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principes solides et liquides renfermés à l'intérieur, on comprendra combien il est nécessaire de faciliter cette fonction, ce à quoi l'on parvient en maintenant les écorces propres, en les dépouillant de tous les corps qui les recouvrent. Les tiges des arbres surtout doivent être débarrassées de ces parties inertes, subéreuses, plus ou moins épaisses qui gênent au développement des parties vivantes sous-jacentes, et qui de plus servent d'abri à des milliers d'insectes qui trouvent là les meilleures conditions de conservation et de multiplication. On se débarrasse de ces parties mortes à l'aide de couteaux, de serpettes, de grattoirs, ou mème de serpes ou de haches si les parties sont dures et que les arbres soient gros. Cette opération terminée, si l'on peut barbouiller les tiges avec un lait de chaux, l'opération sera encore bien préférable. Nous conseillons même d'enduire tous les ans d'un lait de chaux les tiges de tous les arbres fruitiers. Cette opération qui n'est ni dispendieuse ni longue, et à laquelle on ne fait pas assez attention, est peut-être l'une des plus importantes; elle garantit l'écorce des jeunes arbres,

les protège même contre l'ardeur du soleil, fait disparaître les Mousses et les Lichens, parasites extrêmement nuisibles, et qui en conservent d'autres : des insectes qui ne le sont guère moins.

Toutes ces opérations doivent se faire lorsque les arbres sont dépourvus de feuilles, c'est à dire de novembre à mars.

Une autre opération très-bonne aussi, et qu'on néglige beaucoup trop, est le nettoyage ou émondage des arbres fruitiers en plein vent. Trop souvent, en effet, dans les vergers, on se contente de planter les arbres fruitiers, puis on les abandonneà eux-mêmes. Alors, il arrive souvent que certaines parties se développent outre mesure au détriment d'autres qui restent stationnaires, d'où rẻsultent des arbres mal faits. Un grand tort surtout, c'est de ne pas enlever les branches qui font confusion, qui empêchent la lumière d'arriver dans les parties inférieures de l'arbre, qui sont buissonneuses, parfois chargées de parties mortes ou languissantes, qui, en affamant les arbres, ne produisent que peu de fruits, souvent petits, et de peu de valeur. BRIOT.

CULTURE DES ANANAS (1)

On choisira un belle journée pour ôter les chassis qui recouvrent les Ananas, et si l'on avait affaire à une serre à deux pentes, il n'en faudrait ôter que la moitié, afin que les deux côtés soient plantés de plantes d'égale force; au contraire, il faudrait ôter tous les

châssis si l'on avait affaire a une serre adossée, afin de choisir pour le premier rang les plus petites plantes, et en finissant le quatrième et dernier par les plantes les plus élevées, afin qu'elles jouissent toutes également de l'air et de la lumière.

On doit aussi tenir compte des variétés que l'on dispose, afin de les grouper entre elles. Il sera toutefois préférable de diviser la serre en plusieurs sections, à l'aide de cloisons vitrées, afin que les variétés hátives soient plantées ensemble, tandis que les tardives seraient également placées dans un compartiment à part; alors les mêmes variétés fleuriront à peu de chose près à la même époque, et l'on pourra, à l'aide de cette combinaison, et en raison des besoins, augmenter ou diminuer à volonté l'air et la chaleur. Cette combinaison qui est certainement la meilleure, puisqu'elle permet d'avoir chaque année un ou plusieurs compartiments de libres pour renouveler la plantation, exige que le chauffage soit construit de telle sorte qu'il puisse chauffer à la fois ou séparément chaque division de la serre, résultat qu'on obtient très-facilement à l'aide de robinets d'arrêt. Au reste, un appareil (1) V. Revue hort., 1870, p. 38.

ainsi organisé présente une notable économie de temps et de combustible, et rend de très-grands services lorsqu'on s'occupe de la culture des Ananas.

A l'aide d'une bêche, on soulève avec précaution chaque plante, en ayant soin de laisser adhérer aux racines la terre qui les enveloppe; tandis qu'un homme apporte de la couche les plantes, un autre les reçoit et ôte, avant de les planter, les premières feuilles de la base, afin de supprimer les jeunes œilletons qu'elles abritent, et mettre à nu les protubérances qui soulèvent l'écorce de la tige, et qui ne sont autre chose que des embryons radiculaires. On enterre ensuite chaque plante avec précaution, et la terre extraite du trou sera replacée autour du collet, en la tassant fortement pour prévenir tout vacillement et faciliter la reprise d'une manière plus complète. Il est bien entendu que les racines auront été respectées et étalées dans tous les sens, et que les plantes seront en outre placées à 6 centimètres environ plus profondément qu'elles n'étaient dans la couche, afin d'obliger les racines supérieures à se développer et à se fixer de suite au sol.

Les deux premiers rangs plantés en échiquier, on étendra sur la surface 3 centimètres de paillis, composé de fumier à moitié consommé, pour favoriser l'imbibition du sol, et l'on continuera la plantation des deux derniers rangs, en opérant de la même façon et prenant les mêmes dispositions pour

CULTURE DES ANANAS.

étendre le paillis. Il ne restera plus, pour terminer la plantation, qu'à donner une bonne et régulière mouillure aux plantes, en se servant pour cela d'arrosoirs à pomme, afin que l'eau serve en outre de bassinage et entraîne avec elle la terre ou le fumier qui seraient retenus à l'intérieur des feuilles. La quantité d'eau à distribuer dépendra du degré de sécheresse du sol occupé par les Ananas; cette quantité pourra varier entre un ou deux litres par plante.

Lors de la construction de la serre, on aura dû faire sceller sur les murs qui bordent l'allée, et à 3 mètres de distance entre elles, des tiges de fer ayant 75 centimètres de hauteur et percées de trois trous placés à 25 centimètres entre eux, qui serviront à maintenir trois fils de fer galvanisé, no 14, qu'on tendra dès que la plantation sera terminée, pour garantir les jeunes feuilles. contre les accidents que pourraient occasionner les allées et venues exigées pour les besoins du service. On terminera toutes ces opérations en fermant hermétiquement avec de la mousse toutes les issues, sauf les portes de service, de même qu'on enlèvera les accessoires qui avaient servi à la plantation, après avoir nettoyé toutes les ordures faites pendant le cours de ce travail.

Pendant la nuit la serre sera recouverte de deux rangées de bons paillassons, afin de mieux concentrer la chaleur, et dans le courant de la journée et lorsque le soleil fera monter le thermomètre au-dessus de 35 degrés, il faudra jeter quelques paillassons sur la serre pour ombrer les plantes pendant une dizaine de jours; afin d'atténuer encore cette aridité si préjudiciable à la reprise des Ananas, il faudra donner trois bassinages par jour, dont un en commençant la journée, un autre vers le milieu du jour et le troisième le soir. A moins de grands froids, celui du matin et du soir auront lieu jusqu'à la floraison des plantes, tandis que celui de la journée cessera lorsque les plantes seront reprises, ce qui devra avoir lieu quinze jours ou trois semaines après la plantation.

A l'intérieur de la serre et à l'aide du chauffage, la température sera maintenue entre 18 et 22 degrés, tandis que dans l'intérieur de la bâche, elle devra être constamment de 28 à 35 degrés, et cela par tous les temps, soit froids, brumeux ou humides.

Malgré tous les soins apportés à la déplantation et à la transplantation des Ananas, les racines auront éprouvé des troubles qu'il faut réparer; aussi, pendant un mois environ, qui sera nécessaire pour que la reprise ait lieu, devra-t-on éviter de leur donner de l'air, soit à l'aide de crémaillères, soit en laissant les portes ouvertes; les bassinages et les paillassons serviront de régulateur les jours où les rayons solaires seront trop vifs, et ce n'est qu'un mois après

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la plantation qu'on devra renouveler l'air de la serre par une belle journée et pendant une heure ou deux seulement. A dater de cette époque, il faudra consulter très-souvent les thermomètres et principalement celui placé dans l'intérieur de la terre, afin que la chaleur soit uniforme et que l'on puisse donner aux plantes les arrosages nécessaires à leur développement; on augmenterait ou on diminuerait les arrosements selon l'état de sécheresse de la terre, et à ce sujet nous ne saurions trop rappeler que les Ananas préfèrent une humidité soutenue à une sécheresse permanente dans laquelle trop de jardiniers cultivent ces plantes. Tenues constamment dans une terre sèche, les plantes restent maigres et rabougries, et leurs fruits se montrent le plus souvent avant que les plantes aient acquis leur maximum de développement. Il sera toutefois urgent de se rappeler qu'aux arrosages copieux et abondants, faits toujours avec de l'eau maintenue à la température de la serre dans laquelle ils sont placés, les Ananas exigeront une température dans les mêmes proportions, résultat qu'on obtiendra à l'aide du chauffage et dont les degrés de chaleur voulue sont indiqués plus haut.

A l'approche des grands froids, bassinages et arrosements doivent être donnés trèsmodérément, surtout si le chauffage était insuffisant pour maintenir pendant la froidure la chaleur au degré nécessaire; dans ce dernier cas, il serait préférable de les supprimer tout à fait pendant la période de mauvais temps. On profiterait en outre de ces mauvais jours pour nettoyer les feuilles avariées et arracher les herbes qui poussent dans la bâche.

Traités ainsi, on arrive facilement au commencement de mars. A cette époque, où les jours commencent à grandir et le soleil à prendre de la force, la végétation aidée par la chaleur artificielle, qui, moins que jamais, ne devra faire défaut, les plantes atteindront leur plus grand maximum de développement, ce qui est important; des Ananas qui végétent donnent très-rarement de bons résultats, et s'ils ont passé un mauvais hiver, privés de l'humidité et de la température qu'ils réclamaient, les pieds seraient naturellement disposés à fructifier plus tôt, et les fruits obtenus dans ces conditions seraient moins gros et moins avantageux sous tous rapports, puisque l'amateur n'aurait que des fruits défectueux à offrir ou à consommer, tandis que le marchand serait exposé à un déficit considérable, et d'autant plus important, que les variétés telles que : l'Ananas de la Martinique, le Comte de Paris, étant très-hàtives, leurs fruits mûriraient l'été, et qu'à cette époque de l'année ils ont beaucoup moins de valeur; car, il ne faut pas l'oublier, l'Ananas est un des

meilleurs fruits d'hiver; aussi tous les efforts | du cultivateur doivent-ils tendre à amener les plantes à fructifier de telle sorte, que les produits arrivent dans celte saison. Cependant, nous le reconnaissons, quoi qu'on fasse, certaines variétés se refusent à cette combinaison, et malgré tous les efforts des cultivateurs, il n'est pas rare de voir des écarts de maturité de six mois, d'une année même, dans les mêmes variétés et pour des causes peu connues jusqu'ici. Toutefois, ceci est une exception, et nous verrons plus loin comment il faut traiter ces plantes rebelles.

Très-fréquemment, on aperçoit au printemps et sur beaucoup de feuilles de larges taches d'un blanc jaunâtre que l'on serait tenté de prendre pour des coups de soleil, ce que nous-même avons cru pendant trèslongtemps. Lorsqu'en observant de nouveau, nous nous sommes aperçu que ce fait était dû à l'absence de lumière; que celle-ci n'ayant fixé dans les tissus et d'une manière incomplète qu'une petite quantité de carbone; l'acide carbonique, peu ou point décomposé empêche les combinaisons de se faire dans de bonnes conditions, et qu'alors

les tissus qui les composent, restent engorgés de fluides aqueux qui rendent molles et flasque les parties malades. Le soleil du printemps et l'air plus abondant que la température plus élevée obligera de donner aux plantes répareront bien vite cet accident.

Dans les premiers jours de mai, on fera les bassinages plus copieux et plus abondants (à l'exception toutefois des plantes qui commenceraient à marquer(1) ou qui seraient en fleurs); ils seront donnés le soir à la chute du jour, et le matin une heure au moins avant le lever du soleil, pour que les feuilles aient le temps d'absorber cette bienfaisante rosée. Les arrosements ne seront pas non plus négligés. C'est toujours l'état de sécheresse de la terre qui indiquera la quantité d'eau à employer; donnés le soir, ils remplaceront le bassinage, surtout si on a la précaution de répandre quelques arrosoirs d'eau dans le sentier de la serre, qui, en se vaporisant, distend les canaux séveux après s'être répandue sur la surface des feuilles. E. LAMBIN.

(La suite prochainement.]

ORANGER MANDARINIER

La notice que j'ai publiée l'année der- | nière (voir Revue horticole de 1869, p. 445) sur l'Oranger du Japon, ou Kum-Kouat, paraît avoir piqué la curiosité d'un certain nombre d'amateurs d'Hespéridées, à en juger du moins par les lettres qu'ils m'ont écrites; je suis donc autorisé à croire que je les intéresserai encore par le peu que je suis en mesure de leur communiquer au sujet d'un autre arbre du même groupe, qui n'est déjà plus une nouveauté, mais qui n'est pas encore une vulgarité. Il le deviendra peut-être d'ici à quelques années.

Cet arbre, ou plutôt cet arbrisseau, car il ne dépasse guère 4 mètres, et souvent ne les atteint pas, est l'Oranger mandarinier (Citrus deliciosa, Ten.), dont l'introduction en Europe ne remonte peut-être pas à trente ans. Les deux célèbres auteurs de l'Histoire naturelle des Orangers, Risso et Poiteau, ne le connaissaient pas, car ils n'en parlent que par oui-dire et d'une manière fort inexacte; aujourd'hui même, malgré l'abondance relative des Oranges mandarines sur le marché de Paris, qui les tire principalement d'Alger, peu de personnes connaissent l'arbre qui les produit. Cà et là, dans les collections, on en voit quelques maigres sujets greffés sur Bigaradier, en pots ou en caisses, auxquels, à cause de leur peu d'apparence, on ne fait guère attention. Cependant le Mandarinier est digne de toute la sollicitude de l'arboriculteur méridional, non seulement par l'excellence de ses fruits,

qui n'ont que le tort d'étre de moitié ou des deux tiers plus petits que les Oranges communes, mais aussi par sa rusticité, certainement plus grande que celle de l'Oranger ou du Bigaradier. Pour ces deux raisons, le Mandarinier me paraît appelé à devenir populaire dans toute la région où croît l'Oranger, et même probablement un peu plus au nord.

Comme espèce, il me paraît très-distinct de tous les autres arbres et arbrisseaux de la famille. Sa taille, ai-je déjà dit, est peu élevée, ce qui le prédispose à la culture sous verre, c'est-à-dire dans ces vergers vitrés si communs aujourd'hui en Angleterre (Orchard Houses). Lorsqu'on l'abandonne à lui-même, sans le greffer et sans supprimer les branches qui naissent au bas de sa tige, il prend assez habituellement la forme d'un grand buisson. Ses rameaux sont armés de longues épines, plus grèles que celles de l'Oranger. Ses feuilles, très-caractéristiques, sont longuettes, parfaitement lancéolées, très-entières, aiguës aux deux bouts, lisses, luisantes, d'une verdure plus claire que celle des feuilles de l'Oranger; elles sont

(1) Marquer, se dit des plantes qui commencent à montrer leurs fruits.

« Marquer. Expression en usage en parlant des différentes plantes lorsqu'elles commencent à montrer leur inflorescence. Bien qu'elles aient été plantées très-tardivement, ces plantes commencent à marquer. Ces œilletons, quoique très-forts, ne marqueront pas cette année. » (CARRIERE, Encyclopédie horticole, p. 342.)

CUPRESSUS MAC-NABIANA.

aussi beaucoup plus petites, et leur pétiole, un peu grêle, n'est ni ailé, ni même marginé. Les fleurs sont petites, très-blanches et parfumées. Quant au fruit, c'est une baie de la grosseur et presque de la forme d'une belle Pomme d'Api, c'est-à-dire une sphère un peu aplatie, à peau sensiblement chagrinée, d'un orangé rouge assez vif, et d'une odeur plus forte que celle de l'Orange commune, tous caractères qui rapprochent un peu la Mandarine de la Bigarade; mais elle diffère du tout au tout de cette dernière par la saveur de sa pulpe, qui est douce et sucrée; celle de la Bigarade, aigre et amère, n'est pas mangeable.

On rattache au Mandarinier, comme simple variété, l'Oranger Tangerin, dont on dit les fruits piriformes et plus petits que les Mandarines. Ne connaissant pas cet arbre, je n'en puis rien dire de certain, sinon qu'il me paraît d'avance devoir intéresser beaucoup d'amateurs. Pour le moment, je me borne à leur conseiller d'en prendre note, en attendant qu'ils puissent se procurer l'arbuste. C'est lui que le célèbre arboriculteur anglais, M. Thomas Rivers, recommande le plus pour les ver

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gers vitrés, surtout à cause de sa petite taille (1 mètre à 1m 50, rarement 2 mètres), qui permet de le loger dans les serres les plus basses et de la cultiver dans des pots de moyenne grandeur.

Le Mandariner est déjà commun dans les jardins d'amateurs de Perpignan. Il y vient à toutes les expositions et y endure, sans souffrir et sans protection d'aucune sorte, toutes les gelées des hivers, même des hivers relativement rigoureux qui se font sentir de loin en loin, et qui maltraitent assez fortement les Orangers ordinaires. Je crois que des froids de 10 degrés au-dessous de zéro, qui ne seraient pas de longue durée, lui feraient peu de mal, surtout s'il était abrité par un mur et bien exposé au midi. Dressé en espalier, et au besoin couvert de palllassons pendant les plus fortes gelées, il pourrait, je crois, prospérer bien en dehors de la région proprement dite des Oliviers. Il est vraisemblable cependant que, pour mûrir ses fruits, il lui faut toute l'ardeur du soleil méridional.

Aux amateurs d'essayer et de nous dire un jour si ces prévisions sont fondées. NAUDIN.

CUPRESSUS MAC-NABIANA

Arbrisseau ordinairement buissonneux, | odeur persiste très longtemps après les

atteignant 5 mètres environ de hauteur; à mains.

écorce rouge brunâtre; à ramilles nombreuses, courtes, écartées à angle droit,

grosses, subtétragones par l'imbrication des feuilles, qui sont glaucescentes; chatons mâles excessivement nombreux et dégageant un pollen d'un beau jaune, excessivement abondant; strobiles brun foncé luisant, très-solidement attachés par un pédoncule ligneux, gros, d'environ 2 centimètres de diamètre, composés de six écailles plus ou moins quadrangulaires, portant vers le milieu, plus souvent vers leur sommet, une forte protubérance arrondie, obtuse, parfois plus allongée et atténuée en pointe. Cette espèce (fig. 26), originaire du nord de la Californie, est très-rustique. Elle est remarquable par l'odeur de Pomme de Reinette qu'elle dégage, de sorte que des branches coupées et mises dans l'eau dans un appartement en purifient l'air. Au point de vue hygiénique, ce serait donc une bonne chose d'en placer dans les appartements, surtout dans ceux qui sont peu aérés ou dont l'air est plus ou moins vicié par la présence de matières insalubres. Lorsqu'on frotte les rameaux, surtout lorsqu'ils sont herbacés, cette

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Cupressus Mac-Nabiana.

NOTES POMOLOGIQUES (1)

Avant de faire, pour le genre Pêcher, ce que nous venons de faire pour les Abricotiers et les Cerisiers, c'est-à-dire avant de faire la revue descriptive des variétés que nous avons reconnues comme peu répandues et méritant de l'ètre, nous croyons qu'il est nécessaire d'entrer dans quelques explications sur les principaux termes employés dans la classification des variétés de ce genre, et surtout sur la valeur des caractères qui servent à cette classification.

Ce qui nécessite, de prime abord, ces explications, c'est le désaccord qui règne encore aujourd'hui entre les divers auteurs qui se sont occupés de ce travail, lequel, il faut en convenir, a dû exiger d'eux beaucoup de persévérance, et surtout ce que l'on peut appeler le feu sacré de la chose. Pour plus de clarté et de brièveté, nous ne nous occuperons que des deux principaux systèmes, qui, au reste, résument tous les autres.

Le premier, celui que nous avons adopté parce qu'il nous a paru le plus commode dans la pratique, est celui qu'a imaginé l'infatigable travailleur qui dirige aujourd'hui ce recueil.

La Revue horticole (1865, p. 292) a donné une partie de la brochure que M. Carrière a publiée sous le titre : Arbre généalogique du groupe Pêcher, ou Description et Classification des variétés de Pêchers et de Brugonniers (2). Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera l'exposé du système dont nous parlons, et en même temps l'ingénieuse gravure synoptique qui permet d'en embrasser d'un seul coup d'oeil tous les détails et de coordonner tous les caractères que présente le groupe.

Le second système qui, à côté d'un petit inconvénient, présente également de grands avantages, est celui qui a été appliqué par M. de Mortillet, dans son remarquable traité du Pêcher (3), à la formation de ses parentés. Il ne pouvait différer, et ne diffère en effet du précédent que sur un point.

Examinons d'abord les points sur lesquels ces deux systèmes sont d'accord.

Le genre Pêcher, comme chacun sait, se divise par ses fruits en deux races, qui sont: 1o les Pêches à duvet, ou PÊCHES proprement dites; 2" les Pêches à peau lisse, connues généralement sous le nom de Brugnons, et pour lesquelles nous adopterons, avec les Anglais et les Américains, la dénomination subgénérique de NECTARINES.

Dans ces deux races on distingue pour la première 1o les Pêches fondantes ou à

(1) V. Revue horticole, 1870, p. 70, 113 et 114. (2) Chez l'auteur, 53, rue de Buffon. (3) Les meilleurs fruits, t. I, p. 40-41.

noyau libre; 2o les Pavies ou Pèches à chair adhérente au noyau; pour la seconde : 1o les Nectarines fondantes ou à noyau libre, pour lesquelles M. Mas (4) a réservé le nom de Nectarines; 2° les Nectarines à chair adhérente ou véritables Brugnons.

Chacune de ces quatre grandes divisions se subdivise ensuite en trois sections, caractérisées par la forme ou par l'absence des glandes foliaires. Ces trois sections sont dites: 1o à glandes réniformes, 2o à glandes globuleuses, 3o à glandes nulles. On entend par glandes « les petites saillies ou sortes de vésicules placées soit sur le pétiole, soit sur le limbe des feuilles, » et dont l'absence constitue la troisième de ces sections, laquelle offre, de plus, un caractère constant et particulier la profondeur de la dentelure des feuilles. Les glandes sont dites globuleuses quand, « au lieu d'être étendues, elles sont semblables à des sortes de points saillants plus ou moins volumineux, qu'on a comparées à de petits globes; on les dit réniformes lorsque, au lieu d'être rondes et fermées circulairement, leurs extrémités s'allongent de manière à simuler un croissant, qu'on a comparé à une sorte de rein, d'où la qualification de réniforme qu'on leur a donnée (5). »

Enfin, et c'est ici où les deux systèmes se séparent, chacune de ces trois sections se subdivise encore en deux sous-sections suivant le premier, en trois suivant le second, dont le caractère réside dans la forme et les dimensions des fleurs. Nous ne pouvons mieux faire que de laisser, à l'un et à l'autre de ces deux auteurs, la parole pour justifier la préférence accordée par eux à chacun de ces systèmes.

M. Carrière s'exprime ainsi à la page 16 de l'ouvrage cité plus haut:

Lorsqu'on examine les fleurs de Pêchers, on constate qu'on peut les partager en deux grandes sections: l'une qui comprend les fleurs dont les pétales étroits, longuement onguiculés, sont plus ou moins cucullés (creusés en cuillère); ces pétales, en général peu ouverts, donnent aux fleurs l'aspect d'une petite cloche (campana), d'où le nom de campanulacées, par lequel je les désigne; exemples P. Téton de Venus, Bonouvrier, Nivette, etc.; l'autre série comprend les fleurs dont les pétales largement ovales, obovales ou même orbiculaires, très-fortement onguiculés, sont ouverts et étalés, de sorte que la fleur épanouie forme une sorte de rosace, d'où le nom de rosacées par lequel je les désigne; exemples: P. Grosse Mignonne, de Malte, Pucelle de Malines, etc.

Le mode que je propose ici pour classer les

(4) Le Verger, t. VII, note de la page 5. (5) Carrière, loc. Généralités, p. 10.

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