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plantés dans un sol trop aumide, ces bourgeons sont souvent atteints de la miellée, malière gommeuse qui entrave la pousse à sa sortie et arrête la végétation; les feuilles ne reparaissent qu'en mai, découpées et incomplètes. Lorsqu'un printemps est humide à l'excès, la plupart des Poiriers ont leurs feuilles atteintes de nombreuses petites taches de rouille, surtout là où le sous-sol est imperméable; les variétés dont les fruits sont sujets à se taveler se trouvent atteints quand leurs fruits sont encore très-petits. En 1869, ces faits se sont montrés vers la mi-mai, époque où les feuilles des Poiriers étaient déjà pointillées de nombreuses petites taches de rouille. Au contraire cette année qui est excessivement sèche, on ne remarque aucun de ces inconvénients. Ces inconvénients, lorsqu'ils se manifestent, commencent à se montrer à la base de l'arbre, puis l'extrémité se trouve envahie. C'est pour des raisons analogues qu'il arrive fréquemment en été, à la suite de pluies excessives, que beaucoup de variétés de fruits se fendent. Bien que cette année nous soyons arrivés au commencement de juin sans grande pluie, et que les fruits soient sains, il n'est pas douteux que s'il survenait des pluies on verrait que les fruits ne seraient pas épargnés, surtout sur les parties des arbres aux prises avec les mousses et couvertes de vieilles écorces.

De tout ceci nous pouvons conclure que pour avoir de beaux fruits qui soient d'une bonne conservation au fruitier, il faut que l'arbre soit propre de la base au sommet. Quoique plus rustique que le Poirier, le Pommier n'est pas exempt des inconvénients que je viens de signaler, surtout chez certaines variétés. Jusqu'à présent on n'est pas encore arrivé à se rendre compte qu'il y a pour les arbres comme pour tous les ètres certains soins hygiéniques à prendre, ce qui est pourtant de la plus grande importance et que démontre le plus léger examen. En effet, il est à remarquer que sur les arbres négligés et malpropres, un grand nombre de boutons tombent avant de s'ouvrir, ou s'ils s'épanouissent les fleurs sont parfois incomplètes, que le pédoncule est court et recourbé, et que peu de temps après leur apparition, les fruits, lorsqu'il en reste, sont promptement tachés et ne prennent que peu de développement. Si un peu plus tard il survient des pluies, le mal augmente; les fruits de

viennent de plus en plus laids; ils sont gris, fendus, tavelés et d'une conservation impossible. Reconnaissons toutefois que la tavelure des fruits n'a pas pour unique cause l'humidité surabondante du sol on le mauvais état des arbres; elle peut encore se produire lorsque la greffe se trouve enterrée trop profondément, ou par suite d'un sujet de mauvaise provenance, ou par d'autres causes qu'il serait trop long d'énumérer ici ; du reste, j'ai déjà traité ce sujet dans ce journal (Revue horticole, n° 16, avril 1866). Je sais que j'ai contre moi un parti puissant, composé d'un grand nombre de membres du comité d'arboriculture de la Société d'horticulture de Paris. Ces honorables arboriculteurs, dont je reconnais le mérite, prétendent que la tavelure des fruits est due à des intempéries, au brouillard notamment. J'ai même parfois été très-mal vu d'avoir soutenu le contraire; les remarques que j'avais signalées ont été condamnées, et la nuit se fit de nouveau sur la question. Les arboriculteurs auxquels j'ai fait allusion cidessus, conséquents avec leur principe, recommandent, pour préserver les fruits de la tavelure, de mettre un capuchon sur chaque fruit. Il est donc encore temps d'essayer ce préservatif. De mon côté, je vais indiquer un moyen que je pratique toutes les fois que je juge un terrain peu convenable au Poirier : dans ce cas je fais un trou assez grand pour recevoir au fond une brouettée de cailloux, et assez large pour pouvoir mélanger avec la terre végétale de la poussière de route en quantité proportionnée à la nature du sol, tout en tenant compte de l'étendue que peuvent parcourir les racines. Cela fait, je plante ensuite presque sur terre, en mettant la greffe au-dessus du sol, un jeune arbre ayant la soudure de la greffe et la coupe de l'onglet en bon état. De cette manière, je n'ai pas à redouter ce malicieux brouillard qui, pendant l'été, vient constamment et comme pour se jouer de nous, et qui semble attiré vers les fruits des arbres malades, comme certains insectes le sont par les feuilles ou l'écorce des arbres souffrants. Ce sont là des hypothèses gratuites qui montrent que ce n'est pas seulement au village et chez les ignorants que les vieux préjugés trouvent de l'appui et que:

M. ANNÉE

Brouillards et vienx dictons Sont toujours de saison.

LAHAYE.

sait que d'autres à afficher des vertus et des travaux auxquels personne ne veut croire.

Si M. Année avait consacré à la politique, | de soin de cacher sa vie et le bien qu'il faiaux sciences, aux arts ou à la littérature, l'énergie qu'il déployaît comme dilettante de l'horticulture, son nom serait aujourd'hui plus connu du public. Mais il prenait autant

C'est un devoir pour ceux qui l'ont suivi et apprécié de relever sa mémoire de l'ou

M. ANNÉE.

bli où semblent le condamner déjà ceux-là mêmes qui ne l'ont connu que par ses bienfaits.

Théodore Année naquit en 1810, à PontAudemer, l'une des plus jolies petites villes de Normandie. Tout enfant, il aimait passionnément les plantes, et ses premières herborisations sur les bords riants de la Rile lui firent bientôt naître le désir de voir ces beaux végétaux inconnus de nos régions froides, et sur lesquels les récits de quelques marins ou des lectures avaient enflammé son imagination. Il n'était pas riche, et son projet était peu praticable. Avec de l'étude et quelque appui, il réussit cependant à se faire nommer à vingt ou vingt-deux ans, non pas consul (comme on l'a dit), mais chancelier du consulat du Chili, à Valparaiso. A peine débarqué, M. Année, réalisant ainsi le rêve de son enfance, se mit à parcourir le pays, à recueillir des graines et des plantes, à se créer des relations qui lui permirent d'introduire plus tard nombre de végétaux et de produits intéressants. Au retour, il visita le Brésil; la contemplation de cette admirable nature tropicale lui fit éprouver des émotions difficiles à peindre et lui laissa des souvenirs ineffaçables..

Ces souvenirs, il essaya de les fixer plus fortement encore dans son esprit, lorsque, arrivé en France après un certain nombre d'années, il se mit à cultiver les végétaux qui lui rappelaient la flore américaine du Sud. Le premier, il avait rapporté du Chili l'Alstroémère versicolore, dont il répandit bientôt dans toute l'Europe les nombreuses variétés de semis qu'il en obtint. Des Capucines du Pérou et du Chili étaient aussi à cette époque l'objet de toutes ses affections, et c'est par douzaines que des nuances charmantes étaient sorties de ses mains.

La perte d'un fils unique qu'il adorait frappa M. Année d'un coup dont il ne se releva jamais, et le laissa souvent en proie à des découragements qu'il ne combattait que par son amour du jardinage. Vers 1848, il vint s'établir à Passy; il planta un jardin, båtit des serres, soigna ses plantes avec une nouvelle ardeur et s'adonna tout spécialement à la culture des Balisiers ou Cannas. Dès 1846, il avait eu le bonheur d'obtenir, grâce à la fécondation artificielle du Canna Indica par le C. glauca, la belle plante qui a reçu son nom (C. Anni) et que tous les jardins possèdent aujourd'hui. Aux trois ou quatre espèces alors connues à Paris, il avait ajouté presque toute la collection de celles que Roscoe avait décrites dans ses « Scitamineous plants. » Il les avait luimême retrouvées en partie dans leurs contrées natales, et il leur avait adjoint beaucoup d'autres espèces ou variétés encore inconnues en Europe, et reçues principalement de Guayaquil.

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Quand nous l'avons connu, en 1860, alors que nous dirigions le Fleuriste municipal de la Muette, M. Année était dans toute l'ardeur de ses hybridations sur les Cannas. Il avait déjà obtenu dans ce genre les résultats les plus remarquables et des plantes extrèmement ornementales, lorsque les Lierval, les Chaté, les Sisley, les Ménoreau, se mirent à marcher sur ses traces. Et même, avant de quitter Passy pour habiter Nice (1865), dont le beau ciel l'avait tenté et où il est mort, - il était entré dans une voie nouvelle en fécondant le C. iridiflora par d'autres espèces. Les produits qu'il obtint étaient curieux et magnifiques à la fois : nous les avions appelés ensemble C. tigridiflores et amaryllidiflores. Beaucoup ont péri à la transp.antation sous le soleil du Midi, et sont aujourd'hui perdues. Hélas! il aurait fallu également renoncer à les cultiver dans le jardin de Passy, qui semble maintenant en deuil de son maître, dont le sol est épuisé pour cette culture, et où pas un Canna ne pousse plus, en dépit de tout soin.

Tous ces beaux gains, M. Année les donnait libéralement à qui les lui demandait. Il a presque seul formé la collection de la ville de Paris et monté généreusement les établissements de MM. Lierval et Chaté. Toutami des jardins était le bienvenu chez lui, et on ne pouvait l'arrêter quand il s'enflammait pour ses belles plantes, Il avait le vrai tempérament de l'amateur avec cette pointe. d'exagération qui est propre à l'homme convaincu, et il nous montrait parfois dans ses plantes des beautés que lui seul pouvait saisir.

En un mot, tout avait fait de lui un amant de la nature. Il avait une santé de fer sous une apparence frèle; il aurait marché des journées entières et eût certainement été l'un des voyageurs botanistes les plus complets, si les circonstances l'avaient porté sur les traces des Libon et des Wallis.

Mais ces désespoirs fréquents dont je parlais plus haut dominèrent de nouveau sa nature impressionnable. Son activité extraordinaire le lançait dans toutes sortes de tentatives plus ou moins fructueuses, et ne lui permettait pas de jouir d'une existence calme et heureuse. Il est mort à la peine.

C'était un homme au cœur pur et bon. Ceux qui, comme nous, l'ont connu et aimé ne sauraient l'oublier. A ceux qui ne le connaissaient pas, nous répéterons le mot connu Celui qui fait croitre deux brins d'herbe a mieux mérité de l'humanité que celui qui a gagné vingt batailles. Tout vériritable amateur des jardins, par un beau jour d'automne, n'a qu'à se remémorer le nom de M. Année devant ces admirables Cannas qu'il a créés, on peut le dire, et ce souvenir fera naître aussitôt dans son cœur un sentiment de bénédiction et de reconnaissance. Ed. ANDRÉ.

SÜR LA CULTURE GÉOTHERMIQUE()

Avant d'aller plus loin, commençons par rappeler ce qu'on doit entendre par l'expression géothermique. D'une manière générale cette expression indique toute culture faite dans un sol dont la température est élevée à l'aide de moyens artificiels: les cultures sur couche, celles faites dans des baches où sont placés des tuyaux dans 4'intérieur desquels circule du calorique, quel qu'il soit (eau chaude, chaleur sèche ou humide, fumée), sont donc des cultures géothermiques. Les primeuristes n'en font pas d'autres. Ce n'est pas précisément ainsi que l'entendait M. Naudin (Revue hort., 1861, p. 265; ibid., 1862, p. 285). En traitant ce sujet, ce savant distingué comprenait des sortes de jardins d'une certaine étendue dont le sol serait chauffé à l'aide de tuyaux qui en éléveraient la température, de manière que les racines soient constamment plongées dans un milieu propre à accélérer la végétation des plantes qui s'y trouveraient placées. Ainsi comprise, la culture géothermique n'est guère pratiquée -et encore? - que dans quelques jardins d'hiver. Nous disons: et encore? parce qu'en effet dans presque tous les jardins d'hiver le sol n'est pas chauffé; on se borne à élever plus ou moins la température ambiante, à l'aide d'appareils spéciaux.

Ceci entendu, disons que les cultures entreprises par M. Vanoni ne sont pas faites dans le sens indiqué par M. Naudin. Par l'installation et l'application, elles se rattachent à celles pratiquées depuis longtemps par les primeuristes. Ce qui toutefois les distingue et leur assure, dit-on, une supériorité, c'est l'emploi d'un nouveau chauffage dont M. Vanoni (2) est d'inventeur. Ce chauffage, dont nous parlerons plus tard lorsque nous rendrons compte des cultures, consiste dans de l'air fortement chauffé, qui en passant sur des surfaces couvertes d'eau se sature, puis par des conduits spéciaux va chauffer telle ou telle

serre.

En parlant précédemment des cultures entreprises par M. Vanoni, nous disions que, bien qu'il ne s'agisse encore que d'essai, il avait débuté par a un coup de maitre. » En effet. dans le terrain où M. Vanoni a installé ses cultures, qui comprend 1,500 mètres carrés, plus de 600 sont couverts de verre, tant en serres qu'en châssis. La disposition est bien appropriée, et la construction tellement bien établie, qu'on ne croirait pas qu'il s'agit d'essais se rattachant à une entreprise dont la spéculation est le but.

(1) V. Revue hort., 1870, p. 204.

(2) M. Vanoni est à la tête d'un des plus forts établissements de fumisterie de Paris.

Le tout se compose de huit serres en fer formant deux séries de quatre serres chacune, séparées et aboutissant à un corridor de 3 mètres de large, qui sert au service et à établir la communication générale en reliant le tout. A l'entrée du corridor et en contre-bas est placé l'unique chauffage duquel, après avoir passé sur une couche d'eau, la chaleur, partant de conduits spéciaux, va aboutir aux huit serres. Chacune de celles-ci a son conduit particulier qui permet de la chauffer à volonté, suivant le besoin qu'on en a. A l'aide de registres, on gouverne la chaleur à son gré, et on la règle en la distribuant à chaque serre en quantité plus ou moins grande, suivant la nature des cultures qui y sont établies. Presque toutes les serres sont formées de deux bâches, séparées par un sentier, et comme chacune des bâches a son conduit de chaleur particulier, on peut donc, s'il est nécessaire, leur donner une chaleur différente et même n'en pas donner du tout. Pour cela il suffit d'ouvrir plus ou moins le registre distributeur de chacune des bâches ou de le fermer complètement. C'est dans le corridor et par dessous que passent les conduits distributeurs qui partent du foyer. C'est là aussi que se trouve le conduit de fumée qui à son extrémité sort par une sorte de cheminée d'appel établie pour amener l'air extérieur. L'air qui arrive par cette cheminée est, ainsi que nous l'avons dit pour la chaleur, amené par des conduits spéciaux dans chacune des serres, et produit une sorte de ventilation et un renouvellement de l'air qu'elle contient, ce qui est indispensable pour les cultures. A l'aide de registres, on règle à volonté la ventilation et l'aération, absolument comme on le fait pour la chaleur. En avant des serres, de chaque côté, est établie une rangée de coffres, ce qui fait deux rangées qui sont chauffées exactement de la même manière que les serres.

La saison étant trop avancée lorsque les travaux ont été achevés (mars), on n'a pu faire que des cultures peu importantes qui ne nous ont pas permis d'apprécier tout le parti qu'on pourra tirer de ce système de chauffage; il en sera tout autrement l'année prochaine, et alors nous tiendrons nos lecteurs au courant des cultures tentées et des résultats qu'elles auront produits. Nous serons d'autant mieux en mesure de le faire, que c'est notre collègue, M. Helye, un de nos collaborateurs à la Revue horticole, qui a suivi l'installation et qui a la haute main dans la direction des cultures.

L'établissement fondé par M. Vanoni est situé avenue de Saint-Mandé, 34, près la

SOUFFLET-INJECTEUR FILLON.

barrière du Trône; ceux qui désireraient le visiter seront, du reste, renseignés par un tableau placé au-dessus de la porte, et sur lequel est écrit en gros caractères: Expériences de géothermie appliquée à la culture des primeurs. Calorifere avec appareil de saturation et de ventilation. Pour que rien ne manque à l'entreprise, et afin d'en assurer le succès, M. Vanoni a placé à la tête de son établissement un jardinier habile et expert dans les cultures qu'il se propose d'entreprendre.

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En terminant cet article, et au nom du progrès de l'horticulture, adressons des félicitations à M. Vanoni qui, sans se préoccuper des déceptions qui presque toujours accompagnent les innovations, n'a pas craint d'entreprendre une affaire dont les résultats, quels qu'ils soient, seront avantageux à la science, et faisons des voeux pour que l'œuvre à laquelle il se dévoue, et pour laquelle il n'a pas hésité à faire d'importants sacrifices, soit couronnée de succès. E.-A. CARRIÈRE.

SOUFFLET-INJECTEUR PILLON

Cet instrument dont nous avons déjà dit quelques mots à propos de la dernière exposition qu'a faite la Société impériale et centrale d'horticulture de France (1), et que représente la gravure 43, est probablement ce qui, quant à présent, a été inventé de mieux pour opérer la destruction des insectes à l'aide de diverses préparations liquides; il vient donc à propos, puisque, on peut le dire, jamais les insectes de toutes espèces, surtout ceux qui appartiennent aux Aphis ou genres voisins, n'ont été aussi nombreux et plus redoutables.

Rien de plus commode, de plus simple et d'un usage plus facile que le soufflet-injecteur Pillon. En effet, pour s'en servir il suffit, après l'avoir ouvert de part en part, ce qui est important, de donner un coup précipité, de manière à produire un courant d'air rapide, absolument comme s'il s'agissait d'activer fortement la combustion d'un corps quelconque.

Bien que la simplicité du soufflet-injecteur soit telle que toute explication puisse paraître inutile en présence du dessin, nous croyons néanmoins devoir en énumérer les diverses parties, ce que nous allons faire. A vrai dire cet instrument se compose de deux parties adaptées à un soufflet ordinaire : une sphère creuse en cuivre avec deux ouvertures dont l'une plus grande munie d'un rebord élargi en entonnoir, sert à introduire un tube en caoutchouc qui plonge jusqu'au fond de la boule et dont l'extrémité supérieure qui communique avec un tube recourbé plus petit et en cuivre, amène le liquide jusqu'à son extrémité recourbée où il se trouve entraîné et divisé par le courant d'air qui sort du soufflet. Sur le côté, près du sommet, existe une ouverture par laquelle on introduit le liquide à injecter. La boule pleine, on ferme l'ouverture de côté à l'aide d'un bouchon qui est attaché par une petite chaîne en cuivre à une sorte de capsule en cuivre qui s'ajuste et embrasse le sommet du bouchon. Les deux parties, la sphère ou boule

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(1) Voir Revue horticole, 1870, Р

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quelle que soit la direction qu'on imprime | au soufflet.

* Quelques détails complémentaires vont terminer cette note en faisant ressortir le mérite du soufflet-injecteur Pillon. La boule creuse qui renferme le liquide est de la contenance de 25 centilitres, ce qui, on le comprend, n'augmente pas beaucoup le poids total de l'instrument. Cette quantité si minime fournit néanmoins pour faire trois cents insufflations, et comme chacune d'elle, à une distance d'environ 50 centimètres, peut couvrir de liquide une surface d'environ 400 centimètres carrés, c'est donc une surface totale de plus de 12 mètres carrés qui serait couverte avec la petite quantité de liquide contenue dans la boule.

Ainsi qu'on peut le voir, le soufflet-injecteur Pillon réalise à peu près tous les avantages que l'on pouvait désirer: facilité dans l'emploi, résultat certain dans l'opération et dépense pour ainsi dire nulle, par suite de la grande division du liquide qui permet d'en couvrir de grandes surfaces avec des quantités relativement très-minimes. Sous tous ces rapports, c'est donc un véritable service que M. Pillon a rendu à la culture en général, mais tout particulièrement à l'horticulture et à l'arboriculture.

On a pu voir aussi qu'un des grands avantages de cet instrument, consiste dans sa simplicité. En effet, pas de mécanisme, pas de soupapes, pas d'aspirateur : un soufflet ordinaire, un tube en cuivre, un autre en caoutchouc, puis un réservoir dans lequel

JUSTICIA

Plante sous-frutescente à rameaux légèrement quadrangulaires, promptement cylindriques. Tige noueuse, vert brunâtre; feuilles opposées, décussées, longuement ovales, régulièrement acuminées en pointe au sommet, glabres sur les deux faces, d'un vert luisant en dessus, ordinairement rose violacé à la face inférieure qui est parcourue par des nervures saillantes d'un rouge brun. Fleurs jaune orangé foncé, réunies au sommet de la tige, soit des ramifications, soit de l'une et des autres où elles constituent des sortes de bouquets. Calyce à divisions linéaires, égales. Corolle longuement tubuleuse, bilabiée, longue d'au moins 6 centimètres. Etamines 2, soudées avec le tube de la corolle sur la partie inférieure de celle-ci.

4

Le Justicia Lindeni, Houll., est origi

|

plonge ce dernier ; voilà tout. Mais comment se fait-il, dira-t-on peut-être, que le liquide contenu dans le réservoir puisse monter et sortir même du tube où il est alors poussé par le courant d'air qui sort du soufflet, qui le tamise et le réduit à l'état de poussière d'eau? Ce phénomène, qui peut paraître complexe, est au contraire des plus simples: il est produit par la loi des courants. Lorsque le courant d'air produit par l'insufflation sort du tube du soufflet, il affleure l'extrémité inverse du tube courbé qui communique dans le réservoir, de sorte que, en passant sur ce tube il fait le vide en balayant l'air; - c'est un effet que produit tout courant; alors le liquide, poussé par la pression qui s'exerce sur lui, se précipite pour remplir le vide occasionné par le courant, et est alors emporté et brisé par le courant suivant qui part du soufflet, jeu qui se renouvelant à chaque instant, c'est-à-dire aussi souvent qu'on rapproche les deux lames du soufflet, lance presque continuellement le liquide sous forme de poussière d'eau. Lorsque le réservoir est vide, on n'a qu'à ôter le bouchon qui est sur le côté de l'appareil, et plonger celui-ci dans un vase où il se remplit presque instantanément, cela sans rien démonter, ce qui évite même toute perte de temps.

Le soufflet-injecteur Pillon se vend 5 fr. 50, chez Bodevin, fabricant, 26, rue de Réaumur, à Paris; on en trouve aussi chez MM. Allez frères, 1, rue Saint-Martin.

LINDENI

E.-A. CARRIÈRE.

naire du Mexique, d'où il a été envoyé par M. Hahne au Muséum, qui probablement est le seul établissement en Europe qui le possède. C'est une espèce très-ornementale, fleurissant facilement, même lorsque les plantes sont petites. On la cultive en terre de bruyère additionnée de terre franche à laquelle on peut ajouter un peu de terreau de feuilles bien consommées. L'hiver, lorsque la plante est en repos, on doit modérer les arrrosements, qui au contraire devront être copieux lorsque, sur le point de fleurir, les plantes sont fortes et vigoureuses.

Une bonne serre tempérée est le lieu qui convient pour l'hiver au J. Lindeni; on placera les plantes sur une tablette près de la lumière.

NOTES POMOLOGIQUES (

Pêche Triomphe Saint-Laurent. - Variété très-distincte et de premier mérite, (1) V. Revue horticole, 1870, pp. 70, 113, 127,

156, 210 et 232.

HOULLET.

que l'Établissement a reçue en 1863 de M. Galopin, pépiniériste à Liége, qui la cultive depuis assez longtemps, puisque nous la trouvons déjà mentionnée comme non

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