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pour l'horticulture, à laquelle il a rendu de signalés services en expédiant chaque année, dans toutes les parties du monde, des millions de plantes variées, d'arbres surtout. Disons aussi pour l'honneur de sa mémoire que M. Dauvesse savait faire un bon emploi de la fortune considérable qu'il avait amassée, que ce n'est jamais en vain qu'un collègue malheureux allait frapper à sa porte, et que dans les deux inondations qui firent éprouver des pertes si considérables aux pépiniéristes d'Orléans, il ne voulut jamais recevoir aucune indemnité, préférant la laisser à ses collègues moins favorisés que lui par la fortune.

Dans le numéro de novembre-décembre de la Belgique horticole, M. E. Morren, qui est le rédacteur en chef de cet intéressant journal, informe le public qu'une exposition internationale de fruits aura lieu cette année 1870 en Crimée, et que selon toute probabilité il se tiendra en même temps un congrès jardinique, dans lequel les horticulteurs discuteront les meilleurs procédés de culture.

Un fait assez curieux que nous trouvons indiqué dans ce même recueil, c'est la fructification d'un plante rare et très-remarquable, de l'Encephalartos Lehmanni, chez M. Jean Verschaffelt, horticulteur à Gand. D'après M. Morren, cette espèce, qui est originaire du Cap de Bonne-Espérance, où elle fut découverte par Lehmann, est généralement cultivée sous le nom de Zamia

Lehmanniana, qui lui a été donnée en 1833, dans la Gazette horticole d'Otto et Dietricht, et parfois aussi sous ceux de Zamia pungens, Cycas glauca, etc.

L'individu qui a fleuri, haut d'environ un mètre, était avec beaucoup d'autres arrivé du Cap en novembre 1868. Quelque temps après son arrivée, cet individu se mit à fleurir, et c'est alors que M. Verschaffelt a eu l'idé de saupoudrer les fleurs femelles avec du pollen de fleurs måles, et qu'il a obtenu 125 graines fertiles.

Les cônes ou chatons femelles de cette espèce, d'après M. Morren, ont la forme, les dimensions et l'apparence générale d'un Ananas de très-grande dimension. Celui qui s'est développé chez M. Verschaffelt mesure 30 centimètres de long sur 15 de large; il est formé d'écailles peltées, charnues, pentagonales, costées, vert olive brunàtre; chacune de ces écailles cache à sa base deux grosses graines de couleur orangée.

Tout en rendant hommage à M. Verschaffelt, en le félicitant de son heureuse réussite, nous devons constater que des faits analogues, plus remarquables peut-être, se sont produits au Muséum; ils sont dus à notre collègue et collaborateur

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M. Houllet. Nous en parlerons dans notre prochaine chronique.

M. Rendatler, horticulteur à Nancy, nous prie de faire savoir que ce n'est pas un premier, mais un deuxième prix qu'il a obtenu pour ses Pétunias au Concours régional de Nancy, ainsi que, par erreur, il a été imprimé sur son Supplément de 1870, et que, au contraire, ce premier prix a été accordé à M. Lhuillier, horticulteur à Nancy.

Le catalogue général que viennent de publier MM. Charles Baltet frères, pépiniéristes à Troyes, est remarquable par sa rédaction et par la disposition, c'est-à-dire l'ordre des objets qu'il comprend; il l'est surtout par l'abondance des matières, qui témoignent de la richesse de leur établissement. Il se compose d'une sorte d'avantpropos dans lequel sont résumés les principaux soins à donner aux arbres qu'on veut faire voyager, du traitement qu'on doit accorder aux végétaux qui sont altérés par suite du voyage, etc.

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Ce catalogue comprend les neuf sections suivantes: 1re, arbres fruitiers; 2, arbres, arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques; 3e, arbres, arbrisseaux et arbustes à feuilles persistantes; 4, arbustes sarmenteux; 5o, Conifères ou arbres résineux; 6o, jeunes plants d'arbres et d'arbustes; 7e, Rosiers; - 8o, Dahlias. Enfin, sous le titre divers, qui forme la 9e section, sont comprises les plantes vivaces de pleine terre. Disons toutefois que ce qui augmente la valeur de ce catalogue, c'est moins l'énumération des végétaux que les détails et renseignements qu'il donne sur ceux-ci; c'est là le côté vraiment utile et qui le recommande d'une manière toute particulère aux amateurs d'horticulture, qui pourront en faire la demande à MM. Charles Baltet frères, pépiniéristes à Troyes.

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Une question qui, par son importance mème, semble primer toutes les autres, est celle qui touche aux traités de commerce, en d'autres termes à consacrer le principe du libre-échange. Le but et l'esprit de la Re Revue nous interdisent de traiter cette question; mais, à cause de son importance, nous n'y pouvons être indifférent, et sans prendre part aux discussions, nous croyons néanmoins devoir signaler à nos lecteurs un petit opuscule que vient de publier le Cercle agricole du Pas-de-Calais, intitulé du LibreEchange et des Traités de commerce (1). La nature de la Revue nous défendant toute appréciation sur ce sujet, nous nous bornons à recommander la lecture de cet opuscule.

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CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE JANVIER).

vière, jardinier en chef du palais du Luxembourg, commencera son cours annuel d'arboriculture le lundi 7 février prochain, à 9 heures très-précises du matin, et le continuera les lundis, mercredis et vendredis suivants, à la même heure.

Ce cours, tout à fait pratique, comprendra la taille, les greffes et toutes les opérarations qui se rattachent à la conduite des arbres fruitiers. Il n'est pas nécessaire d'insister sur l'importance et l'utilité de ce cours; tous ceux qui ont déjà suivi le cours de M. Rivière savent à quoi s'en tenir sur ce point. Nous y reviendrons s'il y a lieu. Pour aujourd'hui, nous nous bornons à signaler l'ouverture de ce cours, qui sera fait dans une des orangeries du palais, près de la rue Férou.

- Le cours public et gratuit de taille des arbres fruitiers, à l'amphithéâtre de l'École de médecine, sera fait par M. Forney, à partir du dimanche 16 janvier, à deux heures, et sera continué les dimanches suivants à deux heures, et les jeudis à neuf heures.

— Plusieurs de nos abonnés nous ont écrit pour nous demander des renseignements sur le thermostat-thermosiphon, et surtout si sa puissance calorifique est grande. Sur ce dernier point, les différents renseignements qui nous sont parvenus nous paraissent affirmatifs. Voici ce que nous apprend notre collaborateur, M. Jean Sisley:

..... Le 26 décembre 1869, je n'avais pas couvert ma serre, ne soupçonnant pas une forte gelée. Devant dîner en ville, je tisonnai et chargeai mon appareil à trois heures du soir. Je rentrai fort tard et n'y touchai plus jusqu'au lendemain, huit heures du matin. Il avait gelé dans la nuit à 11 degrés, et, malgré cela, je trouvai dans ma serre 9 degrés au-dessus de zéro, et le feu encore allumé. Depuis, nous avons eu 14 degrés de gelée; ma serre était couverte, et mon appareil y a maintenu 11 degrés au-dessus de

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dont ils jouissent. Enumérer ces richesses serait déplacé ici. Nous préférons conseiller à ceux qui le désireraient de faire la demande du catalogue dont nous parlons à MM. Charles Huber et Cie, qui s'empresseront de le leur expédier. Comme dans les catalogues antérieurs, les plantes tout à fait nouvelles, de même que celles qui sont rares, au lieu d'être seulement désignées par un nom, sont décrites, de sorte que l'acheteur est déjà renseigné sur les espèces encore inédites et qu'il désire se pro

curer.

Contrairement à ce proverbe : « Les années se suivent et ne se ressemblent pas,>> on voit chaque année certains faits équivalents, sinon identiques, se renouveler, au préjudice de l'horticulture. Ces faits, que nous avons déjà signalés l'année dernière, et qui se commettent par certains industriels dont la hardiesse et l'effronterie sont hors de toute proportion, consistent à tromper la bonne foi des gens. Ces voleurs d'un nouveau genre vont dans les maisons où ils savent qu'ils ne seront pas connus, et là ils proposent des plantes impossibles qu'on ne trouverait guère que dans les contes des Mille et une Nuits. Ainsi, au mois de décembre dernier, d'après ce que nous apprend notre collègue, M. Rantonnet, quelques-uns de ces industriels vendirent, à Hyères, des Abricotiers et des Pèchers à fruits énormes, sans noyaux, des Asperges monstrueuses qui donnent toute l'année, des Ananas remontants de 2 mètres de hauteur, des Fraisiers dont les fruits pèsent 300 grammes; la Rose bleue IMPERATRICE DE FRANCE, qui avait remporté le premier prix à l'Exposition universelle de Paris, etc. Assurément ces industriels sont bien coupables; il y a des gens qu'on a envoyés à Cayenne qui le méritaient moins, à coup sûr; mais ce qui est regrettable, et que nous regrettons, c'est de voir que tous les ans il y ait des gens qui se laissent prendre à des piéges aussi grossiers. L'expérience des pères ne servira-telle jamais aux enfants?

La Violette Wilson, dont nous avons déjà parlé dans ce recueil, est-elle ou n'estelle pas une espèce? Ce fait nous importe peu. Ce qui nous paraît essentiel, c'est de rappeler ses qualités, qui ne sont pas assez connues. Ses fleurs, plus grandes que celles de la Violette ordinaire, dégagent une odeur très-agréable, analogue à celle de la Violette de Parme. La couleur est d'un violet légèrement rosé, striée fond blanc à la base. Ce qu'elle a de particulier et de très-remarquable, c'est un pédoncule ou queue qui atteint de 25 à 30 centimètres de longueur; ses feuilles aussi sont très longuement pétiolées.

L'horticulture française est redevable de la Violette Wilson à un homme très-connu de nos lecteurs, par suite des services qu'il a rendus à la cause horticole : nous avons nommé M. Ramel, à qui l'on doit l'introduction d'un grand nombre de végétaux de la Nouvelle-Hollande, notamment différentes espèces d'Eucalyptus. Il a trouvé cette Violette cultivée dans les jardins de la citadelle d'Oran, et l'a dédiée à son ami, M. Wilson, qui l'accompagnait.

Sans être ce qu'on peut appeler rigoureux, les froids que nous avons eus jusqu'ici ont suffi pour détruire certains végétaux et donner une idée de la rusticité de certains autres. Au nombre de ceux dont, à cause de la beauté toute particulière, on doit désirer la rusticité, se place en première ligne le Chamarops excelsa. Eh bien ! et conformément à ce que nous avons déjà dit, cette espèce est suffisamment rustique pour entrer dans l'ornementation courante. Comme preuve de ce que nous venons d'avancer, nous pouvons citer un pied que nous n'avons aucunement abrité et qui n'a pas souffert du tout; il est haut de près de 2 mètres, y compris les feuilles, gros et très-vigoureux, d'un vert très-foncé, enfin d'une beauté exceptionnelle.

Plus que jamais nous maintenons notre dire, à savoir que ce qu'on rencontre dans le commerce, sous les noms de Chamaerops excelsa, Fortunei, sinensis, excelsa vera, etc., nous ajoutons même Martiana, sont des formes d'un même type, et cela quelles que soient les objections qu'on puisse nous faire. En effet, les différences qu'on pourrait chercher à faire ressortir dans le faciès, c'est-à-dire dans l'aspect, ou la glaucescence des feuilles, ne sont rien comparativement à celles que présentent la plupart des variétés de certains types que nous connaissons, et dont nous pourrions citer des exemples. Nous allons plus loin, et nous disons que de légères différences qu'on pourrait citer dans la rusticité ne nous feraient nullement changer d'avis, car, sous ce rapport encore, nous connaissons, dans un même type, des variétés très-rustiques et d'autres qui le sont très-peu. Sur tous ces sujets, notre opinion est faite; c'est aussi celle des praticiens, de ceux qui voient et font. Nous croyons qu'elles valent bien celle de ceux à qui l'on a dit ou bien qui ont lu...

Un autre fait relatif au C. excelsa, sur lequel nous croyons devoir appeler l'attention, c'est la différence considérable que, au point de vue de la hâtiveté, présentent entre eux les deux individus de cette espèce qui sont en ce moment en fructification dans les pépinières du Muséum. Cette différence consiste dans la durée de temps qu'ils mettent à mûrir leurs fruits; chez

l'un d'eux, les fruits, qui étaient déjà brunåtres au commencement de novembre, sont en ce moment complètement noirs et recouverts d'une poussière glauque, caractère qui annonce la maturité complète (ces fruits ont été cueillis et semés le 8 janvier); chez l'autre individu, au contraire, les fruits, plus petits, sont complètement vert jaunâtre (couleur qui leur est propre tant qu'ils ne sont pas mûrs), et ne paraissent même pas prêts de mûrir. Y aurait-il là deux variétés particulières, l'une hâtive, l'autre tardive, ainsi que cela se voit si souvent chez à peu près toutes les espèces de végétaux, ou bien ces différences proviendraient-elles de ce que l'individu hâtif, qui n'avait qu'un régime, a fleuri quinze jours avant l'autre et n'a que quelques fruits (200 environ), tandis que l'autre, dont la floraison s'est faite quinze jours plus tard, a trois régimes qui portent plusieurs milliers de graines? Dans tous les cas, et quoi qu'il en soit, ce sont des faits que nous avons cru devoir faire connaître.

Bien des fois déjà, dans ce recueil, nous avons recommandé les Pêchers à fleurs doubles comme arbres d'ornement; au

jourd'hui, tout en maintenant notre recommandation, nous ajoutons qu'on doit y voir la source d'un nouveau produit qui n'est pas à dédaigner la production des fruits. En eflet, presque toutes ces variétés donnent en grande quantité des fruits qui, sans être de première qualité ni comparables aux très-mangeables; ils contiennent beaucoup grosses Pêches d'espalier, sont néanmoins d'eau, et leur saveur, qui est très-prononcée, de vigne. Ces variétés, en général aussi, rappelle celle si bien connue des Pèches présentent cet autre avantage d'être plus rustiques et de mieux résister aux intemles variétés péries. Ainsi, cette année, que qui étaient en espalier, - certaines de nos améliorées n'ont rien produit,—même celles qui étaient en espalier,

variétés chinoises à fleurs doubles, celle à fleurs rouge cocciné surtout, bien qu'en plein vent, étaient chargées de fruits. Une autre espèce à fleurs doubles dont nous recommandons également la culture est le Persica camelliaflora, ainsi appelé à cause de ses fleurs extraordinairement grandes; elle aussi a fructifié, et de toutes les variétés chi

noises, c'est de beaucoup la plus vigoureuse, celle aussi dont les fruits sont plus gros; nous en avons mesuré qui, bien que venus en plein vent, avaient 87 millimètres de long sur 70 de large. Mais, en ne considérant les fruits des Pêchers à fleurs doubles que comme appoint, on trouverait encore son compte à leur culture, puisque, au point de vue ornemental, ce sont les plus beaux arbres qu'il soit possible de voir.

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PACHYPODIUM TUBEROSUM.

titulé: LA TRUFFE. - Etude des conditions générales de la production truffière, par M. Ad. Chatin, professeur de botanique à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris (1). En publiant ce livre, M. Chatin n'a pas la prétention de se faire passer pour un trufficulteur, et nous l'en félicitons, car jusqu'à ce jour tous ceux qui ont eu cette prétention n'ont guère démontré qu'une chose que la Truffe est incultivable dans la véritable acception du mot, et que tout ce qu'on peut faire de mieux c'est, après avoir observé les conditions dans lesquelles les Truffes poussent spontanément, d'imiter autant que possible ces conditions. Sous ce rapport, disonsle, on a fait d'immenses progrès, et M. Chatin, en rappelant et en résumant tous ces faits, a rendu un immense service à l'horticulture. Tout ce qui a été écrit sur la Truffe, tous les faits qui se trouvent disséminés dans les divers ouvrages qui en ont parlé, se trouvent rapportés dans le livre que vient de publier M. Chatin, de sorte qu'il est à peu près indispensable à tous ceux qui, à quelque point de vue et à quelque titre que ce soit, s'occupent de ce singulier produit. Toutefois, il faut le reconnaître, M. Chatin n'a pas seulement le mérite d'avoir réuni et groupé des faits; il a voulu voir, vérifier sur les différents endroits de production, en un mot contrôler tout ce que fait la pratique et l'industrie truffière. Aussi son livre, nous le répétons, est-il indispensable à tous ceux qui s'intéressent à ces sortes de choses praticiens, c'est-àdire chercheurs de Truffes, savants, marchands, etc., doivent-ils se le procurer. C'est ce qu'un aperçu sommaire, c'est-àdire l'énumération des principaux chapitres que nous allons faire, va démontrer : I. Résumé historique.-II. Pays où croissent les Truffes. - III. Origine ou nature propre de la Truffe. IV. Caractères botaniques. V. De quelques Truffes autres que la

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Truffe noire. - VI. Arbres et arbustes truffiers. - VII. Du sol des truffières. VIII. Du climat propre à la Truffe. Acclimatation. IX. Signes de l'existence des truffières.-X. Maturation. - XI. Culture de la Truffe. - XII. Récolte. XIII. Statistique de la production. - XIV. Qualités marchandes de la Truffe. - XV. Propriétés alimentaires. - XVI. Ennemis des Truffes. · XVII. Fraudes. -XVIII. Conservation. Altération, etc. Si, à cela, l'on ajoute que chacun de ces chapitres comprend diverses sections relatives à des particularités sur les Truffes, qu'une gravure est relative à l'organisation et à la démonstration des caractères des Truffes, et qu'une autre gravure est propre aux Chênes sous lesquels on rencontre ordinairement les Truffes, on comprendra tout l'intérêt que présente le livre dont nous parlons.

Nous ne croyons pouvoir terminer sur le livre de M. Chatin sans faire remarquer que ses dires relativement à l'origine de la Truffe ne nous ont pas précisément convaincu, et que de ces dires nous pourrions, dans certains cas, tirer des conclusions complètement contraires à celles qu'il a tirées et que plusieurs de ses assertions sont complètement hypothétiques. N'oublions jamais que ce que pompeusement et avec emphase on nomme la science ne peut être vrai que lorsque cette science s'appuie sur des faits; mais quand, au contraire, elle part d'idées théoriques pour remonter aux faits, c'est alors qu'elle est contestable, parce que, quelle qu'elle soit, elle n'est qu'hypothétique. Or, une hypothèse peut toujours être détruite par une autre hypothèse, tandis qu'il n'en est pas de même des faits. On ne saurait trop le rappeler aux savants, à certains surtout qui trop souvent se font illusion, « se grisent, » comme l'on dit, sur leurs connaissances.

PACHYPODIUM TUBEROSUM

Cette curieuse plante, de la famille des Apocynées, dont le nom est dérivé du grec max, épais, et nova, pied, est native du cap de Bonne-Espérance, d'où elle fut introduite en Angleterre en 1813. Quoique fort jolie, très-curieuse et très-facile à cultiver, il est excessivement rare d'en voir dans nos serres. Comme son nom l'indique, sa tige est renflée à la base en forme de gros tubercule hémisphérique. Le pied que j'ai reçu directement du Cap a un diamètre de 20 centimètres à sa base. De ce tubercule, et principalement vers le sommet, s'élèvent une multitude de tiges dont les plus longues ont

(1) Bouchard-Huzard, éditeur, 7, rue de l'Éperon.

E.-A. CARRIÈRE.

35 centimètres; elles sont charnues, dressées, d'une couleur vert cendré, recouvertes d'une écorce grisâtre vers la base lorsquelles sont vieilles.

Les feuilles sont oblongues, tomenteuses et blanchâtres en dessous, vert glabre en dessus.

Les fleurs, qui s'épanouissent par trois ou quatre à la fois, se succèdent de juin en octobre; elles naissent en bouquets de dix à vingt vers le sommet des tiges. La corolle longuement tubuleuse est à cinq divisions, d'un rose carné pâle, marquées longitudinalement d'une ligne médiane d'un pourpre vif. Le pétiole est accompagné de chaque côté de sa base de deux aiguillons acérés

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au couchant et composées de roseaux dispo

En publiant cette note, nous n'avons pas l'intention de passer en revue toutes les opé-sés à claire-voie, sont économiques, n'épuirations qui ont trait à la création d'un jardin sent pas le sol et brisent suffisamment le fruitier, mais à vulgariser la pratique d'un vent, qui alors de dangereux qu'il était deprocédé ayant pour effet de prévenir les ra- vient inoffensif pour les plantations existant vages du principal ennemi de la production au-dessous. fruitière dans nos contrées : le mistral.

La modification en question consiste seulement dans la distribution du terrain.

Au lieu de se borner à établir une clôture unique, en bordure, autour de la pièce à convertir en fruitier, on doit élever, en outre, à chaque intervalle d'environ 6 ou 8 mètres, des abris intermédiaires provisoires, c'est-à-dire non absolument fixes, de manière à pouvoir être déplacés au besoin. Ces palissades mobiles, dirigées du levant

On nous répondra peut-être que ce système est connu; mais sa pratique s'est si peu généralisée que nous avons jugé à propos d'appeler de nouveau sur lui la sérieuse attention de nos confrères, convaincu que son adoption peut seule faire prendre à la science si rémunératrice et si attrayante de l'arboriculture fruitière la large place que lui assurent le sol fertile et le bienfaisant soleil de notre belle Provence.

FAUDRIN, arboriculteur.

POMME DE TERRE REINE-DE-MAI

Cette variété, toute nouvelle et des plus méritantes, a été obtenue de sélection de la Pomme de terre Marjolin, dont elle a toutes les qualités; mais elle a sur cette dernière le grand avantage, tout en étant beaucoup plus productive, d'être pourvue d'un plus grand nombre d'yeux que la Marjolin; de sorte que si, lorsqu'on plante, un accident arrive à un bourgeon, on n'éprouve de ce fait qu'un peu de retard dans la végétation, tandis que si un accident de même nature arrive à la Marjolin, comme elle n'a le plus souvent qu'un germe, le tubercule mère reste en terre sans donner signe de végétation extérieur; par conséquent, il n'y a pas de produit.

Pour résumer d'un seul mot les avantages que présente la Pomme de terre Reine-de-Mai, on peut dire qu'elle possède toutes les qualités qui caractérisent la Mar jolin, sans en avoir les défauts. Comme toutes les variétés hâtives, on peut la récolter aussitôt que les fanes commencent à jaunir. Récoltée à parfaite maturité, elle est bonne plusieurs mois encore après sa ré

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colte; mais, comme la Marjolin, elle perd de ses qualités lorsqu'elle est conservée jusqu'en automne; du reste, il en est des Pommes de terre comme des fruits: elles doivent être consommées dans l'ordre de leur maturité. D'où il résulte que, pour manger de bonnes Pommes de terre pendant toute l'année, il faut nécessairement cultiver des variétés hâtives, d'autres de maturité moyenne, et enfin de plus tardives relativement pour la provision d'hiver, ce qui, du reste, est très-facile à faire par suite du grand nombre de variétés que l'on possède maintenant.

La Pomme de terre Reine-de-Mai, dont nous avons pu apprécier les qualités tout exceptionnelles, se trouve chez MM. Courtois-Gérard et Pavard, marchands grainiers, rue du Pont-Neuf, à Paris. Nous ne croyons pas exagérer en disant que dans quelques années elle aura complètement détrônė sa mère, la Pomme de terre Marjolin, et même qu'elle entrera dans les grandes cultures. E.-A. CARRIÈRE.

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