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toute nouvelle, livrée au commerce, en 1867, par M. Rivers, qui l'a obtenue d'un noyau de la N. Elruge. Elle n'a pas encore fructifié à l'Etablissement. Voici ce qu'en dit son obtenteur dans son catalogue descriptif :

<< Fruit très-gros, à chair fondante, riche, de premiére qualité, mùrissant une semaine. plus tard que la N. Elruge. Variété de tout premier mérite, surpassant tout ce qui existe. »

Fleurs petites.

Qe Sous-section. FLEURS ROSACÉES. 19. NECTARINE BLANCHE. - La confusion qui existe au sujet de cette Nectarine est tellement grande, et les contradictions entre les auteurs sont tellement nombreuses et accentuées, que nous ne croyons pas qu'il y ait une variété de fruits, dans n'importe quel genre, qui offre un exemple aussi frappant du galimatias pomologique où nous en sommes encore réduits aujourd'hui, malgré la valeur incontestable des travaux importants qui se sont produits depuis un certain temps.

Il est impossible à celui qui ne se trouve pas, comme nous, dans l'obligation de compulser journellement les nombreux ouvrages pomologiques anciens et modernes, et de comparer leurs assertions avec les observations faites de visu, le fruit en main et l'arbre sous les yeux; il est impossible, disons-nous, à celui-là, de se rendre compte de ce qui reste à faire en pomologie. C'est ce que vont démontrer quelques exemples que nous allons citer :

Ainsi, presque tous les pomologistes qui ont succédé à Duhamel se sont occupés, les uns d'une Pèche Violette blanche (sic), les autres d'une Pêche Lisse blanche, d'autres enfin d'un Brugnon blanc. Vous croyez peut-être que sous ces différents noms, ils décrivent la même variété ? Non. Il ne s'en est pas trouvé deux parfaitement d'accord sur les caractères, cela même lorsqu'ils l'étaient sur le nom!

Constatons d'abord que l'on trouve dans l'Abrégé des bons fruits de Merlet (p. 35), ouvrage publié en 1675, sous le nom de Licée blanche, une Pêche à peau lisse qui n'a pas été signalée par Duhamel, et qui pourrait bien être notre N. blanche.

Loiseleur-Deslonchamps, dans le Nouveau Duhamel (vol. VI, p. 19), décrit sous le nom de Pêche Violette blanche une variété qu'il dit avoir été introduite de Belgique en 1808, sous le nom de Brugnon blanc, assertion que nous trouvons reproduite par M. de Mortillet dans Les meilleurs fruits (t. I, no 52, p. 220), lequel ajoute qu'elle a été dédiée plus tard par Poiteau à Desprez. Ce que Louis Noisette décrit et figure dans son Jardin fruitier sous le nom de Pêche Desprez (no 45, p. 36) paraît, en effet, se rapporter parfaitement à notre N. blanche.

M. Bivort, dans les Annales de Pomologie belge (1857, p. 95), constate l'identité de la variété cultivée en Belgique sous le nom de Brugnon blanc avec celle_connue depuis longtemps en Angleterre sous le nom de White Nectarine. Nous pouvons en conclure qu'elle aurait été obtenue ou primitivement introduite dans ce dernier pays, d'où elle serait passée en Belgique avant de venir en France. Mais M. Bivort donne celle qu'il décrit comme à chair adhérente. Nous supposons que c'est par erreur, car le reste de la description se rapporte bien à notre N. blanche. Ajoutons qu'il existe depuis longtemps en Angleterre plusieurs sous-variétés de Nectarines blanches, et que celle désignée sous le nom de Old White (N. blanche ancienne) doit exister depuis un temps immémorial, puisque la New White (N. blanche nouvelle) aurait été obtenue il y a déjà près de cent ans. D'après le Catalogue of fruits of the horticultural Society of London (1842, nos 18 et 19, p. 108), ces deux formes auraient exactement les mêmes caractères et époque de maturité, et différeraient par conséquent peu l'une de l'autre.

Un ouvrage anglais, the Orchard and fruit garden (1839, p. 176), après s'être mis parfaitement d'accord avec ses collègues sur l'identité et sur l'origine de la variété qu'il décrit sous le nom de New White, se met en contradiction avec eux en lui attribuant des fleurs d'un rouge vif.

Enfin le Congrès pomologique de France, dans son Catalogue général, publié en 1864 (p. 44), au lieu d'élucider la question, vient encore l'embrouiller davantage, en décrivant sous le nom de Brugnon blanc une variété de véritable Brugnon (à chair adhérente), à laquelle il attribue des fleurs petites, purpurines, caractère qui n'a jamais été signalė, à notre connaissance, pour aucune forme de Nectarine blanche.

<< En présence de toutes ces contradictions, nous déclarons que notre Brugnon blanc est celui qu'on rencontre chez la plupart des pépiniéristes français, et qu'a décrit Loiseleur sous le nom de Violette blanche. »

Ainsi conclut M. Carrière dans le Jardin fruitier du Muséum, et telle est aussi notre conclusion. On trouvera dans cet ouvrage (86e livraison) une bonne description et une excellente figure de la variété cultivée ici, et dont nous ferons connaître tout à l'heure les principaux caractères.

M. de Mortillet, dans Les meilleurs fruits, comme nous l'avons indiqué plus haut, a aussi parfaitement décrit, sous le nom de Pêche lisse blanche, notre N. blanche. Sa description s'accorde même mieux avec nos notes que celle de l'ouvrage précédent en ce qui concerne l'arbre, qui, chez nous, est peu vigoureux, faible de complexion, à vieille écorce très-rugueuse (caractère tout

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particulier que nous n'avons trouvé indiqué | diller ou de tomber bien avant leur maturité,

nulle part), mais en même temps très-fertile.

Par contre, M. de Mortillet n'a pas attentivement examiné les fleurs, car il aurait remarqué, comme M. Carrière et nous, qu'elles offraient aussi un caractère particulier, lequel consiste en ce que leurs pétales sont chiffonnés, comme froissés (1).

Le fruit de la N. blanche est moyen, de forme subsphérique ou légèrement allongée; peau d'un blanc jaunâtre uniforme, à chair entièrement blanche, fondante, très-juteuse, bien sucrée et très-agréablement relevée ; de toute première qualité. Maturité, seconde quinzaine d'août.

Fleurs d'un rose pâle.

Cette Nectarine, curieuse par la couleur de son fruit et l'une des meilleures de toutes, est l'une des premières à introduire dans la pêcherie, où on lui réservera la place la plus avantageuse, vu la délicatesse de son arbre. Bien qu'elle mérite d'être plantée en grandes formes, nous ne le conseillerons pas, à cause du peu de vigueur de ce dernier, et de l'aspect désagréable qu'il présente par son écorce rugueuse.

20. NECTARINE STANWICK. Tout a été dit sur cette variété, qui, contrairement à ce qui a eu lieu pour ses sœurs, a fait rapidement son chemin, aussi bien chez nous que chez nos voisins d'outre-Manche, qui en ont été les premiers possesseurs. Nous ne répéterons donc pas ici les détails plus ou moins intéressants et souvent contradictoires que contient son historique, et que le lecteur trouvera dans tous les traités pomologiques. Nous dirons seulement que, à notre avis, cette Nectarine n'a dû la rapidité de sa propagation qu'au bruit qu'elle a fait autour d'elle à son entrée dans le monde; car loin d'être, parmi les Nectarines, une variété supérieure, elle laisse bien à désirer, non pas dans la qualité et le volume de son fruit, mais par la délicatesse excessive de son arbre, qui exige des soins particuliers, et surtout un climat plus chaud que le nôtre.

Quoi qu'il en soit, elle mérite de trouver place dans toute collection un peu étendue, à cause du volume considérable et de la qualité exceptionnelle de son fruit, avantages qui compenseront les désagréments qui résultent de la faiblesse de constitution de l'arbre. Ce dernier demande, pour prospérer, un terrain chaud et l'exposition la plus avantageuse; sa vigueur modérée indique les petites formes comme lui étant les plus convenables. On évitera, en partie du moins, le fâcheux défaut qu'ont les fruits de se fen

(1) Toutes ces particularités qui, à première vue, paraissent trop légères et insignifiantes, sont souvent d'un très-grand secours, surtout dans le genre Pêcher. Aussi nous gardons-nous bien de les négliger, tout en ayant bien soin de ne les considérer

en plaçant au-dessus un auvent qui en éloignera les pluies froides d'automne.

Le fruit est gros, parfois très-gros, de forme sphérico-ovoïde; à peau d'un vert pâle lavé de rouge brun ; à chair fine, juteuse très-sucrée et très-agréablement parfumée; de première qualité. La maturité a lieu, ici, vers la mi-septembre.

L'arbre, assez vigoureux dans sa jeunesse, est superbe au moment de la floraison par l'abondance et le joli coloris de ses fleurs. Pourquoi faut-il qu'à une aussi riche floraison succède une fructification si capricieuse ?

21. NECTARINE STANWICK SEEDLING. M. Thomas Rivers, célèbre pépiniériste anglais, s'est occupé d'une manière toute particulière, comme nous le disions plus haut, des semis de Pêches et de Nectarines, au double point de vue de l'amélioration des variétés et de l'étude sur la physiologie de ce genre.

Ses efforts ont été couronnés de succès. Car, en même temps qu'il a enrichi les collections de variétés hors ligne, les observations qu'il a été à même de faire sur la reproduction par noyaux et sur l'hybridation lui ont fourni des documents excessivement intéressants et des aperçus tout nouveaux, sur lesquels nous reviendrons.

Parmi les Nectarines, cet intelligent semeur, reconnaissant dans la N. Stanwick un type précieux quant à la valeur du fruit, porta toute son attention sur elle dans ses hybridations, et la choisit presque toujours soit comme père, soit comme mère. Par ce moyen, il obtint immédiatement une série de variétés, au moins égales par le volume et la qualité du fruit à la N. Stanwick, et chez lesquelles les défauts de cette dernière avaient disparu. Nous avons déjà parlé de l'une d'elles, la N. Victoria.

Celle qui fait le sujet de cette note, sur laquelle l'attention de son obtenteur paraît ne pas s'être portée avec autant de satisfaction que sur la N. Victoria, sera cependant, croyons-nous, pour nos contrées, bien supérieure à cette dernière. L'Etablissement ne l'a reçue qu'en 1865, mais elle était déjà annoncée dans le catalogue de 1863, de M. Rivers, sous le nom de Stanwick Seedling no 3, désignation sous laquelle elle a continué de figurer dans ses catalogues suivants, jusqu'en 1866 inclusivement. Nous avons donc lieu de supposer qu'elle a fait partie des premiers semis qu'a faits M. Rivers de la N. Stanwick. Mais nous avons été très-étonné de la voir briller par son

comme valables que lorsque nous nous sommes assuré qu'elles ne sont pas passagères, qu'elles sont, au contraire, bien constantes et se renouvellent chaque année; qu'elles ne sont pas, en un mot, le fait de circonstances fortuites.

absence dans ses catalogues suivants, depuis 1867, lesquels, par contre, contiennent l'annonce d'un certain nombre d'autres variétés, provenant également de la N. Stanwick.

Craignant que cette omission ne fût le fait d'une erreur (nous ne pouvions pas supposer que M. Rivers abandonnât une variété aussi méritante), et que cette Nectarine ne fit double emploi avec les nouvelles, nous en écrivimes à M. Rivers, qui laissa notre question sans réponse. Nous ignorons donc encore aujourd'hui ce qu'il en est advenu.

Mais ce n'est pas une raison, parce qu'un enfant est abandonné, pour ne pas lui donner les soins nécessaires à son développement. Il arrive très-souvent que ceux qui s'imposent le devoir de recueillir ces infortunés, loin de se repentir de leur bonne action, n'ont qu'à se louer, non seulement de la gratitude de leur protégé, mais encore et surtout à cause de la satisfaction que leur font éprouver ses succès dans le monde et dont ils ont le droit d'être fiers. C'est ce qui a eu lieu, ou plutôt, c'est ce qui aura lieu pour la Nectarine qui nous occupe du moins nous l'espérons.

Les fruits que nous avons récoltés en 1868 et 1869 ressemblaient beaucoup par leur volume, leur forme et leur coloris à la N. Stanwick. Ils étaient plutôt plus gros que moins gros, se rapprochaient davantage de la forme ovoïde, et étaient un peu plus colorés. Ils ont mûri quelques jours plus tôt qu'elle, et l'égalaient au moins en qualité.

L'arbre de la N. Stanwick Seedling ressemble beaucoup à celui de la N. Stanwick, et produit comme ce dernier une abondante et superbe floraison. Mais il est plus vigoureux, plus robuste, et nous a paru complètement exempt des défauts qui empêchent cette dernière de constituer une variété de premier mérite.

22. NECTARINE WHITE RIVERS. L'obtenteur de cette nouvelle variété, M. Rivers, la donne comme un perfectionnement de la N. blanche. La date encore récente de son introduction dans la collection de l'Établissement ne nous permet pas de porter sur elle un jugement définitif; mais les quelques fruits que nous en avons obtenus en 1869 nous font douter que, par sa qualité du moins, elle puisse jamais être comparée à la N. blanche. La saveur acidulée-vineuse de sa chair, qui, d'après M. Rivers, est l'une de ses principales qualités, nous a paru par trop développée au détriment de la saveur sucrée, et, comme le dit du reste M. Rivers, elle ne sera probablement de première qualité que dans les sols trèschauds.

Toutefois, hâtons-nous de dire que, loin

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de vouloir révoquer en doute la valeur de cette variété, nous croyons qu'elle n'en est pas moins méritante, et que l'âge de l'arbre atténuera très-probablement ce défaut qui, pourtant, devrait être moins accentué sous notre ciel que sous celui où elle est née. Ce défaut, paraît-il, devient une qualité pour le forçage sous verre; et c'est particulièrement pour cette culture que M. Rivers recommande la N. White Rivers, fait qui, une fois de plus, justifie ce proverbe : « A quelque chose malheur est bon. >>

Le fruit de la N. White Rivers, qui mûrit quelques jours plus tôt que celui de la N. blanche, nous a paru entièrement semblable à celui de cette dernière pour son volume, sa forme et son coloris. L'arbre présentera, sur celui de la N. blanche, l'avantage d'ètre plus vigoureux et plus rustique, et il est assez probable que son écorce ne se fendillera pas, comme cela arrive chez cette dernière. La fleur est également d'un rose pâle, mais nous n'avons pas remarqué que ses pétales soient chiffonnés, comme le sont ceux de la N. blanche. Cette va

23. NECTARINE DE ZELHEM. riété, originaire de Belgique, a été décrite par M. Alexandre Bivort, dans les divers recueils qu'il a publiés (1). M. Carrière seul, parmi nos pomologistes français, parait l'avoir connue (2).

Si nous en jugeons par notre pied-mère, l'arbre laisserait à désirer sous le rapport de la vigueur. Mais nous engageons le lecteur à s'en rapporter aux auteurs que nous venons de citer, et qui s'accordent pour le qualifier de vigoureux. Nous considérerons, jusqu'à nouvel ordre, l'état de notre arbre comme une exception, et nous n'en aurions même pas parlé si ce n'eût été pour justifier l'indécision où nous en sommes sur cette Nectarine, les fructifications que nous en avons obtenues s'en étant évidemment ressenties.

Quoi qu'il en soit, nous sommes convaincu qu'elle méritera la culture à cause de la qualité de son fruit et de l'abondante fertilité de l'arbre. Ses fruits sont assez gros, de forme subsphérique régulière, à peau d'un jaune verdåtre lavé de rouge foncé noirâtre ; à chair verdâtre, juteuse, sucrée et parfumée; de première qualité. Maturité seconde quinzaine d'août.

O. THOMAS,

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CULTURE DES CHAMÆROPS ELCELSA.

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CULTURE DES CHAMEROPS EXCELSA

Cette espèce, l'une des plus précieuses | nombreuses. Dans ce cas on enlève la terre pour nous, tant par sa beauté que par sa rusticité, est encore très-rare dans les cultures, comme plante de pleine terre s'entend, ce qui tient sans doute au prix relativement élevé des sujets un peu forts, fait qui s'explique par la lenteur avec laquelle les plantes poussent pendant les premières années. Cet inconvénient n'est pas sans remède toutefois, et tout sérieux qu'il est, il y a un moyen de l'éviter, en partie du moins. Nous allons l'indiquer.

de la partie supérieure de la motte, ce qui permet de mettre de la terre neuve au fond du pot. Pour cette fois l'on se sert encore de la terre de bruyère pure; mais à partir de là, c'est-à-dire lorsque les plantes sont un peu fortes, qu'elles ont de 4 à 5 ans, on doit ajouter à la terre de bruyère un peu de terreau de feuilles très-léger, c'est-à-dire pas trop décomposé, et un peu de terre franche plutôt siliceuse qu'alumineuse. Il va sans dire que lorsque les plantes seront plus âgées, on pourra leur donner une terre plus consistante. Les arrosages devront être assez abondants pendant l'époque où a lieu le dé

Afin de mettre les horticulteurs et les amateurs en garde contre les faiseurs d'espèces, rappelons-leur d'abord que toutes les plantes vendues sous les noms de Chame-veloppement annuel; et même si les plantes rops Fortunei, C. Sinensis, et même C. Martiana, se rapportent à un même type: au Chamarops excelsa, Hort. Qu'il y ait parfois dans les plantes qui portent ces noms des différences plus ou moins légères, le fait n'a rien d'étonnant; il se montre dans à peu près toutes les plantes que l'on multiplie par graines. Le C. excelsa se multiplie de semis.

SEMIS. On doit semer les graines de Chamaerops excelsa aussitôt qu'elles sont mûres, ou du moins peu de temps après. Si l'on attend longtemps, la germination est plus difficile et surtout moins bonne. La maturité des graines a lieu d'avril en mai, presque un an à partir du moment où la floraison s'est effectuée. On sème les graines en terre de bruyère, dans des terrines qu'on place, soit sous des châssis, soit dans une serre. Si on les place à la chaleur, la germination se fait plus vite, et les plantes aussi s'allongent davantage; c'est donc ainsi qu'il faut faire.

SÉPARAGE. Si l'on possède une serre un peu chaude, on peut séparer les plants dès la fin de la première année; à défaut de serre, on peut les placer sur une couche, dans des coffres, sous des châssis. Pour ce premier empotage on se sert de terre de bruyère pure; quant aux pots, il doivent être plutôt petits que grands: des godets de 6 à 7 centimètres de diamètre sont suffisants. Si après cet empotage on peut enterrer les pots près à près sur une couche, et en privant les plantes d'air, la reprise sera plus prompte et plus assurée; sinon on les mettra sur les tablettes d'une serre près des jours, en les privant d'air autant que possible. Lorsque les plantes << auront faim, » comme l'on dit dans la pratique, on leur donnera un rempotage ou seulement un demi-rempotage, ce qui est souvent suffisant pour cette première fois, parce que ce n'est guère qu'a la base de la motte, c'est-àdire au fond des pots, que les racines sont

sont vigoureuses et en bon état de santé, on pourra pendant l'été leur donner de temps à autre un arrosage avec de l'eau chargée d'engrais. Tous les soins, toutes les opérations ultérieurs sont les mêmes que ceux que nous venons d'indiquer: rempoter et arroser au besoin, et si l'on veut activer le développement des plantes, les « pousser, >> comme l'on dit, on devra les tenir sur couche pendant les premières années.

Ainsi traitées, on aura dans un temps relativement court des plantes vigoureuses, trapues, d'un aspect magnifique, en un mot de belles plantes, dites « de commerce, > qui dédommageront largement des sacrifices qu'on aura pu faire.

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CULTURE EN PLEINE TERRE. - Cette culture, que jusqu'aujourd'hui l'on voit rarement, devra, sans devenir très-commune, être beaucoup plus pratiquée qu'elle l'est. Si elle est encore aussi rare, cela tient, ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, à ce que la rusticité des Chamaerops n'était pas bien constatée, et que leur prix était trop élevé pour qu'on osat en tenter la culture; il en est autrement aujourd'hui : les plantes sont d'un prix très-accessible, et leur rusticité, est mise hors de doute. Toutefois ce ne sont pas des plantes rustiques, comme l'Orme commun ou comme l'Ortie de nos champs; il leur faut certains soins particuliers que nous allons indiquer.

SOL. Un sol léger, chaud, un peu calcaire, mélangé avec du terreau de feuilles ou des débris de végétaux grossièrement décomposès, convient tout particulièrement, à Paris du moins, au Cham. excelsa, ce qui toutefois ne veut pas dire que, placé dans des conditions climatologiques différentes, il ne s'accommoderait pas d'un sol d'une tout autre nature. Le fait est même trèsprobable. Le cultivant à Paris, nous indiquons la culture qui nous paraît la meilleure, et qui nous donne des résultats magnifiques. Il vaut mieux planter les plantes un peu

jeunes que vieilles, et alors — ce qui est toujours bon du reste, même pour les fortes plantes on plante en terre de bruyère grossièrement concassée, puis l'on paille et arrose. La première année on doit modérer les arrosements; mais il en est autrement lorsque les plantes sont un peu fortes. Dans ce cas, des mouillures copieuses sont extrêmement favorables, surtout si, comme il faut toujours le faire, on a eu le soin de drainer fortement le sol, en mettant au fond des trous dans lesquels on plante des gazons, des herbages, des racines ou des détritus de terre de bruyère, de manière que l'eau surabondante puisse facilement s'écouler, et que, en pourrissant, ces matières procurent aux racines un élément végétal azoté dont elles paraissent très-bien s'accommoder. Des bassinages donnés le soir pendant les grandes chaleurs sont aussi très-profitables aux Chamærops.

MALADIES. Nous ne voyons guère qu'une maladie qui affecte les Chamaerops; elle est assez sérieuse, mais heureusement très-facile à combattre ; elle est d'autant plus redoutable, que depuis longtemps elle passe inaperçue de ceux qui ne sont pas familiarisés avec les végétaux. Cette maladie, à laquelle on a donné le nom de grise, est occasionnée par des insectes excessivement petits qui se fixent à la partie inférieure des feuilles et en sucent le parenchyme, ce qui donne à ces dernières une teinte grise, d'où le nom de la maladie. Les plantes attaquées par la grise s'arrêtent et ne poussent pour ainsi dire plus, quels que soient les traitements auxquels on les soumette.

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gétation, le soufre projeté en petite quantité l'active.

ABRIS. Si l'on se trouve placé dans des conditions où les Chamaerops puissent souffrir du froid pendant l'hiver, on les abrite un peu à l'aide de cloches lorsqu'ils sont jeunes, plus tard avec des sortes de ruches en paille ou bien avec des paillassons qu'on place autour des plantes pendant les plus grands froids. Dans la plupart des cas, lorsque les plantes sont fortes, il suffit de rapprocher les feuilles en procédant du dedans au dehors, et en commençant par le sommet, de manière à rapprocher le tout sur le tronc, et cela sans trop déranger les feuilles de leur ordre de placement, afin de ne pas les abîmer, et que le haut, terminé en pointe et complètement fermé, ne laisse pas pénétrer l'humidité et surtout la neige à l'intérieur des plantes. On peut aussi, après avoir rapproché les feuilles, placer au haut de chaque pied, et soutenu par des piquets, un capuchon en paille, analogue à ceux qu'on emploie pour garantir les ruches dans lesquelles sont les abeilles. Enfin si l'on ne veut pas voir de pailles, on peut, lorsqu'on a rapproché les feuilles comme il a été dit plus haut, envelopper le tout avec une toile cirée que, pour la rendre moins désagréable à la vue, l'on peut peindre en vert.

Toutefois nous devons dire que dans beaucoup de cas, on pourra se dispenser de tous les soins qui viennent d'être indiqués, surtout si les plantes sont fortes, car alors elles pourront, sans aucun soin ni abris, supporter les froids; comme preuve nous pouvons citer un individu haut de près de 2 mètres, et qui, sans aucun abri, a supporté sans souffrir l'hiver de 1869-70. Un pied fort, portant une grande quantité de fruits, abrité d'une cage en bois, n'a éprouvé aucune fatigue, bien qu'il ait enduré 8 et même 10 degrés au-dessous de zéro. Des jeunes pieds, sans autre abri qu'une cloche, n'ont nullement fatigué non plus.

E.-A. CARRIÈRE.

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