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Voilà donc un Sambucus ebulus dont la tige,qui prend sa deuxième année porte des feuilles de deux années différentes. Qu'en adviendra-t-il? Le temps nous l'apprendra. Un fait aussi étrange et remarquable que celui que nous venons de rapporter nous permet, sans tirer de conclusions absolues pour l'avenir, de hasarder quelques hypothèses.

les soins qu'on accorda à ces plantes, toutes | gueur, portant des feuilles parfaitement déperdirent leurs feuilles, puis leur tige, et vers veloppées. la fin de décembre, il ne restait plus rien que la tige qui était desséchée sans avoir acquis à peine plus de consistance que celles qui naissent sur les plantes vivant en pleine terre et en plein air, et qui disparaissent en octobre. Les trois pieds restant furent placés dans notre serre à multiplication. De ces trois pieds deux perdirent leurs feuilles, et leur tige se dessécha dans le courant de janvier, mais le troisième, qui avait encore toutes ses feuilles dans le mois de février, nous permettait d'espérer qu'elles se conserveraient encore assez longtemps pour faire vivre la tige et lui faire développer des bourgeons. Notre espoir ne fut pas trompé; quelques jours après, à la place des feuilles inférieures qui étaient tombées, on voyait poindre des yeux, et vers l'extrémité de la tige, dans le voisinage des feuilles, les yeux, plus avancés, avaient déjà l'aspect de bourgeons. C'est dans cet état, le 15 mars 1870, qu'a été fait le dessin que représente la figure 38. Aujourd'hui ce pied, dont la tige avait atteint l'année dernière 75 centimètres de hauteur, n'a plus que quelques vieilles feuilles placées au sommet, et toutes prêtes à tomber; mais en revanche il a des bourgeons qui ont de 8 à 25 centimètres de lon

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Ainsi si l'on réfléchit qu'une fois apparus les caractères tendent à se reproduire tout en prenant de l'extension, à l'aide de certaines précautions toutefois, par exemple en soumettant les individus à des traitements particuliers, en les plaçant dans des conditions spéciales en rapport avec leur nature et avec le but qu'on cherche à atteindre, on aura la chance d'arriver à rendre permanent ce qui d'abord n'était qu'exceptionnel ou passager. C'est ainsi, du reste, que les règles se forment par des exceptions qui, ensuite, se généralisent.

Mais n'anticipons pas, et nous bornant à la citation des faits, laissons à chacun la liberté de les interprêter, et au temps, ce grand maître, à montrer ce que rien ne peut faire prévoir et que la prudence ne nous permet même pas de supposer. E.-A. CARRIÈRE.

BIBLIOGRAPHIE

Un mois en Russie (1). Tel est le titre | livre sera-t-il très-intéressant et utile à sous lequel notre collègue, M. Ed. André, ré- tous. Ceux qui connaissent la Russie seront dacteur en chef de l'Illustration horticole, heureux de trouver là des faits qui tendaient vient de publier un charmant livre. C'est un à s'effacer de leur mémoire, ou même qu'ils résumé de ses impressions, la réunion de ne connaissent pas; quant à ceux qui n'ont notes recueillies pendant le voyage qu'il a jamais vu ce pays en général si mal connu fait à propos de l'Exposition internationale en France, ils trouveront dans ce livre des d'horticulture de Saint-Pétersbourg. détails très-curieux et très-instructifs.

Ceux qui connaissent M. André se feront Un livre est une sorte de guide qui reflète facilement une idée de l'intérêt que présente son auteur, et tous ceux qui connaissent le livre qu'il vient de publier; pour ceux-l'esprit vif, piquant, de M. Ed. André, et la là il suffirait donc d'indiquer le titre du livre et le nom de l'éditeur. Pour les autres, nous devons faire plus, indiquer sommairement le contenu, c'est-à-dire énumérer les principaux chapitres qu'il contient.

façon brillante avec laquelle il sait rendre les choses, savent d'avance qu'ils trouveront dans son ouvrage un attrait qui en augmente encore le mérite intrinsèque. Rien, pour ainsi dire, ne lui échappe : végétaux, indusSi l'on objectait qu'un mois en Russie ne trie, cultures, produits, monuments, habisuffit pas pour pouvoir parler avec connais- tants, mœurs, etc., il a sinon tout vu à fond, sance d'un pays, pour le décrire et en faire du moins d'une manière assez solide pour connaitre les particularités, etc., on pourrait en parler et en donner une bonne idée, ce répondre oui et non, c'est-à-dire qu'il y a que va démontrer l'énumération que nous des personnes qui passeraient des années allons faire des principaux chapitres que dans un pays sans y avoir rien remarqué, renferme le livre intitulé: Un mois en pour ainsi dire, tandis qu'il aurait suffi à Russie. Voici : I. DE PARIS A SAINT-PÉTERSd'autres de l'avoir traversé pour pouvoir in- BOURG; Paris-Berlin; Berlin et Postdam; diquer les choses curieuses et intéres- de Berlin à Saint-Pétersbourg.-II.SAINTsantes que ce pays renferme. M. Ed. André PÉTERSBOURG. - III. L'EXPOSITION. - IV. est du nombre de ces derniers; aussi son LES JARDINS DES RÉSIDENCES IMPÉRIALES ET (1) Victor Masson et fils, place de l'École-de-GRAND-DUCALES des environs de Saint-PéMédecine, Paris. tersbourg Tzarskoé-Sélo, Péterhof, Pav

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HORTICOLES.

NIDULARIUM FULGENS.

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losk, Strelna, Oranienbaum. VI. ETABLISSEMENTS DIVERS : La Tauride, le Jardin botanique, Jardins publics et privés. - VII. INSTITUTIONS AGRICOLES ET ACADÉMIES ET MUSÉES. VIII. LE CONGRÈS. - IX. LA GRANDE RUSSIE ET LA RUSSIE CENTRALE. - De Saint-Pétersbourg à Moscou. X. LA PETITE RUSSIE. Moscou, Environs de Moscou, Otrada, la petite Russie, de Kiev à Odessa. Odessa, la Crimée. XI. LES BOTANISTES VOYAGEURS RUSSES. - Enfin le chapitre XII, intitulé: ETUDE STATISTIQUE DU CLIMAT ET DES PRODUITS DE LA RUSSIE D'EUROPE, est un résumé de la température,

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de la nature du sol, des terres arables, de l'importation et de l'exportation, des produits du sol : tabac, chanvres, vins, bétail, des forêts, de la population, etc., et il termine heureusement ce livre, que toute personne étrangère à cette partie de l'Europe septentrionale, et qui désire la connaître, devra se se procurer.

Ajoutons encore que l'extrême facilité. avec laquelle M. André manie un crayon lui a permis de prendre des croquis des choses les plus intéressantes, ce qui lui a permis d'enrichir son livre de dessins variés qui en augmentent enccre le mérite. E.-A. CARRIÈRE.

NIDULARIUM

Une excellente plante de serre froide, réputée jusqu'aujourd'hui de serre chaude, est celle dont le nom est inscrit en tète de cette notice. Le Nidularium fulgens, espèce charmante de la famille des Broméliacées, a un port gracieux et forme une touffe très-courte, presque acaule, se composant d'un grand nombre de feuilles larges de 5-9 centimètres et longues de 25 centimètres à 1 mètre, réclinées, arquées, entourant pour ainsi dire le pot qui le contient, et formant presque une boule. Ces feuilles légèrement contournées en gouttières sont d'un vert clair brillant, vernissées et maculées d'une multitude de taches irrégulières trèsapparentes, d'un vert plus foncé. La fleur par elle-même est insignifiante, mais les nombreuses et grandes feuilles florales qui l'entourent étant d'un rouge éclatant lorsque la floraison arrive, sont d'un effet splendide.

FULGENS

Le Nidularium fulgens se comporte parfaitement en serre froide, où il a passé chez moi plusieurs hivers, sans présenter la moindre altération, notamment l'hiver dernier, où il a supporté plusieurs fois 2o de froid. Sa culture est facile; il faut lui donner de petits pots, de la terre de bruyère légère, ou encore mieux de la terre de saule, peu ou point d'arrosements pendant l'hiver, et avoir le soin de ne pas laisser séjourner d'eau dans le cœur de cette plante, parce que les feuilles étant très-serrées, cette eau ne trouvant pas d'écoulement, fait pourrir le centre, et par ce fait, la vie de la plante pourrait être compromise.

On ne saurait trop recommander la culture de cette superbe plante en serre froide. Les Nidularium sont en général beaucoup plus rustiques que les Bilbergia, qui peuvent eux aussi, à la rigueur, vivre en serre froide. T. TERNISIEN,

MAÏS PANACHE DU JAPON

Le Maïs panaché (Zea variegata), bien connu et fréquemment cultivé, est, comme on le sait d'une faible vigueur aussi bien dans le Nord que dans le Midi, fait que m'a confirmé le nombre considérable de pieds que j'en vis à Paris, lors de l'exposition de 1867. C'est regettable.

Cette plante est pourtant, par son feuillage panaché, d'une très-grande beauté, soit qu'elle garnisse le derrière des gradins dans les plates-bandes, soit qu'on en fasse des massifs isolés. Toutefois c'est là un inconvénient auquel on peut remédier. Voici

comment :

On sait que cette Graminée pousse avec vigueur jusqu'à sa floraison; mais alors la fécondation a lieu, et la végétation se ralentit et même s'arrête. Les plantes ne tardent pas à prendre une teinte grise qui n'a rien d'agréable; elles cessent de s'élever, émettent à leur base plusieurs rejetons; mais alors elles

ne remplissent plus le but auquel on les avait destinées. Pour éviter cet inconvénient, voici ce que j'essayai de faire et qui m'a bien réussi. A l'époque de floraison de mes Maïs, j'ai eu le soin d'enlever toutes les fleurs femelles au fur et à mesure qu'elles se montraient, ce qui est facile en écartant les enveloppes qui entourent ces fleurs. Par ce moyen, j'ai eu des plantes d'une trèsgrande vigueur qui ont continué de s'allonger sans produire de bourgeons à leur base, de sorte qu'elles ont atteint une hauteur beaucoup plus considérable, et qu'elles ont conservé leur couleur verte beaucoup plus longtemps. Au contraire, je laissai les fleurs mâles qui forment des sortes de panaches plus ou moins rosés, qui augmentent l'effet ornemental déjà si joli que produisent les feuilles largement rubannées de blanc argenté. A. DUMAS,

Jardinier-chef à la ferme-école du Gers.

PLANTE NOUVELLE

violacé. Inflorescence spiciforme-paniculée. Pédoncules et pédicelles rougeâtres. Fleurs à calice très-petit, à divisions à peine marquées; boutons roses ou rouge brique; pétales, 4, longuement obovales, blancs à l'intérieur, roses extérieurement; étamines, 4, de même longueur que les pétales, à filets blancs, terminés par une anthère jaune.

Skimmia intermedia. - Depuis l'époque | où nous avons écrit un article sur les Skimmia (1), l'horticulture s'est enrichie d'une nouvelle espèce. D'où vient-elle ? C'est ce qu'il n'est pas facile de dire. Tout ce que nous pouvons, c'est de faire remarquer qu'elle parait intermédiaire entre les Šk. Japonica et fragrans, bien qu'elle en soit très-distincte et que, dans aucun cas, on ne puisse même la confondre. Voici l'énu-le mération de ses caractères :

Arbuste dioïque, à branches dressées, à ramifications excessivement nombreuses, relativement grèles, constituant un buisson compact. Feuilles persistantes, épaisses, coriaces, très-entières, longuement et étroitement elliptiques, parfois irrégulièrement falciformes, vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, portées sur un pétiole court,

De même que ses congénères du Japon, Sk. intermedia fleurit en avril-mai. Son inflorescence se montre dès l'automne précédent; ses fleurs dégagent une odeur qui rappelle un peu celle des Troënes. Le Sk. intermedia se multiplie de boutures avec une extrême facilité; il est rustique et pousse presque dans tous les sols et à toutes les expositions; il est beaucoup moins délicat que le Skimmia Japonica. L'individu que nous possédons est femelle. E.-A. CARRIÈRE.

MULTIPLICATION DU LILIUM AURATUM, A L'AIDE D'ÉCAILLES

Le procédé n'est pas nouveau, je le sais; aussi n'est-ce pas à ce titre que je vais en parler. Notons, toutefois, qu'il n'en est pas moins bon, et que très-souvent on est heureux de pouvoir y recourir, et cela d'autant plus que c'est à peu près le seul moyen de reproduire cette variété de Liliacées. Je ne prétends pas non plus qu'il est également favorable à la multiplication de tous les Lis, ne l'ayant pratiqué que pour certaines espèces. Au nombre de celles-ci, il en est une qui réussit parfaitement par ce procédé c'est le Lilium auratum, et comme elle est encore assez rare et recherchée, et encore qu'elle a produit certaines variétés très-intéressantes qu'on ne peut propager que par le bouturage des écailles, j'ai cru qu'il pourrait y avoir quelque avantage à rappeler ce moyen de multiplication.

Le bouturage des écailles se fait à partir

du moment où les plantes entrent en repos; on détache les écailles et on les plante dans des terrines ou des pots remplis de terre de bruyère siliceuse, ou même dans du sable pur, en les plaçant dans le sens qu'elles occupaient sur l'Ognon; on les enterre à peu près complètement, afin d'éviter la dessiccation. On les place dans une serre ou dans des châssis froids, et l'on arrose au besoin, peu toutefois; il suffit que la terre soit légèrement humide. Il ne faut pas trop se hâter d'opérer la séparation des bulbilles; en général, le mieux est de les laisser pousser des feuilles pendant deux ans, après quoi on procède au séparage qui doit se faire lorsque les plantes sont sur le point d'entrer en végétation. On plante ces bulbes en pleine terre ou en pots, suivant qu'on en possède plus ou moins, ou que l'on a affaire à des espèces rustiques ou délicates, ou plus ou moins rares. BRIOT.

DIANTHUS BARBARUS NIGRICANS

C'est dans les cultures de MM. Vilmorin et Cie, à Verrières, que nous avons pu admirer la plante qui fait l'objet de cette note, le Dianthus nigricans. Son origine ne nous est pas connue; ce que nous savons, c'est que les graines ont été reçues d'Allemagne en 1868. C'est donc une nouveauté. Voici un aperçu des caractères qu'elle présente.

Plante bisannuelle, parfois subvivace, robuste, émettant de sa base de nombreux bourgeons, à feuilles un peu réticulées, ovales, à peu près sessiles, très-rapprochées. Tige florale naine, dressée, raide, terminée par une inflorescence très-forte, ramifiée, à feuilles étalées, brunâtres, parfois presque noires. Fleur d'un rouge velouté très-foncé, à centre un peu plus coloré, marbré, presque noir. Etamines saillantes à anthères blanches.

(1) V. Revue hort., 1869, p. 258.

Le Dianthus nigricans qui, on ne peut guère en douter, est issu du D. barbatus ou Eillet de poète, est très-distinct de celui-ci; il fleurit à la même époque, mais sa floraison se prolonge un peu plus longtemps. Quant à sa culture elle est exactement la même. Il paraît être très-constant dans sa reproduction; nous avons vu un bon nombre d'individus aucun d'eux n'avait varié. C'est une bonne plante d'ornement qui par la couleur noire de toutes ses parties (moins les feuilles des bourgeons stériles) ainsi que par ses anthères blanches qui ressortent très-bien sur le rouge sombre de la corolle, produira de très-heureux contrastes. Ajoutons que sa taille naine, son port et la raideur de ses tiges, la rendent très-propre à faire des bordures. E.-A. CARRIÈRE.

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne,

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE DE MAI)

Erratum. - Nomination de M. Ghellink de Walle comme président de la Société royale d'agriculture de Gand. - Effets de la sécheresse. - Lettre de M. L. Glady, de Bordeaux. Les arbres fruitiers dans le Bordelais. Nouvelles livraisons de la Flore des serres et des jardins de l'Europe. - Ravages des vers blancs dans les plantations d'Églantiers. — Mise en vente du Dahlia arborea par MM. Ch. Huber et Cie, horticulteurs à Hyères. — Les Chamarops excelsa du Muséum. — Fondation d'un prix, par la Société vigneronne et forestière de Troyes, pour l'inventeur d'un moyen efficace de détruire les vers blancs. — Catalogue de Dahlias de M. Rougier-Chauvière. - Orage du 21 mars. Dégâts causés par la grêle dans les environs de Paris. Rectification - Chamaerops excelsa mâle de M. Villevielle. relative au Pepinia aphelandræfolia. - Mise en vente de l'Eupatorium Lasseauxii, par MM. CourtoisGérard et Pavard. — La culture géothermique essayée par M. Vanoni. Mort de M. M. Loyre et de M. Louis Desjardins.

Dans l'avant-dernier numéro de la Revue horticole, page 170, il s'est glissé deux fautes d'impression; l'une, peu importante, est relative au mot NILGHERRIES (1), qui est écrit Nilgharies. L'autre porte sur la qualification SUCCIRUBRA (à suc rouge), et qui, par suite de l'erreur que nous signalons, se trouve éditée succimbra. Bien que ce soient là des erreurs tellement vulgaires, qu'elles se corrigent d'elles-mêmes, pour ainsi dire, nous avons jugé à propos de les signaler.

- M. Victor Van den Hecke de Lambeke, dont nous avons récemment annoncé la mort prématurée (2), vient d'être remplacé comme président de la Société royale d'agriculture de Gand. A l'unanimité, M. Ghellink de Walle a été proclamé président par tous les membres de cette Société. Le choix ne pouvait être meilleur. A une grande honorabilité, à des connaissances étendues et variées, jointes à une affabilité peu commune et à un sentiment élevé de bienveillance et de la justice, M. Ghellink de Walle possède encore une autre qualité : il aime passionnément les plantes. On peut donc espérer que sous sa haute direction la Société royale d'agricul

ture de Gand continuera à marcher dans la voie du progrès dont elle a si fermement arboré le drapeau.

M. E. Glady, de Bordeaux, nous a adressé, sur les arbres fruitiers du Midi, une lettre que nous croyons de nature à intéresser nos lecteurs. La voici :

Bordeaux, le 10 mai 1870. Mon cher Monsieur Carrière, La sécheresse qui désole notre pays depuis plusieurs mois est nuisible aux champs aussi bien qu'aux jardins.

La récolte du foin est aujourd'hui désespérée. Les blés souffrent; tous les semis de légumes et

(1) On nous fait observer que, au lieu de Nilgherries, comme on est dans l'habitude de l'écrire, il vaudrait mieux écrire Nilghiries, de Nil, bleu, et Ghiri, montagne, en langue hindoue montagnes bleues, comme Duala-giri veut dire montagne

blanche, mont blanc.

(2) V. Revue hort., 1870, p. 121.

1er JUIN 1870.

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de fourrages s'étiolent ou meurent sur pied faute d'eau. La Vigne seule se trouve bien de ce temps, et néanmoins les mannes qui sortent paraissent pluie ne vient pas raviver la végétation, si ce rares et moins abondantes que l'an passé. Si la temps désespérant dure encore quelques jours,

des désordres sérieux sont à craindre!

Le beau temps a favorisé la floraison de tous nos arbres fruitiers; les fruits ont bien noué généralement; les jeunes arbres ont seuls besoin d'un peu de pluie pour que leurs produits se développent avec vigueur.

Un grand nombre de Poiriers ayant bien fleuri ont subi un coulage extraordinaire de leurs fruits déjà formés; plusieurs variétés n'ont retenu aucun fruit, à côté d'autres, comme le Beurré Clairgeau, la Duchesse d'Angoulême, etc., qui en ont conservé une quantité suffisante. D'une manière générale, on peut néanmoins dire qu'il y aura beaucoup de Poires.

La gelée a été funeste aux Amandiers; elle a détruit une bonne partie de leur récolte. Les Abricots précoces qui ont fleuri les premiers, goumois, l'Abricot royal, l'Abricot-Pêche, ont eu tels que l'Abricotin, l'Abricot du Portugal, l'Anles trois-quarts de leurs fleurs gelées, mais les dernières épanouies ont pu nouer, de sorte qu'il est resté raisonnablement de fruits sur ces espèces, et même trop sur quelques-unes placées à bonne exposition. Quant à l'Abricot ordinaire, Abricot commun appelé ici l'Abricot du commerce, de même que l'Abricot à amande douce, variété assez commune dans nos campagnes, ils ont admirablement réussi; on peut même croire qu'il y aura une trop grande surcharge de fruits. Le Lot-et-Garonne est encore mieux favorisé que la Gironde, parce que certaines contrées du littoral de la Garonne, depuis Agen jusqu'à Tonneins, sont entièrement complantées d'Abricotiers exposés sur les coteaux du midi. Les Abricots réussirent de même en 1868; nous nous rappelons avoir remarqué, dans notre voyage de juin, certaines parties de la Limagne, après avoir quitté Clermont-Ferrand, toutes plantées d'Abricotiers qui alors étaient couverts de fruits. Nous fimes la même remarque au delà de Lyon, aux environs de Vienne en Dauphiné; nous avançant dans le Midi, nous retrouvâmes, entre Carcassonne et Limoux, de grandes plantations d'Abricotiers, offrant la même abondance; et, rentrant à Bordeaux par Toulouse, les coteaux de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, nous présentèrent le même aspect; ce fut à recommencer, après Agen, en voyant les coteaux privilégiés du

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Port-Sainte-Marie, Nicolle, Aiguillon. Voilà les immenses vergers qui alimentaient autrefois les villes voisines Clermont, Lyon, Carcassonne, Toulouse, Bordeaux, et qui aujourd'hui déversent leurs produits vers Paris, et de là dans tout le Nord.

Les Cerisiers n'ont jamais présenté de plus belles apparences, mais le défaut d'humidité et les derniers froids ont retardé la maturité. Nous avons chaque année, à Bordeaux, sur le marché, des Cerises précoces locales, du 5 au 6 mai. Cette année, mes Cerises les plus précoces commencent seulement à rougir leurs fruits. Il y en a de si grandes quantités, et le terrain est si sec, que les Cerises ont beaucoup de peine à grossir. Nos Pêchers plein vent ont merveilleusement réussi; les arbres ploieront sous le poids de leurs fruits, et Paris reverra en abondance nos Pêches jaunes du Midi, dont il a été privé l'an passé. Les Pruniers de toutes sortes, la Prune Verdunne précoce, la Prune d'Ambre, de la Gironde, deux variétés locales, les Prunes de Reine-Claude, la Prune d'Ente, dans l'Agenais, paraissent partout sur tous les arbres aussi nombreuses les feuilles; aussi doit-on espérer que les Cerises, les Abricots, les Prunes, les Pèches, abondantes partout, seront à très-bon marché cette année.

que

Les Pommiers ont bien fleuri, bien noué leurs
fruits; ils ont bonne apparence.
Vienne vite la pluie désirée, et tout irait pour
Eug. GLADY.

le mieux.

Veuillez agréer, etc.

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Le 15 avril dernier paraissait un fascicule de la Flore des serres et des jardins de l'Europe, comprenant les 10, 11e et 12 livraisons qui terminent le tome XVIII de cette intéressante publication. Contrairement à la plupart des publications importantes, qui sont exclusivement scientifiques, la Flore des serres réunit tout, c'est-à-dire la théorie et la pratique. Plantes nouvelles, plantes cultivées, culture, multiplication, tout s'y trouve, augmenté de Miscellanées qui, par leur piquant et leur originalité, viennent encore augmenter l'intérêt en faisant disparaître l'aridité que cause parfois la science pure.

Parmi les figures coloriées, nous remarquons le TYDEA Robert-le-Diable, Van Houtte, plante magnifique, à fleurs d'un rouge pourpre fortement maculé noir; Dendrobium Taurinum, Lindl., très-belle Orchidée, importée des Philippines par Cuming; Pleris cretica albo lineata; Pelargonium Mme Victor Le Febvre, Van Houtte; Campanula Raineri, Perp., charmante miniature dont les fleurs, relativement grandes, d'un beau bleu, s'élèvent à peine de quelques centimètres au-dessus du sol. Originaire de l'Italie supérieure, elle est vivace, rustique; on la multiplie par graines et par divisions de touffles; Fraisier des quatresaisons Triomphe de Hollande; Phalanopsis Lowii, Reichb. fils, très-belle espèce originaire du Moulmein, où elle a été découverte par le Rév. C. S. P. Parish; Thysanothus proliferus, Lindl., plante aussi

singulière que belle par ses fleurs indescriptibles, d'un beau violet, frangées sur les bords; originaire de Swan-River, elle réclame la serre chaude; Doryanthes excelsa, une des plus jolies et gigantesques Amaryllydées, produisant une énorme rosette composée de feuilles qui rappellent celles de certains Dracėnas, mais beaucoup plus longues, gracieusement retombantes. Du centre de cette rosette sort une hampe qui atteint plusieurs mètres de hauteur et qui se termine par de très-grandes fleurs d'un rouge cocciné; Eucodonia nægelioides diamantina, Van Houtte, nouvelle Gesneriacée trèsornementale pour la serre chaude; Cypripedium Schlimi, de la Nouvelle-Grenade. Gloxinia speciosa, Lion de Flandres, Van Houtte, d'un bleu foncé lavé de blanc crẻmeux; Tacsonia Quetensis eriantha, T. Masters, une des plus charmantes Passiflorées à fleurs d'un bean rose carné, serre tempérée;- Vanda Batemanni, Lindl., originaire des Moluques; Primula cortusoides grandiflora, originaire du Japon. Bien que rustique, on devra le cultiver en serre froide afin de jouir de sa floraison, qui est de toute beauté; Cyrtodeira Chantalensis, Seem. A propos de cette espèce, M. Van Houtte, dans une observation aussi spirituelle et piquante qu'elle est juste, fait ressortir des considerants qui sont de nature à affaiblir la foi aveugle que, en général, on a pour les travaux des botanistes. Nous recommandons la lecture de ce passage qui se trouve à la page 166. Enfin une Orchidée aussi curieuse et intéressante qu'elle est belle, le Trichopilia crispa marginata, termine ce fascicule et clot le XVIIIe volume de cet ouvrage si remarquable à tous les points de vue.

Dans le nombre des figures noires comprises dans le fascicule dont nous parlons, il en est deux qui présentent un intérêt tout particulier; elles se rapportent au Ptychosperma Alexandra, F. M., magnifique Palmier de serre tempérée; l'une des plantes représente l'arbre dans le site naturel où il croit; l'autre comprend tous les détails analytiques, depuis la germination jusqu'aux organes de la fructification.

- Si les hannetons sont rares cette année, il n'en est malheureusement pas de même de leurs larves, qui déjà font un ravage considérable. C'est à ce point que, dans certains endroits, à Paris, la culture n'est plus possible, sinon avec perte. C'est du moins ce que nous affirmait tout récemment un de nos collègues dont presque tous les Eglantiers ont été mangés avant même que d'être plantés, c'est-à-dire pendant qu'ils étaient en jauge. Loin de diminuer, le fléau semble s'accroître en se régularisant et tendre à devenir permanent. En effet, autrefois la régularité dans la période de transformation

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