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LE LIVISTONA AUSTRALIS DU JARDIN BOTANIQUE DE MUNICH.

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farineuse. No 18, Courge blanche me-
lonne.- N° 19, Courge Gougourde du Ma-
labar, contenant 10 à 20 litres.
No 20,
Courge Messinoise; très-bonne. No 21,
Courge grise Chablaisienne; excellente.
No 22, Courge Giraumont hâtif. — No 23,
Courge à anneaux verts; ornementale.
No 24, Courge Patesto, Malabar.

A leur réception, nous avons semé ces graines en pot, sous châssis, vers le 15 avril, et environ un mois après nous avons mis les jeunes plants en place, en les traitant comme nos Potirons. A notre grande déception, aucune de ces Cucurbitacées n'a donné de fruits mûrs, et cela sans que nous puissions en connaître la cause. De son côté, M. Cénas nous écrit qu'il n'a pas réussi non plus dans cette culture en 1869. A quoi faut-il attribuer cet insuccès, auquel les cultivateurs sont si souvent exposés? Très-probablement aux mauvaises conditions atmosphériques. Quoi qu'il en soit, nous nous disposons, en 1870, à renouveler notre expérience, dont nous

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rendrons compte, s'il y a lieu, l'hiver prochain; en attendant, nous recommandons les quatre Courges que nous avons expérimentées en 1868; elles valent la peine qu'on les cultive.

Soit qu'il y ait eu erreur dans l'envoi de M. Cénas, soit qu'il se soit produit un jeu assez ordinaire dans les Cucurbitacées, notre description de la Courge musquée du Canada ne se rapporte pas avec celle du savant docteur, qui la décrit ainsi : Fruit gros, long de 50 cent. à 1 mètre 50 sur 30 à 50 cent. de circonférence, très-lourd; écorce verte, lisse, mince et tendre; chair très-compacte, rouge foncé, à odeur très-agréable. Le fruit, dans son ensemble, atteint quelquefois le poids de 50 kilogrammes. Nous ne savons d'où provient cette erreur, mais à coup sûr il y en a une. Dans tous les cas, nous maintenons notre appréciation personnelle sur les avantages culinaires des quatre Courges qui figurent en tête de cette note. Bossin.

LE LIVISTONA AUSTRALIS
DU JARDIN BOTANIQUE DE MUNICH

Bien que plusieurs fois déjà il ait été question dans la Revue horticole de ce colosse, qui est probablement le doyen et le plus fort de tous ceux que possède l'Europe, nous croyons devoir y revenir en ce moment qu'il est en fleurs (1). Mais avant de parler de ce colosse végétal, nous décrirons brièvement la serre dans laquelle il est planté. Cette grande serre, placée entre deux autres, est adossée, au nord, aux bâtiments du Muséum. Le corps principal est de forme quadrangulaire, long de 15 mètres, et haut de 12, où vient s'ajouter un dôme de 5 mètres de hauteur, au sommet duquel se trouve une soupape faisant fonction de ventilateur. A l'intérieur sont deux galeries larges chacune de 50 centimètres, l'une au-dessus de l'autre, ce qui permet de dominer les plantes. La première, située à 7 mètres du sol, longe les parois de la serre; la seconde, à 5 mètres plus haut, suit le cercle que décrit la coupole et est soutenue par celle-ci au moyen de nombreuses tiges de fer. Cette galerie qui semble ainsi suspendue dans l'espace est en outre consolidée par quatre fortes colonnes qui partent du sol. La rampe est accompagnée d'un rail sur lequel roule une échelle arrondie qui vient pivoter au sommet de la coupole, et dont le but est de faciliter la réparation des vitres et au besoin le nettoyage des plantes. Du côté nord on voit la loge royale richement décorée et dont l'entrée donne sur le grand escalier du Muséum.

(1) Cette note nous a été adressée vers le commencement de février 1870. (Rédaction.)

Au centre de la serre est planté le Livistona australis, qui fait le sujet de cette note et qui fut donné au jardin en 1826 par M. Martius, qui lui-même le reçut de M. Aiton, de Kiew; il avait alors 1m 16. Il est actuellement haut de 14 mètres; il mesure à sa base 2m 60 de circonférence, 1 mètre de hauteur à 1m 10; il est âgé d'environ quarante-huit ans ; son stipe est terminé par une couronne de 6 mètres de diamètre. Vu d'en bas, ce colosse semble supporter à lui seul cette énorme coupole, mais lorsqu'on le regarde des galeries, cette illusion disparaît pour faire place à la réalité, car l'on a devant les yeux un majestueux bouquet de feuilles qui se balancent dans l'espace et qui, malheureusement, n'ont plus que quelques mètres à franchir pour atteindre le sommet de la serre. Lorsque le soleil frappe sur la double rangée de vitres, le feuillage prend une couleur chatoyante qui produit un très-gracieux effet. Ce fut pendant l'hiver de 1860 qu'il fleurit pour la première fois, et c'est aujourd'hui pour la cinquième fois que ce phénomène se produit. Le bac dans lequel cet arbre est planté mesure 1m 50 de hauteur et à peu près autant de diamètre ; il est placé sur un échafaudage de bois, et entouré de 12 petits tuyaux de chauffage (système Perkins).

Autour du Livistona sont plantées quelques autres espèces de Palmiers très-précieuses. Nous citerons: un Sabal umbraculifera, un Phoenix pusilla, un Phoenix sylvestris, un Cocos oleracea, un Brahea

dulcis, et un Chamaerops arborescens. Tous ces Palmiers habilement disposés, forment par la diversité de leur feuillage un

ensemble qui ne sert qu'à rehausser la beauté du Livistona, qui les domine tous. F. BARILLET.

UNE VISITE AUX ENVIRONS D'ALGER

La partie montagneuse du Hamma est occupée par des végétaux ligneux appartenant à des régions plus tempérées, principalement à l'Australie. Là, les espèces d'un même genre ou d'une même famille ont été, de même que dans la partie plane, réunis en groupes distincts, de manière que chacun d'eux peut être considéré comme une véritable école, pouvant fournir, au point de vue de l'application, des données assez justes sur l'importance relative des espèces qui le composent. Les Protéacées y figurent par un grand nombre de formes plus ou moins buissonnantes. Une d'elles, parmi un petit nombre de haute taille, fait surtout exception: c'est le Grevillea robusta qui, par ses tiges élancées, la rapidité de sa croissance et sa grande résistance à l'influence des vents, est, sans aucun doute, appelé à jouer un grand rôle dans les plantations qu'il serait si utile d'entreprendre en Algérie. Plus nombreuse encore est la collection des Acacias. Ce sout en général, abandonnés à eux-mêmes et non plus cultivés en pots comme dans nos orangeries ou nos serres tempérées, des arbustes très-rameux dès la base, et d'un port touffu assez peu gracieux par suite de l'inégalité dans le développement de leurs rameaux. Toutefois, à côté des espèces peu élevées, il en est d'autres, en plus petit nombre, que leur tige nue à la base, robuste et atteignant de 6 à 8 mètres de hauteur, font rentrer dans la catégorie des arbres de 3e grandeur à ce titre elles pourraient être utilisées sur une assez grande échelle. Les Myrtacées méritent une mention spéciale; les Melaleucas, les Callistemons et les Eucalyptus, ces derniers surtout à cause des avantages multiples qui se rattachent à la plupart d'entre eux, offrent au botaniste comme au sylviculteur de sérieux sujets d'études. On voit au Hamma des Eucalyptus globulus qui, plantés depuis une dizaine d'années, ont dépassé 12 mètres de hauteur, et leur tige un mètre de circonférence à la base. Les Conifères, spécialement le groupe des Araucaria et des Dammara, dont il existe là aussi de si beaux individus, sont peut-être appelés, au moins dans la plupart de leurs espèces, à contribuer à l'œuvre toujours pleine d'actualité du reboisement. Nous en dirons autant de quelques Pins du Mexique, ainsi que du Pinus canariensis. Une petite forêt de ce dernier montre tout le parti qu'on pourrait tirer de cet arbre au

(1) V. Revue hort., 1870, p. 137.

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feuillage long, abondant et gracieux. Ajoutons à cette revue trop succincte la collection des Casuarina. Ces végétaux, si remarquables pour le port et la grande dureté de leur bois, semblent avoir retrouvé, par la manière dont ils prospèrent dans cette partie du Hamma, leurs conditions naturelles de sol et de climat.

L'ancienne école des Vignes occupe la partie la plus élevée du Hamma. La végétation spontanée m'a offert, dans les broussailles environnantes, des buissons parfaitement fleuris d'Anagyris fœtida, Papilionacée ligneuse dont les grosses graines, prises et employées comme celles des Haricots, ont dans les premiers temps de l'occupation occasionné des accidents sérieux à nos soldats. Une Labiée arbustive, le Thymus (Micromeria) inodorus, est trèscommune dans le voisinage; c'est une jolie plante que ses innombrables petites fleurs rosées font prendre de loin pour le Calluna vulgaris en pleine floraison. Le Selaginella denticulata, qu'il ne faut pas confondre avec celui de même nom qui orne si bien les bordures ou les tapis de nos serres, et que M. A Braun a nommé S. hortensis, abonde dans tous les lieux montueux un peu frais et ombragés. Là, comme à la Maison-Carrée et ailleurs, c'est une des premières plantes qui apparaissent sur le sol chaque fois que l'on a fait une tranchée.

Après avoir ainsi rappelé les végétaux les plus remarquables qui sont cultivés dans ce jardin, dont la création date des premières années qui ont suivi la conquête de l'Algérie, quelle est l'impression qui résulte d'une. visite au Hamma? C'est celle dont je voudrais aussi succinctement que possible faire part aux lecteurs de la Revue horticole.

Le Hamma présente une réunion imposante de végétaux. Cette réunion, à cause de la diversité des espèces et des pays d'origine de ces espèces, a nécessité une somme d'efforts considérables; c'est là un titre de gloire pour l'administration créatrice de ce jardin.

La végétation du Hamma offre un aspect grandiose qui étonne celui qui la voit pour la première fois; les plantes y revètent des formes et des proportions inconnues de nos cultures du Nord et qui ne permettent même plus de les reconnaître; ainsi les: Cedrela odorata, Persea gratissima, Erythrina crista-galli et Corallodendron, Tectona grandis, Jacaranda mimosafolia, Cocos australis, et tant d'autres, se développent

UNE VISITE AUX ENVIRONS D'ALGER.

avec une vigueur dont il est impossible de se faire une idée.

Mais cette première impression tout admirative passée, lorsqu'on regarde les choses un peu plus près, on trouve qu'il reste encore beaucoup à faire. Sans parler des plantes ligneuses grimpantes que j'aurais voulu voir plus nombreuses et surtout mieux dirigées, ce qui m'a frappé, c'est combien le côté de l'application semble avoir été négligé. Ainsi, comment se fait-il qu'on n'ait pas tiré jusqu'ici meilleur parti des faits acquis pour la diffusion de certaines espèces arborescentes les Casuarina equisetifolia, Grevillea robusta, Ficus Roxburghii, F. elastica, Eucalyptus globulus, Platanus occidentalis, etc.? Si des plantations de quelques-uns de ces arbres ont été tentées, c'est, en effet, seulement dans ces dernières années, et il semble plus par l'initiative privée que sous l'influence, cependant si légitime en pareille matière, d'un Jardin d'essais. Une collection de vignes avait, il est vrai, été rassemblée; mais il ne semble pas qu'on en ait tiré aucun parti pour l'étude des meilleures variétés à adopter pour la fabrication du vin. Le vin sera certainement, plus tard, une des productions importantes de la colonie algérienne, et c'était un point qui méritait qu'on s'y attachât d'une manière particulière.

La nouvelle administration se propose, croyons-nous, de combler ces lacunes. L'ancienne collection de Vignes du Luxembourg y a déjà été transportée, et la réussite de la plantation en est assurée; de nombreux arbres fruitiers d'Europe ont été ajoutés au petit nombre déjà cultivés. J'ai vu avec plaisir aussi qu'on cherchait à modifier ce que l'état primitif du sol avait pu laisser à désirer et qu'on ne se contentait plus de planter sans faire subir à la terre des travaux préparatoires nécessaires. J'ai eu occasion de voir à l'œuvre la nouvelle administration dans des travaux de terrassement qu'on était occupé à faire dans le carré des orangers, et dont la nécessité était évidente. Il reste encore beaucoup à faire, on le voit. Ajoutons qu'au point de vue scientifique il reste à dé terminer bon nombre d'espèces litigieuses ou nouvelles. Espérons qu'il sera donné suite à un nouveau projet qui consisterait à utiliser, au profit de la science, les matériaux que possède le Hamma.

Deux choses m'ont surtout frappé à Blidah les vastes et remarquables orangeries, et, en second lieu, l'énorme développement des Oliviers plus que séculaires du jardin auquel ils ont donné leur nom. Les Orangers, personne ne l'ignore, constituent un des plus gros revenus de ce pays, ce dont on ne se serait cependant pas douté en voyant laisser à l'abandon des milliers de fruits mûrs dont ces arbres étaient chargés. C'est que

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la saison de la vente étant à peu près passée à cette époque, et les frais de transport assez considérables, les propriétaires n'en auraient retiré qu'une somme sans doute trop peu rémunératrice.

De Blidah on gagne en deux heures les gorges de la Chiffa. Les bords de la route ou plutôt du chemin que je suivis jusqu'à l'entrée de ces gorges ne m'ont offert aucune espèce intéressante. La flore des terres incultes et des taillis répétait à peu près celle des environs de la Maison-Carrée, mais le Chamaerops humilis y est plus abondant.. Le pays est des plus pittoresques : à gauche, la chaîne du Petit Atlas dont les sommets étaient, jusqu'à la limite inférieure du Cedrus atlantica, couverts de neige; à droite, le prolongement de la vaste plaine de la Mitidja. Les gorges de la Chiffa rappellent l'aspect de certaines vallées de nos montagnes du Dauphiné, de la Grave par exemple; elles sont, de même que celles-ci, étroites, sinueuses et très - accidentées; les bords en sont abruptes, d'un accès difficile, souvent même impossible. La végétation arborescente qui en occupe la surface est des moins variées. Le Lentisque et le Caroubier dominent et donnent à l'ensemble cette teinte vert pâle qui caractérise le feuillage de ces deux arbres, puis avec eux le Thuia articulata, le Cytise épineux, la Bruyère en arbre, quelques Oliviers sauvages, etc. Le Laurier rose remplace, aux bords des torrents et jusqu'à 200 ou 300 mètres d'altitude, l'Hippophaë dans nos vallées alpines. C'est à partir de cette élévation que, se resserrant davantage, ces gorges deviennent de plus en plus pittoresques. J'ai pu recueillir, à droite de la route en montant, quelques plantes fleuries ou en fruits dont voici les principales: Helichrysum Fontanesii, Camb, Senecio humilis, Desf., Linum corymbiferum, etc. Je n'arrêtai ma course qu'au ruisseau des Singes, endroit devenu quelque peu célèbre par les essais de naturalisation qui y ont été tentés. C'est là, en effet, que M. Hardy a fait planter, le 29 mai 1866, 26 jeunes individus de Quinquina; malheureusement cet essai n'a donné aucun résultat. Il ne reste plus de Quinquina au vallon des Singes, et, en dehors d'un pied souffrant d'Illicium religiosum et de 3 individus de Thea viridi d'assez mauvaise végétation, nous n'y avons rien vu qui méritât d'être indiqué. Comme terrain et comme climat, l'endroit nous a paru, du reste, assez peu convenable. Maintenant qu'on connaît mieux, par le travail des Anglais dans l'Inde, et des Hollandais à Java, le tempérament des diverses sortes de Quinquinas, il n'y a pas lieu de s'étonner de l'insuccès complet de cette tentative.

B. VERLOT.

CAS D'HYBRIDITÉ DANS LE GROUPE DES QUINQUINAS

Dans la nature, a-t-on dit souvent, rien de | plus rare que les hybrides. Il faut cependant faire une exception pour quelques genres riches en espèces, qui croissent dans les mêmes lieux et fleurissent en même temps, tels, par exemple, que les Verbascum, les Cirsium et quelques autres, dont les hybrides, assez communs, sont aujourd'hui bien connus. Dans les jardins botaniques, au contraire, où beaucoup d'espèces de même genre, et souvent très-voisines, sont rapprochées l'une de l'autre, les croisements sont assez fréquents, et on en observerait plus souvent les résultats, si on semait toutes les graines qu'on y récolte; c'est ce que savent tous les jardiniers qui ont quelques années d'expérience.

Que le même fait arrive dans les plantations d'arbres congénères entremêlés, et fleurissant aux mêmes époques, il n'y a là rien qui doive surprendre. Or, c'est ce qu'on vient d'observer dans les plantations de Quinquinas faites dans l'Inde par ordre du gouvernement anglais. Ces plantations sont en pleine prospérité; les arbres, déjà adultes, y fleurissent chaque année et produisent des graines qui servent à créer de nouvelles plantations, non seulement dans l'Inde, mais dans beaucoup d'autres colonies, et même dans des colonies d'Amérique, qui trouvent plus commode et plus sûr de demander ces graines aux établissements de l'Inde qu'aux contrées américaines d'où les Quinquinas ont été primitivement tirés.

Dans les plantations anglaises de l'Inde, plusieurs espèces de Quinquinas sont rapprochées; de là la possibilité et même la facilité des croisements. M. J. Broughton, chimiste attaché aux plantations de la présidence de Madras, en a communiqué tout récemment de notables exemples à la Société linnéenne de Londres. Il rappelle d'abord le fait bien connu du dimorphisme des fleurs chez plusieurs espèces de Quinquinas, fait déjà remarqué par les Espagnols d'Amérique, qui distinguent les arbres d'une même espèce en mâles et femelles (machos et hembras), suivant que leurs étamines sont longues ou courtes inversement de leurs styles (1), ce qui déjà faisait supposer que des hybrides avaient toute chance d'apparaître dans les semis qu'on ferait des graines récoltées. Le cas s'est effectivement produit, et parmi les hybrides obtenus sans intention de la part des jardiniers attachés à l'établissement, M. Broughton en signale particu

(1) Nous devons rappeler que c'est M. Darwin qui a le premier appelé l'attention des botanistes sur ce dimorphisme des fleurs. Nous en avons parlé à diverses reprises dans la Revue horticole.

lièrement deux : l'un, arbre d'une grande beauté de feuillage, qui réunit au port pyramidal et à la luxuriance du Cinchona succimbra la villosité et les teintes pourpres des espèces qui fournissent les écorces grises; l'autre qui présente combinés les caractères de deux espèces très-différentes, les C. officinalis et C. succimbra. Le premier de ces deux hybrides a été trouvé sous un pied de C. micrantha, ce qui donne lieu de penser que cette espèce est la mère, et qu'elle a été fécondée par le pollen du C. succimbra, planté non loin de là. Dans tous les cas, son hybridité ne semble pas douteuse.

Au surplus, beaucoup de nouvelles variétés de Quinquinas ont déjà été remarquées dans les semis faits avec les graines récoltées sur les plantations des Nilgharies, et ces variétés, assure-t-on, sont au moins aussi différentes du type spécifique d'où elles sont sorties que le sont certaines variétés ou espèces américaines distinguées et nommées par les botanistes, telles que les C. Bonplandiana, Uritusinga, etc. Toute fois, ces variétés passent l'une à l'autre par des gradations insensibles, tellement qu'il serait très-difficile de leur assigner des limites et de les déterminer de manière à les rendre toujours reconnaissables. Sont-elles le produit du croisement, ou résultent-elles seulement du dépaysement des espèces? C'est ce qu'on ne saurait encore dire; la question est à étudier, et elle en vaut la peine, car elle implique des conséquences d'une certaine gravité scientifique.

Puisque nous parlons des naturalisations de Quinquinas, faisons savoir aux lecteurs français qu'on s'en occupe en grand à la Jamaïque et à l'ile Maurice, deux colonies anglaises, où elles promettent de réussir tout aussi bien que dans l'Inde. Ce qui s'est fait parallèlement dans les établissements français est moins avancé; on peut en résumer assez exactement toute l'histoire en quatre lettres Rien! NAUDIN. (Extrait en partie du Gard, Chron.)

Nous ne serions pas étonné que certaines personnes, après avoir lu ce qui précède, mettent en doute la valeur des prétendues hybrides dont il vient d'être question. En effet, pour affirmer que ce sont des hybrides, il faudrait démontrer: 1° que les Quinquinas dont il s'agit sont bien des espèces, et pour cela définir celles-ci; 2° que ces individus issus du croisement sont infertiles, en partie du moins, ce qui ne suffirait pas encore, puisqu'on connaît beaucoup de variétés infertiles. Reste donc le port intermédiaire, caractère qui est commun à

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