Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE SEPTEMBRE).

avons à parler est peut-être plus intéressant; il rentre dans la catégorie de ceux que dans notre travail: Production et fixation des variétés dans les végétaux, nous avons nommés dimorphisme lent, par opposition aux changements brusques qui se inontrent parfois sur un végétal. Voici en quoi consiste le fait dont nous parlons, et sur lequel nous croyons devoir appeler tout particulièrement l'attention de nos lecteurs. Il se rattache à un pied de Rhamnus intermedius (1) que nous avions planté pour porte-graines en 1865. Ses feuilles étaient larges, entières ou à peine faiblement dentées. Depuis deux ans, les feuilles, sur certaines branches, se sont inégalement et profondément dentées, de sorte qu'aujourd'hui quelques branches seulement ont des feuilles comme en avait ce pied primitivement, d'où l'on peut à peu près affirmer que d'ici à peu d'années tout la plante sera complètement transformée, et qu'au lieu de feuilles entières il n'aura plus que des feuilles plus ou moins laciniéesrongées. Qui, alors, pourrait reconnaître le même individu?

La floriculture de pleine terre vient de s'enrichir d'une des plus jolies espèces qu'on puisse voir, le Primula japonica. Cette plante, introduite du Japon et que nos voisins les Anglais ont nommée Queen of the Primroses (Roi des Primevères), vient d'être mise au commerce par M. William Bull, de Chelsea. Tous les journaux horticoles anglais, de même que toutes les personnes qui l'ont vue, sont unanimes à déclarer que c'est une espèce d'un mérite hors ligne. La Revue horticole en donnera prochainement une description et une gravure.

-Qu'est-ce que le Radis à queue? Trèsprobablement une forme équatoriale du Radis de Madras. Qu'est-ce que celui-ci ? Sans trop se compromettre, et lorsqu'on est libre comme nous le sommes, c'est-à-dire qu'on n'a pas une sorte d'infaillibilité scientifique à sauvegarder, on peut répondre : C'est une forme équatoriale du Raphanus raphanistrum. Oh! pour cette fois, c'est trop fort, vont probablement s'écrier les défenseurs de l'espèce; une telle assertion est la plus grande hérésie qu'il soit possible de voir. Malgré toutes les récriminations qu'ils pourraient faire, nous maintiendrions nos dires. Et, après tout, que pourrait nous faire une hérésie de plus ou de moins? ne sommesnous pas coutumier du fait? Mais, d'une autre part, sommes-nous donc autre chose qu'un instrument, une sorte de reporter ou

(1) Ce qualificatif, intermedius, que nous avons donné à tout une série de plantes issues du R. oleifolius, peut être considéré comme particulier à toute la section envisagée d'une manière générale.

-

-

483

de greffier dont le rôle est d'enregistrer ce qui se passe? Nous ne sommes du reste pas les seuls à émettre cette opinion, et plusieurs praticiens éclairés, sans aller peut-être aussi loin que nous, ne cachent pas les doutes qu'ils ont sur la spéciéité du Radis à queue (Raphanus caudatus, L.). Le Radis à queue et le Radis de Madras sont donc des sortes dégénérées des enfants prodigues, pourrait-on dire de leur vieil ancêtre qui se trouve encore dans nos champs avec son costume primitif, et vers lequel ils retournent. Ils ressemblent à ces enfants de naissance obscure qui s'expatrient, font une brillante fortune, et qui, assurés de cacher leur origine, reviennent au lieu natal, où, alors, grâce à leurs habits d'emprunt, ils se font passer pour grands seigneurs. Mais comme rien n'est éternel, il arrive qu'un jour ils sont surpris dans leur négligé, et, alors... on les reconnaît.

Cette histoire rappelle exactement celle de nos deux formes de Radis exotiques, fait à peu près mis hors de doute par l'expérience. En effet, chaque année on observe, parmi les Radis à queue, certains individus dont les siliques ne sont guère plus fortes que celles du Radis de Madras, et, cette année, nous avons trouvé parmi des semis de ces derniers un très-grand nombre d'individus qui étaient complètement identiques avec certains Raphanus raphanistrum. Était-ce la peine de monter si haut?

Y a-t-il dans les végétaux, ainsi qu'on l'a dit et écrit, et que beaucoup le répètent encore ou l'enseignent, deux sèves, l'une printanière qui monte par la partie ligneuse de l'arbre, et qui formerait la sève ascendante, l'autre qui (d'après la même théorie) serait cette même sève qui, élaborée par les feuilles, descendrait à l'automne entre l'aubier et l'écorce, et constituerait la sève descendunte? Laissant de côté la question des deux sèves, auxquelles nous ne croyons pas, nous n'hésitons pas à nous prononcer contre cette marche régulière de la sève de bas en haut, puis de haut en bas, et qui formerait ainsi une sorte de circulation. Si les partisans de cette marche de la sève tenaient à se renseigner sur la valeur de cette théorie de la circulation, ils pourraient aller sur différents points des boulevards, notamment près du cimetière du Montparnasse, où des arbres (Peupliers et Ormes) se sont trouvés pris dans les abris qu'on avait faits pour mettre les animaux pendant le siége de Paris. Là, ils verraient que ces arbres qui, grâce à cette sorte d'emprisonnement, n'ont pas été détruits, ont eu, pour la plupart, leur écorce, l'aubier même, complètement enlevée sur une hauteur d'environ 2 à 3 mètres de hauteur. Comment, en présence de ces faits, soutenir la vieille théorie de la circulation?

et comment expliquer la formation annuelle. du bois par une couche de cambium qui, chaque année, par la sève descendante, se formerait entre l'écorce et l'aubier? Il y a là d'autres lois, qui sont encore inconnues, sur lesquelles nous appelons l'attention des physiologistes. Ajoutons que ces arbres écorcés n'ont nullement souffert, que leur végétation est aussi belle que possible, et que les feuilles sont d'un vert très-foncé, ce qui est un indice certain de bonne santé.

Nous venons de parcourir un opuscule sur la Vigne que vient de publier M. Hardy, ancien directeur des cultures au jardin d'acclimatation du Hamma, à Alger. C'est le résultat d'expériences entreprises en 1859, et continuées jusqu'en 1867, époque où ce jardin fut concédé à une compagnie particulière, ce qui tout à coup mit fin aux expériences; aussi, sur 560 variétés de Vignes qui étaient plantées, 184 seulement ont pu être étudiées suffisamment. Ce sont celles-ci que comprend le travail dont nous parlons.

L'opuscule que vient de publier M. Hardy peut être divisé en trois parties; la première qui comprend des considérations générales sur la culture de la Vigne, sur les avantages qu'elles présente en Algérie, et les bienfaits qu'elle est appelée à y répandre, et quelques autres renseignements théoriques sur la manière d'évaluer la richesse saccharine ou alcoolique des produits.

La deuxième partie comprend des tableaux où les variétés sont rangées par couleur et par lettre alphabétique. Ces tableaux sont divisés en 12 colonnes, où sont énumérés tous les principaux caractères, soit des ceps, soit des Raisins. En voici l'énumération par ordre de placement:

la

La premiére colonne indique la nature du bois; la deuxième le degré de fertilité; la troisième la dimension des grappes; quatrième la forme des grappes; la cinquième la densité des grappes; la sixième la grosseur des grains; la septième la forme des grains; la huitième l'époque de maturité. Voilà pour ce qui concerne les ceps et les Raisins. Quant aux autres colonnes, elles ont trait à la valeur du jus exprimé, envisagée aux divers points de vue suivants. La neuvième indique la valeur du jus au glucomètre; la dixième la proportion du jus au moût contenu dans les Raisins; la onzième la proportion du sucre contenu dans le moût, évaluée en centièmes; enfin la douzième colonne indique la proportion absolue d'alcool, évaluée en centièmes.

A l'aide de ces tableaux dont la disposition est très-bien entendue, il est facile, en trèspeu de temps, de se rendre compte des caractères du cépage, et d'en apprécier la valeur au point de vue du produit.

Dans la troisième partie, M. Hardy entre dans des considérations spéciales très-intéressantes sur la valeur de 47 espèces de vins les plus connus, mais surtout d'une importance capitale, par les faits qui en ressortent. Ainsi, après avoir indiqué certains inconvénients inhérents jusqu'à ce jour à la fabrication des vins en Algérie, il indique en même temps les moyens à l'aide desquels on pourrait probablement parvenir à éviter ces inconvénients. Sur plusieurs points l'auteur, on doit le comprendre, ne peut émettre que des hypothèses, mais celles-ci sont tellement rationnelles qu'en s'appuyant sur elles on peut être à peu près certain d'obtenir un bon résultat."

Ainsi donc, à tous les points de vue, c'est un véritable service que M. Hardy a rendu à l'Algérie en publiant son Mémoire sur la production comparative de 184 variétés de Vignes. C'est un bienfait pour l'Algérie, qui jusqu'à ce jour, que nous sachions du moins, ne possédait aucun travail de ce genre, de sorte que les cultivateurs, privés de renseignements, étaient obligés de marcher au hazard. Reconnaissons toutefois que le travail dont nous parlons, bien que très-méritant, est incomplet. Ce n'est en quelque sorte que des jalons placés çà et là dans un champ immense dans lequel tout était à faire. La tâche est indiquée.

L'article que nous avons publié récemment (1), au sujet du papillon à cul jaune, nous a valu la lettre suivante que nous croyons devoir reproduire. La voici :

Unseux, le 25 juillet 1871.

M. Carrière, rédacteur en chef de la Revue horticole.

Mon ami Delhomme, votre abonné, m'a communiqué, ces jours derniers, le no 19 de votre journal, où vous avez publié sous le titre : Aux entomologistes et aux jardiniers, un article relatif à la chenille qui est généralement connue des agriculteurs sous le nom de cul jaune.

Après avoir lu cet article attentivement, voici les réflexions qu'il m'a suggérées et que je viens

vous soumettre :

1o La chaleur exceptionnelle de l'année dernière a été cause de l'accroissement rapide de cette chenille, et ici comme à Paris, j'ai constaté qu'au milieu de juillet, les ceufs pondus par les papillons éclos de ces chenilles en avaient déjà produit d'autres.

2o Les petites chenilles à peine écloses se filent une toile ou nid commun pour s'abriter pendant la mauvaise saison. A l'époque de leur éclosion, les feuilles étant déjà dures, elles ne peuvent, en raison de leur faibles mandibules, que manger le parenchyme; c'est ce qui explique le nombre de feuilles ressemblant à un grillage, que l'on trouve à l'approche de l'automne.

30 Ces chenilles grossissent peu depuis leur éclosion jusques à la fin mars. Ce n'est qu'alors, où les

(1) V. Revue hort., p. 371.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE SEPTEMBRE).

feuilles tendres ne manquent pas, qu'elles font un tort considérable dans les plantations où elles se trouvent en grand nombre, et j'ai vu de mes yeux des Chênes et des arbres fruitiers littéralement dévorés par cette larve. On eût dit que le feu y avait passé; et pourtant, après la transformation des chenilles en chrysalides, ces arbres sont devenus verts comme au printemps.

40 Aux approches de l'hiver, toutes les petites chenilles rentrent dans leur toile commune et n'en sortent que par un beau soleil printanier. Elles restent donc seulement six mois sans manger, et non neuf. Si, au printemps, les nids paraissent en contenir moins qu'à l'époque de leur éclosion, c'est que chaque chenille a une cellule particulière; mais pour s'assurer qu'il y en a tout autant, on n'a qu'à mettre le nid à côté du feu il en sortira une fourmilière.

:

5o Le moyen de destruction le plus sûr est l'échenillage. Pour arriver à un résultat, il ne faut pas attendre que les arbres soient feuillés, car alors il est impossible d'apercevoir les nids, et ensuite, les chenilles étant devenues grandes, s'enfuient dans toutes les directions. Dès les premiers jours de mars et même plus tôt, par un temps sombre et pluvieux, l'échenillage donnera le résultat désiré.

6o Le nom scientifique de cette chenille est Liparis chrysorea ou bombyx cul brun. A l'éclosion du papillon, l'accouplement a lieu, et la femelle dépose alors ses œufs sur le revers des feuilles, en les recouvrant de tous les poils soyeux qu'elle a à l'extrémité du corps. En visitant les arbres, on les aperçoit aisément et, par conséquent, il peut encore en être détruit un grand nombre par ce moyen.

Voilà, Monsieur le rédacteur, ce que j'avais à vous soumettre à ce sujet. Vous pouvez, si vous le jugez à propos, publier ma lettre et agréer, en même temps, mes salutations bien sincères. Sylvain EBRARD.

Cette lettre, dont nous remercions l'auteur, tout en complétant l'article auquel elle répond, confirme ce que nous avons dit au sujet de l'échenillage, « qu'au lieu d'attendre pour le faire en février - mars, lorsqu'une partie des chenilles sont déjà sorties et que les fleurs des arbres, déjà développées, peuvent être cassées, devrait se pratiquer dès la chute des feuilles et pendant l'hiver, époque où ces inconvénients n'ont pas lieu et où, en général, les travaux ne sont pas aussi pressants qu'ils le sont en mars, où le plus généralement encore on pratique l'échenillage. » Quant aux six mois, au lieu de neuf que nous avons dit, que cette chenille restait sans manger, le fait serait-il exact, qu'il ne nous paraît guère moins surprenant. En effet, six mois sans manger, bien ces chenilles soient si que jeunes et si petites, et cela avec un froid comme celui de l'hiver dernier, n'est pas moins difficile à comprendre, et démontre combien l'idée qu'en général on se fait que les froids « détruisent les insectes, » est peu fondée. Mais cette année encore, ce sera au moins de sept à huit mois que sera la durée de cette chenille, puisque dès la fin de juillet nous en avons encore vu çà et là qui étaient écloses.

485

Mais depuis, des quantités considérables se sont montrées; ayant suivi leur développement, nous pouvons assurer qu'il a lieu exactement comme l'a dit M. Sylvain Ebrard.

- Bien que plusieurs fois déjà, dans ce journal, il ait été question des désastres occasionnés par l'hiver 1870-71, les quelques faits ci-dessous que nous tenons d'un de nos collègues, M. Auber, horticulteur-pépiniériste à Clermont-Ferrand, où le froid a été si rigoureux, nous paraissent dignes d'être cités. On a pu voir en effet, par l'intéressant article de M. le chevalier Minuit (1), que les dégâts ont été considérables, que la plupart des arbres fruitiers et même des végétaux indigènes ont été complètement détruits. M. Auber nous a confirmé tous ces dires et nous a cité ce fait remarquable que chez lui un Cèdre du Liban magnifique, âgé de 90 ans, avait été complètement gelé. Tous ses Aucubas, quelque forts qu'ils fussent, ont été détruits. Ce qu'il y a de surprenant, a-t-il ajouté, c'est que des jeunes boutures en planches n'ont nullement souffert. Pourquoi?

Contre les poux, les punaises ou contre différents autres insectes qui attaquent les végétaux on peut avec avantage, et sans inconvénient, employer de l'alcool pur. Nous avons vu pratiquer ce moyen avec le plus grand succès dans les serres chaudes pour débarrasser des Orchidées, des Broméliacées ou d'autres plantes, des insectes qui en arrêtaient plus ou moins la croissance et nuisaient à leur végétation. Nous avons même vu verser de l'alcool dans la cavité formée à la base des feuilles par le fait de leur insertion et dans laquelle se trouvaient des insectes, et cela sans qu'il en résultât aucun mal pour les plantes. Il en était autrement des insectes, qui par ce moyen étaient complètement détruits. Si l'on avait affaire à des plantes délicates ou dont les tissus très-tendres pussent inspirer des craintes quant à leur destruction, on pourrait couper l'alcool avec plus ou moins d'eau avant de les laver. Pour opérer le lavage, on se sert d'une brosse ou d'une éponge, suivant la nature des plantes qu'on veut nettoyer.

Deux espèces nouvelles de Conifères, sur la spéciéité desquelles nous avons déjà émis des doutes, bien que par tous leurs caractères physiques elles soient bien différentes de tout ce qui est connu en ce genre, vont probablement bientôt montrer si nos doutes sont fondés. Ce sont le Cryptomeria elegans, Lindl., et le Retinospora plumosa, Hort., qui cette année ont des fruits. C'est probablement la première fois que ce Rétinospora fructifie en Europe. L'individu qui nous a (1) V. Revue horticole, 1871, p. 466.

montré des fleurs et des fruits est haut de plus de 2 mètres; il est en pleine terre depuis plusieurs années, et jamais il n'a souffert, bien que son aspect des plus jolis et des plus distingués semble indiquer que cette plante est délicate et qu'elle a besoin de l'abri d'une serre pendant l'hiver, ce qui n'est pas. Nous la recommandons aux amateurs de belles plantes rustiques. Quant au C. elegans, bien que le fait de sa fructification soit rare dans les cultures, ce n'est pourtant pas la première fois que nous l'observons; déjà en 1866 nous avons vu des jeunes individus qui portaient des fruits. Voici ce que nous écrivions en 1867 dans notre Traité général des Coniferes, p. 196: « Cette espèce (C. elegans), qui semble être rustique, parait se mettre promptement à fruit. J'en ai vu plusieurs pieds en 1866, chez M. André Leroy, qui, hauts de 1 mètre sur 5 centimètres de diamètre, portaient des strobiles. Ce caractère, joint à la végétation buissonneuse que présentent les plantes, fait supposer que le C. elegans ne formera jamais qu'un arbrisseau. » A notre connaisnaissance, le C. elegans a fructifié cette année chez M. Cochet, pépiniériste à Suynes, et chez MM. Thibault et Keteleer, à Sceaux, où nous avons également vu le Retinospora plumosa dont il vient d'être question.

Puisque nous en sommes sur les Conifères, faisons savoir aux amateurs de ces plantes qu'une des plus jolies et des plus intéressantes espèces, le Torreya myristica, est des plus rustiques et ne souffre nullement des froids. Comme exemple, nous pouvons citer un magnifique exemplaire planté en pleine terre chez MM. Thibaut et Keteleer, qui a presque 6 mètres de hauteur et forme l'un des beaux et des plus singuliers arbres qu'on puisse voir. Quels que soient les froids, il n'en est nullement affecté. Si remarquable déjà par son port et son aspect qui rappellent ceux de certains Podocarpus, le T. myristica ne l'est pas moins par ses fruits charnus, du volume d'une noix ordinaire.

- Dans l'opuscule sur le Raphanus raphanistrum, que nous avons publié, après avoir dit (p. 8) que nous avions obtenu un grand nombre de formes diverses soit comme aspect, soit par la couleur, les dimensions et les formes des racines, nous ajoutions: « Nous avons même trouvé un individu (fig. 5, l. c.) absolument semblable au gros Radis de la Chine... » On pouvait donc supposer que cette forme particulière aurait un jour ses représentants parmi les Raphanodes. Le fait, d'hypothétique qu'il était, semble être confirmé par l'expérience. En effet, nous en avons dont toutes les parties externes, moins les feuilles, sont très-glabres, d'un violet lie de vin foncé; les siliques

[blocks in formation]

Le cas de dimorphisme du Persica versicolor, dont vous avez parlé dans le numéro du 1er août de la Revue horticole, m'engage à vous en signaler un bien intéressant qui s'est présenté dans mon établissement d'horticulture, l'année dernière, sur un Yucca gloriosa pendula.

En 1867, j'avais reçu de M. Dauvesse, horticulteur à Orléans, un certain nombre de Yuccas parmi lesquels se trouvaient des Y. pendula. Je les livrai à la pleine terre, et j'en poursuivis la multiplication sur une assez large échelle. L'année dernière, à mon retour d'un long voyage horticole en France et en Italie, je fus agréablement surpris de trouver parmi mes Yucca gloriosa pendula un individu qui commençait à se panacher d'un côté. Obligé de les changer tous de habitation, pour mieux en suivre le développeplace l'hiver dernier, je mis celui-ci près de mon ment. La panachure continua sur le même côté jusqu'à la floraison, après laquelle apparurent deux bourgeons, dont l'un complètement panaché, et l'autre entièrement vert. Je pinçai vigoureusement ce dernier, et, en ce moment, le bourgeon panaché forme une magnifique plante du plus bel effet.

Veuillez agréer, etc.

[ocr errors]

JULIO MEIL, Horticulteur à Séville (Espagne).

Lorsque quelqu'un rappelle un fait qui s'éloigne considérablement de ce qu'on est habitué à voir, on est tenté de crier à l'exagération. Ceci, qui est vrai en tout, explique l'incrédulité que soulèvent souvent certains récits de voyageurs. Si l'on a parfois raison d douter de ces récits, il arrive fréquemmen aussi qu'on se trompe. C'est ainsi que Douglas fut soupçonné d'exagération lorsqu'il fit connaître les dimensions colossales que lui avait présentées le Wellingtonia de Californie et qui lui faisaient écrire les lignes suivantes :

La splendeur de la végétation californienne consiste surtout dans une espèce de Taxodium qui donne aux montagnes une beauté particulière - j'étais même sur le point de dire terrible

[ocr errors]

et qui nous fait sentir clairement que nous ne sommes plus en Europe. J'ai plusieurs fois mesuré de ces arbres qui avaient 270 pieds de hauteur sur 32 de diamètre à 3 pieds du sol. J'en ai vu quelques-uns qui avaient plus de 300 pieds de hauteur, mais aucun ne surpassait en diamètre le chiffre que je viens d'indiquer.

Ces dimensions qu'indiquait Douglas parurent exagérées; mais bientôt de nouveaux récits vinrent confirmer ses dires, et mème,

MOYEN D'OBTENIR A VOLONTE DES DAHLIAS NAINS.
|

peu à peu, on s'habitua tellement à ces di-
mensions considérables, qu'aujourd'hui on
trouve tout simple ce qui d'abord avait paru
presque imaginaire, tant il est vrai que, à la
longue, les choses les plus extraordinaires
finissent par paraître normales. Dans ce que
disait Douglas, il y avait la vérité sans exa-
gération. C'est tellement exact, que tout ré-
cemment, d'après ce que nous apprend notre
collègue, M. André, dans l'Illustration hor-
ticole, on vient de découvrir un de ces Wel-
lingtonia, géant, près de Visalia, dans la
Californie du Sud, dont le diamètre de son
tronc, à la base, est de QUARANTE PIEDS 4
pouces anglais (12 m. 24)!

Un tronçon de ces arbres énormes, maintenant exposé à Cincinnati, a été transporté de Mariposa dans trois énormes charriots, après avoir été coupé par tronçons numérotés et rassemblés après coup. Ce fragment a 14 pieds de haut et 76 pieds de circonférence à la base. Quelles dimensions! et combien l'orgueil humain ne doit-il pas être rabaissé lorsque l'homme se trouve en présence de cette masse vivante, accumulée par les siècles qui l'ont produite, et qui semblent s'être effacés, laissant un témoin de leur passage et comme pour nous servir de leçon ! Quel livre ouvert et quel sujet de méditation! Mais aussi, que deviennent les six mille ans que l'Ecriture assigne à la création?

Lorsqu'on ne peut guérir un mal, il faut chercher à en atténuer les effets, ce qui est facile en faisant supporter ceux-ci par un plus grand nombre d'individus. Ainsi le veut la charité chrétienne, principe indiqué par ces paroles de Jésus: « Aimez-vous les uns les autres. » L'application de ce principe n'est autre que la fraternité qui, de plus en plus, tend à se répandre sous la forme d'association; les cultivateurs l'ont compris, et depuis longtemps déjà ils se sont associés contre la grèle, l'incendie, la mortalité des bestiaux. Tout récemment, d'après ce que nous apprend le Journal d'Agriculture pratique dans son numéro du 17 août, page 767, les viticulteurs du Midi se sont associés dans le but d'extirper le phylloxera, en lui faisant une guerre à mort radicale sur tous les points où il se montrera, et dès qu'il fera son appa

rition. Voici la conclusion de l'article où le fait est relaté :

Pour vaincre le phylloxera, il convient donc que dans toutes les localités, avant qu'il n'ait fait son apparition, les agriculteurs groupés soient

487

préparés à le combattre. L'association à propos appliquée peut seule les rassurer contre une épidémie qui déjà s'est montrée formidable. Ce groupement leur permettra de réunir des resisolement, et d'anéantir ainsi ce nouveau fléau sources dont ils ne sauraient disposer dans leur avec quelques chances de succès, sans que de grands sacrifices soient commandés à chaque membre de l'association. Ce groupement d'intérêts a réussi en Angleterre, en Allemagne, en Russie, lorsqu'il s'est agi de combattre la peste bovine. Il ne pourrait rester inefficace en France à l'encontre de la peste fourmillante du phylloxera, et ce serait encore un succès à enregistrer au compte de l'initiative agricole.

Une des plus jolies espèces de Palmier est sans contredit le Seaforthia elegans. Le plus grand individu que nous connaissons, qui existe au Muséum, et dont nous avons déjà parlé, haut d'environ 6 mètres, fructifie depuis plusieurs années. En ce moment encore, il porte une quantité considérable de fruits. Mais le fait le plus intéresest la perfection successive de ses organes sant, qui nous fait revenir sur cette espèce, générateurs. Ainsi, et bien que dès la première année cet arbre ait donné en abondance des fleurs des deux sexes, il ne produisit d'abord qu'un très-petit nombre de fruits, en grande partie stériles, puis successivement davantage et plus fertiles, de sorte qu'aujourd'hui il donne beaucoup de fruits, et tous sont aptes à la reproduction, ce qui permettra, sans recourir à la NouvelleHollande, d'où ce Palmier est originaire, pour avoir des graines, de le multiplier et de le répandre dans les cultures européennes.

Les froids de l'hiver 1870-71 n'ont pas été moindres dans le département de la Haute-Garonne que dans certaines parties de la France, moins favorisées pourtant par la position climatérique. Ainsi notre collaborateur, M. Leo Dounous, nous écrit pour nous informer que, indépendamment de beaucoup d'arbustes d'ornement qui résistaient parfaitement et qui ont été gelés, des Chênes, des Ormes, des Pommiers, des Micocouliers, des Cormiers, des Cerisiers, etc., ont été également détruits. La plupart de ces arbres ayant résisté sous des climats plus septentrionaux et partant plus froids, on serait donc jusqu'à un certain point autorisé à croire que le tempérament des végétaux est un peu en rapport avec le milieu où ils croissent. E.-A. CARRIÈRE.

MOYEN D'OBTENIR A VOLONTÉ DES DAHLIAS NAINS

L'expression à volonté, que j'emploie pourra paraître exagérée; pourtant elle n'est que vraie. Le moyen pour obtenir, à volonté, des Dahlias nains, et que je vais faire

connaître, est bien simple. Toutefois et afin de rendre à César ce qui appartient à César, je commence par déclarer que je n'en suis pas l'inventeur. C'est à M. Rafarin, ex-jar

« ZurückWeiter »