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chers, M. Lepère fils obtint des résultats si favorables, qu'il fut appelé à la direction des jardins fruitiers de la couronne de Prusse, où des succès non moins remarquables lui ont valu la haute récompense dont nous venons de parler.

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Le numéro de janvier, février et mars de la Belgique horticole, pour 1870, qui vient de paraitre contient les figures et descriptions des plantes dont les noms suivent:

Maranta Lindeni, Wall.; Abutilon Thompsoni, dessin fait pour démontrer la contagion de la panachure, et sur lequel nous reviendrons; Dombeya Mastersii, dédié au savant rédacteur en chef du Gardener's Chronicle, M. Masters; Gardenia Stanleyana, originaire de Sierra-Léone. C'est un arbuste charmant, dont les fleurs, blanc rosé ponctuées de rose violet, ont quelque ressemblance, apparente toutefois,

Lachenalia luteola, Jacq., charmante Li- | rope septentrionale, pour la culture des Pèliacée que l'on doit cultiver en pots sous châssis froid; Spigelia Marylandica, jolie plante vivace de plein air; Clematis patens, JOHN GOULD VEITCH, qui est également de plein air; Imantophyllum cyrtantiflorum, Gloxinia speciosa IDA, Van Houtte, Cypripedium barbatum, Campanula soldanafolia flore pleno, plante vivace de plein air; Tropaeolum tricolorum Jarati, originaire du Pérou, et qu'on devra cultiver en serre froide; Datura sanguinea; Gloxinia speciosa LUCIE (Van Houtte); Antigonum leptopus, Hook, charmante Polygonée à fleurs rose vif; Desmodium penduliflorum, une des plus jolies plantes vivaces de plein air; Hydrangea stellata prolifera, Reg., originaire du Japon, les Alstroemeria tricolor et pallida; Hemerocallis disticha flore pleno, vivace, du Japon, et par conséquent rustique; Azalea indica MAXIMILIEN; Cattleya labiata; Eucodonia nagelioides nana multiflora, Gunnera scabra, Ruiz et Pavon, originaire du Chili, remarquable par son très-large et beau feuillage; le Lælia præstans du Brésil, Orchidée à grandes fleurs rose violacé, à labelle plus foncé, mélangé de jaune enfin le Xanthoceras sorbifolia, espèce magnifique et très-floribonde, envoyée de la Mongolie au Muséum par l'abbé Armand David. C'est un arbuste rustique, dont les feuilles composées-pennées rappellent celles du Sorbus aucuparia. Les fleurs, disposées en grappes thyrsoïdes, ont 5 pétales blancs, rose rougeâtre à leur insertion, ce qui forme à leur base une sorte d'œil; leur aspect et leur disposition rappellent les fleurs de l'Exochorda (Spiræa) grandiflora.

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avec certains Lilium. Ses fleurs, qui sont extrêmement odorantes, atteignent jusqu'à 22 centimètres de longueur. La multiplication est très-facile, et les plantes fleurissent beaucoup, même lorsqu'elles sont trèsjeunes,

-Plus que jamais l'horticulture et l'agriculture tendent à se rapprocher, à se fondre même. Aussi ne voit-on plus que très-rarement et exceptionnellement, pour ainsi dire, d'expositions ou de concours agricoles, sans que l'horticulture y soit représentée. On a raison de les réunir: ce sont deux sœurs. La ville de Bourges vient encore d'en fournir un exemple en décidant qu'a l'occasion du concours régional qui aura lieu dans cette ville, du 4 au 8 mai 1870, il se tiendra en même temps une exposition d'horticulture, ainsi que des arts et industries qui s'y rattachent, et à laquelle elle convie horticulteurs, jardiniers et amateurs. Ceux qui voudront y prendre part devront en informer M. le maire de Bourges, au plus tard le 20 avril.

Dans l'Insectologie agricole, no 10, en 1869, on trouve figuré un appareil destiné à la destruction des hannetons. Le procédé, dont l'invention est due à M. A. Pillain, nous paraît très-ingénieux; il consiste dans une sorte de lanterne dont le foyer lumineux, très-vif, peut encore être augmenté à l'aide de reflecteurs en zinc. Attirés par cette lumière, les hannetons se précipitent vers l'appareil et tombent dans une sorte de cuvette qui sert de récipient, et qui est placée à la partie inférieure de l'appareil.

Bien qu'a première vue on soit peut-être disposé à rire en entendant préconiser une lanterne pour opérer la destruction des hannetons, la chose nous paraît assez sérieuse

CHRONIQUE HORTICOLE (PREMIÈRE QUINZAINE D'AVRIL).

pour être essayée, car il ne faut pas oublier que, ne connaissant aucun moyen dont l'application soit d'un usage général, il faut, suivant l'époque et les conditions dans lesquelles on se trouve, se servir de tous les moyens connus, soit contre les hannetons, soit contre leurs larves ou vers blancs. Contrairement à beaucoup d'inventeurs, M. A.-H.-C. Pillain ne prétend à aucune rétribution, ce qui est mis hors de doute par cette phrase par laquelle il termine son mémoire:

Afin de propager ce moyen de destruction, je laisse cet appareil dans le domaine public, libre de tout brevet et de tout perfectionnement. D

- La Californie n'est pas seulement le pays de l'or; c'est aussi celui qui, au point de vue de l'alimentation, parait appelé à rendre les plus grands services. Aussi notons en passant que les Américains sérieux - et ils le sont à peu près tous, plus ou moins ne regardent même l'or que comme un appât destiné à attirer chez eux une grande partie des peuples européens; pour eux, la vraie richesse, c'est la culture du sol : ils ont raison. Par l'excellence de son sol, la Californie semble destinée à être le vaste entrepôt où les diverses nations iront s'approvisionner. Déjà, l'on peut dire, elle en est le grenier, en ce qui concerne les céréales. La Vigne y donne aussi des produits considérables sans rivaux, dit-on, quant à la quantité du moins. Les légumes, les fruits y viennent aussi trèsbien et sont déjà l'objet de nombreuses exportations. Une petite note que nous trouvons dans le Gardener's Chronicle (1870, p. 386) nous fournit quelques renseignements qui pourront intéresser nos lecteurs. La voici :

Boston (États-Unis).

Notre hiver a été très-doux même ici, à 420 latitude nord. Nous avons pu labourer pendant presque tout le mois de janvier. Quant aux fruits, nos marchés sont bien approvisionnés par la Californie: les Poires Glou morceau, pesant 14 onces; Beurré d'Anjou, 12 onces; SaintGermain d'Uvedale, 34 onces; Beurré de Pâques, 18 onces, cette dernière bien meilleure que je ne l'avais jamais goûtée de chez nous, et elle supporte si bien la transportation, que celle qu'on vend actuellement sont arrivées de Californie il y a trois mois, et elles sont en parfait état. Les

Poires de Californie deviennent maintenant un

article d'exportation pour la Chine et le Japon, et le Beurré de Pâques paraît être la plus avantageuse pour le commerce.

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remarque sur certains végétaux est la consé-
quence d'une maladie due à une sorte de virus-
contenu dans les tissus des végétaux, et qui
peut se communiquer par la greffe. Bien que
les expériences qu'il cite à l'appui soient hors
de toute contestation et qu'elles semblent
lui donner tout à fait raison, nous pensons-
qu'il y a lieu de faire des réserves, et que
lorqu'il s'agit de faits de cette nature, il
convient de se tenir en garde sur ses opi-
nions, et même, lorsque quelques expérien--
ces semblent les justifier, qu'il faut éviter
de leur donner un caractère trop absolu.
A l'appui de son dire, M. Morren cite des
faits qu'on ne peut récuser; nous en con-
naissons d'analogues qui pourtant ne se sont
pas montré tellement constants qu'ils n'en-
gagent, ainsi que nous le disions plus haut,
à se tenir sur la réserve; en effet ces faits
semblent n'obéir à aucune loi, ne se prèter
à aucune théorie absolue. A l'appui de notre
dire, nous citerons une expérience du genre
de celles dont a parlé M. Morren. La voici :
un des horticulteurs français, bien connu et
digne de foi, M. C. Verdier père, ayant
greffé du Pittosporum tobira variegata,.
dont toutes les feuilles sont fortement pana-
chées de blanc, sur un individu type de
l'espèce dont toutes les feuilles étaient com-
plètement vertes, remarqua au bout de quel-
que temps qu'un bourgeon à feuilles com-
plètement panachées s'était développé sur le
sujet bien au-dessous de la greffe. A quoi
était due cette panachure? Sans aucun doute
à l'influence de la séve de la partie greffée-
qui avait agi sur le sujet. Ce fait est d'autant
plus remarquable que les greffons n'ont pas
repris ; il a donc suffi de son contact avec le
sujet pour communiquer la panachure à ce
dernier. Voilà un fait qui, bien qu'il soit
hors de toute contestation, ne permet cepen-
dant pas d'émettre une théorie absolue. En
effet, répétée plusieurs fois par nous, cette
expérience n'a pas reproduit le même fait.
Est-ce à dire qu'il n'est pas? Evidemment
non; un fait ne peut être détruit, et cela
quel que soit le nombre de faits contraires
qu'on puisse lui opposer. Est-ce à dire qu'il
ne se reproduira jamais? Certainement non,
mais tout simplement qu'on ne peut le
considérer comme une règle sur laquelle on
puisse asseoir une théorie absolue. Il ne faut
jamais oublier qu'un végétal est un être très-
complexe, dont les lois intimes de dévelop-
pement ne sont que très-imparfaitement
connues. C'est tellement vrai, que
beaucoup de questions physiologiques qui
reposent sur les lois de la vie, il n'est pas
rare d'entendre émettre des opinions tout à
fait contraires, également basées sur des faits,
par conséquent sur la vérité, et que le même
homme, praticien ou théoricien, peut être
appelé non à se déjuger, mais à affirmer ce
qu'il avait d'abord nié, et vice versû. Recon-

dans

naissons toutefois que l'opuscule dont nous venons de parler est des plus intéressants et des plus instructifs, et qu'en le publiant, son auteur, M. E. Morren, sert à la fois la science et la pratique, en engageant les praticiens à multiplier les expériences, les savants à les étudier, afin d'arriver à en tirer des conséquences générales qui puissent servir au profit de l'humanité, qui doit être le but de toute science digne de ce nom.

Toutefois, en terminant sur ce sujet, nous croyons devoir faire remarquer que les faits sur lesquels s'appuie M. Morren ne sont pour ainsi dire que des exceptions ne portant guère que sur un seul genre de plantes: les Abutilons. En effet, c'est à peine si, parmi les nombreuses collections d'arbres et d'arbustes à feuilles panachées que l'on cultive, on pourrait en citer quelques exemples, bien que la plus grande partie soient multipliés par la greffe, en prenant comme sujets les individus à feuilles vertes de ces mêmes espèces ou d'espèces analogues.

Généraliser le fait de la communication de la panachure par inoculation, en l'élevant au rang d'une théorie, pour l'appliquer à tous les végétaux, serait aller trop loin; admettre comme principe (en considérant la panachure comme étant une maladie) qu'une affection vicieuse, particulière à certains animaux, peut être communiquée à tous les autres animaux, ce qui serait un fait contraire à la vérité, tel n'est évidemment pas l'idée de notre infatigable et érudit confrère, M. E. Morren. Nous reviendrons prochainement sur ce sujet.

Du 19 au 23 mai 1870, la Société d'horticulture de la Haute-Garonne, fera, à Toulouse, une Exposition qui comprendra les objets d'horticulture proprement dits, ainsi que les arts et industries qui s'y rattachent.

Les récompenses consisteront en primes et en médailles de différentes valeurs. Les personnes qui désirent prendre part à cette Exposition devront en faire la demande avant le 5 mai prochain, au secrétariat rue Saint-Antoine-du-T., 2, à Toulouse. Ceux qui voudraient concourir pour des manuscrits ou des publications inédites devront les faire parvenir au secrétariat avant le 15 avril prochain. Bien qu'il y ait un programme, l'article 3 du réglement le rend presque illusoire. Voici cet article : « Les produits qui ne pourraient pas rentrer dans la classification du programme pourront ètre l'objet de concours imprévus. »

-M. E. Verdier fils ainé, horticulteur, 3, rue Dunois (13e arrondissement), va mettre au commerce, à partir du 1er mai 1870, 88 variétés de Rosiers non forcés, répartis comme il suit 13 Thés; 1 Ben

gale; 2 Noisettes; 5 Ile-Bourbon; 1 Microphylla; 2 Portlands ou perpétuels; 1 Mousseux remontant; enfin 59 hybrides

remontants.

Depuis quelques temps plusieurs journaux ont indiqué comme moyen de détruire les vers blancs l'emploi des cendres. Ce procédé est bon, mais n'est pas nouveau, ainsi qu'on semble le croire. En 1842, alors que nous étions ouvrier chez feu M. Bacot, route d'Allemagne, à La Villette, cet horticulteur l'employait et s'en trouvait très-bien; ses cultures étaient préservées, tandis que celles qui étaient contigues aux siennes étaient mangées par les vers blancs. Le procédé est d'autant meilleur que le corps qui tue ou éloigne les vers blancs est la potasse que renferment les cendres et qui est un principe très-actif pour la végétation. C'était surtout les cendres pyriteuses ou de houille qu'employait M. Bacot; la chose était d'autant plus facile qu'il était entouré, l'on peut dire, d'usines qui, à cette époque, ne tiraient aucun parti de leurs cendres.

Un arbre fruitier, nouveau pour notre pays, est le Prunier Capollin, Zucc.; P. salicifolia, Humb. et Bonpl.; Cerasus salicifolia, Sering., originaire du Mexique, et dont les fruits, qui ont une certaine ressemblance avec des Abricots, se vendent sur différents marchés du Mexique sous le nom de Capoulinos. Jusqu'ici, à cause de son origine, nous avions supposé qu'il ne supporterait pas le plein air sous le climat de Paris; mais plusieurs hivers, et notamment celui de 1869-70, nous ont démontré le contraire; les plantes n'ont nullement souffert. Nos prétentions, on doit le comprendre, ne vont pas jusqu'à supposer que le Capollin remplacera nos Abricotiers, mais il est toujours bon d'avoir des réserves, plusieurs cordes à son arc, comme l'on dit, et, à la rigueur, c'est toujours une espèce de plus.

Les quelques individus qui existent en France proviennent tous, nous le croyons, du Muséum. Les noyaux, que nous avons semės en 1865, avaient été envoyés du Mexique par M. Bourgeaut. Ce sont très-probablement les premiers qui ont été introduits en France.

- Un des premiers établissements d'horticulture de Dijon est sans contredit celui de M. Henry Jacotot, 14, rue de Longvic; c'est, du reste, ce que témoigne son catalogue général pour 1870, que nous venons de recevoir. Les plantes de serre tempérée, de serre chaude, les Conifères, les arbustes d'ornement, soit à feuilles caduques, soit à feuilles persistantes; les plantes de terre de bruyère, les plantes vivaces de pleine terre, etc., y sont cultivées sur une grande échelle.

CONGRÉS VITICOLE DE BOURGOGNE.

Un abonné à la Revue horticole, M. Quentin, commandant du génie, nous a écrit, à la date du 26 mars, pour nous informer que des charlatans de l'horticulture, de passage à Cambrai, exploitent les gens crédules, comme l'ont fait à une autre époque les Balme et consors. (Voir Revue horticole, 1862, p. 222-223 et 444; 1869, p. 6 et 111; 1870, p. 43.) M. Quentin nous engage à signaler et à flétrir ces industriels de mauvais aloi. Certes, nous ne demandons pas mieux; mais à quoi bon? De tels hommes n'ont-ils pas mis de côté tout sentiment honnête? D'une autre part ils ne lisent pas les journaux horticoles, et tout ce que l'on pourrait écrire contre eux ne saurait les atteindre. La justice seule, à l'aide d'amendes, de prison, pourrait seule, peut-être, mettre un frein à un commerce aussi scandaleux. Mais alors, c'est aux personnes qui s'aperçoivent de ces supercheries à les dénoncer. Il n'est pas douteux que si, dès l'instant qu'on a des preuves de leurs méfaits, on en informait l'autorité, qui alors les ferait saisir, et qu'en même temps on les signalât à l'opinion publique, ils ne tarderaient pas à cesser un commerce qui peut avoir pour eux d'aussi graves conséquences. C'est, nous le pensons, le seul moyen de mettre un terme à ces sortes de fraudes.

M. Quentin ayant eu la bonne pensée de leur demander un catalogue qu'il a eu l'obligeance de nous envoyer, nous en reproduisons l'entête, en la faisant suivre du nom de quelques plantes qui font partie de leur précieuse collection. Ainsi, en haut et comme titre Au galant jardinier, rue (en blanc, de manière à pouvoir indiquer leur adresse de passage). A Cambrai, ils étaient établis rue de la Caille, no 2.

« MM. Marigot et Cie, horticulteurs-fleuristes, membres de plusieurs Sociétés d'horticulture, ont l'honneur d'informer MM. les amateurs qu'ils viennent d'arriver (d'où?) en cette ville avec un grand assortiment de plantes rares et exotiques qu'ils vendront à des prix très-modérés; leur intention est de venir souvent en cette ville.

« Les personnes qui les honoreront de

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PRUNIERS Jaune des Indes; De la Louisiane, hâtif, dit fruit sans pareil, précoce, nouvelle en France. PÊCHER: Jaune de Naples, sans noyau. - GROSEILLIERS: Rouge sans pépin; Groseilliers à grappes, pesant 600 grammes la grappe (six cents grammes !) 12 variétés. VIGNES PRECOCES la céleste, fruit monstrueux, délicieux, 12 variétés; Trivolty de Capry, donnant deux récoltes à l'année, 25 variétés. -FRAMBOISIER: Le Falstaff, fruit énorme, comme un œuf, 6 variétés, etc. ŒILLETS FLAMANDS: Le Grand-Sultan, piqueté de violet, bordé rouge; Le Sérieux à trois couleurs; La Richesse-du-Monde; Le Monstrueux de Quatorze-Nuances, reste des mois en fleurs, etc. OIGNONS A FLEURS Princesse Belle-Etoile, venant de la Californie, 25 variétés; La GrandeGentiane du Mont-Géant, d'un pourpre rouge; elle fait l'admiration des connaisseurs par l'éclat de ses fleurs et son agréable odeur à la vanille, etc. »

Bien qu'ils ne soient pas détaillés, les légumes ne sont pas oubliés non plus. Cette partie du jardinage se trouve comprise dans les deux phrases suivantes : « Une riche collection de graines potagères, entre autres l'Épinard du Malabar, QUI POMME COMME LE CHOU-FLEUR, et des Asperges de Chine nouvelles, produisant après trois mois de plantation. » Il est douteux que les bonnes fées des temps anciens aient jamais produit de semblables merveilles; aussi tous les horticulteurs et les marchands grainiers doivent-ils se tenir sur leurs gardes. Ils vont trouver des concurrents sérieux dans MM. Marigot et Cie, que nous recommandons aux amateurs et surtout à..... la police. E.-A. CARRIÈRE.

CONGRÈS VITICOLE DE BOURGOGNE (1)

En terminant notre précédent article, qui s'appliquait surtout à la plantation de la Vigne, nous avons cherché à faire ressortir combien les idées sont partagées sur ce point, et surtout en ce qui concerne la manière de préparer les plants. Revenant de nouveau sur ce sujet, nous ferons d'abord remarquer que, le plus communément, dans la pratique, on plante ce que l'on a indistinctement, crossettes et chapons, et soyez (1) V. Revue horticole, 1870, p. 48. 98.

persuadés que les pépiniéristes viticulteurs qui, parfois, font plusieurs centaines de mille de jeunes plants chaque année, et emploient indistinctement les unes et les autres, et, malgré cela, qu'il est très-difficile, plus tard, de les distinguer. Essayons maintenant d'accorder les deux doctrines quant au seul point essentiel sur lequel elles différent.

Puisque M. Trouillet accorde une si grande supériorité à ce point de départ du nouveau sarment appelé talon, et si spirituellement

par lui comparé au mésophyte des plantes de semis, il accordera bien un peu de vitalité aussi à cet oeil sur lequel son adversaire conseille de faire la coupe, puisqu'il est en tout semblable au sien, à l'exception de la différence d'age d'un an.

Si, d'une autre part, son contradicteur, qui admet une longueur de 25 à 30 centimètres pour les boutures, réfléchit qu'avec cette longueur il arrive déjà vers la partie moyenne du sarment, et qu'il arrive trèsfréquemment que les racines se développeront sur la partie de la bouture qu'il regarde comme infertile, et qu'au contraire les bourgeons se développeront sur la partie à laquelle avec raison il accorde plus de fertilité, les deux opposants seront arrivés à un résultat à peu près identique, et, de plus, ils seront également d'accord avec l'ancienne pratique, qui emploie indistinctement les deux sort s le boutures, en préférant toutefois aux chapons les crossettes, auxquelles, dans tous les cas, on ne doit laisser que l'empåtement de vieux bois.

Deux autres questions non moins importantes, et qui ont été agitées, sont: 1" de savoir s'il convient de faire la plantation des boutures sur place ou en pépinière; 2o à quelle profondeur il convient de les enterrer. Un fait bien connu des praticiens, que jamais personne n'a contesté, répond parfaitement à la première question; le voici un cep de Vigne planté en crossette sur place, sans lui faire subir de transplantation, est celui qui aurait le plus de durée; partant de ce point, admis comme règle générale, toutes les autres pratiques viendront se grouper autour et le modifier plus ou moins, selon les circonstances; car, vouloir poser des règles absolues pour tout un pays, serait vouloir l'impossible et se briser contre l'écueil où les plus belles doctrines et les écrivains les plus célèbres ont échoué.

Quand, un an après la plantation d'un jeune pied de Vigne enraciné, on s'assure de l'état de ses racines, on constate que la plupart de celles qui ont été coupées à la transplantation out l'extrémité noircie et pourrie; c'est plus près de la souche, sur le corps de cette racine, et très-souvent sur la souche même, que se sont développées les racines nouvelles. Ce fait seul suffit pour indiquer que la Vigne n'aime pas la transplantation; mais de là à conclure qu'il faut toujours et partout planter les boutures sur place, sans tenir compte des nombreuses circonstances qui font adopter la pratique contraire, telles que un terrain trop sec et de qualité médiocre, la perte des récoltes d'une année, ou même de deux, du terrain à emplanter, la difficulté de soigner les plants, espacés sur une grande étendue, etc., serait aussi absurde que de recommander de ne planter que des plants fortement enracinés de trois

ou quatre ans, pour jouir immédiatement de la récolte. De ces principes on peut donc tirer les conséquences suivantes: partout où les circonstances le permettront, planter des boutures sur place; elles valent mieux que du plant enraciné, surtout celui d'un an qui, en général, est trop faible et n'a que de minces chevelus blanchâtres, très-sujets à périr lors de la transplantation. Ne l'excluons cependant pas complètement, surtout lorsqu'il a développé des scions et des racines d'une certaine force; mais rappelons-nous que le plant de deux ans est celui qui, en général, convient le mieux pour la plantation où l'on est obligé d'employer du plant enraciné, que le plant de trois ans ne doit être employé qu'à défaut d'autre. Quant à la profondeur à laquelle il convient d'enterrer le plant, c'est une question de la plus haute importance au point de vue de la fertilité et de la qualité. A ce point de vue, l'école routinière est en plein désaccord avec l'école moderne qui, avec de très-bonnes raisons (des faits), bat fortement en brèche l'ancienne doctrine; aussi les défenseurs les plus ardents de cette dernière la désertent-ils chaque jour pour adopter la nouvelle, qui parait répondre complètement aux prévisions.

Le comte Odart, qui passe pour n'avoir accepté que les faits sanctionnés par une longue pratique, dit : « Une plantation trop profonde occasionne la coulure. » Le docteur J. Guyot, qui a visité en détail les soixantedix-neuf départements qui cultivent la Vigne, et qui sans doute a consulté les meilleurs viticulteurs de France à ce sujet, dit : « Plus la bouture est plantée profondément, plus la récolte se fait attendre; à 15 ou 20 centimètres, la Vigne produit à la deuxième année; à 30 ou 40, à la troisième; de 50 à 60, à la quatrième; de 70 à 80, à la cinquième. »

M.Trouillet nous montre des Vignes d'une parfaite réussite, même sous le climat tropical de l'Algérie, plantées de 15 à 25 centimètres de profondeur seulement; enfin, d'autres auteurs modernes font les mêmes recommandations, en se basant sur les données physiologiques les plus élémentaires de la végétation; et aux dernières vendanges, nous examinions encore les grappes maigres d'un recouchage de trois ans, d'une Vigne dont le propriétaire, dans le but de chercher la terre non épuisée et d'une humidité plus constante, avait fait ses provins à 50 centimètres de profondeur. En horticulture, c'est le collet qui, pris comme point de départ, guide pour la profondeur à enterrer les plants, car on sait parfaitement que la partie inférieure à ce point, appelée par les physiologistes nœud vital, est destinée et organisée pour vivre dans la terre et pour y puiser la nourriture nécessaire à la vie de la plante, tandis que la partie supérieure, ou aérienne, sera toujours en souffrance lors

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