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2 mètres de hauteur dans le jardin de Bordeaux, glabrescente. Feuilles longuement pétiolées; pétiole commun presque triquètre, glabre, marqué en dessous de trois côtes dont l'une fait carène, profondément et rectangulairement canaliculé en dessus, avec un sillon médian étroit et profond; folioles grandes, plissées sur les nervures, les inférieures très-inéquilatérales, l'impaire presque triangulaire, toutes nettement tronquées la base, entières, mucronées, glabres, faiblement ciliées; stipules ovales-lancéolées, multinerviées, prolongées d'environ 2 millimètres audessous de leur ligne d'insertion; stipelles membraneuses, largement ovales, veinées, les inférieures rapprochées des folioles latérales, les supérieures éloignées d'environ 4 millimètres de

Fig. 39. Dolichos bicontortus.

l'impaire, dont le pétiolule s'articule à leur niveau; ceux-ci très-courts, longs au plus de 4 à 5 millimètres, très-hispides, surtout en dessus. Pédoncules d'abord très-longs et dépassant les feuilles, puis se raccourcissant successivement à mesure que la tige s'élève, variant ainsi en longueur de 33 à 5 centimètres, un peu anguleux, rougeâtres, ordinairement munis à leur base de deux ou trois bourgeons qui jamais ne paraissent prendre de développement. Fleurs peu nombreuses, presque sessiles sur de courtes et épaisses ramifications terminales du pédoncule commun, relativement grandes, mélangées de violet, de jaune et de blanc; calyce campanulé, fortement rugueux transversalement, à cinq dents presque égales, lancéolées, aiguës, finement ciliées. Pétales, étamines et ovaire n'offrant rien de particulier dans le genre. Style très-velu extérieurement, terminé par un stigmate dilaté

intérieurement, incolore, flanqué d'une grosse glande contiguë faisant saillie en dehors, d'un vert intense et très-visqueuse. Gousses 2-4, rarement plus, enroulées circulairement sur la nervure dorsale, décrivant un tour et demi ou un peu moins par épuisement, disposées en forme de lunettes sur un même plan, à peine comprimées, glabres, fauves, légèrement lavées de rouge à la maturité. Graines 8-10, succédant à des ovules presque en nombre double, moyennes, oblongues-cylindroïdes ou diversement déformées, fauves ou rousses, avec une ligne de points rougeâtres plus ou moins confluents, disposée de chaque côté de l'ombilic, celui-ci occupant le tiers de la longueur de la graine, blanc, épais et circonscrit par une membrane brune.

Cette curieuse espèce présente au plus haut degré les caractères génériques du Dolichos; mais elle se sépare nettement de toutes les espèces décrites par sa gousse régulièrement circulaire, forme dont il n'existe pas d'autre exemple dans le genre. Trois autres caractères : les rugosités du calyce, les stipelles foliacées, non sétacées ou linéaires-subulées, la grosse glande verte contiguë au stigmate, semblent aussi lui être particuliers, ou du moins plus marqués chez elle que chez les espèces qu'il m'a été donné de voir vivantes.

La grandeur et la beauté des fleurs mériteraient aussi d'attirer l'attention sur cette plante, si ces fleurs étaient plus durables. Mais leur état d'épanouissement ne dure que peu d'heures: elles s'ouvrent au point du jour, et, vers neuf heures du matin, un peu plus tôt ou un peu plus tard selon l'état de l'atmosphère, les deux lobes de l'étendard se rabattent sur les ailes et la carène pour ne plus se relever, enveloppant dès lors toute la fleur d'un manteau jaune fauve et sale.

Je n'ai reçu aucun renseignement particulier au sujet de ce Dolichos. Il est probable qu'il est cultivé au Japon comme légume. J'ai expérimenté ses graines; elles peuvent être tenues comme bonnes, sans pourtant être préférables ou même égales en qualité à celles de nos meilleures variétés de Haricots. Toutefois, elles sont bien supérieures à celles du Dolichos Lablab (Lablab vulgaris, Savi), abondamment cultivé dans les régions tropicales des deux hémisphères.

Ayant cultivé cette plante en 1869, nous pouvons ajouter que le Dolichos bicontortus, DR, est une plante qui a besoin d'une forte chaleur très-longtemps soutenue pour croître et mûrir ses fruits. En effet, bien que nous ayons semé les graines en serre, que nous ayons élevé les plants en pots dans ces mêmes conditions, et que nous les ayons plantés en pleine terre à bonne exposition, c'est-à-dire le long d'un mur, au midi, nous n'avons récolté que quelques fruits qui étaient à peine mûrs lors de l'arrivée des premières gelées, à la fin du mois d'octobre. E.-A. CARRIÈRE.

LES JARDINS ARABES DE LA BASSE ÉGYPTE)

Le Filao à feuilles de Prêle, Casuarina | equisetifolia, Forsk., constitue ici un grand

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(1) V. Revue horticole, 1869, p. 305, 393 et 436; 1870, p. 25, 55 et 109.

arbre pyramidal, à ramules grèles et presque filiformes, tétragones, légèrement striés;

POIRE PRÉSIDENT MAS.

ses fleurs monoïques apparaissent fin de l'été; les strobiles ovales, à écailles inermes et glabres, mûrissent parfaitement en Egypte, où elles servent à la reproduction par le semis. Les Filaos sont des arbres d'ornement pour les jardins, et qui réussissent aussi très-bien dans les sables du désert. Nous en avons ici plusieurs espèces de l'île Maurice, plantées dans les sables du désert et arrosées avec l'eau du Nil, qui mesurent déjà neuf mètres de hauteur et n'ont que cinq ans de semis.

Cet arbre, dont le bois est très-résistant, présente, par son délicieux feuillage, un excellent abri contre les vents chargés de sable; il conviendrait pour border la lisière du désert, dans la vallée du Nil.

Le Médicinier, Jatropha curcas, Linné, vulgairement Ricin d'Amérique, est un arbrisseau de 6 à 7 mètres de hauteur, à tige et rameaux arrondis, grisâtres; les feuilles sont longuement pétiolées et alternes, divisées en cinq lobes aigus et entiers, cordiformes ou tronquées à la base; les fleurs, jaune terne, sont disposées en cyme corymbiforme; les femelles sont axillaires, et les mâles sont terminales; il fleurit et fructifie abondamment en Egypte, où il est répandu dans presque tous les jardins. On se sert de ses graines comme purgatif, et on en obtient, en Amérique, une huile bonne à brûler. On le multiplie facilement de graines et de boutures.

Le Pin de Jérusalem, Pinus Halepensis, Mill., l'un des plus beaux Conifères de l'Egypte, et qui se développe vigoureusement dans les jardins, où il atteint 12-15 mètres de hauteur, a une tête garnie de branches et de rameaux minces, à feuilles courtes; ses cônes, petits, sont solitaires. Les plus beaux Pins d'Alep, de l'Egypte, se trouvent dans l'ancien jardin de Maniel et dans celui de S. A. Achmet-Pacha, au vieux Caire.

Le Badamier du Malabar, Terminalia catappa, Lin., forme un arbre de 7-8 mètres, à tige droite et à rameaux disposés par étages, dans le genre des Araucaria; les feuilles, obovales atténuées à la base, mollement pubescentes en dessous, où elles présentent des glandes à la base de la nervure médiane, sont grandes et très-ornementales; les fleurs sont blanches et disposées en épis axillaires. Très-bel arbre d'ornement pour isoler dans les jardins, et dont le feuillage est, dit-on, excellent pour les vers à soie.

Le Bois de Tek, Tectona grandis, Linné fils, forme un arbre s'élevant à 12-15 mètres, à tige droite terminée par une tête volumineuse garnie de rameaux blanchâtres, tomenteux et quadrangulaires; les feuilles,

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très-grandes, opposées et très-larges, ou presque elliptiques, acuminées, pétiolées, scabres, sont brillantes en dessus et tomenteuses blanchâtres en dessous; les fleurs, blanches, petites, nombreuses, presque toutes stériles, disposées en longues panicules blanchâtres, tomenteuses, terminales et pyramidales. Le fruit, ou sorte de drupe spongieux, laineux, est de la grosseur d'une Cerise.

Le Tek est un des plus beaux arbres d'ornement que je connaisse, et qui s'accommode très-bien du climat égyptien; il acquiert une grande vigueur et des proportions colossales; il conviendrait beaucoup pour les plantations des routes et des avenues dans toute la vallée du Nil. Au Malabar, cet arbre porte le nom de Thek, ou Chène de l'Inde; son bois, qui est presque in lestructible, est très-recherché pour les constructions navales et civiles. Cet arbre produit chaque année des graines en abondance, en Egypte, et qui mùrissent vers la fin de l'hiver. En les semant dans de bonnes conditions, une partie germe, mais la plupart, malheureusement, sont stériles.

Le Bali-Fruit, Egle marmelos, Corr., est un joli petit arbre à tige droite, arrondie, terminée par une tête volumineuse, s'élève jusqu'à 6 et 7 mètres de hauteur, à rameaux toujours verts et garnis d'épines simples; les feuilles ont trois folioles denticulées, avec la moyenne pétiolulée; les fleurs, rouges, sont très-odorantes. Le fruit, très-gros, à peu près comme les deux poings réunis, ressemble un peu à celui du Limonier; il est nutritif, astringent, et contient une quantité de gluten très-tenace et transparent. Avec l'écorce du Bali-Fruit on prépare, à Ceylan, une sorte de parfum. Les feuilles servent aussi dans la médecine, et le bois est d'un bon usage. Se multiplie de graines qu'on sème et traite comme toutes celles de la famille des Orangers.

Le Sebextenier officinal, Cordia myxa, Lin., forme un arbre à tige droite, portant une tête touffue, à rameaux cylindriques, glabres, garnis de grandes et belles feuilles pétiolées, ovales, dentées ou crénelées dans les jeunes individus, puis entières, lisses en dessus, et scabres en dessous.

Les fleurs sont blanches et disposées en panicules terminales; drupe ovoïde mucronė, jaunâtre, à pulpe visqueuse. Cet arbre produit une glu qui sert à différents usages, et entre autres à prendre les oiseaux; on le multiplie facilement de boutures au printemps. DELCHEVALERIE.

(La suite prochainement.)

POIRE PRÉSIDENT MAS

Le pied-mère de la variété de Poirier Pré- | haute tige pyramidale, haute d'environ huit sident Mas forme dans la pépinière une mètres, de la plus grande beauté ; à deux

ètres environ du sol naissent sur le trorc des branches latérales nombreuses, fortes, serrées, obliques-ascendantes, de couleur gris ferrugineux; elles sont munies sur toute leur longueur d'épines longues, de lambourdes ou de boutons à fruits.

Les rameaux, gros, assez longs, droits, un peu flexueux, renflés à leur extrémité, sont d'un vert grisâtre à leur base, vert clair ou vert olive au sommet; ils sont parsemés de lenticelles grises proéminentes, d'autant plus nombreuses que l'on approche de la base des rameaux. Les boutons à bois, assez gros, bien pleins, coniques-aigus, brun marron nuancé de gris, écartés à la base du rameau, appliqués au sommet, reposent sur de forts coussinets.

Les boutons à fruits sont moyens, ovalesacuminės, ventrus; les écailles sont noirâtres, très-peu cendrées au sommet.

Mérithalles courts, assez égaux.

Les feuilles, grandes, ovales-lancéolées, épaisses, vert foncé, presque planes et trèspeu dentées, sont supportées par des péoles courts, pleins et assez gros.

Les fleurs sont moyennes ou petites, peu colorées avant l'épanouissement; à l'épanouissement, s'ouvrant imparfaitement, elles offrent des pétales moyens, concaves, d'un blanc terne, des étamines violacées et des pedicelles courts, presque glabres, d'un vert blanchâtre.

Le fruit est gros ou très-gros, en forme de cylindre peu régulier, obtus à ses extrémités, ventru, toujours plus haut que large, parfois il est très-atténué à sa partie supérieure, près du pédoncule, qui semble faire corps avec lui. La peau, lisse et unie, d'un vert clair ou vert herbacé, passant au jaune clair à la maturité, est assez régulière

ment recouverte de points et de petites marbrures brunes, très-nombreux surtout vers l'oeil ou la base du fruit. Le pédoncule, long de 20 à 50 millimètres, est mince, ligneux, flexible, arqué, bien foncé; il est implanté dans une cavité étroite, assez profonde. L'oeil est moyen, ouvert, à divisions longues et caduques, enfoncé profondément dans une cavité évasée.

La chair est blanche, odorante, fine, ténue et bien fondante. L'eau est très-abondante, douce, très-sucrée, bien parfumée. Les loges, grandes, longues, à parois trèsminces, renferment un ou deux pépins moyens, de couleur acajou.

La maturité de ce beau fruit arrive ordinairement vers la fin de novembre et peut se prolonger jusqu'en janvier, car il mûrit très-lentement au fruitier.

Quel que soit le sujet que l'on impose à cette variété (franc ou Cognassier), greffée sur ces sujets, elle forme assez vivement d'assez belles pyramides à larges bases bien étoffées, et se mettant promptement à fruit. On pourra donc planter cet arbre dans tout terrain et à toute exposition du jardin fruitier, sous les formes, soit de pyramide, de fuseau, d'espalier et même de haut vent, si l'on n'a pas à craindre les grands vents d'automne, qui pourraient faire tomber ses gros fruits, lesquels résistent bien, du reste, comme je l'ai vu plusieurs fois.

Cette variété provient d'un semis de Beurré d'Aremberg ou Beurré d'Hardenpont, effectué en 1852. Son premier rapport date de 1865; je l'ai dédié en 1867 à M. A. Mas, président de la Société d'horticulture de Bourg (Ain) et directeur du journal Le Verger, et je l'ai mise cette même année dans le commerce. BOISBUNEL.

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Pêche Blanche d'Amérique. C'est à tort, suivant nous, que cette variété, qui, en Amérique, d'où elle est originaire, est nommée White Blossom (fleur blanche), est considérée par certaines personnes comme n'étant que de second ordre. Car si parfois, lorsque le fruit n'a été ni cueilli ni dégusté à point, elle laisse à désirer sous le rapport de la qualité (elle a, du reste, cela de commun avec presque toutes les Pêches), la bizarrerie de ses caractères généraux, et surtout sa fertilité doivent lui faire trouver place dans toute plantation un peu étendue, et où sont admises les petites formes, d'autant plus que sa chair est réellement bonne lorsque, ayant été cueilli un peu avant sa complète maturité, le fruit est déposé avec

(1) Voir Revue horticole, 1870, pp. 70, 113, 127, 156.

soin à l'office, et qu'il est consommé avant qu'elle soit devenue pâteuse.

Nous avons préféré la dénomination de Blanche d'Amérique, qui résume en deux mots le caractère principal de la fleur, du fruit, et même de l'aspect général de l'arbre, et en même temps sa provenance, à celle de Pêcher à fleurs blanches, qui a le tort de laisser supposer que cet organe seul est blanc, et à celle de Pêcher à fleurs et à fruits blancs, qui est trop longue. Ajoutons que ces dénominations deviendraient insuffisantes, et donneraient même lieu à des confusions si, comme il faut s'y attendre, il survenait d'autres variétés à fleurs et à fruits blancs; tandis que celle que nous avons adoptée pourra toujours être conservée.

Le fruit est moyen, généralement de forme ovoïde, à peau entièrement d'un blanc jau

NOTES POMOLOGIQUES.

nâtre uniforme, c'est-à-dire ne se colorant pour ainsi dire jamais, même du côté du soleil; chair complètement blanche, ne présentant jamais la moindre trace de rouge près du noyau, bien juteuse, de première qualité lorsque le fruit a été soigné, et qu'il est venu à une exposition abritée et bien insolée, dans un terrain chaud. La maturité a lieu dans la seconde quinzaine d'août.

L'arbre étant de bonne vigueur, très-fertile et bien rustique, il réussit parfaitement en plein vent, et cette culture serait même la plus avantageuse pour cette variété, si le fruit n'était pas si délicat et si sujet à se taller, inconvénient qui, non seulement lui ôte beaucoup de sa valeur comme fruit de marché, mais le rend impropre à cet usage.

Ses fleurs sont rosacées, d'un blanc pur (c'est la seule de toutes les variétés fruitières du Pêcher que nous connaissons jusqu'à présent qui possède ce dernier caractère) (1); ses glandes sont réniformes.

Pêche de Syrie. Tout ayant été dit et répété par les divers organes de la presse horticole et pomologique sur l'origine, sur les qualités exceptionnelles et sur les caractères spéciaux de cette variété, nous n'entrerons pas ici dans de grands détails sur ces particularités, qui sont cependant assez intéressantes pour que nous les résumions brièvement.

Elle a été obtenue en France de noyaux rapportés de Syrie en 1805, par un officier de l'armée d'Egypte, et depuis cette époque elle était cultivée exclusivement dans la localité où les premiers sujets avaient pris le jour, lorsque le Congrès pomologique l'ayant adoptée et recommandée, elle se répandit rapidement, grâce à la facilité de sa reproduction par noyaux. Elle est maintenant cultivée en plein vent dans le Midi et le Centre, mais nous ignorons si elle réussirait également bien sous notre climat, assez peu propice à cette culture. En attendant que les expériences auxquelles nous nous livrons depuis quelques années aient donné des résultats appréciables, nous conseillons

(1) Cet article ayant été composé avant la floraison des Péchers, nous sommes obligé de déclarer que ce fait, que nous avancions hier, n'est plus vrai aujourd'hui. En effet, l'établissement a reçu, à l'automne de 1868, sous le nom de Pêche de neige, un Pêcher qui nous a donné, ce printemps. trois fleurs seulement, mais suffisamment bien constituées pour nous donner l'assurance que la Pêche Blanche d'Amérique va enfin avoir une compagne, car les fleurs de cette nouvelle variété, sur laquelle nous reviendrons, sont du blanc le plus pur; et, ce qui en augmente l'intérêt, ces fleurs sont campanulacées! En attendant la fructification de cette remarquable acquisition, nous croyons devoir en dire ce que nous en savons et ce que nous en pensons.

Bien qu'elle nous soit venue d'un de nos collègues compatriotes et sous un nom français, nous avons tout lieu de croire qu'elle est, comme sa sœur, originaire d'Amérique, car nous trouvons dans le catalogue d'un pépiniériste de ce pays, publié en 1844 (Prince's descriptive Catalogue of fruits and

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de l'admettre à l'espalier, où elle n'est certes pas déplacée.

Son fruit, gros, est bien constant dans sa forme ovoïde, atténuée fortement et d'une manière caractéristique à la base; sa peau jaunâtre est largement lavée de pourpre brun; sa chair, d'un pourpre vif et intense près du noyau, duquel elle est isolée par un espace souvent assez considérable, est fondante, juteuse, sucrée, vineuse, parfumée, et serait toujours de première qualité, si, dans les années humides, son eau ne contractait pas une légère âpreté. La maturité a lieu ici vers la mi-septembre.

L'arbre, que l'on dit bien vigoureux lorsqu'il provient de noyau, laisse à désirer sous ce rapport étant greffé; mais il est toujours très-fertile et bien rustique.

Ses fleurs sont campanulacées, très-petites, et ses glandes sont réniformes. Pêche de Chang-Haï. Si nous signa

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lons ici cette variété, ce n'est certes pas dans le but de la voir se répandre dans tous les jardins, car, hâtons-nous de le dire, elle fait partie de la division des Pavies, ou Pèches à chair adhérente au noyau ; et tout le monde est d'accord sur ce point il est bien convenu que, pour nos contrées surtout, les variétés de cette division doivent être impitoyablement reléguées au second rang au moins, quelles qu'en soient, du reste, les autres qualités.

Cependant, nous avons pensé que la variété qui nous occupe méritait d'être recommandée à l'attention des collectionneurs, d'autant plus que nous ne sommes pas tout à fait d'accord, sur certains points, avec les seuls ouvrages pomologiques dans lesquels nous l'avons trouvée décrite le Jardin fruitier du Muséum (62e livraison), et l'Arbre généalogique du groupe Pêcher (p. 42). En effet, d'après eux, l'arbre serait peu vigoureux, et le contraire a lieu ici, où il s'est toujours fait remarquer par sa belle végétation; et si la chair du fruit est un peu fibreuse, ce qui est inévitable dans les Pavies, elle est loin, à notre avis, d'être grosornamental Tree, no 118, p. 41), sous le nom de Snow Peach (Pêche neige), une variété qui ne peut être autre chose que celle qui nous occupe, et qu'il donne comme une obtention américaine. Voici ce qu'en dit ce catalogue: « Fruit gros, blanc ; à chair fondante; de première qualité; maturité commencement de septembre. Très-beau fruit, différent de White blossom. » Si nous comparons cette description à celle que ce même catalogue attribue à cette dernière, et dans laquelle il la donne comme « fruit moyen, de deuxième qualité, » nous pouvons espérer trouver dans cette introduction, non seulement une variété très-curieuse, mais encore une Pèche de premier ordre. N'est-il pas extraordinaire que, malgré les nombreuses relations pomologiques qui depuis un certain temps se sont établies entre l'Europe et l'Amérique, cette précieuse variété n'ait été introduite que tout récemment, et qu'elle soit même (à notre connaissance du moins) encore inconnue aux Anglais, qui sont en communication permanente avec l'Amérique?

sière comme ils la qualifient. Son eau, parfois, il est vrai, un peu âcre, est tellement abondante, et son âcreté est si souvent tempérée par une saveur rafraîchissante assez agréable, qu'il nous a paru que M. Carrière, qui est l'auteur de la description qu'on trouve dans ces deux ouvrages, avait un peu exagéré la médiocrité de cette Pêche, en disant que son astringence très-prononcée prenait fortement à la gorge. Nous prouverons que nous ne sommes pas du tout de cet avis, en disant que nous aurions bien certainement donné cette Pêche comme de bonne qualité, si elle avait été à chair libre. Si nous ajoutons que, par son volume considérable, sa forme et son coloris, elle constitue l'une des plus belles Pèches que nous connaissions, et que l'arbre est très-remarquable par les dimensions extraordinaires qu'atteignent ses feuilles, par sa rusticité et sa fertilité, on conviendra que cette variété, dont le nom semble indiquer une origine chinoise, mérite de trouver une place dans toute collection un peu étendue (1).

Par ses fleurs rosacées, excessivement grandes, et ses glandes réniformes, elle appartient à la parenté des POURPREES de M. de Mortillet.

Pêche de Vérone. L'Établissement est en possession de cette remarquable variété depuis 1856, époque où il la recevait de M. Prudent Besson, horticulteur à Turin. Son nom indique-t-il le lieu de son origine? Nous le pensons, et nous sommes d'autant plus porté à croire qu'elle est née sur le sol italien, que l'arbre nous a toujours paru plus sensible aux gelées du printemps que ceux de la plupart de ses congénères; aussi ne nous a-t-il donné que peu de fruits, et malgré la date assez reculée de son introduction, ne pouvons-nous, jusqu'à plus ample information, recommander cette Pèche que pour sa beauté exceptionnelle. Hâtonsnous cependant de dire que, par une circonstance regrettable, notre premier pied mère avait été placé dans des conditions assez peu favorables, et que le nouveau est encore trop jeune pour permettre de juger en dernier ressort. Quoi qu'il en soit, nous n'hésitons pas à recommander aux collectionneurs cette superbe variété, dont voici, au reste, les principaux caractères :

Fruit très-gros, de forme irrégulière, souvent bosselė, blanc jaunâtre lavé d'un beau rouge cerise, d'une teinte particulière et

(1) L'auteur, et non les auteurs de la description de la Pêche de Chang-Hai, que l'on trouve dans les deux ouvrages qui viennent d'être cités, et qui n'est autre que le rédacteur en chef de la Revue horticole, maintient complètement son dire, tant pour l'origine, qui est bien chinoise, que pour ce qu'il a dit des particularités et des qualités du fruit. Il ajoute que, en Allemagne et en Angleterre, d'où elle a été envoyée au Muséum, elle est souvent appelée Pêche Lindley. Ce que vient de dire notre

caractéristique; à chair entièrement blanche, fondante, acidulée-sucrée; sa maturité a lieu vers les premiers jours de septembre. Par ses fleurs campanulacées, petites, et ses glandes réniformes, elle appartient à la parenté des CHARTREUSES de M. de Mortillet, et se place, sur l'ARBRE GÉNÉALOGIQUE, dans la 1re section du membre CC, sur la première ramification de la branche n° 4.

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Pêche Laurent de Bavay. Variété bien distincte, et possédant des qualités suffisantes pour lui permettre l'entrée de toute collection un peu étendue. Elle est d'origine belge; et comme à peu près toutes ses compatriotes du genre Pêcher, la Pêche Laurent de Bavay nous paraît encore peu connue en France, car le seul ouvrage qui la signale est l'Arbre généalogique du groupe Pêcher, et M. Carrière a soin d'ajouter que le Muséum l'a reçue assez récemment de M. Bivort de Fleurus. L'Établissement la cultive depuis 1857, époque où il la recevait des pépinières royales de Vilvorde. Elle est mentionnée dans le catalogue pour 1855 de ces pépinières, à la page 14. Elle aurait été obtenue par M. Loisel, et dédiée à feu Laurent de Bavay, qui, à cette époque, était directeur de ces pépinières.

Le fruit est gros, subsphérique ou un peu allongé, jaunâtre légèrement lavé de rose; à chair presque entièrement blanche, fine, bien fondante et juteuse, sucrée et relevée ; de première qualité.

Le seul reproche que l'on puisse faire à cette excellente Pêche consiste dans la pâleur du coloris de son fruit, qui lui donne une apparence peu flatteuse; mais à l'époque avancée où il mûrit (la seconde quinzaine de septembre), on n'a plus le droit d'être aussi exigeant sur ce point. Et d'ailleurs, le véritable amateur ne s'arrêtera pas à cette considération, qui n'a guère de valeur qu'au point de vue de la spéculation; l'excellence de la chair lui fera bien vite oublier le défaut d'apparence.

Par ses fleurs rosacées et ses glandes globuleuses, elle appartient à la parenté des MIGNONNES de M. de Mortillet.

Pêche Madeleine blanche de Loisel. Si l'on en juge par la seconde partie de son nom, cette variété aurait exactement la même origine que la précédente, avec laquelle elle a un caractère commun: la pâleur du fruit. Nous ne pouvons rien affirmer de bien positif à cet égard; tout ce que nous pouvons

collègue de cette Pêche ne nous étonne nullement et nous fait plaisir: il ne nous étonne pas, parce qu'il constate un fait que bien des fois déjà nous avons rappelé qu'une même variété peut présenter des qualités très-différentes lorsque les conditions ne sont pas les mêmes; nous en sommes content, puisque cette Pêche, de mauvaise qualité au Muséum, mais qui est très-grosse et très-belle, pourra être bonne ailleurs. Nous ajoutons que, au Muséum, sa fertilité est très-grande. [Rédaction.)

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