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temps sans eau, sont arrivées quelques | journées d'une chaleur sénégalienne, aussi inconnue dans nos climats que l'avait été l'extrême froid de l'hiver.

Le 29 juillet, à une heure après midi, un thermomètre (au mercure), placé en plein midi et au soleil, marquait 51 degrés centigrades; au midi et à l'ombre, il marquait 45 degrés centigrades, et au nord et à l'ombre 40 degrés.

Cette chaleur exceptionnelle devait être fatale à la végétation. Les jeunes tiges des arbres, encore tendres et gorgées de sucs, étaient brûlées ou desséchées en quelques jours, ajoutant ainsi de nouveaux désastres à ceux déjà si grands déterminės par les froids. CHEVALIER MINUIT.

POMMES DE TERRE HATIVES

Les privations que nous avons éprouvées | pendant le siége de Paris doivent nous faire rechercher avec empressement les légumes les plus productifs, afin non seulement de pourvoir à nos besoins de chaque jour, mais aussi afin de faire de larges approvisionnements de tout ce qui peut être emmagasiné. Sous ce rapport, la Pomme de terre a véritablement une importance incontestable; en effet, rien n'est plus facile avec cette plante que d'avoir des produits pendant toute l'année. Il suffit pour cela de choisir avec soin les variétés que l'on doit cultiver. Dans cette circonstance, il est bon de ne pas oublier celles qui mûrissent en mai et juin, afin d'avoir des Pommes de terre qui succèdent à celles de l'année précédente, dont on trouve encore à cette époque de grandes quantités chez les personnes qui ont des caves appropriées à la conservation des Pommes de terre.

Comme variétés très-précoces, nous n'en connaissons pas de plus avantageuse à cultiver que la Early Kidney, connue depuis longtemps sous le nom de Marjolin; vient ensuite la Reine-de-Mai (1), qui n'est véritablement pas aussi répandue qu'elle mérite de l'être, car comme précocité, elle suit la Marjolin de très-près; elle est aussi bonne de qualité; elle produit le double, ce qui n'est pas à dédaigner. Les tubercules sont lisses, de forme régulière, très-volumineux relativement, d'une conservation facile, à la condition de les couvrir aussitôt après la récolte, afin de les empêcher de verdir, ce qui nuit à sa qualité. Cette variété nous paraît digne, à tous égards,' de fixer l'attention générale. En ajoutant à ces deux variétés de Pommes de terre fines et hâtives la Pomme de terre Lapstone Kidney et la Pomme de

(1) Voir Revue horticole, 1870, p. 46.

terre Marjolin de seconde saison, qui n'est rien autre chose que la jaune longue de Hollande, de la halle de Paris, on peut attendre facilement la récolte des nombreuses variétés de maturité moyenne, que l'on cultive pour l'approvisionnement des marchés. Is. GOUJON,

Horticulteur.

L'année dernière, déjà, nous avons eu occasion de constater les qualités tout exceptionnelles que présente la Pomme de terre Reine-de-Mai; mais les événements politiques nous ayant empêché de suivre nos observations aussi loin que nous le désirions, nous avions alors résolu de recommencer cette année de nouvelles observations, ce que nous avons fait. Or, de ces observations il résulte pour nous que cette Pomme de terre est la meilleure de toutes pour la première saison, car si elle est plus tardive d'environ 6-10 jours que la Early Kidney ou Marjolin, elle est tout aussi bonne que cette dernière, plus vigoureuse, moins délicate, et donne le double au moins de produit. Les Pommes de terre, très-égales, un peu plus grosses que la Marjolin, ont un assez bon nombre d'yeux, ce qui constitue un grand avantage au point de vue de la multi- · plication, puisque non seulement on peut les couper pour en faire davantage, mais encore que s'il arrive un accident, qu'un ou deux germes se brisent, il y en a d'autres qui poussent, ce qui n'a pas lieu pour la Marjoin qui, n'ayant qu'un germe, est totalement impropre à la plantation lorsqu'il a été rompu. Ajoutons que rompu. Ajoutons que les yeux sont très-peu marqués, de sorte que, au point de vue culinaire, ils ne présentent ni inconvénient ni perte. Du reste, un fait qui suffirait pour marquer la supériorité de la Reine-de-Mai, qu'on peut appeler Reine des Pommes de

NÉCROLOGIE.

terre, sur la Marjolin, c'est que tous les cultivateurs qui ont pu l'apprécier ont abandonné cette dernière. Ici encore se montre cette grande loi: « L'enfant va remplacer la mère. » Quant à l'origine et aux caractères particuliers que présente la Pomme de Terre Reine-de-Mai, nous renvoyons à l'article qui a été publié dans ce journal (Rev. hort., 1. c.). Comme complément aux caractères de

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cette variété, ajoutons encore que la Reinede-Mai fleurit, que ses fleurs, qui sont petites et blanches, passent très-vite.

On peut se procurer des Pommes de terre Reine-de-Mai chez MM. CourtoisGérard et Pavard, marchands grainiers, 24, rue du Pont-Neuf, à Paris.

NÉCROLOGIE

C'est une pieuse tradition que l'usage consacré dans la Revue horticole, de rappeler dans de courtes notices la vie et les mérites des horticulteurs les plus distingués. Grâce à cet hommage, les yeux de ses lecteurs se tournent avec sympathie vers le travailleur tombé, surtout quand il a légué d'utiles exemples. C'est pour répondre à ce but élevé que je viens aujourd'hui essayer de faire revivre pendant quelques instants la physionomie aimable de Rendatler (de Nancy), frappé par la mort au milieu de la déplorable catastrophe à laquelle il n'est pas un Français qui ne songe chaque jour.

Ce nom rappelle le souvenir d'un praticien très-capable, d'une nature serviable, qui gagnait par la douceur de ses mœurs et par la loyauté de son caractère tous ceux qui l'approchaient.

Jean-Baptiste Rendatler était né à Romont (Vosges), le 21 juillet 1809. Après avoir terminé son apprentissage chez M. Baumann, å Bollwiller (Haut-Rhin), il voyagea en Europe, et acheva de se perfectionner dans la pratique des études horticoles, en s'attachant successivement, pendant dix années, aux principaux jardins botaniques.

De retour à Nancy, il y créa en 1839 un établissement qui ne tarda point à prospérer. Bientôt il entra en relations suivies avec les horticulteurs en renom de tout le continent. Il fit à Nancy les premiers catalogues et forma un centre où les étrangers vinrent puiser leurs nouveautés. C'était un habile multiplicateur: on admirait avec quelle facilité il exécutait et faisait reprendre les boutures et les greffes. Nous avons le regret de n'avoir pas de lui le TRAITÉ qu'il se proposait de publier sur la multiplication des plantes.

Rendatler se donna à la culture spéciale des nouveautés de serre chaude, de serre tempérée et de pleine terre. Sous sa main habile et exercée, les Petunia doubles, par l'hybridation, changèrent d'aspect, de forme et de couleur: ses gains acquirent de l'importance dans le monde horticole et lui valurent, partout où ses collections furent présentées, des prix de premier ordre. Il en a été de même de ses Delphinium, Phlox, Geranium doubles et simples, Pentstemon, Pensées, etc.

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E.-A. CARRIÈRE.

Tous ces genres de cultures avaient mérité de nombreuses récompenses à Rendatler, et c'était justice; son médailler personnel ne comptait pas moins de 220 médailles, dont un bon nombre de grand module en or et en vermeil, toutes remportées sur les champs pacifiques de Flore, en France et à l'étranger. Ce magnifique écrin fut accompagné par deux coupes d'un travail artistique remarquable, offertes à l'éminent fleuriste, l'une par la ville de Nancy, en 1859, et l'autre par les dames patronesses de la Société d'horticulture de la même ville, en 1868. L'année précédente, il avait obtenu à l'Exposition universelle de Paris une autre fort belle coupe représentant à elle seule quatorze prix.

La légitime réputation dont jouissait Rendatler, l'influence que lui avaient conquise ses travaux assidus et heureux, et l'aménité de son caractère auprès des directeurs des Sociétés d'horticulture, le firent désigner fréquemment comme juré à différentes expositions. Son jugement sagace et impartial est encore présent à la mémoire de nombreux horticulteurs, amateurs et praticiens, notamment à Paris, Bordeaux, Dijon, Autun, Mulhouse, Chaumont, Bruxelles, Luxembourg, Bieberich, etc.

Rendatler a joui des biens les plus enviés dans ce monde: industrie prospère et large aisance, amitiés nombreuses et joies complètes du foyer domestique. Aucun nuage n'a troublé un bonheur qui était en définitive son œuvre, et dont il faisait profiter tous ceux qui l'entouraient.

Il a été secondé de la manière la plus intelligente par sa compagne, si bien faite pour le comprendre, qui, elle aussi, aime les fleurs et sait les cultiver. Il eut aussi la satisfaction de s'associer l'un de ses gendres, M. Bertier, arrière-petit-fils du fondateur de la ferme-école de Roville, illustrée par Mathieu de Dombasle. Nous avons la certitude que M. Bertier-Rendatler saura maintenir aux collections spéciales de l'établissement de son beau-père la haute renommée que celui-ci leur avait justement acquise.

L'aimable horticulteur nancéien continuait une vie douce et considérée, lorsque les premiers désastres d'une guerre follement entreprise et mal conduite vinrent le

surprendre et l'affecter. Son cœur éprouva surtout une tristesse amère de la continuation de l'occupation de Nancy, devenue sa ville adoptive. Il s'éteignit presque soudainement au milieu des défaillances dont nous sommes les victimes.

Si l'hommage rendu dans cette brève notice à l'homme bon, aimable, intelligent que le monde horticole a perdu est insuffisant, il est au moins profondément cordial et sympathique. F.-M. CHABERT.

CONSERVATION DES RADIS

Il serait inutile d'insister longuement pour faire ressortir l'immense bienfait que procurent les Radis, et le rôle qu'ils jouent dans l'alimentation, rôle qui ne se borne pas, ainsi qu'on le croit généralement, à la nourriture. A ce point de vue, nous n'hésitons! même pas à dire qu'on a surfait les Radis, et qu'ils n'ont pas l'importance qu'on leur accorde. En effet, ils sont peu nutritifs, ce qui s'explique par la quantité considérable d'eau qu'ils contiennent et par l'absence à peu près complète de matière féculente et mylacée.

Le principal rôle que jouent les Radis dans l'alimentation, c'est comme excitant, comme véhicule, pourrait-on dire, en un mot, comme principe modificateur.

Dans l'alimentation, il y a deux choses qu'il ne faut pas confondre, bien qu'il ne soit pas possible de les distinguer, puisque suivant les circonstances elles se modifient et que leur rôle s'intervertit: l'une constitue le principe assimilable; l'autre, qui est le principe actif et qui modifie les aliments, est une sorte d'agent qui, en poussant à la décomposition et en transformant les substances ingérées, les rend propres à entrer dans l'économie. C'est principalement ce dernier rôle que les Radis remplissent dans la nutrition.

Mais, en outre, les Radis possèdent d'autres propriétés qui, bien qu'elles leur soient communes avec d'autres plantes, n'en sont pas moins très-précieuses: ils sont apéritifs, digestifs et anti scorbutiques, propriétés qui sont dues au principe stiptique qu'ils renferment. D'où il résulte que, à tous les points de vue, les Radis sont un excellent produit qu'il serait avantageux de pouvoir se procurer toute l'année. Mais c'est surtout pendant l'hiver, où l'on ne mange en grande partie que des légumes secs, des salaisons, poissons, etc., etc., ou d'autres viandes, en un mot toutes matières fortement azotées, que l'usage des Radis pourrait rendre d'importants services. On arrive bien, à l'aide de soins minutieux, à s'en procurer comme primeurs; mais, outre que ces Radis sont

toujours trop chers pour entrer dans l'alimentation courante, ils sont en grande partie dépourvus des principes qui leur donnent leurs qualités. Ils sont peu savoureux, parce que leurs tissus sont très-gorgés d'eau.

Il est pourtant un moyen de conserver les Radis bons, frais et sains pendant longtemps. Ce moyen, que nous avons employé en 1870 et qui nous a rendu de grands services pendant la triste époque où, par suite de l'investissement, Paris était presque privé de tout, de légumes verts principalement, consiste à prendre des Radis fraichement arrachés, suffisamment mùrs, mais avant qu'ils soient creux, et de les enterrer à l'abri de la gelée si c'est en hiver, et en toute autre saison de les soustraire à l'influence des agents atmosphériques, tels que lumière, chaleur, etc.

A l'aide de ce procédé si simple et à la portée de tout le monde, on peut, pendant longtemps, se procurer des Radis aussi frais et aussi bons que si l'on venait de les arracher.

Si, au lieu de Radis, l'on avait des Raphanodes, la chose vaudrait mieux encore, en ce sens qu'ils sont plus gros, ne creusent que très-difficilement, et qu'ils se conservent aussi beaucoup plus longtemps—jusqu'au 7 et 8 mars et même plus. Ajoutons que leur saveur est aussi plus prononcée que ne l'est celle des Radis ordinaires, et que leur chair est plus ferme, ce qui peut être préférable pour certaines personnes.

Cette propriété qu'ont les Raphanodes de pouvoir se conserver très-longtemps pourrait peut-être permettre de les utiliser pour la marine et d'en embarquer dans les navires qui font de longues traversées, de manière que tous les jours on pourrait en donner à manger aux matelots, et par ce moyen, éviter le scorbut, qui fait parfois des ravages si terribles pendant ces longs mois où, à peu près complètement privée de légumes frais, la plus grande partie de la nourriture se compose de salaisons.

POIRE ÉMILE D'HEYST

E.-A. CARRIÈRE.

La Revue horticole, journal essentiel- | signaler les nouveautés; elle doit aussi raplement pratique, ne doit pas se borner à peler les bonnes choses, lors même qu'elles

TAMARIX PLUMOSA.

OBSERVATIONS SUR L'HIVER 1870-1871 RELATIVES AUX AZALÉES. 471

seraient vieilles; c'est ce qui nous engage à publier une figure de la Poire Emile d'Heyst, qui est une des bonnes variétés, mais pas assez connue, et qui devrait se trouver dans toutes les collections. Voici l'énumération des caractères qu'elle présente arbre de vigueur moyenne, très-productif; rameaux relativement grêles, à écorce roux jaunâtre fortement marquée de lenticelles; yeux écartés, feuilles étroites, longuement pétiolées, courtement, mais sensiblement dentées. Fruit gros, d'un aspect agréable, de forme régu

lière, turbiné; peau ordinairement recouverte de taches grises, se colorant parfois sur les parties insolées, jaunissant à la maturité du fruit; il peu enfoncé, queue grosse d'environ 25 millimètres de longueur, renflée à son insertion qui est un peu enfoncée et placée au milieu du fruit; chair blanche, fine, beurrée, très-fondante, agréablement relevée d'une saveur aigrelette. Maturité octobre-novembre.

TAMARIX PLUMOSA

En 1868, dans le numéro du 16 septembre de la Revue horticole, en cherchant à appeler l'attention sur le Tamarix plumosa, nous en faisions connaitre les caractères, et à ce sujet nous disions que, à notre avis, c'est l'un des plus jolis arbustes qu'il est possible de voir. Notre opinion n'a pas changé, et nous maintenons complètement notre dire, et c'est précisément la raison qui nous engage à revenir aujourd'hui sur ce sujet, afin d'engager les amateurs de belles plantes à se procurer le T. plumosa. La multiplicité et la finesse de ses ramifications lui donnent une gracieuseté qui a valu à cette plante le nom vulgaire de Marabout, par allusion aux panaches plumeux-soyeux que les dames mettent sur leur chapeau. Les horticulteurs le désignent le plus généralement par le nom de Tamarix Japonica. Est-ce un bon nom? Cette plante vient-elle du Japon? Nous ne le croyons pas, et nous

E.-A. CARRIÈRE.

| maintenons comme vraie l'opinion émise par
nous dans la Revue horticole 1868, p. 358.
Là, et à ce sujet, nous écrivions: «< D'où
vient le T. plumosa? Très-probablement
d'une bouture du T. indica, qui par suite
d'une végétation particulière a revêtu des
caractères spéciaux qu'elle a toujours con-
servés. Il va sans dire qu'il est aussi rusti-
que que le T. indica, et que sa culture et
sa multiplication sont identiques. » Ce qui
du reste suffirait pour appuyer notre opi-
nion, c'est que bien des années avant qu'on
ne parle du T. Japonica, nous possédions le
T. plumosa; nous en avions coupé quel-
ques boutures sur un pied qui se trouvait
sous des grands arbres, dans l'ancienne pé-
pinière du Luxembourg, à Paris. Mais, après
tout, cette question d'origine est très-secon-
daire; l'important ici est que la plante soit
méritante, et sous ce rapport nous ne crai-
gnons pas de l'affirmer. E.-A. CARRIÈRE.

OBSERVATIONS SUR L'HIVER 1870-1871
RELATIVES AUX AZALÉES INDIENNES

En nous forçant de quitter notre établissement d'horticulture de Sceaux, dès le 18 septembre 1870, pour n'y rentrer qu'après la conclusion de l'armistice, en février 1871, l'invasion allemande nous a permis de constater certains faits que nous croyons devoir publier; ces faits, qui pourront être très-utiles à l'horticulture, justifient encore une fois ce proverbe : «A quelque chose

malheur est bon. >>

Par suite de ce départ forcé, toutes nos plantes durent être abandonnées. Il est donc facile de comprendre que toutes celles qui n'étaient pas rustiques durent périr soit par l'effet du froid, soit par la sécheresse pour un certain nombre de celles qui étaient restées dans les quelques serres dont nos envahisseurs n'avaient pas brisé les vitres, ce qui s'explique par ce fait qu'étant construites toutes en fer, l'ennemi n'a pu les brûler, ainsi qu'il l'a fait de toutes les serres qui étaient construites en bois.

Je n'ai pas l'intention d'énumérer toutes les plantes qui ont péri, mais seulement quelques-unes de celles qui intéressent plus généralement l'horticulture, les Azalées indiennes surtout, qui sont tout particulièrement dans ce cas. En effet, personne ne mettra en doute qu'elles ne soient les plus jolies plantes ornementales; en les voyant, la première pensée qui se présente à l'esprit est cette expression de regret : « Quel malheur que ces plantes ne poussent pas en pleine terre, à l'air libre! » Cette idée que l'on a, heureusement, est fausse, en trèsgrande partie du moins, ainsi qu'on va le voir. Le triste hiver de 1870-71 l'a démontré d'une manière incontestable.

Lors de notre départ de Sceaux, toute notre collection d'Azalées, comprenant plusieurs milliers d'individus en pots, était dehors et y est restée sans aucun soin ni abri d'aucune sorte, pendant tout l'hiver. Nous nous attendions à trouver mortes toutes

ces plantes, lorsque, à notre grand étonnement, un très-grand nombre étaient vivantes; beaucoup mème n'avaient nullement souffert; d'autres étaient plus ou moins fatiguées; très-peu, relativement, avaient péri. Ce sont surtout les variétés d'origine chinoise et celles qui ont pour type l'Azalea lilliflora ou ledifolia qui se sont montrées les plus rustiques. Ainsi, les variétés suivantes n'ont nullement souffert et ont fleuri tout aussi bien que si elles avaient été rentrées dans une serre :

Azalea amona, pulchella, pulchella rosea, lateritia, barbata, dulcis major, Fortunei, Mme Vagner, lilliflora, narcisseflora, obtusa, prolifera, vittata alba et rosea, punctata, etc., etc.

Un certain nombre de variétés n'ont que très-peu souffert; elles ont perdu seulement quelques feuilles; quelques-unes ont eu leurs boutons gelés. Les suivantes sont dans

ce cas :

Azalea Scheuermann, Aphrodite, Bouquet de Flore, Charlotte, Coquette de Gand, Dominique Vervaene, Dona Maria exquisita, Flag of Truce, formosa (Ivery), Madame Perrin, marginata formosissima, nobilis, lineata, Prince Paul Galitzin, Purity, Reine des roses, Rosy Circle, Schoene Mainzerin, Souvenir de l'Exposition, etc.

Ces variétés ne sont pas les seules que je pourrais citer comme pouvant être rangées dans cette série; il en est beaucoup d'autres qui, bien que plus fatiguées, pourraient y être comprises, et dont l'état maladif peut être dû à des circonstances particulières, souvent difficiles à apprécier. Toutefois, je dois reconnaitre qu'il en est qui paraissent être beaucoup plus sensibles que celles que j'ai indiquées; il ne serait pas prudent, par conséquent, d'en essayer la culture en grand; sous ce rapport encore, je ne puis rien affirmer, sinon que, placées dans les mêmes conditions que celles que j'ai énumérées, elles ont beaucoup plus souffert, et qu'un grand nombre ont eu tout le jeune bois gelé, ce qui en recule la vente d'un an.

De tout ceci il résulte que, prises dans leur ensemble, les Azalées de l'Inde sont relativement rustiques; qu'il en est un certain nombre nombre par exemple celles qui sont comprises dans la première série - qui sont très-rustiques, plus rustiques même que beaucoup d'arbustes qui sont ordinairement recommandés et employés pour former des massifs ou plantations, et qui pourraient être utilisées avec beaucoup d'avantages pour la décoration des jardins. KETELEER.

RAPALLITO DE TRONCO

L'année dernière, M. Drouyn de Lhuys, président de la Société d'acclimatation, avait reçu du ministre du Brésil huit graines d'une Cucurbitacée originaire de l'Amérique méridionale, qui porte le nom de Rapallito de tronco, parce quelle ne trace pas et que le fruit se forme et mûrit autour du tronc; il voulut bien confier au jardin-école de Soissons quatre de ces graines.

Dans les premiers jours de mai, ces graines furent semées dans des godets de 8 centimètres de diamètre, et placées sur une couche chaude. Environ quinze jours après, et malgré des soins incessants, deux graines seulement étaient levées; ces deux plantes étaient déjà vigoureuses et trapues, et d'une autre part, comme la saison était favorable, nous nous empressâmes de les planter en prenant les dispositions suivantes : tout d'abord furent creusés deux trous circulaires à un mètre l'un de l'autre, et devant contenir chacun de deux à trois brouettées de fumier chaud. Celui-ci, tassé et arrosé, fut recouvert avec la terre extraite du trou et disposé en forme de butte sur le sommet de laquelle fut planté un Rapallito, en ménageant au pied un bassin ciculaire pour les besoins de l'arrosage. Chaque plante fut pendant une dizaine de jours recouverte d'une cloche à demi brouillée; et profitant d'une

journée sombre, nous l'enlevâmes, afin d'abandonner à l'air libre, sans trop en souffrir, nos deux plantes.

A ces soins, nous ajoutâmes un bon paillis sur une surface d'environ 3 mètres de diamètre, et pendant l'été de copieux arrosements leur furent donnés ; ce sont du reste les seuls soins que ces plantes réclamaient.

Dans les petits jardins, et dans les villes où les propriétaires ne disposent que d'un sol restreint, cette Cucurbitacée pourra être plantée à un double point de vue, la considérant comme plante alimentaire et ornementale. Comme plante ornementale, et placée sur une pelouse, le Rapallito par ses larges feuilles produira un bel effet, surtout si on l'associe à d'autres plantes ou arbustes à feuillages blancs ou rouges.

Considérés comme plante alimentaire, les produits du Rapallito sont relativement abondants, car à la base du tronc viennent se grouper de 8 à 12 fruits, parfois de la grosseur d'un Melon ordinaire, et que l'on peut consommer s'ils sont en grande quantité, dès qu'ils atteignent la grosseur d'un œuf de poule. A cet âge on peut s'en servir à l'instar des Cornichons, ou mélangés à la salade, coupés par tranches et mêlés aux haricots verts après avoir pris soin d'enlever les plus grosses graines contenues à l'intérieur. Le

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