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pourrait se faire avec succès, même pendant tout l'été. Toutefois nous ne prétendons pas dire qu'on obtiendrait les mêmes résultats et toujours satisfaisants pour tous les végétaux, car il est bien clair que la nature des plantes et leur tempérament n'étant pas identiques, et que d'une autre part l'état de développement dans lequel se trouvent les boutures lorsqu'on les coupe n'étant pas le même non plus, un procédé de multiplication uniforme devra donner des résultats différents. Cependant nous ne craignons pas d'affirmer que le moyen que nous recommandons est ce qu'il y a de mieux, et que tous ceux qui l'emploieront s'en trouveront satisfaits.

LES CHÈNES DE L'EUROPE ET DE L'ORIENT (1)
QUERCUS SYRIACA, KOTSCHY.

« Arbre droit, élancé, à écorce pâle un peu fendillée. Branches ascendantes très-chargées de feuilles, à écorce fortement tuberculée. Feuilles adultes gris blanchâtre, les plus jeunes brunâtres. Les bourgeons, coniques et légèrement anguleux, sont couverts d'écailles ciliées rouge brunâtre, blanchâtres au sommet. Les feuilles qui tombent successivement pendant l'hiver sont coriaces, portées sur un pétiole de 15 à 20 millimètres ; la face supérieure est d'un vert clair luisant; la face inférieure est d'un gris blanc, légèrement tomenteuse, puis glabrescente; le limbe, lancéolé, plus ou moins acuminé, est longuement elliptique, obliquement obtus aux deux bouts; celui des jeunes feuilles est entier sinué ou sinué denticulé. Les feuilles qui naissent vers l'arrière-saison sont ondu. lées sur les bords, qui le plus ordinairement portent de chaque côté six dents à pointe tronquée.

<< L'inflorescence mâle est lâche, grêle; la fleur est sessile; l'involucre, qui est à six divisions et recouvert de poils fins comme l'est aussi l'axe, a les sépales lancéolés-obtus; les étamines, le plus souvent opposées aux sépales, dépassent ces derniers et portent des anthères orbiculaires glabres.

« L'inflorescence femelle, au contraire, est à fleur sessile, sphéroïde et velue, grise. Les fruits, qui tombent au mois de novembre, sont épars, solitaires, portés sur de courts pédoncules au sommet des branches. Les cupules, cyathiformes, sont recouvertes de courtes écailles imbriquées, rapprochées, velues. Les écailles inférieures sont trian

gulaires, obtusément cuspidées; celles du milieu, qui sont saillantes, ont la partie supérieure un peu plus acuminée que les dermais les supérieures ont le sommet

nières ;

(1) V. Revue hort., 1870, p. 70 et 279.

MAY.

plus aigu et plus brièvement cuspidé. Le gland, qui est allongé, jaune brunâtre, dépasse la cupule de trois ou quatre fois; il est légèrement renflé vers le milieu, terminé par un court mucron souvent arqué. La cicatrice est plane-convexe.

« Cette espèce a été jusqu'ici confondue. avec le Quercus infectoria, Ollivier. On en trouve quelques individus au débouché du sud des gorges de Cilicie, au-dessous de Gulleck, à 3,500 pieds au-dessus du niveau de la mer; plus bas, près du village de Karauli, l'espèce est plus rare comme arbre, mais s'y trouve en quantité à l'état de grands arbrisseaux. Elle est plus commune à l'ouest du Libanon, au-delà de Tripoli, au-dessous d'Anubin, ainsi qu'au-delà de Beirut, près de Bukfaya; mais à l'est, entre Sachle et le lac de Limoni, la forêt est à peu près exclusivement composée de cette espèce de Chêne.

« Les piqûres d'insectes faites sur les Q. Syracia produisent des excroissances de petite dimension, mais jamais je n'ai trouvé de Noix de galle.

«Le climat de l'Europe méridionale conviendra à cette espèce qui semble rechercher les terrains calcaires. Le bois, d'une consistance lâche, est néanmoins tenace; il est employé aux menus ouvrages. »

KOTSCHY, 1. c.

L'examen de la figure qu'a donnée Kotschy, du Q. Syriaca, permet de rapprocher cette espèce du Q. sessiliflora, dont il serait une forme à feuilles plus petites, hypothèse que semble confirmer sa végétation. Les glands, d'après cette figure, dépassent 5 centimètres de longueur; leur diamètre dans la partie la plus large, atteint à peine 2 centi

mètres.

E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'AOUT)

Liste des jardiniers diplômés.

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Moyens de Exposition horticole

Quinzième session du Congrès pomologique de France, à Marseille. — École municipale d'arboriculture à Vincennes. Examens de fin d'année. · Catalogue de Primevères de la Chine de MM. Ch. Huber et Cie. A propos des arrosages. Lettre de M. le docteur II. Issartier, de Monségur (Gironde). Les bassinages et les binages. Les clôtures fruitières. Publication de M. Ch. Baltet. Plantes exotiques qui fructifient dans les cultures de M. Lafond. détruire les pucerons qui attaquent les Melons. - Article de M. Alph. Carrier. de la Société d'horticulture et d'acclimatation du Tarn-et-Garonne. - Destruction du Phylloxera par la submersion des Vignes. Article de M. Louis Faucon. - Lettre de M. Tardieu. - Quatrième livraison de l'Illustration horticole de Gand.. Plantes décrites dans cette livraison. Mort de M. Schiller. L'état des récoltes. Communication de M. le docteur Dhers. Publications de MM. Vilmorin Andrieux et Cie, à propos de la sécheresse. Places vacantes au jardin fruitier de l'École d'arboricul ture de la ville de Paris.

Le Congrès pomologique de France tiendra sa quinzième session à Marseille, du 12 au 17 septembre 1870. Le but de ces réunions, où se rencontrent toutes les notabilités de l'horticulture, et tout particulièrement de l'arboriculture, est l'étude des fruits: Abricots, Cerises, Poires, Pommes, Raisins, Groseilles, etc., en vue de constater leur mérite, de recommander ceux qui présentent le plus de qualités et, au contraire, de proscrire ceux qui sont de qualité inférieure ou dont les arbres présentent des inconvénients.

Pas n'est besoin d'insister pour faire ressortir l'avantage de cette institution. C'est, du reste, un fait bien reconnu et apprécié aujourd'hui; aussi regardons-nous comme un devoir non seulement de rappeler l'époque où la session devra avoir lieu, mais encore de recommander à tous ceux à qui la position laisse un peu de liberté d'en profiter pour se rendre au Congrès, à Marseille, où nous pouvons les en assurer ils seront

très-bien accueillis.

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En créant l'Ecole municipale d'arbori. culture, à Vincennes, l'administration municipale de la ville de Paris n'avait pas pour seul but de faciliter au public l'étude si utile de l'arboriculture en général, mais encore de former des jeunes gens capables d'exécuter et mème de faire exécuter (d'enseigner) tous les travaux que nécessitent cette branche très-importante du jardinage (l'arboriculture), trop souvent encore abandonnée à la routine.

Afin d'atteindre ce but, des cours théoriques sont faits tous les ans par M. le professeur Du Breuil, soit au local de la Société d'horticulture de France, soit au Conservatoire des arts et métiers, à Paris. Les leçons pratiques ont lieu à l'Ecole d'application de Saint-Mandé, dans le parc de Vincennes. Chaque année aussi ont lieu des examens spéciaux faits par des hommes compétents, et à la suite desquels il est accordé des diplômes et même des prix aux élèves qui s'en

16 AOUT 1870.

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sont rendus dignes. C'était pour procéder à ces examens que, les 25 et 26 juillet dernier, la commission nommée par M. le Préfet de la Seine se réunissait au local de la Société impériale et centrale d'horticulture de France. Cette commission était ainsi composée : MM. Pissot, inspecteur des forêts de l'Etat ; Hardy, directeur du potager impérial de Versailles; Du Breuil, professeur d'arboriculture; Pepin, jardinier en chef au Muséum d'histoire naturelle; Bouchard-Huzard, secrétaire général de la Société impériale et centrale d'horticulture de France; Ferdinand Jamin, pépiniériste à Bourg-la Reine; Le Peaute, sous-inspecteur des forêts de l'Etat; Carrière, jardinier au Muséum.

Constituée en jury, et après avoir nommé pour son président M. Hardy, et pour secrétaire-rapporteur M. Bouchard-Huzard, cette commission a présidé à l'examen des candidats, qui étaient MM. Antoine, Beaulieu, Béreau, Gatellier, Guihéneuf, Laurin, Legendre, Lescour, Oury, Primont, Renucci, Teinturier, Van der Notte. De ce nombre, six seulement ont obtenu un diplôme; ce sont, par ordre de classement, MM. Guihėneuf (Donatien), de Faymoreau (Vendée); Gatellier (Auguste-Victor), de Vancourtois (Seine-et-Marne); Van der Notte (Paul), de Ànzin (Nord); Primout (Henry), de SaintGouazer (Finistère); Béreau; Le Scour (Jean), de Morlaix (Finistère). Indépendamment des diplômes, trois prix consistant: le premier en une trousse d'outils de jardinage, les deux autres en une somme d'argent devant être converti en livres au choix des lauréats ont été accordés.

Le premier prix a été décerné à M. Guihéneuf; le deuxième à M. Gatellier; le troisième à M. Van der Notte.

On ne saurait trop, croyons-nous, encourager ces sortes d'institutions qui, tout en stimulant le zèle des jeunes gens, les poussent vers l'étude dont ils profitent d'abord, mais à laquelle, peut-être, la société a la plus large part.

16

par

MM. Ch. Huber et Cie, horticulteurs à elle fait 4 millimètres, lesquels, multipliés par Hyères (Var), viennent de publier un cata-cinq mille, représentent une surface de vingt logue prix-courant des graines de Primevèmètres carrés de feuilles absorbant l'eau des millions de bouches ou suçoirs; j'évite le lanres de la Chine, récoltées en juin dernier (1870). Ces graines, qui forment trois séries, gage scientifique. Il est donc facile de s'expliquer sont réparties en sept sections. La première les puissants effets du bassinage. section, intitulée Primula sinensis (à fleurs non frangées), comprend quatre variétés;

la deuxième section: Primula sinensis macrophylla (à fleurs non frangées, à feuilles de Fougère), comprend cinq variétés ;la troisième section: Primula sinensis fimbriata (à fleurs frangées), contient dix variétés; la quatrième section: Primula sinensis fimbriata clarkiaflora (à fleurs frangées, rappelant celles des Clarkia), ne contient qu'une variété à fleurs roses; la cinquième section: Primula sinensis fimbriata macrophylla (à fleurs frangées, à feuilles de Fougère), comprend cinq variétés; la sixième section: Primula sinensis flore pleno (fleurs doubles, non frangées), comprend deux variétés; enfin la septième série: Primula sinensis fimbriata flore pleno (fleurs doubles, frangées), comprend six variétés.

La note que nous avons insérée dans notre précédente chronique, page 261, relative aux soins à donner aux végétaux par les très-grandes sécheresses, a suscité chez un homme des plus distingués dont s'honore l'horticulture française, M. le docteur H. Issartier, des réflexions très-intéressantes qui éclairent la question, et dont la reproduction ne peut qu'être avantageuse. Voici la lettre qu'il a bien voulu nous écrire :

Monségur (Gironde), 19 juillet 1870.
Monsieur et cher collègue,

Je viens de lire dans votre Chronique horticole d'excellents conseils sur l'arrosage, dans les conditions malheureuses que subit l'agriculture, une sécheresse excessive et la rareté de l'eau. Si

vous voulez bien me le permettre, j'insisterai sur deux points essentiels, à mon avis: les bassinages et les binages.

Le bassinage est l'arrosage en pluie des feuilles et de la tige de la plante; il dépense peu d'eau et mouille une surface absorbante doni on ne soupçonne pas en général l'étendue. Au mois de mai dernier, j'ai planté dans une prairie un massif de 24 Magnolias, formant de très-belles pyramides de 4 à 5 mètres de hauteur; il n'est pas tombé sur eux, du ciel, une goutte d'eau. Tous les huit jours, je les arrose au pied avec un seau d'eau, je bine et je paille; mais tous les soirs, avec une pompe à voiture et quatre seaux d'eau seulement, je les bassine tous. Mes Magnolias sont en parfait état, et n'ont perdu que trèspeu de feuilles.

J'ai voulu me rendre compte de la surface bassinée. Sur un Althea bien fourni, du volume de un mètre cube environ, j'ai compté les branches, et sur une branche les feuilles; j'ai trouvé approximativement cinq mille feuilles. Chaque feuille mesurant 2 millimètres, avec ses deux faces

la superficie du sol très-accessible aux agents Quant au binage, il rend, comme vous le dites, atmosphériques; mais il produit encore un autre effet salutaire en temps sec, par des motifs faciles à comprendre. L'eau monte du fond de la terre à la surface par la capillarité, comme elle base reposerait dans une assiette remplie d'eau. monterait au sommet d'un pain de sucre dont la Si ce pain de sucre, au lieu d'être entier, était perposés, de manière à conserver la même forme, divisé en un très-grand nombre de morceaux sumais à laisser entre eux des vides très-rapprochés, la capillarité aurait moins de puissance, et l'eau monterait plus difficilement au sommet. Le binage du sol, qui n'est que le morcellement de la terre, devient de la même façon un obstacle à l'action de la capillarité, qui amène l'eau à la surface où elle s'évapore facilement. Il maintient l'humidité dans les couches inférieures, où les racines en profitent; c'est ce qui explique le proverbe binage vaut arrosage.

Je termine cette trop longue note en rappelant un autre moyen que je crois fort utile pour combattre les effets du soleil et des vents chauds. J'ai replanté au printemps un If pyramidal, trèsbeau, de 3m 50 de hauteur, et un énorme Laurier de Portugal, dont en général la reprise est difficile. Deu de jours après la transplantation faite avec soin, ces deux arbres accusèrent de la souffrance. Quelques feuilles jaunirent et tombèrent. Aussitôt, je les fis bassiner chaque soir et entourer de quelques piquets sur lesquels j'étalai une grande toile, qui couvrait et entourait mes arbres, à l'abri désormais d'une insolation brùlante et des courants d'air chaud qui les desséchaient. Ils jouissent aujourd'hui d'une santé parfaite.

Votre dévoué collègue, Dr H. ISSARTIER.

M. Charles Baltet, horticulteur à Troyes, vient de publier un petit opuscule intitulé : Les clôtures fruitières. Dans ce travail tout particulièrement fait en vue des clôtures des chemins de fer, et dont nous recommandons la lecture, l'auteur, après avoir démontré ce que coûteraient des clôtures ordinaires et qui ne rapporteraient rien, au contraire, s'attache à faire ressortir par des chiffres que les arbres fruitiers plantés aux lieu et place d'épines ou de tout autre arbuste pour former les clôtures seraient dans un avenir prochain d'un rapport considérable. Il appuie ses dires de chiffres qu'il emprunte à des plantations d'arbres fruitiers qui existent sur conclut que les administrations de chemins différents points, et de ces comparaisons il de fer doivent se lancer sans crainte dans cette voie qui doit leur procurer de grands bénéfices. Voici comment M. Ch. Baltet termine son travail :

.... Les chemins de fer ne doivent pas se borner au rôle passif d'intermédiaires.... Ils possèdent tous les éléments nécessaires pour être eux

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'AOut).

mêmes producteurs, et c'est avec le plus grand plaisir que nous verrons apparaître le jour où ils approvisionneront de fruits les marchés européens. Ce jour-là, tout en rendant service à l'alimentation publique, les compagnies de chemins de fer ajouteront de grands bénéfices à ceux qu'ils réalisent déjà. Nous l'affirmons.

- Dans le précédent numéro de la Revue horticole, en parlant des cultures de M. Lafont, nous avons indiqué quelques plantes exotiques qui fleurissent dans ces cultures. A cette liste nous pouvons ajouter comme fructifiant chaque année les quelques espèces dont voici les noms :

Averrhoa acida, Citrus japonica ou Kumkouat (1), Glycosmis citrifolia et G. trifoliata, Eugenia Micheli, E. (species, Nouvelle-Grenade) à fruits jaunes; Jambosa vulgaris, J. malacensis, J. Korshalsi, Psidium pyriferum, P. sinensis, P. obovatum, P. cattleyanum.

Dans la Revue horticole et viticole de la Suisse romande, dirigée par M. Alph. Carrier, professeur, nous trouvons un article écrit par notre collègue M. Ernest Baltet, indiquant les moyens de détruire les pucerons qui attaquent les Melons. Nous le reproduisons d'autant plus volontiers que, jusqu'aujourd'hui, tous les procédés employés pour combattre ce fléau ont échoué ou à peu près, ou sont d'une application tellement difficile qu'on peut les considérer comme impraticables. Le procédé dont parle notre collègue aura-t-il un meilleur sort que tant d'autres qui ont déjà été indiqués pour combattre ce fléau des Melons? Nous le désirons. Notre collègue s'exprime ainsi :

Voici un moyen de destruction que j'ai vu appliquer avec succès ces jours derniers par M. Aubert, jardinier en chef chez MM. Pereire, au domaine d'Armainvilliers. Ce procédé consiste à relever les branches des pieds infestés, en les retournant de manière à présenter la face inférieure du feuillage, et à bassiner légèrement et répandre sur les pucerons du tabac pulvérisé. Le tabac en poussière est renfermé dans une pomme d'arrosoir qu'il secoue. Il le récolte lui-même sur des pieds qu'il cultive comme plante à feuillage ornemental, qu'il fait sécher et broie pendant l'hiver. Inutile d'ajouter qu'aussitôt l'opération faite on replace les branches.

M. Aubert recommande le même procédé contre les pucerons qui envahissent les Pêchers au printemps.

Le 8 septembre 1870, la Société d'horticulture et d'acclimatation du département de Tarn-et-Garonne fera à Montauban une exposition qui comprendra tous les produits de l'horticulture, ainsi que ceux des arts et industries qui s'y rattachent. Les personnes qui désireraient exposer devront en faire la demande à M. le président de la Société.

(1) Voir Revue horticole, 1869, p. 445.

303

Des récompenses consistant en médailles d'honneur, médailles d'or, d'argent, de vermeil, etc., seront accordées par le jury. « De plus, la Société, désireuse de donner un témoignage de l'intérêt tout particulier qu'elle porte aux développements et aux progrès de la culture des Raisins de table, si favorisés déjà par le sol et le climat, met à la disposition du jury un prix spécial consistant en un objet d'art destiné à récompenser le plus beau lot de Raisins de table. >>

- Un fait à peu près certain, malheureusement, c'est que le Phylloxera vastatrix continue ses ravages, et, malheureusement encore, que de tous les remèdes essayés il n'en est qu'un, assure-t-on, qui a produit. de bons résultats. C'est la submersion, dont M. Louis Faucon, propriétaire-viticulteur, membre de la Chambre consultative d'agriculture de l'arrondissement d'Arles, le premier, aurait eu l'idée. Cette opération, qui se pratique en automne et en hiver, consiste à submerger complètement autant qu'on le peut du moins - le sol dans lequel sont plantées les vignes, de manière à faire périr tous (insectes et larves) les Phylloxera. M. L. Faucon assure que toutes les vignes malades qu'il a pu soumettre à ce traitement sont à peu près guéries ou bien près de l'ètre. Cet honorable viticulteur ne fait pas mystère de sa découverte, au contraire, et depuis longtemps il en a recommandé l'emploi; mais, comme cela arrive presque toujours, on lui fait des objections, on cite les nombreux cas où le procédé n'est pas applicable, et malheureusement on semble s'appuyer sur ceuxci pour n'essayer nulle part, pas même là où l'expérience serait très-facile à faire. Pourtant quelques vignerons, nous ne dirons pas plus intelligents, mais moins rebelles aux innovations et poussés sans doute par la complète inefficacité des autres moyens recommandés, commencent à essayer le procédé indiqué par M. L. Faucon; l'un d'entre eux s'en trouve très-bien, si l'on peut en juger par une lettre qu'il a écrite à M. L. Faucon et que nous trouvons dans le Journal d'Agriculture pratique, 1870, p. 134, d'où nous l'extrayons. Cette lettre est de M. Tardieu, propriétaire viticulteur, près d'Orange. En voici la reproduction :

Orange, 6 juillet 1870. Monsieur L. Faucon,

En ce moment, celles de mes Vignes qui ont été soumises, en décembre dernier, au traitement de la submersion hivernale copieuse et prolongée, sont de toute beauté, et je n'ai pas souvenir deles avoir vues plus belles, même avant la maladie, et elles continuent toujours à pousser avec une grande vigueur.

Je vous ai dit, je crois, que, pour mieux juger du résultat de mes inondations, je m'étais abstenu de mettre le moindre engrais dans mes vignes

mémoire le nom de M. Schiller, mort dans sa villa d'Oveljonne, près Altona - Ham

inondées, tandis que j'en avais mis dans toutes celles où je ne pouvais pas amener l'eau. Or aujourd'hui, tandis que mes Vignes inondées font l'ad-bourg: miration de tous ceux qui les voient, les autres, comme du reste presque toutes celles de ma commune, vont de mal en pis et périront probablement cette année-ci ou, au plus tard, l'an prochain. C'est donc la submersion, la submersion seule qui a produit cette merveilleuse transformation.

C'est donc à vous, Monsieur, et à votre idée lumineuse d'inonder les Vignes malades en hiver, que je devrai le bonheur d'avoir arraché à une mort certaine 12 hectares de mes Vignes. Plus la saison avance, plus les faits viennent donner raison à votre précieuse découverte et à vos bons avis. F. TARDIEU.

Veuillez recevoir, etc.

Nous n'ignorons pas que la submersion n'est pas possible pour toutes les Vignes, mais est-ce une raison pour ne pas l'appliquer là où on le peut ? Non, sans doute, au contraire. Mais d'une autre part s'il est reconnu que c'est le seul moyen d'avoir des Vignes dans ces contrées méridionales, pourquoi ne planterait-on pas en Vignes les terrains qui peuvent être submergés ? C'est du moins ce que peut-être on sera obligé de faire, du moins jusqu'à ce que les causes qui ont amené le Phylloxera n'existant plus, cet insecte disparaitra. Sera-ce prochainement? Nous le désirons.

La 4 livraison, avril 1870, de l'Illustration horticole, qui vient de paraître, comprend, en gravures coloriées, les espèces suivantes: Alloplectus vittatus, Linden. et André; très-belle Gesnériacée, originaire de Moyobamba (Pérou oriental), par conséquent de serre chaude, à Paris; Maxillaria grandiflora, Lindl., Orchidée originaire des forêts élevées (5,000 à 7,000 pieds) de Jaji, province de Mérida (Pérou), se contentant de la serre froide; Azalea Bernhard Andrea alba, belle plante à fleurs blanches, doubles, obtenue de graines dans l'établissement de M. Linden, à Bruxelles; Calathea smaragdina, Linden et André, charmante Maranthacée découverte en 1866 par M. Walis, dans les forêts de l'Ecuador; c'est une plante à feuillage ornemental et qui, chez nous, devra être cultivée en serre chaude.

Dans la chronique du numéro de l'Illustration que nous venons d'esquisser, notre collègue, M. André, nous apprend que M. Schiller, amateur passionné d'Orchidées, possédait probablement la plus riche collection qui existe en Europe de ces plantes si singulières, et qui à la richesse des couleurs réunissent les formes les plus étranges. Plusieurs espèces de ces plantes lui ont été dédiées; une entre autres qui, à juste titre, a fait beaucoup de bruit, le Phalaenopsis Schilleriana, suffirait pour rappeler à la

-Parmi diverses lettres, plus ou moins navrantes, que nous avons reçues sur l'état des récoltes par suite de la persistance de la sécheresse, nous extrayons un passage de l'une d'elles que nous a écrit M. le docteur Dhers, de Puy-Maurin (Haute-Garonne). Le voici :

Nous avons une sécheresse désolante; Maïs, Haricots, petites cultures, tout est sec. Il n'y a que la Vigne sur les grands fonds qui reste luxuriante. Dimanche dernier, nous avons cru ressentir la présence du simoun (vent du désert); il a brûlé les feuilles et pas mal de grains de Raisins, etc. A présent la température s'est rafraichie, mais pas de pluie; nos petites rivières Quid inde? sont à sec, et l'eau des gouffres s'y corrompt:

Si, comme on le répète souvent, l'horticulture et l'agriculture sont sœurs, et par cela même très-étroitement liées, c'est surtout lorsqu'il s'agit de combattre un mal qui porte sur l'alimentation, car alors la cause est commune, et les efforts de tous doivent s'unir. C'est précisément le cas qui se présente aujourd'hui par suite de la sécheresse si grande et si longtemps persistante qui s'est fait sentir cette année. Dans ces circonstances, nous regardons comme un devoir de signaler tous les faits qui, directement ou indirectement, peuvent atténuer le mal, et c'est la raison qui, plusieurs fois déjà, nous a déterminé à appeler l'attention de nos lecteurs sur ce sujet, et à leur signaler tout particulièrement différentes publications faites par MM. Vilmorin et Cie, dans lesquelles ils recommandent les plantes qui, à cette époque, peuvent encore être semées et rendre quelques services. Ces publications, augmentées de notes particulières sur différents moyens d'utiliser les fourrages qui ne pourraient être séchés et surtout sur les moyens de les conserver, viennent d'être réunies en un pelit opuscule rempli d'intérêt et d'actualité, intitulé: La sécheresse et les fourrages.

La triste position dans laquelle se trouve l'agriculture par suite de la sécheresse si considérable de cette année donne à l'opuscule de M. Vilmorin une grande opportunité. La nature de ce recueil ne nous permettant pas de nous étendre sur des sujets purement agricoles, nous ne pouvons, ainsi que nous aurions désiré le faire, reproduire l'article de MM. Vilmorin, Andrieux et Cie.

Nous nous bornons donc à recommander l'opuscule qu'ils viennent de publier.

Nous savons bien que lorsque ce numéro paraitra, il sera déjà un peu tard pour profiter utilement des conseils donnés par MM. Vilmorin et Cie; mais il vaut mieux tard

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