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dressées, simples, noueuses et obscurément quadrangulaires, de consistance molle et charnue; elles prennent une couleur grise en vieillissant et sont ornées de feuilles surtout à leur extrémité. Ces feuilles, largement ovales, acuminées au sommet, sont longues de 10-15 centimètres sur 6-8 de large. Leur pétiole est court, et leur port est étalé ou légèrement retombant; elles sont crénelées, dentées irrégulièrement. La surface supérieure de leur limbe est veloutée, pubescente, rude au toucher, d'un beau vert noir relevé par une bande argentée, large et longitudinale. En dessous, elles sont mollement pubescentes, d'un pourpre violet plus pâle sur les nervures et les veines réticulées, saillantes.

L'inflorescence, terminale, se développe en un faisceau arrondi comme dans l'A. capitatus. Elle est entourée par la couronne de feuillage du sommet et entremêlée de larges bractées inégales, écarlates, largement ovales-aiguës, tordues, denticulées. Les pédoncules, uniflores, arrondis, courts, portent le calyce à cinq sépales glabres égalant presque la longueur de la corolle, ovales ou triangulaires aigus, dentés, membranacés, de la couleur des bractées. La corolle est

d'un jaune citron; elle se compose d'un tube court et d'une forte gibbosité sacciforme, recourbée, et qui se contracte en une gorge étroite, surmontée de cinq petits lobes obtus renversés. Les quatre étamines, didynames, ont leurs filets dilatés à la base, filiformes, tordus au sommet, et leurs anthères conniventes par paires et subglobuleuses. Un anneau hypogyne à deux glandes, dont la supérieure est onguiculée, ovale, charnue, l'inférieure filiforme recourbée, toutes deux n'atteignant pas la base du style sinueux pubescent, à stigmate globuleux, entoure l'ovaire qui est comprimé dans sa longueur avant la fécondation.

La capsule, à graines peu nombreuses, un peu épaisse sans être charnue, ressemble, à sa maturité, à une baie noire sphérique, traversée par une ligne saillante qui indique la suture des valves de sa loge unique. Nous n'avons pas vu encore de graines mûres.

L'A. vittatus sera une bonne acquisition pour les serres chaudes. Il égalera le mérite des autres belles espèces du genre, par ses fleurs et ses bractées brillantes, et les dépassera par les riches couleurs de son feuillage vert noir velouté, traversé d'une bande argentée.

LES PETITS POIS A BORDEAUX

L'exportation dans le Nord de nos légumes de primeur en a quintuplé la culture au profit des propriétaires du Midi, depuis l'ouverture des lignes de chemins de fer.

Nous avons d'abord reçu de Perpignan et d'autres contrées méridionales plus hâtives que nous les légumes que nous envoyons en ce moment à Paris (1). Nous ne parlerons aujourd'hui que des petits Pois, attendu que c'est le produit du jour le plus important.

Nous sommes en retard cette année de quinze jours. Ce n'est guère que vers le 25 avril qu'on a commencé à apporter quelques Pois de primeur sur notre marché. Ils ont débuté par le prix de 50 fr. les 50 kilog. Deux jours après, ils étaient descendus à 40 et 35 fr.; le 3 mai, il s'en est vendu encore à 35 fr., puis 30 et 28 fr. La moyenne est aujourd'hui, 6 mai, de 25 fr. les 50 kilogr. Le prix ne fléchira pas au-dessous de 20 fr. d'ici au 15 courant, et il devra se maintenir toute la saison à 15 et 18 fr. suivant la qualité, au lieu de 8 et 10 fr., cours moyen des années ordinaires.

Le rapprochement de Bordeaux fait dondonner à Paris la préférence aux produits de notre sol sur ceux des contrées plus lointaines; d'abord, il y a économie dans les frais de transport, et nos légumes arrivent plus fraichement cueillis.

(1) Cette note nous a été adressée le 6 mai 1870.

Ed. ANDRÉ.

La sécheresse qui continue de régner dans notre pays a porté un grand préjudice à cette culture, joint à cela un froid persistant la nuit, le matin et le soir, froid qui retarde la maturité; c'est une désolation, après les apparences magnifiques que présentaient nos champs de petits Pois ayant merveilleusement résisté aux gelées de l'hiver et promettant une abondante moisson au mois de mars dernier !

Non seulement la maturité a été retardée de près de quinze jours par l'intensité du froid, mais encore les effets de la sécheresse ont été des plus funestes. Les petits Pois cultivés dans les terres légères de Saint-Médard, de Cérons, de Portels, n'ont pu s'élancer sur leurs rames et sont restés étiolés, n'offrant que de maigres produits, de petites cosses peu nombreuses.

Les Pois venus dans leur terrain de prédilection, sur les coteaux bordelais de la rive droite, atteignent à peine 1 mètre et sont retardés dans leur végétation. Ils s'élèvent ordinairement à 1m 60 et dépassent souvent 2 mètres ; les cosses sont également fort petites cette année. C'est pour cela que les prix se maintiennent et se maintiendront à un chiffre assez élevé.

Une moitié des arrivages sur le marché de première main s'enlève dès le matin et part aussitôt pour Paris; le reste se con

RAVAGES DU KERMÈS DE LA VIGNE EN CRIMÉE.

somme à Bordeaux. Lorsque paraîtront ces lignes, on chargera chaque matin des wagons entiers pour la capitale. La culture de cette denrée est très-étendue dans quelques parages spéciaux. Ma propriété de Sion se trouve située sur les côtes où se font ces grandes cultures, aux alentours de Bordeaux; je ne sache pas qu'en aucun pays on puisse voir une aussi admirable culture et de plus riches produits.

On sème fin novembre sur l'ados du sillon qui a produit le blé, à l'exposition du midi; on se contente d'enlever le chaume et de râcler l'herbe. On trace une ligne peu profonde, de 20 centimètres de large, dans laquelle on répand du fumier consommé; on met les Pois sur ce fumier, et on recouvre légèrement de terre.

Après les froids, on donne une façon de sarclage; on chausse un peu les pieds quand ils ont atteint 15 à 20 centimètres de hauteur, et l'on rame avec soin.

La cueillette commence, les années moyennes, du 15 au 20 avril; elle se fait dans l'après-midi; ce soin est confié aux femmes. On coupe le pédoncule avec des ciseaux, pour ne pas endommager les pieds, et à mesure que les paniers se remplissent on les apporte dans la pièce la plus fraiche de la maison pour les vider. Si le temps est chaud, le soleil trop brûlant, on a le soin d'arroser légèrement avec une pompe fine chaque couche de Pois qui s'empile sur le tas. On conserve ainsi leur fraîcheur; on évite qu'ils ne s'échauffent et ne s'altèrent par la fermentation qui se déclarerait avant leur arrivée à Paris.

Après minuit, le cultivateur sort de son sommeil pour songer à remplir ses sacs; il fait son chargement; il part et arrive à quatre heures du matin sur le grand marché de Bordeaux. C'est chose curieuse à voir, à la saison de l'abondance, que ces innombrables sacs arrivant de toutes parts et couvrant une immense place, et cependant les marchés de tous ces lots sont bientôt traités par les revendeuses, les marchands de primeur et les confiseurs qui ne font pas baisser la denrée. En peu de temps la place est nette; chacun a enlevé son achat; les marchands de primeur remplissent à la bàte leurs sacs, font

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coudre l'orifice et placer les adresses, chargent leurs voitures et s'acheminent vers la gare du chemin de fer d'Orléans. Ces légumes partent aussitôt par train spécial, et ils arrivent la nuit suivante à Paris pour être portés de grand matin aux halles centrales, d'où ils se répandent sur tous les marchés et sont livrés le même jour à la consommation. On conçoit que les primeurs de Perpignan ne puissent avoir ni la fraîcheur, ni la saveur de nos petits Pois bordelais. Malheureusement les cosses sont petites cette année, et le défaut de pluie arrêtera bientôt leur végétation et leur durée.

J'ai essayé la culture de nombreuses variétés de Pois; celui qui réussit le mieux, qui résiste le plus aux gelées, est le Pois Michaux bâtif à rames. Il y a aussi le Pois Michaux à longue cosse, fort précieux, mais un peu plus tardif. On dit dans le pays que la variété est dégénérée et abâtardie lorsqu'une fleur coule et que le pédoncule ne porte pas deux cosses jumelles; dès lors on cherche à changer la semence, et l'on fait bien.

Les Pois Prince Albert, Daniel O. Rhoerke, Empereur hâtif et autres variétés préconisées, semées en novembre avec le Pois Michaux, ont fondu pour la plupart et n'ont pu résister à la gelée. Il s'en est à peine sauvé çà et là quelques pieds clair-semés, et la maturité de ces tiges maladives n'a pas devancé le Pois Michaux. L'Empereur hâtif a offert plus de résistance aux froids; mais quoique sa cosse soit aussi belle que celle du Pois Michaux, il n'est pas plus précoce et ne vaut pas mieux, si même il l'égale en qualité.

Je semai l'an passé ces variétés hâtives à la fin du mois de janvier; leur croissance fut rapide; la maturité arriva aussitôt que celle du Michaux semé en novembre, et même le Prince-Albert et Daniel O. Rhoerke devancèrent cette maturité de cinq à six jours. Malheureusement la cosse est petite, la tige grèle et peu fertile, comparativement à notre Pois rustique ordinaire.

Il est donc prudent de ne semer ces variétés délicates de Pois précoces qu'en janvier ou février, lorsque les grands froids sont passés. Eug. GLADY.

RAVAGES DU KERMÈS DE LA VIGNE EN CRIMÉE

Dans un des précédents numéros de la Revue horticole (1870, p. 106), nous avons rapporté, d'après un Bulletin de la Société des agriculteurs de France, un rapport sur les ravages qu'exerce parfois, en Crimée, le Coccus vitis. N'avant pu publier qu'une partie de ce rapport, nous donnons aujourd'hui la seconde partie. La voici :

La sécheresse plutôt que l'humidité est favo

rable au développement du Coccus, contrairement à l'opinion d'un grand nombre de vignerons. L'humidité a plutôt favorisé les aphis, qui ont fait de grands ravages en 1868 sur les Poiriers de la Crimée, mais seulement après que la sécheresse a eu cessé.

Une autre condition essentielle est la chaleur; en effet, les ravages des Coccus ont été beaucoup plus considérables dans les vignobles riverains de la mer et dans les expositions les plus

abritées, tels que ceux de Livadie, Magaratche, Aloupha, etc; il n'y a pas eu de Kermès à Pozelito, chez M. Freandter, dont le vignoble est situé à 1,000 pieds au-dessus de la mer.

M. Niedielski dit n'avoir pas complètement réussi dans les recherches qu'il a faites pour connaître les variétés de Vigne plus particulièrement sujettes à l'invasion du Coccus; ses études ne lui ont pas paru confirmer l'opinion de quelques cultivateurs, à savoir que l'insecte préfère les variétés sucrées. A Livadie, les dégâts ont été très-grands sur le Riessling blanc, le Tokai, le Sauterne et le Muscat d'Alexandrie. Dans le vignoble de la couronne de Magaratche, il a sévi surtout sur le Pinot blanc, le Tokai, le Muscat et plusieurs variétés blanches et noires; à VacilSarai, le Sauterne, le Bordeaux et le Riessling ont été surtout attaqués. On voit, même par cette énumération incomplète, que le kermés n'a pas recherché plus particulièrement les Raisins de treille, ce qui s'expliquerait du reste par le fait que l'invasion ne se borne nullement aux grappes; beaucoup de ces insectes restent toujours sur les tiges, les jeunes sarments et les feuilles ; ils se contentent du suc acide contenu dans ces parties. Quant à la secrétion sucrée, elle ne suppose pas l'absorption directe des liquides sucrés, car on connaît beaucoup de ces insectes qui rendent un suc sucré sans en avoir pris dans leur nourriture. M. Niedielski croit cependant avoir remarqué que, parmi les diverses sortes de Vignes, le kermès choisit surtout celles dont les feuilles sont le plus juteuses et celles qui restent vertes le plus longtemps. En même temps ce parasite paraît rechercher celles qui sont le plus tendres; c'est cette dernière raison qui fait que les sortes hâtives, telles que le Chasselas Isabelle, ont été complètement épargnés, les rafles étant déjà trop dures au moment où les kermès ont commencé à les envahir.

Le Coccus vitis, qui avait été déjà étudié en France, en Angleterre et en Allemagne, n'avait pas été mentionné en Russie avant 1868, date des travaux de M. Niedielski, qui désire surtout par sa publication provoquer des communications sur ce sujet de la part des cultivateurs de la Bessarabie et du Caucase.

Quels préservatifs peut-on employer contre le kermès de la Vigne? En 1868, les Vignes de la Crimée avaient été soufrées à trois reprises, et lorsque M. Niedielski les visita, le soufre couvrait encore les feuilles et les Raisins. Cette substance n'empêche donc pas l'envahissement de la Vigne par le kermès; il paraît même résulter des expériences faites en Crimée que le soufre en poudre ou en fumigations ne produit aucun effet contre les aphis et qu'il peut être nuisible aux plantes. Quant au Coccus, le soufre ne l'atteint guère, car cet insecte vit de préférence à la surface inférieure des feuilles. La décoction de tabac, préconisée par les jardiniers contre les pucerons des orangers et des serres, ne pouvant trouver son application sur une grande échelle et en plein air, M. Niedielski propose l'emploi d'un moyen qui lui a été très-avantageux contre

l'Eriotoma lanigera, insecte du même groupe et de mêmes habitudes; il consisterait à enduire la souche et les principales branches d'un mélange à parties égales d'huile d'olive et de kérosène ; on prévient ainsi l'ascension des insectes le long des tiges après l'hivernage, et l'on tue ceux qui avaient cherché un refuge sous l'écorce. M. Niedielski a, du reste, constaté directement l'action du kérosène sur le Coccus vitis, en employant une livre de cette substance par seau d'eau; il a obtenu ainsi un résultat très-satisfaisant. L'auteur recommande de faire les aspersions au printemps, avant l'apparition des insectes; mais il ajoute que ces opérations servent plutôt à limiter qu'à empêcher complètement les dégâts des parasites; aussi croit-il qu'il serait nécessaire à l'automne, après la récolte des Raisins, d'arroser la terre autour des vignes et les ceps eux-mêmes avec le mélange d'eau et de kérosène. Il est absolument nécessaire, pour protéger la vigne des kermès qui ont échappé aux arrosages, d'enduire les souches du mélange d'huile et de kérosène en commençant par le haut de la racine et remontant jusqu'à la naissance des rameaux d'un an. Cette opération doit être faite au printemps, avant le bourgeonnement de la plante; on se sert d'un pinceau ou d'une brosse de tille. L'embarras que cause une telle opération et les arrosages ne paraissent à M. Niedielski que peu de chose parmi les autres soins qu'exige la Vigne. Quant à la question de dépense, aucun sacrifice, dit-il, ne doit être épargné pour détruire une espèce dont quatre individus, par leur reproduction, pourraient en trois ans amener la destruction complète d'un vignoble.

D'autres cultivateurs ont proposé divers moyens. M. Zabel recommande d'enlever la terre autour des ceps attaqués et de la transporter dans une autre partie du vignoble; mais M. Niedielski craint que ce procédé ne favorise la propagation des insectes plutôt que leur destruction. Les rigoles et fossés, proposés aussi par M. Zabel, paraissent encore inutiles à M. Niedielski, car le Coccus se propage surtout en montant le long des tiges, et ces rigoles ne sauraient en été empêcher les insectes de passer d'un cep à l'autre.

Le prince Troubetzkoi avait imaginé de faire des trous autour des végétaux attaqués, de les remplir de chaux vive et de les recouvrir de terre; mais M. Niedielski pense que la chaleur développée par l'hydratation de la chaux pourraît être plus nuisible à la Vigne qu'aux kermès eux-mêmes.

M. Niedielski pense que, comme complément des mesures qu'il a proposées, il est nécessaire de brûler tous les sarments coupés ou tombés, ainsi que les débris d'écorce, car on détruira ainsi tous les insectes qui se trouveraient accidentellement sur ces détritus.

La note de M. Niedielski se termine par l'énumération des ennemis naturels du Coccus vitis: ce sont les punaises de terre et les guêpes, qui les dévorent, ainsi qu'un Brachytarsas qui vit en parasite sur le kermès. E.-A. CARRIÈRE.

PORTEANA KERMESINA

Le genre Portea a été établi par M. Bron- | Quels sont ses caractères? Nous n'en savons gniard, professeur de botanique au Muséum. | rien, M. Brongniart, que nous sachions du

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