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PORTEA KERMESINA.

moins, ne les ayant jamais fait connaître. Ce genre est-il bon? L'espèce dont nous allons parler n'appartient-elle pas plutôt par ses caractères au genre Bilbergia? L'hypothèse serait vraie que nous n'en serions pas surpris; mais toutefois, eu égard aux immenses services rendus par Porte aux sciences naturelles, à la botanique surtout, nous n'en conserverions pas moins ce nom en souvenir de celui dont la vie presque tout entière a été consacrée au service de l'horticulture et dont nous avons été l'ami. Nous allons même profiter de cette circonstance pour rappeler quelques passages de la vie de cet homme qui, après avoir rendu de si importants services à la science, est disparu sans que celle-ci ait paru l'avoir remarqué. C'est à peu près la part qui revient à ceux qui par dévouement vont braver la mort loin de leur patrie, où ils meurent parfois, tandis que tant d'autres qui ne font rien, qui ne s'exposent jamais guère qu'à essuyer la poussière des antichambres ministérielles, arrivent aux honneurs et même, toujours en rampant et en exploitant les circonstances, atteignent au pinacle chargés d'honneurs et...... Mais assez sur ce terrain qui est très-brûlant, et revenons à notre sujet la description du Portea Kermesina représenté par la gravure ci-contre :

Plante atteignant 80 centimètres et plus de hauteur, à port très-beau, rappelant celui des Ananas, moins raide toutefois et plus gracieux. Feuilles nombreuses, fortement engaînantes, très-rapprochées, profondément canaliculées, longues de 50 à 70 centimètres, arquées, à bords plus ou moins largement violacés et munies dans toute la longueur de dents courtes et régulières. Hampe florale termino-centrale entourée de bractées d'un beau rouge violacé; les supérieures, entre lesquelles sortent les fleurs, sont plus grosses et beaucoup plus larges. Fleurs solitaires portées sur des ramilles courtes, munies chacune d'une bractée rose qui la recouvre dans les deux tiers au moins de sa longueur, à divisions externes blanches, scarieuses, ayant au sommet une sorte d'arête subulée, saillante; divisions internes d'un bleu lilas påle en forme de capuchon et recouvrant les étamines qui sont adnées, à anthères violettes. Style saillant, blanc, terminé par un gros stigmate arrondi, subsphérique ou claviforme.

Le Portea Kermesina est originaire de la province de Bahia, d'où il a été introduit en 1854 par feu Marius Porte; sa culture et sa multiplication sont identiques à celles de ses congénères, des Achmea en particulier.

Après avoir décrit le Portea nous allons, ainsi que nous l'avons dit, rapporter quelques faits de l'existence de l'homme à qui ce genre a été dédié.

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Feu Marius Porte, fils d'un honorable négociant de Marseille, quittait cette ville en 1834 et s'embarquait pour le Brésil, où il resta jusqu'en 1859. Aussi avait-il parcouru à peu près toutes les parties de cet immense pays d'où il envoya un nombre considérable de plantes, la plupart inédites et complètement inconnues. De 1860 à 1865, Porte parcourut l'archipel indien : Bornéo, Singapore et les Philippines, d'où il a envoyé dans toutes les parties de l'Europe des quantités considérables de plantes, au nombre desquelles se trouvait le Phalaenopsis Schilleriana. Bien que la science des végétaux fût la partie dominante de Porte, c'est-à-dire celle qui entrait le plus dans ses goûts, il s'occupait aussi, et souvent même avec beaucoup de bonheur, de certaines autres sciences naturelles; ainsi il fit d'assez importantes découvertes en paleontologie et en conchyologie. C'est lui qui dans la province Alagoa (Brésil) découvrit cet immense gisement d'animaux fossiles, où entre autres espéces se trouvaient de nombreux squelettes de Tatous gigantesques. Dans les Philippines, il découvrit une des plus grandes espèces de Bulime, qui lui fut dédiée: c'est le Bulimus Portei; il dota également certains musées de quelques autres espèces de Nérite, de Patelles, etc., etc.

Servir la science, et cela dans n'importe quelle branche, semblait être le seul but de Porte. Ainsi il n'hésita pas à amener à Paris et à ses frais un couple de Botocudos, ce peuple indien des plus sauvages, qui se trouve au fond de l'Amérique. Mais ce n'était pas par esprit de lucre, non; Porte avait des sentiments trop élevés et trop généreux pour exploiter ses semblables. Aussi, et malgré les offres brillantes qui lui furent faites, il n'hésita pas à faire retourner ces Indiens dans leur patrie.

Se trouvant à Bahia à l'époque où le choléra y faisait d'affreux ravages, Porte, comme toujours, n'hésita pas à se dévouer; au milieu de cette épidémie il ne cessa de prodiguer ses soins, et gràce à l'étude qu'il avait faite de l'homoeopathie, il put sauver de la mort un nombre considérable de personnes de tout rang et de tout sexe, car son indépendance de caractère et son esprit de justice ne lui permettaient pas, comme à tant d'autres, de faire des catégories dans l'humanité tous les hommes étaient ses frères. C'est à la suite de ces services, qui du reste furent très-bien appréciés, que la reconnaissance publique lui signa un brevet de docteur en médecine. Quelque temps après on lui accordait le diplôme de professeur des écoles homoeopathiques de Rio-Janeiro et de Fernambouc.

Par ses connaissances, Porte rendit aussi des services à l'etnographie; il fit connaître le caractère et les mœurs de certaines tribus

qui habitaient des contrées dont l'éloignement ou les dangers mettaient à l'abri des investigations scientifiques.

Enfin, fatigué d'aussi longs et périlleux voyages, Porte se fixa à Manille, où, tout en exerçant une industrie qui lui permettait de vivre honorablement, il mettait en ordre des notes précieuses qu'il avait recueillies pendant ses longues et pénibles excursions. C'est là aussi qu'il avait créé un jardin, sorte d'entrepôt où il réunissait et soignait des végétaux qui après avoir subi une sorte d'éducation devaient être expédiés dans les diverses parties de l'Europe. Quelques jours après sa mort toutes ces richesses, recueillies avec tant de peines et de dangers, étaient mises à l'enchère et adjugées au prix de 92 fr. 31 centimes!

Terminons cette note qui, bien qu'un peu longue, peut à peine donner une idée des services rendus à la science par Marius Porte, par une liste des principales espèces que l'Europe est redevable à cet intrépide

voyageur.

Plantes nouvelles envoyées du Brésil au Muséum de Paris jusqu'en 1859 par Marius Porte:

Portea Kermesina, Ad. Brongn.; Bilbergia Porteana, Ad. Brongn.; B. Morelii, Ad. Brongn.; Hohenbergia erythrostachys, Ad. Brongn.; Cryptanthus clavatus, Ad. Brongn; Achmea miniata, Ad Brongn.; Anomochloa marantoidea, Ad. Brongn; Calathea sanguinea, A. Gris; C. rotundifolia, A. Gris; C. glumacea, A. Gris; C. Porteana, A. Gris; Stromanthe Porteana, Ad. Brongn; Chamaedorea fragrans, Mart.; Bertolonia marmorata, Ndn; B. cenea, Ndn; Eucharis Amazonica, Hort.; Geissomeria nitida, Nees.; Mikania speciosa, Hort.; Theophrasta imperialis, Hort.; Vanilla clavata; Geonoma pholeana, Mart., etc.

Plantes nouvelles envoyées de Singapore et des Philippines, par Marius Porte, de 1860 à 1865, et déterminées au Muséum de Paris:

Phalenopsis Luddemanniana, Rechb.; P. Schilleriana, Rechb.; Rhinchostecum pyrolæflorum, Dim.; Fouilloa latifolia, A. Brongn.; Pandanus Limeii, Mortal.; P. Houlletii, Carr. (individus mâle et femelle); P. Porteanus; Ficus Grelli, H. Mosc.; Fæbitis, H. Mosc.; F. Porteana, H. Mosc.; Nelitris urvelis, DC.; Cycas Riuminiana, H. Mosc.; Dracana Porteana, H. P.; Pandanophyllum Porteanum, Ad. Brongn.; P. humile, C. Koch.; Arenga Manillensis, Wallichia tremula; Calamus imperatrice Marie, H. Mosc; C. Nicolai, H. Mosc,; Pinanga maculata, H. Mosc.; P. Prince d'Oldenbourg, H. Mosc.; Schizocasia Porteana, Schott; Homaloncema Porteana, Ad. Brongn.; Scindapsus pictus, Schott; Alocasia Zebrina, Schott; A. longiloba, Schott; A. Lowii, Schott; Ananassa sativa variegata nova, Hort.; Glochydion Porteanum, H. Baillon; Mappa Porteana, H. Baillon; Hoya imbricata, Dic. ; etc.

Si l'on réfléchit que cette longue énumération ne constitue qu'une partie des plantes envoyées par Porte, qu'il en est un grand nombre qui ne sont pas encore déterminées et qu'il en a envoyé des quantités considérables d'autres, très-rares, qu'on ne possédait que dans quelques établissements, et si à cela l'on ajoute les découvertes qu'il a faites dans les autres sciences, les services de toutes sortes qu'il a rendus soit à ses compatriotes, soit aux diverses tribus indiennes ou autres qu'il a visitées, on comprendra difficilement comment Marius Porte n'a pas été autrement récompensé, à moins d'admettre que, grâce à la faveur et à l'intrigue, les récompenses, en général, sont accordées en raison inverse du mérite. Une raison peut-être pourrait expliquer l'oubli : Porte était raide; contrairement à tant d'autres, il marchait debout, et jamais il n'a su composer sa figure ni son langage pour l'approprier aux circonstances.

HOULLET.

rusticité et la fertilité exceptionnelles de l'arbre, la recommandent non seulement au collectionneur, mais encore à l'amateur de variétés bien tranchées et bonnes en mème temps.

NOTES POMOLOGIQUES (9) Pêche Laporte. -L'Etablissement a reçu cette distincte et bonne variété de la maison Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay, en 1860, mais nous ne pouvons donner d'autres renseignements sur son origine. Le Jardin fruitier du Muséum (92o livraison) et l'Arbre généalogique du groupe Pêcher (p. 54), les seuls ouvrages pomologiques dans lesquels nous l'ayons trouvée décrite, sont également muets sur ce point.

Les caractères tout particuliers, la beauté, la précocité et la qualité de son fruit, la (1) V. Revue horticole, 1870, pp. 70, 113, 127 et

156.

Nous avons remarqué que l'arbre craint l'ardeur du soleil, et que, placé à l'exposition du midi, sa vigueur s'affaiblit et qu'il finit peu à peu par périr. Par contre, il nous a paru très-propre au plein vent, et nous pensons qu'il s'accommodera parfaitement, à l'espalier, de l'exposition du levant.

Le fruit, assez gros, de forme ovale atténuée à la base, à peau très-duveteuse, en

NOTES POMOLOGIQUES.

tièrement et fortement colorée, ressemble, dans sa forme, à la Pêche de Syrie, et par le duvet abondant et le coloris de sa peau, aux Sanguines; mais sa chair bien blanche, rouge seulement près du noyau, fondante et juteuse, relevée et parfumée, de première qualité, n'a aucun rapport avec celle de ces dernières; sa maturité a lieu, chez nous, vers la mi-août.

Ses fleurs sont campanulacées, moyennes, et ses glandes réniformes sont remarquablement volumineuses; elle fait partie de la parenté des CHEVREUSES de M. de Mortillet.

Cette

Pêche Précoce de Crawford. jolie variété américaine est bien connue et déjà passablement répandue en France, sous le nom de P. Willermoz, grâce au Congrès pomologique de France, et on la trouve recommandée dans tous nos ouvrages pomologiques récents. Mais M. Mas, seul, l'a rétablie sous son véritable nom (le Verger, t. VII, n° 21, p. 45), qui est celui inscrit en tête de ces lignes.

A ceux qui ne la connaîtraient pas encore, disons qu'elle se recommande par la beauté de son fruit qui est précoce et de bonne qualité, parmi les Pèches à chair jaune et libre.

Les fleurs sont campanulacées, et ses glandes globuleuses sont remarquablement petites.

Pêche Canari. Comme la précédente, originaire d'Amérique, cette curieuse et bonne Pêche, également du groupe des variétés à chair jaune et libre, mérite à tous égards d'être accueillie avec la même faveur que sa sœur.

Nous renverrons le lecteur, désireux d'en connaître la description détaillée, au no 52, p. 107, du t. VII du Verger, en lui signalant, toutefois, la petite erreur qu'a commise M. Mas en en attribuant l'obtention à Rivers. Ce dernier n'est que l'introducteur de cette variété en Europe, ce qu'il spécifie nettement, du reste, dans son catalogue de 1863, en disant qu'il l'a reçue d'Augusta, Georgia (Etats-Unis).

Elle est surtout remarquable par sa qualité entre les Pêches jaunes, et si le volume de son fruit est un peu moindre que celui de la précédente, si sa peau ne prend pas du côté du soleil, comme chez cette dernière, cette belle teinte pourprée, ces légères infériorités sont bien rachetées par la finesse et la saveur de la chair, et par la vivacité du coloris général de la peau, qui lui a valu

son nom.

Le fruit est assez gros, parfois gros, de forme sphérico-ovoïde, d'un beau jaune canari légèrement lavé de rouge orangé; à chair jaune, fine, bien fondante, sucrée et bien parfumée; sa maturité a lieu ici dans la seconde quinzaine d'août.

L'arbre est fertile et rustique.

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Ses autres caractères sont les mêmes que ceux de la variété précédente, et la placent par conséquent, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la 2e section du membre CC, sur la première ramification de la branche no 14.

Pêche Clémence Isaure. Encore une belle et bonne Pèche jaune, à chair libre, mais que nous n'avons pas dû aller chercher aussi loin que les deux précédentes, car elle est née sur le sol français. Elle n'est pas inconnue aux lecteurs de ce journal, dont le directeur actuel fut l'un des premiers à la signaler au monde pomologique, et ils en trouveront la description à la page 271 du volume de 1861 de la Revue horticole. Elle a paru depuis dans le Verger (t. VII, no 22, p. 47), lequel est venu nous rassurer sur son identité, en corrigeant la petite erreur commise par M. Carrière, qui lui attribuait des fleurs grandes (1).

Pour éviter des recherches, rappelons que le Pêcher Clémence Isaure produit un très-joli fruit, gros, de forme sphéricoovoïde; à peau jaune, fortement lavée de vermillon pour pré du côté du soleil ; à chair bien fondante et juteuse, sucrée et relevée d'un parfum d'Abricot; de première qualité ; sa maturité a lieu, dans nos contrées, vers la mi-septembre.

L'arbre, assez vigoureux, ne s'est pas montré aussi rustique que le faisait espérer M. Laujoulet; la maturité assez tardive du fruit indique, du reste, que, pour notre climat, l'exposition du midi est préférable.

Ses fleurs campanulacées et ses glandes réniformes lui font prendre place, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la 1re section du membre CC, sur la première ramification de la branche n° 6. Anciennement

Pêche Barrington. connue et cultivée en Angleterre, où elle a été obtenue au commencement de ce siècle, cette Pèche exquise, de la parenté des Mignonnes, n'est encore que fort peu connue en France, et c'est avec plaisir que nous avons vu que nos appréciations à son égard concordent parfaitement avec celles des deux auteurs qui l'ont décrite assez récemment, MM. Ferdinand Jamin, dans Les fruits à cultiver (p. 105), et Carrière, dans le Jardin fruilier du Muséum (96e livraison), bien que nous eussions désiré plus d'affirmation de leur part dans l'excellence de la chair et dans les avantages exceptionnels. qu'offre l'arbre par sa vigueur, son abondante fertilité, et surtout par sa rusticité; caractères qui sont parfaitement indiqués dans le Catalogue of fruits of the horti

(1) Le Pêcher que nous avions décrit sous le nom de Clémence Isaure et qui nous avait été envoyé par l'obtenteur, M. Bartère, pépiniériste à Toulouse, était bien à grandes fleurs. Il y a donc eu une erreur. De qui vient-elle ?

Rédaction.

cultural Society of London, 3e édition, no 4, p. 110.

Le fruit est gros, irrégulier, bien coloré; à chair d'un blanc jaunâtre, très-fondante et juteuse; sa maturité a lieu dans la première quinzaine de septembre.

C'est, en somme, une variété de premier ordre, qui ne devra manquer dans aucune pêcherie.

Comme nous l'avons dit, ses caractères sont ceux des Mignonnes, c'est-à-dire : fleurs rosacées, glandes globuleuses.

Pêche de Smock. Nous sommes redevables aux Américains de cette belle et bonne Pêche jaune à chair libre, encore presque inconnue en France. Le Verger seul, parmi nos ouvrages pomologiques, s'en est occupé, et on en trouvera la description et une très-bonne figure au no 36, p. 75 du tome VII. M. Mas, d'après Downing, dit qu'elle a été obtenue assez récemment, mais nous la trouvons déjà mentionnée, sous le nom de Smock's freestone (ce dernier mot signifie noyau libre), au no 117, p. 41, du catalogue de 1844 de MM. Prince et Cie, pépiniéristes à Flushing, près de New-York, mais qui, notons-le en passant, ne lui attribuent pas une origine américaine.

La Pêche de Smock se recommande par le beau volume, la forme et le coloris tout particulier de son fruit obovoïde, à peau jaune (orangé lavé de rouge feu, dont la chair, d'un jaune intense, fine, fondante et juteuse, sucrée et parfumée, est le plus souvent de première qualité, et sera toujours appréciée comme telle à l'époque où on la consomme, c'est-à-dire, chez nous, dans la seconde quinzaine de septembre. Elle constitue par conséquent une addition très-avantageuse à la collection assez peu nombreuse des Pêches tardives.

Le seul défaut que l'on puisse reprocher à cette variété consiste dans la vigueur presque insuffisante de l'arbre. Aussi devra-ton le conduire en petites formes, qu'on placera à l'exposition la plus chaude. Il est, du reste, d'une bonne fertilité.

Par ses fleurs campanulacées et ses glandes réniformes, cette variété se range, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la première section du membre CC, sur la première ramification de la branche n° 6.

Pêche Georges IV. - Originaire d'Amérique, où elle est l'une des variétés les plus estimées, cette excellente Pèche est cultivée depuis assez longtemps par nos voisins d'outre-Manche, plus riches que nous en introductions américaines; mais elle n'est encore que fort peu connue en France, où elle n'a été signalée que récemment, d'abord par le Verger (t. VII, no 23, p. 49), et ensuite par M. Carrière, dans le Jardin fruitier du Muséum (85e livraison), ouvrages auxquels nous renvoyons le lecteur désireux

d'en connaître la description détaillée. Nous nous contenterons d'en recommander vivement la propagation, et d'en faire connaître les principales qualités.

Le fruit est assez gros, de forme sphérique déprimée; à chair fine, fondante et juteuse, bien sucrée et parfumée; de toute première qualité. La maturité a lieu, ici, dans la seconde quinzaine d'août.

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L'arbre, vigoureux et très-rustique, est d'une fertilité moyenne, mais bien soutenue. Ses fleurs sont campanulacées, et ses glandes sont globuleuses, caractères qui lui assignent comme place, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, la première ramification de la branche no 12 de la deuxième section du membre CC.

Pêche Stump the World. - Très-remarquable variété, de mème origine que les précédentes, mais d'obtention beaucoup plus récente. Elle se recommande par le volume considérable de son fruit et par l'excellence de sa chair. Nous ne l'expérimentons pas depuis assez longtemps pour pouvoir nous prononcer définitivement sur sa valeur réelle; mais cependant on ne peut s'empêcher de juger comme de premier mérite une Pêche qui possède les deux qualités que nous venons d'indiquer.

Le nom qu'elle porte, qu'un pépiniériste anglais, M. Rivers, a qualifié avec raison de ridicule, ne nous paraît pas devoir se traduire facilement en notre langue; du moins n'avons-nous pu saisir le sens exact de sa signification. The World veut dire le monde, ou exprime encore la multitude, le grand nombre; Stump se rapporte à une assez grande quantité d'expressions, dont les principales sont souche, cépée, borne. Peutêtre cette désignation est-elle particulière aux Américains, et correspond-elle à notre nec plus ultrà.

En attendant que de plus érudits que nous veuillent bien se charger d'éclaircir cette petite obscurité, qui, en définitive, n'est que d'une importance assez minime, et que cette nouvelle et superbe variété ait été soumise à l'examen de nos maîtres en pomologie, auxquels elle paraît encore totalement inconnue, nous engageons les amateurs de belles et bonnes Pèches à se la procurer.

Les quelques fruits que nous avons récoltés en 1868 et 1869, ont mûri vers la miseptembre; leur chair blanche était fine, fondante et juteuse.

Par ses fleurs campanulacées, petites, et ses glandes globuleuses, elle appartient à la parenté des GALANDES de M. de Mortillet, et se range, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, à la même place que la précédente.

Pêche Sieulle. Quoique née sur le sol français, et à une époque assez reculée, puisque la première fructification de l'ar

EXPOSITION D'HORTICULTURE A VERSAILLES.

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bre-mère a eu lieu en 1830, cette superbe | le dernier fruit était parfaitement mûr le et bonne Pèche est peut-être encore moins 25 juillet. répandue que les variétés américaines et anglaises dont nous venons de parler. A quoi cela tient-il? Nous l'ignorons.

Le Jardin fruitier du Muséum (690 livraison) ayant donné, de cette variété, une description et une de ces admirables figures qui, de l'avis de tout le monde, sont de véritables chefs-d'œuvre au double point de vue de l'exactitude et de la finesse d'exécution, nous y renvoyons le lecteur pour les détails, nous bornant à faire ressortir les qualités remarquables de ce fruit.

C'est une grosse Pèche, belle dans toute l'acception du mot, de forme subsphérique; à peau d'un vert clair lavé de rouge violacé, à chair fondante, juteuse, de première qualité, et dont la maturité a lieu ici vers la mi-septembre.

L'arbre, de bonne vigueur, nous a paru laisser un peu à désirer sous le rapport de la fertilité; espérons que l'àge atténuera ce défaut.

Elle fait partie de la parenté des CHEVREUSES de M. de Mortillet, caractérisée par des fleurs campanulacées, moyennes, et des glandes réniformes.

-

Pêche Hale's Early. Halte-là! Nous voici arrivés à une nouveauté, et hâtonsnous de le dire, une nouveauté des plus méritantes.

Ce bijou, cette perle, que viennent de nous envoyer les Américains, consiste en une jolie Mignonne, pas tout à fait aussi volumineuse que sa sœur la Grosse Mignonne hâtive, mais d'une bonne grosseur moyenne, de qualité exquise, et qui s'avise de mûrir en même temps que les AvantPêches, et huit jours avant la Double de Troyes! Que vont devenir les premières dont on tolérait l'insignifiance, et même la dernière, que tout le monde voulait posséder malgré le faible volume de son fruit?

Vite une place pour cet enfant gâté de la nature, sans même nous inquiéter de ce que nous réserve l'avenir sur les tendances de l'arbre, qui, quelles qu'elles soient, ne nous feront certes pas regretter cette acquisition. Car nous devons dire que nous ne pouvons nous baser que sur la première récolte que nous a donné, en 1869, l'arbre que l'Établissement recevait directement d'Amérique au printemps de 1867, et dont

Comme nous le disions plus haut, elle appartient à la parenté des MIGNONNES, de M. de Mortillet, et sa place, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la deuxième section du membre CC, sur la première ramification de la branche no 13.

Pêche Marguerite. - Encore une variété qui, comme la précédente, est surtout précieuse par le volume de son fruit parmi les Pèche strès-précoces. Venue de moins loin, -elle est originaire de Liége (Belgique,elle est aussi beaucoup moins tranchée dans sa précocité, car elle mûrit huit jours plus tard, ce qui est beaucoup. Elle lui est, de plus, inférieure en qualité, car nous ne sommes pas d'accord sur ce point avec M. Mas (le Verger, t. VII, n° 19, p. 41), qui la donne comme de toute première qualité, en ayant soin toutefois d'ajouter « pour la saison. » Ce n'en est pas moins une variété très-recommandable, et digne d'entrer dans toutes les collections.

M. Galopin, pépiniériste à Liége, qui l'a livrée au commerce sous le simple nom de Marguerite, le lui a toujours conservé, et nous la trouvons encore telle dans le dernier catalogue qu'il a publié. M. Mas, observant que ce nom lui a été donné en raison de la coïncidence de l'époque moyenne de sa maturité avec la fête de la sainte de ce nom, qui tombe le 20 juillet, l'a nommée SainteMarguerite.

Le fruit, qui nous paraît devoir être généralement un peu plus gros que celui de la précédente, est presque sphérique, jaunâtre, pointillé de rouge, à chair blanche ; il mûrit ici à la fin de juillet ou au commencement d'août.

L'arbre est malheureusement très-faible et d'une vigueur presque insuffisante; aussi exige-t-il un sol très-riche.

La floraison nous a paru plus précoce que celle des autres variétés.

Par ses fleurs rosacées et ses glandes nulles, elle appartient à la parenté des MADELEINES A GRANDES FLEURS de M. de Mortillet, et se range, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la troisième section du membre CC, sur la première ramification de la branché n 19. O. THOMAS,

Attaché aux pépinières Simon-Louis frères, à Plantières-lès-Metz (Moselle). (La suite prochainement.)

EXPOSITION D'HORTICULTURE A VERSAILLES

Le 21 mai dernier s'ouvrait à Versailles, ainsi que nous l'avions annoncé, une exposition d'horticulture. Dire qu'elle était à peu près ce qu'on la voit chaque année, c'est tout simplement dire qu'elle était jolie, surtout si l'on songe que l'année a

été extrêmement défavorable aux rosages qui, chaque année, font l'admiration des visiteurs. Essayer d'en décrire la beauté, la coquetterie, disons le mot, serait entrer dans des détails qui seraient plutôt nuisibles. Il est de ces beautés qu'il faut voir et

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