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CONGRES VITICOLE DE BOURGOGNE.

qu'on la soustraira du milieu auquel elle est destinée à vivre; on sait aussi qu'aucune des racines que l'on pourra faire développer sur la longueur de la tige ne sera aussi bien placée pour profiter de l'influence de la séve descendante que celles placées à l'extrémité de sa course. Si maintenant les racines ont besoin de jouir de l'influence de l'air et de la chaleur pour bien accomplir leurs fonctions, il est facile de concevoir qu'à une certaine profondeur on les soustrait à cette action bienfaisante, et que l'on obtient des résultats tout à fait négatifs comme végétation et surtout comme fructification. Voilà donc des preuves, aussi évidentes que possible, des funestes résultats d'une plantation faite trop profondément. Une profondeur de 20 à 30 centimètres en moyenne est celle qui convient le mieux pour soustraire les racines de la Vigne aux influences trop variables de l'atmosphère, à la surface du sol; un autre avantage qui en résulte, c'est qu'à cette profondeur elles ne peuvent nullement gêner le travail de la culture, et qu'elles jouiront avec plus de facilité des bienfaits de l'air.

Toutefois, il peut y avoir des exceptions à cette règle, par suite de circonstances particulières et tout à fait locales.

Faut-il planter à une certaine distance de l'endroit où l'on désire former la souche? Faut-il provigner pour augmenter le nombre de racines? Cette double question se trouve presque résolue dans le paragraphe précédent, et la solution est qu'il est préférable de planter de suite à demeure. Cependant la plupart des jardiniers, sauf de rares exceptions, ainsi que les auteurs horticoles qui ont traité cette question, pratiquent et conseillent le contraire.

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raient réciproquement, si on rapprochait trop les pieds. Les exemples abondent autour de nous; il suffit de remarquer les ceps souvent très-étendus, très-âgés et constamment en bonne production, qui abondent dans nos campagnes et qui garui-sent souvent des pignons entiers de maisons; on peut être certain que la majorité des ceps ont été plantés à l'endroit même qu'ils occupent. L'année dernière nous avons fait arracher un pied de Vitis hispanica, ou Bourdelas, communément cultivé dans les jardins sous le nom de Verjus; son tronc, de la grosseur du bras, n'avait pas moins de 13 mètres de longueur; il était garni à toutes ses extrémités d'un jeune bois abondant, portant de nombreux et énormes Raisins. Le pivot avait tout au plus un pied de longueur; il se divisait en quelques grosses racines qui s'étendaient au loin. L'automne dernier, un de nos collègues arrachait des pieds de Vigne très-âgés, le long de l'emplacement d'un mur qui venait de disparaitre; nous remarquions que quelques pieds de Chasselas et de Muscat, les plus francs, c'est-à-dire les plus fertiles et les moins sujets à la coulure, n'avaient que des pivots très-courts d'où partaient de grosses racines au loin, à peu de distance de la surface du sol.

De tous ces faits on peut donc conclure qu'une plantation faite immédiatement sur place sera préférable chaque fois que l'on pourra donner de l'espace aux racines; mais toutes les fois que les racines devront se contenter d'un petit espace de terrain, il faudra imiter la nature et multiplier le nombre. Quant aux vignerons qui pratiquent cette plantation vicieuse, on pourrait de prime abord leur conseiller une plantation plus éloignée pour éviter cet inconvénient. Mais ici la question devient beaucoup plus complexe, et s'ils continuent à planter aussi rapproché, c'est plutôt parce que l'expérience leur en a démontré les avantages que par ignorance. Consultez les vignerons bourguignons, champenois, et autres des contrées tempérées de la France; ils vous diront tous que les Vignes serrées donnent du meilleur vin que celles trop espacées. Le docteur Menudier, des Charentes, s'écriait au Congrès: « Voulez-vous en abondance, mais du vin médiocre, distancez vos ceps. Quant aux Bourguignons, je ne saurais jamais leur conseiller que de serrer les rangs, s'ils ne veulent pas perdre leur réputation acquise depuis des siècles. » C'est aussi l'avis du comte Odart, qui écrivait en

Si l'on jette un coup d'œil sur les différents vignobles de France, ou que l'on consulte les écrits de quelques auteurs viticoles, on trouvera que plus des deux tiers ont cette mauvaise habitude (si je puis me servir de l'expression d'un auteur moderne) de coucher les sarments-boutures en terre, au mo‣ ment de la plantation. Il faut cependant avouer que cette pratique existe principalement dans les vignobles peu favorisés par une température élevée, là précisément où l'on cultive les Vignes basses et peu espacées. Aux jardiniers nous dirons qu'ils ont tort, chaque fois qu'il y aura assez d'espace autour des ceps pour permettre aux racines de s'étendre au loin, et surtout lorsqu'on leur consacrc spécialement un certain espace de terrain; car, lorsqu'on fait la plantation d'un cep de Vigne dans les mêmes condi-Touraine, il y a une dizaine d'années. tions que celle d'un arbre, c'est-à-dire en n'enterrant qu'un ou tout au plus deux bons étages de racines, celles-ci sont, par le fait, moins nombreuses, mais elles prennent un bien plus grand développement et s'affame

Cette assertion, qui de prime abord paraît contraire aux principes de la physique végétale, est cependant confirmée par la pratique et demande quelques explications. Dans les climats tempérés où la Vigne mûrit à peine

ses fruits, et souvent mal son bois, on fait les plantations très-rapprochées pour affaiblir sa vigueur et abréger le cours de sa végétation annuelle, afin d'obtenir une maturité plus précoce et un bois plus aoûté. Ce rapprochement concentre aussi davantage la chaleur, et empèche l'évaporation trop rapide de l'humidité du sol, deux conditions essentielles pour favoriser l'accroissement et la maturité du Raisin; d'où il faut conclure que la plantation rapprochée est nécessaire dans ces vignobles pour obtenir la qualité de vin qu'ils obtiennent. Si maintenant nous nous reportons à ce qui a été dit précédemment, et où nous avons démontré la nécessité de multiplier les racines, lorsque celles-ci ont peu d'espace à leur disposition, nous trouverons l'explication de ce couchage usité dans un grand nombre de vignobles, et dans les plates-bandes étroites de la plupart des jardins. Ainsi qu'on a pu le voir par ce qui précède, l'espacement à laisser entre les ceps doit varier selon les climats, le terrain, la nature du cépage, la qualité de vin que l'on cherche à obtenir, etc.; cependant, en général, on devra planter d'autant plus rapproché que l'on s'avancera davantage vers le Nord, car si l'on prend une moyenne de l'espacement que l'on donne dans la région viticole du Midi, on trouvera la distance d'environ 1m 50, tandis qu'au contraire, dans la région du Nord, on ne trouvera plus que 50 à 60 centimètres: cette distance vient pleinement confirmer ce que nous venons de dire au sujet du rapprochement des ceps. Nous pensons cependant qu'une moyenne de 1 mètre serait celle qui conviendrait le mieux au plus grand nombre de vignobles de moyenne et basse stature, excepté dans les coteaux peu fertiles dans lesquels, toutes circonstances égales d'ailleurs, on devra planter plus rapproché, tant parce que la culture s'y fait toujours à bras d'homme que pour le peu de vigueur que l'on y obtient généralement.

La majorité des viticulteurs progressistes regardent le provignage comme une opération contraire à la bonne constitution d'un cep de Vigne, et ne l'admettent que pour remplacer les pieds morts ou souffrants dans les Vignes âgées de plus de cinq ans, là ou l'épaisseur du feuillage deviendrait un obstacle à la bonne réussite du jeune plant. Et cependant bien des viticulteurs célèbres le pratiquent. Ainsi, aux environs de Paris, on provigne pour remplacer et augmenter le nombre de pieds; en Champagne, les Vignes sont soumises à un recouchage annuel, et en Bourgogne les Pinots sont soumis à un provignage d'un douzième à un quinzième par an, et entretenues éternellement ainsi, tandis

que les Gamays, au bout d'une vingtaine d'années de plantation, sont soumis à un provignage général pour durer encore une période semblable, et ensuite être remplacés. Il faut donc bien admettre qu'il y a de bonnes raisons, soit spéciales, soit locales, pour qu'une opération aussi dispendieuse et souvent si diflicultueuse soit usitée par la plupart des viticulteurs consommés, et cela quoi qu'en puisse dire la théorie.

En Bourgogne on provigne le Pinot pour donner plus d'extension à la tige, car c'est un cépage à grande extension; puis la séve, ayant une certaine longueur de tige à parcourir, est mieux élaborée avant d'arriver au fruit, car les racines qu'il développe sur les tiges enfouies en terre sont de peu d'importance. D'un faible rapport, le Pinot se contente généralement de peu de nourriture, et celle que l'on met à sa portée, par suite de ce renouvellement de terre déterminé par ce recouchage continu, lui suffit généralement. Les racines de ce cépage ont aussi la propriété de s'enfoncer dans le sol, et d'aller chercher leur nourriture dans les nouvelles couches de terre non épuisées. Si nous ajoutons à cela que la plupart des terres plantées en Pinot seraient d'un très-faible rapport pour d'autres récoltes, nous saurons à peu près pourquoi on ne renouvelle jamais complètement les Vignes de Pinot, et que l'on se contente de les prolonger par le provignage.

Quant au Gamay, il a une végétation diamétralement opposée; on peut le comparer à certaines plantes voraces à racines superficielles, qui épuisent en peu de temps la superficie du sol où elles se trouvent; aussi ces racines ne tardent pas à s'affaiblir et à dépérir, si on n'a le soin de leur donner de nouveaux éléments, ce qui explique la nécessité où l'on se trouve de lui prodiguer des engrais, et malgré cela, au bout d'une vingtaine d'années en moyenne, on est obligé de le recoucher pour le mettre en contact avec de nouveaux éléments terreux, et après un pareil laps de temps, malgré les soins que l'on pourra lui prodiguer, il s'affaiblit tellement, que l'on est obligé de l'arracher. Généralement alors on laisse reposer ce terrain pendant 5 à 6 ans, pendant lesquels on y cultive des plantes sarclées et des légumineuses, telles que: Sainfoin, Luzerne, etc., avant d'y replanter de la Vigne.

Par ce court exposé on peut se convaincre que, tout en regardant le provignage en principe comme une opération vicieuse, il faut l'admettre dans bien des circonstances comme pouvant rendre de grands services. J.-B. WEBER.

(La suite prochainement.]

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gracieux des serres froides ou tempérées. Nous rappellerons, parmi les espèces les plus cultivées, le T. tricolorum, Sweet (T. tricolor, Lindl.), du Chili, à tige trèsgrêle, d'environ 2 mètres de hauteur, à feuilles à 5-7 lobes, à fleurs petites, longuement pédonculées ; éperon écarlate couronné supérieurement par cinq petites dents (sépales) bordées de violet purpurin, pétales très-courts, jaune doré (il en existe une variété grandiflore); le T. brachyceras, Hook. et Arn. (T. tenellum, G. Don., T. minimum, Miers), des mêmes régions,

à tiges extrêmement grêles et à feuilles partagées en 6-7 lobes; fleurs à éperon trèscourt, obtus; corolle jaune doré à pétales supérieurs veinés de rougeâtre; le T. azureum, Miers (Rixea azurea, Morr.), du Chili encore, d'où il fut envoyé à MM. Veitch par M. Lobb, espèce des plus rares, en France du moins, où quelques horticulteurs ont vendu sous ce nom le Tropaeolum pentaphylluum ordinaire. C'est une plante des plus gracieuses par ses tiges filiformes, portant des feuilles à cinq folioles linéaires, et surtout par ses fleurs bleu azuré, à centre

blanc. On en connaît une variété qui, originaire du Pérou, ne diffère du type que par ses fleurs plus grandes et d'un bleu plus clair, le T. pentaphyllum, Lamk, que représente la figure 25. C'est le moins délicat de la série; il est également originaire du Chili; ses fleurs, portées par de grêles pédoncules, sont longuement tubuleuses; l'éperon est rougeorangé ou cocciné, et les pétales liserés violet foncé. Signalons encore, dans ce même groupe de Capucines, le T. Jaratti, Paxt., plante chilienne très-voisine du T. tricolorum, dont elle diffère surtout par l'éperon rouge carminé de ses fleurs ; le T. albiflorum, Lem., autre espèce de même origine, à fleurs d'abord rosées, passant presque au blanchâtre en vieillissant; le T. chrysanthum, Planch. et Lind., des Andes de la Nouvelle-Grenade, et la Capucine à ombelles, T. umbellatum, Hook., de Quito, si curieuse par ses fleurs d'abord écarlates, puis orangées, réunies au nombre de 5-6 en une sorte d'ombelle au sommet de dongs pédoncules.

Les Capucines tubéreuses dont nous venons de donner la liste nominative, et dont on trouvera de jolies images dans divers recueils horticoles, notamment dans la Flore des serres et des jardins de l'Europe, doivent être sous le climat de Paris cultivées en pots bien drainés et de dimensions plutôt réduites que trop grandes, auxquels on adapte des treillis légers en fil métallique très-mince. Les jeunes tiges et leurs ramifications déliées devront être régulièrement et successivement attachées aux fils de ces supports, dont la forme, qui peut être trèsvariable, représente en général celle d'une lyre, d'une ombrelle, d'une sphère, etc. La plantation des tubercules se fait de septembre à octobre; les tiges se montrent en novembre ou décembre, et les fleurs se succèdent de février à mars ou de mars à mai, suivant l'époque de la plantation. Bientôt après la floraison, les tiges se dessèchent, et la plante rentre dans sa période de repos. Ce moment arrivé, les pots qui contiennent les rhizomes doivent être soustraits à l'action de l'humidité jusqu'à l'époque indiquée plus haut pour leur plantation. On peut aussi planter ces Capucines dans les serres tempérées, soit à la base des colonnettes en fil de fer, soit le long des murs; toutefois, l'excès d'humidité, qu'on n'arrive pas toujours à combattre dans ces conditions, comme aussi l'absence d'air ou de lumière nécessaire s'oppose le plus souvent à une bonne réussite. Ces Tropaeolum, et entre autres l'espèce pentaphyllum, peuvent, plantés dans un sol léger et à bonne exposition, au pied d'un mur, au midi, par exemple, résister à l'air libre dans l'ouest et le midi de la France. La multiplication de ces plantes s'obtient assez difficilement, soit par le semis, soit

| par le greffage des jeunes rameaux sur les tiges souterraines et féculentes du Tropœolum tuberosum; mais leurs rhizomes nous arrivent annuellement en plus ou moins grande quantité des lieux mêmes ou ces espèces poussent à l'état sauvage, et entre autres du Chili et du Pérou. Plusieurs espèces arrivent confondues ensemble, et la séparation ne peut en être faite qu'au moment de la floraison.

Je profite de l'occasion que m'offre cette note sur des plantes qui, bien que très-connues, ne sont cependant pas assez cultivées, pour faire connaître un fait curieux et trèsprobablement nouveau: c'est le développement, sur la souche rhizomateuse de la Capucine à cinq feuilles, d'une remarquable espèce d'Orobanche. En août dernier, M. A. Pelé, horticulteur, rue de l'Ourcine, reçut directement de Valparaiso 200 tubercules de Tropaeolum pentaphyllum; chacun d'eux a été planté dans un pot qui fut ensuite placé sous le gradin d'une serre chaude. Visitant en février dernier l'établissement de M. A. Pelé, je remarquai avec une extrême surprise la présence, sur l'un des rhizomes de ces Capucines déjà pourvues de tiges assez longues, d'une masse charnue, de teinte fauve, qui ne pouvait appartenir qu'à une Orobanche; je m'emparai de cet individu et le plaçai dans l'une des serres du Muséum. Bientôt naquirent, de cette masse informe, cinq tiges dont le développement fut assez rapide, et trois semaines après, la plante parasite était en pleine floraison. D'où provenait cette Orobanche? Les graines se trouvaient-elles contenues dans la très-petite quantité de terre qui entourait chacun des tubercules au moment de leur expédition de la localité même, ou bien se trouvaient-elles dans le sol dont s'est servi M. Pelé pour empoter ces Capucines? En d'autres termes, avions-nous affaire à une Orobanche chilienne ou à une Orobanche française ?

De ces deux hypothèses également admissibles, tant que la plante n'était pas assez développée pour qu'il fût permis de la déterminer, la première a dû disparaître, à mon grand regret ; il aurait été intéressant, en effet, de trouver pour la flore du Chili le représentant d'un genre qui y est tout à fait inconnu. Cette Orobanche était donc d'origine française, et les graines qui l'ont produite contenues dans la terre du jardin de M. Pelé. Elle est très-voisine de l'Orobanche speciosa, DC., plus voisine encore de l'O. Galii, Vauch. Toutefois, elle diffère assez de ce dernier. Ainsi, au lieu d'être jaune lavé de rouge ou rouge briqueté påle, comme dans l'O. Galii, ses fleurs sont manifestement blanches, lavées ou striées de lilas; leur odeur suave rappelle celle de l'Orchis odoratissima. A ces différences de teinte, on peut encore ajouter les suivantes :

POIRIER DE PREUILLY.

NETTOYAGE ET ENTRETIEN DES ARBRES FRUITIERS.

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la corolle, qui est campanulée-ventrue dans | qui est à peine pubescent glanduleux dans les deux cas, a ses lèvres simplement denti- la plante qui nous occupe. La teinte du culées et non ciliées-glanduleuses comme stigmate est celle de l'Acajou avant et après dans l'Orobanche du caille-lait; les étamines l'anthèse. sont, dans notre plante, insérées à la base même de la corolle, et non pas un peu audessus de la base; leurs filets, orangés à la base, sont glabres dans ce point et à peine pubescents vers leur tiers supérieur; ils sont au contraire, dans l'O. Galii, très-velus dans leur moitié inférieure et poilus glanduleux au sommet. Même observation pour le style,

Ces différences, qui ne sont certainement pas suffisantes pour séparer cette Orobanche de l'O. Galii, tendraient à montrer que, dans ce genre, les caractères spécifiques peuvent parfois se modifier sous l'influence des plantes sur lesquelles vivent ces parasites. B. VERLOT.

POIRIER DE PREUILLY

Arbre vigoureux et très-productif, trèsdistinct, par son port et son faciès général, se faisant très-bien et naturellement en pyramide. Branches écartées, peu ramifiées, scions très-gros, relativement courts, à écorce gris cendré et comme farinacée, finalement brun roux, marquée de lenticelles pointilliformes; yeux écartés, écailleux. Feuilles larges, courtement ovales, épaisses, parfois un peu cloquées; celles des scions subcordiformes, un peu repliées en gouttière, légèrement arquées, d'un gris cendré, glaucescentes en dessus, blanchâtres, trèscourtement, mais fortement duveteuses-feutrées en dessous; celles des rosettes plus larges, luisantes et à peu près glabres en dessus. Fruit d'un aspect magnifique, trèsgros, souvent un peu bosselé, en forme de Bon-Chrétien, parfois, mais beaucoup plus rarement, élargi-arrondi à la base, mais alors plus court, atteignant jusqu'à 18 centimètres de longueur sur 30 de circonférence; queue droite, assez robuste, implantée sur le côté et souvent au-dessous du sommet du fruit; peau verte, fortement tiquetée, rappelant assez exactement celle de la Duchesse d'Angoulême, devenant jaune à la maturité; chair cassante, grosse, peu savoureuse, d'un tissu lâche, contenant assez d'eau lorsqu'elle est prise à point, mais qui disparait trèspromptement par le blétissement du fruit.

Le Poirier de Preuilly, qu'on peut placer dans la section des Saugés, donne des fruits qui varient un peu de forme; celui que nous reproduisons ici rappelle la forme la plus générale. Parfois ce fruit est ventru au milieu et atténué aux deux bouts, absolument

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comme le Bon-Chrétien d'Auch; d'autres fois il rappelle assez exactement un Beurré Diel. Dans ces deux cas, la peau est beaucoup plus unie.

Cette variété a été trouvée autrefois dans une propriété de Preuilly, petite ville du département d'Indre-et-Loire, d'où elle est probablement disparue aujourd'hui. Il est à peu près certain que M. Dupuy-Jamain, horticulteur, rue chemin du Moulin-des-Prés, avenue d'Italie, est le seul qui la possède. Toutefois, nous ne la recommandons pas pour ses qualités, mais si la grosseur et la beauté étaient des qualités suffisantes pour faire admettre un fruit, la variété qui fait le sujet de cette note devrait certainement être admise en première ligne. En effet, à ces points de vue, il en est très-peu, si même il en est, de plus remarquables. Malheureusement, il faut le reconnaître, ce fruit est à peine médiocre, et il a de plus l'inconvénient de passer tellement vite, que lorsqu'il donne extérieurement quelque indice de maturité, il est déjà passé. Cependant il est tellement beau, que nous avons cru devoir le recommander, soit pour en faire des surtout, comme on le fait de la Poire Belle Angevine, soit même comme porte-graines. A ce sujet, nous appelons particulièrement l'attention des semeurs, surtout de ceux qui opèrent avec intelligence, c'est-à-dire en tenant compte de la provenance des graines, et, ici, ne pourrait-on pas essayer la fécondation artificielle et féconder les fleurs du Poirier de Preuilly par du pollen provenant des fleurs de bonnes variétés tardives? Cela nous paraît mériter d'être tenté. E.-A. CARRIÈRE.

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