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Dans la chronique du numéro du 16 juin 1870 de la Revue horticole, au sujet du procédé de destruction des vers blancs soi-disant découvert par M. Jacquemin (procédé qui a été décrit dans le Journal d'Agriculture pratique, 1870, I, pratique, 1870, I, p. 596), nous disions : «< Ayant lu l'article de M. Jacquemin, nous avouons qu'il n'y a rien de neuf dans les moyens qu'il indique, et que, n'était la bonne foi de l'auteur, on pourrait le prendre pour une mystification. » En effet, que recommande. M. Jacquemin pour extirper les vers blancs du sol? Donner des façons, des binages pendant trois années, et si l'on n'a pas réussi complètement, recommencer pendant trois autres années. Ce qui équivaut à ceci : Cherchez les vers blancs pendant trois années, et si au bout de ce temps il en reste encore, vous recommencerez (1). »

Au sujet de cette fameuse découverte, nous lisons dans le Bulletin de la Société d'horticulture de l'arrondissement de Senlis, numéro du 8 août 1870, p. 144:

«M. Thirion communique à l'assemblée les décisions suivantes, prises par le conseil d'administration, dans sa séance du 26 juillet.

« La délibération prise le 31 mai se terminait ainsi :

« Le conseil d'administration décide que M. Jacquemin n'a pas rempli les conditions du programme posé par lui seul, et que les 100 fr. votés demeurent disponibles pour tout autre emploi.

<<< Cette somme pourrait, dans les circonstances actuelles, ètre offerte, au nom de la Société d'horticulture de l'arrondissement de Senlis, à la caisse des soldats blessés ou malades. Cette proposition, adoptée par le conseil, est ratifiée par l'assemblée. »

L'établissement d'horticulture de MM. Lévêque et fils, situé 132 et 134, boulevard de l'Hôpital, à Paris, sera transféré, à partir du 1er août prochain, rue du Liégat, à Ivry-sur-Seine. Nos lecteurs savent que cet établissement contient un trèsgrand assortiment de Rosiers, Pivoines, Glaïeuls, etc., etc.

-Toute chose a son à-propos, et telle qui aurait pu faire merveille ou sensation à un certain moment pourra passer inaperçue dans une autre circonstance. Rien n'échappe à cette loi qui se trouve indiquée par ce proverbe: « Il ne suffit pas de se lever matin; il faut arriver à l'heure. » Les plantes mêmes ne font pas exception, et telle espèce, quoique belle, arrivant dans un moment défavorable, passe presque inaperçue, tandis qu'elle aurait pu jouir d'une réputation justement méritée, si elle fût venue dans d'au

(1) Voir à ce sujet une lettre de M. Robine (Rev. hort., 1870, p. 26).

tres circonstances. Tel est l'Ageratum Lasseauxii, dont nous avons donné une gravure et une description (voir Revue horticole, 1870, p. 89). Mais grâce à notre collègue, M. Rafarin, jardinier en chef du Fleuriste de la ville de Paris, chargé de fournir les plantes pour orner les squares et jardins publics, l'attention va de nouveau être appelée sur cette très-jolie espèce. En effet, M. Rafarin vient d'en commander une grande quantité de pieds à MM. Courtois-Gérard et Pavard, marchands grainiers, 24, rue du Pont-Neuf, qui ont mis cette plante dans le commerce et qui sont en mesure d'en fournir à tous ceux qui en feront la demande.

-M. Ferdinand Gloede, horticulteur à Beauvais (Oise), vient de céder son fonds d'horticulture à son fils, M. William Gloede, 3, rue de l'Hôtel-Dieu, à Beauvais. L'établissement d'horticulture de M. Gloede est particulièrement connu par ses cultures de Fraisiers, dont il possède de nombreuses collections.

-Sous le titre: Calendrier agricole du Caire, nous trouvons dans l'Egypte agricole (2) un article signé E. Tissot, relatif au calendrier agricole du Caire. Nous reproduisons ce document, qui a bien son enseignement, en ce qu'il nous fournit une image assez fidèle de la marche du progrès. pendant longtemps même par la tradition. En effet, celui-ci se fait bien lentement, et Toutefois, il ne faudrait pas croire que ces sortes de prédictions sont dues au hasard; elles résultent, au contraire, d'observations successives qui se sont transmises à travers les âges, de manière que, très-souvent, sous une apparence grossière, ou sous une sorte d'allégorie, se cachent de très-grandes vérités en partie voilées. Aussi, quelque ridicules qu'elles puissent parfois paraître, il faut toujours en tenir un très-grand compte. Du reste, la singularité des traditions dont nous allons parler n'a rien qui doive étonner, lorsqu'on réfléchit qu'elles viennent du pays des hiéroglyphes, où tout semble mystérieux et énigmatique, où tout paraît figuré, et où, de tout temps, pour ainsi dire, la forme symbolique est à peu près la seule sous laquelle les faits, c'est-à-dire l'histoire, ont été enregistrés. Voici ce document: Λουτ. Les plus grandes chaleurs sont passées, et l'inondation qui commence à se répandre sur les campagnes amène avec elle une fraîcheur relative. Le 1er août, semailles de légumes. Le 2, coups de vent chauds. Depuis le 3, grande abondance de Pastèques. - Le 4, époque probable de l'ouverture du khalig. Le 5, les Pistaches arrivent à maturité en Syrie. Le 6, lever à l'aube de Sirius. - Le 7, fin des jours caniculaires. Depuis le 8, l'eau du Nil est bien

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CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE JUILLET).

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Le 10, cul

Le 12, comLe 13, on

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faisante; buvez-en à votre lever. ture des Radis et des Carottes. mencement de la récolte du coton. prépare les petits fromages de lait. primeurs de Grenades. Le 16, limite de l'interdiction d'Hypocrate, relativement à la médication des habitants de l'Egypte. A partir de ce jour, ils peuvent se purger et se faire saigner comme à l'ordinaire. Le 17, continuation des vents du nord. Le 18, les feuilles jaunissent. - Le 20, accouplement des brebis. Le 21, cueillette des Olives. Le 26, invasion des moustiques. Le 27, les autruches en rut. Le 29, cueillette des fruits de Sumac. (Ses feuilles s'emploient ici pour la tannerie.) Le 30, diminution des chaleurs. Le 31, fin des coups de vent du désert.

Pour comprendre l'intérêt qui se rattache à ces sortes de prédictions, il faut se reporter au climat de la partie de l'Egypte pour laquelle elles étaient particulièrement faites. Čes remarques sont pour l'Egypte l'analogue de celles qu'on trouve exprimées chez nous sous certains dictons populaires, tels que : « A la Saint-George sème ton orge; à la Saint-Marc il est trop tard; Quand il pleut à la Saint-Médard, la récolte diminue d'un quart; Attends pour cueillir les fruits d'hiver qu'ils aient reçus du vent d'octobre; Sème tes Pois à la Sainte-Catherine, etc. » Mais ces sortes de pronostics populaires ont parfois cet autre avantage de montrer certains changements qui se sont produits dans les habitudes ou dans les cultures suivant

les époques. Nous citerons comme exemple le dicton égyptien au sujet des autruches. C'est qu'en effet les autruches, qui aujourd'hui sont à peine connues en Egypte où elles sont devenues de rares curiosités, y étaient, assure-ton, très-communes il y a plusieurs milliers d'années. Est-ce par suite d'une modification de climat, d'un changement d'habitude, ou bien parce que ces oiseaux sont sujets à certaines maladies qui les ont décimés, ainsi que cela s'est vu parfois sur certaines espèces de nos animaux domestiques, qu'ils sont devenus si rares de nos jours?

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Tourcoing, le 20 juin.

Je lis dans le numéro du 16 septembre 1870, p. 350, de la Revue horticole, que je viens de recevoir, un article de M. Bossin, intitulé: Procédé pour détruire les fourmis dans les melonnières. L'auteur commence par se plaindre du grand nombre de fourmis ailées qui l'ont assiégé pendant les chaleurs; c'est à ce sujet, Monsieur, que je vous écris.

Nous avons plusieurs fois déjà éprouvé les mêmes désagréments que M. Bossin, et ne savions comment faire pour chasser ces détestables insectes, lorsqu'on nous donna pour recette de

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mettre dans les salles envahies une petite plante dont je joins une branche à cette lettre. On appelle vulgairement ici cette plante du nom de musc, à cause probablement de sa forte odeur musquée; j'ignore son nom scientifique: c'est une plante qu'on ne cultive point, mais qui pousse abondamment près des ruisseaux, entre les pavés, dans les endroits humides. Vingt-quatre heures après en avoir mis un pot au rez-dechaussée, nous n'avions plus de fourmis; elles grimpèrent jusqu'au premier étage; un simple pot au premier étage suffit pour les en chasser; elles partirent comme elles étaient venues, sans nous dire par quel chemin.

Veuillez avoir l'obligeance, Monsieur, de communiquer ce procédé à M. Bossin; s'il pouvait intéresser les lecteurs de la Revue horticole, je vous envoie une branche de la plante, afin que vous puissiez en donner les propriétés et les qualités dans l'un de vos articles, que nous lisons toujours avec tant de profit et d'intérêt. Daignez, etc.

Louis FLIPO.

Nous remercions M. Flipo de son intéressante communication, et nous espérons que ceux de nos lecteurs qui auraient le malheur d'être visités par les hôtes incommodes dont il est question voudront bien, pour s'en débarrasser, essayer le procédé indiqué par M. Flipo, et nous rendre compte des résultats, que nous nous empresserons de faire connaître. C'est en agissant ainsi qu'on pratique la fraternité. C'est aussi de cette manière et avec l'aide de tous que la lumière se fait, fruit de l'observation et la constatation des que la science, qui n'est autre chose que le faits isolés, arrive à se formuler, à constituer une doctrine, par les efforts de chacun, et à devenir ainsi le bien de tous.

Ajoutons que la plante dont il vient d'être question est le Mimulus moschatus, L., originaire, dit-on, de l'Amérique boréale, ce que nous ne garantissons pas, bien entendu. simplement Musc, ainsi que le dit M. Flipo. Le plus communément on l'appelle tout

Nous savons beaucoup de dames qui ne seront pas fâchées de connaitre la susdite recette, et dût leur mari en souffrir, persister dans son application, mettre la plante favorite dans leurs appartements, lors même qu'il n'y aurait pas de fourmis, car ne peutil pas en venir? Ce serait donc un moyen préventif, l'analogue de ce qu'on fait avec du camphre pour purifier l'air. Que pourrait alors faire un mari digne de ce nom? Se taire! Remède précieux dans un ménage, et, à un autre point de vue, au moins aussi sûr que celui indiqué par M. Flipo.

Il n'est pas nécessaire d'aller, soit en Amérique, soit en Australie, pour voir des végétaux remarquables, et si la Californie nous montre ses gigantesques Wellingtonia, l'Afrique ses Baobab, l'Australie ses colosses Eucalyptus, l'Asie 'ses Cèdres du Liban séculaires, l'Europe aussi nous mon

tre, soit dans quelques-uns des Chènes, des Châtaigners, etc., etc., des dimensions également considérables. Ce ne sont pas seulement ces quelques espèces qui fournissent des individus remarquables; il en est d'autres qui, bien que moins importantes, en présentent de curieux exemples. Un des plus remarquables, que nous allons citer, est fourni par le Lierre. Tout le monde connaît aujourd'hui les diverses et nombreuses appropriations que l'on fait de cette plante au point de vue ornemental, soit pour former des haies, des bordures, ou pour couvrir des terrains, là où d'autres végétaux ne pourraient croitre, soit tout particulièrement pour couvrir et cacher sous une belle verdure permanente des murs dont l'aspect, toujours triste, est même parfois très-laid. Nous avons vu un seul pied de Lierre garnir un pignon de 27 mètres de hauteur sur 18 mètres de largeur, soit 486 mètres carrés!

Ces moyens d'utiliser le Lierre comme plante d'ornement ne sont pas les seuls; un de nos amis et collègues a eu l'heureuse idée d'en former des parasols portatifs, des sortes de tentes-abris que l'on peut placer là où l'on veut, ce qui permet d'avoir instantanément, même dans un endroit dépourvu de toute végétation, une sorte de couvert ou de berceau vivant.

La plupart des visiteurs ont pu, à l'Exposition de Paris, en 1867, admirer un exemple de ce nouveau modèle de véranda. C'était un Lierre planté dans un bac et élevé sur une tige de 2 mètres de hauteur, terminée par de nombreuses branches qui, disposées en rayonnant sur un treillage, formaient une sorte de parapluie. Les branches étaient tellement nombreuses et bien garnies de feuilles, que les rayons du soleil ne pouvaient pénétrer sous cette tente vivante, improvisée. Depuis cette époque la plante a continué à s'accroître, et aujourd'hui c'est certainement un des végétaux les plus intéressants qu'il soit possible de voir; ses dimensions sont les suivantes : tige de 2 mètres de hauteur sur au moins 40 centimètres de circonférence, très-droite, lisse et unie; le diamètre de la tête est de 4 mètres (2 mètres de chaque côté de la tige); on pourrait même l'étendre davantage, puisque l'extrémité des branches est repliée. Il va sans dire que les dimensions que nous venons d'indiquer pourront être dépassées de beaucoup, puisque la plante étant très-vigoureuse, on pourra lui donner chaque année une extension plus considérable. Le bac dans lequel ce Lierre est planté est très-portatif; il mesure 60 centimètres de diamètre.

Ce Lierre, qui provient d'une bouture plantée en 1847, est donc âgé de vingt-quatre ans; son propriétaire, M. Roussel, entrepreneur de jardins, 16, avenue du Maine, Paris, consentirait à le vendre si on lui offrait

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des conditions acceptables; la disposition de la charpente, qui peut se plier comme les branches d'un grand parapluie, en rend le transport facile, puisqu'on peut le plier et le renfermer dans une caisse relativement petite.

-M. Gagnaire fils aîné, horticulteur à Bergerac, nous adressse une lettre que nous croyons devoir publier. Elle est relative aux froids de l'hiver dernier. La voici : Bergerac, le 19 juin 1871.

Monsieur et cher rédacteur,

Les événements douloureux qui, pendant plus de dix mois, ont passé si lourdement sur notre pauvre patrie, et dont, grâce au ciel, nous voyons enfin la fin, avaient intercepté entre Paris et la province toute sorte de communication. Mais cette interception, occasionnée par la guerre, avait en outre pour conséquence morale celle d'empêcher l'échange des idées que nous, provinciaux, nous aimons tant à avoir avec Paris. Vous dire ce que nous sommes sans relation avec notre capitale n'est guère possible. On cherche, on tourne, retourne sans cesse autour de soi; on est isolé, surpris, étonné, inquiet, et cela parce qu'il manque quelque chose: des nouvelles de Paris! Le niera qui voudra: j'affirme que sans Paris la France paraît vide.

Ce fut donc pour moi un vif plaisir que de recevoir ces jours-ci, et pour la première fois depuis le mois de septembre dernier, deux numéros de la Revue horticole. Il me sembla revivre, et pour le moment j'oubliais nos mlheurs. C'est qu'avec ces deux numéros je revis l'ouverture de nos correspondances, l'échange de nos idées, plaisir dont je suis privé depuis longtemps.

réquisitions, enfin du fléau de la guerre, nous Si nous avons été à l'abri de l'invasion, des avons été très-maltraités par le froid; l'hiver a été pour nous des plus rigoureux et des plus malfaisants. Que de misères, mon Dieu! n'avons-nous pas vues par ces temps foids, neigeux, qui ont sévi sur nous pendant plus de six semaines! Et quand on songe que le travail manquait à la plupart, que le pain, le vin, la viande, les légumes devenaient chaque jour plus cher, on se dit encore Comment a-t-on pu faire?

Mais combien cet hiver néfaste a été fatal et nuisible à notre horticulture, à l'agriculture et, en général, au produit de nos champs! Voici une éunumération sommaire des plantes diverses frappées mortellement ou partiellement par la gelée :

Dans la famille des Conifères, les Cèdres Deodora jeunes et vieux, les Cyprès commun ou pyramidal, horizontal, funebris, Lambertiana, torulosa, fastigiata, l'Araucaria imbricata, le Pinus insignis, tous, depuis ceux qui avaient une hauteur de 3 à 4 mètres jusqu'au plus petit, ont gelé complètement. Ont gelé aussi, mais repartent du pied, les Sequoia sempervirens, hauts de plus de 6 mètres, ainsi que les jeunes plants cultivés en pépinière.

Les arbrisseaux suivants, à feuilles persistantes ou caduques, la plupart âgés d'une trentaine d'années, ont été atteints par la gelée, mais repoussent du pied. Ce sont l'Arbutus unedo, Bambusa falcata, B. nigra, Berberis Darwinii, Budleia globosa, B. Lindleyana,

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE JUILLET).

Ceanothus azureus, Cerasus laurocerasus, C. Lusitanica, C. Caroliniana, Coronilla glauca, C. variegata, Eleagnus reflexa, Escalonia floribunda, Evonymus japonica, E. foliis argenteis, E. longifolius, Gynerium argenteum, Jasminum revolutum, Laurus nobilis, Ligustrum Japonicum, L. lucidum, L. ovalifolium, Mahonia Lechenaultii, Osmanthus ilicifolius, Phyllirea latifolia, Photinia glabra, Pittosporum sinensis, Rhamnus alaternus, Viburnum tinus, V. awa-juschi, V. macrophyllum, Lagerstroemia indica, Poinciana Gillies, les Callicarpa americana et japonica, les Cassia falcata et Marylandica, le Clerodendron Bungei, Nandina domestica, Næsea salic folia.

Les froids rigoureux de l'hiver 1870-1871 ne se sont pas hornés à ces désastres. Ils ont détruit complètement les arbrisseaux ci-après : Fabiana imbricata, Raphiolepis indica, R. rubra, R. salicifol a, Ceanothus divaricatus, C. rigidus, Eriobotrya Japonica, Cistus laduniferus, Teucrium fruticans.

Et si maintenant des jardins nous passons dans les champs, nous trouverons tous nos Figuiers gelés jusqu'à la souche, les Pêchers fortement endommagés, et les Vignes jeunes et vieilles rudement éprouvées Une jeune Vigne âgée de trois ans, que je possède près d'une pépinière, a été gelée entièrement. Mais celle-ci repousse du pied, tandis que d'autres plus âgées ne donnent plus aucun signe de vie. Croiriez vous que dans mes pépinières de Vignes, j'ai perdu cette année plus de 40,000 barbas d'un an et de deux ans? Et comment expliquer que des jeunes Vignes plantées avant la gelée en barbas d'un an ont résisté au froid, tandis que les mêmes barbas restés en place ont été tous détruits? Dans mes pépinières, les Pêchers d'un an de greffe, les boutures de Laurier-Tin, repiquées à l'automne, ont résisté à la neige et aux fortes gelées, tandis que les mêmes, plus âgés, ont à peu près succombé jusqu'à la racine. Les anciens sont unanimes pour reconnaître que depuis l'hiver de 1830 on n'avait vu pareil dégât.

Nous avons reçu différents catalogues dont, par suite des circonstances, nous n'avons pu parler plus tôt, et sur lesquels nous allons appeler l'attention de nos lecteurs. En voici l'énumération par ordre de réception: De MM. Vilmorin et Cie, Catalogue général de graines et de plantes, comprenant: 1o GRAINES POTAGÈRES; 2o GRAINES DE PLANTES OFFICINALES; 3° PLANTES CÉRÉALES, FOURRAGÈRES ET ÉCONOMIQUES.

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Graines de prairies. Graines de gazon. -Plantes fourragères non graminées.Racines fourragères. Plantes industrielles et économiques; 40 GRAINES D'ARGraines de plantes de serre et d'orangerie; 5o GRAINES DE FLEURS. Graines de fleurs en collection, etc., etc. Dans le texte sont intercalées 114 gravures, soit de fleurs, soit de légumes, qui peuvent renseigner l'acheteur sur les plantes qu'elles représentent. Une liste indiquant les sortes ornementales d'oignons à fleurs terinine ce catalogue.

De M. Louis Van Houtte, horticulteur à

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Gand. Plantes de serre chaude et tempérée (liste générale). Spécialités de serre chaude et serre tempérée.-Amaryllidées, Aroïdées, Bégoniacées, Broméliacées, Cycadées, Cyrtandracées. Fougères de serre chaude et de serre froide. Gesneriacées, Iridées, Liliacées. Orchidées, Palmiers, Pandanées, Passiflorées, Sarracéniées, Scitaminées. · Plantes de serre froide (liste générale). Une série de plantes ornementales telles qu'Azalées, Fuchsias, Dahlias, Calcéolaires, Lantanas, etc., etc., termine ce catalogue. N'oublions pas une magnifique collection de Fougères de pleine terre. C'est avec raison que ces plantes sont recherchées des amateurs.

De MM. Fræbel et Cie, horticulteurs à Neunmünster (Zurich). Catalogue général comprenant: arbres et arbrisseaux de plein air à feuilles caduques; idem à feuilles persistantes. Plantes diverses de terre de bruyère Rhododendrons. - Couifères, espèces ou variétés rustiques-Arbres fruitiers. Plantes vivaces. Plantes de serre. froide et de serre tempérée (liste générale et spécialités diverses). Plantes grimpantes, etc., etc. On trouve aussi dans ce catalogue une liste de plantes alpines, parmi lesquelles se rencontrent beaucoup d'espèces rares que l'on chercherait vainement ailleurs.

De M. Linden, horticulteur à Bruxelles, deux catalogues dont l'un, exclusivement consacré aux Orchidées exotiques, comprend près de 1,200 espèces. C'est, sans aucun doute, ce qu'il y a aujourd'hui de plus complet en ce genre. Ce catalogue, dont nous recommandons la lecture, comprend, avant la liste générale, une revue sommaire des genres et espèces les plus remarquables, dans laquelle sont consignées des observations très-intéressantes sur les caractères et les principaux avantages qu'ils présentent. Enfin, et ce n'est pas le moins important, après la liste générale des Orchidées se trouve une observation qui fera plaisir aux nombreux amateurs d'Orchidées; c'est une promesse ou plutôt un engagement que prend M. Linden de publier, à partir de cette année 1871, un Traité général ou Monographie complète des Orchidées. Personne ne pouvait mieux faire ce travail que M. Linden, car, indépendamment des connaissances toutes spéciales qu'il a de ces plantes, il possède tous les éléments nécessaires pour le mener à bonne fin. Il va sans dire qu'il sera fortement secondé dans cette publication par notre collègue, M. Edouard André, le rédacteur en chef de l'Illustration horticole.

L'autre catalogue que vient de publier M. Linden est un catalogue général des plantes cultivées dans ses deux établissements d'horticulture. Ce catalogue, dont nous recommandons tout particulièrement la lec

ture, comprend plusieurs sections: la première, qui présente un intérêt tout particulier, est consacrée aux plantes nouvelles ou rares, de serre chaude, de serre froide et de plein air. Ce qui en augmente l'intérêt, c'est que chaque plante est suivie d'une description ou d'une observation qui en fait ressortir les avantages ou les particularités. Nous y reviendrons.

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De M. E.-H. Krelage, à Harlem (Hollande), un catalogue de Tulipes. Nous n'avons rien à dire de la beauté tout exceptionnelle des Tulipes; elle est assez connue de tous. Nous n'avons pas non plus à faire l'éloge - l'article comme l'on dit, de l'établissement de M. Krelage, qui à juste titre se place au premier rang dans tout ce qui a rapport à ces plantes, tant pour le nombre des variétés et leur choix que pour l'exactitude des dénominations. De MM. Ch. Huber et Cie, horticulteurs à Hyères (Var), la liste des Ognons à fleurs, bulbes et tubercules, ainsi que des Graminées sèches pour bouquets. Il n'est pas un de nos lecteurs qui ne sache l'excellent parti que l'on peut tirer de ces Graminées, dont la beauté et l'élégance dans la composition des bouquets est des plus remarquables.

L'horticulture vient d'être fortement frappée dans la personne de M. A. Sénéclauze, dont nous avons eu bien souvent l'occasion de parler dans ce journal. Cet estimable horticulteur, dont bien des fois nous avons pu apprécier les connaissances, et dont nous nous honorons d'avoir été l'ami, est décédé à l'âge de soixante-neuf ans, dans l'établissement qu'il avait créé à Bourg-Argental (Loire). Nous avons dans M. A. Séuéclauze un exemple des plus remarquables de ce que peut faire l'homme qui a l'amour des choses; ce qu'il a fait est prodigieux. Seul, dans des conditions défavorables, il a su créer un établissement considérable, colossal, pourrait-on dire, si l'on tient compte de la grande quantité d'espèces et de variétés qu'il a réunies. Ce fait s'explique par l'amour ou plutôt la passion qu'il avait des choses de l'horticulture, qui le portait à accumuler toutes les plantes, même lorsqu'elles ne présentaient aucun intérêt commercial, exemple bien rare de nos jours. Disons toutefois qu'il a été fortement secondé par M. Auguste Perrier, qui était la cheville ouvrière, » comme l'on dit, et qui à l'égal de son maître aimait les plantes. Que va devenir cet établissement, M. Sénéclauze n'ayant qu'un fils qui, après avoir débuté dans la carrière horticole, l'a abandonnée? La reprendra-t-il? sinon l'établissement sera-t-il continué par celui qui l'a si bien conduit pendant de longues années? Espérons-le, pour la science et pour l'horticulture.

Ajoutons en terminant que M. A. Sėnė

clauze n'était pas seulement un horticulteur des plus distingués; c'était aussi un penseur, un écrivain, et comme l'on dit un piocheur, ce que démontrent non seulement les nombreux et intéressants catalogues qu'il a fait paraitre, mais encore les brochures qu'il a publiées sur diverses parties de l'arboriculture, notamment sur les Mûriers et sur le reboisement, etc. Le dernier ouvrage publié par M. Sénéclauze est un travail sur les Conifères, particulièrement propre aux espèces et variétés cultivées dans son établissement. Cet ouvrage donne, avec l'indication des richesses que l'établissement possède en ce genre, une idée des connaissances de son auteur. Il devait paraître un complément de ce travail fait au point de vue exclusivement pratique, c'est-à-dire relatif à la culture et à la multiplication des Conifères, mais qui, nous le craignons du moins, ne paraîtra jamais. La mort, en enlevant M. Sénéclauze à sa famille et à ses amis, en privant la société d'un travail utile, justifie encore une fois ce proverbe : «L'homme propose, Dieu dispose. >>

Le Fleuriste de la ville de Paris, dont nous avons eu si souvent l'occasion de parler, et qu'à peu près tous nos lecteurs connaissent, vient de subir des changements considérables dans son personnel. Si comme fait administratif nous n'avons rien à voir à cette mesure, il n'en est pas de même au point de vue scientifique, sur lequel nous reviendrons prochainement. Nous nous bornons à la citation des faits. Les voici: d'après la nouvelle organisation, notre collègue M. Rafarin, jardinier aussi instruit qu'intelligent, et qui joint la pratique à la théorie, c'est-à-dire l'exemple au précepte, est remplacé par M. Drouet, conducteur des ponts et chaussées, faisant fonction d'ingénieur. Quant aux squares de Paris, ils sont réunis dans le service d'un conducteur, M. Seilheimer, faisant fonction d'ingénieur. Sans mettre quoi que ce soit en doute les connaissances spéciales de ces Messieurs comme conducteurs des ponts et chaussées, n'est-on pas en droit d'agir différemment en ce qui concerne l'horticulture, et ne paraît-on pas s'éloigner de ce sage dicton rempli de bon sens qu'une « des premières conditions pour faire un civet est d'avoir un lièvre? »

Il y avait dans l'établissement du Fleuriste de la ville de Paris un grand enseignement, une école où, sous des chefs éclairés, les jeunes gens pouvaient puiser des notions scientifiques et pratiques dans l'art du jardinage, et pour le public un modèle de bon goût, un guide à suivre, en un mot un stimulant qui réagissait heureusement sur le commerce horticole. Ces avantages ne vontils pas sinon disparaître, du moins s'affaiblir? On a lieu de le craindre.

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