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MÉMOIRE SUR LES LIS.

MÉMOIRE SUR LES LIS (9)

C'est surtout à partir de l'époque à la- | quelle a paru le Synopsis de Persoon, c'est à-dire pendant le cours du XIXe siècle, que l'augmentation est devenue considérable dans le nombre des espèces du genre Lilium. Alors les voyages scientifiques ont été plus fréquents, l'exploration des contrées. étrangères a été plus attentive et plus complète, l'étude des plantes par les botanistes sédentaires a été plus approfondie; il en est résulté, d'un côté, de nombreuses découvertes, de l'autre quelques distinctions plus ou moins légitimes de plantes confondues auparavant avec d'autres. Les matériaux se sont ainsi graduellement accumulés; malheureusement ils n'ont pas été encore, dans ces dernières années, soumis à une révision monographique complète qui permette de séparer le bon du mauvais, les espèces légitimes de celles qui ont été admises sans motifs suffisants (2). C'est là, dans la science, une lacune regrettable que pourra combler M. Leichtlin, grâce aux précieux éléments de travail qu'il est parvenu à réunir, ou si, ce qu'à Dieu ne plaise, il reculait devant cette tâche ardue, tout autre botaniste qui ne se laissera pas effrayer par la difficulté de l'entreprise.

Pour donner une idée des acquisitions faites, pendant ce siècle, en fait de Lis nouveaux, je crois qu'il sera commode d'en rattacher l'indication à chacune des grandes contrées qui les ont fournies.

I. L'Europe est peu riche en Lis, et ceux qui lui appartiennent ont été connus de bonne heure. Il n'était donc pas à présumer que les botanistes modernes en augmentassent notablement le nombre par leurs découvertes; c'est ce qui a eu lieu en effet. Toutefois, l'exploration de ses parties peu fréquentées a donné quelques résultats sous ce rapport.

M. Grisebach a trouvé en Albanie un Lis dont la fleur est jaune ainsi que les anthères, avec le périanthe révoluté, et qui resemble beaucoup au Lis des Pyrénées. Il l'a nommé Lilium albanicum (Spicileg. fl. rumel., II, p. 385, 1844). Cette espèce croît dans la région alpine, sur les montagnes de cette contrée; mais elle paraît y être rare, et d'ailleurs elle n'a pas été encore introduite dans les jardins. Bernhardi a érigé en espèce, sous le nom de L. carniolicum (in MERT. et KоCH, Deutschl. Fl., II, p. 536), un Lis qu'il a découvert croissant dans la zone sous-alpine, sur les mon

(1) Voir Revue horticole, 1871, pp. 392 et 408.

(2) Le travail de Spae sur le genre Lis, qui a paru en 1847, dans le dix-neuvième volume des Mémoires couronnés par l'Académie royale de Belgique, remonte à vingt-trois ans, et, déjà médiocrement

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tagnes de la Carniole et de l'Istrie, à fleur réfléchie, ayant le périanthe révoluté, d'un beau rouge minium ou fauve, marqué vers sa base de linéoles proéminentes brun pourpre nombreuses. Cette espèce se rapproche plus, selon Koch, du Lis Pompon que de celui de Chalcédoine. Enfin, Ebel a observé, sur les montagnes du Montenegro, une plante haute de Om50, ou un peu plus, d'un port très-grêle, qu'il a nommée, pour ce motif, L. gracile, mais dont il n'a rencontré que des pieds en fruit. Il l'a décrite et figurée dans cet état (Zwolf Tage auf Montenegro, 1842, p. 8-9, pl. I, fig. 1, a, b, c, d). Il parait que cette plante n'a pas été retrouvée.

Ce sont là, si je ne me trompe, les seules découvertes de Lis européens qui aient été faites depuis Persoon; mais, en outre, j'ai dit plus haut que Chaix a rétabli comme une espèce à part le Lis orangé (L. croceum CHAIX, in VILL., Dauph., I, p. 322), dont Persoon faisait une simple variété du Lis bulbifère. Les motifs de cette séparation sont que le Lis orangé ne produit pas de bulbilles à l'aisselle de ses feuilles; que ses grandes et belles fleurs dressées, campanulées, solitaires dans la plante spontanée, plus ou moins nombreuses sur les pieds cultivés, sont colorées en très-bel orangé et parsemées de petits points noirâtres, et que, de plus, il produit une capsule relevée de 6 angles aigus, pouvant être appelés des ailes, sur toute sa longueur, profondément ombiliquée à son extrémité; tandis que le Lis bulbifère a son fruit marqué seulement de 6 angles obtus, qui ne se dilatent en membrane saillante que dans la partie supérieure. D'un autre côté, Gouan, dans ses Illustrationes (p. 25), avait distingué, dès l'année 1773, le Lis des Pyrénées (L. pyrenaicum GOUAN) comme une espèce à part. Cette plante avait été regardée par les uns, tels que Lamark (Encyc., III, p. 536), Persoon (Ench., I, p. 359), Gawler (Bot. Mag., pl. 798), comme une variété du Lis de Pompone; par d'autres, notamment par Gmelin (Syst., 544), comme une variété du Lis de Chalcédoine. Il est certain qu'elle a une ressemblance générale et une analogie marquée de caractères avec l'un et l'autre, surtout avec le premier. Néanmoins son port robuste, ses feuilles très-nombreuses, ciliées, lancéolées, mais devenant quelquefois notablement plus larges, surtout les inférieures; ses fleurs révolutées, complet au moment de sa publication, il l'est, on le conçoit sans peine, beaucoup moins encore aujourd'hui. D'ailleurs, ce Mémoire, où il est question de quarante-quatre espèces de Lis, ne se recommande point par une critique botanique bien rigoureuse.

d'un jaune un peu verdâtre, marquées intérieurement de points rouge noirâtre, exhalant une odeur de bouc aussi forte que désagréable, dans lesquelles le style, à peine aussi long que l'ovaire, est épais dans toute sa longueur, et dans lesquelles aussi les folioles du périanthe portent un duvet laineux à leur extrémité, suffisent pour en autoriser la distinction. Ajoutons que ses fleurs, le plus souvent au nombre de trois ou quatre, à l'etat spontané, et disposées en grappe, sont portées chacune au sommet d'un long pédoncule qui se recourbe supérieurement en demi-cercle pour les rendre entièrement pendantes où les reporter même un peu en dedans; ce pédoncule nait de l'aisselle d'une bractée relativement plus large que les feuilles supérieures.

M. Max Leichtlin a, dans sa collection, deux Lis qu'il a reçus du Montenegro et qui constituent deux variétés du Lis Martagon aussi tranchées que curieuses par leurs fleurs d'un tissu très-épais, dont la couleur est un pourpre tellement foncé qu'il semble presque noir. Je ne connais pas assez ces deux plantes remarquables pour en dire autre chose en ce moment. Elles figurent dans sa liste sous les noms de Lilium Martagon dalmaticum et Catanii Vis.

Peut-être faut-il joindre aux Lis européens le L. peregrinum MILL., qui était pour Linné une simple variété du Lis blanc ordinaire, distinguée surtout parce que les pièces de son périanthe sont notablement plus étroites et rétrécies à leur base; mais les uns disent cette plante originaire de Constantinople; d'autres la font venir d'Orient, c'est-à-dire de l'Asie occidentale, ou présument même qu'elle est née dans les jardins, de même que le L. pubescens BERNH, à fleur rouge orangé, issu du Lis bulbifère, et que caractérisent surtout ses pédoncules couverts d'un duvet blanc, ainsi que ses boutons de fleurs.

II. Les immenses posessions de la Russie en Asie et les pays limitrophes ont été explorés, au point de vue botanique, depuis environ 50 années, par plusieurs voyageurs qui y ont découvert un assez grand nombre d'espèces du genre Lilium. Ces plantes ont été décrites presque toutes dans des ouvrages relatifs à la flore de ce vaste empire.

On doit à Fischer la connaissance de 4 d'entre elles. Ce sont les suivantes : 1o Lilium avenaceum FISCH., plante du Camtschatka, de la Mandchourie, des îles Kuriles et Sachalin, enfin du Japon, à fleurs de grandeur moyenne, rouge ponceau, quelquefois orangées, parsemées de quelques macules foncées, peu révolutées, dont la tige ne porte d'ordinaire qu'un seul verticille de feuilles lancéolées, aiguës; cette espèce avait été simplement nommée, mais

non décrite par Fischer; M. Maximowicz l'a décrite et figurée dans le Garten flora, en 1865 (p. 290-292, pl. 485). 2° L. pulchellum FISCH. (Hort. berol, 1834 et Animade. botan., 1839, décem., p. 14), charmante petite plante de Sibérie, à fleur solitaire (dans la plante spontanée seulement) d'un beau rouge minium, parsemée à sa face interne de petits points plus foncés, remarquable enfin par la brièveté de style. 3° L. tenuifolium FISCH. (Ind. pl. hort. Gorenk., 1812, p. 8), belle espèce répandue dans presque toute la Sibérie méridionale, dans le bassin du fleuve Amur, qui doit son nom à ses feuilles linéaires, pressées dans le milieu de la tige; elle porte plusieurs fleurs révolutées, réfléchies, colorées en beau rouge et non ponctuées. M. Leichtlin regarde et, je crois, avec pleine raison, comme une simple variété de cette espèce, mais plus robuste et plus abondamment florifère, un Lis introduit du Japon par Siebold, et qui a reçu de ce voyageur botaniste le nom de Lilium puniceum SIEB. et VR. Ayant reçu de M. Leichtlin une fleur fraîche de chacune de ces deux plantes, je les ai trouvées absolument identiques. 4° L. Szovitzianum FISCH. et AVE LALLEM. (Animadv. botan., décem. 1839, p. 16), plante propre aux régions caucasiennes, dont la tige, haute d'un mètre ou même davantage, se termine par une grappe de fleurs révolutées, réfléchies, d'un beau jaune parsemé de points rouges à l'intérieur, et à peu près de la grandeur de celles du Lis blanc. Elle est presque aussi connue sous le nom de L. colchicum STEV. M. C. Koch affirme (Wochens, 1866, p. 100) que c'est une simple forme due à l'àge et au terrain du L. monadelphum BIEB., et que la plante à fleurs plus petites, fortement révolutées, d'une couleur d'abord verdâtre et finalement jaune ocreux, qui a été décrite et figurée sous ce même nom de L. Szovitzianum, en 1864, par M. Regel, dans le Gartenflora (XIII, p. 161-162, pl. 436), n'est pas autre chose que son L. ponticum.

Le L. monadelphum MARSCH a BIEB. (Centur. plant. rar. Rossi merid., pars 1, tab. 4, 1810) est une très-belle plante des régions caucasiennes, qui atteint et dépasse un mètre de hauteur, dont la tige garnie de nombreuses feuilles lancéolées et hérissées en dessous sur les nervures se termine par une grappe de 5-6 fleurs penchées ou pendantes, d'un beau jaune et parsemées, surtout vers le fond, de points rouges; ces fleurs ont la forme et presque grandeur de celles du Lis blanc; leurs étamines ont les filets soudés entre eux par le bas. Leur périanthe est d'abord peu rejeté en dehors; mais, d'après M. C. Koch (loc. cit.), il devient fortement révoluté après la fécondation, et c'est en cet état, dit ce bota

la

JUGLANS INTERMEDIA QUADRANGULATA.

niste, que Schultes père et fils en ont fait leur L. Loddigesianum (REM. et SCHULT., Syst., VII, p. 416, in adnot.).

A côté de ces Lis à fleurs jaunes, il faut placer le L. ponticum (C. Koch. in Linnæa, XXII, 1849, p. 234), que M. K. Koch a dé couvert, en 1843, sur les montagnes de la Transcaucasie, pachalik de Trébisonde, et qui, avec un port analogue à celui du Lis monadelphe, se distingue de celui-ci par sa taille de moitié plus faible, par ses fleurs d'un jaune moins franc, d'abord verdâtres et finalement ocreuses, plus petites, beaucoup plus fortement révolutées et dès lors plus courtes, par ses étamines entièrement libres et distinctes les unes des autres, etc. Cette espèce parait être limitée à la portion occidentale des régions transcaucasiennes et au nord de l'Asie mineure.

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M. R. Mach qui a trouvé la plante sur les confins de la Daourie, dans le bassin de l'Amur.

Link a nommé Lilium spectabile (Enum. hort. berol., I, p. 321) une fort belle espèce qu'on rencontre dans toute la Sibérie méridionale et qui, généralement uniflore à l'état spontané, produit plusieurs fleurs dans les jardins. Ces fleurs sont grandes et belles, dressées, presque en cloche, colorées en beau rouge minium ou orangé, laineuses en dehors. C'est évidemment la mème plante qui a été nommée par Gawler ou Ker (Botan. Magaz., tab. 1210) L. davuricum, bien que M. Reichenbach (Iconog. botan. exot., 1a cent., I, p. 68) ait combattu cette assimilation. Cette même espèce a été répandue dans les jardins par M. Van Houtte sous le nom de L. umbellatum qui appartient en réalité à une plante des Etats-Uuis; M. Aza Gray, M. Miquel, etc., n'ont vu dans le L. spectabile LINK qu'une variété du Lis bulbifère; mais M. Glehn (Suppl. ad indic. sem. anni 1868 H. petrop.. p. 19, 1870), conteste l'exactitude de cette opinion surtout d'après la différence du fruit de ces deux plantes, caractère déjà sigalé par Fischer, Meyer et Lallemant.

On trouve dans le grand et splendide ouvrage de Redouté sur les Liliacées (pl. 378), décrit et figuré sous le nom de L. pumilum, un joli Lis à plusieurs fleurs petites, réfléchies, médiocrement révolutées, colorées en beau rouge ponceau, qui rivalise en élégance avec le L. tenuifolium FISCH., et qui se rapproche assez de cette dernière espèce pour que M. K. Koch ait affirmé (Wochensc., 1866, p. 53) qu'elle n'en diffère en rien. Toutefois M. Regel (Gartenf., | 1865, p. 65-66, pl. 463, fig. 1) la conserve comme espèce séparée dont la distinction est, dit-il, basée sur ce qu'elle a les feuilles plus larges et plus roides que ne sont celles du L. tenuifolium, avec des fleurs plus petites dans lesquelles les folioles du périan-tées, odorantes, colorées en beau rouge ponthe manquent intérieurement de sillon nectarifère. Dans Redouté, la Daourie est indiquée comme la patrie de ce Lis; cette indication avait été regardée comme inexacte; mais elle a été récemment justifiée par

Enfin Loddiges a caractérisé succinctement et figuré (Botan. Cabin., no 1628), sous le nom de L. Buschianum, un Lis de Sibérie, qu'il avait reçu de Jos. Busch., de Saint-Pétersbourg, dont la tige, haute de Om 33-0m 60, porte à son extrémité une ou plusieurs jolies fleurs dressées, non révolu

ceau, parsemées intérieurement de points pourpre noir. M. K. Koch regarde cette espèce (Wochensc., 1868, p. 149) comme voisine du L. pulchellum.

(A continuer.) P. DUCHARTRE.

JUGLANS INTERMEDIA QUADRANGULATA

La marche ascendante des èires et l'apparition continuelle de nouvelles formes obligent ceux qui s'occupent d'histoire naturelle à créer constamment de nouveaux noms pour désigner ces formes c'est logique. L'important est que les qualificatifs qu'on est obligé de donner soient en rapport avec les choses auxquelles ils s'appliquent. Ce sont ces considérations générales qui, avant d'aller plus loin, nous font un devoir d'expliquer les deux qualificatifs qui suivent le substantif générique Juglans, placés en tête de cet article.

Les Noyers (Juglans) proprement dits peuvent se diviser en deux groupes : les Noyers et les Carya, qui, à vrai dire, ne different guère des Noyers que par des caractères secondaires. Nous allons nous occuper seulement des premiers. Rappelons

toutefois que dans chacun de ces deux genres on distingue des formes particulières. auxquelles on a donné le nom d'espèces.

Le genre Noyer dont nous avons à parler présente deux espèces qui pendant trèslongtemps ont été bien tranchées. Ce sont, d'une part, le Juglans regia (qui produit toutes les noix qui servent à l'alimentation) et le Juglans nigra (vulgairement appelé Noyer d'Amérique), auquel on peut rattacher les J. cinerea et Mandschurica, qui n'en sont que des variétés.

Mais depuis longtemps déjà il s'est produit dans les cultures une forme intermédiaire entre ces deux types (J. regia et J. nigra) qui semble les relier, ou mieux qui les confond par des caractères communs. Conservant le nom générique Juglans, nous y ajoutons, comme une sorte de qualitif sous

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Fig. 66. Juglans intermedia quadrangulata (rameaux avec des jeunes fruits).

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SUR LA PÉNÉTRATION DES EAUX PLUVIALES DANS LE SOL.

surmontés d'un style papilleux, bifide, très- | développé, qui persiste pendant longtemps.

Avec l'àge, les angles s'accentuent, et lorsque les fruits (fig. 67) ont atteint leur grosseur, ces angles sont sensiblement arrondis, et la surface devient légèrement pubérulente-rugueuse par le reste de la base des poils, qui sont comme vésiculeux, ainsi que le montre la figure 67. Lorsque leur sarcocarpe ou brou a été enlevé, on remarque (fig. 68) que la surface des fruits (endocarpe) est hérissée de pointes épineuses irrégulières, très-marquées, qui rappellent les fruits du Noyer noir; ils sont aussi durs et difficiles à ouvrir que ces derniers. Il en est également de même de l'intérieur, appelé vulgairement amande, qui est exactement semblable à celui des fruits du Juglans nigra. Comme chez ces derniers aussi, l'amande n'est pas bonne à manger.

L'origine du J. intermedia quadrangulata est assez intéressante pour que nous la rappelions ici. Cette forme a été obtenue par nous, au Muséum, dans un semis de Noix de la variété hétérophylle du Noyer commun (J. regia heterophylla) appelée aussi Noyer de Montbron. Nous tenons d'autant plus à préciser les caractères et à consigner le fait, que le J. intermedia quadrangulata, si différent de tout ce qui est connu dans le genre Noyer, est très-précieux au point de vue scientifique, en montrant comment se forment les types. Il n'est pas douteux, en effet, qu'en voyant l'arbre, surtout lorsqu'il porte des fruits, aucun botaniste n'hésiterait à en faire une espèce particulière.

à une

Lorsque cette forme de Noyer apparut, sa vigueur et son facies, bien que les plantes fussent encore très-jeunes, étaient déjà tellement différents de ceux des autres individus provenant du mème semis, que, très-grande distance il était facile de les distinguer. C'est à ce point que des botanistes, à qui nous les faisions remarquer, soutenaient qu'il y avait eu erreur de notre part, et que ces individus, au nombre de trois (1), provenaient de graines du Juglans nigra, qui s'étaient trouvées parmi celles de J. regia heterophylla ; ce n'est qu'après s'ètre baissés et avoir écarté avec précaution la terre qui recouvrait les fruits, que, en voyant les Noix qui adhéraient encore aux

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plantes, el qui s'étaient ouvertes pour donner passage aux jeunes tiges, qu'ils constatèrent que ces fruits appartenaient, sans aucun doute, au Juglans regia.

Le J. intermedia quadrangulata est-il un hybride du J. regia et du J. nigra? Rien n'empêche de le supposer, puisque cette hypothèse très-commode ne permettant pas de contrôler le fait, il suffit de l'affirmer. Mais en admettant cette affirmation, l'on ne serait guère plus avancé; ce serait une hypothèse de plus, voilà tout, et dans les sciences naturelles les hypothèses sont déjà tellement abondantes que, dans certains cas, au lieu de l'exception, elles forment la règle. Mais, d'une autre part, ce n'est pas seulement notre plante qui serait dans ce cas: les J. intermedia Vilmoriniana et pyriformis seraient dans le même cas. Et alors, où s'arrêterait-on? et qu'est-ce que la science y gagnerait, puisqu'aucune de ces assertions ne pourrait être prouvée ? Une fois engagé dans cette voie, toute de fantaisie, on pourrait bientôt ne voir que des hybrides partout, de sorte que, au lieu d'y gagner, la botanique qui, au point de vue spécifique, est déjà suffisamment embrouillée, deviendrait un véritable labyrinthe dont l'introuvable issue ne permettrait pas de sortir. Mieux vaut donc ne pas y entrer, passer outre. Aussi, sans nous préoccuper si notre plante est espèce, hybride, variété, etc., soins que nous laissons à d'autres, et après en avoir fait connaître les caractères, disons qu'elle s'appelle tout simplement Juglans intermedia quadrangulata.

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Pour se faire une idée assez exacte du J. intermedia quadrangulata et de l'aspect général qu'il présente lorsque ses fruits ont atteint leur complet développement, il faut, par la pensée, renverser la fig. 66 et se rappeler que les fruits, qui sont de la grosseur de celui que représente la figure 67, sont sessiles sur le rachis, et distants l'un de l'autre de 5 à 7-8 centimètres. Cette même figure 68 représente le fruit de l'extrémité d'un rachis qu'il termine. Audessous, à quelques centimètres, on voit une petite cicatrice résultant du point d'attache cù se trouvait un autre fruit. E.-A. CARRIÈRE.

SUR LA PÉNÉTRATION DES EAUX PLUVIALES DANS LE SOL

Les différents articles publiés dans la Revue horticole sur la manière de parer, autant que possible, aux inconvénients que

(1) Depuis, nous avons obtenu des graines du même arbre deux individus qui, par leur aspect, ont une grande analogie avec ceux que nous avions obtenus précédemment. Que donneront-ils? nous promettons de le dire.

déterminent les sécheresses excessives, donnent une certaine actualité à l'article dont le titre est placé ci-dessus, et que nous croyons devoir rapporter; nous l'extrayons du Journal d'Agriculture pratique, 1870, p. 307. Voici ce qu'écrit M. Gosselet, l'auteur de cet article :

L'eau est le véhicule de toutes les matières

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