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BEGONIA COMTE ALFRED DE LIMMINGHE. CONGRÈS VITICOLE DE BOURGOGNE. undulata, Schott., et termine en disant que le Begonia comte Alfred de Limminghe, Ed. Morren, est une des plus jolies plantes qu'on puisse recommander pour les corbeilles suspendues, les rocailles et les jardins d'hiver, où il produira un charmant effet surtout pendant l'hiver, époque de sa floraison.

riée ci-contre, est une plante à tiges presque sarmenteuses, retombantes; à feuilles alternes, ovales-oblongues, acuminées, sinueuses, à côtés presque égaux et à bords ondulés. Son inflorescence forme une panicule axillaire, terminale, retombante, dont le pédoncule dichotome, rougeâtre à l'extrémité, porte des centaines de fleurs unisexuées ; les mâles à 4 pétales: 2 arrondis et 2 trèsétroits, les femelles à 6 pétales arrondis et égaux; étamines et pistils jaunes; ovaire à trois ailes saillantes colorées de rose corail lavé de blanc vers les bords; on retrouve ce coloris sur les pétales arrondis des fleurs måles et femelles, tandis que ceux trèsétroits des fleurs mâles sont blancs, légèrement lavés de rose corail.

M. Ed. Morren, le savant directeur de la Belgique horticole, a signalé deux fois cette belle plante aux lecteurs de son journal (1866, p. 21, pl. III et IV, et 1868, p. 292). Dans le premier article, il laisse à penser que ce Begonia a été introduit par feu Libon, du Brésil, chez M. de Jonhe, de Bruxelles, qui l'aurait multiplié et livré au commerce. Dans le second, M. Ed. Morren paraît partager l'opinion émise par M. le Dr Regel, qui croit que cette plante est un produit du Begonia coccinea, Hooker, croisé avec le Begonia

Comme culture, il réclame la serre chaude on tempérée, est peu difficile sur le sol (moitié terreau et moitié terre de bruyère); des arrosages modérés pendant la période du repos des plantes. Quant à sa propagation, elle est des plus faciles on la fait par boutures qu'on place sous cloche dans une serre à multiplication.

L'été, cette espèce, je crois, pourra se cultiver en plein air, à bonne exposition, car en juin dernier, l'ayant plantée en plein soleil dans le jardin d'essai du fleuriste de la ville de Paris, j'ai constaté qu'après avoir perdu toutes ses feuilles, elle commençait à végéter assez vigoureusement en juillet.

L'aspect du B. comte Alfred de Limminghe, sa végétation vigoureuse, son beau feuillage luisant, ses rameaux sarmenteux, joints à la beauté et à l'abondance de ses fleurs, en font, ainsi que l'a dit M. Régel, l'une des plantes les plus précieuses pour les suspensions. RAFARIN.

CONGRÈS VITICOLE DE BOURGOGNE (1)

DE L'INCISION ANNULAIRE

Cette opération est comme certaines personnes auxquelles tous ceux qui les fréquentent reconnaissent des qualités, et restent cependant dans l'obscurité plus ou moins complète. En effet, toutes celles qui se sont occupées intelligemment de l'amélioration de la Vigne en parlent avec beaucoup d'éloges, et cependant combien cette pratique est encore peu en usage de nos jours, même parmi ses promoteurs! Cela tient-il à ce que jusqu'alors on ne s'est que trèspeu occupé de viticulture intensive, ou bien à cause de l'imperfection des instruments, de l'abus qui en a été fait sur quelques points, ainsi que de la manière irrationnelle dont beaucoup en faisaient usage? Nous croyons que plusieurs de ces choses doivent y avoir contribué.

Il n'en est plus de même aujourd'hui que les marchandises s'écoulent bien, que les populations vigneronnes augmentent, et qu'elles cherchent à tirer le plus grand produit possible de la terre, sauf à lui restituer sous forme d'engrais et d'amendements tout ou partie des principes qu'on lui a enlevés.

Les instruments aussi sont simplifiés et perfectionnés; la pince à lames simples d'Au(1) Voir Revue horticole, 1870, pp. 48, 98, 145 et 191.

vergne, ainsi que celle à lames dentées représentée figures 22-23 (voir Revue horticole, 1870, p. 126), le prouvent suffisamment ; à l'aide de ces instruments un homme peut inciser un hectare de Vigne dans l'espace de quatre jours. D'une autre part aussi 1. s principes sur lesquels est basée l'annellation sont bien établis, de sorte que l'on opère avec connaissance de cause, selon le but que l'on cherche à obtenir.

Au congrès de Beaune, on s'est peu occupé de l'incision annulaire; seul, M. de Tarrieu a rendu compte de ses expériences. Il pouvait d'autant mieux parler de cette opération qu'il la pratique depuis plus de vingt ans, et que constamment il n'a eu qu'a se louer de ses bons effets. C'est sur la branche à fruit, au moment de la floraison, qu'il opère. Pour faire cette opération, il se sert de ciseaux simples à lames un peu concaves; il pratiquait l'incision, en ayant soin de ménager l'aubier. Outre les bons résultats que nous énumérerons plus loin, l'auteur prétend encore combattre l'oïdium avec cette opération.

M. Ch. Baltet de Troyes avait adressé une note aussi détaillée qu'intéressante sur cette question au président du comité de viticulture; nous avons vivement regretté que l'on

fois par la Société d'agriculture de France qui, sur un rapport de MM. Yvart et Vilmorin, lui décerna une médaille d'or en 1818. Parmi les auteurs modernes, nous citerons le comte Odart, qui pendant 20 ans a ap

n'en ait pas donné connaissance, car plus que tout autre M. Baltet était à même de bien traiter cette question, car on se rappelle que c'est dans leurs cultures que le docteur J. Guyot s'est converti en voyant les beaux résultats obtenus par l'application in-pliqué avec succès l'incision annulaire; M. le telligente qu'ils faisaient de l'incision sur la branche à fruits; mais, secrétaire de la commission chargée par M. le ministre de visiter les Vignes soumises à ce traitement en Auvergne, l'auteur n'a pas voulu effleurer son sujet et livrer son travail à la publicité, avant de l'avoir remis à qui de droit. Nous allons donc essayer de résumer cette importante question; toutefois nous commençons par déclarer que nous avons fait de nombreux emprunts aux notes que M. Ch. Baltet a bien voulu nous remettre.

Notre but étant de nous occuper seulement de cette opération au point de vue de la viticulture, nous négligerons pour le moment les autres usages que l'on en fait, tels que pour augmenter la densité et la pesanteur du bois avant d'abattre l'arbre, pour favoriser ou pour ralentir le développement de certains organes, etc.

L'incision annulaire n'est pas une invention moderne, car certains écrivains rapportent que les Grecs la pratiquaient déjà. Les Romains avaient soin de serrer fortement avec le lien d'osier la base des branches à fruits qu'ils appelaient Materia, pour augmenter la qualité et la quantité des produits. Cette pratique est du reste encore en usage dans certaines parties de l'Italie, ou sur les longs bois destinés à disparaitre à la taille; elle produit une sorte d'étranglement occasionné par l'accumulation de séve. Bien que ce ne soit pas précisément l'incision annulaire comme on la pratique aujourd'hui, les résultats sont à peu près les mêmes; on peut donc supposer que c'est cette opération qui a donné l'idée de faire l'incision annulaire, qui en a été le point de départ.

Au XIIIe siècle, Petrus de Crescentius, dans son quatrième livre du Rustican, consacré à la culture de la Vigne, fait mention de l'incision annulaire. Depuis, plusieurs auteurs en ont aussi parlé. Ainsi, en 1555, Olivier de Serres la recommande pour forcer l'Olivier à fructifier, et en 1738 Buffon signalait à l'Académie des sciences les expériences qu'il a faites à Montbard, à l'exemple des Anglais, de l'incision annulaire à la base des arbres pour augmenter la pesanteur ou la densité du bois, une année avant d'abattre l'arbre. Mais c'est selon toute vraisemblance vers la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci que cette opération a été appliquée avec intelligence à la Vigne par le nommé Lambry, pépiniériste à Mandres (Seine-et-Oise), car plusieurs fois il en a fait constater les beaux résultats par les autorités du canton, et à deux ou trois

docteur J. Guyot a cité avec trop d'éloges les expériences poursuivies à l'établissement des frères Baltet à Troyes, pour que nous insistions sur ce sujet. Nous ajouterons seulement que l'appliquant depuis quatre années à un certain nombre de cépages de notre collection, dans la majorité des cas, nous nous en sommes bien trouvé. Ainsi, indépendamment des variétés ordinairement cultivées pour la table, desquelles nous avons constamment obtenu des résultats avantageux, nous citerons encore les suivantes sur lesquelles nous avons obtenu une précocité de quinze à trente jours, ainsi qu'une supériorité en beauté et en qualité : Muscat primavis, Olivette noire, Uni blanc, Aujubi, Moretta, Pellaverga de Salluzza, Suavis, Carcheiron, Messegnera d'Espagne, Origalica, Zeppalina, Bovalis, Grec rose, Mosler, Furmiont et Malvoisier Sührmann. Quelques-unes de ces variétés ne mûrissant pas leurs fruits sous notre climat, ont acquis une maturité assez complète à l'aide de cette opération.

De nos jours, l'agriculteur qui applique l'incision sur la plus grande échelle est sans contredit M. de Tarrieu, au château de SaintBonnet, par Vertoizon (Puy-de-Dôme). Ses expériences, répétées depuis plus de vingt ans sur cinq hectares environ, lui permettent de conclure en sa faveur, et ont fait de nombreux adeptes dans ses environs.

L'incision annulaire est une opération au moyen de laquelle on tranche, on enlève un anneau d'écorce jusqu'à l'aubier, autour d'une partie quelconque d'un végétal. En l'appliquant à l'arboriculture, on a surtout pour but de mettre à fruit très-promptement certaines parties rebelles à la fructification, de faire nouer les fruits sujets à la coulure, d'en augmenter le volume et d'en hâter la maturité, etc. Comme toutes les autres, cette opération a eu et a encore ses détracteurs qui, pour la combattre, se basent principalement sur ces dires: l'infériorité des produits et l'affaiblissement des ceps. De nombreuses expériences faites sur les

Raisins de table nous ont démontré le contraire. Du reste, ceci est en parfait accord avec les connaissances physiologiques. Quant au point de vue de la qualité du vin, sans remonter jusqu'aux expériences de MM. Maudhui et Bouchotte, celles si concluantes de MM. de Tarrieu et Laurens prouvent suffisamment l'avantage que procurent les Vignes incisées. Personnellement, n'ayant jamais eu l'occasion de déguster des vins de Vignes incisées, comparés à des vins de Vi

CONGRÈS VITICOLE DE BOURGOGNE. gnes non incisées provenant des mêmes cépages, nous ne pouvons nous prononcer sur ce point.

La seconde question, celle de l'affaiblissement des ceps, est plus complexe, parce qu'elle repose uniquement sur la physiologie végétale qui, quoi qu'on dise, est encore trèsmal connue; néanmoins nous croyons devoir émettre quelques idées à ce sujet. Quoique la cause immédiate de la formation des racines soit encore hypothétique, et que l'idée qu'on a émise sur ce sujet soit aussi fortement controversée, on ne peut nier que les matières élaborées par les feuilles doivent y concourir pour une partie très-notable.

A la suite de l'annellation d'une branche, les matières élaborées par cette branche, au lieu de se diriger vers le tronc et les racines

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DE L'INCISION ANNULAIRE. afin d'en augmenter le volume et le nombre, se trouvent arrêtées au-dessus de l'opération, où elles s'accumulent d'abord, puis se répandent dans les diverses parties pour produire les résultats énoncés plus haut. Les racines, à leur tour, privées d'une certaine quantité de substances nutritives qui leur était destinée, en souffrent, se développent moins, et par conséquent sont moins aptes à puiser dans le sol la nourriture nécessaire à l'entretien de la plante, de sorte que, à la longue, l'équilibre se romprait, et le dépérissement successif serait inévitable si l'on en faisait abus.

Mais employée avec modération et en connaissance de cause, tel que par exemple sur les rameaux destinés à disparaître après la récolte du fruit, comme les rameaux taillés

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longs, arqués, ployés, inclinés, etc., l'incision annulaire, tout en présentant de grands avantages, ne nuira pas à la vigueur ni à la longévité des ceps, du moins d'une manière appréciable.

L'incision, de même que toutes les opérations violentes, peut être comparée à des instruments dangereux mis entre des mains inexpérimentées. Aussi, à ceux qui nous demanderaient notre avis, nous conseillerions de l'employer, mais avec réserve et sur une petite échelle pour commencer; les résultats indiqueront comment il faudrait faire par la suite. Toutefois et toutes circonstances égales d'ailleurs, l'opération sera d'autant plus efficace que le cépage incisé sera d'une nature vigoureuse, le raisin sujet à la coulure et d'une maturation plus tardive, que le terrain sera froid et humide et

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que le climat sera plus frais ou brumeux. Dans les années sèches et brûlantes, ainsi que dans les terrains pauvres, l'incision annulaire pourrait même donner des résultats tout à fait négatifs.

La mise à fruit de la partie incisée peut s'expliquer de la manière suivante: pour que sur un arbre quelconque les fleurs puissent se former et persister lorsqu'elles sont produites, une certaine quantité de matières élaborées est indispensable. Dans les circonstances ordinaires, une part considérable de cette substance élaborée redescend dans toutes les parties de l'arbre, pour ne former que des productions ligneuses, tandis qu'avec l'annellation, cette substance se trouve retenue au-dessus de l'opération, s'y accumule en assez grande quantité pour opérer la transformation des parties voisines. De là

aussi ces bourgeons vigoureux et infertiles | qui naissent souvent en grand nombre vers la partie inférieure de l'opération. C'est aussi par cette même raison qu'on peut expliquer l'augmentation du volume des fruits. Nous avons cependant remarqué qu'en général cette augmentation ne devenait bien appréciable qu'à l'approche de la maturité, c'est-à-dire au moment ou les raisins mêlent, et aussi que le coloris propre à chaque variété a une tendance à augmenter d'intensité; ce fait aurait donc une certaine analogie avec celui qu'on remarque sur certaines variétés de Poiriers greffées sur Cognassier. On pourrait aussi admettre, dans ce cas, que la précocité est due à ce que le fruit est arrivé à la fin de sa période de croissance, mais aussi probablement à cause de la moins grande quantité de substances aqueuses qu'il a eu à élaborer. L'absence plus ou moins complète de la coulure pourrait peutêtre aussi s'expliquer de la manière suivante la fleur ayant besoin de toute l'énergie vitale pour accomplir la fécondation, l'annellation lui procure la plus grande somme de nourriture possible, de sorte que la fécondation des ovaires se trouve plus favorisée. Reconnaissons toutefois que ce ne sont là que des hypothèses et que ce point laisse encore bien des doutes, car nous n'avons jamais pu empêcher la coulure de la Panse jaune ni du Chasselas Napoléon, ainsi que d'autres variétés encore moins sujettes à la coulure que ces dernières. C'est donc plutôt sur les expériences et écrits d'hommes dignes de foi que sur nos propres résultats que nous nous basons pour constater les heureux effets de l'incision annulaire.

L'époque de pratiquer l'incision annulaire doit nécessairement varier suivant le climat et les résultats que l'on cherche à obtenir. Veut-on, par exemple, empêcher la coulure? L'opération alors doit nécessairement avoir lieu peu de temps avant ou même pendant l'épanouissement de la grappe. Si au contraire on cherche seulement à obtenir une beauté et une précocité plus grandes des fruits, l'opération pourra se prolonger encore longtemps après la floraison. Plusieurs fois nous avons opéré de vingt à trente jours après la chute des fleurs; les résultats ont été presque aussi satisfaisants qu'en opérant plus tôt. Il serait même préférable, à notre avis, lorsque l'on veut opérer sur les bourgeons herbacés de l'année, d'attendre qu'ils aient acquis une certaine consistance, car en opérant sur des parties très

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herbacées, outre que l'opération présente plus de difficultés afin de ne pas écraser le bourgeon, souvent ceux-là languissent et s'altèrent longtemps avant que les fruits aient acquis un état de maturation convenable.

La manière d'opérer n'est pas non plus indifférente; ainsi, par exemple, sur les sarments faibles de l'année on se contente souvent de faire une simple incision annulaire; mais en opérant sur le bois ligueux des années précédentes, cette opération peut même suffire pour empêcher la coulure, mais toutefcis elle serait insuffisante la plupart du temps pour obtenir les autres résultats, et il est alors préférable d'enlever un anneau d'écorce d'environ trois millimètres de long, lorsque les sarments sont d'une grosseur moyenne; cette largeur peut aller en augmentant à raison d'un millimètre par centimètre de diamètre de la branche à inciser.

La solution de continuité ne doit pas être trop étendue; il convient que les bourrelets de cambium puissent recouvrir la plaie la mème année, si l'on ne veut pas exposer la partie supérieure de l'opération au dépérissement. Disons toutefois que très-souvent nous avons vu des parties incisées rester vigoureuses et bien fructifier plusieurs années après l'opération, surtout sur la vigne dont le bois poreux charrie une certaine quantité de séve; mais l'exception ne fait pas loi.

Pour pratiquer l'incision annulaire, on peut simplement circonscrire la branche à l'aide d'un instrument tranchant quelconque; la serpette s'y prête assez bien. En Auvergne on la pratique en grand avec un instrument à deux lames simples comme des ciseaux à couture ayant un faible ressort. Mais veut-on faire l'annellation complète, l'instrument à doubles lames devient indispensable, surtout si l'on veut opérer engrand. La pince de Regnier, datant de près d'un siècle, est incommode sous plusieurs rapports; celle figurée dans le cours d'arboriculture de M. Du Breuil, par la disposition de son ressort, devient impossible pour la pratique en grand; seule celle perfectionnée sur nos indications par M. Picard, coutelier à Dijon, dont nous parlerons prochainement dans ce recueil, nous paraît réunir les qualités voulues pour la pratique en grand. Il est bien entendu que ce que nous venons de dire au sujet des pinces s'applique aux pinces à doubles lames, pour enlever un anneau d'écorce, et que nous maintenons également le mérite relatif de celle à lames dentées, représentée par la figure 53. J. WEBER.

NOTES POMOLOGIQUES (1)

16. NECTARINE OLDENBURG.

Variété | nouvelle, bien distincte et de tout premier mérite, que l'Etablissement recevait d'Angleterre en 1864.

(1) Voir Revue horticole, 1879, pp. 70, 113, 127, 156, 210, 232, 250, 267 et 292.

NOTES POMOlogiques.

Fruit assez gros, de forme subsphérique, à peau d'un jaune påle, légèrement marbré et lavé de rouge pâle, à chair entièrement d'un blanc jaunâtre, même autour du noyau, juteuse, sucrée et finement relevée, de première qualité; maturité vers la fin d'août.

Arbre de bonne vigueur et de bonne fertilité, qui ne devra manquer dans aucune pêcherie; fleurs petites.

17. NECTARINE VICTORIA. Obtention récente du pépiniériste anglais Rivers. Cette Nectarine, bien que méritante, n'a pas, à notre avis, confirmé les espérances qu'avaient fait concevoir son origine et le bruit qu'elle a fait autour d'elle lors de son apparition, en 1863. Nous avons été amené à la juger ainsi, non seulement par les trois abondantes récoltes que nous en avons obtenues ici en 1867, 1868 et 1869, sur plusieurs arbres placés dans des conditions différentes, mais aussi par la concordance d'opinicn que nous avons trouvée chez un de nos collègues, très-expert en la matière, M. Galopin, pépiniériste à Liége (Belgique), lequel attribue, comme nous, ce résultat différentiel au mode de culture. La N. Victoria a été recommandée surtout, en effet, comme propre à la culture sous verre, dans laquelle elle a produit, paraît-il, des résultats magnifiques.

On ne devra pas, toutefois, se méprendre sur notre pensée, qui pourrait être mal interprétée, si nous ne nous empressions de déclarer que cette variété n'en est pas moins très-digne de prendre place dans toute pêcherie où les Nectarines sont admises, et que, par ce qui précède, nous voulons seulement faire connaître que, pour nos contrées, où la culture du Pêcher sous verre est fort heureusement un luxe presque inutile, son mérite ne sera pas aussi grand qu'il peut l'être pour nos voisins d'outreManche, qui l'ont considérée comme une acquisition tout à fait exceptionnelle. Aussi ne blâmerions - nous pas M. Ferdinand Jamin de l'avoir admise dans son choix trèsrestreint des Fruits à cultiver (p. 110), tout en ne lui attribuant pas, comme les Anglais, un fruit particulièrement volumineux, et en constatant l'apparence peu flatteuse de son coloris, si cet auteur l'avait fait accompagner de plusieurs autres variétés, qui lui sont 'supérieures sous tous les rapports, et avec lesquelles elle ne peut cadrer qu'à cause de son époque tardive de maturité.

Le principal mérite que lui reconnaissaient son obtenteur et ses propagateurs était celui de posséder toutes les qualités de la fameuse N. Stanwick, sans avoir les défauts qui ont obligé de restreindre la culture de cette remarquable variété, dont nous parlerons plus loin. Nous ne contestons pas, nous le répétons, cette assertion, lorsqu'il s'agit de culture sous verre; mais nous pen

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sons que, pour la culture au dehors, ces deux variétés, placées dans des conditions analogues, équilibreraient la balance, soit qu'on place sur chacun des plateaux de cette dernière la somme des qualités ou la somme des défauts de chacun d'elles. Tant il est vrai qu'il n'y a rien de parfait en ce monde !

L'Illustration horticole (1864, planche 391) a publié une gravure et un extrait du journal anglais The Florist and Pomologist, concernant la N. Victoria. Nous y trouvons le passage suivant, tiré du rapport du Comité pomologique de la Société d'horticulture de Londres:

« Le plus grand triomphe de M. Rivers est une Nectarine qui a tous les mérites du Stanwick, et aucun de ses défauts. Elle a été obtenue de la Violette hâtive, fécondée de cette dernière. Le fruit a tout l'aspect et la riche saveur de son parent mâle, mais avec ce coloris rouge foncé qui entoure le noyau du parent femelle. Elle est d'un mois plus précoce que le Stanwick, et d'une quinzaine plus tardive que la Violette hâtive. »

Il y a, de la part des pomologistes anglais qui se sont occupés de cette Nectarine (y compris son obtenteur dans ses différents catalogues descriptifs) une contradiction inexplicable sur l'époque de maturité. Après avoir dit que ce prétendu hybride des N. Violette hâtive et Stanwick mûrit quinze jours plus tard que la première (c'est-à-dire, pour notre climat, la mi-septembre), ils la donnent comme étant d'un mois plus précoce que la N. Stanwick dont l'époque de maturité est, de l'avis de tout le monde, la mi-septembre !

M. de Mortillet (1), dans l'extrait qu'il donne de l'auteur anglais Robert Hogg, commet une erreur dont nous ne le rendons pas responsable, mais que nous nous permettrons de relever. « Cet hybride, » y estil dit, « a conservé les fleurs du Stanwick. » On verra tout à l'heure que la N. Stanwick est à fleurs rosacées, tandis que la N. Victoria est à fleurs campanulacées.

En attendant que de plus autorisés que nous veuillent bien s'occuper de cette Nectarine, et débrouiller, s'il est possible, ces malentendus, nous allons donner le résumé de nos notes sur sa fructification à l'Etablissement pendant ces trois dernières années :

Fruit gros, de forme sphérique, à peau d'un vert persistant lavé de cramoisi, à chair bien fondante et très-juteuse, sucrée, parfumée, de première qualité; maturité dans la seconde quinzaine de septembre.

Arbre vigoureux et très - fertile, mais exigeant une exposition très-chaude. Fleurs plutôt moyennes que petites, d'un coloris rose vif particulier.

18. NECTARINE LARGE ELRUGE. Variété

(1) Les meilleurs fruits, t. I, p. 233.

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