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CONIFERES NOUVELLEMENT INTRODUITS.

Nous ne prétendons pas dire que tout était parfait dans cet établissement, qui a fait l'admiration de toute l'Europe et la réputation si justement méritée de son créateur, M. Barillet-Deschamps, et que plusieurs fois on ne se soit pas écarté de la voie qu'on aurait dû suivre; mais en admettant ce fait, est-on autorisé à croire que la nouvelle organisation

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remédiera aux quelques inconvénients inhérents à l'époque et aux conditions dans lesquelles avait été créé le Fleuriste, et n'a-t-on pas lieu de craindre que dans cette nouvelle organisation le jardinage, qui était le fond de l'établissement, devienne l'accessoire? Attendons pour juger. E.-A. CARRIÈRE.

CONIFÈRES NOUVELLEMENT INTRODUITS

Sous ce titre, je trouve dans le Gardner's Chronicle, numéro du 18 mars, un article qui, à plusieurs titres, pourra intéresser les lecteurs de la Revue horticole, et que par cette raison j'ai cru devoir reproduire en le traduisant librement.

La température qui, pendant seize jours de cet hiver, s'est toujours maintenue audessous du point de congélation, et qui s'est abaissée jusque près de 14 degrés au-dessous de zéro, a permis de constater la rusticité de quelques espèces de Conifères sur lesquelles on pouvait avoir des doutes.

Il est donc utile de faire connaître les quelques observations suivantes :

Le sol dans lequel étaient placées les plantes était un loam (1) reposant sur un soussol calcaire. Quant à sa position, bien qu'assez bonne, elle ne présentait rien de particu

lier.

D'après le document que nous rappelons, l'hiver dernier, 1870-71, peut être comparé, pour la même localité, à celui de 1860-61.

Parmi les véritables Pins, dit l'auteur anglais, je crains que la décade qui vient de s'écouler ne nous ait pas fourni une seule espèce mexicaine aussi rustique que les Pinus Montezumæ et Hartwegii. Les P. lophosmerma, longifolia, macrophylla et Devoniana ont été complètement détruits. Le P. Don Pedri, Roezl., est légèrement bruni; dans bien des cas, cette espèce peut donc être considérée comme rustique. Les P. ayacahuite, Ehrenb., Endlicheriana, Roelz., n'ont pas souffert; ils ont, du reste, résisté depuis plusieurs années (2). Le Pinus flexilis est évidemment rustique, puisqu'une petite plante n'a même pas fatigué. Les nouveaux Pins japonais ont été plus

(1) En anglais, le mot loam est presque l'analogue de ce que nous désignons par une terre franche, substantielle, plutôt un peu forte que légère.

(2) Contrairement à l'opinion qu'a émise l'auteur anglais, il y a donc des espèces mexicaines autres que les P. Hartwegii et Montezuma, qui sont rustiques, puisque le Pinus Endicherianus, Roezl., qui, d'après ce même auteur, a passé l'hiver dernier sans souffrir, est une véritable espèce mexicaine. Ajoutons que le P. Hartwegii n'est pas rustique si on le compare au P. Montezuma.

favorisés: les P. Massoniana, densiflora, Bungeana, tabulaformis et Koraicensis sont tous robustes et bien portants; il en est probablement de même du P. parviflora. Le Pseudolarix Kampferi et le Larix Griffithii, bien qu'ils n'aient pas souffert, paraissent ne pas s'accommoder de notre sol.

Parmi les Abies, le magnifique Hookeriana (individu de 4 pieds de hauteur) n'a même pas eu une feuille de brunie. Les A. firma et polita sont deux belles espèces, mais la première est tendre (sensible). Les A. Alcoquiana et microsperma sont des espèces rustiques, mais de croissance lente. Le superbe Picea bracteata pousse bien; il est robuste, bien que sensible au printemps. L'Abies numidica est également très-rustique. Quant aux Cephalotaxus et aux Torreya, ils se portent très-bien; toutefois, le 1. grandis est le plus beau par sa teinte, qui se conserve bien verte. Les Saxe-Gothia et Fitz-Royas ont beaucoup souffert.

Je ne crois pas que l'on puisse fonder un grand espoir sur les Podocarpus, à l'exception de quelques espèces japonaises, telles que P. coriacea, Koraiana, etc. Le P. andina a été partiellement détruit. Le Prumnopytis elegans est légèrement bruni. Le Cryptomeria elegans, au magnifique feuillage bronzé, semble ne redouter aucun froid. Quant aux Retinospora, ils sont aussi très-rustiques; le R. obtusa parait être le plus vigoureux et la meilleure espèce à cultiver. Le R. plumosa et ses variétés sont aussi des plus intéressants. Les R. lycopodioides et filifolia sont également très-beaux et devraient se trouver dans toutes les collections. Tous sont à peu près complètement intacts, malgré les froids considérables qu'il a faits cet hiver. Les R. ericoides, squarrosa et decussata prennent une teinte pourpre pendant l'hiver. Quant au R. filifera, jecrois qu'il ne formera jamais un aussi beau buisson que notre vieux Biota pendula. Un fait que je suis heureux de constater, c'est la rusticité de l'Arthrotaxis selaginoides. Le pied que je possède, bien que jeune et de petite dimension, n'a nullement souffert.

MILLAUD.

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Fig. 59. Fraisier Docteur Morère (vue d'ensemble d'un pied réduit).

sachons en jouir. Telle est la véritable sagesse.

Conformément au précepte cuique suum, à chacun selon ses œuvres, ce qui devrait être la base de la civilisation, qu'il s'agisse de science ou de politique, et par conséquent de la morale, commençons par rendre à César ce qui appartient à César. Pour cela, disons que le Fraisier dont nous allons essayer de faire l'histoire a été obtenu par un fraisiériste bien connu, M. Berger, cultivateur à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). Son origine absolue n'a pas été constatée; heureusement que cela importe peu. Sous ce rapport, elle ressemble à

presque tout ce qu'il y a de bon. Voici, sur ce sujet, ce que nous savons:

En 1865, M. Berger avait semé des graines des variétés suivantes: Duc de Malakoff, Ambrosia et Palmyre Berger. Les vers blancs détruisirent la plupart des plants. M. Berger, voyant que ceux qui avaient résisté étaient très-souffrants, ne jugea pas à propos de les repiquer séparément. Il les réunit donc tous, et c'est de ce mélange qu'est sorti le Fraisier Docteur Morère, qui paraît intermédiaire entre les Fraisiers Duc de Malakoff et Palmyre Berger. Par son feuillage vert foncé, ses pétioles et pédicelles velus, il se rapproche du pre

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fondante, est rose dans toutes ses parties;
elle est sucrée et très-agréablement parfu-
mée. Les fruits sont bien ver-
nis, comme l'on dit, et ce
vernis a l'avantage d'être as-
sez tenace pour résister aux
manipulations, ce qui, avec
la chair ferme, constitue un
grand mérite commercial, les
fruits pouvant s'expédier faci-
lement sans se défraîchir. Les
plantes sont robustes et for-
ment de belles touffes (fig. 59).
Quant aux fruits, ils présen-
tent presque toujours deux
formes (fig. 60 et 61). Disons,
toutefois, que la figure 60

Fig. 61. Fraise Docteur Morère
(fruit de grandeur naturelle).

fine, fondante, non fibreuse, et conserve bien sa saveur. Somme toute, c'est une variété de premier mérite.

Le Fraisier Docteur Morère a été acheté en toute propriété par M. Durand, horticulteurpépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine), qui le mettra au commerce cet automne prochain.

Ajoutons, en terminant, à l'honneur de notre collègue M. Durand, que loin de chercher à surfaire le Fraisier Doc. teur Morère à l'aide de gravures exagérées, celles qu'il en a fait faire, et qui sont représentées ci-contre, bien que très-exactes quant aux formes, ne donnent qu'une idée imparfaite de la grosseur des fruits. Ceux-ci sont plus gros. Tant mieux; c'est la seule tromperie qu'un marchand est autorisé à faire, car, dans ce cas, l'acheteur y trouve toujours son compte, le marchand aussi. E.-A. CARRIÈRE.

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montre la forme la plus or- Fig. 62. Fraise Docteur Morère
(coupe d'un fruit de grandeur
dinaire, et que, parfois aussi, naturelle).
la forme représentée par la

figure 61 est un peu plus irrégulière que le
montre la figure. L'intérieur des fruits pré-
sente au centre de ceux-ci une petite cavité
longitudinale, ainsi qu'on peut le voir
(fig. 62); la chair, d'un beau rose, est très-

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ESSAI SUR L'ÉLEVAGE DES VERS A SOIE
PROVENANT DE LA RÉGENCE TUNISIENNE

Si, comme l'indique son nom, la Revue horticole doit être tout particulièrement consacrée à ce qui concerne les jardins, il est cependant des cas où il est permis de faire des exceptions à cette régle: c'est lorsque ces exceptions portent sur des choses qui touchent à l'intérêt général et dont les connaissances peuvent rendre de grands services. Du reste, prise dans sa signification la plus large, l'horticulture ne comprend pas seulement ce qui se rapporte à la culture des

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jardins, mais à toutes les plantes dont la culture peut être avantageuse pour la société en général. Ainsi envisagée, le cercle s'élargit, et la production de la soie, dont le point de départ est la culture des Mûriers, rentre dans les attributions de la Revue. C'est là la raison et nous la croyons fondée qui nous engage à reproduire l'article suivant, extrait des Annales de la Société d'acclimatation du bois de Boulogne:

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Nous venons vous rendre compte d'un essai

d'éducation de vers à soie opérée avec les grai- | faitement comportés et ont été affranchis de toute

nes que le général Keredine a adressées à la Société d'acclimatation. C'est le 1er mars, cette année (1870), que nous avons reçu un envoi de dix grammes environ.

Déjà, lors de notre séjour à Tunis, en 1869, nous avions eu l'occasion de voir quelques produits des éducations tunisiennes ; et nous avons regretté alors que la durée de notre séjour ne nous permit pas d'observer, dans le pays, toute la suite des opérations séricicoles. Les installations du général Keredine que nous avons visitées et ses belles plantations de Mûriers, dirigées par un Français, nous ont semblé présenter les meilleures chances de succès.

Les produits tunisiens deviendront de plus en plus abondants, et il nous importe de rechercher le parti qu'on en peut tirer au profit de l'industrie française.

Nous avons surtout attaché de l'importance à pratiquer un élevage des graines de Tunis dans le département du Puy-de-Dôme, où les maladies qui sévissent dans le Midi commencent à s'introduire. Nous avons voulu nous assurer si les graines de Tunis résisteraient mieux que les autres à l'invasion qui s'étend de plus en plus.

Nous avons reconnu à première vue que les graines qui nous ont été envoyées par la Société d'acclimatation étaient originairement de provenance japonaise, extraites, pour la majeure partie, de cocons blancs. Une dernière partie, d'une couleur verdâtre, était le produit d'une mauvaise fécondation. En général, les graines que nous avons reçues étaient un peu plus grosses que ⚫elles qui viennent directement de Yokohama, se qui doit, sans doute, être attribué à un effet de leur acclimatation dans la régence. Observées de notre mieux, au microscope, elles nous ont paru exemptes de tous corpuscules.

Le 13 mai, sous une température de 24 à 25 degrés, nous avons commencé les opérations préparatoires de l'éclosion pour les graines de différentes espèces qui étaient en notre pouvoir. Nous avons opéré sur 5 grammes seulement des graines de Tunis, parce qu'inquiet sur nos ressources en feuilles, nous avons disposé du surplus en faveur d'un autre éleveur. L'éclosion pour les graines de Tunis a été lente; elle n'a été complète que le 20 mai. Les mues ont été parfaitement régulières; mais elles ont été aussi plus lentes que pour les autres espèces, qui étaient ⚫ependant placées dans les mêmes conditions. Ainsi ce n'est que le 20 juin que les vers tunisiens ont commencé généralement à monter sur les bruyères.

Pendant toute cette époque, les chaleurs ont été très-intenses et ont occasionné, dans les races indigènes et milanaises, de nombreux cas de flacherie, vers la quatrième mue. Il en a été tout autrement pour les vers de Tunis qui se sont par

maladie; ils étaient fermes, vigoureux; leur appétit et leur sommeil étaient réguliers; leurs excréments ont toujours été secs. Nous les avons, du reste, soumis à de nombreux essais microscopiques à l'état de vers, à l'état de chrysalides et à l'état de papillons, et nous les avons trouvés, autant que nos moyens nous l'ont permis, parfaitement sains et exempts de corpuscules.

Nous devons conclure de ce qui précède que la race de Tunis est plus rustique et résiste mieux aux maladies que les races indigènes et milanaises.

L'autre éleveur qui a partagé avec nous l'envoi de graines que nous avons reçues a fait les mêmes observations et a conclu comme nous.

D'autre part, nous nous sommes préoccupé du rendement en poids qui a été le résultat de nos opérations, et nous avons trouvé pour le produit des cinq grammes de graines de Tunis:

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Ce résultat est bien faible, comparé à ceux des graines indigènes, milanaise ou de Sina; mais il est cependant supérieur à ceux que donnent souvent les graines qui viennent directement du Japon. Ainsi il nous a fallu 1,000 à 1,100 cocons de Tunis pour composer un kilogramme.

Les observations que nous venons d'exposer présentent sans doute un certain intérêt : elles semblent même d'autant plus opportunes que les élevages des graines du Japon ont complètement échoué dans notre pays. Il y aurait un véritable intérêt à substituer la graine de Tunis à celle du Japon, si la graine d'Afrique résiste décidément aux maladies régnantes. Il faut noter à ce sujet que les vers à soie de Tunis sont élevés en plein air, à peine abrités par quelques nattes. d'alpha, et que ce mode d'éducation peut contribuer à leur donner plus de rusticité.

Nous savons, il est vrai, que cette année même elle a mal réussi chez M. de Ginestous, et eet échec pourrait ébranler notre confiance, si nous n'étions pas autorisé à mettre les accidents sur le compte d'un défaut de précautions dans les expéditions.

Nous sommes donc fondé dans une certaine mesure à croire que les graines de Tunis, venant directement de Tunis, seront employées avec succès dans notre pays; mais il importe de passer outre et de constater s'il est possible de les acclimater et de ne pas subir l'obligation des importations aunuelles. C'est ce que nous nous proposons de rechercher; et nous vous rendrons compte, plus tard, des opérations auxquelles nous nous livrerons pour éclairer cette question. ROUGANE DE CHANTELOUP.

DIMORPHISME PRÉSENTÉ PAR LE PERSICA VERSICOLOR

Plusieurs fois déjà nous avons dit et même répété que les végétaux étant composés des mèmes éléments, leur diversité était due à un arrangement particulier de ces mêmes éléments. Ce fait, qui nous paraît incontestable, explique les formes et les variétés que l'on

rencontre chez une espèce quelconque, ainsi que les variations que présente parfois un même individu. C'est également ce principe qui détermine les nuances que l'on rencontre dans une mème fleur ou dans une même feuille, et qui explique aussi l'hétéromorphie

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