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nas cultivé, et de ses variétés nombreuses, remarquables par leur grosseur et leurs qualités.

La culture de l'Ananassa bracteata est à peu près celle qui convient aux Ananas, c'est-à-dire une terre de bruyère riche en détritus de racines de bruyères, et à laquelle il n'est pas indifférent d'additionner un peu de terre franche avec un bon drainage au fond du pot. Si, avec cela, on enterre les pots dans la tannée d'une couche chaude, dans une serre entretenue de 15 à 20 degrés centigrades, ou bien sous châssis, on obtien

dra une végetation luxuriante et des plantes vraiment ornementales.

La multiplication se fait par cilletons ou à l'aide du bourgeon terminal ou couronne qui surmonte le fruit, ainsi que cela a lieu pour l'Ananas cultivé. Ce dernier mode est même préférable, en ce qu'il donne rapidement une belle plante.

Au point de vue ornemental, l'Ananassa bracteata est aussi recommandable que l'Ananassa sativa variegata.

LE POIS-FÈVE

S'il est bon de faire connaître aux amateurs de bons légumes et aux propriétaires de jardins les plantes potagères remarquables par leur saveur et pouvant être servies sur les tables somptueuses, il est utile aussi, ce nous semble, de leur signaler celles qui peuvent rendre d'éminents services au plus grand nombre, et faire partie de l'alimentation générale, qui sont d'une culture facile, et qui offrent un produit considérable. Toutes ces qualités sont rares, en effet, sur une seule plante, et cependant on les rencontre quelquefois chez certaines; le PoisFève est de ce nombre.

HOULLET.

Le Pois-Fève, dont nous ne connaissons pas l'origine, paraît venir de l'Allemagne ; nous avons fait connaissance avec lui il y a environ trente ans; et nous en avons parlé, dans l'un des comptes-rendus sur nos expériences faites à Limours (Seine-et-Oise), où nous avions créé alors un jardin spécial d'expérimentation. Nous ne savons si c'est bien son véritable nom; nous le lui conservons néanmoins, parce qu'effectivement son goût, en cuisine, tient du Pois et de la Fève tout à la fois. Dans le cas où l'un des lecteurs de la Revue horticole connaîtrait le véritable nom de ce Pois, il nous serait

agréable d'en avoir connaissance, et d'avance | sième nœuds; elle est de largeur moyenne; nous offrons nos remerciments à l'honorable confrère qui voudrait bien se donner la peine de nous le faire savoir.

Nous semons ordinairement le Pois-Fève dans la première quinzaine de mars; c'est à cette époque qu'il réussit le mieux dans nos terres sèches. Dans les sols humides, on peut le semer avec le plus grand succès jusqu'à la fin de juin, même sous le climat de Paris. Il est extrêmement tardif, et ses longues tiges, dont la hauteur atteint souvent de 2 à 3 mètres, doivent être soutenues par de fortes rames. Le luxe de végétation, qui lui est naturel, exige que les rayons soient espacés à 50 centimètres les uns des autres, et que les graines ne soient pas trop drues dans la ligne; on devra les éloigner de 8 à 10 centimètres environ entre eux. Le grain, de couleur ocrée foncée, est couvert de taches brunâtres; il est de la forme et de la grosseur des Pois ridés; ce coloris le fera rejeter peut-être des tables bien servies, parce qu'il noircit le bouillon ou la sauce, et qu'il n'a pas un aspect agréable à l'œil; puis enfin, pour être juste, nous devons dire qu'il n'a pas non plus la qualité de la Fève ni le sucre que possèdent nos autres Pois. Aussi n'est-ce pas à ces points de vue que nous le recommandons aux propriétaires; au lieu d'être juteux, il est moelleux et farineux.

Nos Pois hâtifs montrent leur première fleur à la quatrième ou à la cinquième feuille; la fleur du Pois-Fève ne sort des aisselles qu'aux vingt-deuxième et vingt-troi- |

l'étendard est rose, et les ailes sont liede-vin; les tiges et les feuilles sont d'un vert glauque; chaque noeud est fouetté ou jaspé de violet; à partir de la vingt-deuxième feuille, chaque étage est régulièrement fourni de deux longues cosses garnies de 6 à 8 grains très-gros; la floraison s'arrête du vingt-huitième au trentième nœud. Toutes les fleurs réussissent, et aucune ne coule, comme cela a souvent lieu dans plusieurs de nos variétés.

Nous terminons en repétant que le PoisFève n'est pas aussi fin que nos Pois Michaux et de Knight, mais qu'il a un goût tout particulier qui lui est propre, et qui nous le fait cultiver et conserver dans notre jardin. Nous l'aimons assez pour le faire servir sur notre table, plusieurs fois par semaine, pendant la récolte; c'est un mets de plus, et cela nous suffit pour en continuer la culture. Il est très-fertile, demande peu de soins et est peu délicat sur le choix du terrain; en un mot, ce serait une trèsbonne acquisition pour tous les jardins et pour ceux des cultivateurs, et en particulier pour les habitants de la campagne, qui n'ont pas le temps de soigner leurs plantes potagères; le Pois-Fève est destiné à leur rendre de grands services lorsqu'il sera plus connu, et c'est dans ce but que nous avons redigé ces quelques lignes. Sa force végétative est telle qu'il brave, pour ainsi dire, la sécheresse, car chez moi, il a parfaitement supporté celle de 1869, ce qui n'est pas peu dire. BOSSIN.

CONGRÈS VINICOLE DE BOURGOGNE

Les 8, 9 et 10 novembre dernier, a eu lieu à Beaune ce Congrès depuis si longtemps désiré, en même temps que le Concours de viticulture organisé par les soins du Comité d'agriculture de l'arrondissement de Beaune (Côte-d'Or), sous le haut patronage de la Société des agriculteurs de France.

Quoique la culture de la Vigne dans les vignobles n'ait qu'un rapport indirect avec l'horticulture proprement dite, il est cependant un grand nombre de lecteurs de la Revue qui possèdent des Vignes. D'une autre part, ne nous occupant que des questions culturales qui ont été traitées le premier jour du Congrès, nous avons cru leur être agréable en signalant les décisions prises par cette assemblée. Du reste, la nature ne procède pas par deux voies différentes, et les conditions exigibles pour avoir une Vigne vigoureuse et durable sont également celles qui conviennent à celle plantée en treille. La seule différence qui existe réside dans le choix des cépages. Quant aux questions de

vinification et aux questions économiques, traitées les journées suivantes, questions très-délicates et hors de notre compétence, nous laissons aux organes spéciaux le soin d'en rendre compte. Je fais également grâce des discours très-intéressants qui ont inauguré l'ouverture. Le premier, prononcé par M. le maire de Beaune, a fait ressortir l'ancienne splendeur de cette ville, la juste renommée des vins de Bourgogne; puis l'orateur a énuméré les progrès réalisés depuis peu, espérant voir bientôt tomber toutes les barrières qui entravent le commerce des vins, et se félicitant d'avoir sacrifié luimême le ban de vendanges sur l'autel de la liberté.

M. Drouyn de Lhuys, en prenant place au fauteuil de la présidence, a pris à son tour la parole, pour passer en revue l'histoire de la viticulture française. Il a prouvé combien cette culture, qui occupe à peu près un cinquième de la population de la France, et qui rapporte environ deux milliards, soit le quart, à peu près, du revenu

CONGRÈS VINICOLE DE BOURGOGNE.

agricole de la France, en n'occupant même
pas un vingtième de notre territoire, c'est-
à-dire environ deux millions et demi d'hec-
tares, est peu exigeante au point de vue
du terrain ; que la plupart du temps la Vigne
se contente de terrains où aucune autre
culture ne serait possible avec bénéfice, et
en passant en revue nos crus les plus cé-
lèbres, il a rappelé que la Vigne prospère
au Cap-Breton, dans les Landes sur le
sable quartzeux des dunes, en Médoc sur
un sable analogue mélangé de cailloux et de
gravier, dans l'Anjou sur des schistes argi-
leux, et en Champagne sur la craie. Les
Vignes de l'Ermitage sont assises sur un sol
granitique, et celles de Bourgogne sur les
calcaires et les terrains de formation la-
custre. Enfin, M. de Caumont, le célèbre
antiquaire, vice-président du Congrès, dans
un discours remarquable, a fait l'historique
des Congrès viticoles et pomologues. Les
Allemands nous ont devancé et se sont
mieux maintenus que nous. C'est vers 1840
que M. le comte Odart, alors le Nestor des
vignerons français, et M. Guilleroy, prési-
dent de la Société d'industrie de Maine-et-❘
Loire, se sont montrés les premiers promo-
teurs des Congrès périodiques. Le premier
eut lieu à Angers, en 1842, et le second à
Bordeaux; en 1844, le Congrès se réunit
à Marseille, et l'année suivante, il tint sa
séance à Dijon. Enfin, la ville de Lyon vit
le dernier en 1846. Les travaux de chaque
session ont été publiés en un volume spécial,
sous le titre d'Actes du Congrès des vigne-
rons. Ces différents volumes ont été con-
densés en un seul par M. Guilleroy; ils
renferment tout ce qui a été dit de plus fin-
téressant dans ces différents Congrès.

C'est donc après vingt-trois années de repos que, sous le haut patronage de la Société des agriculteurs de France, l'activité du Comité de viticulture de l'arrondissement de Beaune a su faire renaitre cette œuvre si utile, mais, cette fois, pour s'occuper tout spécialement de viticulture, tandis qu'autrefois ce même Congrès s'occupait également de pomologie. Cette session rénovatrice a-t-elle réellement répondu à ce que, en général, on en attendait? Pas tout à fait, car de quelques centaines de personnes présentes à la première réunion, bien peu furent satisfaites. Cependant le lieu était admirablement choisi, car Beaune est le chef-lieu et le centre des meilleurs crus de Bourgogne, et, selon les Bourguignons, du monde entier. Il s'y est dit de très-bonnes choses, mais noyées dans des discours trop longs et trop exclusivement théoriques. La théorie à débordé la pratique; sans doute, après un repos aussi prolongé, les maîtres avaient oublié, et les élèves n'étaient pas formés. Nous ne doutons nullement que la prochaine session,

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qui doit se tenir l'année prochaine à Montpellier, ne soit aussi intéressante que celles qui ont eu lieu il y a environ vingt-quatre

ans.

La première journée du Congrès de Beaune a été consacrée aux questions culturales, les seules qui doivent nous occuper ici. La première question qui était à l'ordre du jour était celle du choix des cépages, du terrain et de l'exposition qui convient à la Vigne. Nous pensions pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs une liste exacte et sévèrement triée des meilleures variétés, avec leurs synonymes, qui sont cultivées en Bourgogne et dans les contrées limitrophes, mais nos prévisions ont été déçues; ne désespérons pas, toutefois, car le projet est à l'étude. M. V. Pulliat, le savant ampélographe de Chiroubles, dans un long discours, a fait ressortir que cette question est intimement liée au progrès viticole. Trouver les meilleurs cépages, pour obtenir telle ou telle sorte de vin, est le grand problème à résoudre, problème fertile en déceptions, parce qu'il faut faire bien des essais malheureux avant d'arriver à de bons résultats. Pour faciliter ce travail, il faudrait que dans chaque département, dans chaque arrondissement, ou mieux dans chaque canton vinicole, il y ait des réunions sérieuses de vignerons, qui s'appliqueraient à déterminer les variétés du pays; un tableau uniforme serait dressé dans chacune de ces réunions, et l'on arriverait à la composition d'un ouvrage contenant, pour toute la France, une nomencla

ture exacte.

Cette proposition prise en considération, la Société des agriculteurs de France la prendrait sous son patronage et aviserait aux moyens d'en assurer l'exécution. Aucun viticulteur bourguignon n'a pris la parole sur cette question; cependant tous s'accordent à dire que dans les coteaux privilégiés, abrités du nord, un sol léger et ferrugineux, une pente douce à mi-côte regardant le midi et le levant, est favorable au Pinot et à ses sous-variétés. Les vins obtenus dans ces conditions réunissent à la fois finesse, corps et bouquet. Le Pinot franc, seul, est admis dans les Vignes qui produisent les vins des premiers crus de la Côte-d'Or, tels que le Clos-Vougeot, le Chambertin, le Romanée, Richebourg, Corton et les vins fameux de Volnay, Pomard, Beaune, Nuits, etc. Le Pinot blanc ou Chardenet, seul, est admis dans les fameux crus de Montrachet, ceux de Meursault, le Santenat, les Chiarmes, la Goutte d'or, etc. Dans les terrains plus fertiles des coteaux moins heureusement situés, ceux du fond des vallées et des plaines, à une exposition dont le Pinot ne saurait s'accommoder, il faut planter des Gamays; ils y sont vigoureux et fructifient bien; ils

ont cet immense avantage de repousser et de fructifier après avoir été gelés au printemps; ils donnent un vin ordinaire, abondant, franc de goût, agréable, ferme et riche en couleur. La question du choix du terrain a été très-peu discutée. Du discours de M. Drouyn de Lhuys et des explications données par quelques orateurs, il parait ressortir que la Vigne est assez indifférente quant à la qualité du sol; en effet, on la voit dans les sols granitiques, argileux, schisteux, marneux, volcaniques, etc., donner de très-bons ou de très-mauvais vins, selon le climat, l'exposition, la nature du plant et surtout selon l'altitude. A vrai dire, il n'y a donc que les sols argileux, compactes et imprégnés d'eau à l'excès, ceux des bas-fonds où l'eau séjourne, et les coteaux d'une maigreur et d'une aridité absolues, qui sont impropres à cette culture. Comme preuve à l'appui de ce que nous avançons, nous pouvons citer l'universel Chasselas. Il n'existe certainement pas un village en France qui ne possède au moins quelques pieds de cette précieuse variété, ce qui prouve qu'il peut prospérer à peu près dans toutes espèces de terrains.

Un autre exemple très-frappant se présente aux portes de Dijon; entre cette ville et Marsannay-la-Côte, il existe une plaine d'au moins 1,500 hectares appelée autrefois la Champagne pouilleuse de la Côte-d'Or, parce qu'il n'y poussait, il y a vingt ans, que de maigres Cerisiers et quelques chétifs Groseilliers-Cassis. Le sol, qui est d'une épaisseur de 15 à 20 centimètres seulement, est une terre rouge mêlée de pierrailles et repose sur un sable marneux des plus infertiles ce sol est tout à fait impropre à la culture des céréales et des racines fourragères. Des vignerons y ont risqué quelques pieds de Gamays dont la fécondité à ouvert les yeux aux autres, et aujourd'hui cette plaine est cultivée en belles Vignes de ce plant, qui fait vivre de nombreuses familles.

Si la Vigne est à peu près indifférente au point de vue de la constitution du sol, on s'accorde cependant à reconnaître au sol une certaine influence sur la fertilité, la durée et sur la qualité des produits. C'est le terrain argilo-calcaire et pierreux qui paraît lui convenir le mieux, sous tous les rapports. Nos vignerons de la côte sont unanimes pour accorder une large part de la supériorité de leurs produits au terrain, et

pour attribuer cette belle couleur rouge rubis de leurs vins aux principes ferrugineux que le sol renferme. On constate aussi que les Vignes ont une durée bien moindre dans les terrains siliceux que dans ceux précités, et, ainsi qu'on le sait, rien n'est plus concluant que les faits! Les expériences les plus minutieuses du laboratoire ne sauraient jamais les infirmer. Sans vouloir affirmer que les pierrailles fournissent à la Vigne un aliment appréciable, on ne peut cependant douter que par leur désagrégation elles en fournissent, mais en quantité très - minime; c'est surtout comme éléments diviseurs, en empêchant la terre de se battre, en l'aérant et en en facilitant l'échauffement, tout en retenant une certaine fraicheur pendant les grandes sécheresses de l'été, qu'elles agissent d'une manière favorable. Cependant, ici comme toujours et dans tout, il faut éviter les excès et enlever les très-grosses pierres des Vignes. Frappé de l'utilité des pierres dans la culture de la Vigne, l'abbé Rosier fit paver une de ses Vignes, mais il ne tarda pas à reconnaître que si l'usage est bon, il en est autrement de l'abus. Contrairement à l'abbé Rozier, et à l'insu d'un de ses voisins, M. le comte Odart avait fait épierrer une de ses Vignes, afin d'avoir des pierres pour l'entretien des routes; elle diminua notablement de produits, et il ne s'aperçut d'un retour à la santé que lorsque de nombreux bêchages eurent ramené une certaine quantité de pierres à la surface.

Tout ce qui précède démontre d'une manière assez évidente qu'il serait également très-intéressant de former un tableau des terrains où chaque variété de Vigne donne ses meilleurs produits.

L'exposition que, en général, l'on considère comme la plus favorable à la culture de la Vigne est le sud-est; cependant cette question se relie si étroitement à l'altitude, au climat, au terrain, aux abris naturels, etc., qu'il est impossible de formuler une règle absolue.

Plus on avance vers le Midi, plus aussi l'on peut se rapprocher de l'exposition du nord pour planter des Vignes, tandis que dans le Nord de la France, on choisit, autant que possible, les expositions de l'est et du midi. J.-B. WEBER.

(La suite prochainement.'

VALLOTA GRANDIFLORA

Si cette plante n'est pas nouvelle, elle | n'en est pas moins l'une des plus jolies qu'on puisse voir, et ce titre seul suffit, croyonsnous, pour la recommander, à moins qu'on ne soutienne que le mérite n'est que secon

daire, qu'il doit céder le pas à la nouveauté; tel n'est pas notre avis. Ce qui vient encore augmenter le mérite de cette espèce, c'est qu'elle pousse bien, n'est pas délicate, et qu'elle est suffisamment rustique; c'est, en

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