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nutrifives qui doivent alimenter les plantes; c'est un agent indispensable de toute végétation; mais quand elle est en trop grande abondance, elle nuit à la vie organique, et elle devient même pour beaucoup de plantes une cause de pourriture et de mort. L'intérêt que l'agriculture attache à toutes les questions de dessèchement, d'irrigation, de colmatage, de drainage, dit assez quelle est l'importance des travaux théoriques qui peuvent guider dans ces opérations.

Ayant eu des recherches à faire sur les rapports de l'eau et du sol arable pour mon cours de géologie appliquée à l'agriculture, j'ai trouvé, dans des publications de l'académie des sciences de Munich, deux mémoires récents qu'il m'a paru intéressant de vous communiquer.

L'un, dù à M. Plaff, traite des rapports de l'eau atmosphérique avec le sol; l'autre, de M. Vogel, de l'évaporation dans un sol semé ou non seme. Le premier envisage la question par son côté général; le second en analyse plusieurs des conditions importantes.

Lorsque l'ean atmosphérique tombe sur le sol à l'état de pluie, de neige ou de brouillard, elle se divise en trois parties: l'une s'évapore immédiatement; la deuxième, coulant à la surface, se rend par les ruisseaux dans les rivières, et la troisième pénètre dans la terre; c'est celle qui intéresse plus particulièrement l'agriculture.

M. Plaff a tenté de rechercher expérimentalement suivant quelle base se fait cette pénétration.

Dans un jardin situé au sommet d'une colline, il enterra quatre vases cylindriques en fer-blanc dont le diamètre était d'un demi-pied et la longueur d'un demi, un, deux, quatre pieds.

Ils étaient remplis d'une terre semblable à celle du jardin, c'est-à-dire sableuse et de mauvaise qualité. Au fond se trouvait un diaphragme percé de trous faisant l'office de filtre : l'eau qui l'avait traversé se rassemblait dans un petit réservoir d'où on la retirait à l'aide d'un tube latéral et d'une pompe, tous les jours ou tous les huit jours.

Tandis qu'en hiver les tubes d'un demi-pied et d'un pied laissent filtrer plus d'eau que ceux de deux et de quatre, en été c'est le contraire. Pendant les deux mois chauds on ne tira pas une goutte d'eau des tubes d'un demi-pied, tandis qu'à la profondeur des deux pieds, la filtration ne s'est arrêtée que deux fois, et à quatre pieds elle ne s'est pas arrêtée du tout. Ainsi, en été, les couches profondes du sol sont plus humides que les couches superficielles, et c'est le contraire en hiver.

Ces différences tiennent à l'évaporation et à la manière dont tombe la pluie. On aperçoit clairement l'influence de l'évaporation, en comparant les étés 1867 et 1868 : ils furent à peu près également pluvieux; mais en 1868, l'évaporation fut de Om689, tandis qu'elle n'avait été que de Om433 en 1867. Ainsi, en 1868, le vase de deux pieds ne fournit que 10 pour 100 de l'eau pluviale, tandis qu'en 1867 il en avait fourni 33 pour 100; l'évaporation étant plus active, une moins grande quantité d'eau avait pu arriver à la profondeur de deux pieds.

L'influence de la manière dont tombe la pluie est tout aussi évidente à quantité d'eau égale, une pluie continue, quoique faible, pénètre mieux dans le sol qu'une pluie abordante et courte. C'est du reste ce que la pratique enseigne chaque jour.

Ainsi, pendant la première semaine de juillet, il est tombé Om025 de pluie, dont 19 en 15 heures. Les tubes d'un demi-pied et un pied ne laissèrent passer aucune goutte d'eau. Du 29 juillet au 26 août, il ne tomba que Om005 de pluie, puis le 27, Om030 en 3 heures ; cette masse d'eau se fit à peine sentir dans les vases, puisque du 25 août au 2 septembre on n'obtint dans les quatre tubes que Om0012, 0m0001, Om0005, Om0011. Au contraire, sur une pluie de Om044, se répartissant en 11 jours, du 15 au 29 juillet, on a obtenu de quatre tubes : 0m0042, Om0068, - Om0206, Om0028.

Dans les divers chiffres que je viens de donner, on a pu être frappé de ce fait que les tubes de deux pieds laissaient filtrer plus d'eau que ceux d'un demi et un pied.

C'est un résultat qui semble au premier abord inexplicable. Les tubes étant remplis de la même terre et identiques sous tous les rapports, sauf sous le rapport de la longueur, il semble que le tube de deux pieds peut se décomposer en deux parties, d'un pied chacune de longueur. La moitié supérieure se trouve semblable sous tous les rapports au tube d'un pied: elle ne doit laisser passer dans la partie inférieure qu'une quantité d'eau égale à celle qui filtre à travers le tube d'un pied. Comment alors la moitié inférieure peut-elle fournir plus qu'elle n'a dû recevoir? Pour un laps de temps limité, on pourrait croire que les couches inférieures étaient imprégnées d'une pluie précédente; mais il ne peut en être ainsi quand on tient compte des totaux annuels. Ceux ci montrent cependant qu'en 1867 le vase d'un demi-pied n'a laissé filtrer que 50 pour 100 de la pluie tombée, tandis que celui de quatre pieds en a laissé passer 61 pour 100.

En 1868, on a recueilli 22 pour 100 dans le vase d'un demi-pied et 44 pour 100, c'est-à-dire le double, dans le vase de un pied.

Ne pouvant résoudre moi-même cette question, j'ai écrit à l'auteur, qui m'a répondu de la manière la plus obligeante. Lui-même a été surpris des résultats qu'il a obtenus, et il a dû chercher à s'en rendre compte. Il a reconnu que les couches supérieures sont notablement influencées par les couches inférieures, et que la vaporisation est extraordinairement différente selon la hauteur des tubes.

Il en résulte qu'une terre reste humide en été, d'autant plus longtemps qu'elle est perméable jusqu'à une plus grande profondeur; c'est une raison nouvelle à invoquer en faveur des labours profonds.

Il reste à examiner quelle est l'influence de la nature minéralogique du sol sur la quantité d'eau qui le pénètre et y séjourne.

La quantité d'eau qui est absorbée par le sol dépend de la nature du sol et de la manière dont tombe la pluie.

Le sol agit par son pouvoir d'imbibition et par son pouvoir évaporant.

10 Toutes les pierres et toutes les terres contiennent dans la nature une certaine quantité d'eau que l'on appelle eau de carrière. Lorsqu'elles ont été exposées quelque temps à l'air, cette eau s'évapore, la pierre durcit et se taille moins facilement. La quantité d'eau de carrière contenue dans les argiles est supérieure à celle qui est enfermée dans les calcaires, et celle-ci plus considérable que dans les sables (1).

(1) Delesse. Bull. S. Géol. 2o xix, 64.

SUR LA PÉNÉTRATION DES EAUX PLUVIALES DANS LE SOL.

l'eau pure dans le rapport de 206 à 100.

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M. Vogel a eu l'idée de comparer par expé- | l'évaporation de la tourbe humide est à celle de rience le pouvoir d'imbibition des sols calcaires et argileux: il pèse la terre sèche, la plonge ensuite pendant quelque temps dans l'eau pour qu'elle s'en imbibe complètement, puis il la met sur un filtre et la pèse une seconde fois, lorsqu'il n'y a plus d'écoulement.

L'augmentation du poids indique le pouvoir d'imbibition du sol pour l'eau. Dans ce cas, un sol argileux absorbe le double plus d'eau qu'un sol calcaire.

Pouvoir absorbant d'un sol argileux, 64 p. 100. Pouvoir absorbant d'un sol calcaire, 32 p. 100. Mais les conditions de l'expérience ne sont guère réalisées dans la nature qu'au moment des pluies abondantes et continues.

Le sol doit aussi absorber l'humidité atmosphérique, le brouillard; le même expérimentateur a constaté qu'en exposant pendant trois jours 100 grammes de terre argileuse et de terre calcaire dans un air saturé de vapeur d'eau, on obtenait pour l'absorption de l'humidité les chiffres suivants :

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Ainsi l'on voit, contrairement à ce qu'on aurait peut-être été conduit à conclure des expériences précédentes, que l'absorption de l'humidité à l'état de vapeur se fait plus facilement par un sol calcaire que par un sol argileux.

Cette circonstance tient à ce que le sol calcaire absorbe l'eau plus vite et plus facilement que le sol argileux, parce qu'il est moins compact, que sa capillarité est plus grande et la pénétration du liquide plus facile.

Il est très-aisé de déterminer la capillarité d'un corps solide il suffit de mettre le pied d'un morceau de sucre blanc dans l'eau pour voir le liquide s'élever peu à peu et mouiller tout le morceau; avec des substances pulvérulentes, il faut prendre quelques précautions. M. Vogel a rempli de terre argileuse et de terre calcaire deux tubes de verre dont le bas était fermé par une toile fine, et il a plongé le pied de ces tubes dans l'eau pendant 15 minutes. Le liquide s'est élevé de Om15 dans le sol argileux et de 0m19 dans le sol calcaire.

La pénétration du liquide de haut en bas se fait dans des rapports un peu différents. On remplit deux tubes de terre jusqu'à une même hauteur, et l'on verse dessus 10 centimètres cubes d'eau; au bout de quelques instants, la pénétration du sol argileux est à celle du sol calcaire dans le rapport de 4.4 à 8.1.

Ainsi l'humidité se propage plus vite dans un sol calcaire que dans un sol argileux.

20 Tandis que l'imbibition fait pénétrer l'eau dans le sol, l'évaporation l'en fait sortir.

L'évaporation ne se produit pas seulement à la surface du sol; elle a lieu aussi dans les couches profondes.

On prend deux vases d'égale ouverture, remplis l'un de 20 grammes de poussière de tourbe préalablement desséchée à 100 degrés, puis humectée de 50 centimètres cubes d'eau, l'autre de 55 centimètres cubes d'eau seulement, et on les soumet pendant 11 jours à l'évaporation spontanée. Le premier perd 35.8 centimètres cubes, le second 17.3 centimètres cubes, c'est-à-dire que

Dans une expérience, M. Vogel met dans une assiette plate 25 centimètres cubes d'eau, et dans une autre de la terre de jardin imprégnée de la même quantité d'eau, après avoir été précédemment desséchée à 100 degrés. Ces deux assiettes sont exposées pendant 7 jours dans un espace dont la température est de 16 à 22 degrés. Le rapport de l'évaporation de la terre de jardin å l'évaporation de l'eau pure est comme 136 à 100.

Bien que ce rapport soit plus faible que celui de l'expérience précédente, il a néanmoins lieu dans le même sens. Ainsi, après des temps pluvieux, l'évaporation est plus grande à la surface d'une terre qu'à la surface d'un étang de même dimension.

Après huit jours d'évaporation, un sol d'argile avait perdu Ok074 par jour, et un sol calcaire Ok086, c'est-à-dire que l'évaporation de ces deux sols était dans le rapport de 100 à 115. Ce fait est du reste prouvé par l'expérience. Au commencement de l'été, les terrains argileux conservent leur humidité plus longtemps que les terrains calcaires.

Si l'on cherche à analyser les raisons qui rendent l'évaporation plus active dans un sol calcaire que dans un sol argileux, on constate que l'évaporation est d'autant moins forte que l'eau adhère davantage à la matière minérale, en vertu d'une sorte d'affinité chimique dont la nature n'est peut-être pas encore bien connue. On peut apprécier, en partie du moins, cette affinité d'un minéral pour l'eau par la quantité d'eau d'imbibition qu'il peut absorber, ou autrement dit par son pouvoir absorbant absolu. On a vu précédemment que celui de l'argile est supérieur à celui du calcaire.

Plus la terre est poreuse, perméable, plus l'eau y circule facilement par voie capillaire, plus l'évaporation est puissante, car lorsque les couches supérieures sont desséchées, l'humidité y monte des couches inférieures; or, nous avons constaté qu'un sol calcaire se laissait pénétrer plus facilement par l'humidité qu'un sol argi

leux.

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avec de grands détails. Je me borne, comme exemple, à dire que l'évaporation d'un bois de chêne, de hêtre ou de bouleau, est à celle d'un

bois d'arbres verts comme 5: 4.

GOSSELET.

Cet article de M. Gosselet, en montrant comment les différents terrains se com

portent sous l'influence de l'humidité ou de la sécheresse, peut, dans certains cas, en indiquant au cultivateur les moyens ả employer pour s'en garantir, l'éclairer sur les cultures qu'il convient de faire dans ces sortes de terrains. Il a cet autre avantage, ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, d'expliquer et même de justifier les diverses façons que nous avons recommandées pour combattre les fâcheux effets des grandes sécheresses, notamment les binages profonds et multipliés. (Rédaction.)

HARICOT MALMAISON

Il est une variété naine de Haricot cultivée en Bourgogne, et principalement dans le pays vignoble de l'arrondissement de Châlons, nommée Haricot Malmaison, qui est d'une fertilité étonnante, excellent en vert; aussi est-il très-recherché en sec à cause de la facilité avec laquelle il cuit. Dans les localités où ce Haricot est connu, on abandonne toutes les variétés anciennes pour ne cultiver que celle-ci.

Depuis quelques années que nous cultivons le Haricot Malmaison, nous lui avons toujours trouvé une très-grande supériorité sur toutes les autres variétés naines, et une preuve de cette supériorité, c'est que sur les marchés du Creuzot, où nous en avons conduit bien des fois (en cosse verte) par centaine de kilogr., il était toujours vendu de préférence à tout autre. Voici à peu près les principaux caractères qu'il présente :

Plante naine, formant de grosses touffes, très-fructifère. Fleurs ordinairement réunies par deux, moyennes, blanches, jaunâtres en vieillissant; feuille moyenne, à folioles acuminées; gousse vert foncé dans sa jeunesse, épaisse et sans parchemin, de forme cylindrique, de couleur jaune à sa maturité, de 7 à 12 centimètres de long, arquée sur toute

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la longueur, contenant de 4 à 7 ou 8 grains ovales-oblongs, légèrement ridés, de couleur blanche.

Cette variété de Haricot, que nous n'hésitons pas à placer au premier rang sous tous les rapports, est, dans nos localités, cultivée dans les jeunes vignes pendant les première et deuxième années de plantations. On ne doit mettre que quatre ou cinq grains au plus par pied. On le cultive également dans le Maïs, où il vient très-bien; enfin, on le cultive par sillons dans les champs. Si on a le soin d'enlever les gousses au fur et à mesure qu'elles sont bonnes à manger, mais avant qu'elles jaunissent, les plantes remontent pendant longtemps, et l'on peut alors en cueillir une grande partie de l'été et méme de l'automne.

Le Haricot Malmaison n'est pas délicat ; il est même relativement rustique et vient à peu près dans tous les terrains, pourvu cependant qu'ils ne soient pas trop secs. Il n'est pas excessivement hâtif: c'est un Haricot de saison, ainsi qu'on le dit dans la pratique, mais hien bon et très-productif. Aussi, n'hésitons-nous pas à en recommander la culture. DUROUSSET (Joseph), Horticulteur à Genouilly..

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VIOLA CORNUTA.

abandonné à ses propres ressources, et en lui laissant la liberté de ses mouvements, l'auteur a eu soin de lui faire sentir les conséquences qui pourraient en résulter de manière à l'empêcher de faire fausse route. Comme l'on dit parfois, l'élève « sent les coudes » du maître. On va en juger par les quelques passages suivants, que nous extrayons du livre :

.... Dans une étude générale, il serait difficile de spécifier quelle est l'espèce à planter, et sous quelle forme on la dirigera. Nous devons cependant dire qu'il faut avant tout planter des arbres dont la réussite soit certaine et des espèces fruitières dont le produit ait chance d'être vendu.

Nous ne pouvons mettre qu'au second plan les améliorations du sol; par là nous entendons les remaniements considérables que l'on serait tenté d'entreprendre sur un terrain pauvre. La puissance absorbante d'un arbre exige des éléments nourriciers nombreux et variés ; le travail factice de l'homme ne saurait y pourvoir. En outre, il y a les frais qui augmenteraient d'autant le capital dépensé.

A notre avis, il vaut mieux approprier les essences végétales au sol que de chercher à transformer la nature du sol pour l'assimiler aux arbres que l'on veut planter. Cette réserve n'empêche pas que l'on ne doive préparer, façonner la terre, l'amender au besoin pour exciter les racines à se développer lors de la plantation; il s'agirait donc d'une amélioration superficielle, et non radicale.

Quant au climat, il est assez difficile de se soustraire à ses influences fàcheuses, sauf à y pallier au moyen de murs, d'abris; alors c'est une culture intensive qui, malgré ses bénéfices, ne rentre pas dans le but de cette notice. Nous voulons seulement aborder la grande culture des fruits, à peu de frais, à gros produit.

Avons-nous besoin d'insister pour que le planteur prenne bien ses mesures avant de tout entreprendre? Il n'y a rien qui tue une spéculation pomologique comme le dépérissement des végétaux arrivés à l'âge adulte, après les frais d'installation payés et au moment de toucher le revenu.

On aura raison d'analyser le sol, de le sonder, d'en examiner les couches inférieures, de se rendre compte de la végétation des plantes herbacées et ligneuses qui croissent dans le terrain projeté ou dans les propriétés voisines. S'il y a possibilité, on consultera les cultivateurs du pays, les arboriculteurs qui observent, les bons praticiens, en un mot. Quelque exactes que soient les données de la science, il arrive souvent un cas imprévu, un incident insaisissable au laboratoire du savant, incident qui n'en agit pas moins sur l'avenir de l'exploitation et que l'homme pratique a su prévoir ou deviner.

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Il y a tout avantage à tirer parti d'une consultation théorique et d'une consultation pratique.

Une fois l'essence fruitière acceptée, il s'agit d'en déterminer les variétés. Ici encore, on devra bien se pénétrer du but de l'exploitation. Il faut avant tout des arbres d'une nature robuste, vigoureuse, féconde, et qui mûrissent leurs fruits lorsque le marché n'en est pas encombré; telles seraient les variétés précoces et même les tardives.

On rencontre assez souvent des races indigènes, dont la culture ne dépasse pas la limite d'un finage; leur produit est certain et leur vente assurée. Si le fruit en est bon, on peut les ассерter de confiance, en supposant que l'on organise un verger dans des circonstances analogues à leur habitat. Ailleurs il serait prudent de s'abstenir, si l'on ne veut pas s'exposer à des déboires.

Avec la rusticité de l'arbre il faut la rusticité du fruit, c'est-à-dire un fruit qui se prête au maniement, au va-et-vient, au transport en voiture, en bateau, en chemin de fer. S'il est d'une maturité lente, il facilitera lui-même son écoulement dans la consommation et sur les marchés. N'oublions pas que nous n'agissons plus ici sur des fruits que l'on a choyés, dorlotés; nous voulons des fruits à remuer à la pelle.

Au lieu de multiplier la nomenclature des sortes à cultiver, nous conseillerons de la restreindre, à moins que l'on ne travaille au point de vue de l'approvisionnement de sa maison; alors on élargirait le cadre des variétés pour obtenir des fruits d'une maturité qui s'échelonne pendant toute la saison. On voit qu'il est assez difficile de préciser les conseils aux planteurs d'une façon mathématique. »

Après ces conseils généraux, dont on ne saurait trop louer la justesse, l'auteur passe en revue les genres d'arbres fruitiers les plus généralement cultivés, tels que Abricotier, Cerisier, Pècher, Poirier, Pommier, Prunier, Vigne, en indiquant pour chacun quelles sont les meilleures variétés, les avantages qu'elles présentent, ainsi que les particularités qui s'y rattachent quand elles offrent de l'intérêt.

Le chapitre intitulé Soins généraux, termine l'ouvrage. Ce chapitre traite du choix des sujets, de la préparation, de la taille, de la plantation, de l'entretien des arbres, et complète heureusement le livre de la Culture des arbres fruitiers, que nous recommandons aux lecteurs.

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E.-A. CARRIÈRE.

il y a longtemps qu'elle ornerait nos jardins, qu'elle serait aussi commune qu'elle y est Le mot rare dont je me sers ici n'est pas exact, car il laisse supposer qu'on la trouve encore assez communément, ce qui n'est pas. En effet, à part quelques jardins d'ama

teurs et quelques écoles de botanique, on ne la trouve nulle part. C'est un tort; le contraire devrait être. Nos voisins les anglais, gens pratiques avant tout, n'ont pas fait comme nous; il y a déjà plusieurs Années qu'ils la cultivent et qu'ils en tirent un très-grand parti pour orner les platesbandes et les massifs de leurs parterres.

Le Viola cornuta, L., Mnemion cornutum, Spach., appartient au groupe que l'on désigne habituellement sous le nom de Pensées. C'est une plante vivace à tige anguleuse d'environ 10-15 centimètres, à feuilles petites, régulièrement cordiformesovales, sensiblement et régulièrement dentées. Ses fleurs, qui naissent dans l'aisselle des feuilles, sont portées sur un pédoncule anguleux, qui atteint 12 centimètres, parfois plus de longueur; elles sont grandes, d'un bleu violet clair, à cinq pétales bien étalés, blancs à la base de l'onglet; les quatre pétales supérieurs sont largement arrondis; les deux latéraux portent près de la base de l'onglet deux sortes de caroncules formées par des poils qui forment une petite houppe soyeuse; quant au pétale inférieur, il est très-élargi à la base, tronqué, subcunéiforme à son extrémité opposée, c'est-à-dire vers l'onglet; il est prolongé en

éperon droit, parfois légèrement courbé à son extrémité, qui est atténuée en pointe. Cet appendice qui atteint 15 à 20 millimètres de longueur, de couleur lilas violacé, est le caractère qui a fait donner à cette espèce le qualificatif cornuta.

Le Viola cornuta présente une variété à fleurs d'un très-beau blanc pur (V. cornuta alba), qui ne diffère du type que par la couleur de ses fleurs. Mélangée avec le type ou plantée à part, on obtient soit des bordures, soit des tapis d'une effet splendide qui, grâce à la succession très-prolongée des fleurs, font un ornement presque permanent.

La culture du V. cornuta est des plus faciles; une terre légère un peu argilosableuse lui convient. Cette espèce ne redoute pas la terre de bruyère, tant s'en faut. Aussi, si on peut lui en donner, ne serait-ce que mélangée, elle n'en poussera que mieux; il est même avantageux d'employer celle-ci pour élever les jeunes plantes. Quant à la multiplication, on la fait, soit par graines, soit par la division des pieds qu'on opère au printemps, lorsque les plantes vont entrer en végétation, ou mieux vers la fin de l'été, lorsque la végétation annuelle est sur le point de s'arrêter. LEBAS.

LOBELIA ERINUS TOM TOM

Une miniature, dans la véritable acception du mot, est la plante qui fait le sujet de cette note, le Lobelia gracilis erecta.

Cette plante est remarquable à plusieurs égards, d'abord par l'exiguité de ses dimensions; chaque pied forme une touffe excessivement compacte, atteignant rarement 10 centimètres de hauteur, qui se couvre de fleurs variant du blanc au bleu lilas, en passant par les couleurs intermédiaires.

Par ses dimensions très-réduites et l'uniformité de son développement, le L. gracilis erecta (L. Tom Tom, Hort.), est très-propre à border des massifs ou corbeilles de petite dimension. On pourrait même l'employer pour former des sortes de pelouses ou gazons fleu

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ris. Au point de vue scientifique, cette forme présente un exemple de fixité qu'on chercherait vainement chez la plupart des << bonnes espèces » botaniques, non pour la couleur toutefois, mais pour le nanisme, c'est-à-dire les dimensions, l'aspect et tous les autres caractères de végétation.

Quant à sa culture, elle ne présente rien de particulier; elle est identique à celle du type Lobelia gracilis. Multiplication par graines et par éclats. On élève les plantes en pots qu'on place sous des châssis ou sur les tablettes d'une serre froide pendant l'hiver ; au printemps, on les met en pleine terre, ainsi qu'on le fait des L. erinus gracilis, etc. MILLAUD.

PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES

Malva aurantiaco rubra, Hort., Hub. Nouveauté découverte par M. Roezl dans le Fav-West (Amérique du Nord). C'est une plante vigoureuse, qui atteint environ 40 à 50 centimètres de hauteur, dont les nombreuses tiges se terminent par des fleurs d'un beau rouge orangé, disposées en grappes. Cette espèce paraît être vivace.

Centaurea Clementei, Hort. Hub., plante vivace, constituant de fortes touffes qui atteignent 80 centimètres à 1 mètre de hauteur.

Les feuilles radicales qui s'étalent sur le sol en forme de rosace sont tomenteuses, profondément roncinées-lobées, à lobes dentés, d'un blanc de neige dans leur jeunesse. Tiges à ramifications très-nombreuses terminées par de gros capitules sphériques, à écailles ciliées entourant des fleurons jaune paille.

E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

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