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CHICORÉE DE LA PASSION.

pendant une grande partie de l'année, car ces plantes ne craignent pas l'humidité, même quand elle est en excès, pourvu toutefois qu'elle ne soit pas stagnante.

Je suis convaincu que sous le climat de Paris, en prenant les précautions que je viens d'indiquer, on parviendrait à cultiver à l'air libre les Cyathea dealbata, Balantium antarticum et Alsophila australis, qui sont de magnifiques Fougères en arbre. Dans tous les cas, il est à peu près sûr qu'on peut, à n'en pas douter, les cultiver sur le littoral de la France, depuis Cherbourg jusqu'à Brest. T. TERNISIEN.

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Nous appelons tout particulièrement l'attention sur cet article de M. de Ternisien au sujet du Cyathea dealbata, l'une des plus belles Fougères en arbre. Ce qui est surtout à remarquer, c'est d'une part la rusticité de cette espèce, de l'autre les conseils que donne M. de Ternisien et tout particulièrement l'heureuse idée, on peut dire, qu'il a eue d'orner le tronc avec différents végétaux qui en font disparaître la nudité et forment un ornement d'un nouveau genre qui, nous n'en doutons pas, trouvera beaucoup d'imitateurs. (Rédaction.)

CHICORÉE DE LA PASSION

Depuis quelque temps il s'est fait beaucoup de bruit autour d'une plante potagère nouvelle, la Chicorée de la Passion; cette Salade, de date assez récente dans nos jardins potagers, a eu eu et a encore ses partisans et ses détracteurs. Il en est ainsi chaque fois qu'un nouveau légume se produit, et pour nous, qui sommes habitué à ces genres de débats, nous pensons qu'il doit en être ainsi, en repoussant de toutes nos forces, cependant, les idées préconçues qui arrêtent tout progrès, ainsi que les petites guerres sourdes et personnelles dont une plante nouvelle et utile est ordinairement l'objet. Très-souvent nous avons eu l'occasion de signaler ces inconvénients, qui ne se rencontrent jamais lors de l'apparition d'une fleur quelle qu'elle soit, malgré le peu d'intérêt que souvent elle présente en horticulture, et à cette occasion il nous serait facile, pour ne citer qu'un seul genre, de démontrer la quantité de Roses obtenues chaque année, qui n'entrent que dans quelques jardins d'amateurs pour en augmenter leur collection et le nombre de leurs variétés, quoique ne possédant pas toutes les conditions voulues pour en faire des plantes parfaites, telles que les voulait Pirolle, feu notre ami et notre grand maître à tous. Pirolle, dans son Journal des jardiniers amateurs, dont nous nous sommes rendu acquéreur par dévoûment à sa mémoire, repoussait les nombreuses admissions de Roses qui, presque toujours, ont lieu au détriment de la forme, de la grâce, de la tenue et du coloris de la fleur. Par la délicatesse de ses sens et par les sentiments de bon goût qu'il savait si bien inspirer aux amateurs, cet habile praticien et bon connaisseur, Pirolle, avait un talent tout particulier pour juger en dernier ressort, non seulement les Roses, mais encore les Dahlias, les Iris, les Pivoines, les Tulipes et tant d'autres genres. C'est avec le plus profond regret que nous constatons qu'il n'est pas remplacé comme chef de file; sans doute il y a des connaisseurs sévères, mais qui ne sont pas à la tête

de ce mouvement floral comme Pirolle avait su naturellement s'y placer. Il s'occupait peu des plantes potagères; néanmoins il estimait à son prix un légume nouveau, et il se serait bien donné de garde de le rejeter sans un examen attentif et sérieux.

Nous l'avons déjà dit, la routine d'une part, et les expériences insuffisantes d'une autre, sont deux obstacles qui s'opposent tout d'abord à l'entrée d'un bon légume dans un jardin potager. On est exigeant: on voudrait obtenir de bon résultats sans étudier la manière de vivre de la plante, ni la nature du sol qui peut le mieux convenir à sa végétation et à son développement; on n'interroge ni l'époque du semis, ni celle de la plantation, ni le climat, pour en obtenir à point le résultat annoncé ou désiré. De là son rejet impitoyable, et alors on n'en veut plus entendre parler. Nous, au contraire, avant de mettre un légume de récente introduction à l'index, nous le cultivons pendant trois années consécutives, en faisant plusieurs semis par an; de cette manière, il est fort rare que nous nous trompions sur le mérite et la valeur d'une plante économique quelconque. La Chicorée de la Passion étant dans cette période d'étude, il nous est impossible de nous prononcer d'une manière définitive sur son compte en ce moment, et nous attendrons le résultat de nouveaux essais, pour le faire en toute connaissance de cause. Et nous ajoutercns que le terrain n'est pas sans influence sur la réussite ou l'insuccès, même dans la culture des plantes potagères. Voici donc notre résultat, tel qu'il est, sans rien préjuger ni du mérite, ni de la qualité de cette Chicorée. Nous le donnons tel qu'il est :

L'année dernière, nous avons reçu à titre gracieux de M. Duflot, marchand de graines. à Paris, un petit paquet de semences de Chicorée de la Passion. Nous avons semé cette variété, qui nous était indiquée comme rustique, en même temps que nos Laitues. et Romaines d'hiver. Lorsque le plant eut assez de force pour le mettre en place, nous

le plaçâmes au pied d'un mur, au levant, à côté des Laitues morines, Georges et celle de la Passion; des Romaines vertes et rouges d'hiver étaient également plantées tout près de notre Chicorée de la Passion. Toutes reçurent les mêmes soins à l'automne et pendant l'hiver. En mars, la moitié au moins de nos Laitues et Romaines étaient détruites par les gelées et par les neiges, dont elles furent couvertes pendant environ quinze jours; la Chicorée de la Passion seule supporta parfaitement tous ces mauvais temps: nous pouvons affirmer que pas un pied n'a péri ni même souffert d'une manière sensible. Sous ce rapport, nous pouvons constater qu'elle est robuste et qu'elle supporte bien nos hivers. Les feuiles se sont conservées vertes, fraîches et larges, mais celles du centre ne se sont pas crispées pour former de petites pommes, qu'on lie ensuite pour faire blanchir l'intérieur, comme cela à lieu dans les Chicorées d'Italie, de Meaux et de Rouen. Nous avons vainement attendu qu'elles tournent, et au lieu de faire le mouvement intérieur, les feuilles se sont élargies et allongées; puis, au moment où nous écrivons ces lignes (1), elles montent en graines. C'est donc à recommencer, cette année, l'expérience, et nous n'y manquerons pas; seu

| lement nous allons semer les graines un peu plus tôt. Dans tous les cas ce serait une très-bonne Chicorée à cuire au printemps; pour nous cela ne fait aucun doute.

De ce que nous n'avons pas réussi une première fois, nous n'en concluons pas que c'est de la faute de la Chicorée de la Passion, et, en effet, voici le passage d'une lettre de M. Jules Ravenel, propriétaire à Falaise, qui nous dit, à la date du 14 mai 1870: « Avez-vous cultivé la Chicorée de la Passion? Elle m'a donné, l'année dernière et cette année, d'excellents résultats; nous ve nons de la finir; elle était bonne à manger avant nos Laitues les plus précoces. Je n'en ai pas perdu un seul pied, malgré la rigueur de l'hiver qui vient de finir; cependant elle n'a été abritée d'aucune manière; elle était plantée dans une plate-bande, le long d'un mur, au midi. On n'a pas été aussi heureux au jardin botanique de Caen, où ces Messieurs n'en ont pas sauvé un seul pied; mais le terrain est humide, et le mien, au contraire, est très-sec. » Il est facile de voir par ces détails que, si nous n'avons pas très-bien réussi dans la culture de la Chicorée de la Passion, c'est que nous nous y sommes mal pris. Espérons qu'au printemps prochain nous serons plus heureux. BOSSIN.

GARRYA MACROPHILLA

Nous croyons devoir appeler tout particulièrement l'attention sur cette espèce, d'abord parce qu'elle est très-jolie, rustique, et qu'elle peut rendre de grands services pour l'ornementation, ensuite parce que, à un autre point de vue, elle pourra peutêtre présenter de très-grands avantages. Ici nous faisons allusion à la fécondation artificielle qu'on pourrait opérer avec le G. elliptica, belle espèce, mais qui est toujours rare, à cause de la difficulté qu'on éprouve à la multiplier. En effet, cette espèce étant dioïque, et ne possédant que l'individu mâle, on est forcé de le multiplier par couchage, procédé qui est toujours difficultueux. A l'aide du G. macrophilla femelle et en le fécondant par le G. elliptica, on pourrait non seulement avoir des graines, mais encore on aurait chance d'obtenir des plantes nouvelles, plus rustiques que la mère, le G. macrophylla.

Mais, sans viser aussi loin, en prenant cette espèce telle qu'elle est, elle présente

(1) Cet article a été écrit dans la deuxième quinzaine de mai.

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assez d'avantages pour qu'on la cultive beaucoup plus qu'on ne le fait. D'abord, elle est à feuilles persistantes, ce qui n'est pas à dédaigner; elle est excessivement vigoureuse, peu délicate et suffisamment rustique, puisque, au Muséum, elle supporte facilement 6 à 8 degrés peut-être même plus au dessous de zéro. Les feuilles du G. macrophylla atteignent 20 centimètres et plus de longueur, sur environ 8 centimètres de largeur; elles sont coriaces, épaisses, sèches et très-résistantes ; le dessus est vert luisant foncé ; le dessous, qui est vert blanchâtre, est doux au toucher, comme feutré, parcouru de nervures saillantes; leur forme est régulièrement elliptique, et les bords sont entiers.

Le G. macrophylla se multiplie par couchage et par boutures; celles-ci reprennent assez bien, surtout si on les coupe sur des plantes qui ont poussé dans une serre ou sous des châssis. Inutile de dire qu'on doit les planter en terre de bruyère, dans des pots qu'on place sous cloche dans la serre à multiplication.

E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE JUILLET)

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Prédiction du temps. Deuxième série d'expériences sur les machines à moissonner à Senlis. — La sécheresse. Quelques conseils à propos des arrosages. Lettre de M. Vaucher. — Arbres qui ont souffert de l'hiver sous le climat de Genève. Action du froid sur les végétaux. - Potager et pépinière de la ferme-école de Bazin. Notice de M. Dumas. Procédé Jacquemin pour la destruction des vers blancs. Lettre de M. Robine. - La chaleur à Collioure. Lettre de M. Naudin. - Multiplication des vipères dans la Côte-d'Or. Déstruction de ces reptiles. Dégâts causés par les souris. Lettre de M. Duchesne-Thoureau. - Effets de la chaleur et de la sécheresse dans le Bordelais. Renseignements donnés par M. Lafont. Orages et pluies à Paris. Mort de M. Pierre-Nicolas Jacquin.

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Les savants, nous le supposons du moins, seront dorénavant plus réservés, sinon plus modestes dans leurs prédictions en ce qui concerne l'avenir, et ces illustrations hésiteront probablement à compromettre leur dignité scientifique s'entend — dans l'émission d'hypothèses auxquelles les faits donnent si souvent tort. Ce qui nous amène à faire cette réflexion, c'est la publication, dans ce journal (1), d'un article d'après lequel, en se fondant sur des observations particulières, nous devions, cette année, avoir un été froid... Il n'en est rien, tant s'en faut, quant à présent du moins. Mais ne pourrait-il pas se faire qu'il y ait eu là une erreur de mots, et qu'au lieu de froid on ait voulu dire sec? S'il en était ainsi, on ne se serait pas trompé ; ce que nous aurions à faire, ce serait, tout en rendant justice à la science, de regretter qu'elle ait si bien pronostiqué.

-Nous rappelons à nos lecteurs que cela pourrait intéresser que c'est le 25 juillet prochain qu'auront lieu, à la ferme de Chamant, près Senlis (Oise), la deuxième série d'expériences de machines à moissonner (2). Départ de Paris par le chemin de fer du Nord à 7 heures 55 minutes du matin; arrivée à Senlis à 9 heures 30 minutes.

but que nous allons hasarder les quelques conseils suivants :

On ne devra mouiller les arbres, arbustes et plantes vivaces que s'ils sont faibles ou nouvellement plantés, et dans ce cas on devra surtout les mouiller à fond, si possible, puis les pailler et les abandonner si l'on n'a que peu d'eau. Si au contraire on en a à discrétion et qu'on ait le temps de l'employer, nous n'avons rien à dire, car alors chacun comprendra ce qu'il faut faire. Toutefois, il faut éviter de trop laver les racines des plantes qui poussent peu, car on peut les tuer en leur donnant plus d'eau qu'elles n'en peuvent absorber; dans ce cas, un bon arrosage de temps à autre, puis des bassinages, sont ce qu'il y a de mieux à faire. Si les végétaux sont ligneux et destinés à servir de sujets pour greffer en écusson, il faut les tenir à l'eau, afin que la végétation ne s'arrète qu'après que la greffe aura été faite, et, dans ce cas, on peut aussi greffer un peu plus tôt. Quant aux plantes herbacées annuelles ou bisannuelles, on devra, peu de temps après que les graines sont semées, arroser fortement pour humidifier le sol et faire gonfler les tissus de ces graines, puis lorsqu'elles commenceront à germer les mouiller légèrement, puis davantage, en raison de la végétation des plantes. Si au contraire on n'arrose pas, les graines ne germent pas, et la levée ne s'o

des chaleurs, lorsqu'il vient de l'eau toutefois, et alors, à peine sorties de terre, les plantes, grèles comme des fils, montent de suite à fleurs. Lorsqu'on a affaire à des plantes ligneuses ou herbacées, plantées à distance, il faut biner souvent le sol, de manière à en rendre la superficie très-accessible aux agents atmosphériques. C'est là une opération des plus importantes contre les grandes sécheresses.

Dire que la chaleur et la sécheresse, cette dernière surtout, sont excessives, n'ap-père que dans le courant de l'été, au moment prendrait malheureusement rien à personne; dire qu'il faut arroser les plantes annuelles, les plantes vivaces dont les racines sont peu profondes, les jeunes plantations d'arbres et surtout d'arbustes, seraient des recommandations inutiles et dignes de M. de la Palisse, puisqu'en effet ce serait comme si l'on disait à quelqu'un qu'on doit manger lorsqu'on ne veut pas mourir de faim. Ceci compris, nous disons: Comme il est impossible, par le temps qui court, d'arroser tout ce qui souffre, et que même dans beaucoup d'endroits l'eau fait défaut, en grande partie du moins, il faut donc faire en sorte de bien distribuer cette eau lorsqu'on en a, et surtout de l'employer à propos. C'est dans ce

(1) Voir Revue horticole, 1870, p. 136. (2) V. Revue hort., 1870, p. 244.

16 JUILLET 1870.

A propos de l'article que nous avons publié dans le précédent numéro, page 240, au sujet du Cryptomeria elegans, et dans lequel, tout en faisant connaître que des individus de cette espèce étaient morts pendant l'hiver de 1869-70, nous doutions qu'ils aient succombé au froid, nous avons reçu

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d'un horticulteur éminent, de M. E. Vaucher, premier vice-président de la Société d'horticulture de Genève, une lettre qui semble confirmer les doutes que nous avons émis. Voici cette lettre:

Châtelaine, près Genève, ce 20 juin 1870.

M. Carrière, rédacteur en chef de la Revue horticole.

A propos d'un article sur la rusticité du Cryptomeria elegans, publié à la fin de la dernière livraison de la Revue horticole, je puis vous dire que chez nous, à Genève, où l'hiver a été aussi extrêmement rigoureux, les Cryptomeria elegans que j'avais en pépinière, en pleine terre et sans abri, plantés depuis deux ans, n'ont presque pas souffert; mais par contre, ce qui m'a étonné, c'est que j'ai perdu presque tous mes Thuya Lobbi (Thuya Menziesii, Dougl.). Je profite de cette circonstance pour vous donner la liste de quelques arbres qui, l'hiver dernier, ont le plus souffert sous notre climat. Ce sont l'Althea, le Gaînier, le Gatillier, quelques Épines-Vinettes, le Genêt d'Espagne qui ont péri jusque près de terre, ainsi que la Lauréole et le Fusain, mais tout particulièrement les jeunes plantes; la Vigne a également beaucoup souffert, tandis que le Noyer, le Paulownia et le Catalpa ont à peine été endommagés. Les Pêchers et les Abricotiers de pépinières ont beaucoup souffert ; j'en ai perdu environ un quart qui étaient complètement gelés. Agréez, etc.

E. VAUCHER,

Horticulteur et premier vice-président de la
Société d'horticulture de Genève.

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On voit par cette lettre que, ainsi que nous le disions ce n'est pas précisément le froid qui a fait périr les Cryptomeria elegans, puisque à Genève, où les froids ont été beaucoup plus intenses que dans les endroits que nous avions précédemment cités, et où des Cryptomeria elegans ont souffert, ces plantes ont résisté, tandis que d'autres, tels que l'arbre de Judée, l'Hibiscus syriacus, qui sont trèsrustiques, ont péri. L'action du froid sur les végétaux est un phénomène très-complexe et dont le thermomètre ne peut seul T'expliquer; l'état des plantes, le milieu où elles sont placées et surtout leur nature individuelle sont des faits sur lesquels nous ne savons rien de certain et qui, bien que très-importants, échappent à l'analyse. C'est à dessein que nous disons que l'individualité joue un rôle des plus importants, car, bien qu'issus d'une même plante, de jeunes individus présentent souvent de grandes différences quant à la rusticité. C'est un fait que tous les horticulteurs sont à même de voir tous les jours. Ce n'est pas seulement le froid qui le démontre; l'humidité, la sécheresse font également sentir leur influence. Ainsi, après un excès de chaleur ou de froid, de sécheresse ou d'humidité, on remarque des individus qui ont plus ou moins souffert, tandis que d'autres n'ont éprouvé aucune

fatigue, et cela bien que placés dans des conditions en apparence identiques. C'est encore avec intention que nous disons en apparence, car y a-t-il des conditions absolument identiques?

- Un petit opuscule que vient de publier notre collègue, M. A. Dumas (1), sur la ferme-école de Bazin (Gers), montre mieux que qui ou quoi que ce soit ne pourrait le faire toute l'importance de ces établissements et les immenses services qu'ils sont appelés à rendre, surtout lorsqu'ils sont bien dirigés un aperçu exact de ce qu'était la partie horticole de Bazin quelque temps après sa fondation, comparé à ce qui existe aujourd'hui, tout en faisant ressortir, de la manière la plus nette, les améliorations considérables qui ont été opérées, et tout ce que peut l'intelligence humaine lorsqu'elle se trouve aux prises avec les difficultés. C'est ce qu'a bien fait ressortir M. Dumas.

Pour celui qui lit avec attention ce travail, il en retire un autre avantage: de voir la marche qu'il convient de suivre lorsqu'on se trouve placé dans des conditions de pénurie ou en face de difficultés matérielles dues au climat ou à la nature du sol.

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J'ai reçu hier le No 1 de 1870 de l'Insectologie agricole, et je viens d'y lire le procédé indiqué par M. Jacquemin pour la destruction des vers blancs.

Je ne peux vraiment m'empêcher de témoigner publiquement ma grande surprise de voir que cette soi-disant découverte a fait tant de bruit dans les sociétés d'horticulture de Soissons et de Paris, etc., ainsi que dans un journal aussi sérieux que le Journal de l'agriculture.

ouvrez

Car ce même procédé soi-disant nouveau a déjà été mis en pratique il ya 35 ou 40 ans et publié il y a 20 ans. Pour vous en assurer, le Petit Almanach du Jardinier, publié par la Librairie agricole, pour l'année 1850 (ouvrage que je vous ai offert seulement l'année dernière); Vous y verrez à la page 39 un mémoire de mon père intitulé: Méthode à suivre pour arriver à la destruction du hanneton et de sa larve, par Fr. Robine, agent-voyer du canton du Châtelet (Seineet-Marne), ancien horticulteur. Ce mémoire étant trop long à énumérer pour un article de journal, je vous signale seulement que, dès l'année 1833 et les suivantes, mon père a commencé, ainsi qu'il le dit, à peu près les mêmes expériences que celles indiquées récemment par M. Jacque

(1) Historique du Potager et de la Pépinière de la ferme-école de Bazin (Gers), chez l'auteur, à Lectoure.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE De juillet).

min, mais d'une manière plus étendue et, si j'ose le dire, par des moyens mieux raisonnés, puisque mon père indiquait en plus de la méthode recommandée par M. Jacquemin le ramassage des vers blancs derrière la charrue et autres labours, et des combinaisons de culture propres à amener par les façons d'été et d'automne, dont ces cultures auraient besoin, la plus grande destruction possible de vers blancs.

Ne pouvant, du reste, ainsi que je l'ai dit cidessus, mettre ici sous les yeux des lecteurs de la Revue horticole le mémoire de mon père, je me contente d'en extraire le résumé que voici :

«En terminant ce mémoire, je crois utile de résumer en quelques mots la méthode que j'ai développée plus haut, relativement à la culture des terres en céréales et en plantes fourragères.

« Première année. 1o Faire labourer et herser les jachères dans tous les sens à la fin du mois de juillet, pour détruire les œufs qui ont été déposés dans le sol. 20 Faire exécuter un pareil travail au mois d'août sur les mêmes terres, dans le but de détruire les vers blancs qui viennent de naître. 3o Réitérer la même opération au mois d'octobre pour achever autant que possible l'œuvre de

destruction commencée avant les semailles d'automne.

«Deuxième année. Faire procéder au ramassage des vers blancs derrière la charrue et autres labours de printemps, d'été et d'automne, chaque fois que ces labours les mettront à découvert. Cette prescription s'applique plus spécialement aux terres qui, l'année précédente, étaient occupées par des semis de printemps.

Troisième année. Exécuter un semblable travail aux mois d'avril, mai et juin, dans toutes les terres qui sont disponibles à cette époque. Il n'est pas possible de pousser plus loin les opérations, puisque ceux des vers qui ont échappé aux moyens de destruction s'enfoncent profondément dans la terre pour subir leur métamorphose. >

Par le résumé qui précède, vous voyez qu'il n'y a rien de neuf (ainsi que vous l'avez dit, du reste, Rev. hort., 1870, p. 225) dans les moyens indiqués par M. Jacquemin. Ce n'est au contraire qu'un diminutif de ce qui a été fait et écrit avant lui.

Tout à vous,

ROBINE.

Dans une lettre que M. Naudin nous adressait le 25 juin dernier se trouve un passage relatif à la température et à la sécheresse extraordinaire qu'il fait en ce moment, passage que nous reproduisons :

...... Je vois par le bulletin météorologique que la saison ne favorise guère vos cultures, fatiguées qu'elles sont par la sécheresse et probablement aussi dévorées par les pucerons, car les deux choses vont souvent ensemble. Ici (à Collioure, Pyrénées-Orientales) nous avons bien aussi à compter avec la sécheresse; mais comme c'est un fait normal, et que les cultures sont combinées en conséquence, on peut dire qu'il n'y a rien de compromis. Toutefois, si la sécheresse est normale pour ce pays, ce qui ne l'est pas au mois de juin, c'est la température plus que sénégalienne dont nous jouissons depuis huit jours. Les maxima de 34 à 36 degrés sont chose ordinaire, et comme la nuit est encore torride, il en

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résulte des moyennes diurnes de 27 à 28 degrés. Hier, la moyenne s'est élevée à 29-73! Aussi les fruits, Poires, Pommes, Abricots mûrissent à vue d'œil.

C'est à l'état continuel de guerre qui existe entre tous les éléments que l'on doit une stabilité relative des climats, de même que c'est à l'équilibre des forces sociales que les peuples doivent la liberté dont ils jouissent. Si le fait est vrai et il l'est pour ce qui concerne l'immense zone qui constitue notre atmosphère d'une part, entre les forces sociales de l'autre, il est tout aussi vrai lorsqu'il s'agit des êtres qui habitent soit l'air, soit la terre, soit les eaux. Ainsi, si une espèce quelconque prend une trop grande extension, c'est toujours au détriment d'une autre ou de plusieurs autres espèces. Il y a là une sorte de balancement que, jusqu'à un certain point, l'on peut comparer à celui qui se produit sur chaque être entre le développement de ses parties. En effet, l'on sait que si l'une des parties prend un trop grand accroissement, certaine autre ou certaines autres s'affaiblissent ou même s'attrophient complètement.

Dans toutes ces circonstances, quelle est le peut, de maintenir l'équilibre, afin d'éviter la part réservée à l'homme? C'est, lorsqu'il l'excès en plus ou en moins et qui alors devient un mal. Dans certains cas, le mal se guérit de soi-même, mais c'est souvent après avoir parcouru sa période complète, ce qu'il faut toujours tâcher d'éviter. Ne pouvant prévoir le mal, on doit donc, lorsqu'il se montre, chercher à en abréger la durée; pour cela, quoi qu'on en dise, c'est notre égoïsme, qui n'est autre que le sentiment de la conservation, qui nous guide. Aussi malgré toutes les belles théories qu'on a faites, on n'empêchera jamais l'homme de chercher à détruire ce qui le gêne ou lui est préjudiciable: c'est un cas de légitime défense.

Parfois et ainsi que nous l'avons dit cidessus, la nature se charge de rétablir l'équilibre; dans ce cas et si le fait est possible, au lieu de la contrarier, il faut lui venir en aide, protéger les faibles au détriment des forts; et comme dans cette circonstance il nous est impossible d'aller au fond des choses, nous jugeons d'après les faits, en prenant notre intérêt pour règle.

dans

Nos lecteurs se rappellent que plusieurs fois dans ce journal nous avons dit que certaines parties de la France, du département de la Côte-d'Or en particulier, les vipères se multipliaient au point de compromettre la sécurité. Que fit-on alors? Ce que la prévoyance semblait indiquer on donna des primes pour encourager la destruction des vipères, si bien que celles-ci diminuèrent considérablement. Mais bientôt apparut un autre fléau ; à un mal en succéda un autre. N'étant plus gênées par les vipères qui leur

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