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CONGRES VITICOLE DE BOURGOGNE. reliées entre elles comme par des cerceaux à l'aide de ces sarments, qui mesurent en moyenne un mètre de longueur, tandis que M. de Vergnette-Lamotte, un des viticulteurs les plus instruits et les plus soigneux des environs de Beaune (Côte-d'Or), a fait des expériences comparatives de la taille à long bois dans ses vignes de Pinots, produisant des vins fins; il l'a appliquée telle que le docteur J. Guyot la prescrit, c'est-à-dire en donnant une longueur de 40 à 50 centimètres aux sarments abaissés annuellement; il a dû renoncer à cette méthode à cause du peu de maturité qu'il obtenait, et par suite du manque de qualité de ses vins fins. M. de la Loyère, dans la même contrée, et dans ses vignes transformées également selon ce système, mais dans un terrain un peu plus substantiel, au lieu de 40 centimètres de longueur a dû descendre à 25 et à 30 centimètres pour ne pas perdre la vigueur de ses Vignes, ni la qualité de ses produits, et si M. Duchesne-Tourreau, de Châtillon-sur-Seine, a pu montrer au congrès de Beaune des longs bois d'une variété de fendant, ayant 4 mètres de longueur et portant 50 Raisins chacun, tout le monde. aussi a pu contater que les pousses de l'année étaient maigres et que la maturité des Raisins était très-incomplète. Afin d'obtenir de beaux et abondants produits, nous conseillons donc aux jardiniers de tailler les coursons des Chasselas, Madeleine, et autres variétés analogues, sur les deux yeux les plus rapprochés de la base, même en comptant celui du talon lorsqu'il est assez gros, et que le pied sur lequel on opère présente une bonne végétation. Quant à l'Aramon, aux Muscats blancs et noirs, aux Damas, au Grec rose, au Boudalès, au Frankenthal et à toutes les variétés analogues, on devra laisser un œil de plus, et pratiquer un ébourgeonnement raisonné pour profiter des plus beaux fruits et s'assurer le remplacement, tandis que pour le Muscat d'Alexandrie, la Panse jaune, les Corinthes, le Bourdelas, et d'autres variétés d'une végétation aussi fougueuse, on fera bien de tailler les coursons sur 4 à 5 boutons, et même de laisser des verges de 40 à 50 centimètres de longueur, en les abaissant pour assurer leur remplacement aussi près que possible de leur base. Au moment de l'ébourgeonnement, on conservera les bourgeons les plus rapprochés de la base pour le remplacement, et parmi les autres seulement ceux qui portent les plus belles grappes, afin de ne pas trop fatiguer le pied. Quant aux variétés cultivées dans les vignobles, la longueur de la taille doit être subordonnée aux circonstances que nous avons énumérées plus haut. Règle générale on doit chercher à obtenir la plus grande quantité possible de produits, tout en évitant l'épuise

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ment des pieds, et chercher à les maintenir dans des justes proportions pour que la maturité des fruits s'opère parfaitement. De lå la nécessité de laisser des longs bois à certains cépages à grande extension cultivés dans les régions où le fruit doit être rapproché de terre pour acquérir sa complète maturité.

Sur la Vigne, plus que sur nos autres arbres fruitiers, toute suppression abrége son existence, en même temps que son accroissement est empêché, car aujourd'hui personne n'oserait plus mettre en doute les fonctions absorbantes de ses nombreuses et larges feuilles. Les exemples abondent pour nous démontrer que plus on rogne un cep de Vigne, moins les racines se fortifient et moins elles s'allongent, car chaque feuille, et c'est un peu sur ce principe, sans que beaucoup de personnes qui le pratiquent s'en doutent, qu'est basé le traitement des treilles afin d'empêcher l'allongement démesuré des racines et l'accaparement trèsrapide de toute la nourriture qui est à leur portée, envoie son filet ligneux jusqu'au système radiculaire. Par ce puissant concours des feuilles et des jeunes bourgeons, les racines se trouvent donc augmentées en nombre et en vigueur, et par conséquent plus aptes à s'approprier la nourriture qui les environne.

Qu'on examine ces hautains des cultures méridionales qui rapportent annuellement, sans s'affaiblir le moins du monde, des charges entières de Raisins, tandis que les ceps, réduits par une taille annuelle à 3-4 cornes de deux yeux chacun, donnent à peine une moyenne de six grappes.

Il existe au jardin de Dijon deux pieds de Vigne à peu de distance l'un de l'autre, provenant tout deux de semis, avec la différence cependant que, l'un a deux ans de plus que l'autre. L'un, de la tribu des Fendants, est vierge de toute mutilation. Son tronc a la grosseur du bras, ses puissantes racines perforent les matériaux euvironnants pour accaparer la nourriture et la transmettre aux parties aériennes, et ses nombreux sarments s'élancent jusqu'aux extrémités des branches de quelques Pins sylvestres qui se trouvent. à proximité, et rapportent annuellement des quantités considérables de grappes, mais qui mûrissent mal à cause de leur position. L'autre pied est un Gamay réduit au nanisme par une taille et un pincement annuels; il a une tige à peine de la grosseur du pouce, maintenue en terre par quelques faibles racines seulement, taillé selon la méthode ordinaire sur trois cornes. Ce cep donne en moyenne une récolte de huit grappes, bien qu'il ait à sa disposition la même nourriture que l'autre pied.

En traitant de la plantation, nous avons constaté pourquoi et comment on crée pour

nemment utiles, puisque c'est à elles que l'on doit les importants produits de la Vigne dans nos régions où le climat ne permet pas la maturité du Raisin abandonné à lui-même, comme c'est le cas pour nos autres arbres B. WEBER.

ainsi dire une maturité artificielle à la Vigne |
dans nos régions; maintenant nous devons
constater que la taille et le rognage d'été ne
concourent pas moins à ce but, et quoique
l'on reconnaisse les vices de ces opérations,
ont est obligé de les admettre comme émi-fruitiers.

UNE NOUVELLE FORME DE CHOU

Si nous disons forme et non espèce, c'est afin de ne pas blesser ceux qui, à cheval sur les règles qu'ils ont faites, s'inclinent respectueusement, souvent aveuglément, devant elles et qui, sans s'en douter, se posent en Dieu et s'adorent dans leur propre ouvrage. Ceux qui agissent ainsi sont plus nombreux qu'on ne le croit généralement.

Sans entrer plus avant dans ces considérations générales qui nous entraîneraient trop loin à cause des nombreuses applications qu'il nous serait facile de faire, nous allons parler de l'apparition d'une nouvelle forme de Chou de Bruxelles qui vient de se montrer. Le caractère essentiel de cette forme de Chou consiste dans la découpure des feuilles, qui sont divisées en lanières plus ou moins irrégulièrement pectinées. Les bourgeons ou rosettes placés sur la tige sont aussi nombreux qu'ils le sont sur le Chou de Bruxelles ordinaire ; ils sont même tellement rapprochés, qu'ils couvrent complètement la tige, qui alors disparaît sous une masse compacte qui produit un très-singulier effet, et qui

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varie en raison même de l'époque du développement des bourgeons, car ceux-ci ont également des feuilles très-laciniées.

Dès son apparition cette forme de Chou est représentée par trois individus qui, diffėrant l'un de l'autre par leur couleur et par leur laciniature, pourraient être considérés comme trois sous-variétés ; l'une est de couleur violacé rosé, une autre est d'un vert pâle, à côtes des feuilles presque jaunâtres; la troisième est d'un vert foncé.

Le Chou de Bruxelles (devra-t-on lui conserver ce nom?) à feuilles frisées, dont nous parlons, a été obtenu par M. Moulin, jardinier chez M. Nanteau, à Vitry-sur-Seine. Les trois pieds dont nous venons d'indiquer les caractères se sont trouvés dans un semis fait avec des graines de deux ans, bien franches. Qui ou quoi invoquer pour expliquer son apparition? Nous laissons ce soin à ceux qui veulent trouver une raison à tout, et nous nous bornons à citer le fait en appelant sur lui l'attention.

E.-A. CARRIÈRE.

REVUE DES PUBLICATIONS HORTICOLES DE L'ÉTRANGER

Nous trouvons dans le Botanical Magazine les figures et les descriptions des plantes suivantes :

Azalea linearifolia,J.-D. Hooker,pl.5769. -Une des espèces les plus remarquables de toutes les Azalées introduites jusqu'à présent est certainement l'A. linearifolia. Elle est originaire du Japon: elle a fleuri en février 1869, chez MM. Standish et Cie. C'est un petit arbuste à branches élancées, d'un brun rougeâtre. Les feuilles peu nombreuses, réunies aux extrémités des branches, sont linéaires, lancéolées, longues de 6 à 12 centimètres, larges de 8 millimètres, courtement pétiolées, ondulées et ciliées au bord. Les fleurs sont réunies en fascicules aux extrémités des branches; elles ont des bractées linéaires vertes; les pédoncules sont courts, et les sépales sont couverts de poils glanduleux. Les segments du calice sont linéaires-subulés, larges de 16 millimètres. La corolle a un diamètre de 4 à 6 centimètres; elle se compose de cinq pétales pourpres, lancéolés-subulés, recourbés, acuminés; l'ovaire est à cinq loges. Crotalaria Cunninghamii, Hooker, pl.

5770.

Cette espèce n'est guère remar

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quable par la beauté de ses fleurs qui sont verdâtres et très-peu attrayantes, mais c'est néanmoins une plante d'orangerie bien curieuse et assez belle à cause du duvet velouté glauque qui couvre toutes ses parties, sauf la corolle, et qui donne à cet arbuste un aspect tout particulier. Elle est originaire des régions sèches presque désertes du nordouest et du centre de l'Australie, où on la trouve dans un sol sablonneux. La plante a fleuri en février de l'année passée, dans l'établissement de M. W. Wilson Saunders, à Reigate. C'est un arbuste haut de 70 centimètres à 1 mètre, à feuilles simples, oblongues ou ovales-oblongues, obtuses. Les fleurs sont disposées en grappes latérales. Le calice est couvert, comme la plante entière, d'un duvet épais et velouté; la corolle est d'un vert jaunâtre.

Eranthemum Andersonii, Masters, pl. 5771.- Acanthacée de serre chaude, originaire des Indes-Orientales. Le docteur Anderson l'envoya du jardin de Calcutta au jardin botanique de la Trinidad, et c'est par cette voie que le jardin de Kew l'a reçue ensuite par M. Prestoe.

revue des publICATIONS HORTICOLES DE L'ÉTRANGER.

L'Eranth. Andersonii forme un sousarbrisseau à tiges dressées, vertes, presque cylindriques, enflées aux nouds. Les feuilles, qui sont longues de 15 à 30 centimètres, sont oblongues-lancéolées et supportées par un court pétiole. Les fleurs, sessiles, sont réunies en fascicules verticillés autour d'un pédoncule commun, dressé. Les bractées fleurs sont plus petites que le calice qui est à cinq lobes subulés. La corolle blanche, hypocratériforme, présente un limbe à lobes oblongs, obtus, dont les deux supérieurs, plus étroits, forment une espèce de lèvre; le lobe du milieu des trois lobes inférieurs est plus grand que les autres et pointillé en pourpre.

Calceolaria Henrici, J.-D. Hooker, pl. 5772. Cette jolie Scophularinée croit dans les Andes de Cuença, où elle fut découverte par le professeur Jameson, qui en envoya les graines à M. Isaac Anderson Henry, à HayLodge (Edimbourg). Elle se rapproche beaucoup du Calceolaria hyssopifolia, H.-B. K., espèce qui fut également introduite par le professeur Jameson. Elle a des tiges hautes d'un mètre, cylindriques, élancées, dressées, d'un vert pâle ;les feuilles opposées, très-courtement pétiolées, allongées-lancéolées, pointues au sommet, crénelées au bord; les supérieures, sessiles, sont glabres et d'un vert foncé en dessus, velues et beaucoup plus påles en dessous, à nuances saillantes sur la face inférieure. Les cymes, composées de six à huit fleurs, sont nombreuses et se trouvent placées dans les aisselles des feuilles supérieures; la corolle est d'un beau jaune de soufre.

Iris stylosa, Desfontaines, pl. 5773. Cette belle plante, décrite en 1798 par Desfontaines, dans sa Flora Atlantica, est originaire de l'Algérie, de Corfou et de Monre. Elle a un rhizome rampant; les feuilles, qui sont étroites, presque linéaires, ont 40 à 50 centimètres de largeur; la hampe florale est uniflore. La fleur, d'un beau violet, a un diamètre de 5 à 7 centimètres.

Cordia glabra, Chamisso, pl. 5774.Belle Borraginée à grandes fleurs blanches, originaire du Brésil et notamment des environs de Rio-de-Janeiro. C'est un arbuste de serre chaude, à rameaux cylindriques, à feuilles ordinairement alternes, parfois aussi opposées et verticillées, notamment vers les extrémités des rameaux, longues de 9 à 20 centimètres, obliques-lancéolées, pointues, courtement pétiolées. Les cymes terminales des fleurs sont courtes et rameuses. La corolle est d'un blanc pur; elle a un diamètre 7 centimètres; son tube est large et anguleux.

Cereus lividus, Pfeiffer, pl. 5775.Cette Cactée gigantesque est originaire du Brésil, de La Guyane et de Curaçao. L'établissement de Kew l'avait possédée depuis

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bien des années et l'avait reçue de Allemigne; mais ce n'est qu'en juin 1868 qu'on vit pour la première fois les grandes fleurs blanches de 30 centimètres de diamètre. La tige est dressée, simple ou peu rameuse, haute de 4 mètres, articulée, à 4-6 côtes comprimées. Elle développe une ou deux grandes fleurs, à tube calycinal vert et glabre, long de Om 15. Crocus Orphanidis, J.-D. Hooker, pl. 5776. Cette jolie plante fut envoyée à Kew par le professeur Orphanides, d'Athènes. Elle appartient au groupe du Crocus Boryanus, qui est caractérisé par des stigmates multifides, et se distingue des autres espèces du genre par la forme du bulbe, par ses tuniques, ses grandes dimensions, et par la forme et la couleur des fleurs. C'est une plante rustique, fleurissant en automne. Les bulbes sont très-allongés, en forme de bouteilles; ils sont couverts de tuniques membraneuses d'un brun châtain. Les fleurs, qui ont 5 à 7 centimètres de diamètre, sont lilas, jaunes à la gorge. Les segments du périanthe sont elliptiques-oblongs.

Pelargonium Schottii, Hort., pl. 5777. -Ce Pélargonium, que le jardin de Kew avait reçu du continent, est une plante hybride des jardins ayant beaucoup d'analogie avec le Pelargonium Charophyllum, qui lui-même est un hybride obtenu en 1822 du Pelargonium fulgidum, fécondé par le pollen du Pelargonium sanguineum. C'est une plante à fleurs d'un beau cramoisi; les pétales, oblongs-spathulés, sont presque égaux entre eux.

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Odontoglossum Krameri, Reichenb., pl. 5778. Cette Orchidée, l'une des plus belles de son genre, ressemble plus qu'aucune de ses congénères à un Phalaenopsis. Elle a encore l'avantage de fleurir beaucoup, et ses fleurs durent très-longtemps. Originaire de Costa-Rica, où elle fut découverte par M. Kramer, le collecteur de MM. Veitch et fils, et c'est dans leur établissement qu'elle fleurit pour la première fois en 1868. Comme les autres espèces de ce genre, cette Orchidée demande un traitement relativement froid; c'est sans doute dans les régions froides des Cordillères qu'elle croit. Le pseudobulbe, presque orbiculaire, de 5 centimètres de diamètre, est fortement comprimé; les feuilles, solitaires, longues de 20 à 25 centimètres, larges de 4 à 5 centimètres, sont carénées. Les hampes florales, longues de 6 à 12 centimètres, portent 3 à 5 fleurs d'un diamètre de 5 centimètres. Les sépales et pétales, de forme égale entre eux, sont d'un rouge violet très-pâle au centre, blancs au bord. Le labelle est presque carré, jaune à sa base, d'un beau rouge violacé dans sa partie supérieure, avec deux macules blanches, semi-lunaires en dessus de la partie jaune qui est bordée d'une bande étroite écarlate.

Plumeria lutea, Ruiz et Pavon, pl. 5779. - Cette Apocynée du Pérou forme un petit arbre à rameaux glabres, haut de dix à vingt pieds. Les feuilles, réunies au sommet des branches, longues de 20 à 50 centimètres, sont oblongues-ovales, courtement pétiolées, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous. Les grandes fleurs, très-odorantes, de 12 centimètres de diamètre, sont jaunes au centre, blanches, lavées de rouge dans les deux tiers extérieurs du limbe; elles sont disposées en larges cymes terminales.

Dendrobium densiflorum, Wall.; var. albo-lutea, pl. 5780. Cette variété se distingue de la plante type par ses grappes florales, plus longues et bien plus riches en fleurs, par les sépales et pétales blancs transparents, et par le labelle jaune orangé. Elle fut découverte par M. C. Parish, dans les forêts de Moulmein, et envoyée par lui à MM. Low et Cie, à Upper-Clapton, qui l'envoyèrent à M. Wentevorth Buller; c'est dans l'établissement de ce dernier que cette plante a fleuri en premier lieu, en mars 1867.

Vaccinium reflexum, J.-D. Hooker, pl. 5781. Cette jolie petite plante, originaire des Andes, appartient à la section Vitis Idea, du genre. Elle est très-singulière par son port; ses tiges sont pendantes, et ses petites feuilles presque sessiles, oblongueslancéolées, serrulées au bord, coriaces, d'un vert foncé très-brillant ou pourpré, et cela surtout sur les rameaux jeunes, sont toutes réfléchies. Les fleurs, pourpres, sont disposées en corymbes terminaux serrés aux extrémités des tiges plus ou moins ramifiées. Cette espèce fut introduite par MM. Veitch, qui la recurent de Bolivie par leur collecteur M. Pearce; elle a fleuri en premier lieu dans leur établissement de King's-Rood, Chelsea, en janvier de l'année passée. Comme espèce, elle se rapproche du Vaccinium densiflorum, Benth.

Geonoma Ghiesbrechtiana, Linden et Wendland, pl. 5782. Ce Palmier, extrêmement ornemental, fut introduit dans les jardins du continent par Ghiesbrecht, qui l'avait trouvé à Chiapas, au Mexique. M. Wendland, qui en donna la première description, pense qu'il forme avec le Geonoma spicigera, C. Koch, un sousgenre différent des véritables Geonomas, et il en fit même en 1859 un genre particulier qu'il nomma Calyptrogyne; plus tard, cependant, il est revenu de cette idée, et il considère à présent cette plante comme une section tout à fait à part du genre Geonoma.

C'est un Palmier acaule. Les feuilles, pennées, longues de 70 centimètres à 1m 70, sont supportées par des pétioles longs de 15 à 50 centimètres. Les pédoncules, qui dépassent en longueur les feuilles, portent de longs spadices simples, cylindriques, qui sont munis à leur base de spathes allon

| gées-linéaires. La plante a un port extrẻmement léger et gracieux.

Dipladenia Boliviensis, J.-D. Hooker, pl. 5783. pl. 5783. Cette charmante Apocynée, qui fut découverte en Bolivie par M. Pearce, a fleuri pour la première fois dans l'établissement de MM. Veitch, en juin 1868; elle se rapproche assez du Dipladenia urophylla, Hooker. C'est une plante sarmenteuse, à tige élancée, cylindrique. Les feuilles, longues de 6 à 10 centimètres, sont oblongues, pointues, d'un beau vert brillant en dessus, plus pâles en dessous. Les grandes fleurs blanches, à gorge jaune, sont réunies au nombre de trois à quatre, en grappes terminales ou axillaires.

Pierodiscus lucidus, J. D. Hooker, pl. 5,784. Cette Pédalinée, qui est plutôt intéressante que belle, est originaire des régions sèches de l'Afrique méridionale; elle appartient à ces singuliers végétaux à courte et large tige charnue si caractéristique. En effet, plusieurs plantes de cette organisation appartenant aux familles des Ampélidées, Composées, Asclepiadées, Apocynées et autres, ont déjà été rapportées de l'Afrique méridionale. Jusqu'à présent leur culture n'avait point donné de résultats favorables, mais un pied récemment soumis à un système de culture différent de celui qu'on avait pratiqué jusque-là a donné de bons résultats. Čes plantes, et notamment celle dont il est question ici, fleurissent bien en serre tempérée, dans un sol maigre mélangé de pierres et exposées au plein soleil.

Le Pterodiscus lividus est originaire du district Albany de la colonie du Cap; il fut introduit dans les jardins de Kew, où il fleurit en juillet 1868. La tige de cette plante est courte, presque napiforme, conique en haut, couverte d'une écorce grisatre; les rameaux portent des feuilles sessiles pinnatifides, longues de 5 à 8 centimètres. Les fleurs solitaires sont axillaires, à pedicelles très-courts; elles sont d'un jaune verdâtre; leur limbe est extérieurement brunâtre.

Morca bulbifera, Jaq., pl. 5785. Belle Iridée à fleurs jaunes de l'Afrique méridionale, introduite dès 1792 dans le jardin de Vienne et figurée dans le Hortus Schoenbrunensis de Jacquin.

Les bulbes sont gros comme une noix; la tige est dressée, haute de 35 centimètres à 1 mètre, anguleuse, glabre, plusieurs fois fourchue. Les feuilles produisent souvent des bulbilles dans leurs aisselles ; elles sont distiques, plus longues que la tige, ensiforformes. Les fleurs pédonculées sont d'un beau jaune doré; les segments du périanthe sont égaux entre eux, oblongs, obtus, réfléchis; les anthères sont pourpres; les stigmates sont bifurqués, à segments lancéolés, aigus, dentelés.

J. GROENLAND.

SUREAU YEBLE.

SUREAU YÈBLE

Pourquoi figurer cette plante? dira-t-on peut-être. Pour deux raisons, répondronsnous. La première parce qu'au point de vue scientifique le Sureau Yèble (Sambucus ebulus) nous a présenté un fait d'une importance capitale en montrant une exception des plus remarquables et sur laquelle nous reviendrons; la deuxième pour dire à nos lecteurs que dans certains cas cette « mauvaise herbe ne serait pas déplacée dans nos jardins, où l'on cultive beaucoup d'espèces qui certainement ne la valent pas au point de vue de l'ornement.

Sans rien préjuger du fait dont nous allons parler, nous pouvons affirmer qu'il n'a probablement jamais été observé. Disons toutefois que ce n'est pas par hasard que nous l'avons obtenu; nous avons été amené à le provoquer en nous fondant sur ce principe auquel on ne réfléchit pas assez que la forme et la nature des êtres sont, en grande partie, dus à l'action des milieux. Si à cette action on ajoute des traitements spéciaux en raison du but qu'on se propose d'obtenir, on aura chance de déterminer des particularités jusque-là sans exemple. N'anticipons pas. toutefois; bornons-nous à raconter le fait.

En 1868, nous avions ramassé des graines de Sambucus ebulus, qui, semées de suite, germèrent au printemps de 1869. Les plantes ayant été séparées et mises en pot, se développèrent parfaitement. - Mais avant que d'aller plus loin nous croyons devoir rappeler les caractères généraux du S. ebulus, dire

que c'est une plante traçante, vivace, mais å tiges annuelles. - Comme notre intention était de prolonger la durée des tiges, de les rendre permanentes s'il était possible, nos soins furent dirigés vers deux choses faire acquérir aux tiges le plus de consistance possible et aussi de les maintenir en végétation le plus longtemps qu'il nous serait possible. Pour atteindre le premier point, nous mimes en pratique le principe du balancement organique si fréquemment usité en horticulture et en vertu duquel, en général, une partie quelconque d'un être se

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développe d'autant plus qu'on restreint davantage les parties voisines analogues; en conséquence et sur chaque pied nous avons choisi une tige, et nous avons eu soin de supprimer toutes les autres au fur et à mesure qu'elles poussaient, afin de concentrer plus de séve dans celle que nous avions conservée. Pour maintenir les plantes en végétation et empêcher que les feuilles ne tom

Fig. 38. Sureau Yèble.

bent afin qu'elles nourrissent la tige, nous avons eu soin de les mettre à l'abri des premières gelées d'automne; pour cela nous les avons placées dans des coffres à froid, de manière que les plantes puissent s'aoûter un peu, sans pourtant cesser de végéter. Toutes ces conditions étaient réalisées vers la fin de novembre. A cette époque, sur dix plantes que nous avions, nous en avons remis sept à M. Houllet, en le priant de vouloir bien les faire placer, dans une serre tempérée chaude, à la lumière, de manière qu'elles puissent continuer à végéter. Malgré tous

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