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Art. 10 et dernier. Les expériences dureront au moins vingt-quatre heures; elles auront lieu au mois de juin 1870.

Les concurrents devront déposer entre les mains de M. le Trésorier avant le 1er mai la somme de cinq cents francs pour le concours de grands appareils, de deux cents francs pour le concours de petits appareils, soit sept cents francs pour les personnes qui prendront part aux deux concours. Ces sommes représentent les frais incombant à chaque exposant pour l'établissement des réservoirs, des tuyaux de conduite et des abris. Les concurrents seront en outre responsables des accidents et détériorations qui pourraient survenir, de leur fait, dans le local affecté au concours.

Le lieu, le jour et les détails d'organisation seront ultérieurement fixés par la Commission et communiqués aux intéressés, qui devront s'inscrire au siége de la Société impériale et centrale d'horticulture de France, sis à Paris, rue de Grenelle-St-Germain, no 84, avant le 1er mai.

Non seulement l'Exposition universelle internationale de Lyon est définitivement arrêtée, mais son réglement général a paru. Celui-ci nous apprend que, contrairement à nos prévisions, l'horticulture est écartée, sinon d'une manière absolue, mais officiellement. Peut-être trouvera-t-on moyen, comme par charité, de daigner lui accorder une petite place, c'est tout. Mère de l'agriculture et de l'industrie, l'horticulture se trouve supplantée par ses enfants. Nous disons toutefois, relativement à la grande exposition lyonnaise: Est-ce par suite d'un oubli que le réglement qui parle d'agriculture et d'industrie n'a rien dit de l'horticulture qui les précède, puis les pare? Et, si oui, essaiera-t-on de le réparer, et comment?

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M. Emile Cappe, horticulteur, rue de l'Eglise, au Vésinet, bien connu de nos lecteurs pour ses cultures de Broméliacées, dont il possède une des plus belles collections, vient de publier son catalogue pour 1870. Ce catalogue comprend des plantes diverses de serre chaude et de serre tempérée Palmiers, Pandanées, Fougères, les plantes à feuillage ornemental, des plantes pour massifs, c'est-à-dire propres à garnir les corbeilles, les plates-bandes, etc.

A l'occasion des divers articles que nous avons publiés sur certains phénomènes que présentent parfois les fruits, M. L. de Boutteville, de Rouen, nous a écrit une lettre accompagnée d'un dessin que nous reproduirons un peu plus tard.

Voici cette lettre :

Monsieur,

Rouen, le 15 mars 1870.

Les trois faits anormaux que j'ai à vous signaler ont ceci de particulier, qu'ils ne se sont pas montrés accidentellement sur un fruit unique, mais qu'ils sont ou étaient constants, ou à peu près, sur tous les fruits des variétés de Poires ou de Pommes sur lesquelles ils ont été observés.

Voici d'abord le dessin d'une Poire cultivée aujourd'hui en Espagne, dans la province de Huelva, où elle est assez répandue et vendue sur les marchés, sous le nom de Pera parda (Poire grise). Elle est précoce et d'assez bonne qualité. Or, chacun des fruits de cette variété porte sur son corps une, deux, trois et même quatre feuilles. Lorsque, comme c'est le cas pour la Poire qui a servi de modèle pour le dessin cijoint, une seule feuille s'est développée complètement, on voit d'ordinaire, comme ici, le rudiment d'une seconde.

Le second fait m'est fourni par Dalechamp, qui rapporte avoir vu dans le village appelé Fontaines, près de Lyon, des Poires qui portaient une feuille sur le milieu de leur corps. C. Plinii, Hist. nat. Lugduni, 1587, p. 359, en note.

Enfin, Pline (Hist. nat., liv. XV, ch. xv), nous apprend qu'une Pomme existant de son temps avait reçu le nom de Melofolia (Pomme feuillée), parce que une et quelquefois deux feuilles sortaient du milieu du corps du fruit.

Ces faits d'ailleurs n'ont rien de fort surprenant, si l'on considère que les fleurs, et par conséquent les fruits qui leur succèdent, ne sont autre chose que des rameaux raccourcis et modifiés, lesquels peuvent encore accidentellement donner naissance à toutes les parties végétales, soit bourgeons, soit feuilles, qui en naissent ordinairement, tant qu'ils conservent leur aspect normal.

Veuillez agréer, etc.

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L. DE BOUTTEVILLE.

Du 2 au 5 juin 1870, la Société d'horticulture de la Gironde fera à Bordeaux une exposition d'horticulture, ainsi que des arts et industries qui s'y rattachent. Tous les horticulteurs ou amateurs français ou étrangers sont invités à prendre part à cette exposition. Ils devront en faire la demande avant le 1er mai, à M. le docteur Cuigneau, secrétaire général, rue Rolland, 19, à Bordeaux. Des médailles d'honneur, des médailles d'or, de vermeil, d'argent, etc., seront acordées d'après le mérite des objets - à exposés. Le jury se réunira le 1er juin, 9 heures du matin.

L'article que vous avez publié dans la Revue horticole (cahier du 1er mars 1870, p. 95), sur une curieuse anomalie présentée par une Poire, m'engage à vous adresser une note courte sur des faits non identiques, mais analogues.

Les prévisions que nous avions fondées sur le mérite du Choysia ternata n'avaient rien d'exagéré, au contraire, et nous sommes heureux de pouvoir les confirmer de tous points. Il existe en ce moment un pied de cette espèce qui, planté en pleine terre dans la serre tempérée de l'École de médecine, à Paris, est de toute beauté; ce pied porte plus de 40 ombelles de belles fleurs blanches qui, par leur odeur suave, embaument, comme l'on dit, la serre. C'est une espèce qu'on ne saurait trop recommander. On la

CHRONIQUE HORTICOLE (DEUXIÈME QUINZAINE D'AVRIL).

trouve chez MM. Thibaut et Keteleer, horticulteurs à Sceaux. Nous profitons de cette circonstance pour rappeler à nos lecteurs que le Choysia ternata doit être cultivé en serre tempérée froide; l'expérience a démontré que la serre chaude lui est nuisible.

On nous assure que, au Mexique, le Choysia ternata est fréquemment cultivé et planté auprès des habitations. Jusqu'ici les botanistes paraissaient incertains sur la place que cette espèce doit occuper dans les classifications; il n'en est plus de même aujourd'hui, et M. Baillon, professeur de botanique à la Faculté de médecine de Paris, la place dans les Diosmées, dans le voisinage du Zieria trifoliata, avec lequel, en effet, cette espèce a certaines analogies.

M. Boucharlat aîné, horticulteur à Cuire-les-Lyon (Rhône), quartier des Maisons-Neuves, se livre tout particulièrement à la culture des plantes ornementales pour la décoration des jardins, tels que Pélargoniums, Fuchsias, Verveines, Pétunias, Lantanas, Chrysanthèmes, etc. Toutefois, M. Boucharlat ne se borne pas à la culture de ces spécialités; on trouve dans son établissement un grand choix de plantes de serre chaude, de serre tempérée et de pleine terre, etc., ce que démontre le catalogue pour 1870 qu'il vient de publier, et qu'il tient à la disposition de ceux qui lui en feront la demande.

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- M. Duvivier, grainier-horticulteur, 2, quai de la Mégisserie, à Paris, vient de publier un catalogue pour le printemps et l'été de 1870. Ce catalogue est relatif aux Fraisiers et aux Glaïeuls, ainsi qu'à la plupart des autres plantes d'ornement, tels que Dahlias, Fuchsias, Phlox, Pivoines, Chrysanthèmes, Iris, Pentstemons, etc. M. Duvivier vient également de faire paraître un supplément particulier aux graines potagères et fourragères, dans lequel, aux noms des plantes, se trouvent indiqués l'époque où l'on doit exécuter les semis, comment on doit faire et soigner ceux-ci, etc.

Si l'expérience est le seul moyen de vérifier les faits, de s'éclairer et de se ren

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nous

dre compte de leur valeur, c'est, toutefois,
à la condition qu'on pourra les discuter.
Aussi regardons-nous comme un devoir
d'accueillir toutes les observations, les con-
tradictions mêmes, toutes les fois qu'elles
n'ont rien de blessant pour les parties et
qu'elles peuvent servir la vérité. C'est ainsi
qu'après avoir publié les articles élogieux,
mais justes, nous assure-t-on, de M. Sisley
sur le thermostat-thermosiphon,
avons reproduit une lettre de M. Guéroult.
(Voir Rev. hort., 1870, p. 102) qui tendait à
démontrer le contraire. En cherchant à tirer
les conséquences de ces deux lettres, le lec-
teur indécis ne savait à quoi s'arrêter; c'est
pourquoi, complètement désintéressé dans
la question, et n'ayant d'autre but que
d'éclairer nos lecteurs, tout en servant les
intérêts de l'horticulture, nous croyons de-
voir reproduire, sans aucun commentaire
toutefois, les passages d'une lettre écrite à
M. Sisley, au sujet de l'appareil en question.
Voici :

Villiers-en-Proyères, 28 mars 1870.

Monsieur,

.... Je suis étonné que M. Guéroult, régisseur du château de Merville, ne soit pas satisfait de l'appareil de M. Eugène Leau. Il faut que cet appareil ne soit pas monté dans des conditions mandé un autre, j'ai tout à fait lieu d'en être normales; moi-même qui en ai un et en ai comsatisfait; mais il a fallu tâtonner pour effectuer convenablement la pose. De prime-abord je n'avais que 3m 50 de tuyaux de dégagement de fumée, et je n'avais pas de tirage, par conséquent pas de chaleur suffisante ; j'en ai fait ajouter 2m 50, et aussitôt j'ai obtenu ce que je désirais.

Peut-être aussi M. Guéroult n'a pas une longueur suffisante de tuyaux, ou le diamètre de ces tuyaux est insuffisant. Ma serre, disposée en appentis, a 12 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur, et malgré la rigueur de l'hiver que nous venons de traverser, j'ai constamment obtenu 16 à 18 degrés centigrades avec une dépense insignifiante, puisque pendant tout l'hiver je n'aurai pas brûlé pour plus de 60 fr. de coke. L'appareil est 1m 10 centim. de diamètre de tuyaux, Il n'est pas douteux pour moi que si l'appareil, dans une condition donnée, ne fournit pas ce qu'on peut en attendre, cela provient soit d'un vice de pose, soit de l'insuffisance du diamètre des tuyaux de chauffage ou de tirage. C'est donc à l'horticulteur à chercher, et bien certainement il ne doit pas s'en prendre à l'appareil qui est parfait.

Je vous autorise à publier cette lettre, et même je vous engage instamment à le faire dans l'intérêt de tous.

Agréez, etc.

CRINON.

Le catalogue de M. Crousse, horticulteur, faubourg Stanislas, 47 et 49, à Nancy, pour 1870, vient de paraître. Indépendamment des plantes cultivées spécialement pour la décoration des jardins, tels que Pélargoniums zonales et autres, Verveines, Pétunias, Héliotropes, etc., M. Crousse cul

tive les plantes de serre chaude et de serre tempérée, des arbustes de terre de bruyère et autres, des collections de plantes vivaces, de Pivoines Delphinium, etc., des plantes à feuillage, etc.

D'où vient le Begonia Laura? Nous ne saurions le dire; ce que nous pouvons affirmer, c'est qu'il n'est guère possible de voir une meilleure plante ornementale. Depuis plus d'un an que nous l'observons au Fleuriste de Paris, nous l'avons toujours vu chargé de fleurs. Les boutures mêmes qu'on ne peut faire qu'avec des rameaux à fleurs (il n'y en a jamais d'autres) sont à peine reprises qu'elles se couvrent de fleurs. Un fait assez singulier, c'est que, malgré cette floribondité excessive, les plantes sont relativement vigoureuses. En attendant que nous donnions une description, peut-être même une figure du B. Laura, nous le recommandons vivement aux amateurs de belles et bonnes plantes.

Un établissement d'horticulture dont nous avons plusieurs fois cherché à faire ressortir l'importance est celui de M. A. Sénéclauze, à Bourg-Argental (Loire). Il est difficile, si on ne l'a pas vu, de se faire une idée des plantes qu'il contient. Ce ne sont pas seulement les amateurs qui peuvent trouver de quoi enrichir leurs collections; les botanistes pourraient y rencontrer de vieilles. espèces précieuses qu'ils ne rencontreraient que très-rarement ailleurs. Un supplément aux Conifères que nous avons sous les yeux, et que vient de publier M. A. Sénéclauze, prouve que, dans ce groupe aussi dont l'auteur est tout particulièrement amateur, l'établissement gagne tous les jours. Cette fois encore, et ainsi qu'il est dans l'habitude de le faire, M. A. Sénéclauze, à la suite du nom des plantes qu'il énumère, en a fait une description, ce qui donne une grande valeur à l'opuscule qu'il vient de publier. Nous n'essaierons pas d'indiquer les nouveautés qu'il contient. Nous nous bornerons à la citation de deux plantes des plus remarquables au point de vue scientifique surtout. C'est une variété du Cèdre du Liban et une variété de Mélèze d'Europe. La première (Cedrus Libani decidua) n'est pas nouvelle; nous l'avons décrite dans la 2e édition de notre Traité des Conifères, p. 372. Vu l'importance du fait, nous croyons devoir rappeler ce que nous en avons dit, l. c.

Plante buissonneuse, souvent rabougrie, d'une croissance lente. Branches assez nombreuses, courtes. Ramilles très - rapprochées, courtes. Feuilles caduques, à peu près semblables à celles

du type.

Cette variété, des plus remarquables, a été obtenue vers 1851, par M. A. Sénéclauze. Si elle ne présente pas d'avantage au point de vue de

l'ornement, il en est tout autrement au point de vue scientifique; sous ce rapport, en effet, elle semble d'abord établir une liaison entre les Cèdres et les Mélèzes, et, de plus, elle démontre la vérité de ce fait que j'ai plusieurs fois soutenu : << que d'une plante à feuilles caduques pouvait sortir une plante à feuilles persistantes, et vice versa. Lorsque tout récemment, 13 février 1866, - j'eus de nouveau l'occasion de revoir cette variété, et quoiqu'elle fût très-bien portante, elle était complètement dépourvue de feuilles, et son aspect, alors, avait beaucoup d'analogie avec celui que présente, dans nos cultures, le Larix Siberica. »

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L'autre plante dont nous avons à parler est tout à fait le contraire du Cedrus Libani decidua; c'est le Larix Europaa sempervirens. Voici ce qu'en dit l'obtenteur :

Feuilles solitaires, linéaires, planes, arrondies en dessus, marquées en dessous par des lignes glaucescentes séparées au milieu et bordées de chaque côté par une nervure saillante, longues de 1-2 centimètres, larges de 1 millimètre, étalées, nombreuses, sessiles, persistantes pendant trois ans au moins, d'un beau vert foncé, brusquement terminées par un mucron aigu.

Voilà une découverte bien faite pour étonner les botanistes classificateurs, et qui forme un contraste frappant avec notre Cedrus Libani decidua. Cette belle et curieuse nouveauté a été trouvée dans nos nombreux semis, âgée de deux ans, en 1868; seule elle restait couverte d'une fraîche verdure, après les froids, à côté des centaines de mille de Mélèzes, tous dépourvus de feuilles.

jeunes greffes, ne se sont nullement démentis et Depuis cette époque, soit le pied mère, soit les maintiennent bien leur feuillage d'un beau vert foncé, quoique exposé à toutes les intempéries de l'hiver.

Bien que très-exceptionnels, les deux faits que nous venons de rapporter n'en ont pas moins une très-grande importance par les conséquences qu'on peut en tirer; nous les signalons tout particulièrement à ceux qui s'occupent de l'étude des êtres au point de types. Disons toutefois que ces faits ne sont vue organique, et surtout de la définition des pas les seuls, et que nous en connaissons passablement d'autres qui leur sont analogues.

pomologique qui doit tenir sa prochaine ses- A l'occasion de la réunion du Congrès sion à Marseille, la Société d'horticulture de Marseille fera une Exposition dont le titre : Exposition internationale méditerranéenne, indique qu'elle comprendra tout ce qui a rapport à l'horticulture proprement dite, ainsi que les objets artistiques ou industriels qui s'y rattachent. Le passage suivant, que nous extrayons du programme, indique assez nettement le but que se propose la Société. Voici:

La Société d'horticulture de Marseille, désireuse de réunir dans cette ville les fruits, légu

ANTIGONON LEPTOPUS.

1er septembre 1870.

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Tout exposant est tenu d'adresser (franco) sa demande à M. le président de la commission du concours méditerranéen; elle devra mentionner ses nom, qualités et demeure, et désigner en mètres carrés la superficie que ses produits devront occuper. Cette déclaration doit être faite au plus tard le 20 août 1870, et contenir la liste exacte des objets qu'on a le projet d'exposer, et le nom du représentant de l'exposant, dans le cas où il ne pourrait venir lui-même; toutefois, le représentant sera muni d'une autorisation écrite de l'exposant et aura droit à son entrée durant toute l'Exposition.

mes, plantes industrielles et tous ceux de leurs | Marseille, allées de Meilhan, 54, au plus tard le produits qui peuvent être utiles au commerce et à l'industrie, convie à cette Exposition, non seulement les possessions françaises baignées par la mer Méditerranée, mais encore l'Italie, les Etats pontificaux, l'Espagne, la Turquie, l'Egypte, la Grèce, le Maroc, le royaume de Tunis et toutes autres contrées faisant partie du bassin de la mer Méditerranée. Elle espére que son appel sera entendu et qu'on parviendra ainsi à réunir dans la ville de Marseille une collection de tous les produits qui font ou peuvent faire plus tard le sujet d'un commerce utile à ces contrées : toute plante industrielle, tout légume comestible dans son pays de production et tout fruit sera reçu avec reconnaissance; l'on devra y joindre des échantillons des plantes industrielles et des objets auxquels on les emploie dans chaque pays d'origine; le tout sera soigneusement rassemblé et étiqueté; ces produits seront soumis à l'examen d'un jury composé d'hommes, qui désignera lui-même son président et son secrétaire. Chaque exposant est tenu de fournir au jury une notice explicative sur les produits présentés au concours et sur leur utilité dans le pays de production. Cette notice, à double exemplaire, doit être remise au secrétaire général de la Société d'horticulture de

Les objets doivent être rendus franco au lieu de l'Exposition, au plus tard le jeudi 8 septembre 1870, à cinq heures du soir, vu que le jury se réunira le vendredi, à dix heures du matin.

A cause du plébiscite qui doit avoir lieu le 8 mai, l'Exposition horticole qui devait se tenir à Dijon le 7 mai est remise au 14 et durera jusqu'au 22. En conséquence, les demandes d'admission seront reçues jusqu'au 10 mai. E.-A. CARRIÈRE.

ANTIGONON LEPTOPUS

Voici une plante nouvelle qui fera rapidement son chemin et qui va se populariser, dit-on, en un tour de roue de la fortune. Il y a même lieu de s'étonner qu'elle ne soit pas déjà introduite depuis longtemps et répandue dans les cultures. C'est une des plus charmantes Lianes qui soient au monde, et quand ses longs rameaux grimpants disparaissent sous leur épais manteau de feuilles calycinales roses, l'effet ne peut en être comparé qu'à celui du Bougainvillea.

L'Antigonum leptopus, Hook. et Arn., est une Polygonée américaine, à tiges grêles, comme l'indique son qualificatif; à feuilles ovales, hastées, acuminées, profondément cordiformes à la base, courtement pétiolées, glabres. Les fleurs, rassemblées en grappes, terminées par deux vrilles prenantes, ont des bractées subulées et des pédicelles grèles. Les sépales, longs de 6-8 millimètres, sont de deux sortes les extérieurs cordiformes aigus, à bords réfléchis; les intérieurs plus petits, oblongs-aigus. C'est leur nuance d'un beau rose vif qui fait le mérite ornemental de la plante. Le tube staminal est muni d'une dent triangulaire entre les bases des filets pubescents; l'ovaire, ovoïde, est surmonté par trois styles à stigmates réniformes.

«Quand je vis cette plante pour la première fois, écrivait le docteur Seemann au docteur Hooker, « dans une excursion botanique, près de Mazatlan, sur la côte ouest du Mexique, je déclarai que c'était le plus

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beau végétal que nous eussions vu pendant notre voyage. Chaque buisson était couvert de fleurs, dans une telle profusion, qu'on pouvait à peine apercevoir çà et là une feuille. Dans cette partie du Mexique, les indigènes l'appellent « Rosa de Magito; » et au Nicaragua, où je la trouvai en 1867 et 1868, elle prend le nom de « Rosa de montana (Rose des montagnes). Bien entendu, quand on regarde de près la forme des fleurs, elle ne ressemble en rien à celle d'une Rose; mais de loin, une comparaison avec la reine des fleurs vient naturellement à l'esprit, l'extérieur des sépales étant d'un rose charmant, un peu plus intense à l'intérieur. Les fleurs, disposées en grappes et panicules, se montrent avec une abondance sans égale, et les arbustes paraissent recouverts d'un vaste manteau rose. Comme beaucoup de Polygonées, les fleurs durent plusieurs semaines. >

M. Seemann nota la présence de cette plante depuis le nord du Mexique jusqu'au Nicaragua, sur toute la côte ouest de l'Amérique. Après avoir longtemps cherché sans succès des graines mûres, il finit par en trouver une demi-douzaine seulement qu'il expédia aussitôt à M. William Bull (de Londres). C'est de cet envoi que sont sorties les plantes mises aujourd'hui au commerce et qui vont rapidement faire connaître et apprécier cette jolie Liane.

Je dois ajouter que M. Wallis, collecteur de M. Linden, constate la présence de cette

liane sur la côte américaine jusqu'à l'Equateur et qu'il l'introduisit vivante à Bruxelles, d'où des échantillons furent envoyés dès 1867 au docteur Hooker, à Kew.

On rencontre encore l'Antigonon leptopus au Guatemala, à la Jamaïque, à la Nouvelle-Grenade et dans la Nouvelle-Californie. Mais le docteur J.-D. Hooker, qui vient de figurer la plante dans le Botanical Magazine (1), prétend qu'elle est cultivée et non spontanée dans ces dernières localités. Il ajoute même que la plante qui a servi au dessin de Fitch, auquel je fais allusion, vient de graines envoyées à Kew, des îles Sandvich (Honolulu), où elle est cultivée depuis longtemps. Cette assertion de M. Hooker est combattue par un des collecteurs botanistes de la Société d'horticulture de Londres, M. Weir, qui dit avoir constaté en 1863 la présence de l'Antigonon dans les forêts du Bas-Magdalena, où les natifs l'appellent « Bellissima. » Il n'y a rien là de contraire à la vraisemblance. L'aire de dispersion de certaines plantes est très-étendue.

| Je voyais dernièrement dans un très-remarquable herbier sud-américain qu'une petite Fougère, le Rhipidopteris peltata, Schott, se rencontre du Mexique au Pérou, dans les Antilles, le Vénézuala, la Colombie, toutes les Andes, etc. Que de plantes sont plus cosmopolites encore! Je ne vois donc rien d'étonnant que l'Antigonon soit aussi répandu dans ces régions. J'ajoute que M. Weir décerne à cette plante, qu'il vit d'abord sur les côtes grenadiennes, du pont d'un steamer, sans pouvoir reconnaître l'espèce, les mêmes éloges pompeux que le docteur Seemann.

Attendons la floraison prochaine de l'Antigonon, afin d'en parler à l'aise et de visu, et jusque-là recommandons- en l'acquisition à tous les amateurs de belles plantes. On le trouve à Londres, chez W. Bull, Kings road, Chelsea, London, et très-probablement les principaux horticulteurs français, comme MM. Thibaut et Keteleer, à Sceaux (Seine), l'auront bientôt sur leurs catalogues. Ed. ANDRÉ.

UN MOT SUR QUELQUES CUCURBITACÉES

Les années se suivent et ne se ressemblent pas, dit-on, et on a raison de le dire : en effet, nous avons cultivé avec le plus grand succès, et obtenu les meilleurs résultats, en 1868, de quatre espèces ou variétés de Courges, Potirons, etc. Ces quatre Cucur bitacées, sur lesquelles nous appelons l'attention des amateurs de ces bons fruits, sont:

1° La Courge musquée du Canada, à fruits ronds, très-aplatis aux deux pôles; côtes peu prononcées; écorce jaune aurore, lisse, luisante et légèrement brodée; chair jaune assez épaisse, très-sucrée et féculente. Très-fertile et de bonne qualité.

20 Courge blanche melonne; fruit rond, aplati aux deux pôles; côtes peu apparentes; peau rosée, veinée de blanc, lisse et brillante, très-peu brodée; chair presque blanche, assez épaisse, sucrée et féculente. C'est une vraie crème en potage que cette variété, qui est productive et délicieuse.

3 Courge sphéroïde; fruit allongé, aplati du côté du pédoncule, et se terminant en pointe à l'extrémité de l'ombilic; côtes à peine sensibles; écorce d'un blanc verdâtre, lisse, unie et très-luisante; chair jaune pâle, zonée de vert immédiatement sous l'écorce, sucrée, pulpeuse et légèrement féculente. Excellente variété.

4 Courge arquée; fruit long de 60 à 80 centimètres, recourbé sur lui-même, toujours du côté du pédoncule, et formant massue presque sans côtes; écorce tantôt jaune, tantôt vert sombre et quelquefois ma(1) La Flore des serres, Van Houtte, vient également de publier une figure de l'Antigonon.

culée de vert foncé et de jaune clair, mais sur des fruits tous séparés les uns des autres, quoique appartenant au même pied. Sur d'autres plantes, on remarque des fruits de couleur unique, soit jaune, soit vert foncé; la chair est jaune, épaisse, pulpeuse et de bonne qualité, sans toutefois être aussi sucrée que les précédentes.

Encouragé par ce premier succès, malgré notre peu de goût pour ces fruits, nous reçûmes, au printemps de 1869, une vingtaine de Cucurbitacées qui nous furent envoyées par M. le docteur Cénas, de Meyzieux (Isère), qui s'occupe avec autant de zèle que de savoir de la classification des Pommes de terre, des Melons, des Haricots, etc.; en voici la liste par ordre de numéros sur notre catalogue. Sans observer aucune classification, nous nous bornons à les signaler :

No 1, Courge Dame-Jeanne, moins tardive que celle de l'Ohio. - N° 2, Courge Giraumont de la Chine. No 3, Courge Dame-Jeanne Green-Obloise. -N°4, Courge Potiron de Montpellier, de la Fourmillière.

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No 5, Courge Mme Prudhomme. - No 6, Courge de Jérusalem. No 7, Courge de Hongrie. - N° 8, Courge verte de Montpellier. No 9, Courge de Chypre. - No 10, Courge Reine des Courges. No 11, Courge du Brésil, hybride, excellente au gratin, sucrée. - No 12, Courge Poire rouge, section des Ohios. No 13, Courge Sucrière, excellente au sucre, très-productive.- N° 14, Courge Potiron doré de la Chine. No 15, Courge Aubergine. No 16, Courge jaune de l'Oisan. - N° 17, Courge de l'Ohio, très

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