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HASCHISCH DES ARABES.

HASCHISCH DES ARABES

Une préparation végétale qui en France n'est guère connue que de nom, mais qui joue un très-grand rôle chez beaucoup de peuples orientaux, ainsi que chez certaines tribus, soit de l'Inde, soit de l'Afrique, est le Haschisch, appelé Baugh en langue indoue; Haschisch - al-Fokara (herbe aux fakirs) par certaines tribus africaines. Cette substance est fournie par une plante de l'Inde, le Cannabis Indica ou Chanvre de l'Inde, voisine de notre Chanvre cultivé (C. sativa).

Dans un article publié dans l'Égypte agricole, 1870, p. 36, M. le docteur Waque donne sur le Haschisch et sur la manière dont on l'obtient des détails curieux et intéressants qui nous paraissent dignes d'être rapportés. Voici ce qu'en dit M. Waque :

Le Cannabis Indica croît dans l'Inde et dans quelques contrées de l'Afrique. On le cultive en Egypte pour l'alimentation des officines; et un jour, nous n'en doutons pas, cette plante sera appelée à rendre d'immenses services dans la pathologie des affections mentales et dans les névroses.

Le mot Haschisch est arabe; il signifie herbe. En l'appliquant au C. Indica, les populations de l'Orient semblent vouloir en faire l'herbe divine, source de toutes les jouissances immatérielles, de toutes les serrsations voluptueuses les plus extraordinaires.

Il est certain que les effets du Haschisch sont connus depuis la plus haute antiquité, que cette plante faisait la base de tous ces breuvages à l'aide desquels certains hommes de mauvaise foi simulaient des possessions, exaltaient le fanatisme de sectateurs aveugles et faisaient des miracles.

C'est avec cet aliment énivrant que Hassan-Sabash, autrement dit le Vieux de la Montagne, prince des Assassins, plongeait ses fanatiques disciples dans des extases prodigieuses. En récompense du bonheur éphémère qu'il leur procurait, il exigeait le sacrifice de leur existence pour l'accomplissement des crimes que sa haine ou sa cupidité avaient résolus.

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sensibilité des individus. Les femmes et les enfants y sont plus sensibles que les hommes. Les poissons et les carnivores éprouvent rapidement l'action de la cannabine, tandis que les herbivores y paraissent insensibles.

L'effet habituel du Haschisch est de développer hautement les idées qui existent au moment de son administration. Sous son influence, l'esprit tend aux idées riantes, ou à la faculté de voir les objets plus éloignés qu'ils ne le sont réellement. - On sent la voix faible et comme venant de loin; on se croit soulevé du sol; on a les idées trèsnettes; mais la nature des sensations change suivant le tempérament et la passion dominante des individus soumis à son action.

Divers procédés sont mis en usage pour extraire la cannabine; mais le plus simple est celui de M. Gastinel-Bey, chef des travaux chimiques à l'Ecole de médecine, au Caire, et à celle d'état-major de la mème. ville.

Ce procédé consiste à traiter la plante. sèche par l'alcool à 80° c., à plusieurs reprises et à la température de 75", à distiller pour retirer les trois quarts de l'alcool; on évapore le résidu ou extrait par l'eau qui dissout les matières gommo-extractives, et laisse la résine qu'on n'a plus qu'à faire sécher à l'étuve.

Par ce procédé, on obtient un produit de couleur vert foncé qui a l'odeur de la plante, et qui, à la dose de dix centigrammes, détermine des hallucinations.

Un auteur français, M. E. René, a écrit, au sujet du Haschisch, quelques lignes que je crois devoir ajouter à ce qui précède; elles montrent que cette substance, dont l'usage produit des effets si singuliers sur le système nerveux, peut être obtenu de différentes manières.

Le Kif (c'est le nom employé en Afrique pour désigner le Haschisch), dit M. René, très-connu aussi sous le nom de Teckrouri, n'est autre chose que la graine d'une variété de Chanvre, hachée extrêmement fin.

Le Haschisch n'est pas un produit di

Teckrouri forme la base, et auquel quelquefois on a mêlé du suc de Jusquiame.

De nos jours, les Orientaux font du C. In-rect; il résulte d'une sorte de pâte dont le dica, de sa teinture et de ses divers extraits, un abus journalier qui les jette bientôt dans la consomption, l'hébètement et aboutit enfin à la mort.

Le C. Indica a acquis le summum de ses propriétés inébriantes au moment où il est bien en fleurs et où il commence à grainer. Les sommités fleuries de la plante sont la partie la plus active et la plus riche en cannabine.

L'action de cette plante sur l'organisme vivant varie suivant le tempérament et la

Cette pâte renferme un extrait narcotique dont les propriétés sont fort curieuses. Mêlée à une quantité de sucre à peu près égale à son poids, elle forme une sorte de confiture ou de pastilles, dont on peut sans grand danger absorber de 15 à 30 grammes. Toutefois, peu de temps après qu'on a ingéré cette substance, des contractions et des contorsions bizarres des muscles de la face se font sentir; on remarque des éclats d'un

rire convulsif et sans cause, état qui n'est dû ni au rêve, ni au sommeil. Cette extase, qui est toujours originale, toujours étrange, souvent voluptueuse, ne dure pas moins de quatre heures.

C'est surtout en Asie qu'est répandu l'usage de cette dangereuse substance. En Afrique, on fume le Teckrouri à l'état naturel, dans des pipes lilliputiennes, procédé qui donne des résultats analogues aux précédents, mais moins énergiques; les effets, dans ce cas, peuvent être comparés à ceux que produit une forte ivresse occasionnée par le tabac et le vin de Champagne.

Dr WAQUE.

Deux choses nous ont engagé a rappeler ces faits et poussé à écrire cet article, qui, nous le savons, s'écartent un peu des sujets que traite la Revue horticole c'est d'abord pour faire connaître d'une manière exacte ce dont on parle souvent et que beaucoup de personnes ne connaissent que de nom, le Haschisch; de l'autre, c'est pour appeler l'attention des personnes qui travaillent le chanvre, tout particulièrement de celles qui font la récolte des individus mâles, qui, mûrissant beaucoup plus tôt que les individus femelles, doivent être enlevés avant ces derniers. Ce travail se faisant lors de la pleine

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floraison des plantes, à l'époque des grandes chaleurs, ceux qui s'y livrent sont fréquemment exposés à de violents, maux de tête, à des somnolences qui fatiguent, énervent, affaiblissent les facultés physiques et même morales.

Bien que cet effet soit plus ou moins sensible, en raison du tempérament et de la nature des individus, il est rare que tous ceux qui se livrent à ce travail n'en soient pas plus ou moins affectés.

On peut combattre les effets de ce narcotique par l'usage de boissons acidulées; la limonade, un peu forcée en citron, est surtout très-bonne; l'eau acidulée avec du vinaigre peut également être efficace; de l'eau rougie avec des vins très-durs, de la piquette, des râpés un peu aigres, sont des boissons qui peuvent aussi procurer de grands soulagements aux personnes qui travaillent le chanvre, surtout à l'époque où il est en fleurs. Mais, quoi qu'il en soit, il sera toujours prudent, lorsqu'on se sentira une grande gène, une pesanteur morale ou un affaiblissement musculaire, de sortir du champ et d'aller respirer l'air au dehors, et de ne jamais attendre trop longtemps pour recourir à ce moyen, qui est toujours le meilleur. (Rédaction.)

EVONYMUS RADICANS VARIEGATA

Recommander une chose dont les avantages sont généralement connus et appréciés est au moins inutile C'est à peu près comme si l'on faisait l'éloge du pain, du vin, ou que l'on recommande la culture du blé, de la vigne dans le but de les faire admettre. Mais n'en pas parler et même, au besoin, n'y pas revenir quand la chose est bonne et qu'on la sait peu répandue, est également un tort. C'est afin d'éviter celui-ci que nous allons parler de l'E. radicans variegata.

Bien qu'introduite en France vers 1863, cette plante n'est pas, à beaucoup près, aussi commune qu'elle devrait l'être. Il n'est pas de jardin dans lequel on ne devrait la trouver; la beauté de son feuillage, sa végétation et sa rusticité, ainsi que son port et ses dimensions, lui assurent une place dans tous les jardins. On peut l'employer comme bordures, comme arbuste à feuilles persistantes, pour orner les plates-bandes ou les corbeilles; il est aussi très-propre à garnir les

rocailles. Comme il vient bien dans les lieux un peu ombragés, on peut s'en servir pour cacher le sol là où beaucoup d'autres vėgėtaux ne pourraient venir.

L'E. radicans variegata est robuste, vigoureux, et vient à peu près dans tous les terrains; il supporte bien la sécheresse, bien qu'il ne redoute pas l'humidité; sa multiplication est des plus faciles on la fait de boutures qu'on plante en pleine terre, à l'air libre, au nord et à l'ombre, à partir du mois de septembre; il faut les entretenir humides. Il va sans dire que si l'on a des cloches à mettre dessus, la reprise se fera beaucoup plus vite et, dans tous les cas, qu'elle sera plus assurée. Il arrive même très-fréquemment que les branches qui touchent le sol s'enracinent, fait qui arrive à peu près toujours si le sol est humide. Dans ce cas, on n'a qu'à arracher les branches, les couper par longueur et les planter.

DES GROSEILLIERS A GRAPPES (1)

BRIOT.

Cette dénomination de Groseilliers à grap- | d'une signification rigoureuse; elle a besoin pes dont nous nous servons ici n'est pas

(1) Cet article nous a été communiqué en août dernier par notre regretté collègue Billiard, dont

d'être précisée. En effet, elle convient à la

nous avons annoncé la mort dans notre précédente chronique.

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DES GROSEILLIERS A GRAPPES.

plus grande partie des Groseilliers, et, à part ceux dits à maquereaux, à peu près tous les autres ont leurs fleurs et leurs fruits disposés en grappes. Disons donc que sous cette dénomination: Groseilliers à grappes, nous comprenons tous ceux qui sortent du Ribes rubrum, avec lesquels on fait les confitures et les sirops de Groseilles, ce qui suffit pour en démontrer l'importance; aussi n'est-il pas un jardin, tant petit soit-il, où l'on ne cultive pas au moins quelques représentants de ce type. C'est à dessein que nous disons quelques représentants, car aujourd'hui on en possède de nombreuses variétés, ce dont on ne se douterait guère, il est vrai, lorsqu'on recourt aux traités généraux de culture. En effet, on trouve que, après le type, quelques variétés seulement sont énumérées, non décrites. C'est afin de combler cette lacune que nous avons cru devoir donner une liste des principales variétés aujourd'hui connues (1). GROSEILLIERS.

Belle de Fontenay, grappe longue, fruit gros, rouge, assez doux, fertile.

Belle de Saint-Gilles, grappe grosse, fruit très-gros, rouge, assez doux, assez fertile.

Belle de Verrieres, grappe moyenne, moyen, rouge, acide, assez fertile.

fruit

Cerise blanche, grappe longue, fruit gros, blanc, bon, fertile.

Cerise rouge, grappe longue, fruit très-gros, rouge, acide, fertile."

Chenonceau, grappe grosse, fruit très-gros, rouge, assez doux, fertile.

Commun à feuilles d'Erable, grappe petite, fruit petit, rouge, acide, peu fertile.

Commun à feuilles panachées, grappe petite, fruit petit, rouge, acide, peu fertile.

Commun à fruits blancs, grappe moyenne, fruit petit, blanc, doux, fertile."

Commun à fruits couleur de chair, grappe moyenne, fruit moyen, couleur de chair, trèsbon, très-fertile.

Commun à fruits rouges, grappe moyenne, fruit petit, rouge, acidulé, assez fertile.

Commun Gloire des Sablons, grappe longue, fruit petit, blanc strié, acide, assez fertile.

De Boulogne, grappe courte, fruit gros, rouge, acidulé, assez fertile.

De Hollande à feuilles bordées, grappe longue, fruit moyen, blanc, doux, peu fertile.

De Hollande à fruits blancs, grappe longue, fruit moyen, blanc, bon, assez fertile.

De Hollande à fruits rouges, grappe longue, fruit moyen, rouge, très-bon, fertile.

Fertile d'Angers, grappe grosse, fruit gros, rouge, doux, fertile.

Fertile de Palluau, grappe courte, fruit petit, rouge, bonne, très-fertile.

Gondoin à fruits blancs, grappe très-longue, fruit moyen, blanc, assez doux, très-fertile.

(1) On peut se procurer toutes ces variétés chez Mme veuve Billiard, dit la Graine, horticulteur à Fontenay-aux-Roses.

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Gondoin à fruits rouges, grappe moyenne, fruit petit, rouge, très-acide, assez fertile. Grosse transparente, grappe moyenne, fruit gros, blanc, assez doux, assez fertile. Hatif de Berlin, grappe moyenne, fruit moyen, rouge, doux, fertile.

Impérial à fruits blancs, grappe longue, fruit gros, blanc, doux, fertile.

Impérial à fruits rouges, grappe très-longue, fruit gros, rouge, assez doux, fertile.

Knight à fruits doux, grappe assez longue, fruit moyen, rouge, doux, peu fertile. Knight hatif, grappe moyenne, fruit moyen, rouge, assez doux, assez fertile.

Queen Victoria, grappe petite, fruit petit, rouge, acide, fertile.

Red duch short bunche, grappe petite, fruit petit, rouge, doux, assez fertile.

Versaillaise, grappe grosse, fruit gros, rouge, bon, fertile.

Whit grappe, grappe moyenne, fruit moyen, blanc, doux, assez fertile.

Pour terminer cet article, nous allons ajouter quelques mots sur la multiplication et la taille des Groseilliers, que nous ferons suivre par l'indication d'un procédé de conservation des Groseilles.

La multiplication des Groseilliers à grappes est des plus simples; elle consiste à couper des rameaux, c'est-à-dire des pousses de l'année, par tronçons de 20 à 25 centimètres que l'on enterre près à près, par rangées, en laissant passer quelques yeux seulement et en les inclinant un peu (à peu près comme si on les mettait en jauge). Les rangées sePendant l'été, les soins consistent à pailler ront distantes de 30 centimètres environ. d'herbes. Quant à la taille, elle consiste à le sol et à l'entretenir humide et exempt couper les bourgeons de l'année, en ne laissant que quelques yeux de la base, afin d'établir la charpente des Groseilliers et d'éviter la confusion des branches, de manière que les fruits soient aérés et puissent devenir gros et beaux. Le Groseillier étant un arbuste buissonneux qui repousse facilement, il faudra avoir soin, lors de la taille, d'enlever les branches qui seraient épuisées, qu'on remplacera par de nouvelles.

Quant à la conservation des Groseilles, elle est des plus simples: elle consiste, lorsque les fruits sont à peu près mûrs, à rapprocher toutes les branches des Groseilliers à l'aide d'un lien de paille, puis de recouvrir le tout d'une couche de grande paille qu'on fixe fortement en haut, et qu'on attache également à la base et au milieu si c'est nécessaire, de manière à ce que l'eau ne pénètre pas à l'intérieur. Ainsi arrangées, les Groseilles se conservent pendant très-longtemps en automne.

BRIOT.

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SOPHORA JAPONICA

En voyant çà et là dans les conditions les plus diverses, et souvent même très-désavantageuses, de magnifiques Sophora Japonica, en considérant que cet arbre présente presque tous les avantages que l'on peut désirer, qu'il est très-rustique, ornemental, vigoureux, d'une reprise assurée lorsqu'on le plante, et cela quels que soient les mauvais traitements qu'on lui fasse endurer; que d'une autre part les fortes dimensions qu'atteignent l'arbre, la beauté et les qualités de son bois, le rendent éminemment propre pour l'industrie et le recommandent comme arbre forestier, on a lieu d'être étonné, et l'on se demande à quoi peut être dû un tel abandon. Quelle qu'en soit la cause, rien ne peut la justifier. A tous les avantages qui viennent d'être énumérés, ajoutons que cet arbre fleurit abondamment dans nos cultures et que les graines qu'il donne en quantité germent avec la plus grande facilité, toutes

qualités qui devraient le faire rechercher. Son feuillage d'un beau vert, qui est également très-joli, est encore relevé par des milliers de fleurs blanches qui apparaissent en août, époque où il n'existe plus, pour ainsi dire, aucun arbre en fleurs.

Le Sophora Japonica conviendrait tout particulièrement aussi pour les plantations, soit des boulevarts, soit des places publiques de Paris où, pourtant, on n'en voit aucun exemple; il est d'autant plus propre à cet usage qu'il ne redoute nullement la sécheresse et qu'il s'accommode tout particulièrement des terrains secs calcaires, qui sont à peu près les seuls qu'on rencontre à Paris ; aussi le recommandons-nous d'une manière toute particulière à ceux qui sont chargés des plantations des promenades et des places publiques, et cela d'autant plus qu'il reprend avec une facilité des plus grandes lorsqu'on en fait la transplantation.

DES VIBURNUM COTINIFOLIUM ET MULTRATUM Bien que ces deux plantes soient très- | jolies et très-ornementales, c'est à peine si on les connaît en dehors de quelques jardins botaniques.

La première, Viburnum_cotinifolium, Don., est originaire des Indes orientales. C'est un arbuste qui forme un buisson arrondi de 2 à 4 mètres de hauteur, à feuilles persistantes, épaisses, cotonneuses, velues, douces au toucher. Ses fleurs, qui s'épanouissent à partir du commencement d'avril, réunies en sortes de cimes semi-sphériques, sont rougeâtres avant leur épanouissement; après celui-ci, elles sont blanc rosé. La corolle est monopétale, à divisions largement ovales, arrondies, étalées. Fruits noirs, un peu plus petits que ceux du V. lantana, espèce si commune dans certains de nos bois dont le sol est humide.

Le Viburnum multratum, dont nous

MAX.

ignorons l'origine, n'est qu'une variété du V. cotinifolium, Don., dont il ne diffère que par des feuilles un peu plus grandes, plus fortement nervées, par conséquent plus rugueuses. Ses inflorescences sont aussi plus fortes et plus compactes. Au point de vue de l'ornement, il est donc préférable au V. cotinifolium. ·

Ces deux plantes se multiplient très-bien par graines, que l'on doit semer aussitôt leur maturité. Toutefois, pour le V. multratum, on fera bien de le multiplier par boutures ou par couchages, afin de le conserver franc.

Tout terrain et toute exposition leur conviennent. Il va sans dire que si la terre est un peu consistante, humide, les plantes seront beaucoup plus vigoureuses et partant plus belles.

PLANTES RECOMMANDABLES

Un arbuste qui, bien que très-ancien et que nous croyons devoir recommander, est le Rhus cotinus ou Fustet, vulgairement nommé Arbre à perruques, à cause des milliers de ramifications dues aux pédicelles très-ténus et allongés qui composent son inflorescence et qui donnent à celle-ci un cachet de beauté et d'originalité qu'on chercherait vainement chez d'autres. Ce qui en augmente encore le mérite, c'est leur longue durée.

Jusqu'à présent, on ne paraît guère avoir compris tout l'intéret qui s'attache à ces élégants panaches au point de vue d'une indus

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LEBAS.

trie particulière: celle des bouquets. Rien en effet n'est plus joli ni plus léger que ces panaches, lorsqu'avec eux on mélange quelques branchages relevées çà et là par des fleurs; on peut en confectionner des vases, des surtouts ou des corbeilles de table du plus gracieux effet. Si à tout ceci nous ajoutons que le Rhus cotinus a un très-joli feuillage, qu'il est rustique, qu'il constitue un arbrisseau d'un aspect agréable, et qu'il vient à peu près partout, on conviendra que nous avons grandement raison de le placer parmi les plantes recommandables. MAY.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE JUILLET)

Les

Reprise des travaux dans les squares et les promenades de Paris. — Composition d'un bon gazən. Mort de M. Théodore Hartweg. Ses travaux. Le procédé Jacquemin pour la destruction des han-netons. L'établissement d'horticulture de MM. Lévêque et fils. L'Ageratum Lasseauxii. Vente de l'établissement d'horticulture de M. Gloede. — Calendrier agricole du Caire, par M. Tissot. prédictions en Égypte. - Destruction des fourmis ailées. Lettre de M. Flipo. Développement considérable des Lierres. Les froids de l'hiver dernier. Détails donnés par M. Gaguaire. Catalogues de MM. Vilmorin et Cie, Van Houtte, Fræbel et Cie, Linden, Krelage et Huber et Cie. Changement apporté dans le personnel da Fleuriste de la ville de Paris.

Mort de M. Sénéclauze.
Réflexions à ce sujet

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tés, car leurs œuvres profitent à tous, indistinctement. C'est à ce titre que nous enregistrons la mort d'un homme bien connu dans la science de la botanique et qui, tout particulièrement, a rendu de grands services à l'horticulture. Cet homme est M. Hartweg. Voici, du reste, comment en parle le Gardner's Chronicle, dans un de ses derniers numéros :

Les journaux allemands nous informent que M. Théodore Hartweg, qui récemment exerçait les fonctions d'inspecteur du jardin ducal, est décédé à Schweitzen (Bade) le 3 février dernier.

M. Hartweg avait été précédemment attaché à la Société d'horticulture; il fut, en 1836, envoyé par cette Société au Mexique, pour y collectionner des graines, des racines et des plantes. Les collections qu'il réunit furent décrites par M. Bentham, sous ce titre : Plant Hartweginæ. Cette publication, qui dura plusieurs années, commença en 1839.

L'abandon à peu près complet des squares et des promenades de Paris, qui avait imprimé à ces embellissements un cachet de tristesse inconnu jusqu'à ce jour, a disparu. Il faut voir aujourd'hui tout cela, après l'avoir vu il y a deux mois : la surprise en est des plus agréables, et c'est à peine si on en croit ses yeux. En effet, à part l'avenue dite de l'Impératrice, encore occupée par les troupes ou par du matériel d'artillerie, tout le reste (massifs et corbeilles) est labouré et planté. Partout, aussi, les gazons ont été refaits à neuf. A propos de gazons, et puisque l'occasion s'en présente, nous en profitons pour faire ressortir l'immense avantage qu'offrent les mélanges appropriés sur ceux faits avec une seule espèce de graines, avec le Ray-Grass, par exemple. Ainsi, tandis qu'un gazon fait avec le Ray-Grass seulement ne se maintient beau que pendant un très-petit nombre d'années, et encore en l'entretenant soigneu-le sement et minutieusement, les gazons composés, qui n'en sont pas moins très-jolis à l'oeil, se conservent pendant quinze ans et même plus. On en a eu récemment encore un exemple remarquable dans l'avenue de l'Impératrice, dont nous venons de parler. Semé à neuf en 1856, à l'aide de graines fournies par MM. Courtois-Gérard et Pavard, marchands grainiers, 24, rue du Pont-Neuf, à Paris, ce gazon était encore en bon état de conservation vers la fin de l'année 1870, c'est-àdire jusqu'à l'époque où il a été abandonné et sacrifié pour les travaux de la défense de Paris. Voici l'énumération des espèces qui composaient le gazon dont nous venons de parler Anthoxantum odoratum (Flouve odorante), Agrotis traçante (Agrotis stolonifera), Fétuque traçante (Festuca rubra), Paturin des prés (Poa pratensis, Fétuque déliée (Festucatenuifolia), Cretelie des prés (Cynosurus cristatus), Poa commun (Poa trivialis), Lolium perenne ou Ivraie vivace, vulgairement Ray-Grass. Toutes ces graines bien mélangées ont été semées dans la proportion de 120 kilogrammes à l'hectare.

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Après avoir recueilli diverses collections dans

Guatemala et dans l'Amérique équatoriale, y compris Quito et Bogota, M. Hartweg visita la Jamaïque, d'où il revint en Angleterre en 1843. Une seconde expédition, dont le but était le même, conduite sous les mêmes auspices dans le Mexique et la Californie, fut entreprise en 1845 et terminée en 1848. Le compte-rendu de ces voyages et de leurs résultats se trouve, pour le premier, dans les Transactions of the horticul tural Society of London (2o série, III, p. 115), et pour le deuxième, dans le journal de la Société (vol. I, p. 180; II, p. 151, 187; III, p. 217). Ce fut lors de son deuxième voyage sur la déclivité orientale du sommet neigeux d'Orizaba, à Zaguapan, sur des arbres surplombant les flanes à pic de profonds ravins, qu'il découvrit l'Hartwegia purpurea (la pelite plante, comme il l'appelait, qui porte mon nom), ainsi désigné par le docteur Lindley en mémoire des services rendus par M. Hartweg comme collectionneur, tandis qu'à Léon, le Lupinus Hartwegii abondait dans les champs. Dans le voisinage de San Luis de Potosi, au pied du rocher appelé El con contadero, se trouvait par groupes le singulier et si extraordinaire Berberis Hartwegii, à feuilles pennées, et le Pinus Hartwegü trouvé pour la première fois près de Tonicapan, et plus tard, au Guatemala, dans le cratère du volcan Agua.

Les nombreuses et magnifiques plantes introduites par suite de ces excursions, appartenant particulièrement aux Orchidées, aux arbres verts et aux arbres à feuilles caduques, conserveron longtemps parmi nous la mémoire de M. Harweg.

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