du tronc (une vrille convient très-bien pour cette opération). Ce trou doit être parfaitement évidé et net de toute sciure ou bavure de bois.

Aussitôt que cette cavité est préparée, il faut Y introduire gros comme un grain de blé ou comme un pois, suivant la force du cep, de foie de soufre (sulfure de potassium); ensuite l'orifice est bouché avec soin avec de la cire molle à sceller. Le mastic de Lhomme Lefort serait sans doute très-bon pour cet emploi.

La sève entraînera dans toute la plante le foie de soufre, et huit jours après l'opération les Phylloxera vastatrix devront être tués, sans exception, par un véritable empoisonne

ment.

Je dois avouer que je n'ai jamais appliqué ce procédé à la Vigne, n'ayant pas encore, heureusement, rencontré le phylloxera en Champagne; mais depuis vingt ans je l'emploie avec succès contre le puceron qui produit la cloque du Pêcher, et contre le puceron lanigère qui fait périr les Pommiers.

J'ai l'espoir qu'il réussira contre le nouveau fléau qui menace la Vigne. Il n'y a aucun danger pour le végétal dans l'opération. Les Pêchers ont toujours repris au bout de dix à quinze jours une végétation qui faisait la surprise des gens qui les avaient visités alors qu'ils étaient attaqués par la cloque.

Le foie de soufre est un des produits chimiques obtenus au plus bas prix. L'opération est simple, pratique, et un homme habitué saura inoculer des milliers de ceps dans une journée.

Un emporte-pièce bien combiné serait peutêtre d'un emploi plus commode qu'une vrille pour pratiquer le trou qui doit recevoir le poison. Peut-être suffira-t-il d'introduire la lame d'un greffoir, d'écarter en tordant les deux lèvres de la plaie, d'insérer une parcelle de foie de

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soufre, et d'enduire ensuite la plaie de mastie (peut-être pourrait-on essayer de substituer le calomel au foie de soufre).

Je supplie MM. les commissaires de faire étudier sérieusement ce procédé, dans lequel j'ai une grande confiance. Heureux serais-je, s'il répond à mes désirs, d'être le sauveur des vignobles menacés. PONSARD.

Veuillez, etc.

Le foie de soufre pourrait être préparé d'avance en bâtons ou en grains, pour obtenir une plus grande célérité dans l'application en grand du procédé.

Bien que le nom de l'auteur et la position qu'il occupe soient de nature à inspirer toute confiance sur la valeur de ce procédé, nous n'affirmons rien; nous croyons, au contraire, qu'il est prudent de se tenir sur la réserve. Toutefois, la suspicion, de notre part, pour

rait être considérée comme une mauvaise action. En effet, la lettre de M. Ponsard est empreinte d'un rare cachet d'honnêteté et de bonne foi; il ne prend aucun engagement; il indique le moyen et dit : « J'ai l'espoir qu'il réussira, » et il conseille de l'essayer aussi serait-il déçu dans son espoir qu'il n'en aurait pas moins droit à notre re

connaissance.

Dans cette circonstance, nous devons donc, nous aussi, engager tous ceux qui le pourront à en faire l'essai, en les priant de nous. faire connaitre les résultats. Mais, d'une autre part, si, comme M. Ponsard, la plupart de nos lecteurs sont assez heureux pour ne pas connaitre, autrement que de nom, le terrible Phylloxera, il est deux autres fléaux qui, d'après M. Ponsard, ne résistent pas à l'emploi de son procédé : c'est, d'une part, l'insecte qui produit la cloque du Pêcher, de l'autre le terrible puceron lanigère qui, pour être moins redoutable que le Phylloxera, n'en est pas moins l'un des plus grands ennemis de l'arboriculture fruitière et contre lequel, jusqu'ici, aucun des nombreux procédés indiqués pour opérer sa destruction n'a été d'une efficacité satisfaisante.

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Aussi, en terminant, et en faisant appel au bon vouloir de nos lecteurs, en ployant une expression de M. Ponsard, « nous supplions » tous les amis de l'horticulture de bien vouloir essayer le procédé en question, et de nous faire connaître les résultats qu'ils auront obtenus, que nous nous empresserons de publier. Il ne faudrait pas, poussé par un sentiment préventif d'amour-propre, en se drapant derrière cette objection qu'on fait si souvent aux procédés simples, rejeter celui-ci sous prétexte qu'il n'est pas sérieux, » car combien n'a-t-on pas vu de remèdes de « bonne femme, » et qui «courent les rues, » comme l'on dit, donner les meilleurs résultats et réussir là où les médicaments de grands

guérisseurs officiels avaient échoué! N'oublions jamais qu'il n'y a de bon que ce qui réussit, et que personne n'a le droit de considérer comme mauvais ce qu'il ne connaît pas.

M. Audusson-Hiron fils, pépiniériste, rue de Brissac, à Angers, vient de publier un catalogue prix-courant pour 1871-1872. L'établissement de M. Audusson-Hiron est aujourd'hui l'un des plus importants par ses cultures, par ses pépinières surtout. On trouve dans cet établissement, non seulement des arbres fruitiers et forestiers, mais des arbres et arbustes d'agrément, des Conifères, des Rosiers greffés et francs de pieds, des plantes de terre de bruyère, des plantes à feuilles persistantes, des plantes grimpantes, etc., ainsi que des plantes variées d'ornement, soit de serre froide, soit de pleine

terre.

-L'Ampelopsis Veitchii, Hort., mis récemment au commerce nous ne savons par qui, n'est autre que le Cissus Roylei, que nous cultivons depuis très-longtemps et qui a été envoyé au Muséum par feu le docteur Lindley. C'est une plante d'une rusticité extrême, vigoureuse, très-jolie par son feuillage, qui, presque toujours coloré, produit un très-bel effet.

Un caractère particulier que présente cette espèce et qui en augmente la valeur, est d'être pourvue de vrilles dont l'extrémité des amifications, renflée, arquée en forme de croissant, constitue des sortes de ventouses qui se fixent sur tous les corps qu'ils rencontrent, et à l'aide desquelles la plante s'attache et grimpe, beaucoup mieux même que ne le fait le Lierre. Cette particularité, qu'on n'a pas encore signalée, indique l'usage que l'on doit faire du Cissus Roylei. Nous en avons vu qui tapissaient des murs ou qui s'élevaient après des tuteurs, et nous pouvons assurer que rien n'était plus joli. Planté près d'un arbre ou d'une colonne, le C. Roylei ne tarde pas à les faire disparaître sous une masse de feuillage.

Aux amateurs de bonnes Pêches de plein vent, nous croyons devoir en signaler une dont nous avons déjà parlé : c'est la Pêche de Citry, à fruit blanc. L'arbre, qui est vigoureux, rustique, très-fertile, se comporte très-bien en plein vent, et se charge chaque année de fruits moyens, parfois gros, à chair non adhérente, complètement blanche, contenant en très-grande quantité une eau légèrement acidulée et d'une saveur parfumée des plus agréables. Elle se reproduit assez franchement de noyau. Les personnes qui désireraient en recevoir des greffons pourront s'adresser à M. Pepin, jardinier en chef au jardin des plantes, qui,

| l'ayant remarquée chez feu M. Morel, pépiniériste à Bergny (Oise), l'a multipliée dans le domaine de la Société d'agriculture, à Harcourt (Calvados).

Malgré la mort si regrettable de notre collègue M. Charles Chatenay, l'un des deux associés de la maison Chatenay frères, leur établissement, l'un des plus importants de Doué-la-Fontaine, continuera comme par le passé ses cultures d'arbres fruitiers, d'arbres forestiers, d'arbustes et de plants, etc.; c'est ce que nous apprend une circulaire que nous venons de recevoir et qui indique en même temps les prix courants des principales espèces pour l'hiver 1871-72. Sur cette circulaire se trouve annoncée la vente de différents instruments très-avantageux pour la culture des pépinières, inventés ou modifiés par l'un des frères Chatenay. M. Henry Chatenay, qui donnera sur ces instruments tous les renseignements qu'on voudra bien lui demander. Au nombre de ces instruments se trouve une déplanteuse des arbres à tiges, qui les enlève du sol avec toutes leurs racines.

Dans une lettre qu'il nous a adressée récemment, M. Sisley nous informe que depuis quelque temps il voyait dépérir constamment les nombreux semis de Pélargonium zonale qu'il possède, que même beaucoup mouraient, sans qu'il pût en connaître la cause. Pour tâcher de découvrir la cause du mal et d'y apporter un remède, il eut recours à la connaissance d'un horticulteur émérite, M. Allegatière, qui, après examen, lui dit que ses plantes étaient attaquées par les vers gris, et qu'il fallait les arroser avec une dissolution de savon noir, ce qu'il fit. « Le soir même- dit M. Sisley, je fis une dissolution de savon noir dans la proportion d'un kilog. pour 20 litres d'eau, et en arrosai mes zonale. Depuis, je n'en ai plus perdu. » M. Sisley ajoutait : « Est-ce que les vers gris auraient eu peur, ou est-ce le savon noir qui les a tués? Jugez. » Au lieu de chercher des hypothèses pour expliquer le fait, ce qui ne nous avancerait guère, nous préférons, en nous bornant à sa constatation, le faire connaître, afin d'engager ceux de nos lecteurs qui auraient à souffrir de ce même mal d'essayer le remède qu'a employé M. Sisley, et qui lui a si bien

réussi.

Un horticulteur bien connu, M. Guérin-Modeste, qui depuis si longtemps se livre tout particulièrement à la culture des Pivoines en arbre, et qui en possède une très-jolie collection, se trouvant dans l'impossibilité de continuer cette culture, désire céder sa collection. Indépendamment des pieds-mères, il y a un grand nombre de

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multiplications. A cause des circonstances difficiles dans lesquelles nous nous trouvons, M. Guérin-Modeste céderait le tout à des conditions très-avantageuses. C'est donc une très-bonne occasion. S'adresser à M. Guérin-Modeste, à la Varenne-SaintMaur (Seine).

- M. Paul Hauguel, jardinier à Montivilliers, nous informe qu'un pied d'Astrocarium Ayri est en ce moment en fructification dans une de ses serres. Voici ce qu'il nous écrit: «... En parcourant le numéro du 1er septembre de la Revue horticole, j'ai vu que vous aviez constaté la fructification de l'Astrocarium Ayri. Ce magnifique Palmier, qui fleurit chez nous pour la quatrième fois, fructifie aussi cette année; il a deux fruits garnis d'épines rousses de la grosseur d'une belle noix. » On est donc en droit

d'espérer que bientôt, à l'aide de graines récoltées en France, on pourra obtenir des jeunes plants de cette belle espèce, et qu'on pourra en étudier la germination dans tous ses détails.

Tout le monde connait l'élégance des panicules de Gynerium (herbe des Pampas), que le vulgaire nomme des panaches ou même des plumets. On sait aussi de quelle ressource ils sont pour la confection des gros bouquets de table, qu'on nomme aussi surtout. Mais c'est principalement dans l'hiver, lorsque les fleurs font défaut, que les panicules de l'herbe des pampas peut rendre de très-grands services. En effet, avec quelques-uns de ees panaches, parmi lesquels on mélange des branchages à feuilles persistantes et quelques branches de Lierre qu'on fait courir négligemment et qu'on renouvelle au besoin, on obtient ainsi un très-bel ornement, qui dans beaucoup de cas même remplace avantageusement les fleurs. Mais à ce sujet nous avons souvent entendu des personnes se plaindre que les panicules de Gynerium pluchent, c'est-à-dire laissent échapper leurs graines qui, légères par les aigrettes soyeuses dont elles sont surmontées, s'envolent et s'attachent à tout. C'est là un très-grand inconvénient, en effet; le reproche est fondé, nous le reconnaissons; mais ce que nous savons aussi, c'est qu'il est facile d'éviter cet inconvénient. Pour cela, il suffit de cueillir les panicules avant qu'elles soient complètement épanouies, lorsqu'elles sont à peine sorties de la gaine des feuilles supérieures. En coupant les plumets dans ces conditions, non seulement ils ne pluchent pas, mais ils acquièrent un soyeux et une blancheur qu'ils n'ont jamais lorsqu'on les laisse s'épanouir complètement sur les plantes, et qu'ils conservent tout l'hiver.

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choses qui, tout en rendant de très-grands services, sont parfois considérées comme des accessoires, bien qu'ils soient souvent de première nécessité: telles sont les étiquettes, en horticulture. Aujourd'hui surtout, par suite de l'extension qu'a prise l'horticulture, la consommation des étiquettes en bois a pris des proportion considérables, de sorte que leur fabrication constitue une véritable industrie. Plusieurs personnes nous ayant maintes fois demandé où il est possible de se procurer de ces étiquettes, nous avons cru, afin d'éviter les ennuis et dérangements qu'entraine toujours une correspondance, devoir indiquer une maison où l'on fabriqué en grand, et à un prix relativement faible, des étiquettes en bois, de formes et de dimensions diverses. Le chef de cet établissement est M. Gueudet, fabricant à Ber

thecourt, par Hermes (Oise). Indépendamment des étiquettes ordinaires, c'est-à-dire de celles dont l'usage est le plus habituel, M. Gueudet fera exécuter sur commande toutes celles dont on pourrait avoir besoin. On ne sera pas étonné des prix relativement peu élevés auxquels M. Gueudet livre ces étiquettes, et de la facilité avec laquelle il lui est possible d'en faire exécuter de toutes les formes et de toutes les dimensions qu'on pourra désirer, lorsqu'on saura que depuis plus de vingt ans M. Gueudet fait exploiter des bois pour divers instruments qui exigent une certaine précision, telles que règles, équerres, etc. Dans certains cas, bien que peu élevés, les prix pourront subir une réduction suivant l'importance de la commande.

- Dans notre précédente chronique, en parlant des nouvelles variétés de Fraisiers de M. Riffaut (1), et en faisant connaître le motif qui avait empêché cet horticulteur de les livrer à l'époque convenue antérieurement, nous avons omis de dire que la livraison de ces Fraisiers est remise à l'automne 1872.

C'est très-souvent après avoir longtemps, mais vainement cherché une chose, et alors qu'on n'y pense plus, qu'elle arrive. Toutefois, il vaut mieux tard que jamais, et bien qu'elle se soit fait attendre, elle n'en présente. Tel est, nous n'en doutons pas, le est pas moins bien accueillie quand elle se sort qui est réservé à une nouvelle variété de Fraisiers, l'lnépuisable, dont on trouvera plus loin la description. Nous appelons dès à présent l'attention de nos lecteurs sur cet article.

A peu près tout le monde sait que lors de la cuvaison, et pendant la fermentation des raisins, il se dégage des cuves, en très(1) V. Revue horticole, 1871, p. 482.

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