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NOTES POMOLOGIQUES.

que présentent souvent les mêmes organes, ainsi que les nombreux faits de dimorphisme qu'on constate sur un même végétal, parfois sur une même branche, ainsi qu'on peut le voir sur la figure coloriée ci-contre, faite d'après un échantillon qui a été coupé par nous sur un pied de Persica versicolor flore pleno. Normalement, ce Pêcher produit des fleurs semi-doubles (dans le sens horticole), blanches plus ou moins striées rose. Quelquefois on voit cà et là, mélangées avec des fleurs blanches, quelques fleurs à peu près roses; mais jamais nous n'avions vu aussi nettement tranchées et attenant l'une à l'autre des fleurs de couleur complètement différentes, fait qui s'est présenté cette année

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au Muséum et que nous avons fait reproduire. Cet échantillon nous montre deux variétés côte à côte, très-différentes l'une de l'autre, bien que, ainsi que nous l'avons dit, elles soient formées des mêmes éléments.

De ceci il résulte qu'une portion quelconque d'un végétal peut revêtir des caractères particuliers, différents de ceux qui sont propres à l'individu, et comme, d'une autre part, les caractères une fois formés tendent à se reproduire, on peut aussi s'expliquer comment beaucoup de variétés se forment en dehors des semis. Il suffit pour cela qu'une branche prenne un caractère particulier, qu'on la multiplie et qu'on la plante à part. E.-A. CARRIÈRE.

NOTES POMOLOGIQUES (1)

24. NECTARINE DE FÉLIGNY. En août 1861, M. de la Croix d'Ogimont, amateur distingué de pomologie au château d'Ogimont, près Tournay (Belgique), auquel l'Etablissement est redevable de plusieurs fruits de grand mérite, lui envoyait, sous le nom de Brugnon du Hainaut, des greffons qui étaient accompagnés de la note suivante :

« Cette variété de Brugnon, de premier mérite, a celui de se reproduire par noyaux. Les fruits sont cependant plus beaux quand on l'écussonne sur prunier (2). Ils sont très-gros, de couleur rouge violet marbré de vert. La chair est blanche, juleuse, sucrée et excellente. C'est un fruit que je vous recommande tout particulièrement. »

Nous crùmes cette variété inédite, jusqu'à ce que nos recherches nous eussent fait découvrir qu'elle n'était autre que celle décrite par M. Alexandre Bivort, sous le nom de Brugnon de Féligny, dans les Annales de pomologie belge et étrangère (t. VII, p. 73), et que ce pomologiste a décrite ensuite dans Les fruits du jardin Van Mons (no11, p.14). M. Carrière, auquel l'Etablissement l'avait communiquée, l'a aussi décrite dans son Arbre généalogique du groupe Pêcher (p. 96).

Il paraitrait que cette Nectarine est cultivée depuis assez longtemps dans le Hainaut, où elle est très-estimée, et où on la multiplierait par semis; elle se reproduit, dit-on, identiquement. Nous avons même entendu dire qu'elle y était plantée le plus souvent en plein vent (3), et qu'elle donnait de très-beaux et bons produits.

(1) V. Revue horticole, 1870, pp. 70, 113, 127, 156, 210, 232, 250, 267, 292, 324, 354.

(2) Le contraire a eu lieu ici, comme on va le voir tout à l'heure.

(3) Voir Revue horticole, 1870, p. 118. L'auteur de cet article, dans la légende du plan, p. 119, lettre F, signale le Brugnon de Féligny comme composant, à lui seul, un massif dans un jardin d'agrément.

Est-ce parce qu'elle a toujours été propagée par semis, et que l'arbre a presque toujours été cultivé en plein vent dans son pays natal, que, chez nous, ce dernier nous a paru très-peu vigoureux étant greffé, et souffrant de l'exposition du sud-est à l'espalier?

Quoi qu'il en soit, et sans révoquer en doute la valeur de cette Nectarine, surtout pour la culture en plein vent, nous ne la considérons pas, jusqu'à présent, comme très méritante pour l'espalier, comme on va en juger par l'extrait suivant de nos notes sur sa fructification ici.

Fruit petit ou moyen, de forme subsphérique; à peau verdàtre, presque entièrement recouverte de pourpre noir; à chair également verdâtre, très-juteuse. Maturité dans la seconde quinzaine d'août.

Arbre remarquable par la beauté et l'abondance de sa floraison, sa rusticité et sa fertilité.

L'Eta

25. NECTARINE INCOMPARABLE. blissement a reçu cette variété en même temps que la suivante, qui a avec elle beaucoup d'analogie, de MM. Léonard-Joseph Galopin et fils, pépiniéristes à Liége, en 1863. Elles font partie des variétés les plus méritantes, sous tous les rapports, que nous connaissions. Ni l'une ni l'autre n'a encore été décrite, à notre connaissance, par aucun pomologiste, et nous avons par conséquent la satisfaction d'en donner la primeur aux lecteurs de la Revue horticole.

Le plus ancien catalogue de MM. Galopin que nous possédions porte la date de 1859, et elles y figurent déjà toutes deux, mais sans aucune indication sur leur origine. Nous avons tout lieu de supposer que, si elles n'ont pas été obtenues par ces estimables arboriculteurs, elles ont été du moins recueillies par leurs soins, et probablement découvertes aux environs de Liége. C'est là tout ce que nous pouvons dire quant à leur historique.

Le nom qui a été donné à la première, bien qu'un peu prétentieux, n'avait rien d'exagéré à l'époque où elle a été propagée pour la première fois. Aujourd'hui encore, nous ne connaissons qu'une seule variété qui la surpasse, due aussi à ces Messieurs, la N. Galopin, dont nous parlerons plus loin, et peu qui l'égalent.

Le fruit de la N. Incomparable est assez gros, de forme ovoïde; à peau de couleur jaunatre lavée et pointillée de rouge carmin foncé ; à chair rouge près du noyau, sucrée et bien parfumée; de toute première qualité. La maturité a lieu à la fin d'août et au commencement de septembre.

L'arbre est de bonne vigueur et bien fertile; il se distingue par son abondante floraison.

26. NECTARINE ROUGE MONT-SAINT-JEAN.

Le nom assez bizarre et un peu trop long qui a été imposé à celle-ci indique probablement le lieu de sa naissance. Le mot rouge nous paraît inutile, et nous l'eussions supprimé, si nous n'avions craint qu'il existât une autre variété, également originaire de cet endroit, et de laquelle on ait voulu, par là, la différencier, ce qui n'est pas probable, mais que, dans le fait, nous ignorons.« Prudence est mère de sûreté ! » Fruit gros, de forme ovale-arrondie, le plus souvent surmonté d'une pointe ou mamelon; à peau de couleur jaunâtre presque entièrement recouverte de pourpre brun; à chair rouge près du noyau, bien sucrée; de toute première qualité. La maturité s'opère quelques jours plus tôt que celle de la précédente.

Arbre assez vigoureux, rustique et fertile. Variété de tout premier mérite. 27. NECTARINE HÉLÈNE SCHMIDT. Le lecteur assidu, que l'historique en pomologie intéresse, voudra bien se reporter au volume de 1865 de la Revue horticole. Il y trouvera, à la page 387, un extrait du Gartenflora qui lui indiquera, en même temps que l'origine de cette variété nouvelle, les qualités que les Allemands, ses obtenteurs, lui attribuent, et dont la principale consiste dans la rusticité exceptionnelle de son arbre. Cette qualité constituerait même, parait-il, à peu près son seul mérite, lequel, du reste, est assez considérable, surtout pour la plus grande partie de ce pays, où la culture du Pècher en général est rendue impossible par les froids rigoureux de l'hiver.

Nos observations sur cette variété ne datent pas d'assez longtemps pour qu'il nous ait été possible de constater si elle est beaucoup plus rustique que ses congénères. Mais en tout cas, dans notre pays, heureusement plus favorisé que celui où elle a pris naissance, elle perdra probablement beaucoup de sa valeur.

Ce que nous disons là est toutefois pure

ment hypothétique, car la seule fructification que nous ayons obtenue jusqu'ici de cette Nectarine a été trop insignifiante pour nous permettre de juger si sa rusticité sera le seul avantage qu'elle offrira. Et, du reste, il pourrait se faire qu'elle soit, chez nous, particulièrement avantageuse pour la culture en plein vent.

Les deux fruits que nous en avons récoltés en 1869 étaient moyens, à peau presque entièrement recouverte et pointillée de . rouge brun; leur chair était bien sucrée. Ils ont mûri à la fin d'août.

28. NECTARINE ALBERT. Variété nouvelle, obtenue par le pépiniériste anglais Rivers, qui l'a livrée au commerce à l'automne de 1866. L'Etablissement l'a reçue le printemps suivant, mais elle n'y a pas encore fructifié.

Son obtenteur la donne comme l'une des plus grosses Nectarines connues, et l'une des plus recommandables; mais elle exige, dit-il, pour venir à bien, une exposition chaude. Espérons que notre climat lui sera plus favorable que celui de l'Angleterre, et que, semblable à ses compatriotes de l'espèce humaine, qui, atteints du spleen, viennent retrouver sous notre ciel leur santé et partant leur gaité, elle sera plus accommodante chez nous que dans son pays natal.

Voici, du reste, ce qu'en dit son obten

teur :

<< Fruit très-gros, de forme sphérique, remarquable par la saveur vive et vineuse de sa chair, qui est relevée du goût de la N. Stanwick; l'une des meilleures Nectarines lorsqu'elle est placée dans une situation chaude. »

29. NECTARINE LORD NAPIER. Autre obtention de M. Rivers, toute récente, livrée au commerce à l'automne de 1868, et pour laquelle nous devons, par conséquent, nous borner à traduire ce qu'en dit l'obtenteur dans son catalogue descriptif:

« Cette nouvelle variété, obtenue ici d'un noyau de la Pêche Early Albert (1), est la plus précoce des bonnes Nectarines connues; elle murit dans la première semaine d'août. Fruit moyen, d'une couleur crème pàle lavée de rouge du côté du soleil; à chair fondante et se séparant bien du noyau.» SERIE B Chair jaune. PREMIÈRE SOUS

SECTION: Fleurs campanulacées.

30. NECTARINE JAUNE. Nous avons cru devoir, malgré l'insuffisance relative de cette désignation, simplifier à ce point la dénomination de cette très-ancienne variété, contemporaine des premières Pèches lisses, que subgénérique de Violettes, qualificatif que nos aïeux désignaient sous le qualificatif

(1) Obtention très-méritante de M. Rivers, sur laquelle nous reviendrons.

NOTES POMOLOGIQUES.

les pomologistes du commencement de ce siècle crurent devoir conserver et étendre même à toutes les Pèches lisses, quelle qu'en fût la couleur; aussi nommèrent-ils celle-ci Pêche Violette jaune (sic).

C'est en présence de la multitude de noms sous lesquels se trouve mentionnée aujourd'hui cette variété, et dont nous allons donner le détail, dénominations toutes plus ou moins inutilement allongées par rapport à ce qui existe aujourd'hui, que, vu la règle que nous nous sommes imposée de ne pas créer de noms nouveaux, nous avons choisi celui de N. Jaune. Ce nom nous a paru offrir l'avantage d'indiquer, par sa brièveté même, l'ancienneté de la variété qu'il désigne, et de laisser supposer, ce qui est probable, qu'elle est la première de sa couleur qui ait été connue. De plus, il n'est pas une innovation, puisqu'il ne fait que négliger ce qu'il y a de trop.

Voici l'énumération des noms qui ont été successivement imposés à cette variété : Pèche Monfrin, Pèche lisse, Catalogue des Chartreux, 1752;

Pêche Jaune lisse, Lissée jaune, Traité des Arbres fruitiers, par Duhamel, 1868, t. II, no 27, p. 30;

Peche Violette jaune, Nouveau traité des Arbres fruitiers, 1816, t. I, p. 229;

Nectarine Jaune lisse (synonymes: Lisse jaune, Jaune lisse tardive, Roussanne, Roussanne tardive, Mofrin, Manfreine), Catalogue of fruits of the horticultural Society of London, no 9, p. 106;

Brugnon à fruits jaunes, Jardin fruitier du Muséum, 740 livraison, et Arbre généalogique du groupe Pêcher, p. 97;

Pêche lisse à fruits jaunes, Les meilleurs fruits, t. I, no 57, p. 229.

Brugnon jaune, Le Verger, t. VII, n° 26,

p. 55.

M. de Mortillet, qui, à tort suivant nous, a admis cette Nectarine dans sa série de choix, fait observer que ces différents synonymes représentent vraisemblablement plusieurs formes ou sous-variétés. Et il cite, à l'appui de son dire, le passage de la description de Duhamel, qui attribue à la forme que cet auteur décrit des fleurs petites, ou de grandeur moyenne, tandis que la sienne, qui est aussi la nôtre, est toujours à fleurs petites. Nous ajouterons que l'auteur du Catalogue of fruits of the horticultural Society of London, lui attribue des fleurs grandes, tout en paraissant avoir eu connaissance de la description de Duhamel, puisqu'il adopte la désignation de ce dernier.

Joignez à cela le désaccord qui existe entre ces deux auteurs d'une part et nos pomologistes récents de l'autre, sur l'époque de maturité du fruit les premiers le faisant mûrir à la mi-octobre, et les derniers dans la premiére quinzaine de septembre, et vous

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conclurez que, pour celle-ci comme pour toutes les Nectarines anciennes, la confusion est grande.

Nous renvoyons, pour les détails et la figure de la forme cultivée ici, aux ouvrages de MM. Carrière, Mas et de Mortillet, qui, tous trois, sont bien d'accord et l'ont parfaitement décrite. Nous ne sommes pas, toutefois, complètement de leur avis sur la valeur de ses produits, car, tout en la considérant comme digne de figurer dans toute collection un peu étendue, nous la croyons trop surpassée aujourd'hui, même parmi les Nectarines jaunes, pour mériter une place dans toutes les pècheries. Au reste, en voici les principaux caractères.

Fruit petit, de forme sphérico-ovoïde; à peau d'un beau jaune vif lavé de carmin; à chair jaune, fine, parfumée. Maturité vers la mi-septembre, se prolongeant parfois jusqu'à la fin de ce mois.

Arbre assez peu vigoureux, bien rustique et fertile.

31. NECTARINE MUFFRUM. - Nous ignorons d'où et à quelle époque cette remarquable variété sur l'origine de laquelle les trois auteurs qui l'ont mentionnée déclarent ne posséder aucun renseignement a été introduite dans la collection de l'Etablissement.

Ces trois auteurs sont: MM. Bivort (1), Carrière (2) et Mas (3). Nous extrayons du Verger les passages suivants, qui résument parfaitement ce que nous en pensons:

« M. Bivort dit avoir reçu cette variété de France et sans indication d'origine. On trouve dans le catalogue des Chartreux une Pèche Monfrin, lisse et jaune en dedans; le nom de Muffrum serait-il une corruption de Monfrin? M. Decaisne, dans le Jardin fruitier du Muséum, à l'article Brugnon à fruits jaunes, cite la Pèche Monfrin, d'après une édition du catalogue des Chartreux de 1752, et lui attribue de petites fleurs. J'ai une édition de 1775 de ce même catalogue, et la Pèche Monfrin y est décrite à grandes fleurs; il m'est difficile, dans le doute de l'exactitude de l'une ou l'autre de ces descriptions, de supposer une identité entre la Nectarine Muffrum et la Pêche Monfrin. - La Nectarine Muffrum a bien aussi des rapports de ressemblance avec l'ancien Brugnon jaune des auteurs, mais elle en diffère entièrement par l'époque beaucoup plus hâtive de sa maturité, et aucun soupçon d'identité ne peut plus subsister si l'on compare les arbres de ces deux variétés.

« Variété bien à multiplier dans le jardin fruitier; elle est saine, même sous les climats peu favorables, très-féconde, et son

(1) Album de pomologie, t. IV, p. 13.

(2) Arbre généalogique du groupe Pêcher, p. 97. (3) Le Verger, t. VII, no 27, p. 57.

fruit succède immédiatement à l'excellent Pitmaston's Orange qu'il égale, s'il ne le surpasse en qualité. »

Fruit moyen ou assez gros, de forme sphérique régulière; à peau d'un beau jaune doré recouvert de pourpre intense; à chair d'un jaune orange, fine, fondante, sucrée et parfumée; de première qualité. Maturité commencement de septembre.

Arbre très-rustique et fertile.

Cette Nectarine, très-recommandable par la beauté et la qualité de son fruit, et surtout par la rusticité et la fertilité de son arbre, sera l'une des plus estimées lorsqu'elle sera connue. Tout en méritant de figurer en première ligne à l'espalier, elle

devra être essayée dans la culture en plein vent, où nous sommes convaincu qu'elle fera merveille. Nous en avons obtenu ainsi, en effet, de superbes récoltes, en même temps que celles de presque toutes les autres variétés, cultivées exactement dans les mêmes conditions, ont été complètement nulles. Si, comme nous avons tout lieu de le supposer, elle réussit ailleurs comme chez nous, sa culture sous cette forme sera d'un très-bon rapport, surtout si, comme il faut l'espérer, les Nectarines viennent à prendre faveur sur nos marchés.

O. THOMAS,

Attaché aux pépinières de MM. Simon-Louis frères, à Plantières-lès-Metz (Moselle).

MORPHOLOGIE VÉGÉTALE

Rien n'est plus propre à éclairer la science que les faits; mieux que cela, ce sont les faits qui constituent la science. Toutefois, il faut savoir les interpréter et, surtout, se bien pénétrer de cette vérité que toute science ne repose que sur les formes; aussi, et quoi qu'on en dise, sont-ce celles-ci qui doivent fixer toute l'attention des savants.

Parmi les faits les plus intéressants de morphologie végétale, nous pouvons compter les deux suivants :

L'un, qui s'est produit sur une branche d'un Cerisier à fleurs pleines, consiste dans la hâtiveté que présentent ses fleurs. Ainsi, tandis que l'ancien type fleurit dès la fin d'avril et se prolonge très-avant en mai, la variété dont nous parlons, qui est le produit d'un dimorphisme, commence à fleurir dès le commencement d'avril, parfois même en mars. De plus, ce dernier qui fleurit abondamment et régulièrement, a les fleurs à peu près ordinaires, tandis que le type, c'est-à-dire le pied sur lequel il s'est développé, fleurit irrégulièrement et relativement peu, que ses fleurs sont toujours monstrueuses, déformées et toujours stériles.

La forme hâtive présente cette autre particularité, que dans certaines années la duplicature est moins complète et qu'elle donne des fruits. Ainsi, un individu assez fort qui, en 1870, avait donné beaucoup de fruits, n'en produisit pas du tout en 1871. Ce fait se montre parfois aussi la même année sur des arbres différents. Quant à l'aspect de l'arbre et à la végétation, les deux formes sont à peu près les mèmes.

Le second fait sur lequel nous voulons parler est beaucoup plus remarquable et surtout beaucoup plus intéressant au point

(1) Morphologie. Science qui a pour but l'étude des diverses formes que peuvent revêtir les êtres. Considérée au point de vue du règne végétal, la morphologie est la partie de la botanique qui, com

de vue physiologique. Nous y reviendrons. prochainement, en en donnant un dessin. Il s'est produit sur un Amandier obtenu par graine. Cet arbre, qui ne fleurit pas, se couvre annuellement de fruits, tous, ou la plupart, monstrueux et groupés; c'est à ce point que chaque année les branches rompent sous le poids, parfois même la sève est tellement absorbée par la production de ces fruits, que les feuilles ne se développent pas. A quoi ce fait est-il dû? Si nous le demandions aux physiologistes, il est probable qu'ils nous répondraient qu'il résulte de la transformation des organes, ce qui ne nous apprendrait rien. Ce que nous désirerions connaître, c'est la cause de cette transformation.

En tirant la conséquence de ce fait et de beaucoup d'autres analogues, ne pourrait-on pas se faire une idée plus exacte que celle qu'on se fait sur la production des caractères, et en apprenant que tous ceux-ci (feuilles, fleurs, pistils, étamines, fruits, etc.) n'étant qu'une suite de transformations, ce sont les circonstances et les milieux qui les déterminent, de sorte qu'en remontant le cours des âges, on pourrait reconnaître comment tout s'est formé et se faire une idée beaucoup plus exacte que celle qu'on a sur la création, et alors ne pas regarder comme des mystères des faits très-simples et des plus naturels? C'est notre opinion.

Quoi qu'il en soit, les personnes qui désireraient recevoir des greffons de cette forme, à laquelle nous donnons le nom d'Amygdalus monstrosa, pourront en faire la demande à M. Decaisne, professeur de culture au Muséum.

E.-A. CARRIÈRE.

prenant l'étude des formes, cherche à les rattacher aux lois de la vie. C'est, on peut le dire, une spécialité de la physiologie. CARR. Encyclopédie hort.. p. 335.

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