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CULTURE DES ANANAS.

à préparer est relative au nombre de plantes qu'on a à nettoyer; il n'est pas nécessaire de laisser les plantes dans le bain pendant longtemps; dix minutes environ suffisent. L'opération terminée, le liquide peut être renfermé dans des bouteilles et se conserver jusqu'à ce qu'on en ait de nouveau besoin pour le même usage. Le plus souvent on s'en sert contre les pucerons des Pêchers, Pruniers, etc., mais alors il faut y ajouter de l'eau dans la proportion de 50 litres pour un litre de nicotine.

Bien que nous ayons dit ci-dessus qu'on peut laisser les oeilletons dans le bain pendant environ dix minutes, ce temps n'est pas de rigueur; si les plantes n'ont que trèspeu d'insectes, on pourra les tremper et les retirer presque aussitôt. Lorsqu'on les retirera, on les mettra sur des claies, de manière qu'elles ressuient, puis on procédera à la plantation, qui se tera sur couche, ainsi qu'il a été dit précédemment lorsqu'il a été question de la plantation.

Il va sans dire aussi que, autant que possible, on devra isoler les plantes qui pourraient porter des insectes de celles qui en sont exemptes, afin de ne pas les exposer à être envahies à leur tour.

En opérant ainsi qu'il vient d'être dit pendant deux ou trois ans sur les plantes de multiplication, on arrivera facilement à se débarrasser complètement du C. Bromeliæ.

Indépendamment du Chermes Bromelic dont il vient d'être question, il arrive parfois que certaines variétés, surtout, par exemple, le Jamaïque violet, sont attaquées par la cochenille: on s'en débarrasse à l'aide du liquide dont il vient d'être parlé qu'on lance sur les plantes sous forme de bassinage.

Choix des variétés à cultiver. — S'il est indispensable au jardinier de savoir cultiver l'Ananas, il n'est pas moins nécessaire qu'il sache choisir et distinguer les bonnes variétés, afin de n'admettre dans ses cultures que celles dont les qualités sont bien reconnues. Ces qualités sont la beauté, la grosseur et surtout la bonté des fruits, la vigueur et la rusticité des plantes. Les variétés délicates ou celles qui ne présentent qu'un intérêt de curiosité doivent être rejetées impitoyablement, si on cultive les Ananas au point de vue du produit.

L'étude toute particulière que nous avons faite d'une grande quantité de variétés nous a convaincu que l'amateur ou le cultivateur qui s'en tiendra à un petit nombre de variétés réalisera la plus grande somme de jouissance et de profit. L'expérience nous a démontré qu'une dixaine de variétés tout au plus suffisent largement : ce sont celles dont nous allons indiquer les noms et les principaux caractères:

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1 Ananas commun. Cette variété, introduite de la Martinique, laisse à désirer sous le rapport de la grosseur et par la facilité de produire des œilletons; mais les remarquables qualités de son fruit, qui est aussi parfumé que sucré, le font rechercher tout particulièrement des confiseurs. La maturité de son fruit se fait en six mois, à partir du jour où il marque.

2o A. Comte de Paris. Celui-ci, dont les qualités sont tout aussi grandes et nombreuses que celles du précédent, l'emporte par la grosseur de son fruit et la beauté de la plante, qui donne moins d'œilletons. Le fruit mûrit au bout de cinq ou six mois, du jour où il marque.

3' A. du Mont-Serrat. - Cette variété a le même port que le no 1, mais sa végétation est plus forte, quoiqu'il donne beaucoup d'oeilletons. Le fruit est énorme, pyramidal, tardif et de première qualité. Mùrit en cinq ou six mois.

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40 A. de la Providence*. Cette variété est l'une des plus belles par son feuillage, qui est raide et très-élevé, contourné en forme de gouttière. Son fruit est aussi l'un des plus gros; il est turbiné, quelquefois pyramidal. Malheureusement il n'est que de deuxième qualité. - Mûrit en cinq mois.

5o A. Cayenne à feuilles lisses*. - Cette plante a les feuilles lisses, ce qui la rend précieuse au point de vue de la culture. Malheureusement elle donne peu d'œilletons. Son fruit énorme est très-recommandable par sa beauté et ses qualités. La plante elle-même est très-ornementale. - Mûrit en cinq ou six mois.

60 4. Charlotte Rothschild". — Obtenue d'un semis de l'Ananas Cayenne épineux. Cette belle variété devrait exister dans toutes les collections, car indépendamment qu'elle est précieuse par ses fruits, soit à l'état ornemental et utile, la plante est très-ornementale; ses feuilles épineuses atteignent quelquefois 1m 50 de longueur, en formant un faisceau admirable. Fruit parfois monstrueux et de forme pyramidale, pesant jusqu'à 4 kilog. - Mûrit en six mois.

70 A. Jamaïque violet. Cette plante, dont les feuilles de couleur violacée peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de longueur, est très-ornementale. Le fruit, de moyenne grosseur, est teinté de rouge lie de vin, le plus souvent de forme cylindrique pyramidale.

Complètement mûr et mangé à point, il est exquis, surtout accompagné de vin de Champagne. Mûrit en cinq ou six mois.

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80 A. Cayenne épineux. Plante d'un beau port, à feuillage épineux. Fruit trèsgros, cylindrique, de bonne qualité, pesant parfois de 2 à 4 kilog. - Mûrit en six mois.

9o A. Enville Mme Gontier. Variété de l'Enville. Plante d'un port agréable, à

feuillage épineux. Les fruits de cette variété, qui sont parfois monstrueux, laissent à désirer comme qualité; nous en avons eu un qui pesait 5 kilog. 200 grammes. - Mûrit en cinq mois.

1o A. Princesse de Russie. Cette plante, qu'on appelle parfois Reine de Moscou, est d'un beau port, surtout avec ses feuilles cannelées; elle est très-rustique et produit énormément d'œilletons. Son fruit turbiné, de grosseur moyenne, est de première qualité. — Mûrit en quatre mois.

Nous pourrions ajouter à cette liste une trentaine d'autres variétés; mais à quoi bon, puisqu'ils seraient inférieurs à celles que nous avons indiquées, et que dix variétés, à notre avis, sont même déjà de trop? En effet, dans une petite serre cinq variétés suffiraient largement. Aussi, pour cette raison, pour guider le jardinier dans le choix qu'il pourrait faire, nous avons marqué d'une astérique les variétés que nous avons reconnues les meilleures.

Emballage. Cette question, qui peut paraître secondaire, a néanmoins une importance qu'on ne saurait méconnaître, car après avoir fait tous les frais de culture nécessaires pour avoir de beaux Ananas, il faut pouvoir en tirer parti lorsqu'on est obligé de les expédier. C'est pour cette raison que nous allons consacrer quelques lignes à cette opération qui, en raison de la nature des plantes, demande des soins particuliers.

Pour faciliter le transport des Ananas, il faut remplir les cinq conditions générales suivantes: 1o cueillir les Ananas qui doivent voyager au loin, un peu avant leur parfaite maturité, qui s'achèvera pendant le trajet. Si ce trajet est un peu long, les Ananas seront plus fermes et moins exposés à se décomposer. 2o Envelopper chaque fruit avec une double feuille de papier Joseph et les isoler les uns des autres avec du regain de foin très-sec et tendre, afin qu'ils ne puissent se meurtrir. 30 Employer pour les fruits détachés des plantes des caisses en bois les plus légères possibles, offrant une surface de 60 à 70 centimètres carrés, sur une hauteur de 15 à 18 centimètres, selon la grosseur des fruits. On mettra au fond de la caisse une couche de regain, puis on mettra un rang de fruits qu'on isolera, ainsi qu'il vient d'être dit, et on les recouvrira d'une couche de regain assez épaisse, pour que le couvercle de la caisse presse dessus, de manière que les fruits ne puissent bouger. 4o Si l'on envoie la plante avec le fruit, il faut d'abord réunir les feuilles autour de ce dernier, lorsqu'il aura été enveloppé de papier Joseph, et placer un tuteur depuis le pied de la plante jusqu'à son sommet, afin de maintenir le tout, qui, par l'ébranle

ment continu, pourrait être détaché de la tige. 5° Envelopper toute la plante avec de la paille de seigle (2 centimètres environ d'épaisseur), et que l'on maintient avec six liens, soit d'osier ou de ficelle.

Dans les temps de gelées, il sera prudent de doubler la paille et d'envelopper le fruit d'une feuille de ouate plus ou moins épaisse, en raison de l'intensité du froid. Toutefois, si celui-ci était trop considérable, il vaudrait mieux, si la chose est possible, retarder un peu l'envoi.

Usage. La grande quantité de principe sucré que contient l'Ananas le rend d'un très-grand usage pour la confection des desserts, dont il est en quelque sorte le roi ; il couronne les compotiers de Poires, d'Oranges, et s'il est seul on le place toujours au centre de la table.

Les nombreux usages que l'on fait des Ananas, les diverses préparations qu'on peut leur faire subir, rentrent dans le domaine du confiseur; les différents procédés sont décrits dans des traités spéciaux auxquels nous renvoyons. Toutefois, et pour terminer le petit travail que nous avons entrepris sur la culture des Ananas, nous croyons devoir dire quelques mots sur la manière dont on les accommode à l'état frais, lorsqu'ils sor

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pour ainsi dire de la serre du jardinier. On sert l'Ananas de différentes façons, d'abord à l'état frais, et dans ce cas on l'accommode de la manière suivante : à l'aide d'un couteau bien affilé, ou pèle le fruit et l'on fait disparaitre toutes les aspérités qui l'entourent. Epluché, il est coupé par rondelles de quelques millimètres d'épaisseur, et que l'on dispose autour d'un compotier au fond duquel on a placé du sucre en poudre. Chaque rondelle est placée par ordre et recouverte aussi de 2 à 3 millimètres de sucre. Tant qu'il y a des fruits, les tranches s'ajoutent les unes sur les autres, et lorsqu'il n'y a plus de fruits à couper, on recouvre le tout d'un couvercle en verre, afin de conserver au fruit tout son parfum. La préparation doit se faire quelque temps avant de le servir.

Quelquefois on remplace le sucre par du vin de Champagne, on dispose les tranches de la même façon dans le compotier, et l'on ajoute assez de vin pour que toutes les rondelles soient baignées.

Quelquefois aussi on mange l'Ananas au naturel. On le coupe alors par tranches, ainsi qu'il a été dit ci-dessus; on les mange alors en rejetant la pellicule externe, ainsi qu'on le fait lorsqu'il s'agit d'une Orange. Il va sans dire que si l'on veut on peut les saupoudrer de sucre.

E. LAMBIN,

Elève du potager impérial de Versailles, jardinier, professeur de la Société d'horticulture de Soissons.

CERISIERS DU SUD-OUEST.

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QUERCUS PYRAMI.

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CERISIERS DU SUD-OUEST

Au milieu de l'abondance des fruits rouges à noyaux qui mûrissent en ce moment (1), il serait peut-être utile de faire connaître et apprécier quatre à cinq variétés de Cerises précoces plus ou moins nouvelles, presque toutes originaires des départements des Pyrénées centrales; elles méritent de fixer l'attention des cultivateurs. L'éloge qu'en font dans leurs catalogues MM. Barthère et Bonamy, pépiniéristes à Toulouse, les qualités qu'elles m'ont présentées depuis que je les cultive, leur précocité, leur fertilité leur assurent une bonne place dans le jardin fruitier ou dans le verger. Ne les trouvant pas d'ailleurs mentionnées dans les catalogues si complets et si détaillés de MM. Leroy, d'Angers, et Baltet, de Troyes, j'en conclus qu'e 'elles sont peu connues, et c'est afin de les vulgariser que je vais essayer de les décrire :

1. Cerise Mme Courtois (Bonamy, 1860), trouvée par ce pépiniériste sur une ferme dépendant du château de Lamothe, près Puylaurens (Tarn). Arbre fertile. Fruit de première grosseur et de qualité supérieure. Peau rose vif. Chair légèrement rosée, sucrée, fort agréable. Mûrit en juin-juillet.

2. Gros Bigarreau hâtif. Arbre d'une grande vigueur, très-fertile. Fruit à chair croquante, charnue; eau suffisante, légèrement acidulée; à maturité successive, dans le

| genre des fruits des Cerisiers anglais Mayduk, etc. Première maturité fin mai et juin.

3. Cerise doucette, du genre des Albanes. Arbre de première grandeur, très-fertile. J'ai trouvé, dans le vieux jardin fruitier de l'abbaye de Calers (Haute-Garonne), cette ancienne variété, que je crois indigène, et que l'on rencontre souvent aussi dans les vieux vergers de la Haute-Garonne et de l'Ariége. Fruit moyen, à chair blanche; peau légèrement colorée en rose tendre; eau douce, sucrée, assez agréable. Mûrit en juin.

4. Cerise précoce de Sabarat (Ariége). Dans la vallée de l'Ariége, on cultive deux ou trois variétés de ces Cerises très-précoces; leurs fruits mûrissent fin mai et juin. Elles se succèdent et devancent de près de quinze jours les Cerises anglaises. Leur récolte se prolonge pendant un mois et demi. Arbre fertile et qu'on peut se procurer chez les pépiniéristes de Sabarat.

5. Gros Guindoul hâtif. Fruit de première grosseur, de qualité supérieure pour être conservé dans l'eau-de-vie, gros, rouge sombre; eau abondante, acidulée. Mûrit en juin-juillet. Arbre propre aux grands vergers, où il acquiert de belles proportions, à feuilles grandes, dentées en scie, d'un vert foncé. L. D'OUNOUS.

QUERCUS PYRAMI (2)

D'après Kotschy: Grand arbre à écorce fendillée, de couleur foncée, à rameaux peu étendus, portant au sommet un bouquet de nombreuses feuilles. Feuilles ne tombant qu'à la pousse de la deuxième année, coriaces, brièvement pétiolées, presque glabres, un peu luisantes et d'un vert foncé en dessus, d'un gris brun, tomenteuses en dessous.

Les jeunes feuilles (celles du printemps) sont ovales, sous-orbiculées à la base ou cordiformes tronquées, très-obtuses au sommet, portant sur les bords 7-8 dents inėgales, peu profondes, à dents plus ou moins. pointues. Les feuilles adultes (celles de l'arrière-saison) sont beaucoup plus variées; elles sont oblongues-lancéolées-acuminées, ou oblongues-elliptiques, plus ou moins profondément dentées, ou bien lyrées (au milieu), aiguës ou obtuses et arrondies des deux côtés.

L'inflorescence mâle, courtement pédonculée, se développant horizontalement,

(1) Cet article a été écrit au mois de juin.

(Rédaction). (2) V. Revue horticole, 1870, pp. 58, 279 et 300.

|

est garnie de poils courts. Les sépales, lancéolés, glabres à l'extérieur, sont courtement ciliés sur les bords; les étamines sont plus courtes que les sépales; les anthères, ovaleselliptiques ou suboblongues-elliptiques, sont munies de poils courts, dressés. Les deux inflorescences femelles, réunies-opposées, sont fortement tomenteuses. Les écailles inférieures de la cupule sont ovées-lancéolées, plus larges et confluant graduellement sur les supérieures lancéolées. Le gland, qui est lancéolé, atténué vers le sommet, dépassant trois fois la cupule, est complètement glabre et luisant, excepté au sommet, où il est concave, pulvérulent, tomenteux. La cicatrice est unie, tout à fait plane.

Cette espèce a des rapports avec le Q. conferta, Kit., et avec le Q. sessiliflora, Smith. Elle est commune dans les forêts montagneuses de la Transylvanie et de la frontière militaire valaque illyrique; sa culture prospère dans toute l'Europe moyenne. Son bois n'est pas très-solide, et le tronc présente moins de résistance que celui du Q. sessiliflora, Smith.

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Cette espèce, qui appartient à la famille des Sapotées, a été découverte en 1844 par M. Linden, de Bruxelles, sur le territoire des Indiens Auruacas, dans la Sierra-Nevada de Santa Martha (Nouvelle-Grenade), où elle croît à une élévation suprà-marine de 8,000 à 9,000 pieds. Mais ce n'est toutefois qu'en 1852 que M. Schlim, voyageur botaniste, à qui l'horticulture et la botanique doivent tant, l'envoya à M. Linden, de Bruxelles, qui la mit au commerce.

Le Lucuma deliciosa, Planchon et Linden, peut être considéré comme une bonne fortune pour l'Europe méridionale (Italie, Espagne, Portugal, etc., et peut-être même pour certaines parties de la France), où il sera cultivé comme arbre fruitier. Il va de soi que dans notre colonie algérienne il pourra rendre de grands services comme arbre fruitier. A Saint-Michel, aux Açores, M. Do Canto, un des plus grands amateurs horticoles de l'Europe, cultive cette espèce en pleine terre où elle fructifie chaque année. C'est grâce à M. Auguste Faveresse, jardinier de M. Do Canto, que nous devons de pouvoir publier des détails intéressants et exacts sur cette plante.

Le L. deliciosa, Planch. et Lind., forme un arbrisseau qui atteint 8-10 mètres de hauteur, peu ramifié, à feuilles alternes persistantes, entières, ovales-obtuses, coriaces, longues de 20 à 24 centimètres, larges de 10 à 12 centimètres, à nervures saillantes, couvertes d'un tomentum roux. Fleur blanc verdâtre à corolle monopétale urcéolée, à

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6 divisions. Fruit sphérique, atteignant 45 centimètres de diamètre, à peau rugueuse, d'un gris verdâtre; chair pulpeuse, jaune, parfois légèrement rosée, fondante, sucrée, rappelant un peu la saveur des fruits du Mangoustan; graine solitaire dans une cavité centrale.

On ne peut guère douter, ainsi que je l'ai dit ci-dessus, que le L. deliciosa ne soit comme arbre fruitier une ressource pour beaucoup de contrées méridionales, et ce qui est aussi à peu près certain, c'est que dans les pays moins' favorisés par le climat, on pourra le cultiver en serre comme arbre fruitier exotique, et cela d'autant mieux qu'il est originaire de localités sinon froides, du moins relativement tempérées, et que d'une autre part la plante n'atteint que de faibles dimensions et fructifie assez jeune. A l'appui de mon dire, je puis citer l'individu qui fructifie chez M. Do Canto et qui, planté depuis 6 ans seulement, et haut d'environ 3 mètres, fructifie depuis quelques années déjà.

D'après M. Auguste Faveresse, jardinier de M. Do Canto, et à qui j'emprunte une partie de ces détails, il existe aux Açores une variété de L. deliciosa dont les feuilles complètement glabres sont sensiblement acuminées.

En France on devra cultiver le L. deliciosa dans une serre tempérée, en ayant soin de le placer dans des endroits bien éclairés et insolés s'il est possible. Dans ces conditions on pourra espérer de le voir fructiHOULLET.

A PROPOS D'UNE ANOMALIE PRÉSENTÉE PAR DES CEPS DE RAISIN (1) |

Ayant promis aux lecteurs de la Revue horticole de leur rendre compte des résultats d'expériences que nous nous proposions de faire sur une opération particulière pratiquée en vue de faire fructifier les pampres du bas de certains cépages qui ne rapportent que sur les pampres du haut, nous ve

(1) V. Revue hort., 1869, p. 230.

nons aujourd'hui remplir notre engagement. Voici comment nous avons procédé :

Au mois de mai dernier, lorsque les bourres des sarments taillés à long bois ont commencé à bourgeonner, nous n'avons conservé sur chacun d'eux que les deux bourres les plus inférieures; cette suppression a considérablement favorisé le développement des bourgeons réservés, mais malgré cela

BUDDLEIA CURVIFLORA.

ces bourgeons sont néanmoins restés presque tous infertiles. D'où nous avons conclu que le fait que nous avons signalé l'année dernière était dû à une cause déterminée par une végétation particulière.

Toutefois, malgré l'insuccès relatif de notre essai, nous n'abandonnons pas le sujet, au contraire; aussi sommes-nous disposé à faire de nouvelles recherches. Il nous paraît difficile d'admettre que la nature ait voulu faire une exception pour le mode de fructification chez quelques sortes de Raisins; il nous semble que la faute ne peut être attribuée qu'au planteur qui, s'étant servi, pour la reproduction, de boutures mal constituées

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(gourmands, sarments aplatis, etc.), aura ainsi disposé les ceps à l'infertilité.

Les beaux et nombreux fruits que nous voyons, annuellement, récolter dans un champ voisin de notre lieu d'expérimentation, sur quelques rangées de Vignes du cépage qui fait l'objet de cette note, de la Madeleine blanche, taillées à court bois, paraissent confirmer notre dire; aussi nous proposons-nous, à l'automne prochain, de créer, avec des boutures-types de ces variétés de Raisins, une plantation dont nous nous ferons un devoir de publier les résultats dans la Revue horticole. M. FAUDRIN.

BUDDLEIA CURVIFLORA

Cette espèce, bien qu'introduite depuis | quelque temps déjà dans les cultures, y est encore très-rare et à peine connue. On pourrait même admettre qu'il en est de même en botanique, si l'on en juge par le peu qui en a été dit. Voici l'énumération des caractères que présente le B. curviflora (fig. 51): Arbrisseau trèsrameux, à branches fortement quadrangulaires par des expansions foliacées membraneuses, très-développées. Feuilles opposées, caduques, très longuement lancéolées, entières ou le plus souvent présentant à de grandes distances, mais trèsirrégulièrement, de courtes denticules, atteignant jusqu'à 25 centimètres de longueur sur 8 de largeur, portées sur un court pétiole semblant partir d'une saillie qui forme une sorte de bourrelet autour de la tige. Fleurs très-nombreuses, réunies par 2-3 sur un gros et court pédoncule, constituant des épis terminaux très-longuement tubulés, à 4 divisions largement arrondies, étalées, légèrement arquées à la base, gris-cendré lilacé et comme pulvérulente en dehors, plus foncé en dedans, c'est-à-dire sur les parties étalées des divisions. Fruits capsulaires lon

gitudinalement déhiscents, gros, ovales-elliptiques, à graines nombreuses très-ténues. Les fleurs, souvent un peu divariquées, sont, les unes d'un lilas cendré gris de lin, les autres d'un violet foncé, très-légèrement arquées vers la base.

Le B. curviflora, Hook. et Arntt., est ori

Fig. 51. Begonia curviflora.

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ginaire des Indes orientales. Buissonneux, il mesure 2-4 mètres de hauteur; il est très rustique et peut être employé avec avantage pour l'ornementation. Les vieux pieds commencent à fleurir dès le mois de juin; les jeunes (plants d'un an) fleurissent plus tard, et la floraison se prolonge plus longtemps, surtout si l'on a soin de les tenir à l'eau, dont, à cause de sa grande vigueur, la plante est trèsavide.

On multiplie le B. curviflora par bouture et par graine; les boutures se font pen

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dant l'été en prenant des jeunes bourgeons qu'on prépare, qu'on plante en terre de bruyè re et que l'on étouffe ensuite sous des cloches. Quant aux graines on les sème au printemps; comme elles sont très-ténues, on ne les recouvre pas ou on les recouvre à peine. Il va sans dire qu'il faut bassiner très-fréquemment ces graines, afin de les tenir toujours

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