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priétaire, M. X., m'affirma que cette panachure était constante, et que les Rosiers que j'observais avaient alors six à huit ans de greffe. Il m'affirma également qu'elle était transmissible au moyen de la greffe.

Quelle pouvait être la cause de cette bizarrerie? M. X. m'apprit qu'obligé, il y a quelques années, faute de mieux, de lever à la base d'un bourgeon des écussons dépourvus d'yeux apparents, il en obtint cependant une pousse qui donna lieu à un Rosier dont toutes les fleurs offraient la particularité dont je viens de parler. Il attribua cette coloration anormale à la conformation imparfaite de l'écusson employé. Il répéta alors ce mode d'opérer et obtint le même résultat. Aujourd'hui il fait naître cette panachure à volonté, en procédant comme il vient d'être indiqué.

On pourrait, je crois, expliquer ainsi la production de ce phénomène quoique les feuilles placées à la base des bourgeons ne présentent pas d'yeux apparents, ces yeux existent cependant à l'état rudimentaire audessous de l'épiderme. Le déplacement au

quel on les soumet en détachant l'écusson suspend leur évolution en les privant momentanément des fluides nourriciers qu'ils recevaient. Ce temps d'arrêt dans leur développement primordial produit un certain trouble dans leur organisme, et ce trouble se traduit par une anomalie dans la coloration des fleurs.

Un fait analogue se produit lorsqu'on greffe de jeunes lambourdes de Poirier ou de Pommier portant des boutons à fleurs devant s'épanouir au printemps suivant. Les fruits qui en résultent sont toujours plus ou moins déformés, et cette déformation est d'autant plus accentuée, que les greffons ont été placés plus tôt, en août, c'est-à-dire que les fleurs rudimentaires étaient moins avancées dans leur évolution.

Je n'ai aucune prétention à l'infaillibilitė. Quant à l'explication des faits incontestables que je viens de citer, je crois toutefois ne pas être très-éloigné de la vérité, et j'appelle au surplus sur cette question l'attention des physiologistes.

ROBINIER PARASOL VILLEVIELLE

Cette forme, sur laquelle nous appelons tout particulièrement l'attention, a été remarquée par M. Villevielle, horticulteur à Manosque (Basses-Alpes), dans un semis du Robinier commun. Elle est très-vigoureuse, bien que ne s'emportant pas, et comme ses branches sont excessivement rapprochées et très-garnies de feuilles, elle produit une masse des plus compactes à travers laquelle la lumière ne peut passer. Si on la greffe à une certaine hauteur, ainsi qu'on est dans l'habitude de le faire pour le Robinier parasol commun (Robinia umbraculifera), on obtient un effet des plus charmants.

Cette variété, complètement dépourvue

DU BREUIL.

d'épines, sera aussi très-propre à former des arbustes d'ornement; ses folioles, grandes et très-rapprochées, sont d'un vert foncé.

En raison de sa vigueur, de sa robusticité et de sa tendance à conserver toutes ses branches, et par suite à former des masses régulières très-compactes, le Robinier parasol Villevielle, lorsqu'il sera commun, remplacera avantageusement l'espèce ordinaire, le Robinier commun. Ainsi que ce dernier, on pourra le cultiver au point de vue économique, c'est-à-dire comme fourrage. C'est donc sous tous les rapports une plante précieuse. M. Villevielle consentirait volontiers à en céder toute la propriété. E.-A. CARRIÈRE.

ENCORE L'APONOGETON DISTACHYUS

Si nous revenons sur cette plante, ce n'est | pas pour contester ce qui a été dit tout récemment sur sa culture, mais pour le compléter, et faire connaitre un procédé que nous employons depuis longtemps, et qui nous donne d'excellents résultats. Il est d'autant meilleur qu'il est à la portée de tout le monde. En effet, il n'exige pas de serre chaude ni même de serre tempérée; il suffit d'avoir une cuve dans laquelle on plante l'Aponogeton et qu'on recouvre de châssis, sous lesquels il fleurit abondamment, sans autre soin que d'empêcher la gelée de pénétrer, ce à quoi l'on parvient en couvrant soit de paille, soit de fougère. Ainși traité, l'Aponogeton

distachyus fleurit sans interruption depuis le mois de septembre jusqu'en juin, époque où les pieds entrent en repos. Nos aquariums sont tellement garnis par la quantité de graines d'Aponogeton qui y germent chaque année, que je suis obligé de les arracher. Je puis donc en offrir à tous les personnes qui voudront bien m'en demander, en ajoutant à leur lettre un timbre pour les frais d'affranchissement.

Paul HAUGUEL, Jardinier chez M" veuve L. Dénouette, à Montivilliers (Seine-Inférieure).

Orléans, imp. de G. JACOB, cloître Saint-Etienne, 4.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE MAI)

L'hiver de 1869-1870.

Chaleurs et gelées du mois d'avril. — Les Fleurs de pleine terre, par MM. Vilmorin-Andrieux et Cie. Seconde livraison de l'Illustration horticole. Pompe de M. Falaise, de Châlons-sur-Marne. Concours international d'horticulture organisé à Lille à l'occasion du Concours régional. Le Dahlia imperialis. — Lettre de M. Chalanque, de Laghouat. Pécher greffé sur Amandier. Phénomène de végétation observé par M. Olivier-Gerin. — Maladie des Pélargoniums. — Remèdes essayés par M. Sisley. - Catalogue de MM. Simon-Louis. - Exposition internationale méditerranéenne. Établissement d'horticulture de M. Rougier-Chauvière. — Le Biota aurea. — Changement de couleur de cette plante.· Exposition de la Société d'horticulture de Melun et Fontainebleau. Rosiers et Caladiums mis au commerce par M. Verdier. - Avis aux abonnés de la Revue horticole.

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Ce qui se passe depuis quelques années est de nature à faire réfléchir ceux qui font métier de prévenir l'avenir, et à leur démontrer qu'ils doivent se tenir sur la réserve. On se rappelle la prédiction qu'on avait faite il y a quelques années, de marées gigantesques qui devaient s'élever à des hauteurs considérables, inconnues jusque-là. Combien de curieux de différents pays, de Parisiens surtout, sont allés au Havre, où ils ont éprouvé la plus grande déception. Cela pourtant a servi à quelque chose: à l'administration des chemins de fer. Tout récemment, on avait prédit un hiver des plus rigoureux; au lieu de cela il a été ordinaire; en effet, si l'hiver a été un peu long, maussade, on peut dire, il faut convenir qu'il n'a pas été très-rigoureux. En se basant sur certains faits, en s'appuyant sur des observations particulières, on a prédit que, à cet hiver, succèderait un été froid Sera-ce vrai? Si l'on en juge par le temps qu'il a fait depuis le commencement du printemps, on serait disposé autorisé même - à douter du pronostic. En effet, jusque vers le 24 avril, à part quelques journées qui ont été sombres et froides, il a fait continuellement, pour ainsi dire, une chaleur relativement tropicale; presque constamment un ciel sans nuage, pas d'eau, d'où résultait une atmosphère embrasée, un scintillement de chaleur comme cela se voit en juin-juillet. Ainsi, le mois d'avril a été très-chaud, et plusieurs fois, le 21 entre autres, nous avons vu, entre 1 et 2 heures, un thermomètre exposé en plein soleil indiquer de 35 à 42 degrés. Qu'en adviendra-t-il? Ce qu'il y a de certain, c'est que depuis quelques jours, il fait froid, souvent sombre, et que plusieurs fois le matin le thermomètre, à Paris, s'est abaissé jusqu'à zéro degré et même un peu au-dessous. Dans certaines parties du département de la Seine, il y a eu 2 et même 3 degrés au-dessous de zéro, 4 degrés et même plus dans quelques départements limitrophes; aussi un très-grand nombre de plantes ont-elles été gelées. Il va sans dire que la vigne est du

nombre.

16 MAI 1870.

C'est un principe admis qu'il n'est jamais trop tôt pour faire connaître une bonne chose. Cependant, dans certains cas, et surtout quand il s'agit de livres, la prudence veut qu'on ne précipite rien et que, comme le dit ce proverbe : « on se hate avec une sage lenteur. » C'est pour cette raison que, bien que nous possédions depuis quelques semaines déjà un livre que vient de publier la maison Vilmorin-Andrieux et Cie (1), nous n'en avons encore rien dit. Si nous en parlons aujourd'hui, ce n'est toutefois que par anticipation, et pour dire à nos lecteurs que l'ayant parcouru, et ayant lu çà et là diverses parties avec une grande attention, nous pouvons en toute asssurance recommander ce livre, sur lequel nous nous proposons de revenir prochainement.

La 2e livraison de l'Illustration horticole, qui vient de paraître, comprend les figures et descriptions des plantes suivantes : Pepinia (2) aphelandraflora, Brongn. C'est une plante très jolie par ses fleurs rouge orangé foncé, disposées comme celles des Pitcairnia. L'espèce pour laquelle M. Brongniart a créé le genre est originaire du Para; elle réclame la serre chaude. Calathea Chimboracensis, Maranthacée remarquable par les élégantes panachures de ses feuilles, originaire des forêts de Guaranda, sur les versants du Chimboraço. Serre chaude. Cattleya eldorado splendens, Lind. A en juger par la figure de l'Illustration, cette plante est des plus jolies tant par ses dimensions que par la richesse de son coloris. Dire qu'elle surpasse le C. labiata dont elle est probablement une forme, c'est faire son éloge; elle est originaire du Rio-Negro et exige la serre chaude. La quatrième planche coloriée de cette 2e livraison est consacrée aux Chrysanthèmes pompons, plantes charmantes accessibles à toutes les bourses; aussi sont-elles

(1) Les Fleurs de pleine terre, chez MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, et chez tous les libraires, vol. in-8° de 1550 pages.

(2) En l'honneur de M. Pepin, jardinier en chef au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

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toujours à la mode et ont-elles des représentants dans tous les jardins.

En visitant il y a quelques semaines différents jardins d'horticulteurs et de maraichers, à Châlons-sur-Marne, nous avons remarqué un système de pompe que nous croyons devoir signaler à nos lecteurs. Le moteur est un volant qu'un homme tourne facilement et qui, à l'aide de roues d'engrenages, communique le mouvement à une chaine sans fin qui, munie de tampons en zinc recouverts de cuir, fait monter l'eau dans un tuyau d'où elle s'échappe pour tomber dans un réservoir. La quantité d'eau tirée par cet appareil mu par un seul homme est de 150 à 200 litres à la minute, lorsque le puits n'excède pas 5 à 6 mètres; au-delà de cette profondeur et lorsque le puits atteint 10 mètres, ce qui est le maximum pour que l'appareil puisse fonctionner convenablement, il faut deux hommes. Une fois posé, les frais sont pour ainsi dire nuls. En effet, la simplicité de l'appareil est telle, que tous les deux ou trois ans il suffit de remplacer quelques tampons qui sont usés, ce qui est une dépense insignifiante qui peut varier de 2 à 5 francs. S'adresser à M. Falaise, serrurier mécanicien à Châlons-surMarne.

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Les 25, 26, 27, 28 et 29 juin 1870, le Cercle horticole du Nord, avec le concours de la ville de Lille, ouvrira dans cette ville, dans le nouvel hôtel de la préfecture, un grand concours régional et international d'horticulture, auquel sont conviés tous les horticulteurs et amateurs, sans exception de pays ni de nationalité.

Il n'y a pas de concours spéciaux ; il suffira que les objets soient beaux et méritants pour qu'ils soient admis. Toutefois les horticulteurs et les amateurs concourront séparément.

Tous les produits horticoles, ainsi que les objets se rapportant à l'horticulture, livres, publications horticoles, plans de jardin, outils, etc., seront admis à concourir.

Des médailles d'or, de vermeil et des médailles d'argent seront attribuées aux exposants, par ordre de mérite des produits. Le jury aura la liberté la plus complète pour faire la répartition; il se réunira le vendredi 24 juin, à midi précis, au local de T'exposition.

Des prix spéciaux seront attribués aux exposants qui auront le plus contribué à l'ornement de l'exposition."

Les personnes qui désirent exposer doivent en faire la demande avant le 14 juin, au secrétaire général de la Société. De plus elles sont tenues, sous peine d'exclusion du concours, d'envoyer avant le 21 juin, au plus tard, une liste exacte et détaillée des objets qu'elles se proposent d'exposer.

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tée d'un simple amateur, et que le hasard m'a Il existe, je crois, une méthode plus à la porfait découvrir. Peut-être n'a-t-elle pas la même efficacité et exige-t-elle des soins plus fréquents que celle donnée par votre correspondant.

la soumettre à un nouvel examen, je viens vous Quoi qu'il en soit, et en attendant que j'aie pu en faire part. Vous apprécierez vous-même si les circonstances ne sont pas pour beaucoup dans les résultats que j'ai obtenus.

Plusieurs jeunes Dahlias imperialis m'ayant été donnés par des amateurs pour le jardin que cultive à Mustapha (Alger), je remarquai, vers

je

la fin de juin, que certains insectes avaient détruit toute la portion supérieure de ces végétaux; les feuilles étaient mangées, les pédoncules étaient noirs. En un mot, l'arbuste paraissait perdu, lorsque, quelques jours après, de l'aisselle des deux ou trois feuilles supérieures partirent des rameaux qui remplacèrent la tige primitive et unique. J'obtins ainsi, sans l'avoir cherché, six rameaux disposés deux par deux, en hauteur.

Ce résultat me fit penser que le pincement, appliqué au Dahlia comme à certaines autres espèces de plantes, aurait pour effet de rendre le végétal très-touffu et de l'arrêter dans sa croissance. J'appliquai donc ce principe sur deux pieds vigoureux (provenant l'un d'un semis de l'année, l'autre d'un fragment de tubercule), et je ne tardai pas, en effet, à voir sortir successivement de chaque série de feuilles, en commençant par celles du haut, des rameaux alternes qui, à l'automne, ont donné chacun une certaine quantité de fleurs.

Peut-être ne serait-on pas aussi facilement maître de la végétation d'un pied planté depuis plusieurs années; c'est ce que je ne saurais affirmer.

L'inconvénient qu'on pourra reprocher à ce procédé est d'exiger des pincements réitérés, et par conséquent des soins un peu trop fréquents.

Mais il est à la portée des amateurs, qui n'ont pas une collection très-nombreuse et ne peuvent pas recourir au moyen de greffe indiqué par votre journal.

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE DE MAI).

Il est donc bon à connaître, en supposant qu'il ne soit pas déjà très-répaħdu, et je suis heureux de vous mettre à même de le vulgariser.

Veuillez agréer, etc. Capitaine CHALANQUE.

L'autre lettre dont nous avons à parler est du ressort de la physiologie; elle a rapport à un phénomène de végétation, à une sorte de monstruosité causée par des agglomérations particulières des sucs séveux, et qui ont suffi pour déterminer la mort de l'arbre sur lequel elles se sont faites. La voici :

Monsieur et cher directeur,

Depuis environ trois semaines, je remets de jour en jour pour vous écrire et vous faire part d'un phénomène qui s'est montré sur un Pêcher greffé par Amandier. Ce phénomène s'étant développé sur les parties internes, rien d'abord ne m'en indiquait la présence, jusqu'à ce que des signes extérieurs dans la végétation m'aient fait Soupçonner que l'arbre était malade.

Ce Pêcher, qui était âgé de six ans et qui jusque-là était vigoureux, vert, devint souffreteux, s'affaiblit continuellement, puis mourut. Convaincu que le mal devait être aux racines, j'arrachai l'arbre avec soin, afin de bien observer ces dernières. La constatation fut très facile : toutes les racines, plutôt grêles que grosses, étaient peu ramifiées et portaient, à une certaine distance (30 centimètres environ) de leur insertion, d'énormes renflements arrondis, très-rugueux à leur circonférence. Sont-ce ces sortes de galles qui ont déterminé la mort de l'arbre? Je ne saurais le dire.

Je vous envoie quelques-uns de ces renflements, afin que vous puissiez les examiner et en porter le fait à la connaissance des lecteurs de la Revue horticole, si vous croyez qu'il en vaut la peine. Agréez, etc.

OLIVIER-GERIN,

Horticulteur, 3, rue Saint-Brice, à Reims.

Les quelques exemples que nous a adressés M. Olivier sont des plus curieux. A quoi sont-ils dus? Sont-ils occasionnés par la piqûre de certains insectes, de sortes de pucerons, par exemple, ou bien résultentils d'altérations causées par des végétations cryptogamiques? Les deux hypothèses sont possibles. Peut-être que l'étude particulière de ces productions que, jusqu'à un certain point, on peut comparer aux broussins que l'on remarque parfois sur les parties aériennes de différents végétaux, conduirait à la découverte de la cause. Nous les tenons à la disposition de ceux qui en voudraient tenter l'étude.

Un autre fait qui, bien qu'il soit très-différent de ceux dont nous venons de parler, semble s'y rattacher, nous est signalé par M. Sisley; il a trait à une maladie qui affecte les Pélargoniums, les Zonale tout particulièrement; il est causé par un Cryptogame appartenant au genre Erineum. Les feuilles attaquées par cette maladie se maculent; les macules augmentent et se multiplient; alors la plante souffre, sa végétation se ralentit; si le mal augmente, il peut même

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déterminer la mort des plantes. M. Sisley nous dit avoir employé, mais sans résultat, l'acide sulfureux qu'il produisait en saupoudrant de fleur de soufre des tuyaux chauffés à une température assez élevée. Seraiton plus heureux en employant des décoctions tres-concentrées d'eau de tabac? Si parmi nos lecteurs il s'en trouvait qui connussent la maladie dont nous parlons, et surtout le moyen de la combattre, nous serions trèsheureux qu'ils voulussent bien nous en informer; nous nous empresserions de le faire connaître.

Le catalogue de MM. Simon-Louis frères, à Metz, qui vient de paraître pour le prix courant de 1870, est spécial aux plantes de serre chaude, de serre froide, aux Dahlias et aux plantes vivaces de plein air. Dire que les collections sont aussi complètes et variées que possible serait inutile, l'établissement de MM. Simon-Louis étant, avec raison, considéré comme l'un des plus importants de la France.

Dans le Bulletin du mois de mars dernier de la Société d'horticulture des Bouches-du-Rhône, dans lequel se trouve le programme définitif de l'Exposition dont nous avons parlé dans notre dernière Chronique, et qui doit être annexée à l'Exposition internationale méditerranéenne, nous remarquons que, dans les concours prévus, se trouve le suivant, qui a une grande importance: « A la plus belle serre vitrée et mise en place le 7 septembre, une médaille d'or et une prime de 300 fr. »

En faisant augmenter constamment les terrains, par conséquent les loyers, la haussmannisation de Paris en a chassé tous les horticulteurs. En effet, à part M. RougierChauvière, tous les autres nous parlons des forts établissements ont dù gagner le large, quitter le vieux Paris ou se reporter à ses dernières limites, qui touchent à la banlieue, pour ainsi dire. Est-ce un mal? Nous ne le croyons pas. Du reste, bien ou mal, il n'y a rien à faire que d'accepter les faits.

Par suite de ces déplacements, l'établissement de M. Rougier-Chauvière, situé rue de la Roquette, 152, à Paris, est le seul des grands établissements qui soit resté dans le vieux Paris; il n'a pas perdu de son importance, et, comme toujours, on trouve là à peu près tout ce dont on peut avoir besoin en plantes de serre chaude et de serre tempérée et d'orangerie, ainsi que des spécialités de pleine terre, telles que Pivoines herbacées et arborées, Fuchsias, Phlox, Pétunias, Verveines, Chrysantèmes, Eillets remontants, etc. Parmi les Conifères, M. RougierChauvière s'est surtout adonné aux Araucaria de la section Eutacta, et nous pour

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Ceux qui s'occupent de sciences, des sciences naturelles surtout, ne devraient jamais oublier que rien n'est absolu, par conséquent que les caractères sur lesquels on fonde les théories ou qu'on établit les descriptions n'ont qu'une valeur relative; que crais ici, moins vrais là, ils peuvent être faux ailleurs. Vérité en deçà, erreur au delà, a dit Pascal. Pourquoi ? Parce que les caractères sont des conséquences de l'organisation qui, toujours en mouvement, se modifie sans cesse sous l'action de la vie et surtout des milieux dans lesquels sont placés les êtres. A l'appui de notre dire, nous pourrions citer beaucoup d'exemples; nous en indiquerons seulement un; il est d'autant meilleur qu'il porte sur une plante commune, le Biota aurea. Lorsque ses pousses commencent à se développer, elles sont d'un beau jaune d'or, de sorte que, à cette époque, toute la plante est littéralement jaune, d'où le qualificatif aurea qu'on lui a donné. C'est un fait bien connu de tous les jardiniers. Eh bien! il y a déjà plusieurs années, ayant pris chez MM. Thibaut et Keteleer un beau pied de cette espèce, que nous avons plante, il a complètement changé ses habitudes; il est constamment d'un vert intense, tandis que tous ses frères, qui sont restés à Sceaux, revêtent chaque printemps leur belle parure jaune. Notons qu'à Sceaux, il en était de même de notre plante. Donc, vérité à Sceaux, erreur à Paris. Que serait-il arrivé si le fait que nous venons de rappeler s'était montré chez un client? Celuici, très-probablement, aurait dit qu'on l'avait trompé, qu'ayant acheté un Biota aurea, on lui avait livré un B. viridis. Aurait-il eu raison? Non certainement. Eût-il été blâmable? Oui et non; oui, car on ne doit jamais affirmer que ce dont on est certain; non, parce que les apparences auraient été en sa faveur. La conclusion la morale si l'on veut à tirer de ce fait, c'est qu'on ne saurait être trop réservé quand il s'agit de faits qui reposent sur l'organisation des

ètres.

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La Société d'horticulture des arrondissements de Melun et Fontainebleau fera sa 21e Exposition les 5 et 6 juin 1870. Tous les horticulteurs et amateurs sont invités à prendre part à cette Exposition. Seront également admis à concourir les objets d'arts ou d'industries qui se rattachent à l'horticulture.

Les personnes qui désirent exposer devront en faire la demande au secrétaire général de la Société, au moins huit jours à l'avance, et indiquer le nombre et la nature

de leurs produits. Des médailles d'honneur, des médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze seront attribuées par le jury. Le nombre des concours est fixé à 56; mais indépendamment des concours indiqués au programme, des médailles seront mises à la disposition du jury pour être attribuées aux lots imprévus qui n'auraient pas été compris dans le programme. Un certain nombre de médailles seront aussi accordées pour des concours spéciaux, tels que prix de moralité pour les anciens jardiniers et aussi pour les garçons jardiniers, soit pour la bonne tenue des jardins, ou par suite d'Expositions partielles aux différentes séances de la Société.

Un horticulteur bien connu, M. C. Verdier fils, 12, rue Duméril, à Paris, met au commerce, à partir du 1er mai, savoir:

1

ROSIERS en greffes non forcées, sur sujets cultivés en pots, 1 Mousseux remontant, Microphylla, 1 Bengale, 13 Thés, 2 Noisettes, 5 lle-Bourbon, 59 Hybrides remontants, 1 Portland ou Perpétuel.

CALADIUMS (semis de M. Bleu), 6 variétés vendues pour la première fois; ce sont : Barillet, Herold, Mistress Dombrain, Murillo, Quadricolor, Ricci. Nous étendre sur ces nouveautés serait inutile, et faire l'éloge des plantes mises au commerce par M. Bleu pourrait être regardé comme une inconvenance par ceux qui connaissent la sévérité que ce semeur apporte dans le choix des plantes, ce qui, du reste, est largement démontré par les variétés si remarquables qu'il a déjà mises au commerce.

Nous pourrions faire la même observation en ce qui concerne les Rosiers que livre M. C. Verdier. Successeur de son père, M. V. Verdier, il soutient dignement la réputation acquise par ce dernier. Il est donc resté fidèle au principe: Position oblige.

Nous communiquons à nos abonnés la circulaire suivante qui vient d'être adressée à tous les correspondants de la Librairie agricole. Cette circulaire n'a qu'un caractère purement administratif. Elle n'implique aucun changement dans la rédaction de la Revue horticole :

J'ai l'honneur de vous annoncer la dissolution de la société formée le 3 septembre 1869 sous la raison Bixio et Cie, et en même temps le regret de vous faire part du décès de M. L.-J. Favreau, chargé de la procuration de cette société.

Je continuerai seul l'exploitation de la Librairie agricole de la Maison rustique, ainsi que la publication du Journal d'Agriculture pratique, de la Revue horticole, de la Gazelle du Village, cette librairie et ces journaux demeurant mes propriétés personnelles.

« J'espère, Monsieur, que vous voudrez bien reporter sur moi la confiance dont vous avez bien voulu honorer cette ancienne maison, fon

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