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Le genre Canna (Cannachorus vel Can- | nacorus, Tournefort) fut créé par Linné qui le plaça dans la première classe (monandrie), premier ordre (monogynie) de son système sexuel, d'où il passa dans la famille des Cannacées (Willdenow écrit Cannées) de l'illustre botaniste de Jussieu (classe 4, Monocotylédonées; ordre 2e, 20e famille).

Faisant allusion à la ressemblance des tiges avec certaine sorte de roseau, les étymologistes font dériver le mot Canna du grec K ou du celtique Cann, tandis qu'ils prétendent que son nom français, Balisier, signifie Faux-Sucrier.

Pour la première fois, en 1576, Charles de l'Ecluse signale le Canna indica (1) (Clusius), Linné, comme une plante cultivée alors en Espagne, et introduite de l'Inde où elle avait été importée d'Amérique.

L'histoire du Canna nous démontre que, au XVIIe siècle, il n'existait que les Canna indiensis, Linné, et Canna angustifolia, Linné; le XVIIIe siècle a enrichi nos collections des Canna glauca, Roscoe; Canna speciosa, Roscoe; Canna coccinea, Aiton; Canna flaccida, Salisbury, et quelques variétés de ces espèces; enfin que, depuis le commencement du XIXe, siècle, nous avons reçu 15 à 18 espèces de Canna, parmi lesquelles le Canna discolor, Lindley (remarquable par la teinte pourpre de son feuillage); Canna edulis, Ruiz et Pavon (à rhizomes comestibles); Canna aurantiaca, Roscoe; Canna limbata, Roscoe; Canna Nepaulensis, Wallich; Canna musafolia, Année; Canna Warscewiczea, Warscewicz; Canna liliiflora, Warscewicz; Canna irridiflora, Ruiz et Pavon, qui ont, par fécondation naturelle ou artificielle, donné naissance aux nombreux hybrides obtenus par M. Année (qui le premier a cultivé à Paris les Canna en plein air), MM. Chaté fils, Barillet, Lierval, Rantonnet, Chrétien, Sisley, etc.

Vulgarisé par les soins de M. Barillet, jardinier en chef de la ville de Paris, le genre Canna est aujourd'hui l'un des plus recherchés pour la décoration des jardins pendant l'été.

En effet, à sa rusticité, à son port pittoresque et majestueux, à son feuillage ample et de nuances différentes suivant les espèces ou variétés, le Canna joint une floraison

(1) Écrire Canna indiensis (provenant de l'Inde), et traduire Balisier indien ou de l'Inde.

souvent remarquable par le nombre, la dimension et l'intensité du coloris des fleurs.

Les Canna exigent un sol riche, meuble et frais; d'abondants arrosages pendant la végétation, qu'il faut encore activer par l'emploi d'engrais ¡facilement solubles. Comme ils épuisent promptement le sol, on doit, si l'intention est de les laisser plusieurs années dans le même endroit, reconstituer le sol par d'abondantes fumures, mieux le changer en partie.

La conservation des Canna est facile et consiste à arracher les rhizomes à l'automne, et comme pour les Dahlia, à les tenir pendant l'hiver dans un local sain et où la gelée ne puisse les atteindre.

Suivant les espèces et variétés, l'étendue des jardins et l'aménagement des plantations, les Canna sont plantés, soit isolément ou en groupe pour orner les gazons, le bord des bassins ou les plates-bandes, soit en bordures ou à l'intérieur (pour garnir les parties dénudées ou former le fond) dans les massifs d'arbres et d'arbustes; on en compose également des massifs entiers. Les variétés les plus employées dans ce dernier cas par M. Barillet, dans les squares de la ville de Paris, étaient Canna hybrida nigricans, Année, 1862, qui s'élevant à 2 mètres de hauteur (quelquefois 2m 50), était placé au centre et formait opposition par son feuillage fortement lavé pourpre noirâtre, avec le Canna hybrida Annea, Année, 1848, dont le feuillage est vert glaucescent et qui atteint seulement 1m 50 de hauteur. On plaçait en troisième rangée ou bordure le Canna hybrida zebrina, Lierval, 1858, qui ne s'élève qu'à 60 centimètres ou 1 mètre au plus de hauteur, et dont les feuilles sont, comme l'indique son nom, rayées ou zébrées de pourpre.

Pour l'année prochaine (1870), nous recommandons de composer des corbeilles ou massifs avec 1° au centre Kanna hybrida atro-nigricans, Barillet, 1864; tiges rouge noirâtre, de 1m 30 à 1m 50 de hauteur; feuilles grandes, brun noir, à reflets métalliques; fleurs rouge teinté orange; 2o en deuxième rangée, Canna hybrida Pie IX, Rantonnet, 1863; tiges vertes de 1 mètre å 1m 10 de hauteur; feuilles dressées, vert glaucescent; fleurs très-nombreuses, jaune clair teinté d'orange foncé ; 3° en troisième rang ou en bordure, Kanna hybrida Bihorellea, Chretien, 1866; tiges rouge pourpre

de 80 centimètres à 1 mètre de hauteur; feuilles moyennes, vert nuancé brun noirâtre; fleurs très-abondantes rouge foncé brillant. Si la corbeille était très-grande, on pourrait, laissant en pots la dernière rangée, afin d'empêcher les sujets de s'élever, planter plusieurs rangs de chaque variété et terminer la plantation par une bordure de Gnaphalium orientale, Linné; Centaurea cineraria, Linné (Centaurea candidissima, Hort.); Cineraria maritima, Linné.

Outre les Canna ci-dessus désignés, nous relevons comme variétés méritant une place dans les jardins d'amateur :

Canna hybrida prémices de Nice, Année, 1866, 1 mètre à 1m 30. Feuilles vert glaucescent; fleurs grandes, assez nombreuses, jaune lavé saumon, quelquefois pointillées de saumon foncé.. Canna hybrida Portea (1), Barillet, 1863, 1m 10. Feuillage rougeatre; fleurs rouge. - Canna hybrida Van Houttea (1), Lierval, 1861,

50. Feuillage vert foncé, à nervures noires et strié de brun foncé. Canna hybrida zebrina nana, Année, 1861, 50 centimètres. Feuillage vert strié pourpre noirâtre.

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Canna hybrida Barilletea (1), Chaté, 1866, 2m 50. Feuillage très-grand, vert foncé lavé rouge intense; fleurs rouge orangé. Canna hybrida Amelia, Meno. reau, 1865, 1m 50. Feuillage vert glaucescent; fleurs assez grandes, jaune clair, pictées de rouge carmin légèrement teinté orange.

En terminant, disons que le Canna est nommé, par les Français, Balisier; par les Anglais, Indian shot; par les Allemands, Das blumen rhor; par les Hollandais, Bloemriet; par les Espagnols, Cana; par les Italiens, Canna; par les Brésiliens, Racua canga; enfin, qu'au Malabar, il est connu sous le nom de Katu bala.

HEBECLINIUM UROLEPIS

Plante atteignant 60 à 80 centimètres de hauteur, ramifiée dès sa base, à ramifications rapprochées, opposées, décussées, longues et se relevant vers leurs extrémités, de manière à former un cône écrasé, c'està-dire très-large comparativement à sa hauteur, velue de toutes parts par des poils ténus, inégaux, droits ou courbés, très-doux au toucher. Tige et rameaux cylindriques, robustes. Feuilles opposées, décussées, sur un pétiole de 6-10 centimètres, cylindrique ou à peine légèrement canaliculé, à limbe cordiforme, hasté, souvent arqué, long de 8-10 centimètres, larges de 10-12, molles, chatoyantes, à cause des nombreux poils qui en garnissenf la surface, à contour assez régulier, mais largement denté, à dents arrondies, très-finement ciliées. Fleurs très-nombreuses, disposées en sortes de thyrse, et formant parfois des inflorescences un peu scorpioïdes, qui atteignent jusqu'à 25-30 centimètres de diamètre, d'un très-beau rose lilacé; les extérieures plus longues, plumeuses et comme fimbriées, d'abord dressées, puis réfléchies, divariquées; les inté

(1) Les quelques articles écrits par notre collègue et collaborateur M. Rafarin, au sujet de l'orthographe latine, de même que les modifications que dans certains cas il a cru devoir apporter aux noms admis, sont le fait de l'auteur, et par conséquent sous sa responsabilité. La rédaction de la Revue y est complètement étrangère. Mais, d'une autre part, considérant qu'il n'y a rien d'absolu et que dans les sciences surtout la tolérance, en permettant aux diverses opinions de se produire, est le seul moyen

RAFARIN.

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Il est à peu près hors de doute que, travaillé comme savent le faire les horticulteurs, l'Hebeclinium Urolepis, DC., ne. tardera pas à figurer en première ligne dans nos plates-bandes, qu'il ornera parfaitement pendant plusieurs mois d'automne. Nous ne serions même pas surpris que, dans quelque temps, il figure sur les marchés aux fleurs. Coupées et mises dans l'eau, les fleurs de cette espèce se conservent longtemps.

Culture. L'Hebeclinium Urolepis devra se cultiver de deux manières : comme plante estivale et comme plante automnale; dans le premier cas on sèmera les graines en août-septembre; les plants seront repiqués en pots ou en pépinière, sous des châssis, d'arriver à la vérité, tout en faisant progresser la science, nous mettons la liberté de discussion audessus des sentiments d'amour-propre; aussi avonsnous cru devoir admettre les idées émises par M. Rafarin, de même que les diverses critiques dont elles ont été l'objet. Nous suivrons toujours cette ligne de conduite, tant que les choses ne nous paraitront pas de nature à blesser les personnes, soit directement, soit indirectement, à l'aide d'allusion malveillante. (Rédaction.)

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EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE HAMBOURG.

ainsi qu'on le fait pour beaucoup d'autres plantes, notamment les Schizanthus, Viscaria, Ipomopsis, etc.; dans le deuxième cas, on sèmera de bonne heure, au printemps, le long d'un mur, au midi, ou sous des chassis, et les plants seront ensuite re

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piqués, comme cela se pratique pour les Balsamines, Reines-Marguerites, Œillets d'Inde, etc. On peut aussi le multiplier de boutures qu'on étouffe sous des cloches dans la serre à multiplication. E.-A. CARRIÈRE.

EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE

DE HAMBOURG

Les légumes, dont nous ne voyons plus pour ainsi dire que quelques rares spécimens à nos Expositions, abondaient à Hambourg. Placés, selon leur nature, sur des tablettes à l'air libre ou sous des hangars, ils n'occupaient pas moins de 300 mètres de longueur sur 2 de profondeur! Les collections nombreuses que le jury avait à examiner étaient formées, ainsi que l'indiquait le programme, tantôt d'une réunion de variétés appartenant à un même type, tantôt d'un ensemble d'espèces ou variétés représentant assez exactement tout ce que la saison pouvait offrir de plus remarquable. Ces collections n'étaient pas disposées, comme on le voit généralement, sans ordre apparent; au contraire, on avait cherché autant que possible à les grouper, non seulement d'après leur affinité botanique ou horticole, mais encore d'après leur apparence extérieure. Ainsi tous les légumes de petite ou de grande culture, à racines plus ou moins charnues, renflées ou succulentes, étaient présentées séparément ou plutôt formaient autant de groupes spéciaux; il en était de même pour les plantes légumières, cultivées pour leurs tiges, leurs feuilles, leurs fleurs, leurs fruits et leurs graines; enfin les plantes utilisées comme condiments complétaient ce genre d'Exposition. Tous ces produits, à quelque catégorie horticole qu'ils appartinssent, étaient en général représentés par des individus bien venus, et, au dire de personnes autorisées, de détermination généralement très-exacte. Le légume le plus abondant était sans contredit le Chou et les diverses races auxquelles il a donné naissance; en effet, et nous ne comprenons ici que les expositions spéciales de cette Crucifere, ces produits n'occupaient pas moins de 80 mètres de surface. Le lot de M. F.-A. Haage (d'Erfurt) notamment, ceux de M. Chr. Wilhelm Just, ainsi que beaucoup d'autres, avaient une grande valeur; on y remarquait entre autres un individu de la variété de Chou Schweinfurter, sorte de Chou quintal hâtif, qui mesurait plus de 40 centimètres de diamètre. Les légumes à racines tubériformes brillaient aussi par le nombre et la variété ; ainsi les Raphanus, les Pommes de terre, les Betteraves, quelques Lilia(1) Voir Revue horticole, 1869, p. 452; et 1870,

p. 12.

Suite et fin (1)

| cées, etc. Les Pois, les Haricots en cosse et sur plantes, les Cucurbitacées potagères étaient aussi dignement représentées. Terminons cette énumération par la citation de produits qui, bien qu'appartenant à une autre catégorie horticole, peuvent néanmoins trouver place ici; nous voulons parler de l'Ananas et du Melon, dont les variétés les plus répandues pour leur qualité offraient la plus belle apparence.

La partie fruitière était, comme nous l'avons dit, reléguée dans un terrain annexe, là même où, pour cause d'emplacement insuffisant, on avait déposé les objets d'art et d'industrie horticoles. Avant de pénétrer sous les hangars qui servaient d'asile aux fruits cueillis, les visiteurs intéressés s'arrêtaient volontiers devant un terrain de forme carrée et divisé en plates-bandes régulières dans lesquelles se trouvaient plantés, depuis peu, une foule d'arbres tant forestiers ou d'alignement que fruitiers. Ce jardin-école offrait un grand intérêt, surtout la partie relative aux arbres fruitiers; il donnait des exemples instructifs de comparaison entre la manière dont les arbres sont traités en Allemagne et en France. Par lui on pouvait aisément se former une juste idée des opérations pratiques dont ces arbres sont l'objet depuis le moment où, sortis des mains du multiplicateur, ils sont livrés aux jardiniers ou aux amateurs, jusqu'à celui où, par l'emploi de la taille, ceux-ci en out fait, sous des formes variées, des arbres productifs.

Ce qui frappait tout d'abord, en pénétrant sous les hangars affectés à la fructiculture, c'était la quantité et la grande variété des fruits qui s'y trouvaient réunis. Nos lecteurs se feront une idée de leur importance en apprenant que ces fruits occupaient une surface de 680 mètres. Outre d'importantes collections de Poires, de Pommes, de Prunes, de Pèches et de Raisins, dues en grande partie à des exposants français et allemands, et notamment, pour ne rappeler que nos compatriotes, à MM. Croux, Demouilles, Jamain et Durand, on remarquait la belle réunion de Pèches de M. Lepère (de Montreuil), et surtout d'incomparables Raisins, tels que, seul, croyons-nous, M. J. Mérédith (de Liverpool) sait en produire dans ses cultures sous verre. Tout le monde,

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