Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

en faisant intervenir un cataclysme pour détruire une première création, et un miracle pour faire sortir du néant une création nouvelle, ne s'apercevant pas qu'ils demandent à la nature de faire le plus quand il lui suffirait de faire le moins. Il est bien évident, en effet, qu'il est incomparablement plus diffi

cile de créer des formes nouvelles avec rien du tout que de modifier des formes déjà existantes; mais le parti pris ne raisonne pas, et quand une idée a vieilli dans un cerveau, vraie ou fausse, logique ou absurde, il est rare qu'on réussisse à l'en faire sortir. NAUDIN.

RAPHIOLEPIS OVATA

Arbuste très-floribond, à feuilles persis- | tantes, très-épaisses, coriaces, largement

Fig. 52. Raphiolepis ovata.

elliptiques, parfois obovales, à contour trèslégèrement crénelé, vert luisant en dessus, glaucescentes en dessous et plus ou moins couvertes d'un tomentum court gris cendré, parfois roux; pétiole très-gros, court. Fleurs

très-nombreuses, disposées en épis paniculés, d'un blanc légèrement rosé, à pétales longuement et régulièrement ovales. Etamines nombreuses à filet violacé. Calyce d'un vert roux, couvert de poils courts rosés, à cinq divisions distantes, largement arrondies. Fruits subdressés sur des ramilles de 6-8 centimètres de longueur, noirs, longs d'environ 1 centimètre, larges de 7-8 millimètres, oblongs, obtus au sommet où se trouve une cicatrice calycinale, atténués à la base, portés chacun sur un fort pédoncule d'environ 1 centimètre de longueur.

Le R. ovata (fig. 52), qui est originaire du Japon, est rustique pour notre climat où il forme un petit arbuste ramifié. Ses fleurs, qui s'épanouissent en mai-juin, forment un charmant contraste avec les feuilles qui les accompagnent. Il fut introduit en France vers 1864. On le multiplie par boutures et par graines. Celles-ci qui sont osseuses, trèsdures, comme celles des Crataegus, doivent être semées peu de temps après qu'elles sont mûres. Dans ce cas elles lèvent assez bien, au printemps suivant, toutefois. Quant aux boutures, on les fait avec des rameaux de l'année, en août-septembre; on les plante en terre de bruyère dans de petits godets qu'on place sous cloche dans la serre à boutures. Si l'on avait des plantes dans une serre, on pourrait bouturer d'août à mars, en prenant les bourgeons au fur et à mesure qu'ils seraient suffisamment aoûtés.

[graphic]

RHUS OSBECKII

Cette espèce qui, assure-t-on, est origi- | naire du Japon, et que l'on rencontre également en Chine, a déjà été recommandée aux lecteurs de la Revue horticole comme plante à feuillage ornemental; c'est avec raison toutefois, car sous ce rapport elle est trèsjolie. En effet, ses feuilles composées imparipennées, à rachis largement ailé, qui atteignent de très-grandes dimensions, sont des plus élégantes; les folioles assez épaisses, largement et peu profondément dentées, très-courtement tomenteuses, feutrées et blanc ferrugineux en dessous, sont d'un vert foncé en dessus.

Jusqu'ici, ainsi que nous l'avons dit ci

BRIOT.

dessus, le R. Osbeckii, D. C., n'avait guère été recommandé que pour son feuillage qui, on peut le dire, est très-joli. Ce n'est pas assez toutefois; ses fleurs qui apparaissent en août, disposées en très-gros épis paniculés ou grappes ramifiées (ces inflorescences atteignent jusqu'à 40 centimètres et plus de longueur sur presque autant de largeur à la base), sont aussi des plus élégantes; elles sont très-petites, blanches, excessivement nombreuses. Jusqu'ici nous n'avons pas encore vu de graines de cette espèce.

Le R. Osbeckii forme un arbrisseau qui atteint de 3 à 7 mètres environ de hauteur; sa tige, qui n'est jamais bien élevée, se ter

ESSENCES FORESTIÈRES EXOTIQUES: LEUR BOIS, LEURS EMPLOIS DIVERS.

mine par une tête relativement très-large, ramifiée, arrondie ou subhémisphérique. Sa floribondité, l'époque où il fleurit, jointes à la beauté de son feuillage, font de cette espèce un des plus jolis arbrisseaux d'ornement de pleine terre; aussi le recommandons-nous d'une manière toute particulière. On multiplie le R. Osbeckii par tronçons de racines qu'on fait au printemps lorsque la plante commence à entrer en végétation; si on les faisait avant l'hiver, les coupes noir

349

ciraient, et la pourriture ne tarderait pas à les détruire. On coupe les tronçons de racines à une longueur de 12 à 15 centimètres, et on les plante dans une terre préparée douce, siliceuse, en ayant soin que l'extrémité supérieure soit recouverte d'une épaisseur de terre d'environ 1 centimètre. Ajoutons en terminant que cette espèce est trèsrustique, qu'elle supporte parfaitement le froid de nos hivers.

ESSENCES FORESTIÈRES EXOTIQUES

LEUR BOIS, LEURS EMPLOIS DIVERS

Après les ouvrages devenus classiques de Duhamel et de Varennes de Fenille, ainsi que les travaux de l'école forestière de Nancy, il reste peu de chose à dire sur les bois indigènes de la France. D'après la publication des travaux qui résument les introductions faites pour le reboisement des montagnes et pour l'ornement de Paris et des jardins paysagers, on a importé une grande quantité de grands végétaux exotiques qui trouvent leurs emplois dans le commerce et dans l'industrie. On doit surtout à MM. Bosc et André Michaux, voyageurs naturalistes, l'introduction et la connaissance de très-beaux arbres de l'Amérique du Nord. Ils n'ont reculé devant aucun sacrifice pour les faire multiplier et pour les faire connaître.

C'est surtout depuis le commencement de ce siècle que la plupart de ces végétaux ont été introduits dans les cultures du Nord et du sud-ouest de la France, et où la plupart d'entre eux poussent avec une telle vigueur qu'ils semblent avoir trouvé un sol et un climat analogues aux leurs. En effet, presque tous fructifient et se ressèment naturellement dans les localités les plus favorables.

Les départements de la Haute-Garonne et de l'Ariége en possèdent un certain nombre d'espèces qui ont acquis des dimensions remarquables qui permettent d'utiliser leur bois à des emplois divers. Je crois devoir citer quelques exemples en commençant par les Chènes.

Les Chênes rouges de l'Amérique du Nord forment des arbres remarquables par leur port élevé et la rapidité de leur croissance, surtout dans les sols frais et profonds; leur végétation est au moins égale à celle des divers Chènes de la France. Ce n'est qu'à l'âge de 45 à 50 ans que ces arbres donnent des glands fertiles qui germent avec la plus grande facilité. Un semis exécuté en décembre1869 m'a parfaitement réussi, et les jeunes plants pourront être mis en pépinière à l'automne prochain.

Les Chênes quercitron (Quercus tincto

A. JOUBERT.

ria, à feuilles de Saule (Q. phellos), sont beaucoup plus rares que l'espèce précédente; ils sont même peu connus dans le sud-ouest. Il existe un fort beau sujet de Q. phellos au jardin des plantes de Toulouse; il a acquis de grandes dimensions et fructifie chaque année. Le bois du Q. tinctoria est remarquable par la belle couleur jaune de chrome que fournit son écorce; l'élégance de son feuillage, les bonnes qualités de son bois devraient le faire plus généralement cultiver. On n'éprouve plus pour leur multiplication les grandes difficultés qu'éprouvaient les premiers introducteurs qui, le plus souvent, recevaient leurs glands germés ou complètement avariés. Presque tous ces arbres, aujourd'hui, en France, donnent des glands fertiles. Chaque année, MM. Vilmorin et Cie en mettent une bonne quantité au commerce.

Les Noyers noirs, cendrés, pacaniers, sont des arbres de première grandeur, également remarquables par leur port, leur feuillage et la rapidité de leur croissance.

Le Noyer noir (Juglans nigra), assez généralement connu et cultivé depuis une cinquantaine d'années, fructifie à l'âge de 10 ou 12 ans. Ses Noix, entourées d'un brou épais de couleur vert grisàtre, qui se fendille à la maturité, viennent par 3 ou 4 par le rameau; elles ne sont pas comestibles, et jusqu'à ce jour ne servent guère qu'à la multiplication.

Le bois, qui est veiné de jaune et de noir, produit un bel effet; son grain très-serré le rend susceptible de prendre un beau poli et propre à différents usages, soit pour meubles ou pour faire des parquets; il a la finesse et la beauté du bois du Noyer commun, qui tend à disparaitre, par suite du prix élevé de son bois, prix qui très-souvent tente les propriétaires à vendre les arbres dès l'âge de 25 à 30 ans, avant même que le bois ait acquis toutes les qualités qu'on est en droit d'en

attendre.

LEO DOUNOUS.

PROCÉDÉ POUR DÉTRUIRE LES FOURMIS

DANS LES MELONNIÈRES

Depuis un mois environ, et notamment. pendant les fortes chaleurs, ainsi que par les temps lourds et orageux, notre habitation, jusqu'au premier étage, est devenue le repaire et le rendez-vous d'un nombre considérable de fourmis ailées. Nous avons employé pour combattre ces ennemis qui nous assiégent chaque année de plus en plus le marc de café, le guano, la fleur de soufre en poudre, l'acide phénique, tout cela sans le moindre résultat. Ces détestables bètes se logent sous le parquet, dans les plinthes, dans les stylobates, derrière les papiers de tenture et dans toutes les fissures les moins perceptibles et les plus légères; le feu, l'eau chaude ne les éloignent pas non plus, et nous ne savons comment faire pour en éviter le retour. Nous venons à cette occasion faire appel à nos confrères, en les priant de nous indiquer la manière de se défaire d'un semblable ennemi, fort incommode, puisqu'au moyen de ses ailes il envahit toutes les parties habitées et toutes les parois de la pièce où il a élu domicile. En outre de la mauvaise odeur qu'elle exhale, c'est pendant le repas du soir particulièrement que cette gente ailée, d'un nouveau genre, vient se poser sur les plats et sur les assiettes, ce qui est fort désagréable, on le conçoit. Nous offrons donc à l'avance nos bien sincères remerciements à ceux de nos collègues qui connaissent maintenant notre embarras et nos ennemis, et qui, s'ils ont eu le triste avantage d'avoir été visités par les fourmis ailées, voudront bien nous faire connaitre les moyens qu'ils ont employés avec succès pour les chasser de leur maison.

En échange de ce bon procédé tout confraternel, nous allons leur dire comment M. le marquis de Forghet a détruit les fourmis rouges et les grosses noires qui envahissaient sa melonnière pendant l'été, dans sa propriété de la Ferté-Alais (Seine-et-Oise), il y a de cela plusieurs années, et ce procédé n'en est pas moins bon, puisqu'il a complètement réussi. Nous le tenons de M. de Forghet lui-même. Voici le procédé dans toute sa simplicité.

M. de Forghet, contrarié depuis quelques semaines par la présence, en très-grande quantité, de fourmis rouges et d'autres grosses noires qui dévoraient ses pieds de melons dans sa melonnière, eut l'heureuse idée, pour détruire ces insectes dont le voisinage est toujours fort désagréable aux plantes et aux hommes, d'inventer une dissolution dont il a fait une application qui a parfaitement et immédiatement répondu à son attente. Cette dissolution se compose de :

1o Savon noir, 33 grammes; 2" Potasse, 250 grammes; 3o Eau naturelle ou de source, un litre et demi.

Le tout a bouilli ensemble pendant quelque temps, puis il a retiré du feu ce mélange devenu homogène; ensuite, au moyen d'un petit bâton ou d'un plantoir, il pratiqua des trous de distance en distance dans la couche et qui traversaient l'épaisseur du terreau, jusque sur le fumier. Chacun des trous fut rempli de ce liquide ainsi composé, et l'opération fut renouvelée deux fois de suite, la seconde par pure précaution.

Ce moyen très-simple et à la portée de tout le monde a sur le champ détruit ou éloigné les fourmis de la melonnière, à un tel point que M. de Forghet n'en a plus revu une seule depuis et après l'opération. A sa grande satisfaction, M. de Forghet vit ses melons, qui avaient été fatigués par la présence de ces insectes, reprendre très-promptement le dessus et végéter admirablement. Tous les pieds indistinctement étaient dans le meilleur état possible; ils se chargèrent de fruits, dont la qualité ne le cédait en rien à la grosseur ni à la quantité. Il n'est pas inutile d'ajouter, en terminant cette note, que toutes les précautions nécessaires en pareil cas furent prises pour que cette dissolution ne portât pas préjudice — si préjudice il devait en résulter à la végétation, en pratiquant les trous à une certaine distance des racines, et aussi en évitant d'en verser sur les feuilles et sur les tiges de melons.

BEGONIA COMTE ALFRED DE LIMMINGHE

Deux Begonia ont reçu le nom spécifique de Comte Alfred de Limminghe. L'un appartient à la section dite Begonia rex ou à feuillage coloré, et brille par ses grandes feuilles ovoïdes, dont le bord et le centre, d'un vert terne foncé pointillé de blanc, sont séparés par une large bande d'un blanc

BOSSIN.

moiré qui contraste agréablement avec les parties vertes qu'elle sépare, et aussi avec le dessous de la feuille qui est coloré rose pourpré.

L'autre, au contraire, le B. comte Alfred de Limminghe, Ed. Morr., qui fait le sujet de cette note et que représente la figure colo

[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small]
« ZurückWeiter »